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Critiques de Aurélien Bellanger (231)
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L'aménagement du territoire

Derrière ce titre aux consonances houellebecquiennes, Aurélien Bellanger prend le pari de nous raconter en un peu moins de 500 pages l’histoire de la construction de la ligne du TGV Ouest à travers les destins croisés d’hommes et femmes, ayant joué un rôle dans l’arrivée du fameux train à grande vitesse inauguré par le président Mitterrand au tout début de son premier septennat.



l’histoire se déroule dans un petit village (fictif) de la Mayenne, à Argel plus exactement, et met en scène de nombreux personnages plus ou moins opposés : d’un côté, un marquis veuf et sa fille désireux de préserver le patrimoine et soucieux de sécurité, de l’autre, un entrepreneur nommé André Taulpin, sorte de bétonneur international façon Francis Bouygues, spécialisé aussi bien dans la construction d’autoroutes que dans l’aménagement des lignes à grande vitesse. Entre les deux, on trouvera un étrange préfet gaulliste à la retraite.



A partir de considérations géologiques et anthropologiques, Aurélien Bellanger construit un roman assez complexe, entre complots et rivalités historiques avec en fond une relecture toute personnelle de l’histoire de la Bretagne et plus précisément celle de la Mayenne, sorte de parent pauvre de la région. Entre secrets de famille, légendes historiques et fantasmes de littérature de jeunesse (quelque part entre »Le club des cinq » et »Arsène Lupin »), Aurélien Bellanger s’en donne à coeur joie, truffant son récit de personnages truculents, faisant même revivre pour l’occasion une figure controversée du gaullisme, Jacques Foccart, et le nourrissant d’explications parfois très détaillées sur des choses aussi futiles que le fonctionnent des kits permettant aux moteurs de mobylettes d’être débridés et d’aller bien au-delà de leur puissance d’origine.



Récit hautement romanesque dans sa construction et dans l’évolution des protagonistes, récit rempli d’informations très instructives sur l’évolution technologique de notre pays au cours du siècle dernier, notamment sur tout ce qui concerne la construction des lignes avec ses enjeux économiques et politiques, »l’aménagement du territoire » est un roman qui prend son temps, un roman qui s’offre de nombreuses digressions, mais qui retombe toujours ses pattes, faisant progresser l’intrigue de manière assez minutieuse jusqu’à un final quasi féerique.



Saga humaine et historique pittoresque, s’appuyant sur un époque très actuelle comme pouvait l’être dans un registre assez différent »La Théorie de l’information » »l’aménagement du territoire » est une nouvelle fois la preuve du talent de cet écrivain, philosophe de formation, toujours très documenté et dont l’imagination se met encore une fois au service d’une écriture précise, d’un style fort maitrisé pour une lecture curieuse et captivante.
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L'aménagement du territoire

Il y a quelques années, l'un des sujets de l'agrégation d'histoire (le sujet de géographie) était "Géographie des conflits". Parmi les thématiques explorées par ce sujet figuraient précisément les conflits liés à l'aménagement du territoire : de nombreux chercheurs démontraient dans les manuels que cette question de l'aménagement suscitait de vives oppositions entre les décideurs (pouvoirs publics, entreprises privées chargées des travaux) et les citoyens qui voyaient leurs modes de vie bouleversés qui par une voie de chemin de fer, qui par une autoroute, qui par un aéroport ou par l'apparition d'un centre commercial. Aurélien Bellanger fait de cette question, essentielle dans l'histoire contemporaine de la France, un roman foisonnant, encyclopédique, presque un roman noir dont la narration, hélas, connaît un aboutissement un peu décevant.



Toute l'action se passe dans le département de la Mayenne, dans la petite ville d'Argel. Ancien bourg rural rattaché à l'agglomération de Laval par la progression urbaine, Argel est le noyau familial de trois familles qui vont s'affronter : la famille Taulpin, à la tête d'un groupe international de BTP auquel on trouverait des ressemblances avec le groupe Bouygues ; la famille d'Ardoigne, aristocrates désargentés détenant le titre de marquis et reconvertis dans l'esotérisme ou la politique ; la famille Piau, anciens paysans qui ont connu la transformation de l'agriculture en industrie agroalimentaire, et dont les rejetons seront chacun les pions manipulés au cœur de la partie. A côté de cela, d'autres personnages joueront un rôle essentiel, sans être affiliés à l'une ou l'autre de ces familles : Roland Peltier, ancien Préfet de la Loire-Atlantique et grand penseur de l'aménagement du territoire à l'échelle de la France et Clément, un jeune archéologue qui apportera un éclairage essentiel à l'énigme posée par l'existence d'une mystérieuse grotte sous le château d'Ardoigne. La structure du roman repose sur l'enchaînement, chapitre après chapitre, de l'évocation de ces ces personnage ou de leurs actions ; ainsi Bellanger ménage-t-il le suspense et parvient-il à construire, peu à peu, un livre résolument ambitieux.



