Citations de Arnaldur Indriðason (1511)
On a honte d’être la victime de ce genre d’homme, on se referme sur soi dans une solitude absolue dont on interdit l’accès à tous, et même à ses enfants, car on ne veut pas que quiconque vienne y mettre les pieds, surtout pas ses propres enfants. Et alors, on se retrouve là à se préparer à la nouvelle attaque qui viendra sans prévenir, plein de haine contre quelque chose d’incompréhensible et tout à coup la vie se résume à attendre cette prochaine attaque, quand viendra-t-elle, avec quelle violence, pour quelle raison, comment je pourrais l’éviter ?
Elle était là. Elle était arrivée en retard et je l'avais tout de suite remarquée parce qu'elle était ...merveilleuse . Merveilleuse dès l'instant que je l'ai vue pour la première fois entrer dans la salle , au crépuscule. Derrière elle, la lumière du couloir lui faisait un halo, comme à une star du cinéma.
Il remarqua qu'il s'agissait d'un os humain dès qu'il l'enleva des mains de l'enfant qui le mâchouillait, assis par terre.
Ce qui frappe le plus dans les histoires de gens qui se font piéger par le mauvais temps, c'est qu'ils n'écoutent jamais les conseils. Comme s'il y avait une force qui les attirait vers la mort. On dit d'eux qu'ils sont voués à la mort. Comme s'ils voulaient défier leur destin
Y a-t-il quelqu'un pour condamner le meurtre d'une âme , demanda t-elle. Pouvez vous me le dire ? Comment peut-on porter plainte contre un homme parce qu'il a assassiné une âme, est-il possible de le trainer devant un juge et de le faire reconnaitre coupable ?
Combien d'arbres faut-il pour faire une forêt ?
La vie est un enchevêtrement de hasards dénués de toutes règles, des hasards qui gouvernaient l'existence des gens, comme ces tempêtes qui s'abattaient sans prévenir, faisant morts et blessés.
Je ne voudrais pas qu'il s'inquiète trop, avait expliqué Sunee. Sinon, ce sera bien plus difficile pour lui de rejoindre le ciel. Cela lui compliquera la tâche s'il doit nager à travers mes larmes.
Les Thaïlandais se servent de diminutifs afin d'induire les mauvais esprits en erreur. Cela fait partie de leurs croyances. On attribue un prénom à l'enfant, mais on se sert d'un diminutif afin de tromper les esprits qui pourraient lui nuire et qui ne doivent pas connaître son véritable prénom.
Des bouteilles d’alcool et des cigarettes encombraient les tables. L’une des gamines , toute débraillée, était assise sur les genoux d’un matelot. L’autre était allongée sur une couchette, les jambes nues sous sa robe légère, et fumaient une cigarette. Deux des hommes étaient torse nu, le troisième portait un maillot de corps. Le plus âgé devait avoir environ cinquante ans
Elle a dit que c’est nettement mieux d’en dégoter un comme ça plutôt qu’un Islandais. Elle était sacrément contente quand elle les a vus arriver… je veux sire, les soldats… et elle passait son temps à sortir avec ses copines. Elles s’amusaient tout le temps
Au moment où le sommeil allait le vaincre, il se mis à penser à sa jeunesse, cette époque où la clarté venait remplacer les longs et sombres mois de l'hiver, où la vie n'était qu'innocence, absence de peur et insouciance. Cela ne se produisait pas souvent mais, parfois, il parvenait à se replonger à l'intérieur de cette paix disparue et alors, pendant un instant, on aurait dit qu'il allait bien.
Les femmes, conclut Erlendur en se levant. Pas facile d'en contrôler la qualité.
Leur société secrète m'a causé des ennuis dès l'arrivée au pouvoir des nazis et maintenant, j'ai l'impression qu'ils se réveillent.
- Une société secrète?
- Oui, des nazis en exil.
- Comment ça, ils se réveillent?
- C'est une longue histoire.
- Qu'est-ce qu'ils cherchent?
- La même chose que moi, dit le professeur, pensif. Il faut que j'arrive à savoir qui est parti dans le Nord.
- Dans le Nord?
- Dans le Nord et qui a ouvert la tombe, Valdemar. Lorsque j'aurai réussi à le savoir, ce ne sera plus qu'une question de temps. Seulement une question de temps, Valdemar!
C'est sur ces paroles aussi étranges qu'incompréhensibles que moi, le voyageur lambda dans cette ville étrangère, je me trouvai embarqué dans l'aventure la plus étonnante de ma vie.
Il lui vint à l'esprit un petit recueil de poésie qu'il avait en sa possession, des traductions d'une exceptionnelle qualité de quelques poèmes de Hölderlin. En pensée il déambula parmi les poèmes jusqu'à s'attarder sur une phrase qu'il savait s'appliquer à l'homme qui le regardait dans les yeux de la vitre.
Résonnent les murailles,
Muettes et glaciales,
Grincent les girouettes
Dans la tempêtes.
" -Le pire avec les fêtes de Noël, répondit Erlendur c'est justement que je rentre toujours chez moi.
- Je ne comprends pas, répondit Eva Lind en ouvrant la porte. je ne te comprendrais jamais !
Elle claqua la porte derrière elle. Erlendur se leva dans l'intention de la rattraper mais il se ravisa. il savait qu'elle reviendrait. il alla jusqu'à la fenêtre et scruta son reflet dans la vitre jusqu'à la traverser du regard pour pénétrer l'obscurité où luisaient les flocons de neige.
Il avait oublier qu'il s'apprêtait à rentrer se terrer dans sa tanière où il n'y avait rien du tout, comme l'avait dit Eva Lind. Il tourna le dos à la fenêtre, mit le disque de psaumes interprétés par Guldaugur sur l’électrophone, s'allongea à nouveau, écouta ce petit garçon qui bien plus tard, serait retrouvé assassiné, oublié de tous, au fond d'un cagibi dans la cave de l'hôtel et il se mit à penser aux péchés blancs comme la neige. "
Nous prenons un plaisir particulier à dire du mal de notre prochain
C'est un ensemble de questions auxquelles ils avaient également réfléchi, ensemble et chacun de leur coté, mais elles n'avaient rien d'urgent. Tout ce qui leur importait, c'était d'être tous les deux, maintenant. L'avenir demeurait une terre inexplorée et mystérieuse. La seule chose dont ils étaient convaincus, c'était qu'ils s'y rendaient ensemble.
- On m'a dit qu'il ne fallait pas plus de vingt quatre heures pour faire le tour de votre île en voiture. C'est vrai ?
- Oui. Nous ne sommes que deux cent trente mille à vivre ici et à parler cette langue étrange. Nous descendons des Vikings. Autrefois, la pire insulte qu'une femme pouvait faire à un homme était de le gifler.
C'était la fin juillet. Il faisait chaud à Thingvellir. Quelques personnes s'étaient aventurées en barque sur le lac lisse comme un miroir et des gamins jouaient pieds nus sur la rive.