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Critiques de Antoine de Saint-Exupéry (2322)
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Correspondance (1930-1944)

Ayant visité l'expo sur Le Petit Prince et Antoine de St Exupéry, j'ai acheté ce livre dans la pièce aux souvenirs, et c'est en une soirée que j'ai prolongé cette visite en dévorant cette correspondance amoureuse.



J'avais lu pas mal de choses sur l'histoire d'amour à sens unique et extra conjugale de St Ex avec une infirmière de la croix rouge. J'avais trouvé les lettres magnifiques, poétiques et bouleversantes, notamment dans celles où il faisait parler le Petit Prince en clôturant une année de missives sans réponse par un dessin du petit garçon disant: "Vous avez rendu le Petit Prince sceptique, et un petit Prince sceptique n'est pas un petit Prince." Mais alors que je découvrais ces lettres avec sentimentalisme, je n'avais aucune empathie pour Consuelo, sa femme... dont on parlait peu. J'avais en tête qu'il s'agissait simplement d'un mariage fichu qui s'éternisait...



Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir que je me trompais au plus haut point. Le livre "Correspondance" rend sa place à la femme à laquelle il s'est marié deux fois. On lit avec tendresse, tristesse, passion, tout ce qu'ils se sont écrit, notamment lorsque l'auteur était parti à la guerre, ou dans ses voyages pour le travail, à bord de son avion. Et une chose est certaine: ils s'aimaient. Peut-être trop, peut-être mal, avec des égos mal placés, mais ils s'aimaient.



St Exupéry n'était pas fidèle, à la grande douleur de Consuelo. Elle le lui reprochait, était jalouse, fouillait son courrier ou ses affaires, dévorée par la jalousie et l'amertume. Lui, attendait de son épouse qu'elle l'attende sagement, poliment, aimablement, qu'elle soit un havre de paix, un phare dans l'obscurité. Il partait des mois, voire des années, et Consuelo l'attendait, dévorée par la peine, l'attente interminable,... Il tenait à ce qu'elle l'écoute lorsqu'il écrivait ses romans, elle le conseillait, tandis qu'elle s'adonnait également à sa passion pour la peinture. Ils fréquentaient énormément de monde, avaient des amis un peu partout chez qui elle dormait lorsque l'attente et la solitude devenaient pesantes.



Beaucoup de commérages ont entouré ce couple explosif, où lui se sentait le devoir de protéger Consuelo, lui demandant de prendre soin d'elle, d'être sage, patiente. Il implorait ses lettres lorsqu'elles n'arrivaient pas. Elle l'encourageait dans la littérature, ils partageaient beaucoup de choses. Vers la fin de leur vie amoureuse, durant la guerre, alors qu'ils étaient éloignés, ils ont continué de construire un univers, un monde merveilleux qu'eux seuls partageaient par la magie des mots et des lettres. On sait que la dédicace de Petit Prince revient au meilleur ami de St Ex, "Léon Werth", mais j'ai appris que l'auteur a révélé à Consuelo regretter de ne pas le lui avoir dédicacé, à elle. Cette rose aux quatre épines, qui de ses reproches fait fuir le petit Prince représente justement cette femme qu'il aimait.



On comprend que St Ex s'est basé sur son vécu et cette relation amoureuse-là pour écrire ce roman dont la renommée est toujours bien présente.



Les lettres sont magnifiques, amoureuses, languissantes, pleine de métaphores et de comparaisons, poétique et imprégnées du Petit Prince.



J'ai pu lire dans les critiques qu'on les trouvait fort autocentrées, ces lettres. Cela me semble pourtant clair et évident que lorsque l'on écrit des lettres à la personne que l'on aime, on ne parle que d'amour, donc de ressenti, de l'autre, de soi. A aucun moment cette correspondance ne m'a paru égoïste, d'autant plus qu'elle n'était pas destinée à être partagée et publiée. Ce sont les lettres de deux personnes qui s'aiment à leur manière et que rien ni personne ne pourra juger.



Je recommande sincèrement cet ouvrage agrémenté de lettres imprimées, de dessins, de photos et autres souvenirs d'une autre époque...
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Le Petit Prince

"On ne voit bien qu'avec le cœur".

Le Petit Prince est une rencontre du réel et de l'imaginaire.

On peut aborder ce livre de différentes manières. Par exemple : qui est le Petit Prince ?