Ce qui met le feu aux poudres, c'est l'arrivée prochaine de la LGV au cœur du territoire mayennais. En réalité, la LGV ne fait que passer : il s'agit de raccorder Rennes, et donc la Bretagne, à Paris, selon le bon vieux système radial qui fait de la capitale l'origine et la destination de tous les grands axes de circulation en France, et ce malgré le timide effort opéré depuis quelques années pour établir des lignes qui font communiquer les provinces entre elles. Cette vision parisiano-centrée ne doit rien au hasard : ici apparaît concrètement, éventrant les forêts et perçant les montagnes, le jacobinisme de l'Etat français. Au nom du progrès, c'est la Mayenne, ici, que l'on dépèce. La Mayenne, département aujourd'hui loin des préoccupations économiques ou touristiques des Français, forme pourtant avec la Sarthe l'ancienne province du Maine. Entre la Normandie, la Bretagne, l'Anjou et l'Orléanais, cette province est ce que l'on appelait, du temps de Charlemagne, une Marche, c'est-à-dire une zone tampon, ligne frontière s'étalant sur des dizaines ou des centaines de kilomètres, séparant un Etat d'un autre jugé dangereux, sauvage : c'est ici la Bretagne, dont la Mayenne serait le verrou et la porte d'entrée. C'est sur ce point que vient se jouer l'un des grands thèmes du roman : l'indépendance ou le rattachement de la Bretagne à la France, officiel depuis 1532, se joue sur cette terre mayennaise et la LGV, symbole du progrès à la française, fleuron de la technologie nationale et orgueil de technocrates y voyant le transport 100% sécurisé, devient alors un monument à détruire, une cible d'attentat, un tremplin pour l'indépendance de la péninsule bretonne.



Il y a quelque chose d'extrêmement stimulant, intellectuellement parlant, à lire Aurélien Bellanger. On éprouve régulièrement l'envie d'ouvrir une encyclopédie, son navigateur internet ou une carte routière pour constater la véracité de ses propos. Car Bellanger, pour donner une densité et une profondeur peu commune à ses réflexions, emprunte ici autant à la préhistoire (la révolution du Néolithique), à l'histoire (notamment celle de Roland, préfet de la Marche, ou celle de la France rurale ou celle, bien-sûr, des grandes politiques nationales d'aménagement), à la géographie (physique, humaine ou politique), à la sociologie ou même à la mécanique. Loin d'être une simple liste de connaissances, le roman ouvre des pistes de réflexion qui mènent à interroger des notions telles que le progrès (le TGV, symbole d'une certaine fin de l'histoire, trace en vérité une nouvelle géographie en même temps qu'il défigure les paysages qu'il traverse et les rend, en un sens, stériles : en fabriquant un paysage entièrement artificiel, le TGV enterre définitivement les traces du passé, renonce à la nature et détruit des écosystèmes), le rapport à la nature (au fur et à mesure, les hommes se détachent de la terre qui les a enrichis, et la dissimulent même sous le béton ou le macadam), le sens de l'histoire (y en a-t-il un ? l'histoire est-elle seulement cyclique ? tout peut-il être, en ce sens, prévu ?) ou encore sur le remplacement final de Dieu par l'Homme lui-même, qui décide, crée, légifère, autorise, détruit et tue aussi dans une expansion presque sans limites. Tout cela est confronté aux thèses complotistes et à celles de l'extrême-droite, qui interrogent, malgré parfois leur absurdité, notre rapport à l'histoire qui, rappelle Bellanger, ne se veut une science objective, et non plus un appareil de propagande pour le(s) vainqueur(s) que depuis le milieu du 19ème siècle.



