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Critiques de Benoît Heimermann (35)
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Le gardien des pôles



« Premier homme à atteindre les pôles Nord et Sud en solitaire et en autonomie totale (en 1994 et en 1996), premier aussi à traverser de part en part le continent antarctique et l’océan Arctique (en 1997 et en 2001), sans oublier bien d’autres réalisations remarquables (la traversée du Groenland, une circumnavigation arctique, etc.). Berge Ousland a atteint, sans contestation possible, les plus hautes cimes du genre, illustrant à son tour et à son niveau un second âge d’or de la conquête des confins planétaires. »



Børge Ousland, le gardien des Pôles - Benoît Heimermann @editionspaulsen #paldhiver



Borge Ousland, ce Norvégien, conquérant des Pôles, n’est certainement pas l’explorateur polaire contemporain le plus médiatisé et pourtant il s’inscrit dans la droite lignée de Fridtjof Nansen ou Roald Amundsen, Norvégiens tout comme lui!



Faut-il être Norvégien pour conquérir les Pôles? C’est une question qu’on est en droit de se poser 🤭 mais cela n’a rien à voir avec la nationalité, même si tous trois on fait preuve de courage, de détermination et d’abnégation!



L’auteur prend d’ailleurs le parti de nous raconter Børge à la lumière de ses prédécesseurs…



« Børge Ousland est un homme d’aujourd’hui, il a accumulé quantité de raids et de découvertes en utilisant des méthodes et un matériel up to date. Il est tenu, à juste titre, pour le plus grand « polaire » contemporain, mais il s’est toujours inscrit dans un continuum et exprimé au gré d’un acquis préalable. Sa modestie naturelle l’incite à être redevable.

Envers ceux qui l’ont précédé, les avancées qu’ils ont mises au jour et lui ont permis de progresser à son tour. »



… et nous brosse une rapide présentation de Nansen et Amundsen afin de bien comprendre ce qui relie ces hommes, leur histoire commune ou plutôt la transmission qui existe entre eux.



De cette manière, il nous présente aussi Børge comme un conquérant solidaire, un homme qui aime partager son expérience et qui considère qu’il faut être uni dans l’aventure…



« De son point de vue, l'exploration est affaire de solidarité, pas de rétention d'informations. Il en convient : lui-même doit beaucoup à ses prédécesseurs. Une raison suffisante pour sans cesse entretenir le naturel processus des compétences. Børge ne croit pas au savoir spontané, mais il a toujours fait grand cas, à l'inverse, de l'efficacité des traits d'union. »



J’ai aimé découvrir le portrait de cet homme qui semble réservé et taciturne, à l’inverse de Mike Horn avec qui il a affronté le Pôle Nord en pleine nuit polaire, et qui est pourtant plus authentique, plus inspirant!



« Dans le domaine des pôles, tout a été dit, tout a été fait. Il n'empêche, fréquenter l'Arctique et l'Antarctique, de quelque manière que ce soit, restera toujours quelque chose d'exceptionnel. »



Un aventurier qui mérite d’être connu et reconnu pour ses valeurs, sa modestie et sa force, aussi d’inspiration!
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Je me souviens... de la foulée de Pérec

La star de l’athlétisme français des années 1960, dont les exploits avaient suscité un engouement populaire, est décédé à l’âge de 87 ans. L’écrivain Philippe Delerm se souvient avec tendresse de sa défaite aux Jeux de Tokyo.
Lien : https://www.lexpress.fr/cult..
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Le gardien des pôles

Dès la couverture, l’explorateur polaire Borge Ousland, emmitouflé dans sa parka, nous accueille de son regard bleu glacier qui brille d’une volonté peu commune. On aperçoit quelques cristaux de glace dans sa barbe, comme un mimétisme avec le paysage polaire.

Il faudra pourtant attendre plusieurs pages avant de rencontrer le héros solitaire et discret, car l’auteur préfère nous parler de ses prédécesseurs, ces aventuriers du froid qui ont bravé le danger et la glace pour atteindre des lieux inexplorés. Ce sont ses compatriotes, norvégiens comme lui, Fridtjof Nansen et Roald Amundsen, qui sont admirés et célébrés dans leur pays.

