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Citations de Arto Paasilinna (784)


Est-ce bien raisonnable de se donner tant de mal pour partir d'ici ? Il me semble que cette île serait un endroit idéal pour passer agréablement les années de vie qui nous restent.
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Le conseiller à l'industrie grogna qu'il ne s'agissait en rien d'un incendie volontaire - les scieries avaient tendance à prendre feu au seuil des périodes de crise. C'était de la planification industrielle prospective.
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Certains considéraient la mort comme un phénomène naturel, mais elle n'était pas de cet avis. Le trépas n'était pas un ami libérateur mais un intrus malvenu, un sinistre huissier de justice dont personne ne pouvait contester les saisies.
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Rauno déclara que si les rois mages, il y a deux mille ans avaient trouvé la crèche de Jésus grâce à la seule astrologie, localiser son squelette ne devrait pas présenter de difficultés insurmontables pour des Finlandais.
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Cette union avait vite tournée au fiasco, après quand même la naissance de deux garçons, lui laissant en souvenir une expérience de première main du corps pulpeux et de l'esprit retors des femmes. Tous deux fascinants à découvrir, surtout le premier, auquel il repensait tous les jours, à l'âge de soixante ans.
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Il vint à l'esprit de Linnea que si quelqu'un pouvait avoir besoin d'un poison efficace et mortel, c'était bien elle. Si la situation devenait trop critique, elle pourrait ainsi avaler une dose afin d'échapper aux griffes des tortionnaires. Une vieille femme sans défense avait tout intérêt à se tenir prête au pire. A son âge, il convenait d'ailleurs aussi de se prémunir contre l'éventualité de maladies pénibles. L'idée d'une lente agonie sur un lit d'hôpital la terrifiait, elle avait une peur mortelle du cancer et de sa douloureuse phase terminale. Les médecins, aujourd' hui, s'acharnaient à maintenir en vie même les patients les plus désespérés, et elle ne voulait pas en arriver là. Dans de telles circonstances, avoir sa propre fiole de poison serait d'un immense secours.
Concocter une mixture mortelle pourrait aussi être une activité beaucoup plus passionnante que le macramé ou la peinture sur porcelaine.
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La Finlande était décidément la terre promise des bourgeois. Les modestes petits artisans du crime n'avaient pas la moindre possibilité, de faire la preuve de leur talent d'escroc, ils devaient se contenter de vols et d'agressions, de braquage à la petite semaine. Les huiles se réservaient les gros coups, se remplissaient les poches avec l'argent public et le dilapidaient à l'étranger.
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Aux yeux de la colonelle Linnea Ravaska, l'on pouvait à bon droit comparer le maquillage à des préparatifs militaires. La Finlande, par exemple, avait été surprise par la guerre d'Hiver le visage presque nu, telle une fille de ferme naïve qui, jetée dans la grande ville à la merci de riches messieurs, y laisse sa vertu. Lorsqu'elle avait repris l'offensive, par contre, la Finlande s'était soigneusement apprêtée, peut-être même trop; elle s'était fardée d'une épaisse couche de peinture de guerre, aux couleurs crues et aggressives...
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L'on constata qu'il ne faisait pas bon vivre en Finlande, la société était dure comme le granit. Les gens étaient cruels et jaloux les uns des autres. Le goût du lucre était général, tous couraient après l'argent avec l'énergie du désespoir. Les Finlandais étaient sinistres et malveillants. S'ils riaient, c'était pour se réjouir du malheur d'autrui. Le pays grouillait de traîtres, de tricheurs, de menteurs. Les riches opprimaient les pauvres, leur faisaient payer des loyers exorbitants et leur extorquaient des intérêts prohibitifs. Les déshérités, de leur côté, se conduisaient en vandales braillards et n'élevaient pas mieux leurs enfants : ils étaient la plaie du pays, à couvrir de graffitis les maisons, les objets, les trains et les voitures. Ils cassaient les carreaux, vomissaient et faisaient leurs besoins dans les ascenseurs.
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Onni jeta sur son épouse un regard apitoyé. Il avait un jour aimé, et même follement, la malheureuse qui ronflait là, et sans doute elle aussi lui avait-elle été attachée au début. Il ne restait aujourd'hui plus rien de ce sentiment, ni d'aucun autre. Quand la faillite entre par la porte, l'amour vole par la fenêtre. Et si ce sont quatre faillite qui franchissent le seuil à la queue leu leu, il ne reste plus rien à balancer dehors. Rellonen huma prudemment l'air. Aucun doute. Son épouse sentait la vieille femme aigrie. C'était une odeur qui ne partait pas au lavage.
