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Citations de August Strindberg (174)


Derrière les sombres vitres irisées, tu aperçus les géraniums de ton enfance ! Alors tu retrouvas la joie, ému de plus belle, et triste une fois de plus.
Tu admiras ton courage : oser préférer les géraniums blancs de ta jeunesse, dont les fleurs ressemblaient à une nuée de papillons blancs aux ailes purpurines qui se seraient abattus sur le feuillage vert sombre, oser les préférer aux géraniums écarlates qui les avaient remplacés et que tu n'avais jamais pu supporter à cause de leurs couleurs criardes, sans nuances, formant un contraste trop brutal avec le vert, à cause de leur vulgarité paysanne : on dirait une cabane rouge devant une forêt de sapins ...Le temps passa ; tu n'arrivais toujours pas à surmonter ton aversion pour ce barbare envahissant, et le jour où toi-même tu voulus te procurer des géraniums, tu ne trouvas que ces fleurs pour domestiques ! Le temps t'avait dépassé ; la mode t'avait encerclé, la barbarie eut le dessus : sur toi-même et sur les géraniums de ta jeunesse, beaux, gais, aériens, hauts en couleur ! Tu fus contraint d'acheter des géraniums écarlates, car il n'en existait pas d'autres. A présent, c'est dans la maisonnette du journalier qu'on trouve l'aristocrate, depuis que le valet s'est introduit en force dans la résidence d'été du roi, dans la gentilhommière et le jardin public !
Du pessimisme dans le jardinage moderne
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MADEMOISELLE : Et vous qui vouliez mourir pour moi !
JEAN: Dans le coffre à avoine ! Ce n'étaient que des balivernes !
MADEMOISELLE : Un mensonge, ainsi !
JEAN (qui commence à avoir sommeil) : Pratiquement ! Cette histoire, j'ai dû la lire dans un journal où il était question d'un ramoneur qui s'était couché dans un coffre à bois plein de lilas parce qu'il était assigné en justice pour une affaire d'aide alimentaire à un enfant...
MADEMOISELLE : Ah bon ! vous êtes ce genre...
JEAN : Tout ce qu'il fallait que j'invente ; c'est toujours par des beaux discours qu'on capture les bonnes femmes, n'est-ce pas?
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MADEMOISELLE : C'était un goujat, l'homme à qui j'ai accordé mon amour !
JEAN : C'est ce que vous dîtes toujours... par la suite !
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Il faut toujours étudier la nature des autres
avant de donner libre cours à la sienne.
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Tu vois, Borg, que tu crains la mort ! — Parbleu ! Comme tout ce qui vit et qui, sans la crainte de la mort, n’aurait jamais vécu ! Mais le jugement, vois-tu, je ne le crains pas ; car c’est l’œuvre qui fait juger le maître, et ce n’est pas moi qui me suis créé
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Longtemps, le théâtre m'a paru être, tout comme l'art en général, une Biblia Pauperum (Bible des pauvres), une bible en images pour ceux qui ne savent lire ni l'écrit ni l'imprimé, et l'auteur dramatique, un prédicateur laïque qui colporte les pensées de son époque sous forme populaire, si populaire que la classe moyenne, qui peuple en majeure partie le théâtre, puisse saisir de quoi il est question sans se torturer les méninges. C'est pourquoi le théâtre a toujours été une école populaire pour la jeunesse, les gens semi-cultivés et les femmes qui conservent encore la faculté médiocre de se leurrer eux-mêmes et de se laisser leurrer, c'est-à-dire de se faire illusionner, suggestionner par l'auteur. Voilà pourquoi, en notre temps où la pensée rudimentaire, imparfaite qu'engendre l'imagination semble vouloir devenir réflexion, recherche, expérience, il m'a paru que le théâtre, de même que la religion, était en voie d'extinction comme forme d'art mourante pour la jouissance de laquelle nous n'avons pas les conditions requises ; va dans le sens de cette hypothèse la crise généralisée du théâtre qui sévit à présent dans toute l'Europe, et encore plus le fait que, dans les pays culturels où les plus grands penseurs du siècle ont vu le jour, soit l'Angleterre et l'Allemagne, l'art dramatique est mort tout comme la plus grande partie des autres beaux-arts.
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On a récemment reproché à ma tragédie Le Père d'être tellement affligeante, comme si on exigeait d'une tragédie qu'elle soit joyeuse ; et l'on réclame de la joie de vivre, et les directeurs de théâtres commandent des farces comme si la joie de vivre consistait à être imbécile et à faire le portrait d'humains qui seraient tous atteints de la danse de Saint-Guy ou de crétinisme ! Je trouve la joie de vivre dans les fortes et cruelles luttes de la vie, et ma jouissance est de savoir quelque chose, d'enseigner quelque chose.