L’aventurier est déterminé, marcher sur la trace des plus grands ne le satisfait pas, il veut aussi être le premier à réaliser l’exploit de l’aventure de l’extrême.



« Ce qu’il veut, ce n’est pas rallier le pôle sud (après tout Kagge l’a déjà fait !) mais traverser le continent antarctique de part en part sans s’accorder le moindre ravitaillement ni soutien ! »



Son rêve va se réaliser puisqu’il sera bien le premier à rallier le pôle Nord et le pôle Sud en solitaire et entière autonomie. A cela, s’ajoute la traversée du continent Antarctique et de l’océan Arctique, toujours en solitaire et en autonomie.

Borge Ousland ne cherche pas le vedettariat, non, c’est un passionné authentique. Ce qui l’intéresse, c’est le dépassement de soi, l’exploit sportif. Et il est la preuve vivante qu’un homme bien entrainé peut survivre sans aide sur des terres hostiles, plongé dans le climat le plus rude qu’on puisse trouver sur la planète.

Et comme il ne veut pas s’arrêter en chemin, l’explorateur a le projet de traverser les glaciers les plus imposants afin d’alerter sur leur état de santé.

Rien ne semble pouvoir l’arrêter

« Ford de son avantage, Borge est en droit de faire valoir ses mérites, mais il est aussi confronté à un dilemme : s’inventer de nouveaux arguments pour assouvir sa passion, de nouveaux obstacles à franchir, de nouvelles histoires à raconter. »

Un album photo inséré au centre du livre retrace les grands moments de la vie et des explorations du norvégien.

Ce récit, fort bien documenté du journaliste Benoît Heimermann, n’est pas d’une lecture facile. Pour qui n’est pas familiarisé avec la géographie des pôles, il y a, heureusement, deux cartes en fin d’ouvrage pour mieux éclairer notre lanterne.

Pour ma part, la lecture a été plutôt ardue.





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Les champions d'Hitler

Ce livre sur l'histoire du sport, nous en conte un chapitre sombre ; celui du détournement du sport dans la dérive idéologique du nazisme. le titre du livre se réfère à Hitler mais celui-ci est un peu relayé dans un second rôle par Benoît Heimermann. Le vrai protagoniste de ce détournement est le ministre des sports Hans von Tschammer und Osten qui s'est comporté comme le parfait relai du ministre de la propagande.

Le grand intérêt de ce livre est de nous faire découvrir ce second couteau du système nazi qui même s'il n'a pas directement été impliqué dans le génocide, a participé en profondeur à la cancérisation de la société allemande.

La bibliographie de ce personnage que nous propose l'auteur est largement plus détaillée que ce que l'on peut trouver sur internet. Cela suppose donc un travail de recherches en profondeur. Ce qui fait que ce livre peut être considéré comme un document historique; tout du moins pour un amateur d'histoire du sport.

Si la plupart des champions, sportifs ou pas, cités sont connus, les détails de leur histoire funeste le sont un peu moins.

L'auteur rétabli aussi certains faits historiques quelque peu transformés au cours du temps par intérêt historique.

Ce livre se lit facilement car écrit dans un style journalistique quelque peu enrichi d'un langage soutenu tout à fait à propos avec le contexte historique.

Merci à Benoît Heimermann d'avoir démontré que le sport fait partie de l'histoire mais que le sport ne fait pas l'histoire.
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Hommage à Blondin : Le muscle et la plume

Le sport vu, vécu, commenté et décrypté par un écrivain de talent, telle est l'essence de ce livre qui regroupe quelques-unes des plus belles chroniques sportives d'Antoine Blondin. C'est un florilège de bons mots, de caricatures mais aussi d'émotions et de prises de parties.

Antoine Blondin quand il a quelque chose à dire, il l'écrit.

Il n'est pas toujours facile à lire à la première lecture, surtout que l'on comprend assez vite que la feinte est toujours à la pointe de l'épée. Il faut relire une ou deux fois pour être certain de ne pas avoir raté le coup de patte de l'artiste.

J'ai surtout apprécié sa vision très caricaturale du rugby mais aussi le grand respect qu'il a envers les grands champions qu'il a pu admirer et côtoyer.

C'est vrai que 27 tours de France cyclistes et 7 Jeux Olympiques cela a formé ou déformé l' amoureux du sport qu'il était.

