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Critiques de Bernard Minier (4304)
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Glacé

Cela faisait longtemps que j'entendais parler de cet auteur, Bernard Minier. Il aura fallu attendre cet automne pour le découvrir enfin par l'entremise de son premier roman, Glacé.

Si ce thriller ne fut peut-être pas au premier abord une rencontre exceptionnelle, un de ces fameux coups de coeur dont on aime être épris au tournant de nos lectures, je m'aperçois en écrivant ces quelques lignes qu'il m'a fait quand même de l'effet, un frisson, quelque chose qui ressemble à l'âme de ses personnages et qui vient traîner comme un écho lancinant parmi les pages refermées.

A priori, rien d'exceptionnel en effet. On y fait la connaissance de Martin Servaz, un policier comme héros principal, comme tant d'autres policiers, avec ses tiques, ses fragilités, des fantômes qui resurgissent de temps en temps d'un passé pas tout à fait enfoui au fond de lui-même. Sans doute au premier abord, une impression de déjà-vu. Malgré son côté bavard et parfois agaçant, ce héros m'est malgré tout apparu plutôt attachant, comme si je devais être amené à le côtoyer au quotidien.

Sa relation avec ses autres collègues ou avec les autres personnages qui gravitent autour de l'enquête, le juge, la procureure, semblent également ressembler à des choses qu'on a déjà rencontrées ailleurs.

L'intrigue se déroule avec les codes classiques du genre. On déroule le fil, les pistes s'embrouillent, on se perd, les premiers suspects ne sont bien entendu pas les vrais coupables, il y a des rebondissements presque jusqu'à la fin de l'histoire.

Et pourtant...

La scène qui ouvre le livre est époustouflante. Elle nous coupe le souffle d'amblée. Une vraie scène de cinéma ! Et à partir de là, il sera difficile de reprendre son souffle, tenter de retrouver un peu de cet air pur des montagnes qui plantent le décor vertigineux de ce thriller.

En effet, l'intrigue du livre se déroule dans un paysage majestueux, celui des Pyrénées. Précisément à Saint-Martin-de-Comminges. Ce nom me disait bien quelque chose dès que je l'ai découvert aux premières pages. Il y a quelques années, visitant les Pyrénées en famille, j'avais particulièrement apprécié cet endroit recommandé par un de mes amis et notamment ce très joli village avec sa basilique, Saint-Bertrand de Comminges, perché sur son piton rocheux, entouré d'un paysage de verdure magnifique. Et pourtant, en regardant de près sur une carte, point de Saint-Martin-de-Comminges ! Ce nom est sorti tout droit de l'imaginaire de son auteur. Mais cette vallée encaissée des Pyrénées, telle que Bernard Minier la décrit, devient peu à peu un personnage à part entière, sombre et fascinant...

Martin Servaz avance dans l'intrigue, crachant des locutions latines à tout va, c'est une de ses manies, écoutant du Mahler, c'en est une autre. Quidquid latine dictum sit, altum sonatur. On tire le fil avec lui et d'autres intrigues surgissent du blizzard qui semblent n'avoir aucun lien entre elles. L'histoire s'échafaude, a priori dans des sens bien différents, on y perdrait presque son latin, mais c'est sans compter sur le talent de l'auteur, qui je le reconnais volontiers, a construit le récit de ce thriller de main de maître et nous tient en haleine jusqu'au bout, tandis que Servaz assemble les morceaux du puzzle un à un. Tempus rerum imperator.

Il y a aussi dans ce décor vertigineux d'autres lieux tout aussi glauques et lourds d'énigme à vous faire froid dans le dos, une usine hydroélectrique à flanc de montagne, une colonie de vacances désaffectée, un institut psychiatrique où sont reclus des criminels dangereux, des monstres en cage, à visage humain.

Peu à peu, nous nous attachons aussi aux autres personnages, surgissant peu à peu du second plan, les collègues du commandant Servaz, Vincent Espérandieu, Samira, ou bien la gendarmette Irène Ziegler, chacun vivant une sexualité débridée à sa manière, qui détonnent totalement avec l'image que l'on se fait habituellement, et sans doute à tort, de la police ou de la gendarmerie.