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[…] L’on réfléchit au cadeau à offrir au héros du jour. Il fallait quelque chose d’original et d’emblématique. C’est alors que quelqu’un suggéra de faire don au pasteur de l’ourson mâle que l’on avait recueilli à peu de frais dans le sapin du jardin de l’organisatrice de banquets Astrid Sahari. […] On avait beau avoir proposé l’orphelin non seulement au parc animalier d’Ahtari, mais aussi au zoo de Korkeasaari et jusqu’à Lulea, en Suède, personne n’en voulait. On n’avait pas pour autant le cœur de le tuer, et voilà que s’offrait l’occasion d’en faire cadeau au pasteur Oskar Huuskonen. L’idée semblait bonne, car l’homme était originaire de Laponie, et fils d’un chef de flottage, donc en un sens proche de la nature primitive et sauvage, du moins par sa naissance, et le gratifier d’un ours semblait tout à fait approprié. D’autant plus que l’on échapperait ainsi à la nécessité de lancer une collecte auprès des paroissiens pour l’achat d’un autre présent.
Personne n’ajouta tout haut qu’un ours vivant était un cadeau particulièrement bien choisi pour l’intransigeant ministre du culte : il aurait là de quoi méditer. C’était en outre une bonne occasion de rabattre son caquet à l’arrogante pastoresse imbue de sa personne et de son statut de suédophone, toujours prompte à critiquer Nummenpaa et ses habitants. Quand elle aurait à nourrir l’ourson et à nettoyer le tapis du salon de ses crottes, peut-être se rendrait-elle compte de ce que les gens pensaient d’elle. On pouvait aussi secrètement espérer que lorsque l’ours aurait grandi, il se déciderait, un jour de rogne, à se jeter sur le pasteur et la pastoresse avec assez de sauvagerie pour laver d’un coup tous les affronts accumulés.
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[...] Le personnel de l'Astor s'habitua si bien à Jaatinen qu'il finit par se sentir un peu chez lui. Un jour, le maître d'hôtel, un homme au demeurant sympathique et intéressant, lui parla d'un Finlandais qui avait séjourné dans l'établissement l'année précédente.
« Vous n'imaginez pas, Jaatinen, quel client agréable c'était ! Il avait un nom un peu comme le vôtre, Vatanen, je crois. Vraiment quelqu'un de bien ! Il voyageait en compagnie d'un authentique lièvre finlandais. Nous étions tous aux petits soins pour cet animal si amusant et si discret, et parfaitement apprivoisé. Quand ce Vatanen a dû repartir en Finlande avec son lièvre, nous en avons presque pleuré ! »
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Le bilan de la vie d'un homme se trouvait résumé dans cet acte officiel. Les pauvres ne laissent pas grand chose à leurs héritiers, juste des souvenirs dans leurs cœur, quelques paroles, quelques faits, l'ébauche d'un sourire, rien de plus. Mais il y avait malgré tout un objet de valeur dans la succession de Matteus Lamuvaara, la chapka trouvée au grenier et inscrite à la dernière ligne de l'inventaire. Elle avait en effet appartenu à Lénine en personne, quand il s'était réfugié en Finlande en juillet 1917. Matteus lamuvaara était serre-frein dans le train qu'il avait pris et le connaissait donc personnellement.
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Mais le bonhomme était mort, et une partie du domaine avait été bue. Avant de trépasser, le vieux avait enseigné les vieilles coutumes à Sampsa. Quand on avait commencé à parler de catéchisme, à l’école, il avait emmené son fils dans les bois et lui avait montré comment sacrifier à Ukko Ylijumala.
« Je m'en vais t'apprendre le catéchisme, moi », avait-il dit le sourire aux lèvres.
Il y avait à l'époque – et il y a toujours –, derrière la maison de Ronkaila, un bois touffu au milieu duquel se dresse un grand rocher plat. Sampsa découvrit sur le roc une petite pile de pierres couverte d'arêtes de poisson. Tavasti Ronkainen ôta sa casquette et ordonna à son fils d'en faire autant. Puis il disposa sur le rocher une livre de lard et une demi-bouteille d'eau-de-vie, érigea un petit bûcher de branches sèches sur les pierres empilées et y mit le feu. Les flammes rôtirent la viande de porc, la chaleur fit éclater la bouteille, l'alcool enflammé coula du rocher sur le sol. Le vieux lampa le liquide brûlant, enjoignit à Sampsa d’en laper dans les creux du rocher.