Son propos déborde largement les frontières sportives car sa plume touchait, délicatement ou pas, tous les domaines de la société.

La plume était à Blondin ce que le muscle est au champion, UN OUTIL DE PERFORMANCE.





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Ils ont écrit le tour de France

Pour cette agréable anthologie sur le Tour de France cycliste, Benoît Heimermann a sélectionné des textes auprès de journalistes, écrivains et autres essayistes qui ont avec plus ou moins de bonheur chroniqué ou raconté leur vision de cette course. Tous les textes n'ont pas la même qualité, j'ai retrouvé nombre d'auteurs connus, d'autres moins mais c'est toujours une bonne occasion de les découvrir. D'autant que le livre est complété par une belle bibliographie sur le thème.

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Le mystère Lindbergh

Cette biographie de Charles Lindbergh est vraiment très intéressante et bien construite. On y découvre un homme austère, solide et méticuleux. Son exploit est raconté, dans quelques pages habilement glissées entre les chapitres et intitulées « Intermezzo ». Car le sujet de ce livre est l'homme avant tout. Ses prises de positions tendancieuses sur l'eugénisme, ses relations étroites avec des personnages limites et bien sûr son anti guerre primaire avant Pearl Harbor. Puis son retour en grâce à la faveur de ses voyages ou il défend les peuples premiers. J'ai appris énormément sur ce pilote émérite, son époque et le destin de celui qui restera à jamais le premier à avoir traversé l'Atlantique en avion. Cette ouvrage est une très bonne lecture.
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Le mystère Lindbergh

Tout d'abord merci aux Editions Stock et à NETGALLEY FRANCE pour leur confiance

De ce Monsieur Lindbergh, je ne connaissais pas grand chose à part le fait qu'il ait traversé l 'atlantique en solitaire et j'ai appris énormément grâce à Monsieur Heimermann que je remercie pour ce roman.

j'apprends bien sûr que Mr Lindbergh a était adulé pour sa performance, et devenu la star de l'entre deux guerres pour sa performance sur son monoplan le Spirit of St Louis.

J'apprends aussi beaucoup sur sa vie personnelle, son amitié avec Alexis Carrel, ses relations avec les auteurs, peintres, poètes, acteurs de cette époque mais je découvre également des aspects moins reluisant de sa vie : sympathisant nazi, adepte de la théorie Eugéniste, et père d'une ribambelle d'enfants de femmes différentes. !

La recherche de l'auteur sur ce roman est époustouflante et j'ai suivi la frénésie d'inventions des années folles.

J'ai surfé sur la vague des progrès scientifiques, compris des décisions politiques fortes (la loi pour l'avortement se durci, il faut repeupler la France !!, les idées d'extrême droite émergent, malheureusement….) , connu le paysage cinématographique de l'époque ( Charles côtoie Charlie Chaplin et Greta Carbo).

Ce roman est riche, très documenté et j'ai beaucoup apprécié de connaitre un peu mieux ces années là ; le seul reproche est justement cette richesse d'informations qui fait que l'on se perd un peu dans les événements et le temps pendant ce récit.
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L'Aéropostale : La fabuleuse épopée de Mermoz, Sa..

livre incontournable pour tous ceux qui s'intéressent, de près ou même de loin, à cette épopée de l'aéropostale. Les textes sont remarquablement bien écrits, passionnants par la façon dont ils sont rédigés.

A mettre entre toutes les mains, même pour adolescents afin qu'ils aient une idée assez précise des début de l'aviation, et surtout de leurs héros.
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Albert Londres : La plume et la plaie

Membre depuis fort fort longtemps du réseau Babelio – précisément depuis le 25 novembre 2011, outch ça me rajeunit pas -, j’apprécie énormément le site sur lequel je poste toutes mes critiques bouquins. D’ailleurs, pour ceux qui liraient cette bafouille directement sur Babelio, hello ami-babelionaute ! Bref j’aime l’endroit : il me permet de découvrir d’autres points de vu sur ce que je lis, me donne des envies de lecture et, qui plus est, m’offre des opportunités de partenariat via les opérations Masse Critique. C’est lors de l’une d’elles que j’ai demandé l’ouvrage qui nous intéresse aujourd'hui, Albert Londres, la plume et la plaie.