J'imagine qu'en 1935, Saint Ex, pilote ayant heurté une montagne, sorti indemne miraculeusement, puis sauvé aussi miraculeusement, a peut être rêvé qu'un ange blond lui a parlé...

et en 1943, il en a fait ce merveilleux conte philosophique, plus percutant, à mon avis, que "L'alchimiste" de Paulo Coelho, ou "Micromégas" De Voltaire.

Percutant, pourquoi?

Eh bien, mais c'est tout simplement une critique des postures des "Grandes Personnes" par deux enfants : Antoine dans ses souvenirs, puis le Petit Prince lors de cette rencontre surréaliste.

Pour Antoine, les Grandes Personnes sont trop sérieuses, elles ne savent que compter.... Et quand elles annoncent quelque chose d'important, si elles ne sont pas conformes à la norme, comme l'astronome, on ne les croit pas : pour les Grandes Personnes, l'apparence est plus importante que le Savoir !

Et le Petit Prince, lui narrant ses souvenirs lors de la panne ( ou l'accident ) dans le désert, évoque les personnages rencontrés sur les petites planètes avant de chuter sur la Terre :

et là, on retrouve là quelques une des péchés capitaux ( avez-vous vu le film "Seven" ? ) !

-- l'orgueil du roi ;

-- la vanité ;

-- l'avidité du businessman qui s'approprie les étoiles (et quand il sera mort, les étoiles l'accompagneront-elles dans la tombe ? )

-- le péché de gourmandise / alcool...

Il n'y a que l'allumeur de réverbères qui obtient grâce aux yeux du Petit Prince, parce qu'il n'est pas égoïste..

.

Ce n'est pas tout !

Le Petit Prince fait prendre conscience à saint Ex que le langage n'est pas fiable, les yeux non plus :

.

seul le coeur est important !

Le Petit prince évoque sa rencontre avec le renard.

"On ne voit bien qu'avec le coeur " dit le renard.

Ce chapitre m'a beaucoup ému, comme un bon nombre d'entre vous, je pense.

.

Enfin, la leçon synthétique qu'on peut en tirer, ce n'est pas "time is money" comme les adultes ;

mais "time is heart"...

comme le Petit Prince, qui s'est intéressé au renard, et lui a donné son coeur;

au pilote et lui a donné son coeur ;

à sa rose et lui à donné son coeur en l'arrosant, en la mettant sous globe, en discutant avec elle...

.

Donner son coeur, n'est ce pas donner de son temps volontairement ?

.

Au delà de sa magie, ce livre est une énorme baffe à 80% de l'Humanité.
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Terre des hommes

L'homme est déterminé à vivre. Il lutte et ne survit qu'à travers l'espoir tel Guillaumet déclaré perdu dans les Andes, tel Saint-Ex lui même échoué dans le désert parcourant les kilomètres de vide.

Quand l'homme n'use pas de son énergie phénoménale à survivre que fait-il? Il entre en lutte, pour les autres, contre les autres... ou bien il la laisse s'endormir tout en laissant ses rêves à autrui.

Difficile de résumer une oeuvre si foisonnante, j'en sors un peu abasourdi et aussi émerveillé par ce regard sans jugement et optimiste malgré tout porté sur les Hommes.
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Le Petit Prince

Si le "Petit Prince" avait pu remplacer la Bible, notre société serait bien différente.... Des paroles justes et pleines de bon sens.

"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante..." à appliquer à tout dans la vie. Également vrai pour de nombreuses autres citations... Ce sont peut-être ces phrases simples qui font de cette oeuvre un chef-d'oeuvre lu et relu.
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Le Petit Prince

Mon humble impression sur ce phénomène.



J'ai re(re et re) lu ce petit bijou parce que ma fille le lisait elle pour la première fois.



Quel plaisir de lire avec des yeux d'adulte qui essaye de comprendre l'ampleur philosophique, les métaphores, les intentions !



A l'heure du supra-matérialisme, du bling bling, de l'auto-congratulation, du selfie, de l'impersonnel, les réseaux, qu'il est bon de lire des valeurs d'amour, de simplicité, de contemplation !
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Le Petit Prince

Voilà, j'écris la 701ème critique.

Je suis même étonné qu'il n'y ait pas plus.... en même temps, il est difficile de dire plus que ce qui a déjà été dit. Alors je préfère parler de mon expérience de lecture.

