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Citations de Camille Kouchner (318)


Je vais t'expliquer, à toi qui dis que nous sommes tes enfants. Quand un adolescent dit oui à celui qui l'élève, c'est de l'inceste. Il dit oui au moment de son désir naissant. Il dit oui parce qu'il a confiance en toi et en ton apprentissage à la con. Et la violence, ça consiste à décider d'en profiter, tu comprends ? Parce que, en réalité, à ce moment là, le jeune garçon ne saura pas te dire non. Il aura trop envie de te faire plaisir et de tout découvrir, sûrement.
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Je les ai si souvent vus faire. Je connais bien leur jeu. À Sanary, certains des parents et enfants s𠆞mbrassent sur la bouche. Mon beau-père chauffe les femmes de ses copains. Les copains draguent les nounous. Les jeunes sont offerts aux femmes plus âgées. Je me souviens du clin d’œil que mon beau-père m𠆚 adressé lorsque, petite, j𠆚i découvert que sous la table il caressait la jambe de la femme de son copain, le communicant avec lequel nous étions en train de dîner. Je me souviens du sourire de cette femme aussi. Je me souviens des explications de ma mère à qui je l𠆚i raconté : « Il n’y a rien de mal à ça, mon Camillou. Je suis au courant. La baise, c𠆞st notre liberté. » Je me souviens encore que, après une autre soirée, une main courante a été déposée. La jeune femme, à peine 20 ans, était endormie lorsqu’un garçon s’était glissé dans son lit. Elle s’était enfuie à Paris et avait prévenu ses parents. Des explications avaient suivi. La jeune femme a été répudiée, vilipendée par mon beau-père et ma mère, effarés par tant de vulgarité. Quant à moi, on m𠆚 expliqué ce qu’il fallait en comprendre : la fille avait exagéré.
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Je les ai si souvent vus faire. Je connais bien leur jeu. À Sanary, certains des parents et enfants s’embrassent sur la bouche. Mon beau-père chauffe les femmes de ses copains. Les copains draguent les nounous. Les jeunes sont offerts aux femmes plus âgées.

Je me souviens du clin d’œil que mon beau-père m’a adressé lorsque, petite, j’ai découvert que sous la table il caressait la jambe de la femme de son copain, le communicant avec lequel nous étions en train de dîner. Je me souviens du sourire de cette femme aussi. Je me souviens des explications de ma mère à qui je l’ai raconté : « Il n’y a rien de mal à ça, mon Camillou. Je suis au courant. La baise, c’est notre liberté. »

Je me souviens encore que, après une autre soirée, une main courante a été déposée. La jeune femme, à peine 20 ans, était endormie lorsqu’un garçon s’était glissé dans son lit. Elle s’était enfuie à Paris et avait prévenu ses parents. Des explications avaient suivi. La jeune femme a été répudiée, vilipendée par mon beau-père et ma mère, effarés par tant de vulgarité. Quant à moi, on m’a expliqué ce qu’il fallait en comprendre : la fille avait exagéré.

