Citations de Camilla Läckberg (1229)
Cette zone résidentielle était une prison pour femmes sans barreaux, les femmes y étaient retenues par leur amour et leur devoir envers leurs enfants.
(Actes Sud, p.131)
Les personnes qui s’employaient à taguer des maisons abandonnées faisaient rarement preuvre d'un grand talent littéraire.
Elle trouvait que ces récits ressemblaient aux histoires que lui racontait sa grand-mère quand elle était petite, peuplées de gnomes et d’elfes. Mais elle laissait dire. Les hommes avaient besoin de contes pour supporter les soucis de la vie... (p. 252)
Julia était allongée sur son lit et fixait le plafond, les mains croisées sur le ventre. Tout était en train de s'effondrer. Son existence entière s'écroulait autour d'elle et formait un monceau d'éclats. C'était comme si toute sa vie elle avait vécu dans le palais des miroirs d'un parc d'attractions, avec des miroirs déformants qui modifiaient l'apparence de tout.
Toute sa vie, Sam avait été craintif, inquiet, il avait lutté pour être indifférent, mais s'était malgré tout permis d'être blessé. La colère avait été sa pire ennemie, elle était désormais son amie. Il avait pris sa colère par la main et elle lui avait donné de la force. La vraie force, on ne l'avait pas avant d'avoir plus rien à perdre.
" C'est la peur, dit-il. La peur devant l'inconnu. Les gens ont de tout temps accusé ceux qui viennent d'ailleurs. C'est plus facile que de penser que ça peut être quelqu'un qu'on connaît.
C'est tellement horrible, quand j'y pense. Se faire descendre dans son propre appartement. L'endroit où on est censé être totalement en sécurité.
-Ah, vous allez vous marier, quelle bonne idée !
Pas du tout, j'ai juste envie d'avoir une robe de mariée dans ma garde-robe. Pour mon plaisir personnel, pensais Erica vertement, mais elle garda le commentaire pour elle.
Dès que leurs regards s'étaient croisés, ils avaient su qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Elle avait vu les ténèbres de son âme, il avait vu les ténèbres de la sienne.
Leur passion contenait une dose de folie. Elle avait les bords noircis par le feu qui brûlait en permanence, et ils savaient comment la maintenir en vie.
Elle s'écarta, les fit entrer dans le vestibule et alla voir dans le salon. Effectivement, son père était là, l'énorme casque bien en place sur les oreilles. Il écoutait sans doute de la variétoche pour vioques. Elle lui fit signe d'enlever le casque. Il se contenta de le soulever et l'interrogea du regard.
À l’inverse, une mauvaise information, ou trop d’informations, pouvait donner une longueur d’avance au criminel. Si ce dernier repérait les indices dont disposaient les enquêteurs, il effacerait plus facilement ses traces, ou serait en mesure d’éviter de répéter son erreur. Leur principale crainte était justement qu’il recommence. Un criminel multirécidiviste ne s’arrêtait pas de lui-même.
Alors qu'elle fixait de ses yeux secs et aveugles le feu qui se mourait, elle eut le pressentiment qu'une catastrophe s'approchait à la vitesse de l'éclair. De vieux secrets avaient commencé à reprendre vie, comme une créature monstrueuse sous la surface.
C'était le danger qui le stimulait, la certitude que la vie pouvait lui être ôtée à tout moment. Le danger lui permettait d'apprécier davantage les bonnes choses de la vie. Le champagne était encore meilleur, les femmes lui semblaient plus belles, les draps en soie plus doux contre sa peau. Sa fortune devenait plus précieuse s'il la remettait sans cesse en jeu.
Il y avait quelque temps de cela, elle avait dit à Erica qu'elle était comme un de ces vases anciens qu'elle avait vus quand elle travaillait chez le commissaire-priseur. Un vase qu'on avait fait tomber, qui s'était cassé et dont on s'était appliqué à recoller les morceaux. Si de loin il avait l'air intact, toutes les fissures devenaient douloureusement visibles quand on le regardait de près. C'était bien plus qu'une plaisanterie, Anna le comprit quand elle sonna à la porte d' Erica. Elle était réellement cela : un vase cassé.
C'était Fredrik qui avait insisté pour qu'ils aient un enfant. Il voulait un fils. Pour sa part, elle avait hésité. Elle avait encore honte de s'être inquiétée pour sa silhouette. Elle s'était aussi dit qu'un enfant allait l'incommoder quand elle voudrait déjeuner avec ses copines et faire du shopping tout l'après-midi.
On ne peut jamais reprendre le silence.
Ça va, répondit Gunnar.
C’était un mensonge, parce que ça n’allait pas du tout. Mais que dire d’autre ? Comment expliquer le vide qui s’abattait sur une famille après la mort d’un enfant ? Parfois, il s’étonnait de respirer encore. Comment pouvait-il continuer à vivre alors que Matte n’était plus ?
Tant de sentiments dans la pièce rendaient l'air épais et difficile à respirer, mais en même temps c'était comme un nettoyage de printemps de l'âme. Il y avait tant de non-dits, tant de poussière dans les coins et elles sentaient toutes les deux que l'heure était venue de sortir le balai.
Heureusement que les oreilles étaient là pour l’arrêter, pensa Patrik, sinon le sourire aurait fait le tour de sa tête.