C'est donc à 42 ans que je découvre ce si joli conte.... je me demande même comment il a été possible que je "résiste" si longtemps. Mais à y réfléchir c'est que je n'avais jamais mis ce petit livre dans les priorités de ma PAL.

Mais heureusement Babelio est là. Comme pour le Journal d'Anne Frank j'ai eu l'impression en visitant les bibliothèques des Babéliautes que j'étais la seule à ne pas avoir lu ce livre. Et en plus je viens de me lancer dans quelques challenges.... et ce livre correspond EXACTEMENT à un petit plaisir.

Ma première impression en l'ouvrant c'était qu'en une soirée ça serait fini.... mais non, j'ai pris le temps de le déguster ; ce texte m'a semblé tellement rafraichissant dans cette triste période.



Un peu plus qu'un petit plaisir, ce fut un petit bonheur. A tel point, que je suis allée dans ma librairie favorite pour m'acheter une jolie édition illustrée, qui va pouvoir trôner à ma tête de lit.
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Le Petit Prince

J'avais envie de lire Le Petit Prince à mes enfants à Noël, mais le moment est passé, on a enlevé l'étoile du sapin et on est retourné chacun à ses claviers.



Et dernièrement : surprise ! Hasard ? En une semaine deux références au Petit Prince. Il n'était pas loin, pas encore rangé dans la bibliothèque, juste dans l'attente d'être lu.



Je le redécouvre avec une immense joie. C'est un conte philosophique magique, l'histoire d'une rencontre, de l'amitié, de la vie, de la mort et de l'amour.



Chacun l'interprète selon son envie, le moment, un poème à différents niveaux de lectures, qui se lit et se relit avec à chaque fois la découverte d'une nouvelle pépite.



Alors si vous aussi vous voulez entendre les étoiles rire la nuit n'attendez pas ...
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Citadelle

"Car j'ai vu trop souvent la pitié s'égarer." Ce sont les premiers mots de cet ouvrage qui se présente comme le recueil des méditations de Saint-Exupéry.



Si l'on en juge par le nombre d'occurrence de la conjonction "car" dans cet essai, on ne doute plus de l'intention de Saint-Exupéry d'accumuler, dans ce qui n'est alors qu'un fouillis de réflexions, les arguments qui viendront étayer une démonstration. Elle reste certes à structurer mais on a déjà compris qu'il s'agit de mettre en garde la plus turbulente des créatures de Dieu, contre sa propension à se perdre en futilités.



"Si tu veux comprendre les hommes, commence par ne jamais les écouter."



Saint-Exupéry ne croirait-il en l'homme que parce qu'il est créature de Dieu ? Il manifeste à l'égard de celle-ci un humanisme forcené mais exigeant. Avec ses interpellations laissées à la postérité, il n'a de cesse de la stimuler pour tenter de canaliser ses intentions vers le chemin de la raison. Une raison empreinte de foi religieuse, même si parfois le doute gagne du terrain.



"…il n'est rien qui soit tien car tu mourras." Comportement d'appropriation, d'avilissement contre lequel il ne cache pas son aversion allant jusqu'à parler de pourrissement et qu'il sent de nature à détourner son semblable de sa vocation originelle : bâtir l'humanité.



Bâtir. Une obsession chez lui. Empire, temple, cathédrale, dont on ne sait ce qu'ils embrassent, mais tout est symbole dans une cascade de métaphores en lesquelles émerge un idéal de vie. Elle est un éternel chantier et chaque jour est une naissance. Chaque pierre devrait être une preuve de l'aptitude de l'homme à faire de cette vie un édifice d'humanité dont la clé de voute serait l'amour de son prochain.



"Mélancolique j'étais car je me tourmentai à propos des hommes"



Saint-Exupéry est de ces êtres rares qui ont une distance avec leurs semblables au point d'en ressentir de la solitude. Solitude de celui qui prêche dans le désert. Aux antipodes d'un Camus qui se révolte contre l'absurdité de la vie et le silence de Dieu, il loue la vie et justifie le mystère de Dieu. "Car je n'avais point touché Dieu, mais un dieu qui se laisse toucher n'est plus un dieu."