In fine, ce livre m'a tenu éveillé durant quelques nuits glaçantes. In girum imus nocte et consumimur igni !
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Glacé

Au commencement de mes lectures de thrillers, il y avait les auteurs scandinaves, maintenant il y aura Bernard Nimier qui réussit un coup de maître tout aussi polaire que solaire.



Dans "Glacé" les rebondissements sont nombreux, le scénario complexe est distillé selon une progression régulière, les personnages sont développés et le capitaine Servaz est attachant.

La documentation sur les psychopathies, les méthodes et traitement psychothérapiques sont pertinentes.

L'écriture est agréable et même de qualité si cela est acceptable de le dire pour ce type de roman...



Le froid vous prendra souvent aux épaules durant les 700 pages de la version poche.

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Glacé

CHALLENGE PAVES 2014/2015 (3/5)



Excellent thriller qui m'aurait flanqué une pneumonie si je ne l'avais lu sous le chaud soleil de la Corse. Un décor oppressant à souhait, des personnages bien campés, avec chacun leurs fêlures du passé et leur côté obscur qu'ils tentent de dissimuler (les plus fous n'étant pas toujours ceux qu'on croit). Une première image, celle du cheval décapité accroché au flanc de la montagne qui me hante encore...

L'intrigue, il est vrai, n'a rien de très originale, la vengeance étant souvent le fil conducteur dans ce genre de roman. L'auteur se plie aussi à la mode actuelle d'ajouter un fond musical à son histoire. Je n'y est pas retrouvé les méandres psychologiques tortueux d'un Thilliez, d'un Chattam ou d'un Grangé mais voilà, j'ai eu du mal à le lâcher avant la fin et c'est un signe, signe que Bernard Minier reste un auteur à suivre, donc un 16/20 d'encouragement.
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Un œil dans la nuit

En terrain Minier, les boyaux sont fréquents. Précision importante : ils sont à ciel ouvert. Si vous craignez l'hémoglobine répandue façon format familial, les tortures imaginatives, les déviances mentales nécessitant une connaissance poussée de la psychiatrie ainsi que les blessures létales scrupuleusement relatées, il vaut mieux passer votre chemin. Dans le bestiaire bestial de l'écrivain riche en rhésus, le nombre de tarés au km2 conserve un taux plus proche de celui des habitants de l'Essonne que de celui de leurs homologues lozériens. Bonne nouvelle pour les Offices de tourisme situés sur la ligne Hendaye / Cerbère, les habituels psychopathes locaux ont été quelque peu délocalisés. Bernard Minier a un talent incontestable pour maintenir le lecteur dans une vigilance narrative de bon aloi notamment parce que Servaz et ses proches font l'objet d'un intérêt romanesque qu'il serait malséant de ne pas reconnaître. Même lorsqu'un prêtre pointe sa soutane, Minier a le bon goût de ne pas tenter de concurrencer le père Grangé dans son pré carré du mysticisme sanglant. Avec une action située dans le milieu du film gore, l'intrigue étant parsemée de nombreuses références cinématographiques, « Un oeil dans la nuit » constitue donc un bon cru de l'écrivain biterrois. Ce n'est parce que les Toulousains le revendiquent qu'il ne faut pas rappeler le lieu de naissance du petit Bernard. Ça ne vous suffit pas de nous avoir piqué l'épicentre de l'Ovalie ?

Les autres motifs d'intérêt du livre sont d'une part, la malice insoupçonnée du romancier et d'autre part sa science bien rodée des rebondissements. SI les coupables sont bien ceux que l'on voyait venir à toute berzingue, dans une ultime pirouette un cliffhanger de derrière les fagots surgit comme dans une série Netflix auquel l'auteur fait d'ailleurs explicitement référence. J'ai savouré ce clin d'oeil, cousu de fil (Le)blanc… Une façon très gentleman de nous donner rendez-vous.
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La chasse

Le commandant Martin Servaz et son équipe enquêtent suite à la découverte d'un jeune de banlieue retrouvé sur une route forestière nu ,avec un masque de cerf et le mot « Justice » marqué au fer rouge sur sa poitrine .En pleine pandémie et crise sociale ,l'enquête s'annonce délicate ,pas vraiment le moment d'enflammer les banlieues .Qui peut bien chasser un jeune délinquant comme un vulgaire gibier et pourquoi? Des questions auxquelles Servaz va devoir trouver des réponses rapidement .Un bon thriller.

