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Citations de Axel Honneth (61)


Axel Honneth
Une partie des conflits sociaux se comprend mieux en faisant intervenir des attentes morales, c'est à dire en les expliquant par des sentiments d'honneur bafoué, de mépris ou de déni de reconnaissance.
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Les émotions négatives qui accompagnent l'expérience du mépris pourraient [...] constituer la motivation affective dans laquelle s'enracine la lutte pour la reconnaissance.
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(Préface de O. Voirol)
Habermas... dans la Théorie de l'agir communicationnel, montre que l'incursion de régulation systémique dans le domaine de la communication constitue une pathologie déterminante de notre temps. La "colonisation du monde vécu" par le "système" (du pouvoir et de l'économie) menace la sphère du social, dont le souci est l'entente au moyen de la communication. (p.15)
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l'expérience du mépris s'accompagne toujours de sentiments susceptibles de révéler à l'individu que certaines formes de reconnaissance sociale lui sont refusées.
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Axel Honneth
Dans un monde marchandisé où la performance est devenue une valeur absolue, nous risquons de perdre notre estime de nous-mêmes. L'aliénation nous transforme en chose inutile. Afin de la surmonter, il faut lutter pour obtenir la connaissance de notre être.
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Le droit, pourrait-on dire, doit générer une forme de liberté individuelle dont il ne peut lui-même ni produire ni maintenir les conditions d'existence ; il vit d'un rapport purement négatif, à l'origine d'interruptions, à un contexte de pratique éthique qui pour sa part, s'appuie sur l'interaction sociale de sujets ne coopérant pas ensemble sur le mode juridique.
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7. « Au sein du capitalisme dans sa version démocratique et libérale, le socialisme représente la tendance historique à supprimer progressivement les dépendances et les exclusions sociales en faisant valoir toujours et partout qu'il n'est pas encore possible, dans les conditions données, d'associer comme promis la liberté, l'égalité et la solidarité. […] Un tel socialisme ne peut se contenter de la perspective d'éliminer toute hétéronomie et toute aliénation dans la sphère économique, ne serait-ce que parce qu'il sait que la société moderne ne sera pas devenue authentiquement sociale tant que la contrainte, la manipulation et la coercition ont encore cours dans les deux autres sphères des relations personnelles et de la formation démocratique de la volonté. Relativement au sens théorique que les Pères fondateurs donnaient à leur propre projet, ce socialisme radicalement transformé veut à la fois plus et moins : d'une part, il ne peut se limiter, dans ses visions d'un avenir meilleur, à la seule perspective de socialiser le domaine de l'agir économique par des mesures appropriées, parce qu'il a compris entre-temps qu'il faut d'abord créer des conditions de liberté sociale aussi dans les relations affectives et familiales, non moins que dans les procédures de formation publique de la volonté ; mais d'autre part, à la différence de ses prédécesseurs, il ne peut dans ce projet s'appuyer sur un savoir concernant de supposées lois de l'histoire, et doit donc constamment redécouvrir, par des explorations expérimentales et des connaissances réajustées à mesure, ce qu'il convient de mettre en place dans les différentes sphères.
[…]
[…] C'est seulement quand chaque membre de la société sera en mesure de satisfaire les besoins qu'il partage avec chacun des autres en termes d'intimité physique et émotionnelle, d'indépendance économique et d'autodétermination politique, de telle sorte qu'il pourra dans cette attente compter sur la sympathie et l'assistance de ses partenaires, c'est seulement alors que notre société sera devenue sociale au plein sens du terme. » (pp. 138-140)
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9. « Il se peut qu'un tel renversement, transformant l'idéal de la réalisation de soi en une pure contrainte, signale le seuil historique où l'expérience de cette vacuité est désormais partagée par une partie croissante de la population : sommés de toutes parts de s'ouvrir aux impulsions psychiques d'une authentique découverte de soi, les sujets doivent choisir entre une authenticité feinte et la fuite dans la maladie, entre une originalité mise en scène pour des raisons stratégiques et un mutisme pathologique. Compte tenu de la clairvoyance avec laquelle Georg Simmel a observé les changements socioculturels de son temps, on ne s'étonne pas de trouver dans la Philosophie de l'argent le pressentiment de cette évolution […]. » (p. 323)
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L'esprit doit en effet être constitué de telle manière qu'il ne se réalise pleinement qu'en se sachant reconnu par d'autres ; or cette reconnaissance, l'individu ne peut s'en assurer que dans l'élément du conflit, en faisant l'expérience de la réaction pratique par laquelle l'autre répond à un défi délibéré, voire à une pure provocation.
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Il ne faut donc pas dire [comme Hobbes] que le contrat passé entre les hommes met fin à l'état précaire dans lequel chacun doit lutter conte tous pour sauvegarder son existence, mais plutôt considérer la lutte comme un moyen moral permettant de passer d'un stade primitif à un stade plus avancé des rapports éthiques.
