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Citations de Azouz Begag (250)


J'en avais conclu que c'était aussi ça, la pauvreté, avoir peu à répondre à ses enfants quand ils posent des questions sur leurs ancêtres, leur arbre généalogique, ou bien ne pas sentir l'intérêt d'en parler. (p. 32)
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Je ne tente pas de la retenir. On ne retient pas un rhinocéros en mouvement.
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La vie avait toujours ses ressources propres. Elle criait aussi fort que le silence de la mort.
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Le jus de raisin pouvait fermenter en toute sérénité et couler à flots, en bouteille ou en berlingot si cela lui plaisait. Ou presque…
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Les jours défilent, je ne peux pas évacuer ma haine. Tout se complique. Je n'arrive pas à réaliser. Trop de questions comme des crochets rouillés me taraudent. J'absorbe des tubes d'aspirine effervescente vitaminée. Mon pire ennemi est devenu mon estomac. Mon meilleur ami, le sommeil. Il sait neutraliser la peine.
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On voulait l'égalité et la liberté... On a pas eu l'égalité par la loi, nous prendrons la liberté par le sang.
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Qu'est-ce que c'est tombé dans le champ ?
Quel champ ?
Quel honneur ?
J'aurais préféré que Larbi tombe dans notre champ de patates... Qu'il se tue à travailler pour nous aider à manger...
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Règle numéro 1 : en Algérie, celui qui garde fermée la bouche ne risque pas d'avaler des mouches.
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J'ai une chance inouïe de rencontrer tous ces gens merveilleux qui aident les autres et comprennent leur désespoir, ça me change des animaux sauvages du Sahara qui soutiraient l'argent des migrants et des esclavagistes de Sabratha qui me frappaient jusqu'au sang. J'étais un enfant à Pilimini, puis un migrant clandestin sur les routes, je suis devenu un élève. L'Inexistant commence à exister. A présent, je suis inscrit en logistique dans un lycée. J'ai une carte scolaire avec adresse et une photo indestructible. Je suis en voie de normalisation, mais en apparence seulement, car depuis un an mon OQTF est expirée et je suis condamné à vivre sur le qui-vive en tant que hors-la-loi. Je suis à un croisement. J'ai un vrai passeport guinéen et je ne sais pourtant plus qui je suis, à part un Africain né le 31 décembre 1999 à Pilimini. J'ai tellement bien appris à mentir pour m'en sortir que maintenant je ne sais plus si je suis moi ou mon fantôme. Je me suis même mis à me mentir à moi-même et à me croire pour garder l'espoir. (p.127)
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Le monde est mal fait. Il faudrait le changer pour donner à tous les mêmes chances de vivre heureux. (p.126)
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Je retourne au camp, parmi mes collègues africains dont certains sont d'Erythrée, un pays dont je n'ai jamais entendu parler, mais qui fait fuir sa jeunesse comme bien d'autres par manque d'horizons. Tous ces jeunes du continent quittent leur foyer pour aller en Europe parce qu'ils vivent une trop grande misère chez eux. Ils n'ont pas de ciel auquel se raccrocher. Même les étoiles refusent de briller chez eux. Sans avenir, ils partent tenter leur chance en Occident quitte à y laisser leur peau et se casser les dents. C'est dramatique pour un pays de faire des enfants qui ne craignent pas la mort car ils n'ont plus rien à perdre.
Dans mes discussions avec des collègues d'exil, j'ai appris qu'il y en a qui essaient de traverser la mer sur des chambres à air de roue de camion, d'autres sur des canoës. (p.110-111)
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Il continue de crier en arabe comme si j'étais censé comprendre cette langue. Je réussis à me débrouiller avec quelques mots du Coran que je connais. Il semble surpris, alors, le visage ridé de cruauté, il me laisse descendre du pick-up et retourner à pied au foyer. (...) Je ne demande pas mon reste. J'ignore ce qui s'est passé, peut-être une lutte entre passeurs, entre clans, entre mafias. De toute façon, les migrants sont toujours les souffre-douleur de ce marché aux bestiaux où la concurrence fait rage.
(...)
C'est la première fois que je suis battu. C'était mon baptême de la violence. (p.82-83)
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C'est compliqué. Deux mille deux cents kilomètres de sable à traverser dans ces conditions inhumaines. Je n'en peux plus. Je m'éloigne tellement de Pilimini que maintenant je ressens de plus en plus la peur de ne jamais revenir sur mes pas, dans mes racines, sous mon bel oranger. Je deviens errant, un cerf-volant lâché par les mains d'un enfant. (p.75)
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Le transport des Africains clandestins rapporte gros dans les sables. "C'est la traite des humains"...
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Ma nuit agitée annonçait un matin pourri.Il est à peine sept heures,des mains me secouent sur mon lit.J'ouvre les yeux.Je vois en plein écran le visage ébouriffé de ma mère, son regard des mauvais jours,les poches sous les yeux.
Un malheur est arrivé.
Ses lèvres susurrent faiblement :
--Il est retourné sur l'autoroute!
A l'aube ,il a filé à l'anglaise de la maison.
Mon père. ( Page 9).
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Le papa n’avait jamais acheté à la maman un parfum vétiver, des fleurs blanches ou un foulard rose pour se faire pardonner. Il n’avait jamais entendu parler de la Saint-Valentin. « L ’homme de la maison » n’avait pas à s’excuser devant la femme. C ’était seule­ment le dernier jour qu’il implorait le pardon auprès des vivants pour le grand blanchiment, avant de rejoindre le paradis. Un solde de tout compte.
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Moi je l’aimais (sa mère) à la place de mon père qui ne savait pas aimer. J’étais le suppléant. En plus, je sentais que, de l’amour avec lui, elle n’avait cure. D ’ailleurs, à son propos, elle ne disait jamais « mon mari », mais « ton père » ou « lui », une troisième personne du singulier, un inconnu qui vivait à côté de nous. L ’amour ? Pour elle, un couple était une fonction, le sexe un rapport et les enfants une dérivée. Avec elle, mon frère et moi avons hérité de la peur d’aimer.
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C’est vrai qu’il y avait toujours un enfant vivant en moi qui refusait de vieillir, qui piquait encore des fous rires et aimait faire le pitre en sortant parfois de sa cachette. Je le gardais au chaud. Je ne voulais pas qu’il me quitte. J’étais son ultime foyer. Tant qu’il était là, je restais vivant.
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Même s’ils parcourent toujours la même distance dans un sens et dans l’autre, les chemins aller et retour ne se ressemblent jamais.
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Francis démarra. Il roula au milieu de la fuite d’eau sur le bitume. Histoire de faire du blablacar, il se demanda à haute voix jusqu’à quand ils allaient la lais­ ser couler, en prenant un ton de grognard gaulois qu’il nous avait emprunté. Il ne pouvait prévoir l’avalanche qu’il allait déclencher chez Samy :
— Jusqu’à quand ? Mais à tout jamais, mon vieux, à tout jamais ! Dans ce pays, le bitume fuit, le bar­ rage fuit, le robinet fuit, les jeunes fuient, les ministres fuient, les milliardaires, les démunis, les corrompus, la mer, les ânes, les poissons, les singes, le soleil, les étoiles... tout fuit ! Ce pays est une fuite.
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