Ce qui est sûr, néanmoins, c'est qu'à travers ses romans Aurélien Bellanger apparaît comme un décrypteur. Il traque ainsi, page après page, les signes, les signes invisibles de la destinée et du sens, les signes qui nous donnent à comprendre ce qu'est vraiment la France. Signes invisibles parce qu'ils dépassent l'homme, limité géographiquement et temporellement : il s'agit ici de détricoter, pour mieux l'exposer au regard du lecteur, le canevas de l'histoire et d'étaler une carte si grande qu'elle se confond avec le territoire physique. En d'autres termes, Aurélien Bellanger nous donne, plus que des clés, des possibilités de réflexion quant à notre place. A défaut de parler au cœur, car la trame narrative devient laborieuse dans la dernière partie, Aurélien Bellanger parle à notre intelligence : on serait fou de regretter qu'il le fît.
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Le continent de la douceur

En moins de dix ans, l’écrivain s’est imposé, grâce à une grande confiance en lui-même et à d’épais romans dénotant une intense curiosité intellectuelle. « Le Continent de la douceur » en atteste à nouveau.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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La France : Chroniques

Simplissime en apparence : des chroniques quotidiennes sur France Culture, d'août 2017 à décembre 2018, on imprime et voilà. Mais Aurélien Bellanger, que je découvre ici, est un type qui sait appâter le lecteur par des accroches souvent autobiographiques et pleines d'humour, pour le conduire mine de rien à des réflexions fichtrement intelligentes et fines sur la France en général, mâtinées souvent de philosophie.



"J'aime beaucoup les timbres, les images d'Epinal et BFM sans le son." conduira à Macron et Charlemagne.

"J'ai commencé cet été les Mémoires de Saint-Simon. Moitié par curiosité, c'est un monument de notre littérature, moitié par masochisme. Non pas que cela soit difficile à lire - Les Mémoires de Saint-Simon, c'est une excellente lecture de plage, c'est Voici à la cour du Roi-Soleil, c'est la vie intime des célébrités d l'époque, c'est cruel comme une photo zoomée sur la cellulite d’une célébrité, c'est méchant comme un paparazzi dans un tunnel."

Son papier sur Houellebecq (qu'il admire) mériterait d'être cité in extenso.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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L'aménagement du territoire

Narration très étrange, style très descriptif pour ce qui est des deux premières parties.

Je me suis très vite perdu parmi tous ces personnages , peut être parce que leur histoire ne m'intéressait pas.

On rentre dans le vif du sujet à partir de la 3ème partie, c'est un peu tard , et là encore je n'ai pas tout compris ( notamment les savantes digressions concernant la grotte).

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La France : Chroniques

Sur France Culture, Aurélien Bellanger est intervenu à l'oral avec ces chroniques, à un rythme parfois soutenu – jusqu'à une douzaine en un mois. Il est probable qu'elles soient plus agréables à lire qu'à écouter, ne serait-ce qu'en raison de la sophistication des phrases. Ce qui frappe, dans ces textes de deux (grandes) pages, c'est avant tout la culture encyclopédique de l'auteur, et sa capacité à jouer avec les associations d'idées pour trouver sans cesse des relations entre des considérations foisonnantes. On pourrait être indisposé par ce parti pris. Pour ma part, au contraire, j'y ai pris un plaisir immodéré. Quel talent ! Quelle virtuosité stylistique autant que conceptuelle ! Laissez-vous entraîner dans ce qui est, in fine, un jeu des plus réjouissants… Au passage, vous apprendrez plein de choses, y compris sur l'auteur et sa passion pour la géographie et… le vélo.
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La théorie de l'information

Un roman agréable à lire, très bien documenté. Il nous montre les différentes étapes de l'accės à l'information, les enjeux économiques. Le derniet chapitre m'a toutefois déçu, trop confus (ou est-ce pour illustrer la profusion d'informations issue du net ?).
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Le Grand Paris

On pourrait facilement taxer Alexandre, le héros du roman, de Rastignac de l’urbanisme.

Bombardé conseiller technique aux grands projets d’aménagement par Le Prince, il accède avec une facilité déconcertante aux premiers cercles du pouvoir. Durant les quelques mois de sa grâce, le jeune homme s’évertue à repenser l’Est parisien au profit d’une puissante métropole. Des palais dorés aux banlieues rudes, en passant par les villages semi-ruraux de l’Ile-de-France, notre héros travaille à son utopie en la frottant autant au cynisme du pouvoir et de l’argent qu’aux réalités du terrain, avant de connaître la chute.

Romanesque en diable, « le grand Paris » éblouit par son audace et son ambition à traiter à la fois du politique, du social, de l’environnement et l’urbanisme mais aussi, voir surtout, la psychologie particulière des tous puissants. Le pari n’est pas loin d’être réussi en dépit de quelques boursoufflures stylistiques et de plusieurs errements narratifs.

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Le Grand Paris

Aurélien BELLANGER, c'est HOUELLEBECQ sans les abus sexuels, sans la complaisance à la déprime.

Une analyse socio politique avec comme fil rouge une lignée d'urbanistes de haut niveau.

Attention... brillant, cultivé, pédagogue et en plus bien écrit.

