AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Cécile Pivot (314)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Lire !

Préambule : je suis allée religieusement à la librairie pour acheter ce livre écrit par un homme pour qui j’ai beaucoup d’admiration. Ce livre, il en a soigné la présentation, la libraire me l’a apporté délicatement enveloppé d’un film plastique, un livre pas encore prêt à livrer ses secrets, un livre qui sait se faire désirer !!!



Je l’ai déshabillé, ouvert, palpé, il fleurait bon le livre neuf, et pour ma plus grande joie, il était parsemé d’images. Le papier est doux au toucher, je le hume, je le serre contre moi… et je me hasarde à lire la quatrième de couverture… pas de doute, ce livre

m’appelle …



La première double page me laisse pensive : une grande image en noir et blanc que je me garderais bien de dévoiler pour ne pas saper la lecture d’autrui. puis une petite sentence, un sujet de méditation éternelle...



Je commence la lecture, elle me fait du bien, ce qui est certain, c’est que Bernard et Cécile prêchent une convertie, et j’espère qu’ils parviendront à ramener quelques brebis égarées dans les méandres de cette société de consommation qui nous conduit à nous perdre dans le monde de l’image et de l’image seule. Cécile insistera sur ce fait à la fin de cet ouvrage.



Que me reste-t-il de ma lecture à présent ? Le bonheur d’avoir prévu pour ce livre, une place de choix dans ma bibliothèque (à côté de « comme un roman » de Daniel Pennac), afin de le consulter de temps en temps et de faire en sorte qu’il ne tombe pas dans l’oubli.



Je garde en mémoire le respect des deux auteurs pour le livre, leur besoin quotidien d’un contact avec l’écriture , le bien être qu’ils éprouvent quand ils entrent dans une librairie, leur amour des mots, leur manière différente de s’adonner à la lecture, leur insatiable faim livresque.



Cet ouvrage m’a sans cesse ramenée à ma propre pratique de la lecture : mes rituels, ma façon de m’installer pour lire, le sort des livres avant et après lecture, mon rapport au dictionnaire, mes lectures de vacances, ma façon d’aborder un livre mais aussi les lecteurs : combien de fois ai-je eu envie de demander à un inconnu ce qu’il lisait dans le train… sans oser interrompre sa lecture... Bernard Pivot lui, l’a fait, mais bon, il s’appelle Bernard Pivot !!!



Ce que l’on perçoit de Cécile sa fille, c’est une religion pour la lecture, jamais découragée par un père qu’elle aurait pu juger envahissant et justifiant sa pratique par un besoin quotidien de sa « dose », elle était capable de se cacher pour lire, quelle passion formidable.



Cette pépite, je vais encore l’ouvrir, lire un chapitre, la poser, la reprendre… non je ne la libérerai pas comme cela m’arrive parfois.
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
Commenter  J’apprécie          13239
Mon acrobate

C’est bien la première fois qu’une quatrième de couverture me trompe à ce point. « Mais au fil des jours, la faim, le besoin de marcher, de sentir le soleil sur sa peau reviennent… Ainsi Izïa devient-elle une drôle de déménageuse… »



J’imaginais un roman léger et lumineux et il n’en est rien.



Izia et Étienne sont un couple uni, les heureux parents d’une petite fille sensible, joyeuse et pétillante. Zoé a huit ans quand un chauffard ivre la renverse sur le trottoir laissant ses parents dans un désespoir sans fin.



Izia sombre et demande à Étienne de partir, de la laisser seule avec sa souffrance. Après avoir touché le fond, Izia se relève tant bien que mal et se lance comme déménageuse auprès de familles endeuillées. Car pour elle, son chemin de croix c’est auprès des morts qu’elle veut le passer. Auprès de ceux qui souffrent, qui pleurent, qui ressentent le manque. Comme elle, qui voit en tout le souvenir de sa fille.

Pour s’aider, Izia embauche Samuel, un jeune qui ne fait pas dans le sentimentalisme. Ensemble, ils vont aller à la rencontre de ces gens tantôt maladroits, tantôt pressés, tantôt préoccupés après le passage de la faucheuse. S’imbriquent alors de petites histoires dans la grande. Autant de scènettes pour mettre un peu de côté le tragique, l’innommable.