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Il y a des aristocrates qui sous le nom de démocrates cherchent à s'élever pour exercer de l'oppression, mais ils sont vite percés à jour. Un véritable démocrate préfère abaisser les gens qui se sont injustement élevés que de s'élever lui-même.
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La société honore du nom de caractères ceux qui ont cherché et trouvé leur situation, qui ont pris un rôle, qui sont parvenus à trouver certaines règles de conduite et finissent par s'y conformer automatiquement dans leurs actions. (...) Un caractère doit donc être un homme ordinaire et un peu sot.
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Sa sympathie pour les hommes ne devait pas être payée de retour, puisque leurs pensées n'étaient pas au diapason des siennes, et ensuite il irait à la ronde offrir son cœur au premier venu, personne ne l'accepterait, car il était étranger à tout le monde, et alors il se replierait sur lui-même, blessé, mortifié, inaperçu, oublié.
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C’est à Paris que j’eus l’honneur d’être reçu par lui, dans une pauvre petite chambre où il habitait alors, en une modeste pension de la rue Orfila.
Il avait publié peu de temps auparavant, en 1895, un article sensationnel sur la Chimie unitaire, au Figaro, citant à l’appui de ses théories mon livre récent : La Vie et l'Âme de la Matière.
A la suite d’une première lettre, venue d’Autriche, nous étions déjà entrés en relations épistolaires. Je résolus donc de l’aller saluer et de m’entretenir avec lui, de vive voix, au sujet des études qui nous captivaient.
Cette première entrevue m’est inoubliable. J’aperçus dans l’ombre à peine trouée de la lueur d’une bougie (c’était un soir d’hiver à 6 heures), un homme vigoureux, très simple, au regard bleuté, doux et craintif, qui contrastait avec la solidité du visage. Des yeux mystiques cherchant dans l’Au-Delà.
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Vous avez peur de mon imagination. Écoutez Tyndall « Sans l'imagination, nous ne pouvons pas faire un pas au delà du monde purement animal, peut-être pas même arrive aux confins du monde animal. «
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Le Soufre est un Corps simple ; cela te suffit. Mais dis-moi ce que tu entends par Corps simple. Un Corps simple, dis-tu, est un Corps qui jusqu’ici n’a pu encore être décompose, tu définis par une négation. Ta définition est pour moi sans valeur, comme aussi ton concept de Corps simple.
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Maître Libotz, avocat surnuméraire à la cour d’appel, avait effectivement débuté à la à la cour d’appel où il s’était vite rendu compte qu’on ne l’aimait guère. Incorruptible, ponctuel et efficace, il n’avait pourtant réussi à gagner ni ses supérieurs, ni ses camarades. Était-ce à cause de ses origines étrangères? On l’ignorait. Plutôt à cause de son physique, car aussi bien sa figure que tout son être laissaient facilement deviner le sort qui lui était promis. Il était condamné à souffrir, pour soi et pour les autres, et son entourage ressentait comme un devoir impératif de contribuer à l’accomplissement de ce destin en le faisant souffrir.
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Un enfant me demandait une fois : "Pourquoi les fleurs, si belles, ne chantent-elles pas comme les oiseaux?
- Elles chantent, lui répondis-je, mais nous ne savons pas les entendre."
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Je l'aime, elle m'aime, et nous nous haïssons d'une féroce haine d'amour qui s'accroît par l'absence.
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'' C’est bizarre qu’on ne m’ait pas parlé de toi ! (Benjamin)
- Les morts, on n’en parle jamais ! (Éléonora) (...) ''
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- VOUS ÊTES "BLASES" ET NE SAVEZ PAS CE QUE VOUS VOULEZ.

"Blasé" est le mot par lequel la classe supérieure désigne celui qui n'est pas amusé par les bouffonneries qu'elle introduit dans la littérature et dans l'art pour détourner l'attention des problèmes sérieux.
Nous ne sommes pas dupes des tours de passe-passe de la classe supérieure et nous ne sommes plus ses admirateurs. Voilà pourquoi on nous traite de blasés.
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Hier matin, tu dus presque convaincu d'avoir vieilli, tellement la vue des roses trémières chez le garde forestier t'avait troublé. Comme elles te semblaient belles, ces fleurs de ton enfance qui, jadis, se tenaient au garde-à-vous alignées dans les plates-bandes du jardin de ton père !
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Le deuil a cette heureuse propriété de se consumer de lui-même. Il meurt d'inanition. Comme il est essentiellement une rupture dans les habitudes, on peut les remplacer par de nouvelles. Comme c'est un vide, il se remplit rapidement par une véritable "horreur du vide".
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