J'ai hâte de lire d'autres romans de cet auteur que je ne connaissais pas.
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Eurodance

Voici un petit livre qui reprend la première partie d'une pièce de théâtre écrite par Aurélien Bellanger et mise en scène par Julien Gosselin : 1993.



Aurélien Bellanger met en lumière, à travers la ville de Calais (son tunnel, sa jungle), une Europe prise au piège de ses illusions.



"Calais est moins la porte de l'Angleterre qu'un portail irréversible vers le futur - l'ultime stade du grand projet de modernisation de l'Europe.

C'est à Calais que le monde est devenu absolument moderne".



Une Europe qui a cru en un monde nouveau, un monde où les Européens inventeraient des règles nouvelles et pourraient faire fi de l'Histoire et de la Géographie pour relier les êtres et abolir les frontières (géographiques et culturelles).



"Les Européens de l'âge du tunnel avaient grandi dans la paix. Soixante-dix ans de paix. Une paix immense, une paix continentale.



La péninsule européenne s'était vitrifiée dans un ensemble d'institutions bienveillantes et de traités régulateurs.



L'Europe était le lieu où la guerre était sortie du monde.



Une génération de Playmobil.



Le verre brisé de l'histoire redevenu du sable".



Mais une Europe vite rattrapée par la réalité, par cette mondialisation qui a ouvert une guerre d'un autre genre.



Nous pensions que "les villes, longtemps fermées et fragiles comme des oeufs, étaient enfin rendues au ciel (...) avaient enfin abandonné leurs formes défensives". Sans vouloir nous apercevoir que "l'Europe est devenue folle, devenue hostile et malveillante. Les normes de sécurité des grands aéroports sont devenues les procédures de contrôle standard des flux humains et logistiques".



Face à la génération des années 80, qui sait au plus profond d'elle-même qu'elle a participé à l'élaboration d'une chose sans précédent, dans le temps et dans l'espace, et qui reste encore pétrie de toutes ces promesses européennes, il y a la génération des années 93...



On ressent cette fracture, cette sorte de nostalgie aussi, mêlée d'incompréhension : Qu'est-ce qui a bien pu foirer dans notre si beau projet ? Comment se peut-il que nous parlions à nouveau de frontière, de sécurisation..., là où nous n'avions à la bouche que les mots de liberté, d'abolition et de renouveau ?



"Les formes recroquevillées et humaines sont apparues, en fausses couleurs, sur les écrans de contrôle.



Les clandestins de la marchandise, les passagers de la fin de l'histoire.

Des réfugiés venus d'un monde en guerre et risquant de contaminer le continent de la paix".



Eurodance, du nom de "la musique la plus triste du monde, le bruit d'un univers qui vacille dans le néant".



Telle une fuite en avant ?
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L'aménagement du territoire

J'en avais rêvé, Aurélien Bellanger l'a fait. Un livre qui soit autant une ode à la beauté et à la diversité des paysages français, qu'une description savante et soignée des processus organisationnels qui encadrent leur transformation. L'auteur semble se fasciner pour les hommes de pouvoir, la grande histoire et les belles réussites. Tant mieux moi aussi. C'est donc avec un réel plaisir que j'ai découvert ce livre, qui ne laisse pas la place aux temps morts, ni aux losers.

Il n'est pourtant pas facile de captiver et d’insuffler une caution littéraire, à un livre traitant essentiellement de technique. Soit on tombe dans l'excès scientifique et l'on rédige une thèse non-fictionnelle, soit on manipule des concepts vides et décontextualisés, en essayant de les rattacher à une narration laborieuse. Aurélien Bellanger arrive à trouver un équilibre entre des préoccupations savantes et ses aspirations artistiques.

J'ai relevé malgré tout qu'il n'évoquait pas l'effet tunnel produit par les LGV, qui desservent quelques gares, en excluant la totalité des territoires qu'elles traversent à 300 km/h, mais ce n'est qu'une oeuvre littéraire. Ou plutôt, c'est déjà ça.



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La théorie de l'information

Aurélien Bellanger avant entre les mains un sujet en or et, selon moi, il n’arrive qu’à moitié à en faire ce « grand-roman-à-la-Balzac » qu’on nous annonce un peu partout (ou cet improbable mix litteraire entre Citizen Kane et Social network).



