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Citations de Arthur Schnitzler (316)


Nous avons joué jusqu'à six heures du matin, sur la terrasse, les oiseaux chantaient. C'est comme cela que je me suis refait, et que j'ai encore cent vingt florins en poche... autrement je serais à sec. Otto, je vais risquer cent florins pour toi ! La mise n'est pas sensationnelle, mais Tugut a gagné les trois mille qu'il a empochés avec une mise de cinquante. Et puis nous avons un atout : voilà des mois que je n'ai pas la moindre chance en amour. Peut-être les vieux dictons nous serviront-ils mieux que les hommes ?
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Ne vous avais-je pas dit de ne pas me réveiller le dimanche ?
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L'adolescent crut alors entendre s'envoler des frontières invisibles du ciel un rire incompréhensible, sérieux et lourd comme une monstrueuse réponse. Cependant, comme il tendait l'oreille vers le lointain, le sol vacilla, se déroba sous ses pieds et il fut précipité dans un abîme plus profond que des millions de précipices... dans des ténèbres où sont tapies les nuits, celles qui sont déjà venues et celles qui viendront, du commencement jusqu'à la fin des mondes.

Le triple avertissement
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Tous des assassins, [...]. Ils m'ont tous assassinée, et feignent de l'ignorer. Elle s'est tuée, diront-ils. C'est vous qui m'avez tuée, vous tous, vous tous! L'ai-je enfin attrapé ? Vite, vite! Il le faut. Pas une goutte de perdue. Voilà, vite. C'est bon. Encore, encore. Ce n'est pas du poison. Jamais rien n'a eu aussi bon goût.Si vous saviez le goût merveilleux de la mort! Bonne nuit, mon verre. Boum! Qu'est-ce que c'est ? Voilà mon verre par terre. Il est tombé. Bonne nuit.
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Il ne lui restait plus, dans sa détresse, qu'à sauver les apparences, à se comporter en galant homme, comme s'il n'avait eu d'autre idée que de prolonger l'aimable visite d'une belle jeune femme, et ne pouvait admettre de la laisser partir aussi vite, au milieu d'une discussion passionnante.
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Une des femmes qui déambulait par là l'arrêta. C'était une créature encore jeune et jolie, très pâle, aux lèvres fardées. (...) Il entendit ses pas derrière lui, puis sa voix :
"Docteur, vous venez ?"
Malgré lui, il fit demi-tour.
"Comment savez-vous qui je suis ? demanda-t-il .
-- Oh! je ne vous connais pas, fit-elle, mais dans ce quartier il n' y a que des docteurs, n'est-ce pas ?

Rien qu'un rêve
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Il n'avait qu'une volonté ferme : ne jamais reprendre conscience, fuir toujours, plus loin, fuir à travers la nuit bleue, la nuit qui chantait, à travers la nuit qui pour lui ne finirait jamais. Et il savait qu'il avait déjà parcouru mille fois ce chemin, qu'il le parcourrait encore mille fois, cent mille fois, éternellement, à travers une infinité de nuits mélodieuses et bleues.
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Elle sourit, puis répondit après une brève hésitation :
«Remercier le destin, je crois, d'être sortis sains et saufs de toutes ces aventures - réelles ou rêvées.»
«En es-tu absolument certaine ?» demanda-t-il ?
«Aussi certaine que cette intuition : ni la réalité d’une nuit, ni même celle de toute une vie humaine ne peut signifier notre vérité intime.»
«Et il n’y a pas de rêve» soupira-t-il doucement, «qui soit totalement un rêve».
Elle prit sa tête entre ses deux mains et la blottit contre sa poitrine. «À présent, nous sommes sans doute éveillés», dit-elle, «pour longtemps.»
Pour toujours, voulut-il ajouter, mais avant même qu'il eût prononcé ces paroles, elle posa un doigt sur ses lèvres et murmura, comme pour elle-même : «Ne jamais tenter l'avenir.»
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Ce n'est pas la psychanalyse qui est nouvelle, mais Freud. De même que ce n'était pas l'Amérique qui était nouvelle, mais Christophe Colomb.
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Saxberger fit mine de se lever mais le jeune homme le repoussa doucement dans son fauteuil. D'une voix tremblante d'émotion, Saxberger répondit : «Je vous remercie, je ne sais pas, non, je ne sais vraiment pas...» - il s'interrompit un instant puis, tandis que le jeune homme le dévisageait tranquillement et avec un sourire encourageant, il poursuivit : «Il y a si longtemps - je... je... tout ça est si loin, et puis on faisait si peu de cas de ce genre de chose de mon temps. il y a si longtemps que je n'ai rien écrit. D'ailleurs personne n'en a cure, et peu à peu, l'envie m'est passée, vous savez, avec la jeunesse. Et puis il y a eu tous les soucis, le travail quotidien, ça s'est arrêté comme ça, tout seul, je ne l'ai même pas remarqué...»
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- Vous aimez la solitude ?
- Il est difficile de répondre à une question aussi générale.
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L’AUTEUR. Dis-moi, mon petit, es-tu heureuse ?
LA GRISETTE. Comment cela ?
L’AUTEUR. De manière générale. Es-tu heureuse ?
LA GRISETTE. Ça pourrait aller mieux.
L’AUTEUR. Tu comprends mal. Tu m’en as dit assez de la situation chez toi. Je sais bien que tu n’as pas une vie de château. Je voulais dire, en faisant abstraction de tout cela, quand tu te sens vivre, tout simplement. Est-ce que tu te sens vivre ?
P58
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Arthur Schnitzler
En tant que métier, la politique est conçue pour les êtres sans coeur et les irresponsables. Quant à la religion, elle va comme un gant aux faibles d'esprit comme aux hypocrites. (Als Beruf ist Politik für Herzlose und Unverantwortliche, Religion für Arme im Geiste und Heuchler wie geschaffen.)
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Il fit monter Fridolin dans le magasin par un escalier en colimaçon. Cela sentait la soie, le velours, les parfums, la poussière et les fleurs séchées ; des éclairs argent et rouge traversaient l’obscurité ambiante ; et soudain brillèrent une foule de petites lampes entre les armoires ouvertes d’un long couloir étroit dont l’extrémité se perdait dans l’obscurité. De gauche et de droite étaient suspendus des costumes de toutes sortes ; d’un côté des chevaliers, des pages, des paysans, des chasseurs, des savants, des Orientaux, des bouffons, de l’autre des Dames de cour, de nobles demoiselles, des paysannes, des caméristes, des Reines de la Nuit. Au-dessus des costumes, on pouvait voir les couvre-chefs correspondants, et Fridolin avait la sensation de marcher à travers une allée de pendus sur le point de s’inviter mutuellement à danser.
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Être le reflet de ton regard,
L empreinte de ta bouche, de ton sein,
Percevoir le son de ta voix,
Fut ma première et dernière joie.