Mon acrobate est un livre émouvant qui traite avec minutie et délicatesse du deuil, de l’amour qui ne s’éteint jamais malgré la peine immense. Qui nous amène à penser qu’en se tenant debout et en étant actif, qu’en laissant le temps faire son boulot, petit à petit, il fait moins froid.



Je ne l’ai pas connue suffisamment longtemps la petite acrobate, Zoé, mais cette môme a fait battre mon cœur tant sa personnalité à travers les souvenirs de ses parents est merveilleuse.



Il n’y a rien de pire que de perdre un enfant, Cécile Pivot a travers des mots et des personnages remplis de douceur et d’authenticité nous pose au bord de la lune, prêts à cueillir la première étoile filante.
Commenter  J’apprécie          1085
Les lettres d'Esther

Bonjour Hester, suite à votre annonce parue dans mon journal local je serais intéressé par votre atelier d'écriture. J'espère qu'il n'est pas trop tard et même si je prends le train en marche j'aimerais faire partie de votre atelier.

cordialement Jean Michel.

Vous vous dites quelle drôle d'idée cet atelier d'écriture épistolaire.

Je trouve cette idée magnifique, maintenant que nous avons les écrans, que nous envoyons courriels et sms, la lettre manuscrite semble désuète. Quel dommage, moi qui a commencé mon apprentissage avec de l'encre et le porte - plume sergent major je me dit que les générations futures ne sauront plus tenir un stylo. Quant au plaisir de recevoir une lettre, l'écriture, le style...

Cécile Pivot dans son roman " Les lettres d'Ester " m'a comblé de bonheur. On dit souvent que les livres ont le pouvoir de guérir certains maux, soigner les maux par les mots, je pense que l'écriture a aussi ce pouvoir.

Jeanne, Juliette, Jean, Nicolas et Samuel ne s'imaginaient pas tout ce que cet atelier allait leurs apporter. Ces personnages traînent un mal-être et grâce à Ester leurs échanges épistolaires vont adoucir leurs vies et ouvrir des portes jusqu'à là fermées.

J'ai aimé ce livre, pourquoi ? peut-être que ce roman fait un bien fou, que j'aurais pu faire partie de cet atelier, écrire des lettres à des inconnu(es), aider et être aidé, soulager et être soulagé pour finir par cet échange ne plus être des inconnu(es).

Merci Onee de m'avoir fait découvrir ce magnifique roman " Les lettres d'Ester" de Cécile Pivot.
Commenter  J’apprécie          858
Battements de coeur

Lui, c’est Paul. Du haut de son mètre 90, il aime les blondes, les rousses, plutôt plantureuses, aux formes généreuses, plutôt sexy voire vulgaires. Il n’aime pas s’attacher, n’a jamais vraiment été amoureux, il se lasse vite et se laisse quitter sans sourciller. Tout ce qu’il souhaite c’est une vie pépère sans problème.



Elle, c’est Anna. Petite, mince et chétive, réservée, intellectuelle, elle aime les livres, et dévore la passion à pleine dent. Elle n’a pas sa langue dans la poche et comme toute femme qui se respecte, elle pense tout haut et se complique la vie avec une multitude de détails.



Ces deux-là n’avaient rien en commun pour se plaire et pourtant la vie va en décider autrement.



Un premier roman qui conte une histoire d’amour avec ses hauts et ses bas, dans le désir frétillant des débuts, avec son lot de difficultés pour faire cohabiter adultes et enfants ensemble. Une histoire qui m’a rappelé Vivre ensemble d’Emilie Frèche avec un style néanmoins différent. Plus léger, plus simple. Peu d’émotions ressenties, pas de réel attachement. La narration est externe, ce qui m’a peut-être un peu dérangée. La quatrième de couverture est aussi un peu trompeuse. À la lire, je m’attendais à un portrait de personnages diamétralement différents, un portrait truculent qui aurait disséqué cette maxime des contraires qui s’attirent, mais rien de tout cela ici. C’est juste une histoire d’amour comme on en voit partout. Fluide, ordinaire mais pas transcendante.
Commenter  J’apprécie          8516
Les lettres d'Esther

