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Citations de Arto Paasilinna (784)


Les rassembleurs de rennes passèrent la nuit là. Après leur départ, Vatanen travailla encore deux jours sur le toit avant d'avoir remis la cheminée en état de tenir quelques dizaines d'années. Il démonta l'abri de la cheminée quand le mortier fut sec. Puis il balaya la neige du toit et entreprit de clouer un nouveau feutre bitumé à la place de l'ancien, usé et troué. Dans le froid glacial, le feutre était raide et difficile à manier sans casser. Vatanen dut monter sur le toit des seaux d'eau bouillante qu'il versait sur les bandes de feutre, debout sur le faîte. L'eau chaude dégelait le feutre et, en faisant vite, on pouvait l'aplatir et le clouer solidement sur le toit.
La besogne était spectaculaire : l'eau brûlante fumait dans l'air glacé, tout alentour baignait dans la vapeur qui montait haut dans le ciel clair. De loin, le chantier faisait penser à une centrale thermique ou à une vieille locomotive, prenant de l'eau et crachant de la vapeur. Vatanen sur son toit semblait un mécanicien cherchant à faire démarrer par temps froid son énorme machine : les coups de marteau ressemblaient au toussotement d'un moteur ; mais la cabane n'était pas une machine et elle ne partit pas. Une fois, s'étirant en attendant que les nuages de vapeur se dissipent du toit, Vatanen laissa errer son regard sur le versant opposé des Gorges-Pantelantes. Des traces menaient au sous-bois touffu de la paroi rocheuse. Il y avait donc un promeneur.
Vatanen descendit du toit, prit son fusil à lunette dans la cabane, remonta sur le toit. La vapeur s'était maintenant dissipée et on voyait parfaitement à travers le viseur dioptrique. Vatanen mit l'arme en joue et scruta longuemt le versant opposé du ravin, clignant régulièrement des yeux. Finalement, quand ses yeux se mirent à larmoyer, il abaissa son arme.
"Ça ne peut être qu'un ours. "
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On ne s'habitue jamais à la mort
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Il n'y aurait de révolution en Finlande que si tous ceux qui avaient le droit de vote refusaient de s'en servir. Si aucun candidat n'obtenait de voix, on ne pourrait pas réunir le parlement, puisqu'il n'y aurait pas d'élus. Et un pays sans parlement ne pouvait pas non plus avoir de lois. Ça, c'était un bel objectif !
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On peut plaisanter avec la mort, pas avec la vie. Bravo !
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- Et si ces monstres te tuent ? gémit Anneli Immonen.
Surunen dut concéder que cette possibilité n'était pas à exclure.Voyager dans un pays sous dictature pouvait être malsain.
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Il déclara que le système des stocks-options, entres autres, était aberrant. Une entreprise saine ne récompensait pas ses dirigeants par des pots-de-vin, ce qu'étaient en réalité ces rémunérations.
Rauno : Si un cadre veut quitter une firme, tant pis pour lui. Ce sont les ouvriers qui assurent la production, pas les supposées têtes pensantes. Jamais une société ne s'est trouvée à court de dirigeants, que je sache, il y a toujours quelqu'un pour vouloir s'y coller.
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Le spectacle de mille manteaux de renard bleu sur le dos de pouffiasses capitalistes vaut-il celui d'une seule baleine bleue prolétairement libre ?
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Ce qui a été écrit et publié est impossible à rayer de la surface de la terre.
Les livres et les inventions ont ceci de diabolique qu'on ne peut les faire disparaitre par le feu.
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Le soir venu, la pleine lune se leva sur l'étendue glacée du lac Laakajärvi. Du côté de la pointe aux Russes, on entendit hurler un loup. Les chiens se mirent à grogner en choeur. Les boeufs, eux, se moquaient bien des loups. On les attela au chargement de poisson et on regagna la terre ferme en file indienne. Eemeli Toropainen monta dans son traîneau de promenade avec Tuirevi Hillikainen et lança son étalon au galop sur le chemin d'Ukonjärvi. Les clochettes du cheval tintinnabulaient, la lune brillait, l'atmosphère était sereine. La pasteure doyenne aux armées tira le président de la Fondation funéraire par la manche et montra le ciel nocturne. Un missile solitaire fendait d'un vaporeux trait rose le firmament où commençaient à s'allumer de scintillantes étoiles du soir.