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Une putain d'histoire

344 Critiques sur ce livre.



Plus grand chose à rajouter, je pense.



J'ai bien aimé, c'était rythmé et je me suis creusée la cervelle pour découvrir le Pourquoi du Comment ?



Bon, pour certains trucs j'avais deviné mais pas pour tout ; et je me suis laissée piéger , bien que me doutant qu'il y avait anguille sous roche et que ça ne pouvait manquer de rebondissements spectaculaires.



Ce fut le cas.



Bonne lecture.
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Soeurs

Ce que j’ai ressenti:



Servaz, Serpents et Sauvagerie, ce thriller, est diablement rythmé! Imaginez un peu notre enquêteur préféré lancé dans une course à la vérité entre robes blanches et écrits bien noirs…Et un petit effet ourobouros, pour relever le tout…Alors tentés?! Sœurs est venimeux, Servaz est toujours aussi entêté, et les Serpents s’apprivoiseront peut-être…Que de revirements et de rebondissements, un bon page-turner qui nous tient en haleine jusqu’au bout de la nuit!



Ou comment être fan? Obsession et copyright, fascination et admiration, jusqu’où peut aller pour approcher son auteur fétiche? J’ai adoré rentrer dans l’univers des écrivains et aussi connaître l’envers de leurs décors…Intéressant autant qu’effrayant…Erik Lang a quelque chose d’intrigant et les fans se bousculent à son portillon pour tenter de lever le voile sur ses mystères et au mieux, mettre la main sur ses fameux manuscrits…Ô passion lecture quand tu nous tiens! Et on la comprend tellement, cette passion…



Et La Communiante fait son entrée…Quand la fiction devient réelle, c’est l’horreur qui s’invite…Avec ce double meurtre des sœurs Oesterman, la première enquête de Martin Servaz est presque irréelle et intensément troublante. Deux lectrices qui adulent l’écrivain vont mettre tous les apparats pour vivre le grand frisson…Et c’est à l’équipe d’enquêteurs de démêler le faux du vrai, le réel de la fiction, les mots de la scène de crime…



Une atmosphère inquiétante au cœur des bois. C’est avec grand plaisir que je me suis laissée prendre à ce thriller au cœur de la forêt. C’est vrai que l’ambiance sylvestre a sur moi, un effet hypnotisant mais là, Bernard Minier en ravivant les peurs, réussi brillamment à nous captiver, d’autant plus avec ce décor nature qui reste encore dans le collectif, un lieu mystérieux où il peut se passer tellement de choses…



Retours et similitudes. C’est parce que le passé revient toujours quand on s’y attend le moins, Servaz va apprendre à ses dépens, quelques réminiscences obscures…Il était loin de penser qu’une vieille histoire reviendrait hanter ses nuits près de 25 ans plus tard…Mais nous, lecteurs, on se plaît à voir ses premiers pas de flic.



Sœurs est un thriller rondement bien mené! Jusqu’à la dernière ligne, on est pris dans les tourments de Martin Servaz! Père et flic, fils et mari, on comprend bien que ces rôles ne sont pas de tout repos et qu’il faut apprendre à jongler avec chacun, si les criminels lui laissaient un peu de temps…Efficace et prenant, je recommande vivement ce roman! Même quand on croit que le tour est joué, on est encore surpris par un rebondissement et en près de 500 pages, on en ressort le souffle coupé et tous les sens en éveil!





Ma note Plaisir de Lecture 9/10
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Le cercle

Pourquoi "le cercle" m'a t-il emporté d'emblée ? Qu'est-ce qui fait que la lecture de Bernard Minier m'a scotché à son roman ?

D'abord ce prologue avec un incube qui reviendra par trois fois, nous fournissant chaque fois de nouvelles informations sur la femme séquestrée et nous révélant progressivement son lien avec l'enquête.

Le commandant Servaz découvre tout au long de ses investigations une foultitude d'indices qui ont été semés et feront évidence quand ils se relieront.

Les actes des personnages ont des ressorts psychologiques qui les expliquent. L'action se situe dans des paysages montagneux et le temps est souvent à l'orage de printemps.

L'auteur alterne des mouvements lents avec d'autres plus rapides comme une musique thrilleresque. Les Kindertotenlieder de Malher nous rappellent Julien Hirtmann, le criminel de "Glacé" toujours en cavale.