Après le décès de son père écrivain, avec qui elle entretenait depuis des années une correspondance régulière malgré leur proximité géographique et leurs fréquentes rencontres, la libraire Esther décide d'organiser un atelier d'écriture épistolaire. Pendant quelques mois, un échange croisé de lettres va alors créer un espace de communication unique et privilégié entre la jeune femme, un couple submergé par une dépression post-partum, un adolescent rongé par la culpabilité de survivre à son frère mort d'un cancer, une veuve âgée percluse de solitude, et un homme d'affaires qui a perdu le sens de son existence : une expérience qui aura un retentissement significatif sur leur vie à tous.





A l’époque de l’immédiateté et de l’hyper-connectivité, cette histoire est une ode à la « slow-communication », une démonstration un rien nostalgique de ce qu’un lien épistolaire au long cours peut avoir d’unique et d’irremplaçable dans la relation entre les êtres : la décantation de nos actes et de nos sentiments au travers de leur mise en écriture, le temps de réflexion qu’autorise et exige l’échange des réponses, ainsi que l’intimité libératrice de ces moments exclusifs et privilégiés que prennent deux personnes l’une pour l’autre, n’ont en effet d’équivalents, ni dans les contacts présentiels, ni dans le jeu de ping-pong des messages numériques.





Ainsi, habituellement emportés par le torrent de leur vie, les cinq élèves d’Esther vont prendre le temps de laisser se déposer les alluvions du quotidien, de se révéler mutuellement avec sincérité et bienveillance, exposant leurs fragilités et leurs doutes à l’écoute et aux questions, dans une démarche aux effets quasi thérapeutiques, en tous les cas, réconfortants par la simple humanité de l’échange. Et c’est avec une émotion grandissante que l’écriture toute de douceur et de sensibilité de Cécile Pivot amène peu à peu ses personnages à surmonter leurs deuils et leurs peurs grâce aux liens de la communication, si joliment symbolisés à la fin du livre par l’émouvante et poétique cabine du téléphone du vent au Japon.





Constat chagrin de la croissante solitude des individus dans une société contemporaine paradoxalement hyper-communicante, ce roman épistolaire délicatement nostalgique vous fera regretter, vous aussi, la prévisible obsolescence des timbres et des boîtes aux lettres. Coup de coeur.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
Commenter  J’apprécie          8110
Les lettres d'Esther

Mon cher Pierigwenn,





Je t'écris cette lettre parce que j'ai lu récemment quelque chose de simple et de très doux, qui m'a fait beaucoup de bien. Te connaissant, je pense que ce roman épistolaire trouvera écho en toi aussi, c'est pourquoi je te l'envoie dans ce petit colis. Il s'agit de personnages qui ne se connaissent pas, mais qui vont correspondre dans le cadre d'un atelier d'écriture. Chacun s'y est inscrit pour des raisons différentes, que tu comprendras au fur et à mesure de leurs échanges manuscrits. Et comme c'est plus facile de se livrer à des inconnus, des liens se tissent entre les correspondants, qui les aident à guérir de leurs blessures respectives. Une histoire de résilience croisée très humaine, très belle. Et pas si idéaliste que ça finalement, pour qui a déjà vécu cette petite étincelle, par exemple sur Babelio.





La libraire à l'initiative de cette aventure, c'est Esther : Une libraire comme tu en connais peut-être, toi aussi. Esther, elle est un peu comme babélio : Elle provoque des rencontres autour des lettres, dans tous les sens que ce mot peut receler. Amoureuse autant du pouvoir libérateur des mots délivrés, que des bienfaits apaisants des mots reçus, elle décide d'ouvrir cet atelier d'écriture. Elle demande aux six inscrits de choisir deux correspondants parmi eux. Leur mission consistera à s'écrire des lettres par voie postale, en lui en envoyant un double à chaque fois pour qu'elle fasse progresser chaque personnage dans sa manière de s'exprimer. Pour pimenter tout cela, elle donne parfois des thèmes ou des exercices à glisser dans ces correspondances : dialogue, monologue intérieur, projection dans dix ans, etc… Toi qui aimes écrire, je te sens déjà séduit par l'idée !