Le livre est divisé en trois grandes parties qui sont autant d’époques. La première sur les années minitels est la plus réussie. L’enfance et l’adolescence du héros y sont très bien racontées par un Bellanger qui arrive à créer une réelle poésie à partir d’une écriture assez sèche et factuelle ; l’époque des années 80 et du Minitel ne peut que vous plonger dans une certaine nostalgie si vous avez été enfant ou adolescent à cette époque ; et surtout, il y a de vrais personnages (cela parait étrange de dire ça, mais ça ne va parfois plus être le cas par la suite). Nous sommes véritablement dans un roman avec un héros visionnaire mais un peu autiste, pétri de contradiction, amoureux d’une prostituée…



Et alors qu’on a dévoré la première partie vraiment construite comme une saga, la seconde (sur Internet) est plus décevante : le personnage s’isole et n’interagie plus vraiment. On est face alors à une compilation de notices Wikipedia. Pas inintéressant mais on se surprend à penser qu’on préférerait peut-être lire la véritable histoire de Xavier Neil dans un bon magazine plutôt que dans un roman tourné de manière à ce que tout enjeu dramatique soit écarté.



Et en débutant la troisième partie, on bascule dans un autre monde. On n’est plus sur la « bio romancier » du patron de free, mais sur celle de Thierry Erhmann, fondateur d’Art Price, propriétaire de la demeure du chaos. Ici, le problème n’est par qu’Erhmann soit plutôt très original, c’est que Bellanger tente de fondre deux personnages radicalement différents en un seul et ce, de manière successive. Le personnage pête donc un plomb au 2/3 du livre et ce lance dans un catalogue de dépenses liés à des projets scientifiques de sciences fictions. Il ne vous reste alors plus qu’à tourner les pages de manière un peu dubitative histoire d’arriver une fin étrange et lâche.



Le très bon côtoie donc le pire. On en ressort cependant avec l’impression légèrement désagréable que l’auteur, plutôt que de prendre le temps de se lancer dans le difficile et complexe travail d’écriture d’un « roman » (avec des personnages, des situations, des dilemmes, de l’émotion), à préférer livrer un mélange de notes wikipedia avec des bouts de sa thèse sur les mondes possibles de Leibnitz, histoire de faire intello et « houellbecquien ». Dommage.
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Le Grand Paris

L'auteur nous livre ici un véritable pamphlet sur la vie politique française et ses travers sous le mandat du "prince". Tout le monde aura reconnu Nicolas Sarkozy ! Un livre au vitriol, sans concession !! Un bémol à mon goût : la fin est un peu longue.
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Le Grand Paris

Les interviews de Thierry Ardisson dans son émission Tout le monde en parle, le rachat d’Arcelor par Lakshmi Mittal, la candidature de Jean Sarkozy à l’EPAD… Ça vous rappelle quelque chose ? Ces événements, qui ont largement occupé l’espace médiatique en leur temps, sont autant de moments que réactive Aurélien Bellanger dans son roman Le Grand Paris. C’est toute l’actualité du début des années 2000 qui est revisitée à travers le personnage d’Alexandre Belgrand, un urbaniste qui intègre l’équipe de campagne du “Prince” (Nicolas Sarkozy) peu avant le sacre électoral de 2007. Brassant politique, ambition et aménagement des territoires de l’Ile de France, Le Grand Paris est un formidable roman à clés sur les arcanes du pouvoir. Le cadeau idéal pour tout amoureux de Paris (comparée à Londres la pragmatique dans un chapitre d’anthologie), passionné de politique ou nostalgique des années 2000 !
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Le Grand Paris

Je n'ai pu terminer "Le Grand Paris" que par obligation, je fais partie d'un groupe de lecteurs qui l'ont choisi et je devais donc pouvoir en discuter.



J'ai eu l'impression d'un auteur boulimique d'histoire et de théorie, indiscutablement érudit et brillant, qui génère de façon apparemment sans limite des pages et des pages pour démontrer surtout à quel point il est érudit et brillant.



Le fait de combiner une foule de pensées sur l'urbanisme, la démographie et la politique avec un trame de roman a le désavantage de nuire aux deux éléments.



Alors qu'il nous donnent parfois, et rapidement, des présentations saisissantes d'idées sur La Ville, le plus souvent il s'agit d'aphorismes et ébauches d'interprétation sans cohérence particulière car ils font partie des reflections d'un personnage qui évolue sans cesse et dans tous les sens. J'ai eu du mal à savoir ce que je devais prendre au premier, deuxième, ou troisième degré, tant l'auteur affectionne un ton ironique et paradoxal.



Côté roman c'est très pauvre, les personnages étant sans profondeur et l'intrigue inexistant.



Le langage est celui d'un essayiste branché et bavard, d'un commentateur de France Culture qui veut montrer à quel point il est à la fois intello et drôle. La concision et la poésie sont des concepts qui lui sont étrangers, et il se garde bien de toucher à l'émotion réelle que pourraient vivre ses personnages.