Minier utilise majuscules, italiques, polices d'écriture différentes, onomatopées, effets graphiques "NNNOOOONNNNNNN". Les matchs de la coupe du monde de 2010, avec Anelka et ses coups de gueule, la grève des joueurs, Domenech et l'élimination de la France scandent l'enquête et interagissent judicieusement avec elle.

L'auteur crée de l'empathie avec le commandant qui a vécu les épreuves du meurtre de sa mère violée alors qu'enfant il était attaché à une chaise puis le suicide de son père.



Servaz avait un talent inouï d'écrivain, pas le talent d'un pisse copie, et on ne peut que penser à Minier qui raconte des histoires policières et met en valeur la littérature d'Homère, Cervantès, Shakespeare, V. Hugo...



C'est un distillat de thriller ce roman, Bernard Minier est bien un maître de musique du genre qui nous balade pendant 650 des 800 pages (édition poche). A quand une adaptation cinématographique ? Vais-je devoir retirer une demi étoile à mes autres notations 5* de thrillers ?

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M, le bord de l'abîme

Après avoir lu les deux excellents "Une putain d'histoire" et "Soeurs", je ne pouvais que me plonger dans la lecture du derniers thriller de Bernard Minier. D'autant plus que celui-ci traite entre autres des réseaux sociaux et de notre société hyper connectée.



Le travail de recherche qui a été effectué pour l'écriture de ce livre est assez colossal car les sujets qui y sont abordés sont d'une technicité assez poussée. Par contre, je trouve que l'intrigue est moins développée et beaucoup plus conventionnelles que dans les deux livres précités. J'ai eu du mal à me projeter et à m'attacher aux personnages.



De plus, l'épilogue est convenue à souhait. Je l'ai sentie venir tout au long du bouquin et j'ai espéré pendant toute ma lecture qu'il ne le fasse pas ..... et pourtant il l'a fait. Dommage !



Ceci ne m'empêchera pas de lire "Glacé" qui me fait de l’œil dans ma bibliothèque depuis pas mal de temps. Je vous dis donc "A bientôt" pour une nouvelle chronique !
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Soeurs

Bernard Minier a connu un vif succès depuis son premier roman "Glacé" et plusieurs de ses romans, notamment ceux avec son héros récurent, le commandant Servaz, ont été adapté avec grand succès en série pour la TV.



Les ingrédients sont connus et appréciés des fans :des intrigues assez prenantes même si parfois elles flirtaient un peu avec le gore.



Ce nouvel opus des aventures de Martin Servaz est plutôt un bon voire un excellent cru : en effet, pour son cinquième épisode des aventures de Martin Servaz, On retrouve le commandant Servaz sur sa première affaire en 1993.



Deux sœurs sont retrouvées mortes. La mise en scène rappelle l'un des romans d'un auteur Erik Lang et les liens entre les meurtres et l'écrivain ne s'arrêtent pas là. L'affaire est résolue mais laisse un sentiment d'inachevé à Servaz. Nous le retrouvons en 2018, la femme de l'ecrivain lié à la première affaire est retrouvée assassinée. Les routes d'Erik Lang et de Servaz vont se recroiser. les liens avec le passé semblent tellement évidents, trop évidents?



Grâce à une écriture fluide, et ce, malgré quelques facilités évitables, il s'avère très agréable et addictif de suivre le chemin que nous tend Bernard Minier. L'auteur sait nous embrouiller à loisir dans les méandres des vies tortueuses de ses personnages et nous emmène sur des pistes secondaires pour encore mieux nous perdre.



Un bon roman avec un bon suspense, rythmé, avec un personnage central fort attachant, un scénario implacable et ses personnages denses emporte le lecteur, avec une fin autant percutante que réussie, on dit forcément banco!.
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Le cercle

Un petit peu déçue par ce roman. J'ai pourtant été embarquée par les personnages et leurs aventures mais je ne sais pas, il me manque quelque chose pour ressentir que l'ensemble forme un tout bien cohérent. L'enquête ne m'a pas convaincue et je suis parfois un peu agacée par certains commentaires qui donnent à penser qu'il est utile d'apprendre des choses techniques sur les rouages de la politique ou du monde judiciaire pour aider la compréhension du lecteur. Je préfèrerais qu'il y ait plus de fluidité dans les évènements, plus d'audace dans le scénario et moins de précisions techniques. A titre d'exemple, le COLTI... quel besoin d'aller jusque dans ce détail, alors que la vie de la protagoniste sent le roussi ?
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Glacé

dupont de ligoness était entrain de lire ce livre avant de passer à l'acte ....à suivre !!!!
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N'éteins pas la lumière

Lire Bernard Minier ou comment se caler au coin d’un bon feu, une tisane à portée de main, un plaid sur les épaules et c’est parti mon kiki. Attention frisson et suspense garantis.