Son but est de sortir de l'isolement par l'échange et le dialogue. Mais il est aussi de réintroduire le plaisir dans l'attente, la sagesse dans le temps de réponse sans précipitation, délaissant le feu de l'action pour la méditation du propos, et des attentes d'autrui. S'exprimer, mais être à l'écoute aussi, pour pouvoir répondre et poursuivre, encourager l'échange.





Par cet éloge de la lenteur, elle cherche à savourer et propager le plaisir du mot juste, à l'inculquer à ses « élèves ». Parce que ce sont les mots qui nous sauvent de la solitude - et la solitude, c'est ce que tous ressentent, sans en être conscients au départ. Tous ces mots qu'on veut désespérément entendre, ou ceux que l'on n'a pas prononcés, ceux qui ne veulent pas sortir, ou ceux que l'on retient… Tous ces mots nous enferment dans notre douleur et nous isolent. Ceux-là, il est parfois plus facile de les écrire. Et souvent plus encore à des inconnus, dont le jugement nous importe peu, ou moins - au départ.

Mais des mots mal choisis, interjetés à la va vite dans une conversation, un SMS, ou même un e-mail, des mots répondus sans prendre le temps de vraiment écouter ni s'imprégner du message, ou encore sans prendre la peine de se demander comment nos propres mots vont être reçus et interprétés, peuvent faire des ravages.

C'est ce qui est arrivé à une bonne partie des candidats, dont les diverses raisons de s'inscrire trouvent toutes leurs racines dans l'un ou plusieurs des maux énoncés. Pour chaque personnage, y compris Esther, cet atelier constituera une thérapie de mots contre la douleur de ces maux.





Mais je ne t'en dis pas plus sur les personnages, je te laisse plutôt me dire ce que toi tu as pensé de leurs histoires, si elles t'ont touché autant que moi.

Car même s'il faut avouer que nos échanges par mail ne sont pas un modèle d'éloge de la lenteur, ils n'en sont pas moins un moment privilégié, et j'y ai retrouvé des similitudes touchantes.





J'espère que ce livre te plaira, j'ai vraiment hâte de lire ce que tu penses de ce moment d'échanges.





Je t'embrasse,

Onee.







XXXXXXXXXXX [Deux semaines plus tard :] XXXXXXXXXXXXX





AVIS DE PASSAGE : Pierigwenn vous a adressé une lettre ; le facteur n'ayant pu accéder à la boîte aux lettre qui débordait de commandes de livres, vous pouvez venir la chercher à cette adresse :


Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          6329
Les lettres d'Esther

Ah! Comme je suis heureuse de commencer l'année avec ce livre lumineux, chaleureux! Un rayon de soleil caressant , un éclat émouvant dans le gris terne de l'hiver...



Vous regrettez comme moi que les échanges épistolaires se fassent rares? Vous aimez les personnages dont l'être profond se devine et s'affirme, au fil de leurs confidences écrites? Vous recherchez l'émotion, le partage ? Alors, ce roman est pour vous. A travers un atelier d'écriture proposé par Esther, une libraire lilloise, un groupe de cinq personnes vont s'écrire, chacune choisissant deux correspondant(e)s.



Les lettres s'entrecroisent, accompagnées de récits à la troisième personne, décrivant les pensées ou les actions des différents membres du projet. Les portraits se font de plus en plus précis, du jeune Samuel , perdu, peinant à faire le deuil de son frère, à Jeanne, vieillissante et solitaire, malgré son dynamisme. Il y a aussi un couple à la dérive, Nicolas et Juliette, cette dernière souffrant d'une sévère dépression post-partum. Et Jean, homme d'affaires désabusé. Enfin, évidemment Esther, à l'origine de l'atelier, à qui son père manque tant.