Très peu pour moi.



(Mais à la décharge de l'auteur, je dois dire que j'ai appris beaucoup, car j'étais amené souvent à faire des recherches pour comprendre celles parmi ses très nombreuse références culturelles, historiques et scientifiques que je n'ai pas immédiatement captées.)
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Le Grand Paris

Lecture faite je ne suis qu’à moitié conquise. Pour le côté positif de cette lecture, je dirais que le livre véhicule énormément d’information sur l’urbanisme parisien et sur les arcanes du pouvoir politique. En ce qui concerne l’urbanisme de Paris, les choses sont complexes et en même temps fascinantes à connaitre pour une aussi vieille ville, notre ville-lumière cette chère Lutèce. En ce qui concerne les arcanes du pouvoir…c’est toujours aussi sordide, aussi partisan, aussi peu transparent et le tout donnant l’impression que les dirigeants se croient en monarchie, décidant d’utiliser l’argent soutiré au peuple comme bon leur semble.



Pour le côté négatif, je dirais qu’il y a trop d’informations et que le lecteur hésite à croire par moments la réalité de ce qu’il lit, car ce livre, par moments, part dans toutes les directions et l’on se pose la question : mais où donc veut-il en venir ?



C’est un roman d’éducation. L’éducation d’Alexandre Belgrand (les mêmes initiales que l’auteur du livre ! identification générationnelle?), petit-fils et fils d’urbanistes connus, né avec une cuiller d’argent dans la bouche, selon la formule consacrée, et qui rencontrera au cours de ses études à l’ESSEC, un mentor -professeur de philosophie, Machelin, habile comploteur et manipulateur, qui réussira à le faire abandonner ses études pour l’introduire dans la Cour d’un autre de ses élèves dit le Prince (quand je vous dis qu’ils se croient en monarchie) qui est en pleine ascension politique et qui arrivera à la présidence de la République en 2007.



Alexandre Belgrand sera l’urbaniste du nouveau Président, chargé de concevoir les premiers plans du Grand Paris Express. De ce fait il a un bureau à l’Elysée ce qui nous donne l’occasion d’approcher « la vie de Palais » façon moderne avec ses moeurs et les fréquentations qui en découlent. Ce n’est pas très réjouissant: Alexandre Belgrand, pour tenir le coup, alterne alcool et Red Bull (souvent mélangés) à des doses toxiques. Il est fréquemment sous l’emprise de l’alcool, n’a pas de vie privée, fréquente des clubs douteux. Le seul détail qui manque au tableau: il ne sniffe pas de la cocaïne…



La lecture de ce livre m’a fatiguée, trop de matériel, trop brouillon, par moments intéressante, par moments agaçante.
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L'aménagement du territoire

"Dans une langue puissante mais poétique Aurélien Bellanger réussi à recréer l'histoire d'une région a priori plutôt tranquille et en marge des grands mouvements de l'histoire.

On y apprend plein de choses - sont-elles toutes vraies ? j'en doute ! - et on prend un vrai plaisir à suivre les théories les plus échevelées sur l'histoire des peuples de la marche de Bretagne."

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L'aménagement du territoire

L'exposition occupe plus de 140 pages, soit un bon quart du livre. Aurélien Bellanger nous brosse la longue histoire de familles d'une petite ville nommée Argel, proche de Laval (Mayenne). C'est savant, documenté, rédigé à la façon du synopsis d'une saga de romancier du XIXe siècle. Parmi les personnages, un haut fonctionnaire de l'aménagement du territoire, un entrepreneur de travaux publics ayant fait fortune dans les grands chantiers des années soixante et soixante-dix…

On se demande où veut en venir l'auteur.



La seconde partie, intitulée “LGV” nous ramène à l'époque actuelle. La construction de la ligne à grande vitesse devient l'élément perturbateur qui va cristalliser toutes les ambitions et tous les fantasmes du microcosme longuement mis en place dans la première partie. Contre toute attente, l'histoire bascule lentement, mais sûrement, vers l'étrange, tant les protagonistes se révèlent de plus en plus fous. Sociétés secrètes, extrémistes de tout poil — du nostalgique de la France éternelle à des activistes zadistes borderline — nous conduisent tout droit dans des spéculations et projets tous plus fantaisistes les uns que les autres. On passe du Club des Cinq (sic !) à des desseins paranoïaques dignes des Bob Morane (“et je serai le maître du monde”). Ce mélange des genres étonnant séduit ou irrite selon les pages. Un tension se crée peu à peu, incitant à poursuivre la lecture, jusqu'à un final qui se veut brillant et se révèle mollasson et, pour tout dire, sordide.



