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Citations de Arthur Schnitzler (316)


Une profonde tristesse l'envahit. Il reposa le livre, il ne pouvait pas continuer à lire. Il sentait qu'il n'avait fait que s'oublier lui-même depuis fort longtemps.
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(...) il s'allongea sur le canapé et entreprit de se plonger dans le spoèmes de Wolfgang Meier. Ah ! Ça ne se lisait pas aussi facilement qu'un roman "récréatif", il put s'en convaincre dès les premiers vers. Saxberger lut avec beaucoup d'application; il lut d'autant plus scrupuleusement, avec d'autant plus d'attention, qu'il avait du mal à se former un jugement clair. Une certaine anxiété le gagnait. Une chose lui paraissait certaine : c'étaient de jolis vers - mais quand il s'interrogeait sur ce qu'il aurait pu en dire d'autre, il restait sans voix.
(...)
C'est ainsi qu'ils marchèrent de conserve sans mot dire une bonne demi-minute, jusqu'à ce que Meier rompît enfin le silence : "Et puis-je vous demander si mes modestes vers ont eu l'heur de vous plaire ?" Et son regard, à ces mots, était pieusement accroché aux yeux de Saxberger.
Le vieux monsieur s'immobilisa et hocha la tête.
"Comment auraient-ils pu ne pas me plaire. Ils sont de toute beauté. Oui, je les ai beaucoup aimés".
(p.17 puis23)
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Et il lui parut incompréhensible à cet instant que tant de choses profondément vécues, tant d'expériences intimes pussent être tout simplement effacées par le cours misérable de l'existence, comme si elles n'avaient jamais eu lieu.
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Aussi longtemps qu'on est jeune, on peut éventuellement donner forme à pas mal de choses...et plus tard..plus tard, ça passe, on ne sait comment. (P. 137)
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L'allégresse de ces jeunes gens lui apparaissait comme l'accomplissement différé de maintes espérances dont il avait fiévreusement attendu la réalisation plusieurs décennies auparavant et qui s'étaient peu à peu diluées dans la grisaille de sa vie quotidienne"(P. 55)
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Tu as fait don d'une œuvre d'art à la nation et la nation ne l'a pas prise en considération. Mais nous voulons que la nation sache enfin qui tu es et nous allons la forcer à nous écouter ! Nous en avons fait le serment sous le drapeau dont tu es porteur (P. 54)
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Il était des leurs ; il comprenait tout ce qu'ils disaient et face au monde, à y regarder de près il était encore de leur côté : il avait créé quelque chose et aspirait à la reconnaissance qui lui avait été refusée jusque là. Et voilà qu'il l'avait trouvée, du moins en partie, et en un temps où il avait pratiquement oublié qu'il la méritait (P. 43)
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Si l'on veut qu'une idée rencontre un quelconque écho, c'est aux personnes âgées qu'il faut la présenter. Les jeunes ne voient jamais qu'un rival dans chaque nouveau venu désireux de se faire connaître (P.32)
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C'est toujours la même chose. Au début on se contente du plaisir que l'on prend à créer et de l'approbation des rares personnes qui nous comprennent. Mais en cours de route quand on voit tout qui monte à côté de soi, tout ce qui se fait un nom, et même, accède à la célébrité, on en vient à se dire qu'il serait même bon d'être enfin écouté et reconnu à son tout. Mais à partir de là, gare aux déceptions ! La jalousie de ceux qui n'ont aucun talent, la superficialité et la malveillance des critiques et surtout l'effroyable indifférence de la multitude. On finit par se sentir las, las, las. On aurait encore beaucoup à dire mais personne ne veut écouter et on finit par oublier qu’on été soi-même l'un de ceux qui voyaient grand, qui avaient peut-être créé quelque chose de grand (P. 13)
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C'est toujours la même histoire. Au début, on se contente du plaisir que l'on prend à créer et de l'approbation des rares personnes qui nous comprennent. Mais en cours de route, quand on voit tout ce qui monte à côté de soi, tout ce qui se fait un nom et, même, accède à la célébrité, on en vient à se dire qu'il serait quand même bon d'être enfin écouté et reconnu à son tour. Mais à partir de là, gare aux déceptions ! La jalousie de ceux qui n'ont aucun talent, la superficialité et la malveillance des critiques et, surtout, l'effroyable indifférence de la multitude. On finit par se sentir las, las, las.
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P 53 :
Alors, que pensez-vous de notre tragédienne ? s 'enquit-il ?
C'est une personne très intéressante, répondit Saxberger sur un ton hésitant, presque interrogateur.
Oui, dit Linsmann, il y a dix ans, elle avait même un peu de talent.
P 80 :
L'attention du vieux monsieur fut attirée en particulier par un couple : elle, une très jeune créature en robe bleue, à la place du chapeau, un fichu qui avait glissé de la tête et dont les extrémités pendaient autour de la nuque ; lui, un jeune homme élancé d'aspect maladif, pâle et imberbe. Il les vit de loin qui arrivaient à sa rencontre, on aurait dit qu'ils flottaient juste au-dessus du sol tandis qu'ils émergeaient lentement de la pénombre. Ils se taisaient, les yeux perdus dans le vide devant eux, il y avait quelque chose d’infiniment triste dans leur allure. Saxberger ne put s'empêcher de les suivre des yeux quand ils l'eurent croisé, et il les regarda s'éloigner, mutiques, l'allure flottante, jusqu'à ce qu'enfin ils eussent disparu dans le demi-jour parcimonieux.
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Elle eût voulu être la jolie femme que cet homme suivait, elle eût voulu être jeune, belle, indépendante, être une femme qui peut faire ce qu'elle veut et se retourner sur un homme qui lui plaît. (p. 74)
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Pourquoi la femme a-t-elle été créée avec les mêmes appétits que l'homme, ardente à la vie, avide de bonheur ? Pourquoi, puisque pour elle la recherche du plaisir est péché, la rançon de la volupté expiation, quand son désir charnel n'est pas avant tout le désir d'être mère. (p. 211)
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Évidemment que je lui rends un dernier hommage, puisque je lui ai aussi rendu le premier outrage.