Je ne vais pas faire semblant de posséder plus de culture générale que je n’en dispose ami-lecteur… Avant de me plonger dans le livre de monsieur Heimermann, Albert Londres était, pour moi, un prix avant tout et si je savais vaguement que le bonhomme en question était journaliste, c’était à peu près tout ce dont j’avais connaissance. Voilà pourquoi je ne me tenais plus de joie quand j’ai reçu le bouquin et découvrais, ravie, cette belle édition : papier épais qui sent bon – parce que oui je sniffe les livres et je suppose que tu fais tout pareil -, nombreuses photos, mise en page soignée et aérée. Bref, j’étais impatiente.



Il s’agit donc d’une biographie illustrée de monsieur Albert Londres, écrivain et journaliste, grand voyageur et plume lyrique. Sincèrement j’ai été soulagée en comprenant que l’ouvrage de Benoït Heimermann n’avait rien d’une hagiographie naïve et partisane. Si l’auteur nous montre tout le talent de Londres, il ne nous cache toutefois pas ses faiblesses. Le portrait est complexe, le portrait est passionnant, le portrait est surprenant. Car sur le papier, Albert Londres ne semblait pas prédestiné à devenir grand reporter : pas du tout sportif, ne sachant pas nager, ne parlant aucune langue étrangère et appréciant le confort moderne, Albert semblait plus à même de mener le destin de poète qu’il a d’abord désiré. Heureusement pour nous, et pour beaucoup, le destin ne le laissa pas faire et il devint journaliste. Un journaliste prompt à s’indigner, aimant prendre son temps, subjectif, patriote et profondément humain. Albert Londres, la plume et la plaie nous offre une biographie très agréable à lire, pléthore de photos et un récit jamais ennuyeux. Au fil de la vie de cette figure littéraire, c’est aussi l’histoire mondiale que nous voyons se dérouler. Au fur et à mesure des pages, j’ai fait de fréquentes pauses pour quelques recherches sur le Net, non pas que l’ouvrage ne soit pas complet mais parce qu’il avait ouvert mon appétit de savoir sur plein de sujet différents : le bagne, les pêcheurs d’huîtres, les établissements psychiatriques de l’époque et même – ô miracle – le Tour de France. Le seul défaut du bouquin reste parfois le manque de clarté quant aux données factuelles, c’est à dire dans la chronologie exacte des évènements ou bien les trajets précis des pérégrinations du journaliste.



C’est presque avec regret que je refermais cette belle biographie, avec l’envie d’aller, peut-être, voir de plus près d’autres ouvrages sur Albert Londres. Et pour conclure cette petite critique, laisse-moi citer Albert Londres lui-même avec des propos passés à la postérité et qui ont donné son titre au livre de monsieur Heimermann :



Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Albert Londres : La plume et la plaie

« La plume et la plaie » est un ouvrage très complet et documenté sur la vie professionnelle d'Albert Londres, doté d'une iconographie riche. C'est un bel ouvrage, qu'on prend plaisir à feuilleter. On peut cependant regretter que l'aspect privé et personnel ne soit pas plus développé, et que l'auteur, Benoit Heimerman, ne se soit pas lancé dans une véritable biographie. le livre est plus fait pour être parcouru que lu in extenso comme je l'ai fait : le style étant parfois un peu lourd et ampoulé. B. Heimerman évite de justesse l'hagiographie, et réussit à peindre à grands traits les principaux reportages de celui qui deviendra une légende du journalisme. Un ouvrage à découvrir donc, pour une première approche illustrée du travail d'Albert Londres.

N.B : deux coquilles d'impression : p 150 une erreur de ponctuation rend une phrase incompréhensible et p 33 la répétition d'une même phrase à un paragraphe d'intervalle.

Critique écrite dans le cadre d'une opération « Masse critique » : un très grand merci aux éditions Paulsen qui m'ont envoyé ce beau livre.

