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Citations de Carmen Posadas (79)


Carmen Posadas
"Oui, aujourd'hui tout le monde est génial, super cool et vraiment sympa", résume pour elle-même dona Christina en employant ces termes aussi débiles qu'étrangers à son vocabulaire habituel, mais elle estime que depuis que le monde existe, et tant que le Seigneur des Tremblements de terre en aura décidé ainsi, les passions humaines n'ont pas évolué et n'évolueront pas. " Ce sont les mêmes chiens, sauf qu'ils portent des colliers différents, voilà la seule vérité qui compte."
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La vie et ses mauvais tours laissent trop de cicatrices et, quand on en abuse, la chirurgie esthétique aussi.
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À une époque aussi exhibitionniste que la nôtre, où les gens se plaisent à révéler non seulement ce qui est vrai, mais bien souvent ce qui n'est jamais survenu, l'idée qu'on puisse vouloir préserver un grand secret jusqu'à son dernier souffle me séduit.
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La curiosité est un trésor divin, telle a toujours été ma devise. Je suis convaincu que, en vieillissant, cette qualité, car c'en est une, soyez-en sûre, est une assurance-vie. On est fini dès lors qu'on ne se pose plus de questions.
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Quand le présent t'échappe et te paraît grotesque, analyse le passé et cette impression se dissipera.
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Ce que tu dois comprendre, c'est que les gonzesses, les petites jeunes, elles sont devenus cinglées. Question sexe, tu obtiendras tout ce que tu veux, mais pour qu'elles acceptent de te rouler un patin, il faut quasiment que tu passes devant le curé. Je te dis qu'elles ont perdu la boule. Pour moi, c'est parce qu'elles sont toutes allées voir cette connerie de Pretty Woman; alors, depuis, un baiser sur la bouche, ça veut dire "je t'aime à la vie à la mort, amen", et il y a de quoi se flinguer.
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Pour vous dire les choses franchement, je n'ai jamais roulé sur l'or, mais le peu que j'ai, je préfère le gaspiller avec élégance.
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Préambule

Quand j’étais petite, pendant les longs et bien souvent ennuyeux cours d’histoire, mon livre sous les yeux, je m’amusais à feuilleter les pages qui n’avaient pas encore été abordées et ne m’arrêtais que sur les illustrations les plus attirantes. C’est ainsi que je découvris un portrait de Teresa Cabarrus et, en dessous, la légende suivante :

Espionne et aventurière espagnole qui mit fin à la Terreur sous la Révolution française. Condamnée à la guillotine, maîtresse d’assassins et de futurs empereurs, elle fut aussi marquise, révolutionnaire, princesse et mère de dix enfants.

