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Citations de Bernard Noël (279)


viens dis-tu
et le vif rassemble
l'après avec l'avant

comme s'il avait tout le temps
et il l'a
car le monde ne vient pas

au monde mais le temps
au monde
en chacun de nous commençant

un perpétuel venir
qui fait qu'en nous
le présent
est à chaque instant
le commencement
du temps
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Entre je suis
et je fus
quelle paupière bat
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Le mépris de la misère crée un désespoir sans doute propice à la révolution, mais c’est un piège pour la raison que le désespoir est explosif et non pas révolutionnaire : il prépare une jacquerie facile à réprimer et qui, finalement, servir l'oppression.
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Les souvenirs sont le mobilier de la durée : ils assurent qu'on a bien habité tout le temps de sa vie, alors que presque tout en est oublié.
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parfois le ciel même
rentre ses étoiles
et nous notre amour
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celui qui s'étend
met ses yeux en l'air

le ciel est fermé

où est le pays
sinon sous la main

et je suis debout
pour tout voir d'en-haut
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mais comment franchir
ce que l'on porte en soi

Et qui court devant
l'idée qu'on s'en fait
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soufflent tout parfois
toute la vue
une tempête dans le regard
si légers pourtant
au milieu du torrent d'air
et de chevelure

un trou dans l'espace
qui prendrait figure
puis des mains autour
et ce tremblement
la vie répandue
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mais regardez-moi ça
l’infini
alors qu’à chacun le temps est compté
– rien qu’un peu d’eau
qui fuit chacun la fait
sous soi et c’est pourquoi
la poésie doit aller vite
nous sommes tous rêvés par notre mort
en attendant que son réveil nous tue
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Derrière la peau de pierre
  
  
  
  
Derrière la peau de pierre
on a une pensée pour l’invisible
et comme un coin
on l’enfonce dans le présent.
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NULLE PART
  
  
  
  
quelqu’un n’a pas posé sa main sur ma nuque
aussi le manque n’a-t-il pas de visage
il est là simplement comme un toucher froid
un rappel de la parfaite solitude
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qui parle si la nuit est vide
et vide la lisière
et vide aussi ma voix

on tend sa main
et c’est un arbre sec sur le couchant

terrifiante
terrible la mer ou le soleil se noie
et ma montagne est noire
[..]

la main est pleine d’ombre
et puis et puis
on est soudain très vieux
avec une aube dans la tête
levée de dix mille ans

qui passe
qui refuse sa voix
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Bernard Noël
Le corps est un langage pour moi. Un langage qui m’a permis de réarticuler les mots ensemble, en me référant à quelque chose de déjà précis, de déjà fondé, le corps. Quel porte ouverte sur quel vide, étreinte avec quel extrême, pour nous réservée ?
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Au neuvième temps, on parle d'organes et de circulation. Certains se risquent à les dessiner, d'autres inventent des mots comme cœur, estomac, poumons... Et la tête ? réclame quelqu'un. On la lui coupe pour voir. C'est un trop plein, assurent les coupeurs, en la décalottant, mais c'est pour éviter les complications, et ne fournir aucun argument aux manipulateurs, qui distinguent l’intérieur et l'extérieur.
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Arbre n° 47
On dirait qu'un système sanguin a été mis en terre, et qu'ensuite il a germé et s'est épanoui en prenant ta forme, celle d'un arbre. Pourquoi pas ? Les mythologies sont pleines d'histoires de ce genre, et elles nourrissaient bien mieux l'imagination que notre misérable réalisme. La sève a besoin d'artères et de veines souterraines, et quel plaisir d'en imaginer les pulsations. Ridicule au fond de s'en tenir à ce qui est visible quand son contraire, et lui seul, nous fait rêver. D'ailleurs, je sens bien dans ton attitude une volonté de dissimulation. Que peut vouloir cacher un arbre sinon son rapport avec la Genèse et, bien sûr, avec le paradis perdu...
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Arbre n° 39
Vous m'avez tellement l'air d'une petite bande en train de
profiter du ciel bleu et du printemps que j'en oublie votre
condition d'individus bien plantés et qui ne bougent pas.
Cela implique-t-il que vous avez toujours le même point de
vue ? Je ne le crois pas, mais comment vous consulter ?
Nous partageons le même espace, et pas la même langue.
Vous êtes sensibles aux saisons, aux vents, aux orages.
Moi aussi et cependant vous n'avez que les sentiments que
je vous prête. Alors, je vous contemple avec plaisir et vous
peuplez mon regard de quelque chose de lointain, de très
profond: la trace en moi d'une pensée sans mots, celle qui
n'articulait que des sensations, celle qui a précédé le langage !
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Est-ce que les arbres se chuchotent des histoires de fantômes quand le vent fait frémir leurs branches ? Je me demande pourquoi cette question devant Toi qui m'as tout l'air bien planté dans la réalité ?
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Vous m'avez tellement l'air d'une petite bande en train de profiter du ciel bleu et du printemps que j'en oublie votre condition d'individus bien plantés et qui ne bougent pas. Cela implique t-il que vous avez toujours le même point de vue ? Je ne le crois pas, mais comment vous consulter ? Nous partageons le même espace, et pas la même langue. Vous êtes sensibles aux saisons, aux vents, aux orages. Moi aussi et cependant vous n'avez que les sentiments que je vous prête. Alors, je vous contemple avec plaisir et vous peuplez mon regard de quelque chose de lointain, de très profond : la trace en moi d'une pensée sans mots, celle qui n'articulait que des sensations, celle qui a précédé le langage !
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LES ETATS DE L'AIR
nous n'avons que la vue
les parois de vent
ce vide est le pays

ici la profondeur renverse
le regard sur soi
elle nous fait sauter dans nos yeux

toujours le va-et-vient
le vu et le non-vu
la greffe du pas-là
sur ce qui est là

tant de passages
en nous-même s'ouvrant
en nous-même passant
et l'œil à travers
s'enroule au bâti d'air

chaque chose se tient dans ce qu'elle est
plus de centre
mais du central

tout le corps voit
et la feuille est derrière la vue
comme le dos derrière soi

un chemin d'air
semé de cailloux d'encre
et la porte dedans
la porte qui s'en va

miroir vous êtes
notre tête au-delà
on y rentre chez soi
par la pupille
cette petite lune noire

au ciel de papier
une part d'air
page pour battements
quand la pensée s'envole

buée de traces
buée parmi laquelle
chacun retourne vers le tout

les écailles limpides
le dessous planté d'os
puis l'obscur

partout du seuil
et le même partir
l'étonnement suffit
rien n'arrête l'ouvert
sauf sa propre surface

chaque limite appelle
le regard s'y dépasse
la tête est ce là-bas
où elle le rejoint

alors dans l'œil ailé
le corps se voit venir
où le mental s'aère

mais voici l'Autre en Vous en Lui
la rencontre affrontée
le doublement du monde
un philtre d'air
l'in-fini

et ce mur de rien
où la langue s'entête
puis se noie dans les yeux
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comprendre c'est décréer
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