J’ai donc retrouvé avec plaisir les aventures de Martin Servaz, notre inspecteur toulousain que j’avais abandonné après Glacé (que je recommande chaudement). Dans N’éteins pas la lumière, nous retrouvons un homme dépressif, placé dans une institution pour flics suicidaires, alcooliques, voire les deux. Mais contrairement à Glacé, la part belle est faite à notre victime, Christine Steinmeyer. Journaliste radio reconnue, maquée à un éminent prof/chercheur en sciences physiques type gendre idéal, propriétaire d’un appartement de charme dans le centre de Toulouse (non je ne suis pas agent immobilier pourtant) et d’un chien choupinet, tout lui réussit plutôt bien. Mais vous l’aurez rapidement compris, le destin jaloux et capricieux punissant le succès, Christine Steinmeyer se trouve malgré elle embarquée dans une spirale infernale, objet d’une sombre machination destinée à la faire craquer, si ce n’est pire. Quelqu’un, quelque part est bien décidé à faire de sa vie un enfer : l’éloigner de ses proches, la faire passer pour folle, mener un patient travail de sape dont le but est de lui faire commettre l’irréparable. Parallèlement, Servaz, lui aussi victime d’une manipulation, croise le chemin de Christine.



Aux amateurs de thrillers menés tambour battant, N’éteins pas la lumière est fait pour vous. J’ai retrouvé avec plaisir le personnage torturé de Martin Servaz et le style terriblement efficace de Bernard Minier. Il s’‘y connait y’a pas à dire. Fausse piste, manipulations en tout genre, la descente aux enfers de Christine Steinmeyer fait froid dans le dos, me captivant au-delà du raisonnable. C’est simple, j’ai goulûment avalé les 700 pages de ce thriller. Alors oui, il n’est pas question de grande littérature, et oui la psychologie des personnages manque parfois de finesse (quelques grosses ficelles et facilités sont à noter). Mais franchement, faudrait être cruel pour reposer un thriller efficace dont l’unique but est de vous maintenir sur le fil et vous mettre KO avec un dénouement inattendu. Pari gagné pour N’éteins pas la lumière que je rapprocherais de l’excellentissime Juste une ombre de Karine Giebel (foi de lectrice, celui-là est à lire impérativement). Noël n’est pas très loin, pensez à vos petits souliers
Lien : http://www.livreetcompagnie...
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N'éteins pas la lumière

Le commandant Servaz est de retour ! Dans la même lignée que "Glacé" et "Le cercle", avec toujours ce "fil rouge" qui vient relier ce roman aux précédents. Ce livre est beaucoup "plus dur" que des deux autres, la violence physique et psychologique est à son comble. Très bon thriller !
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Les Effacées

Les effacées, le personnage de Lucia Guerrero n’en fait pas partie dans l’imaginaire collectif tant elle a marqué les esprits dans Lucia, le premier tome de ses aventures. Acte deux pour cette enquêtrice de l’UCO en Espagne, que Bernard Minier a décidé de rendre récurrente.



Il faut dire que Lucia est une femme de caractère, meurtrie, mais pleine de valeurs. Une personne entière, dit-on, parfois jusqu’à l’excès. Ça lui a joué des tours par le passé, ça continuera à lui compliquer la tâche. Encore davantage dans cette investigation où elle a toute l’élite de ses supérieurs sur le dos, jusqu’au Premier ministre, c’est dire.



Bernard Minier doit son immense succès à plusieurs grandes qualités. Sa capacité à raconter des histoires dingues et prenantes au possible, son écriture aussi efficace que soignée, ses personnages évidemment. Mais aussi, des considérations sociales qui portent.



Ce roman est un peu un condensé de tout ça, concentré pourrais-je dire, avec une double intrigue plus directe. Genre coup de poing. Une double histoire qui pourrait parfaitement être adaptée à l’écran, ça tombe bien, le projet de donner une image au personnage de Lucia est en cours.