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Tarja répliqua qu'en Finlande, les hommes en tout cas étaient des abrutis, des balourds prétentieux à la démarche de baudet, accoutrés de pantalons informes, puant l'alcool et la bière, toujours à se gratter, à péter en public et à rire trop fort de blagues idiotes, incapables d'accorder aux filles du Nord l'attention qu'elles méritaient.
Une fois lancée, la garce s'en donna à coeur joie. Elle accusa le Finlandais d'être râblé, court sur pattes, maussade et enclin au suicide; il avait le vin mauvais, jalousait férocement ses supérieurs et en venait aux mains à la première occasion. Inutile d'en attendre la moindre conversation intelligente, il préférait se taire, ce qui, d'un autre côté, n'était pas un si mauvais choix car, quand il ouvrait la bouche, il n'en sortait que des âneries.
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Taavetti Rytkönen, enthousiasmé par ce projet, voulut participer au saccage de l'exploitation. C'était une occasion de raser plus d'une centaine d'hectares de leur chère patrie, et cette fois ils n'avaient plus à craindre la contre-offensive de l'artillerie adverse.
« Ce sera ma dernière action. Tout raser. Je vais régler mes comptes avec l'Etat finlandais. »
Mäkitalo grogna encore que, si les Américains avaient le droit de bousiller le golfe Persique, rien ne pourrait l'arrêter lui non plus. Et il n'avait pas l'intention de quémander des résolutions aux Nations unies pour couvrir ses actes.
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Les femmes n’ont en effet pas naturellement le sens des trajectoires en forme de cloche, contrairement aux hommes qui ont tous les jours l’occasion de les étudier en vidant leur vessie. Ces exercices répétés leur permettent d’affiner la précision de leur visée, de développer leur capacités d’évaluation et de raffermir leur main, pour un résultat souvent grandiose.
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Un officier est comme un artiste de génie à qui l'on interdirait d'exposer
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Certificat.
Je soussigné certifie que le porteur de la présente autorisation est officiellement en droit de garder et d'élever un lièvre sauvage, étant donné de l'autorisation a recueilli ledit animal. que le porteur sauvage alors que ce dernier était blessé à la patte gauche et risquait donc de mourir. À Mikkeli, U. Kärkkäinen, Administration des chasses du district du SavoSud.
« Donnez-lui des jeunes pousses de trèfle, à cette époque-ci on en trouve presque partout. Et comme boisson, de l'eau pure, inutile de lui faire ingurgiter du lait. En plus du trèfle, il peut manger du fourrage vert, et du regain d'orge... il adore les agrostides, il apprécie les gesses des prés et toutes les vesces, et le trèfle hybride lui convient aussi. En hiver, donnez-lui de l'aubier de feuillus et des branches de myrtille surgelées si vous le gardez en ville.
- À quoi ressemble la gesse des prés, je ne vois pas très bien.
- Vous connaissez les vesces?
- Je crois, oui, ce sont des espèces de légumineuses, avec des vrilles comme les pois.
- La gesse des prés ressemble beaucoup aux vesces. Elle a des fleurs jaunes, c'est le meilleur moyen de la reconnaître. Je vais vous faire un dessin, vous pourrez comparer. »
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Dans la nuit, l'incendie atteignit le ruisseau.
C'était féerique : les arbres flamboyants illuminaient la nuit, ils palpitaient telles de grandes fleurs rouges des deux côtés du ruisseau. La chaleur était insupportable au point que les hommes durent rester pendant l'incendie au milieu du ruisseau, la tête seule exposée à la brûlure des lueurs rougeoyantes. Ils avaient dans leur ruisseau la bonbonne de gnôle, ils la buvaient et contemplaient avidement la formidable destruction orchestrée par la nature.
La forêt crépitait, le feu ronflait dans les arbres, des brandons chuintants volaient dans le ruisseau, les visages des hommes émergeaient rouges et luisants au-dessus de l'eau. Ils riaient et buvaient de la
gnôle.
« Néron et Brutus regardent Rome brûler », proclama Salosensaari.
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