Mais avec mon frère, ça aussi c’est autorisé ?
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Le jour où ma grand- mère s'est suicidée, c'est moi que ma mère a voulu tuer. L'existence de ses enfants lui interdisait de disparaître. Nous étions le rappel de sa vie obligée. J'étais sa contrainte, son impossibilité.
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A moi, elle dit des mots qui incriminent : "Comment avez-vous pu ainsi me tromper ? Toi la première, Camille, ma fille, qui aurait dû m'avertir. J'ai vu combien vous l'aimiez, mon mec. J'ai tout de suite su que vous essayeriez de me le voler. C'est moi, la victime."
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J’ai eu tellement peur d’entrer dans cette pièce. J’ai eu tellement peur qu’elle soit réveillée, peur qu’elle soit défigurée, peur qu’elle refuse de m’entendre lui parler, peur de ne pas réussir à pleurer, peur qu’elle oublie que j’étais sa fille et qu’elle m’interdise de l’approcher. 
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Ma mère chante Julien Clerc et Alain Souchon. (...) Elle fond de délice à l'écoute de l'album de Joan Baez : Gracias a la vida que me ha dado tanto... " Quelle conne, quand même ! "
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Sur le grand tableau de Sanary s’organisaient les vacances d’une sacrée bande. La familia grande.
Le rituel a très vite été institué. Tous les étés : des parents hilares et des enfants fous de liberté.
En bon constitutionnaliste, mon beau-père organise le pouvoir. L’État de droit, les bonnes manières, les règles, comme un jeu.
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Ma petite enfance a été construite autour de ses retours de voyage. Chaque fois, épuisé, il nous maudissait. Il voyait tant de misère, tant de violence... Malnutrition Assassinats. Zones de guerre. L'existence de ses enfants riant trop fort, renonçant à manger de la viande ou nécessitant qu'on les accompagne à une activité quelconque mettait mon père dans des colères que je crains encore. Bernard hurlait. Il nous terrorisait, nous reprochait le malheur du monde.
P. 46
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Vous avez été victime d'un crime, Monsieur. J'ai écouté ce que vous m'avez raconté, votre affaire est très claire. J'ai cherché d'autres dossiers où dans le même contexte, aux mêmes âges et avec les mêmes faits, le beau-père a été largement condamné. Vous avez été victime d'inceste, Monsieur. Et qu'importe qu'il essaye de dire que vous n'avez pas tenté de résister. Qu'importe qu'il essaye de dire que vous étiez plus âgé. C'est toujours pareil, dans tous ces dossiers. A mon sens, votre beau-père est coupable et il devrait être en prison.
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Victor est mon jumeau. Il n'est pas mon double. Il n'est pas mon ami. Il n'est pas mon amoureux. Il est ton fils et je l'aime plus que tout. Victor n'est pas moi. C'est comme ça.
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Camille Kouchner
Je vais t’expliquer, à toi qui dis que nous sommes tes enfants. Quand un adolescent dit oui à celui qui l’élève, c’est de l’inceste. Il dit oui au moment de son désir naissant. Il dit oui parce qu’il a confiance en toi et en ton apprentissage à la con. Et la violence, ça consiste à en profiter, tu comprends ? Parce qu’en réalité, à ce moment-là, le jeune garçon ne saura pas dire non. (p. 168)
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«  Chacune ses larmes et ses ambiguïtés .Quand je pleurais , ma mère m’engueulait . Il fallait savoir respecter, tenir le choix pour un haut fait. Se désespérer , c’était renoncer à la liberté . Je n’en avais pas le droit. «  Camille, sois forte.
Pour moi, pour elle, ne souffre pas » ..
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Régulièrement, Victor me convoquait. Il voulait que je sache : son psy, ses cauchemars. Il me racontait ses rares discussions avec notre beau-père qui refusait de s'excuser, qui lui disait aller si mal qu'il pourrait se tuer. Il me rapportait ses suppliques pour lui imposer de tout cacher à ma mère et au reste de la familia grande.

P133.
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C'est vrai, maman, mon frère m'a dit: "Tais-toi", et, jusqu'à aujourd'hui, je me suis tue. Mais ce silence n'est pas le résultat de ma promesse. Contrairement à ce que tu peux croire, il n'y a aucun pacte, aucun secret juré. Mon silence est le fruit des croyances de l'enfant que j'étais. Mon silence est le résultat de ton effondrement et de la confiance qui manquait dans la maison, maman. Après le suicide de Paula.
Nous étions si petits et vous nous paraissiez si grands, si importants, si essentiels. Comment notre beau-père aurait-il pu désirer autre chose que notre bien ? Qui étais-je pour m'opposer à cela ? Qui se serait tué, cette fois ?
Ce sont les parents qui font taire les enfants. Pas les frères.
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Préférer rester dans le silence, c’est fuir, manquer de courage. Sans réseau, sans caméra, sans discours, on ne sauve personne ! Crier plus fort que les autres, ça n’est pas qu’égocentrique, c’est aussi extrêmement valeureux, très courageux. »
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Je vais t'expliquer, à toi qui dis que nous sommes tes enfants. Quand un adolescent dit oui à celui qui l'élève, c'est de l'inceste. Il dit oui au moment de son désir naissant. Il dit oui parce qu'il a confiance en toi et en ton apprentissage à la con. Et la violence, ça consiste à décider d'en profiter, tu comprends ? Parce qu'en réalité, à ce moment-là, le jeune garçon ne saura pas dire te dire non. Il aura trop envie de te faire plaisir et de tout découvrir, sûrement.

Je vais t'expliquer que, à force, ensuite, le jeune garçon va dire oui pour nier l'horreur de la situation. Ca va durer, et puis il va culpabiliser, se dire que c'est sa faute, qu'il l'a cherché. Ce sera ton triomphe, ta voie de sortie pour en réchapper.
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Elle ajoutait: "Il n'y a pas eu de violence. Ton frère n'a jamais été forcé. Mon mari n'a rien fait. C'est ton frère qui m'a trompée". P. 189
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Ma culpabilité est celle du consentement. Je suis coupable de ne pas avoir empêché mon beau-père, de ne pas avoir compris que l'inceste est interdit.
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Depuis la mort de Marie-France, je ne peux plus retourner dans les rues de mon passé parce que la perversité me les a arrachées. Comme elle m'avait enlevé Sanary, à jamais. Je suis interdite de passé. Quel chagrin d'être privée des souvenirs de son enfance, et des gens qu'on aimait.
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