Page 30 - Goethe
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Pourquoi me laissez-vous courir toute seule dans le désert ? Seule, j'ai si peur. Je préfère voler. Je savais bien que j'étais capable de voler.
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Qu'est-ce que j'attends ? Puisque je suis prête. Le spectacle peut commencer. Ne pas oublier la lettre. Une écriture aristocratique, selon Fred. Au revoir, Else. Tu es belle avec ce manteau. Les Florentines se sont fait peindre ainsi. Leurs portraits sont accrochés dans les Offices. Et c'est un honneur pour elles... On ne se rend pas nécessairement compte avec ce manteau. Sauf les pieds, les pieds. Je vais mettre mes chaussures vernies noires et on pensera que je porte des bas couleur chair. Je traverserai le hall et personne ne se doutera que sous ce manteau il n'y a que moi, que moi. Et puis, il sera toujours temps de remonter...
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Qui pleurera quand je serai morte ? Que ce serait beau d'être morte. Mon cercueil dans le salon, avec les cierges allumés. De grands cierges. Douze grands cierges. Le corbillard attend en bas. Des gens devant le portail. Quel âge avait-elle ? Seulement dix-neuf ans. Dix neuf ans seulement, c'est vrai? ... Et pensez donc, son père est en prison. Pourquoi s'est-elle suicidée ? Chagrin d'amour, pour un filou. Où allez-vous chercher tout cela !? Elle attendait un enfant. Non, elle a fait une chute du haut du Cimone. Un accident. Bonjour, monsieur Dorsday, vous venez aussi rendre un dernier hommage à la petite Else ? La petite Else, dit cette vieille carne... Pourquoi pas ? Évidemment que je lui rends un dernier hommage, puisque je lui ai aussi rendu le premier outrage. Oh, cela en valait la peine, madame Winawer, jamais je n'ai vu un corps aussi beau. Cela ne m'a coûté que trente millions. Un Ruben coûte le triple. Elle s'est empoisonnée au haschisch. Elle avait envie de quelques belles visions, mais elle en a pris trop, et elle ne s'est pas réveillée.
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Ah ! c'est ça, c'est ça ! Pourquoi est-ce que je ne le gifle pas, l'infâme ?! Ai-je rougi ou blêmi ? Tu veux me voir nue ? Tu n'es pas le seul. Je suis belle, nue. Pourquoi est-ce que je ne le gifle pas ? Son visage est gigantesque. Pourquoi si près, infâme ? Je ne veux pas sentir ton haleine sur mes joues. Pourquoi est-ce que je ne le plante pas là, tout simplement ? Est-ce son regard qui me cloue sur place ? Nous nous toisons comme deux vieux ennemis mortels. Je voudrais le traiter d'infâme et je n' arrive pas. Ou est-ce que je ne veux pas ?
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Le mariage est fait de beaucoup de choses, et c'est là sa beauté. On n'est pas toujours amant. Il y a l'amour, oui, mais il y a la vie aussi, ses luttes, ses défaites, ses victoires.

(le mari dans le V° dialogue)
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