Citadelle, c'est aussi la parole donnée à un père parti trop tôt et qui a cruellement manqué à la jeunesse du petit Antoine. Cet ouvrage restera comme le plus pur produit d'un esprit livré à la déception d'un monde trop imparfait. Foisonnement d'allégories abandonnées en désordre à un avenir qui ne s'est pas tenu. Et peut-être n'est ce pas plus mal. Car vouloir les rendre accessibles à ses semblables n'eut-il pas ôté de la spontanéité au geste de l'écrivain et fait perdre de la hauteur au philosophe.



Citadelle, c'est aussi la richesse d'une poésie affranchie de la rime. Pensées brutes, parfois confuses et difficiles à décoder tant elles comptent sur la force de l'image, sur la candeur de la parabole. Bouillonnement contenu d'une foi en l'homme chancelante mais toujours sincère, car entretenue vaille que vaille par une éducation rigoureuse, laquelle refuse de céder du terrain à la facilité.



Le fil directeur de pareil ouvrage existe. C'est l'hymne à la vie. La structure quant à elle n'existe pas encore lorsque Saint-Exupéry confie ses pensées à ses carnets. Celle qui sera inventée par ses éditeurs posthumes répondra à la préoccupation de préserver un trésor tel qu'il aura été abandonné. Ils chercheront à perpétuer ce "J'ai besoin d'être" et à mettre en valeur une pensée humaniste trop tôt engloutie dans les flots de la Méditerranée en 1944. Mais, ne sommes-nous pas "ensemble passage pour Dieu qui emprunte un instant notre génération."



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Le Petit Prince

On m'a lu le Petit Prince quand j'étais petit. Et puis j'en ai toujours entendu parler en des termes tellement élogieux que bêtement je n'ai jamais osé le lire, un peu comme si je ne le méritais pas, comme si je m'étais convaincu que je ne le comprendrais pas. Allez savoir ce qui se passe parfois dans la tête des gens, alors dans la sienne...

J'en ai donc lu des livres de Saint-Exupéry mais pas celui-ci, jusqu'à ce jour.



Hé bien lire le Petit Prince s'est un peu apparenté pour moi à la dégustation d'une boite de chocolats fins. De ces Chocolats qu'on ne mange que rarement, qui sont plutôt petits et dont on se souviens pour les différentes émotions qu'ils nous procurent. Chaque chapitre a été pour moi comme un de ces chocolats que je me suis surpris à lire lentement pour les savourer.



Cela fut donc une expérience pleine de douceur à la fois légère et complexe ou s'entremêlèrent tous les questionnements existentiels sur la vie, l'amour, la mort, l'amitié, le sens qu'on donne à notre monde. Malgré ces envolées poétiques et philosophiques le Petit Prince nous remet les pieds sur terre en nous faisant réfléchir à ce qui est essentiel.



Un très beau voyage à faire avec les enfants aussi, mais en leur apportant quelques pièces du grand puzzle qu'ils pourront par la suite eux-même assembler.

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Vol de nuit

Ce livre évoque la conquête du monde de la nuit par l'aviation, la concurrence qui s'exerce entre les différents modes de transports de l'époque et une course contre le temps "c'est pour nous une question de vie ou de mort, puisque nous perdons chaque nuit, l'avance gagnée, pendant le jour, sur les chemins de fer et les navires". Dans cet univers impitoyable pas étonnant de voir émerger une rigueur implacable pour rendre crédible l'aéropostale et rendre l'avion le plus sûr possible. Cette rigueur est incarnée par le personnage de Rivière qui gère d'une main de fer son équipe et en exclut tous les éléments qu'il considère comme pouvant porter atteinte au bon fonctionnement et à la réputation de l'éaropostale.

Les pilotes sont eux-même poussés dans leur retranchement pour aller toujours plus loin à la conquête des ténèbres les plus profondes. Bien qu'ils jouissent d'une réputation d'aventuriers, d'hommes de courage, ils ne sont pas l'élément central de l'ouvrage; c'est le monde de la nuit qui est ici magnifiquement relaté, l'obscurité est oppressante dans ce ciel ou les hommes luttent pour ne pas se tourner vers la lumière tel des papillons nocturnes perdant leurs repaires, une obscurité tellement profonde que les pilotes ne peuvent pas voir leur main sur le manche dans le cockpit de l'appareil.

J'ai particulièrement aimé la manière dont de l'auteur décrit la complexité de l'homme dans son obstination et sa volonté et des sacrifices qu'il est prêt à engager pour parvenir à mettre en oeuvre ses convictions à travers le personnage de Rivière qui aime au moins autant les hommes qu'il en exige d'eux.
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Le Petit Prince

Attachant Petit Prince, on a un pincement au coeur quand... enfin vous savez, à la fin.