p. 54
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De toute façon, je commencerai une autre vie. Nous serons bien obligés, tous ! Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Je vais parler à Papa... si toutefois il en est encore temps. Oui, il sera encore temps. Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? A la maison, on évacue tout avec des plaisanteries, même si personne n'a le coeur à plaisanter. Chacun a peur de l'autre, chacun est seul. Maman est seule parce qu'elle n'est pas assez maligne et qu'elle ne sait rien de personne, ni de moi, ni de Rudi, ni de Papa. Mais elle ne s'en rend pas compte ; Rudi non plus. Il est gentil, il a une certaine élégance, mais à vingt et un ans, il promettait davantage. Ca lui fera du bien de partir en Hollande. Où partirai-je, moi ? J'aimerais voyager et n'en faire qu'à ma tête. Si Papa se sauve en Amérique, je l'accompagne. Je perds la tête... Le portier doit me prendre pour une folle, assise là sur cet accoudoir, à fixer le vide...

p. 34 le livre de poche
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« Devant lui passait ce qu’il haïssait mortellement. Une partie de ce qui serait encore là quand lui n’y serait plus, des êtres qui seraient encore jeunes et vivants, qui riraient quand lui ne pourrait plus ni rire, ni pleurer. »
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La jouissance devint du recueillement, les transports les plus violents s'accompagnèrent d'une comparable lucidité"
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« …..Il n’existe pas de matériau plus transparent que celui dont sont faits les couples.
L’individu peut à la rigueur se cacher derrière un masque,mais pour couples, il n’en existe pas. »

( Extrait de l’Heure des vérités )
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Ce qu'il lisait dans le regard de Marcolina, ce n'était pas ce qu'il aurait mille fois mieux aimé y trouver: voleur, débauché, scélérat ! Il n'y lisait qu'un mot qui l'écrasait de honte bien plus que ne l'auraient fait tous les autres outrages, il y lisait le mot pour lui le plus redoutable de tous, parce que c'était un arrêt définitif: vieillard!
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Une pensée lui traversa l'esprit: "Et si tout cela n'était qu'un tour de mes ennemis, pour me rendre plus difficile mon retour à Venise, , pour le rendre au dernier moment impossible? " Mais il dut aussitôt reconnaître que cette hypothèse était absurde, avant tout pour la bonne raison qu'il n'avait même plus d'ennemis. Il n'était plus qu'un pauvre diable, déchu, vieilli, qui n'avait rien de redoutable: qui pourrait s'inquiéter de son retour à Venise?
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