Albert Londres : La plume et la plaieBenoît Heimermanntous les livres sur Babelio.com



Albert Londres : La plume et la plaieBenoît Heimermanntous les livres sur Babelio.com



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Albert Londres : La plume et la plaie

Vous ne savez pas utiliser un appareil photo, ni conduire une auto, ni même nager, vous ne parlez aucune langue étrangère et vous êtes méfiant à l'égard des nouvelles technologies, vous n'appréciez guère le téléphone et la machine à écrire, vous avez horreur de prendre l'avion et de surcroît vous n'êtes pas sportif. Alors, pourquoi ne pas devenir grand reporter ? C'est le défi que s'est lancé Albert Londres pour devenir l'un des journalistes les plus célèbres du XXe siècle. Né en 1884 à Vichy, un grand-père chaudronnier, des parents petits commerçants, Albert Londres a 19 ans il écrit de la poésie et décide de monter à Paris pour devenir apprentis journaliste. En quelques années de sa courte vie il va parcourir le monde, infatigable voyageur il ira partout sur le globe pour dénoncer les injustices et l'oppression, entre janvier 1919 et novembre 1922, soit un peu moins de 4 ans, il va visiter 80 pays. Mais sa carrière de globe-trotter ne s'arrêtera pas là il visitera aussi le japon, l'Indochine, l'Inde, l'Amérique et la Chine. le premier grand reportage qui le révélera au public est celui qu'il fera en Guyane pour mener une enquête sur le bagne de Cayenne. Ses articles dans le petit Parisien sont sans complaisance pour les autorités pénitentiaires. Il décrit le manque d'hygiène, la faim, les cellules étroites et obscures, les mauvais traitements. Il publiera 25 articles sur ce sujet et contribuera à l'abolition du bagne en Guyane et au retour progressif des condamnés en France. Albert Londres se rend ensuite en Afrique du Nord pour mener la même enquête sur le bagne de Biribi. Il enchaînera avec la visite des asiles d'aliénés en France en se faisant passer pour un membre du personnel médical. Après le tour du monde, il va couvrir le tour de France. C'est tout naturellement qu'on lui attribuera la célébrissime formule des « forçats de la route » pour qualifier les coureurs du Tour de France.

Partout où il y a des exploités, des démunis, des drames, il apportera son témoignage. En 1927 il fera une grande enquête sur la prostitution "la traite des blanches" et publiera un livre sur ce sujet. En 1928 il se rend en Afrique pour y dénoncer la condition des noirs soumis aux colonisateurs. le sort des juifs et la question du sionisme lui feront encore parcourir des milliers de kilomètres en partant de Londres pour arriver à Tel-Aviv en passant par Prague. La Chine l'intéresse également, il s'y rend au moment du déclenchement de la guerre Sino-Japonaise. Ce sera son dernier reportage en 1932. Après quelques mois d'enquête, il décide subitement de revenir en France et s'embarque à bord du George-Philippar. Quelques jours après le départ un court-circuit déclenche un incendie qui devient rapidement hors de contrôle. le capitaine ordonne l'évacuation du navire. Cinquante personnes (sur 700 passagers) restent bloquées dans les cabines, parmi celles-ci se trouve Albert Londres. Personne ne pourra lire sa dernière enquête. La veille du départ, il avait confié à son gendre « Ah mon cher ami, quelle enquête je rapporte, c'est de la dynamite ! Énorme ! » Il n'en faut pas plus pour que la presse s'emballe et parle d'un complot pour empêcher la publication de ses articles susceptibles de compromettre jusqu'aux plus hautes personnalités de l'État. Cette fin théâtrale est à l'image de la vie étonnante d'Albert Londres qui restera une figure mythique du journalisme.



Le livre de Benoît Heimermann raconte toutes ses péripéties en s'appuyant sur de nombreux documents. Ce beau livre, solidement relié, imprimé sur un beau papier, est agrémenté d'une très riche iconographie, de dessins d'époques, de nombreuses photos inédites en double page, d'extraits de coupures de journaux et de cartes postales envoyées par Albert Londres à sa fille Florise. Une lecture très agréable qui nous renseigne sur une époque et un métier en devenir, celui de grand reporter. Une manière de parcourir le monde pour comprendre et informer en faisant de son témoignage un moyen de pression pour changer les politiques en faveur des opprimés. Un bel hommage à l'oeuvre d'Albert Londres, le pionnier du journalisme d'investigation dont le style imagé et passionné a impressionné tous les lecteurs de son époque et qui reste encore aujourd'hui un modèle.