Le plus amusant, dans ce long roman, est peut-être la façon appliquée dont Aurélien Bellanger pastiche Michel Houellebecq, jusqu'au titre, allusion évidente à La Carte et le Territoire (*). Rien d'étonnant : il est l'auteur d'un essai, Houellebeq, écrivain romantique (2010). Parmi les tics de son maître figure le choix de la rédaction à l'imparfait, y compris dans la période contemporaine, donnant la sensation que l'auteur se situe au-delà de notre époque, sur laquelle il porte un regard sarcastique, vaguement désespéré. Exemple :



le TGV était un jouet de technocrate indifférent à l'existence du territoire réel. La carte de la grande vitesse était une carte autonome.



On a alors l'impression que l'enchaînement des événements, implacable et quasi automatique, résulte d'une sorte de malédiction, que les personnages, qui ont, pour parler crûment, “pété un câble”, appellent de leurs voeux maladivement.



L'auteur répète ici sa vision apocalyptique qu'il avait développée dans son précédent roman, La Théorie de l'information (que nous avions lu) avec beaucoup plus d'originalité… et d'humour. Même si la critique de la Provence reproduite en quatrième de couverture remarque que cette “fiction” est “curieusement d'un humour constant”, il est presque impossible de savoir si c'est délibéré ou… involontaire de la part du romancier !



Il reste une succession de morceaux de bravoure, à la virtuosité souvent superfétatoire, parfois ennuyeuse, desquels émergent quelques scènes inattendues, rocambolesques et feuilletonesques, férocement noires, voire absurdes, comme si l'intellectualisme ne pouvait conduire qu'à une forme de folie. Au bout du compte, ce territoire qui devait être aménagé se veut la métaphore d'un monde courant à sa perte, tour à tour mégalomane ou, encore une fois, paranoïaque dans toutes ses composantes, traditionalistes ou révolutionnaires. Il n'empêche que l'on passe des heures de lecture sinon passionnantes, du moins attentives, étonnées et… perplexes !



(*) L'allusion est limpide en page 63 :



Lentement elles [les villes nouvelles et métropoles d'alternance] déplieraient la France et feraient correspondre, à terme, la carte du pays avec son territoire.
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La théorie de l'information

C'est très précis, très technique, très fouillé, très référencé, très intelligent, trop précis, trop technique, trop fouillé, trop référencé, trop intelligent.

De grandes qualités ne font à coup sûr un livre passionnant, mais à coup sûr un livre dont on ne peut que reconnaître les qualités.

Notez que, même si il y a un côté universel dans le thème, il y a un gros pourcentage du livre qui est franco-français.

Je me demande bien ce que Xavier Niel, le "héros" à peine dissimulé de ce livre, pense de ce que Bellanger a fait de lui...
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Le Grand Paris

Comme le projet urbanistique dont il porte le nom, Le Grand Paris d'Aurélien Bellanger est un projet ambitieux. Ici, le projet littéraire est probablement encore plus grand que le projet urbanistique, car le roman est tout à la fois une somme de considérations urbanistiques, politiques et métaphysiques. Ce sont même ces dernières considérations qui constituent probablement le cœur du récit, puisque Le Grand Paris serait, avant tout, une réflexion existentialiste sur la perte de sens dans nos sociétés contemporaines, perte de sens liée à la perte de Dieu, célébrée déjà par Nietzsche à la fin du dix-neuvième siècle.



Le narrateur, Alexandre Belgrand, a pourtant tout du futur golden boy. Appartenant, par sa famille, aux entrepreneurs et aux bâtisseurs du pays (ses ancêtres ont bâti la tour Eiffel puis des villes nouvelles et, enfin, des parcs d'attraction), il suit le cursus normal de tout garçon de bonne famille des Hauts-de-Seine avant de croiser la course d'une comète politique. Le Prince, sous les traits duquel on devine Nicolas Sarkozy, président de la République entre 2007 et 2012, est un véritable animal politique qui fait ses armes au ministère de l'Intérieur avant de gagner l'Elysée. Autour de lui gravite une jeunesse dorée, décomplexée, assumant une droite plus libérale que conservatrice dont Belgrand n'est qu'un exemple. L'ascension du Prince représente un moment particulier dans l'histoire politique de la droite française. Exploitant les thèmes de l'insécurité civile et des carcans économiques qui pénaliseraient le pays, le Prince parvient à se faire élire en communiquant intelligemment, notamment après les émeutes qui ont embrasé les quartiers populaires de France en 2005. Quant à Belgrand, il n'est qu'un outil dans la prise de pouvoir du Prince. Recruté officieusement par Machelin, un ancien socialiste qui flirte sans complexe avec la droite libérale, Belgrand étudie d'abord Paris et ses frontières sociales, économiques et naturelles, avant de partir en Algérie étudier l'urbanisme dans la petite ville d'Adrar. Là, Belgrand fait ses première expériences du métier d'urbaniste : maniant un objet insaisissable et inconcevable, dans sa globalité, par l'homme, l'urbaniste, parce qu'il pense la ville comme un corps vivant dont les cellules (les hommes) et les structures (les rues, les bâtiments, les réseaux énergétiques ...) interagissent entre elles, parle directement à Dieu. A la fois artiste et ingénieur, il est le modèle humaniste le plus abouti.



