Citations de Aurélie Valognes (1538)
Réussir, c'est voir son nom affiché ailleurs que sur la boîte aux lettres.
Un pour tous, tous pourris.
Il découvrait que l'école n'était pas seulement un lieu où l'on apprenait, mais où, parfois aussi, l'on souffrait.
Vous comprendrez qu'avec moi, il est interdit de rêver.
Anne avait bien essayé, les premières fois, de garder et d’utiliser certains présents. Après tout, c’est l’intention qui compte, s’était elle persuadée. Mais Antoine avait répondu, ferme : « Non. Ce qui compte, c’est de faire plaisir. Nous on se décarcasse à chercher une délicate attention pour chacun. Et en retour, on a le sentiment qu’ils ne font aucun effort, qu’ils se fichent de nous ou, pire, qu’ils ne nous connaissent pas ».
Une femme qui lit est une femme dangereuse, une femme qui réfléchit est une femme dangereuse, alors une femme qui écrit... Oui, c'est dangereux. Dangereux parce qu'on ne maîtrise pas la réaction des autres et que cela se répercute dans notre vie.
Lire, ce n'est pas un état d'esprit, c'est un état d'espoir. Une génération qui lit est une génération qui pense, réfléchit, questionne le monde, doute, écoute, veut comprendre, est prête à changer d'avis, respecte les différences, montre de l'empathie et de la sensibilité.
En plus de quarante ans d'écriture, j'ai pu observer comment on nomme les femmes qui écrivent. Moi j'impose "écrivaine". Avec le "e", et j'y tiens. Si je ne me l'attribue pas moi- même, je l'ai vérifié, personne ne le fera à ma place. Auteur, auteure, autrice, romancière ou même écrivailleuse, on ne manque jamais d'imagination pour ne pas nous mettre au niveau de l'Ecrivain, le vrai.
Vous êtes une écrivaine et il n'y a rien de pire qu'une écrivaine qui n'écrit pas. Rien de pire qu'un artiste qui ne crée pas.
Je voyais bien qu'elle avait des chagrins, j'aurais tout donné pour pouvoir les prendre pour moi. Pour l’alléger. L’adolescence est déjà si difficile. Mais elle ne me disait plus rien. Une fille qui souffre, c’est une maman qui souffre aussi, mais elle ne sait pas pour quoi. Si elle avait des pierres trop lourdes dans son sac, je les aurais portées sur mon dos. On ne se disait plus grand-chose, surtout pas l'essentiel.
Encore moins qu'on tenait I'une à I'autre.
Gabrielle.
Quand on n'a jamais personne pour prendre le relais, c'est un poids, une pression, une responsabilité permanente que de devoir penser à tout , tout le temps.
Au moindre faux pas, on se sent deux fois plus défaillant que n’importe quel parent. On est jugé ,Scruté.
Si elle est mal élevée, elle a des mauvaises notes à l’école, si elle est impertinente,si elle est malade, si.. ce sera forcement la faute, forcément la conséquence de mon choix de vie. Alors oui, je ne dors pas la nuit .Je réfléchis,j’ anticipe je me prépare au pire,à toutes les éventualités A toutes, vraiment: Et s'il m'arrivait quoi que ce soit ? Et si je me cassais la jambe ? Et si je perdais mon travail ? E si je tombais malade ?Et si…
A toutes, sauf une.Celle qu'aucun parent ne pourra jamais concevoir.
On ne se disait plus grand-chose, surtout pas l'essentiel.
L'enfance, c'est une satisfaction de soi-même.
Sa vulnérabilité d'enfant, elle la trimballe dans son corps d' adulte.
L'école lui a laissé des cicatrices pour la vie entière.
Je n'avais pas le droit de poser des questions, je devais être celle qui apportait des réponses.
La situation est révoltante. Tous deux savent comment les femmes qui cherchent des solutions par elles-mêmes, clandestinement, sont peu respectées par nombre de médecins, ce qui ajoute de la douleur inutile à leur honte. Comme si la culpabilité ne suffisait pas. Comme si porter seule le poids si lourd d’un être si léger dans ses entrailles n’était pas en soi déjà une punition, quand l’enfant n’est pas désiré. L’acte se fait au pluriel, mais les conséquences sont toujours au singulier. Et au féminin.
Le rôle d'une mère n'est jamais terminé. Psy, enseignante, cuisinière, avocate ou punching-ball. C'est un métier que l'on occupe jusqu'à la fin de nos jours.
Il y a des choses qu on a pas besoin d apprendre pour savoir qu elles sont vraies, justes. Pas besoin d école. Pas besoin du cerveau d Einstein. On le sent. On est à notre place. Dans notre bon rôle. Au bon endroit, au bon moment. Il n y a pas d école pour être parent. On fait comme on peut. Du mieux qu on peut.
Moi, je suis reconnaissante que la vie m’ait donné cette famille. Alors, oui, elle n’est pas parfaite, mais c’est la seule que l’on a, et il faut en prendre soin. (Page 198)