Je disais que ce roman était lumineux. Pourtant, il aborde des sujets graves: la mort, la solitude, le manque. Mais il le fait avec délicatesse, humanité. Avec espoir aussi, sans aucune mièvrerie. On ressent une telle tendresse pour ces personnages, tous en recherche de quelque chose, un amour, une affection, un sens à leur vie. On aime entrer dans leur intimité, se dévoilant petit à petit, ainsi que leurs failles, leurs contradictions, qui sont aussi les nôtres. Chacun a son style, ses tics d'écriture. C'est également l'intérêt et la richesse de cette oeuvre.



Une bien jolie idée que développe ici Cécile Pivot! Le personnage qui m'a le plus touchée est Samuel, bloqué par la disparition de son frère, qui, longtemps malade, l'a occulté auprès de ses parents. Maintenant, il se sent vide, sans but. Les lettres vont l'aider à se libérer, et au Japon, le téléphone du vent ( quel beau symbole!) , qui relie les vivants aux morts, va lui permettre de s'ouvrir à l'avenir...



A lire, pour se relier aux autres, laisser s'épanouir l'émotion, renouer avec l'échange écrit, si précieux et différent de l'oral, les lettres que l'on avait tant de joie et d'impatience à découvrir, au creux de l'enveloppe...
Commenter  J’apprécie          596
Battements de coeur

«  Et peut - être que notre enfance , quels que soient nos succès ultérieurs , finit toujours par nous rattraper , une enfance prise dans une sorte de brouillard froid et impénétrable —-une énigme non résolue . »———

« A force d'être trituré , malaxé, malmené , palpé, leur amour devient un monstre sous la lentille grossissante, une forme inconsistante et floue qu'elle ne reconnaît plus ... »



Deux extraits significatifs de ce roman sincère et émouvant à l'écriture limpide : Paul et Anna, qui n'ont rien en commun——elle aime la ville, lui la nature, il en a fait son métier—-elle est éditrice, lit beaucoup, beaucoup—-lui s'endort tôt, elle se couche tard—-, se séduisent , s'embrasent , s'aiment d'un amour fou, fulgurant , fort, passionné, exalté , parfait , dense, qui paraît intangible.....



Cécile Pivot décortique avec un talent fou la psychologie des personnages.

Elle décrit le mécanisme de la rencontre de ces deux solitaires, naissance de leur passion, fusion de leurs corps, désir ardent, passage inexorable du temps, silences assourdissants , espoirs déçus, récriminations , questions , souffrance non dite, douleur instillant son poison lent, panique intérieure qui grignote , «  lumineuse mélancolie » jusqu'à la rupture....



Anna semble une femme forte, déterminée , avec ses failles, pourtant , la conviction farouche de ne pas avoir été aimée par ses parents : une enfance fantomatique, blessure d'enfance insondable.



Blessure personnelle aussi : la culpabilité écrasante d'avoir donné naissance à Hugo , enfant si différent , si sensible , si proche d'elle , et son aîné Gabriel si fort.....



Toutes ces étapes sont minutieusement décrites, difficulté d'aimer, différences, manque, absences, colères non avouées, fuite, oubli, états d'âme, chaos , distance , silence de deux solitudes....



C'est le constat amer, universel, d'une fragilité, d'une pérennité impossible, désespérante même si cet amour solide, paraît éternel....



Un roman très juste écrit d'une façon précise ,limpide, ciselée et subtile, finement, doté d' une analyse pointilliste des battements du coeur .....



Un roman de femme ?

«  Brusquement , le coeur de Paul bat très fort dans ses oreilles . Ses battements furieux et réguliers résonnent dans tout son corps ——-

«  Elle espère que lui aussi , quelque part , lui a demandé pardon ... »

Cécile Pivot est la fille du grand Bernard Pivot. C'est un premier roman.



Je vais lire ses deux autres ouvrages qui ne sont pas des romans «  Comme d’habitude » et  «  Lire »celui - ci écrit avec son père.
Commenter  J’apprécie          586
Les lettres d'Esther

Esther a décidé de mettre en place un atelier « d’écriture épistolaire » et passe une annonce dans deux journaux. On va ainsi faire la connaissance de Jeanne, veuve qui vivant dans sa maison avec des animaux qu’elle sauve de la maltraitance, de Samuel adolescent en crise qui a abandonné l’école à la suite du décès de son frère des suites d’un cancer, laissant la famille exsangue, aucun n’arrivant à se refaire une place dans la famille.