« Je demeure convaincu qu'un journaliste n'est pas un enfant de choeur… Notre métier n'est pas de faire plaisir, non plus que de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie… Mon oeuvre ? Elle consiste uniquement à prêter une voix, si faible soit-elle, à ceux qui, cependant, ont à se plaindre… » Citation d'Albert Londres (page 152).



— « Albert Londres, La plume et la plaie », Benoît Heimermann, Paulsen (2020) 221 pages

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Le mystère Lindbergh

De lui, on connaît l'exploit aérien, la traversée de l'Atlantique en solitaire, en 1927, aux commandes d'un engin improbable. Dans « Le Mystère Lindbergh » de Benoît Heimermann, on découvre les aspects cachés du personnage.
Lien : https://www.nouvelobs.com/bi..
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Le mystère Lindbergh

La biographie de Benoît Heimermann fait revivre l?exploit du Spirit of St Louis et explore les ambiguïtés d?un héros trop longtemps déconsidéré.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Le mystère Lindbergh

Le destin de cet aviateur intrépide dont la vie fut brisée par l’assassinat de son fils.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Les plus grands duels du sport

Les événements sportifs marquent le grand public et les esthètes à travers des grands duels, des allégories des combats rituels de l'animal humain.



Cet ouvrage est une belle porte d'entrée à ce concept sociologique et historique. Il y a une solide variété de duels. Des plus connus et mythiques, comme Muhammad Ali et George Forman, à des histoires plus sombres et tragiques comme celle de l'opposition mortelle entre Benny Paret et Emile Griffith.



Bien évidemment, l'ouvrage n'approfondit pas chaque duel mais les textes sont suffisant bien écrits pour nous interpeller et nous cultiver.
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Albert Londres : La plume et la plaie

Ce livre fait un peu office d'un dossier qu'aurait laissé un enquêteur sur Albert Londres : on y retrouve des photos, des notes, des lettres, des cartes postales ainsi qu'une biographie du célèbre reporter.



Plus qu'une simple biographie narrative, cet ouvrage se veut aussi critique des incohérences et des travers du journaliste que l'auteur analyse à travers ses œuvres et le contexte dans lequel elles furent rédigées ; Benoît Heimermann nous livre une foultitude d'anecdotes sur l'époque, la France, ses régions, les rêves de ses adolescents, le développement de la presse, la censure, la course (déjà) à l'exclusivité de l'information...Une jolie plongée dans le début du XXe siècle et ses agitations captée par Albert Londres, malgré des défauts matériels : quelques fautes de frappes et un passage carrément répété deux fois, ce qui est tout de même inadmissible pour un éditeur...
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Albert Londres : La plume et la plaie

Ce beau livre retrace la vie d’Albert Londres (1884-1932), journaliste et grand reporter du début du XXe siècle. Illustré par de nombreux documents d’époque issus des archives, il nous fait voyager à travers les continents et les reportages de l’écrivain. En creux se dessine le portrait de tout le secteur de la presse, en pleine mutation, et confronté à la modernité (appareils photographiques, voitures, avions, etc.) : « Longtemps cantonnées dans un rôle d’agents d’opinion, les quotidiens dernier cri sont devenus, au fil des années, des outils de loisir, des instruments d’éducation et de socialisation. » (page 21).



D’abord passionné par la littérature, Albert Londres jeune s’imagine en poète, mais il se consacre rapidement au journalisme dans lequel il insuffle une dimension plus littéraire. Sa vie en elle-même est un roman, tous les ingrédients sont réunis : aventure, mystère, prises de position passionnées, etc. Il va couvrir les grands événements du début du siècle dernier : la Grande guerre, le bombardement de Damas, etc.. Il va aussi s’intéresser à des sujets de société : la condition des bagnards en Guyane, les pêcheurs de perles, la condition des africains sous la domination coloniale, etc. Son dernier reportage en Chine reste un mystère suite à la disparition tragique du reporter.



Benoît Heimermann présente la méthode de l’écrivain pour ses grands reportages : la part de documentation, le travail de collecte des témoignages sur place puis l’écriture elle-même. Loin d’un Joseph Kessel écrivant dans l’immédiateté, Albert Londres a besoin de temps pour rédiger ses reportages. Leur qualité font de lui le journaliste vedette des grands quotidiens qui l’emploient.