Entre temps, avant de nous laisser sur les roses, en moins de cent pages, il a réussi à nous faire réfléchir sur la vie, sur ce qui est caché -qui est important- et sur ce qu'est apprivoiser quelqu'un, qui est très important.

J'ai apprécié la définition poétique du renard.



Je l'ai lu à des enfants qui n'ont pas compris ce qui était caché derrière ces mots. Pas grave, ils le reprendront peut-être plus tard.

Mais Ils ont bien ri avec le mouton. La rose était agaçante. Le renard, tout comme l'aviateur, était gentil. Les baobabs, effrayants. Le serpent faisait peur. Et ils ont trouvé la fin...enfin, bon vous savez.



Ce qu'il y a de bien avec Saint-Exupéry, c'est la petite musique mélancolique qui résonne derrière les mots.

A douze ans, j'ai lu le Petit Prince sans saisir tout cela. Quelques années après, j'ai capté cette ambiance un peu étrange du désert.



Le Petit Prince, il ne faudrait pas l'imposer mais l'offrir et du temps pour l'apprivoiser.







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Le Petit Prince

En 1938, Saint-Exupéry a un grave accident d'avion à l'aéroport de Guatemala city. Il y est hospitalisé dans le coma. Il poursuivra sa convalescence dans la vallée spectaculaire d'Antigua contraint au repos dans une magnifique hacienda où les plantes et les fleurs absorbent ses désillusions.

Entourée de ses trois volcans à ramoner, cette ville dont la rose est l'emblème et qui parfume cette petite vallée magique est peut-être l'astéroïde B612. Qui sait ?

La tranquille fontaine du patio est-elle celle qu'a dessiné Saint-Exupéry quand le petit prince rencontre le marchand ou s'est-elle transformée en puits du désert ?

« Moi se dit le petit prince, si j'avais cinquante-trois minutes à dépenser, je marcherais tout doucement vers une fontaine. »



C'est la naissance plausible de cette fantastique fantaisie poétique, fruit et fleur de l'admirable imagination de cet auteur voyageur.



Deux cents millions !

« Deux cents millions de quoi ? répéta le petit prince qui jamais de sa vie n'avait renoncé à une question, une fois qu'il l'avait posée. »

De lecteurs…

Et encore un petit prince de lu ! Il est craquant tout de même, et ce n'est pas que pour les enfants. C'est aussi pour les adultes qui ont perdu leur âme d'enfant.

Tous les hommes n'ont pas eu le talent d'être vieux sans être adulte. Cette image, je l'ai volée comme on trouve un peu de soi dans les mots des autres.



Comme il faut apprécier le temps qui défile, comme il faut profiter du moment que la vie offre à tout instant, comme il faut toujours savoir gérer ses priorités. Les choses sérieuses sont-elles vraiment celles qu'on croit ?



Je reviens d'un roman ou brillent cinq cents millions d'étoiles, ou un mouton veut manger une rose, ou l'on cherche un ami, ou le temps se fige, s'engloutit, s'éparpille en mille sensations. Et c'est bon !







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Terre des hommes

Moment hors du temps que celui consacré à la relecture de Terre des hommes, l'un des textes les plus troublants de beauté et de profondeur de Saint Ex que je redécouvre ces temps-ci.

La terre n'est jamais aussi belle que vue du ciel, mais elle l'est encore plus sous l'oeil de cet aviateur - romancier - philosophe - humaniste qui la rend dans toute la majesté de sa nature indomptable, s'émerveille de ses espaces inviolés, en souligne avec humilité la dangerosité pour l'homme.

L'homme dont, revenu sur terre, il nous livre un portrait particulièrement inspirant, que ce soient celui de ses compagnons de l'aéropostale que de lui-même, extraordinaires de vaillance, de sagesse brute et d'humilité vraie.

Que ce soit pour évoquer l'ouverture incroyablement aventureuse de nouvelles routes aériennes, ou la lutte pour la survie dans le désert marquée par un renoncement quasi spirituel aux peurs, il se dégage de ces pages un vent de liberté rare et grisant.
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Lettre à un otage

La poésie de Saint-Exupéry transpire dans chaque phrase, dans le simple alignement des mots. Elle invite à l'introspection, à la rencontre avec soi-même.