On rencontre aussi Jean, DRH richissime, qui fait des restructuration licenciements à la pelle sans état d’âme, toujours d’un avion à l’autre, qui collectionne les Rolex, les voitures de luxe… ou encore un couple à la dérive Nicolas cuisinier (2 étoiles) et Juliette, boulangère-pâtissière, engluée dans une dépression du post-partum, (à différencier du baby blues) et qui rejette son bébé…



Il y a quelques consignes : une première réunion, avec l’obligation de répondre à une question : « contre quoi vous rebellez-vous ? » et ensuite choisir deux personnes avec lesquelles échanger les lettres ainsi qu’un double à envoyer à Esther…



Chacun s’inscrit avec une idée derrière la tête, fuir la solitude, donner une chance à son couple, un sens à vie, surmonter un deuil et on va voir les personnages évoluer au fil des lettres échangées.



Esther est libraire et ne se prend jamais pour une « psy », tout au long de l’atelier dont elle fixe une limite dans le temps. Elle a longtemps entretenu une correspondance avec son père qui est décédé quelques temps auparavant.



J’ai été frappée par la sincérité avec laquelle ils se sont tous prêtés au jeu, et leur évolution au cours des échanges de lettres. On ne dira jamais assez les vertus thérapeutiques de l’écriture pour mettre des mots, sur les émotions, les chagrins réprimés…



J’ai beaucoup apprécié la manière dont l’auteure parle de la dépression du post-partum, à travers les lettres de Juliette, la culpabilité, la honte, la détresse, tout est évoqué sans tabou, simplement, au plus près du ressenti. Mais, il faut le reconnaître, tous les thèmes sont abordés avec bienveillance dans ce livre et chacun de nous peut y trouver des éléments qui peuvent lui apporter du réconfort dans la vie actuelle si difficile.



Je trouve également, très intéressante l’idée de rédiger des lettres à l’heure du courriel, du smartphone, de l’ordinateur, du tous connectés, du faire dans l’urgence, l’immédiateté, sans prendre le temps de la réflexion. Il y a des choses qui s’expriment différemment à l’oral et à l’écrit, en plus du temps pendant lequel on attend, on espère une réponse. Merci facteur…



Ce roman, tiré d’une expérience vraie, m’a beaucoup plu, par son côté sincère, dénué de jugements et la façon dont les lettres sont présentées. Il aurait pu être trop bisounours mais Cécile Pivot a très bien su traiter son sujet. Après la lecture éprouvante que fut pour moi « Les démons » de Simon Liberati, ce livre a été une bouffée d’oxygène.



Un grand merci à NetGalley et aux éditions Calmann-Lévy qui m’ont permis de découvrir ce livre et son auteure dont j’aurai plaisir à retrouver la plume.



#LeslettresdEsther #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
Commenter  J’apprécie          530
Battements de coeur

Comme nous sommes un jour spécial, pour rappel, celui de la Saint Valentin pour tous ceux qui vivent totalement à l'écart du monde, on avait envie d'avancer exceptionnellement notre vendredi lecture pour vous parler d'un des plus beaux romans d'amour qu'on a pu lire ces derniers mois.

Il s'agit de "Battements de coeur" de Cécile Pivot, qui a bien su faire battre le notre, et alors même que le livre- contrairement à ce que le quatrième de couverture pourrait laisser malheureusement entendre- 'n'a rien d'un roman de la gare du style collection "Arlequin".



Mademoiselle Pivot est évidemment connue pour être la fille du grand Bernard, avec qui elle a récémment publié Lire ! (Flammarion), dialogues à batons rompus sur leur passion des romans. Elle a aussi été l'a uteur de "comme d'habitude",

récit personnel où elle racontait son combat intime contre les tabous et les préjugés, en tant que mère d'un enfant autiste.



Bernard Pivot était visiblement très fier, comme il l'a dit un jour sur twitter où il est très présent, du premier vrai roman de sa fille Cécile et il avait de quoi tant ce décryptage de la vie à deux sonne juste de bout en bout et échappe toujours au sentimentalisme dégoulinant de ce genre de prose .