Paradoxalement, les victimes qui donnent le nom au roman ne sont pas celles qui seront au centre du récit, mais c’est logique quand on y pense, on parle moins des petites gens que des personnes « importantes ».



Grand écart ici, entre ces jeunes victimes dépersonnalisées dans l’esprit collectif, ne servant qu’à engendrer une peur ambiante, et ces meurtres perpétrés dans le milieu des ultra-riches qui engendrent des remous jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir.



Comme on le sait avec Bernard Minier depuis son premier roman, Glacé, le cadavre d’ouverture est aussi horrible que visuellement marquant. Graphique, pourrait-on dire, tant l’auteur aime insuffler de l’image dans ses mots, lui qui tâte également du dessin en amateur (avec un talent certain). Le genre de scène qui s’imprime sur vos rétines comme si vous les aviez réellement vues.



Pas étonnant que ce roman place à nouveau l’art dans ce jeu mortifère, l’écrivain voue une admiration sans bornes pour certains courants de la peinture. Cette fois, c’est l’art contemporain qui sert de pièce au puzzle, là aussi poussé jusqu’à l’outrance.



Même si ce roman privilégie l’action et le rythme un peu plus qu’à l’accoutumée, et même si je préfère certains de ses romans plus denses, la somme de travail pour créer l’ambiance saute aux yeux. Lire un Minier est un enrichissement, le thriller peut aussi servir à apprendre, découvrir, comprendre, chacun de ses livres en est la preuve. Avec la protestation qui n’est jamais loin.



Cette double histoire est ancrée dans son temps, entre le scandaleux fossé qui ne cesse de se creuser entre les riches et les modestes, mais aussi en lien avec le sujet de la violence faite aux femmes. #MeToo provoque certaines réactions extrêmes, bienvenue aussi ici dans le monde des Incels, ces hommes qui pensent être en guerre contre les femmes, Lucia le vivra en prise directe.



L’enquête va révéler son lot de surprises, et un final à la Minier, secouant et un brin jubilatoire. Les amateurs du genre en auront pour leurs pesetas euros. Avec en prime, une belle découverte de la Galice, entre grande ville et coins plus typiques. Le voyage par le thriller, parce que l’auteur décrit toujours ce qu’il a vu de ses propres yeux.



Bernard Minier donne une autre épaisseur à son personnage de Lucia Guerrero avec Les effacées, thriller aussi efficace que prenant. Son cuir lui va de mieux en mieux et s’épaissit. Avec elle pas de tromperie, l’habit fait le moine, de la graine de star qui tatoue la fiction littéraire de manière indélébile.
Lien : https://gruznamur.com/2024/0..
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Lucia

C’est un honnête polar de Bernard Minier, pas du genre à marquer les esprits mais on est quand même emporté par cette histoire. La construction de l’énigme est propre mais parfois synthétique. Il manque de l’humain dans cette enquête, du ressort qui vous scotche à chaque page et vous pousse à avaler les chapitres. On soupçonne sans trop y croire la fin.

Le corps du sergent Sergio Castillo Moreira est retrouvé crucifié en pleine campagne espagnole, un tournevis planté dans le cœur. Il est collé, nu, à une croix. Il était le collègue de l’enquêtrice Lucia Guerrero, connue pour ses méthodes particulières. Celle-ci va se lancer à la recherche du coupable, aidée par un groupe d’étudiants en criminologie dirigé par le professeur Salomon Borges. Ces derniers ont élaboré un logiciel, le DIMAS, qui regroupe l’ensemble des données criminelles de toute l’Espagne, pour trouver des points communs entre différentes affaires à l’aide de l’intelligence artificielle et d’algorithmes…

Vite lu, vite oublié mais on passe quand même un bon moment.

Editions XO, Pocket, 499 pages.

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Une putain d'histoire

Un roman policier très bien mené. Henry, jeune adolescent de 17 ans est accusé de la mort de sa petite amie Naomi. Son sort intéresse beaucoup de monde : la police, une famille de cinglés et un homme puissant qui le voit comme son fils qu’il cherche depuis des années. Le rythme monte crescendo et le lecteur se fait avoir. On croit dur comme fer qu’Henry est un adolescent fragile et victime d’un complot. Mais quand on joue à manipuler les autres, qui sait si on ne va pas tomber sur quelqu’un de plus fort que vous. Je recommande.