En tant que pilote d'avion il avait l'habitude de voir la terre du ciel, ici il nous invite à la découverte de la vie intérieure.



L'auteur/poète excelle dans l'art de décrire les petits moments de bonheur partagés, telle une communion, fragiles et précieux, ainsi que les doutes, les hésitations, les peurs et les chagrins.



Comment se reconstruire après une guerre ? Comment continuer à vivre après la perte des êtres aimés, des compagnons de combat ?

Comment retrouver le goût aux choses sans se laisser engluer dans la mélancolie et le souvenir, la mémoire hantée par des peines insurmontables de la guerre.



Antoine de Saint-Exupéry, toujours en quête de vérité et de paix intérieure livre un récit empreint de sensibilité face à la monstruosité de la guerre.



Pour ne jamais oublier!







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Le Petit Prince

Ce livre que j'ai étudié au collège semble éternel .Plus nous prenons de l'âge et plus notre réflexion s'affine.

En regardant la couverture on pouvait croire en un livre pour enfant.Or les sujets de réflexion s'adressent à tous les âges.

Le début est tellement atypique, l'auteur, un aviateur s'écrase en plein désert du Sahara.Il répare son avion et c'est alors qu'apparaît un petit garçon ..venu de nul part.L'auteur apprendra que ce "Petit Prince "vient de l'astéroïde B612 où il a laissé 3 volcans et une rose.Ce petit Prince a visité beaucoup de planètes avant d'arriver sur terre.Il va expliquer et décrire les personnages qu'il a rencontré:le Roi, le vaniteux, le Buveur, le businessman, l'allumeur de réverbère.....

Ce livre est un véritable petit bijou .Comment ce petit garçon peut il être aussi subtil ? Qui ne rêverait pas d'avoir ce Prince chez soi ???

Ce livre qui est écrit si simplement à la première personne , est bien moins simple que l'ont plus le croire....Les réflexions sont élaborées....et à la fin on a une connotation mélancolique.....
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Pilote de guerre

A tort ou à raison, à la lecture de pilote de guerre je me suis fait la réflexion que St Ex c'est un peu, toutes proportions gardées (et surtout celles des origines sociales), notre Jack London à nous : un homme entier, riche d'un flux vital hors du commun qui s'exprime dans l'action, une hauteur et une profondeur de vue puissante et authentique, un aventurier mort jeune, doublé d'un écrivain de grand talent, reconnu comme tel mais qui ne saurait pourtant se contenter d'un rôle de témoin. St Exupéry me fascine depuis très longtemps, et c'est avec bonheur que je revisite son oeuvre et en élargis ma connaissance.



Pilote de guerre m'a éblouie. C'est la surhumaine expérience de l'aviation encore primitive en cette année 1940, c'est une plongée saisissante dans le chaos et la violence de l'exode, vu du ciel, et du ciel en plongée vers le sol dans l'intimité du drame, peint avec un réalisme encore plus fort que celui d'Irène Nemirovsky dans Suite française ou Ian McEwan dans Expiation, c'est la parabole de toute l'absurdité de la guerre dans l'ordre donné de survoler Arras quand les chances de survie sont infimes et l'utilité de la mission perdue dans les déboires de l'armée en déroute.

Mais c'est aussi un autre envol, grandiose celui-là, dans la conception supérieure que l'auteur - acteur se fait de son époque, de ce qui fait que les hommes sont des hommes et quel est son propre rôle dans celle-ci, un envol de mot édifiant au rang de cathédrale le sens du sacrifice.



Un homme et un auteur hors du commun, à tous points de vue, dont la lecture nourrit et élève en même temps qu'elle rend humble.

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Pilote de guerre

A 30 000 pieds Saint-Exupéry nous livre ses pensées sur l'Homme et sur la guerre. Il est en partance pour une mission dont on ne revient pas. Tout l'équipage le sait mais personne ne le dit.

On devient Homme en se confrontant aux évènements, en les subissant pour éventuellement en sortir vainqueur. La chance à tant de part dans la survie.

Saint-Exupéry nous livre un discours amer dans la défaite de l'armée française qu'il sait inéluctable et place pourtant tant de foi en l'homme. Son texte est comme toujours empreint de poésie même dans les moments les plus terribles qu'il arrive à magnifier, si bien qu'il apporte de l'apaisement aux plus terribles passages de la vie.