Il était alors fréquent, du moins dans mon lycée, que les vacances arrivent sans que nous ayons terminé le programme. Cette année-là, nous n’avions pas eu le temps d’étudier la Révolution française. Nous le fîmes l’année suivante, mais, dans le manuel de sixième, il n’y avait pas de portrait de l’aventurière et espionne espagnole, que j’oubliai pendant des années, jusqu’au jour où un tableau de Goya me fit penser à elle. Les portraits de la plupart des personnalités liées à la Banque d’Espagne ont été conservés dans cette institution fondée sous Charles III. L’un de ses fondateurs était François Cabarrus. Lorsque je demandai des précisions sur ce gros monsieur peint par Goya, vêtu d’un pantalon court d’une étrange couleur mordorée, j’appris qu’il s’agissait du père de mon aventurière de la Révolution française.
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L'avantage des vieux, c'est de pouvoir feindre d'être sourds, une prérogative d'autant plus utile que nous le sommes en général.
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[...] la Vérité avec un grand "V" n'intéresse personne.
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En 1913, Olga Nikolaïevna fêta ses dix-huit printemps. Resplendissante, elle avait l'âge de commencer à sortir, de se mettre en avant, de tomber amoureuse. Ses sœurs avaient elles aussi grandi et gagné en beauté, et elles étaient devenues les plus jolies princesses d'Europe. Près d'un siècle plus tard, elles le sont toujours et nul ne pourra jamais leur dérober ce titre. La mort a au moins une prérogative : ses élus restent jeunes et beaux pour l'éternité.
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Et c'est bien ce qu'ils semblent être: la parfaite imitation d'un mariage réussi; elle est belle, il est beau, ils sont tous deux modérément infidèles, modérément malheureux et aussi modérément insomniaques. (p. 186)
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Leurs vies étaient comme deux lignes voyageant de conserve dans le Temps et qui ne se rejoindraient qu'à l'infini... ou peut-être plus tôt: les conventions sociales les réuniraient sûrement dans la même tombe, car telle est la fin inévitable de tout ménage bourgeois. (p.204)
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[...] s'il n'y a ni amour ni haine pour les maintenir vivants, les morts se transforment trop facilement en photos anonymes qui noircissent près de la cheminée du salon. (p.65)
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(...) algo parecido, se me occurre, al que experimenta un niňo que mantiene atrapadas un puňado de moscas gordas y azules en un frasco de vidrio. Estan ahi, son cinco o seis y el las mira a traves del cristal, las observa.
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Car il existe deux types de mensonges: ceux dont on tire personnellement parti et ceux destinés à plaire à autrui. ...Les uns comme les autres sont des actes de pure générosité. Cela n'a rien d'étonnant car, au bout du compte, la Vérité avec un grand "V" n'intéresse personne.
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Les mensonges nous révèlent bien des choses sur ceux qui les profèrent et finissent par les décrire plus justement que la réalité. Les mensonges parlent de désirs, de manques et, surtout, de "voeux non exaucés" de manière si éloquente qu'il me semble iumpossible de les ignorer sans dépouiller leur auteur d'une grande partie de son essence.
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Trente ans et quelques. Pendant deux longues décennies,
alors que sa soeur changeait de maris et d’initiales brodées,
Ágata avait changé de nutritionnistes et de psys. Bon, ce n’était
pas si terrible et il n’y avait pas de quoi en faire tout un plat.
Pour commencer, « nutritionniste » et « psy » sont peut- être
des termes très laids, mais qui ont leur utilité. Et puis, si sa
soeur avait une vie sentimentale jalonnée de succès, Ágata, elle,
avait réussi dans son travail. Pas dans la fonction que tous lui
connaissaient, car être professeur de langue et de littérature
dans une école privée n’est pas vraiment synonyme de triomphe
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La lettre était là, à côté d’autres plis que lui avait remis son
logeur en lui rappelant (sans ménagement) qu’elle lui devait
deux mois de loyer. Aucun examen prolongé n’était nécessaire
pour deviner qu’il ne s’agissait pas d’un relevé de banque ou
d’une publicité de vente par catalogue, de propagande électorale
ou de toute autre forme de correspondance non désirée.
C’était plutôt le genre d’enveloppe qu’on soupèse et qu’on
prend le temps d’admirer avant de l’ouvrir parce qu’elle est
écrite à la main, fait remonter des souvenirs d’une époque lointaine
où les lettres étaient personnelles, intéressantes et même
parfois, aïe, d’amour.
Ágata ne fit pourtant rien de tout cela. Elle n’en avait pas
besoin. Ces courbes appuyées et pleines de sous- entendus ; ces
voyelles ouvertes unies à des consonnes indécises en apparence,
mais qu’un graphologue aurait qualifiées de trompeuses ; ces
« i » exhibitionnistes avec des ronds à la place des points… bref,
ces informations sur la personnalité de l’expéditeur étaient on
ne peut plus claires pour qui savait les décrypter. Le problème,
c’est qu’Ágata était la seule à y être jamais parvenue.
Olivia Uriarte, avait- on écrit au dos. Depuis quand sa soeur
avait- elle renoncé à son exaspérante manie d’utiliser le nom de
son mari ? Qui sait ? Cela faisait si longtemps qu’elle n’avait
pas eu de ses nouvelles…
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Tiré des pages d’un livre célèbre
d’Agatha Christie, il a pour Olivia une signification secrète.
L’idée de s’inspirer de l’oeuvre d’un de ses auteurs favoris pour
orchestrer sa mort serait plus propre à sa soeur, l’intellectuelle
qui porte d’ailleurs (quel curieux hasard) le même prénom
que la reine du roman policier anglais. Drôle de coïncidence.
Mais Ágata aurait probablement choisi un texte plus ambitieux.
De Virginia Woolf, par exemple. « Ma chère soeur. Que
deviens- tu ? Ça fait si longtemps que je suis sans nouvelles de
toi », songe Olivia. Il est vrai qu’il s’est passé beaucoup de choses
dernièrement et que la vie ne lui a pas assez souri pour qu’elle
pense à Ágata. Olivia fouille dans son bureau, à la recherche
des invitations qu’elle finit par trouver là où elle les a laissées
la veille, dans le tiroir de droite. Elle prend la première, s’immobilise
quelques secondes pour répéter une fois encore ce
nom, Sparkling Cyanide, « Cyanure mousseux ».
Que la vie imite l’art ou la littérature n’est pas nouveau,
c’est même très fréquent. Pour que le plagiat soit bon, il faut
cependant le coup de pouce d’un habile directeur artistique.
« Autrement dit, tout dépend entièrement de moi », se dit Olivia,
un grand sourire aux lèvres.
Elle ouvre une enveloppe pour en extraire le carton et lit :
Olivia Uriarte a le plaisir de vous inviter… Elle s’interrompt. Sur
les pointillés qui suivent, elle n’a bien évidemment pas l’intention
d’écrire à sa mort et encore moins à son assassinat. Ce
serait absurde. Il est préférable d’avancer une autre raison.
Son divorce récent, par exemple. Oui, pourquoi pas ? De nos
jours, on fête presque autant les séparations que les mariages,
on convie ses amis à une grande fête ou à un week- end. C’est
le prétexte rêvé. Et qui sera invité ? Qui invite- t-on à un assassinat,
sinon précisément ceux qui ont le plus envie d’en commettre
un ? Sa soeur Ágata sera bien sûr de la partie et lèvera
sans doute les bras au ciel en recevant ce pli.
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