Challenge Multi-défis 2023

Challenge Pavés 2023

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Glacé

Extrêmement bien écrit, détaillé, précis, comme il sied à une enquête policière aussi bizarre sur la mort d'un pur sang de 200 kg épinglé à 2000 m d'altitude. Qui a pu accomplir un tel tour de force ?

Le commandant Servaz n'est pas n'importe qui. Il est "sérieux, coriace" ce qu'apprécie Madame le Procureur Catherine d'Humières.

Et bien que stupéfait par l'enquête qui lui est confiée ( "tout ce cirque pour un cheval ?" ) il compte bien la mener à son terme et à sa guise malgré les diverses pressions.

Un joli twist à la fin ce qui n'est pas pour me déplaire.

Un bon moment de lecture, malgré l'horreur des détails, au milieu du spectacle magnifique des montagnes enneigées et des lacs gelés.

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Le cercle

♫ Tiens tiens, voilà du Martin, voilà du Martin ♪



Le cercle m’a fait tourner chèvre tant je ne pouvais le lâcher, tant je voulais le terminer. À tel point que je me suis enquillé 500 pages en un jour, n’en laissant qu’une centaine pour le lendemain.



Ma première enquête avec le commandant Martin Servaz s’étant déroulée dans le froid et la neige, je l’avais terminée avec des engelures (♫ ah, la crème Nivéa, si tu étais là… ♪).



C’est donc contente que je l’ai accompagnée dans cette deuxième aventure, du côté de Toulouse, dans la petite ville universitaire de Marsac où les cours prépas littérature sont réputés.



Problème : on a tendance à y mourir de manière violente, sur des airs de vuvuzelas car nous sommes en juin 2010 et la coupe du monde de foot fait rage dans les rangs des policiers qui préféreraient regarder les match de l’équipe de France (peu glorieux) au lieu d’enquêter sur une assassinée noyée dans sa baignoire.



Pour Martin Servaz, c’est tout bon, il déteste le foot. Mais un autre problème se pose : le suspect retrouvé sur les lieux du crime est le fils d’une connaissance à lui et il a tout d’un innocent qui s’est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment.



L’enquête est assez longue, même si, dans l’absolu, elle ne se déroule que sur une grosse semaine. Les chapitres sont copieux, épais, et je me demande si l’auteur aurait pu sabrer dans certains passages pour rendre le roman plus court.



Pour moi, le roman est très bien comme il est puisque je n’ai pas ressenti les longueurs, galopant au travers des pages à bride abattue, me cravachant même pour aller plus vite et enfin savoir si… et qui l’avait fait… et pourquoi… et comment… et quoi… et qu’est-ce…



Honteusement, je n’ai rien vu venir, j’ai essayé et puis je me suis dis que je gagnerais plus à profiter de la prose de Bernard Minier, qui, au travers de quelques phrases bien senties, tire de sarcastiques boulets rouges sur la politique, l’école (la grande), l’élite et la société en général.



Comme l’aurait dit le grand penseur philosophe, amateur de doubitchous, le célèbre monsieur Preskovitch : "Vous être caustique, monsieur Minier".



Continuez, seulement !



Une intrigue riche et dense, où plusieurs pistes se mêlent et s’entremêlent, où on ne sait jamais trop si on a raison ou si on se goure de piste, Martin Servaz lui-même ne sachant plus trop où donner de la tête (celle de noeud, ça, il saura où la mettre), où le lecteur hésitera entre se faire l’intégrale de Mahler ou celle de Marilyn Manson, ou les deux, pourquoi pas ?



Le final est addictif à fond, on entrevoit le vérité et on se dit "non, quand même pas ?" car c’est une piste que n’aurait pas renié Agatha Christie, elle qui savait si bien épater son lecteur. M’est avis que monsieur Minier a mangé de la mère Christie au p’tit dej car là, je dis "bravo". C’était bien retors.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Glacé

Ce que j’ai ressenti:



*G*ooooooooo! Le top départ a été lancé, et bien sûr, il vaut mieux se dépêcher de lire avec ces copinautes de lecture! En plus, Bernard Minier, maîtrise bien l’effet page-turner, alors finalement, ça a bien carburé dans les chaumières pour dégommer en un clin d’oeil ce petit pavé de 720 pages…Il est grand temps de se réchauffer au plaisir de lire ensemble, le premier tome qui met en scène le Commandant Servaz, personnage récurrent de ses thrillers de grands frissons…Le premier de la série qu’on compte bien faire passer dans nos grilles d’émotions, et certainement pas le dernier, au vu de nos ressentis communs!