Aujourd’hui Albert Londres est surtout pour le grand prix qui porte son nom et qui consacre chaque année un travail journalistique en presse écrite, audiovisuelle et un livre. La plupart de ses reportages sont disponibles au format poche.



J’ai beaucoup aimé cette biographie qui m’a fait découvrir une figure, celle d’un grand reporter investi dans les dénonciations du système. L’ouvrage se lit comme un roman d’aventure. Il donne envie aussi de se plonger dans les œuvres d’Albert Londres.



— Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse critique de juin 2020. Je tiens à remercier Babelio de m'avoir sélectionnée et les éditions Paulsen pour leur envoi. —
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Albert Londres : La plume et la plaie

1ère Opération mass critique (what took me so long?)



Albert Londres. Je connaissais le Prix, dirigé par Annick Cojean, elle-même lauréate. Naïvement je me préparais à parcourir un album photographique. Maintenant je sais que Londres n’est pas un photographe mais un reporter, l’un des plus célèbres de son temps avec Kessel ! Il n’est pas anglais, mais d’origine hispanique. Il a grandit à Vichy. Il voulait être poète et à commencer à s’ennuyer sévère comme comptable.



Vous croyez au Kaïros ? Car à l’époque, la presse écrite est en pleine expansion, on cherche des journalistes car les français sont des millions à lire le journal, la poésie ne nourrit pas son homme et Londres devient journaliste.

Albert Londres s’investira dans les reportages de guerre mais c’est surtout sa dénonciation des conditions de détention des bagnards, dans l’entre-deux-guerres, ces Jean Valjean vivent dans des conditions inhumaines, promiscuité (50 par cellules parfois), maladies, et lorsqu’ils ont purgé leur peine en Guyane, il restent encore des années à travailler gratuitement avant de pouvoir rentrer en métropole.



Pour “le Petit Parisien”, Londres dénonce la condition inhumaine des travailleurs africains dans son voyage, après Gide, et avant Tintin, au Congo. Les intentions sont bonnes certes mais Londres, qui reste favorable à un destin commun de la France et ses colonies, entretient les clichés racistes de son temps.



Londres est le témoin des premières émigrations juives vers la Palestine dans les années 1920. Les peuples juifs d’Europe vivent déjà l’exclusion, avec toutes les insécurités et violences, notamment les pogroms, que l’on connaît encore si peu. Le reporter a déjà l’intuition que la cohabitation avec les autochtones musulmans en Palestine ne sera pas facile.



Ce livre est d’intérêt pour qui s’intéresse déjà à Albert Londres, sa vie et son temps, le biographe, Benoît Hameirmann, contextualise beaucoup et met en perspective l’oeuvre du journaliste à l’aune de notre temps. La curiosité m'as piquée mais pas au point de mettre en pause, séance tenante, mes lectures en cours ou à venir.



j’en profite pour remercier Babélio d’offrir des livres contre une critique. Les lecteurs ça compte, moi-même je regarde souvent avant achat ce qu’on dit d’un livre, surtout dans mon entourage de babéliotes. Merci d’ailleurs à vous d’allonger (alléger parfois) ma PAL de toutes ces découvertes !



A l’année prochaine !
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Albert Londres : La plume et la plaie

Ce beau livre retrace la vie d’Albert Londres, de son enfance à sa mort tragique avec l’incendie du paquebot qui devait la ramener en France après son long séjour en Chine.

Nous découvrons ses débuts en tant que journaliste, comment il apprend le métier, se crée des relations et sa volonté de partager ses rencontres et les émotions suscitées par ses découvertes à travers son témoignage et ses photographies.

Il permet de comprendre son engagement, notamment auprès des pays meurtris par la première guerre mondiale, des colonies mais aussi des bagnards, des aliénés d’asile, des prostituées.

Ce livre réunit des extraits de la correspondance et des articles d’Albert Londres, des reproductions de documents et surtout de nombreuses photographies, dont certaines prises par Albert Londres lui-même. Il nous propose un récit captivant du parcours du père du journalisme d’investigation, qui a su imposer son style et dont les méthodes sont encore aujourd’hui respectées.




Lien : https://www.carnetsdeweekend..
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