Après sa mission dont il revient miraculeusement indemne, c'est un nouvelle esprit qui s'éveille.

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Lettres à l'inconnue

Décembre 2014, boulevard Saint-Germain

Au hasard des vitrines de l'exposition de correspondances amoureuses au Musée des Lettres et Manuscrits, tout à coup, j'aperçois des dessins originaux du Petit Prince.

Que fait-il là, "à mille mille" de sa planète d'origine, au milieu de lettres d'amoureux célèbres ? Je pense instantanément à sa romance avec sa rose...

Le coup de crayon est bien celui de Saint-Exupéry, je reconnais les cheveux couleur de blé, la rose, la planète si petite, les étoiles...suivent ensuite des textes à l'écriture serrée et régulière. Des lettres de l'auteur du Petit Prince !

Un rayon de soleil brille à Paris malgré le gris ambiant de décembre.



Mai 1943, Algérie, à bord d'un train

Antoine de Saint-Exupéry, de retour des Etats-Unis, rencontre par hasard une jeune femme mariée de vingt-trois ans, infirmière pour la Croix rouge. Coup de foudre, attraction intense ? Qu'importe finalement. Jusqu'à sa disparition en juillet 1944 en Méditerranée, l'écrivain lui adresse des lettres manuscrites illustrées de dessins du Petit Prince agrémentés de bulles façon bd, qu'il charge de délivrer pour lui des messages : "C'est triste, on ne pense pas à me téléphoner " ou " Elle n'est jamais là quand on l'appelle...Le soir elle n'est jamais rentrée non plus..."

Malheureusement, ces missives restent sans réponse au grand désespoir de Saint-Exupéry.



Mentalement, j'essaie de lui trouver des circonstances atténuantes à cette jeune femme : c'est la guerre, elle est mariée, jeune, sans doute très amoureuse, le petit garçon aux cheveux couleur de blé est encore un inconnu en Europe ( le livre n'y paraîtra que fin 1945, après New-York en 1943 )...



Puis, jour de chance, en quittant l'expo, je tombe à la librairie sur ce mince grand format de Gallimard qui regroupe la dizaine de lettres et les dessins que je viens de déchiffrer avec joie.

Bien sûr, je suis totalement partiale, ayant librement choisi, si l'occasion se présentait...d'emporter Le Petit Prince sur une île déserte, mais ces lettres m'ont vraiment touchées et me sont apparues comme une manière totalement originale et si personnelle de dire à l'élue de son cœur :"Apprivoise-moi !" - Reflets de sentiments universels, comme ceux évoqués par le célèbre enfant.



Elles sont tendres, délicieusement décalées, non dénuées d'humour, empreintes de déception amoureuse, de nostalgie du monde plus simple de l'enfance. Bref, j'y retrouve le ton du Petit Prince, et bien mieux encore celui de Saint-Exupéry lui-même, sous un angle plus personnel, impliqué dans une histoire d'amour à sens unique.



"On ne voit bien qu'avec le coeur, l'essentiel est invisible pour les yeux."
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Le Petit Prince

La véritable force de cette oeuvre, que je considère personnellement comme le must de la poésie en prose, est l'effet qu'il provoque sur le lecteur, égal à un sortilège bienveillant qui mettrait en garde l'être humain contre les écueils des vices et défauts de ses semblables, tout en lui donnant un aperçu très convaincant de ce qu'est la tendresse et l'amour à l'état pur.



Je n'ai jamais pu m'empêcher de "ressentir" cette oeuvre magnifique autrement que par le prisme d'une lecture spirituelle. Pour moi, les messages forts qui percent au travers des personnages, même les plus humbles, me renvoient tous à ma propre expérience de la foi chrétienne et c'est sans doute pourquoi je l'affectionne tout particulièrement.





Challenge AUTOUR DU MONDE
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Le Petit Prince

C'est marrant comme on comprend un livre différemment en fonction de l'âge que l'on a en le lisant!

Je pense que le Petit Prince est un des rares livres qui peut être lu à tout âge et plus particulièrement quand on est adulte.

Je viens de le lire à voix haute avec ma fille et j'ai adoré la voir réagir sur certains détails ou au contraire interroger quand elle ne comprenait pas des subtilités.

Un classique intemporel à lire et relire.
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