"A quoi rêvaient ces monstres, la nuit, dans leurs cellules? Quelles créatures glissantes, quels fantasmes nourrissaient leur sommeil?"



*L*a petite touche de plaisir exquis a été sans aucun doute, cette ambiance teintée de féerie. Ça a été pour moi, la crème de la crème. L’auteur réussi à non seulement créer une ambiance glacée de beauté cristallisée, tout en y insérant, de la fantaisie de conte de fées. Ici ou là, se glisse dans le décor une Alice, un Perrault, un Grimm un Chaperon, qui renforce en atmosphère mi-inquiétante/ mi-fabuleuse des montagnes pyrénéennes. J’ai été époustouflée devant les descriptions de ces paysages silencieux et blancs, et de retrouver autour de ces lieux inquiétants, un reste de magie ancestrale inspirée de ces références enfantines…



"Il se demanda s’il existait une ivresse des cimes. La beauté et la sauvagerie du site le frappèrent. Cette solitude minérale, ce désert lumineux et blanc."



*A*vec l’originalité de ce premier meurtre, je dois dire que cela intrigue fortement… On se rend bien compte que la cruauté n’a pas de limites en ce monde et j’ai trouvé les scènes de crimes saisissantes. Il y avait un vrai jeu de mise en scène et de « spectacle » carrément glaçant d’effroi. Le temps est comme arrêté face à l’horreur de ses crimes violents, et il reste toujours ce soupçon de malaise avec l’ombre de cet hôpital psychiatrique et ses dangereux pensionnaires…On galope de pistes en pistes, certaines plus abruptes que d’autres, et les cordes ne sont pas loin de se resserrer pour les deux protagonistes qui évoluent dans leurs domaines de compétences…Le danger est partout, de tous les instants, et la paranoïa est intimement liée à ces étrangetés surgies du grand froid…



« Le monde était devenu un immense champ d’expérimentations de plus en plus démentes que Dieu, le diable ou le hasard brassaient dans leurs éprouvettes. »



« *C*herchez le blanc« , c’est ce que Servaz découvre dans cette enquête, mais nous, en tant que lecteurs, ce sont les ombres noires qu’il nous faudra dénicher. Celles qui s’immisce dans les esprits, celles qui s’invitent dans la nuit, celles qui pourrissent les liens, celles qui détruisent les empires, celles qui brisent l’innocence…La richesse de ce roman est dans tous les éclats de lumières sur des phénomènes de société et quelques dérives politiques mais aussi dans les failles encaissées des domaines de la santé. La pureté du blanc est salie par une avalanche d’êtres sombres, et c’est ce qui rend ce thriller proprement effrayant!



"Ces jeunes, on leur vendait du rêve et du mensonge à longueur de journée. On les leur vendait: on ne les leur donnait pas. Des marchands cyniques avaient fait de l’insatisfaction adolescente leur fonds de commerce. Médiocrité, pornographie, violence, mensonge, haine, alcool, drogue – tout était à vendre dans les vitrines clinquantes de la société de consommation de masse, et les jeunes étaient une cible de choix."



*E*t, voilà…C’est la fin de cette lecture commune! Nous avons tremblé de peur, nous avons frissonné de froid mais nous avons surtout été bluffé par la plume et le talent de cet auteur! Il était grand temps que nous découvrions ce Bernard Minier que la blogosphère nous vantait tant! Elle est quand alors, la prochaine lecture commune???! Même plus peur de ces pavés de plus de 700 pages, puisque nous avons adoré en coulisses faire mille et une hypothèses et pousser quelques coups de gueules ou cris d’angoisse…Trop impatiente de refaire un partage aussi intense, et une lecture aussi captivante!



Ma note Plaisir de Lecture 9/10



(Une Lecture à suivre aussi sur le blog, pour un rendu plus en couleur, et surtout pour suivre aussi les liens de mes copinettes de lectures ;) ).
Lien : https://fairystelphique.word..
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