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On en conclut que personne bien sûr ne tuerait son propre chien, et qu’il est parfois plus facile de s’attacher à un animal qu’à un être humain.
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Huttunen alla sous la fenêtre de la chambre d’hôpital. Peu après, son mystérieux compagnon se glissa près de lui. Il regarda dehors, on aurait dit qu’il se parlait à lui-même.

« Comme je te l’ai dit, je ne suis pas du tout fou. Et je crois que tu n’es pas plus fou que moi. »
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Ces animaux savent être désagréables même à l'état sauvage.
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"Huttunen était mal à l'aise. C'était tellement gênant de parler de ces choses. Il savait bien qu'il n'était pas tout à fait normal, et il le reconnaissait. Il l'avait toujours su. Mais au diable si ça concernait les autres. Neurasthénique... peut-être, en effet, était-il neurasthénique. Et après ?
|...]
Huttunen aurait préféré être ailleurs, mais quand Ervinen lui reposa la question, il dut répondre :
"Ça... ça sort automatiquement... j'ai d'abord comme un besoin de crier. La tête me serre, puis il faut que ça sorte, très fort. Ce n'est pas que ce soit vraiment obligé, ça me prend juste comme ça, quand je suis seul. Ça me soulage toujours. Quelques hurlements suffisent."
[...]"
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- Oui, Tyyne est morte d'un cancer il y a trois ans. Le plus dur, ç'a été la première année. J'ai même pris un chien, mais un chien, d'aussi bonne race soit-il, ne remplacera jamais une femme.
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Vatanen commanda à déjeuner et demanda pour le lièvre de la salade verte, des carottes râpées et de l'eau fraîche. Le maître d'hôtel regarda Vatanen d'un air désapprobateur quand il posa le lièvre sur la table pour manger sa salade à même le saladier, mais ne vint cependant pas le lui interdire.
Après le repas, Vatanen alla dans le hall téléphoner à sa femme à Helsinki.
"Ah! c'est toi! cria l'épouse en furie. De quel bouge est-ce que tu trouves moyen de m'appeler! Rentre tout de suite à la maison!
- Je pensais ne plus rentrer du tout.
- Ah! tu pensais ça! Tu es devenu fou, tu es bien obligé de rentrer. Et avec tes histoires, tu vas te faire virer de ton boulot, aucun doute là-dessus. Et Antero et Kerttu qui viennent dîner ce soir, qu'est-ce que je vais leur dire?"
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La vie de Gunnar Huttunen était arrivée à un sinistre tournant : il n'était plus qu'un meunier sans moulin, un homme sans logis. Les humains l'avaient exclu et il s'était exclu de leur société. Qui sait combien de temps il devrait éviter les villages des hommes. Huttunen, assis au bord du ruisseau, solitaire, écoutait le chant du torrent où, dans la fraîcheur de la nuit d'été, coulait l'eau d'une source lointaine. Il songea que s'il avait souffert d'une tumeur à la poitrine, on l'aurait laissé vivre en paix, on l'aurait plaint, aidé, laissé subir son mal au milieu de ses semblables. Mais comme son sprit était différent de celui des autres, on ne le supportait pas, on le rejetait à l'écart de toute vie humaine. Il préférait pourtant cette solitude aux barreaux de la chambre d'hôpital où seuls l'entouraient de pauvres hères dépressifs et asthéniques.
Une truite, ou peut-être un ombre, sauta dans la rivière obscure. Huttenen tressaillit, le rond dans l'eau passa devant lui en se brisant, se fondit dans le courant ; il lui vint à l'esprit qu'il ne mangerait désormais plus de pain ni de lard, comme quand il était meunier. Il devrait vivre de poisson et de gibier.
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La clarté nocturne des forêts neigeuses était d'une beauté farouche.
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Arto Paasilinna
Alors quiconque invoquera le nom de l'Éternel sera sauvé.
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Arto Paasilinna
L'Oihonna (hors texte, c'est un paquebot) poursuivit sa croisière sur la mer Noire.
Celle-ci, malgré son nom, était d'un bleu profond, mais après tout, la mer Blanche est bien grise, le plus souvent. Peut-être la mer Noire n'est-elle noire que les jours de tempête, comme la mer Blanche n'est blanche que quand elle écume.
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Arto Paasilinna
Les ours ont un quotient intellectuel supérieur à celui des chiens, fit remarquer l'éthologiste Sonia Sammalisto. Il faut juste savoir les observer et les encourager.
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