Citations de Bashô Matsuo (416)
Dans l'introduction, citation de Yoshimoto :
"On se croit hier et déjà demain est passé, on se croit au printemps et déjà c'est l'automne, on se croit aux fleurs et voici déjà les feuilles rougies."
la saveur de solitude
de la rosée blanche
comment l'oublier ?
31 - Le chemin d'Echigo
A Sakata, les jours s'écoulèrent comme vague sur la grève. Je contemplais les nuages amoncelés au loin au-dessus de la route du Hokuriku et sentais ma poitrine oppressée ; cent trente li à parcourir, me dit-on, jusqu'au pays de Kaga.
Je franchis la Barrière de Nezu et marchai sur les terres d'Echigo. J'atteignis la Barrière d'Ichiburi de la province d'Etchû. Pendant ces neuf jours de marche dans la chaleur et la moiteur, les dieux me tourmentèrent de mon mal récurrent. A cause de cette maladie, je ne pus écrire quoi que ce soit.
fumi tsuki ya
muika mo tsune no
yo ni wa nizu
ara umi ya
ama no gawa
Au mois des lettres
la nuit du sixième jour aussi
n'est à nulle autre pareille
mer houleuse
la rivière céleste
Une vieille mare
vol et plongeon d'une raine :
et le bruit de l'eau
Décidé…
Décidé
À livrer mes os en route
Le vent me tenaille
/ Adapté du japonais par André Vandevenne
Rêvant de gâteaux de riz
attachés à des fougères
repliées
un oreiller d'herbes.
Sous la pluie d'été
Raccourcissent
Les pattes du héron.
Au festival des étoiles
les coeurs ne peuvent se
rencontrer
extase de pluie.
Cela me fait sourire
un printemps à nouveau
sous le ciel du voyage.
Est-ce le printemps
sur la montagne sans nom
brume du matin.
(.....) en matière d'art, , il convient de suivre la nature créatrice et de faire des quatre saisons ses compagnes. De ce que nous voyons, il n'est rien qui ne soit fleur, de ce que nous ressentons, rien qui ne soit lune. Qui dans les formes ne voit la fleur est pareil aux Barbares. Qui en son cœur ne ressent la fleur s'apparente aux bêtes brutes. “Sors de la barbarie, écarte-toi de la bestialité”, suis la nature et retourne à la nature !”
Au début de la lune-sans-dieux, sous un ciel aux desseins indécis, je me sentais incertain de ma route à venir autant que feuille au vent.
Voyageur sera
mon nom je le souhaite
premières averses
Effacés les plis
je suis allé voir la neige
en robe de papier
Les gens du siècle
ne remarquent point les fleurs
du châtaigner de l'auvent
Des mûres, sans fleurs ─
pour le papillon qui les butine
est-ce son saké d'ermite ?
kuwa-no-mi ya hana naki chô no yosute-zake
Ravi de sa pauvreté
le solitaire admirant la lune
fredonne la chanson de riz de Nara
wabite sume tsuki-wabisai ga nara-cha-uta
Cueillant les feuilles de thé
ignorent-elles que leurs gestes
égalent la bise d'automne ?
tsumi ken ya cha o kogarashi no aki tomo shirade
Lune des moissons ─
la mer bleue, ce soir,
au parfum de saké
sôkai no nami sake-kusashi kyô no tsuki
Jour pluvieux, morne monde...
sauf au quartier des plaisirs
avec tous ses théâtres
ame no hi ya seken no aki o sakai-chô
Les jours et les mois sont les voyageurs de l'éternité. De même les années qui passent... J'ai moi-même été longtemps tenté par le vent qui entraîne les nuages, pénétré d'un immense désir d'errance...
Très vieux cerisier en fleur-
Cette femme, bien conservée
Aimerait aussi, refleurir !
/...
Un corbeau perché
Sur une branche défeuillée -
Soir d'automne
/...
Plus blanche
Que la fleur de pêcher,
La couleur des narcisses
Kirigirisu wasurene ni naku
kotatsu kana
Le criquet
oubliant les notes, stridule
Ah ! le kotatsu*
* Le kotatsu, qu’on trouve dans toute habitation traditionnelle au Japon, est l’ensemble formé d’une cavité ménagée dans le sol pour abriter une sorte de brasero au-dessus duquel on place une table basse, recouverte d’un édredon permettant de se couvrir et de se réchauffer les jambes. On pose sur le tout une tablette, pour écrire par exemple. Aujourd’hui le kotatsu se réduit le plus souvent à une table portable à résistance électrique sous la tablette de laquelle on peut glisser un édredon ; il reste souvent le véritable foyer de la maison.