Quand il se met au service du Prince, Alexandre Belgrand se fait le porteur d'un grand projet : le Grand Paris. En d'autres termes, il s'agit de faire coïncider les limites administratives de la ville avec son réel bassin de vie, en favorisant, entre autres, le polycentrisme et les réseaux interurbains de transport. Le Grand Paris Express, dont la construction est actuellement en cours, doit relier entre elles les villes de la Petite Couronne et faire de Paris, véritablement, une ville-monde. Si la présidence du Prince se révèle finalement décevante, et cruelle pour Belgrand, il n'en reste pas moins que le Grand Paris est l'empreinte véritable du Prince sur son temps. Réaliser le Grand Paris, ce n'est pas seulement concurrencer enfin - et efficacement - le grand Londres ou le grand Berlin. Réaliser le Grand Paris, c'est aussi intégrer à la ville historique ce qui fait aujourd'hui son dynamisme : dynamisme économique autour du quartier de la Défense ou du marché international de Rungis, dynamisme des mobilités avec les aéroports de Roissy et d'Orly, dynamisme populaire et humain dans un territoire devenu le tabou de la République : la Seine-Saint-Denis.



Initiateur et concepteur d'un projet pharaonique censé donner son identité au quinquennat du Prince, membre d'une équipe de jeunes premiers dont la vie a pour pôles les séances interminables de travail à l'Elysée et la consommation outrancière de vodka et de Red Bull, Alexandre Belgrand voit avec lucidité et fatalisme la déchéance arriver. Lenoir, qui devient le visage officiel du Grand Paris, est l'ange annonciateur du désaveu. Belgrand, viré, flirte encore quelques temps avec les pontes du Grand Paris, amis obscurs ou nouveaux ennemis du Prince, donnant des conférences en tant qu'initiateur du projet urbanistique le plus audacieux que la France ait connu depuis la période haussmannienne, s'imaginant briguer la présidence du Grand Paris à l'horizon des années 2020-2030. C'est principalement avec Pornier, seul maire de droite dans le très communiste 9-3, que Belgrand envisage de faire son retour en politique.



C'est dans ce territoire que le roman, ainsi que la destinée de Belgrand, prennent une tournure inattendue, quoique soupçonnée. La Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France métropolitaine aux deux chiffres distinctement prononcés comme un emblème, département-monde où sont parlées une centaine de langues, département emblématique de la Ceinture Rouge, département aussi symbole d'une religion synonyme, elle, de danger pour le pacte républicain depuis le 11 septembre 2001 : l'islam, devient le département refuge de Belgrand et le point de départ de nouvelles et possibles aventures politiques. Il y a, dans le dynamisme de l'islam, que Belgrand apprend à connaître, quelque chose de fondamentalement antinomique avec les modes de vie contemporain qui se passent de Dieu mais plus de réseau internet. De façon tout à fait similaire, à travers la construction du Grand Paris ou à travers la plénitude qu'offre la religion musulmane (abolition de la temporalité, de la théodicée, du doute quant à Son existence, du sens existentialiste de nos vies), c'est réellement la recherche de sens (et non de signes, qui ont envahi la ville et nos vies contemporaines) qui guide Belgrand dans cette France des années 2000, engluée dans son passé, bouleversée par les possibilités présentes et terrifiée par les éventualités futures.



Cette ambition littéraire qu'a Aurélien Bellanger (celle de saisir une époque) doit être saluée. Attaquer un sujet comme le Grand Paris, c'était envisager des problématiques nombreuses et complexes relevant de la politique au sens premier du mot : c'est-à-dire de la vie de la société humaine comprise comme un corps organique. Le style plutôt verbeux ne pourra pas être reproché (tout au plus regretté, tant certains passages demandent une attention telle que la fluidité de lecture en pâtit) car le roman que livre Aurélien Bellanger est autant philosophique que géographique, historique, politique, sociologique et, même, doit-on le dire : poétique.
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