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Les sociétés dans lesquelles nous vivons sont marquées par une contradiction étonnante et difficile à expliquer. D’une part, le malaise dû à la situation socio-économique, aux conditions de vie et de travail, s’est considérablement accru dans les dernières décennies. On peut sans doute dire que jamais, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, autant de gens ne se sont accordés pour dénoncer les conséquences sociales et politiques générées par la mondialisation effrénée de l’économie capitaliste de marché. Mais d’autre part, cette indignation massive semble dépourvue de toute orientation normative, de toute sensibilité historique pour le but auquel tendrait la critique formulée, de sorte que celle-ci reste étrangement muette et repliée sur elle-même. C’est comme si ce malaise envahissant était incapable de dépasser l’état de choses existant, et d’imaginer un état social au-delà du capitalisme. Cette dissociation de l’indignation d’avec tout objectif d’avenir, de la protestation d’avec toute vision d’un monde meilleur, est en effet quelque chose de nouveau dans l’histoire des sociétés modernes. Depuis la Révolution française, les grands mouvements d’insurrection contre l’ordre capitaliste avaient toujours été inspirés par des utopies qui dépeignaient la société du futur et montraient comment celle-ci devrait être organisée – il n’est que de penser au luddisme, aux coopératives de Robert Owen, au mouvement des Conseils ou aux idéaux communistes d’une société sans classes. Le flux de ces courants de la pensée utopique, aurait dit Ernst Bloch, semble aujourd’hui tari : on sait assez précisément ce dont on ne veut pas et ce qui est inacceptable dans les conditions sociales présentes, mais on n’a plus la moindre idée de ce à quoi devrait aboutir une transformation ciblée de l’état de choses existant.
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Je m'oppose très explicitement aux tendances consistant à ne développer les fondements d'une théorie de la justice que sur la base de concepts juridiques.
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Sartre a résolument nourri son argumentation philosophique de l'expérience d'événements et d'épisodes propres à la vie dans les métropoles. Les jardins publics, les cafés et le métro campent le décor ; les aventures érotiques, les scènes de jalousie et les conflits quotidiens forment l'action de ses constructions théoriques.
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... les différentes formes de mépris jouent relativement à l'intégrité psychique de l'individu le même rôle négatif que les maladies organiques pour la reproduction de son corps.
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C'est ce double mouvement - d'émancipation croissante des sujets individuels et de renforcement de leurs liens communautaires que devait déclencher et stimuler la lutte pour la reconnaissance, en suscitant chez les individus un sentiment rationnel pour leur solidarité intersubjective en même temps qu'elle les rendait progressivement attentifs à leurs exigences subjectives.
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Se représenter comme une personne qui considère toujours ses propres désirs comme fixes, comme quelque chose qu'il convient de découvrir et d'observer, cela n'advient que lorsqu'on veut se conformer à un type social - c'est que le détectivisme suggère involontairement, mais avec justesse. Le même genre d'analyses s'applique au constructivisme. Son modèle de description peut également être considéré comme l'esquisse d'un type social - celui des personnes qui vivent dans la représentation illusoire selon laquelle les sensations et les désirs qui leur sont attribués par autrui en fonction de considérations utilitaires pourraient être leurs propres sensations et leurs propres désirs [...] dans le premier cas, le sujet se rapporte à ses états mentaux comme à un donné fixe et figé ; dans le second [...] il les regarde comme quelque chose dot il peut disposer selon ce que le contexte réclame.
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Les valeurs à l'aulne desquelles se mesureraient alors le caractère adéquat de l'attitude de la reconnaissance ne possèderaient de validité normative respectivement que pour une seule culture.
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6. « Mais le socialisme ne s'est justement pas engagé dans cette voie consistant à construire aussi les relations personnelles à l'aide du concept de liberté sociale, pour en tirer un principe spécifique susceptible d'inspirer des mesurer destinées à améliorer la condition des femmes. Tout comme il s'était montré aveugle au contenu rationnel des objectifs républicains, il resta insensible à l'objection déjà soulevée à l'époque par le mouvement des femmes, pour lequel instaurer l'égalité devait d'abord signifier créer les présupposés nécessaires d'une expression non contrainte d'expériences authentiquement féminines [...] » (p. 115)
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6. « […] Nous vivons dans une culture affirmative dans laquelle la reconnaissance manifestée publiquement présente bien souvent des traits purement rhétoriques et ne possède qu'un caractère succédané. Le fait d'être officiellement couvert d'éloges pour certaines qualités ou certaines compétences semble être devenu un instrument de politique symbolique, dont la fonction sous-jacente est d'intégrer des individus ou des groupes sociaux dans l'ordre social dominant en leur offrant une image positive d'eux-mêmes. Bien loin de contribuer à l'amélioration durable de l'autonomie des membres de notre société, la reconnaissance sociale semble apparemment servir à la production de représentations conformes au système. Par conséquent, les doutes que se sont entre-temps manifestés quant à cette nouvelle approche débouchent sur l'idée selon laquelle les pratiques de la reconnaissance n'entraînent pas un accroissement du pouvoir des sujets sociaux mais au contraire leur assujettissement. […] Les individus sont poussés à adopter, au travers de processus de reconnaissance mutuelle, un rapport à soi spécifique qui les incite à assumer de leur plein gré des tâches et des devoirs servant la société. » (pp. 245-246)
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4. « M'inspirant du jeune Hegel, j'ai distingué […] trois formes de reconnaissance sociale que l'on peut considérer comme des présuppositions communicationnelles d'une formation réussie d'identité, à savoir l'affection manifestée dans les relations intimes du type de l'amour ou de l'amitié, la reconnaissance morale de l'individu en tant que membre responsable d'une société, et enfin l'appréciation sociale des prestations et capacités sociales de l'individu. […] Or, […] on peut non seulement supposer, mais encore affirmer sans risque de se tromper que l'estime sociale d'une personne se mesure très largement à la contribution qu'elle apporte à la société en tant que travail fortement organisé. Concernant l'estime sociale, les rapports de reconnaissance sont très étroitement liés à la répartition et à l'organisation du travail [par la société]. » (p. 197)
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