Construit autour d’une petite cinquantaine de chapitres très courts, "Battements de coeur " est le récit au scalpel de la vie à deux, récit juste et vibrant d'émotions d'un amour, celui de Paul et Anna, malgré leurs dissemblances évidentes.



On y suit ainsi la naissance d'une passion folle et incontrolable à l'éloignement de celle ci pour laisser place à l’affection , puis aux premiers vrais signes de l'usure du couple.



Le thème de la vie à deux est central, mais donne aussi la lattitude pour parler d'autres choses, que l'on sait très personnelles à l'auteur, comme son rapport à la littérature- Anna est éditrice- ou sa difficulté à éléver un enfant autiste, qui résonne forcément avec son précédent ouvrage.



" Sa culpabilité d'avoir donné vie à un enfant autiste est un gouffre sans fond, un monstre aux multiples visages, qui se manifeste à tout propos.Anna a fini par s'habituer. Et même elle s'y complait, avec un plaisir masochiste."



Un premier roman très réussi autour de la chronique d’un amour entre deux êtres différents et complémentaires et une superbe analyse du couple dans son évolution inéluctable.



"Battements de cœur" est un livre intelligent, extrêmement juste et pertinent, un premier roman particulièrement réussi que je vous invite vivement à découvrir.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          532
Lire !

Destiné à tous les amoureux de la lecture et de la littérature sous toutes ses formes, "Lire !" est un livre délicieux que j'ai dévoré avec gourmandise (gloutonnerie ?) et que j'ai adoré !



Je me suis régalée de la qualité de l'objet en lui-même, de la beauté des illustrations comme de l'intelligence des textes. J'ai aimé comparer nos rituels de lecture, nos choix communs ou dissemblables, j'ai retrouvé avec un peu de nostalgie quelques beaux souvenirs des grandes heures d'"Apostrophes" et de "Bouillon de Culture", j'ai apprécié, chez Bernard comme chez Cécile, l'élégance de l'écriture, la pertinence des propos et la simplicité du ton.



Et j'ai aimé, par dessus tout, cet éloge vibrant, enthousiaste, amoureux, de la lecture, de cette addiction puissante et douce qui nous réunit, nous les lecteurs, sur Babelio comme ailleurs...



Un livre à lire, à relire et à avoir chez soi pour y picorer, au hasard des pages, quelques graines de pur bonheur !
Commenter  J’apprécie          500
Les lettres d'Esther

Esther passe une petite annonce pour trouver des élèves. Chaque aspirant-épistolier doit correspondre avec deux personnes de l’atelier, Esther se plie aussi au jeu.

Lors de leur première, et unique rencontre, elle leur propose en guise d’exercice de répondre à la question : « Contre quoi vous défendez-vous ». Ensuite les premières lettres peuvent partir et chacun peut se dévoiler, un peu, beaucoup, ou pas du tout, en fonction de son correspondant.

Comment construire une histoire avec six personnes qui s’écrivent, sans répéter les mêmes choses, sans oublier des éléments essentiels ? Cécile Pivot y parvient fort bien. Je n’ai jamais été perdue, je n’ai jamais eu envie de sauter des pages pour en savoir plus sur un des personnages.

J’ai adoré les personnages, l’écriture et le thème : écriture et lien social.

Ce roman est un coup de cœur. Je le recommande chaudement.


Lien : https://dequoilire.com/les-l..
Commenter  J’apprécie          480
Lire !

Lire !

Quelle magnifique exclamation !

Un petit mot et un signe de ponctuation.

C'est peu, mais c'est beaucoup.

Surtout pour la droguée de lecture que je suis.

Quand je vois "Lire !", je vois tellement de choses : la pile qui monte dangereusement sur ma table de chevet, le livre que j'ai toujours dans mon sac, les multiples bouts de papiers sur lesquels je note mes envies de lecture, ma librairie dans laquelle j'adore flâner... et puis je me vois en train de lire, dans mon lit, allongée sur mon canapé, dans le métro, dans la rue en marchant, presque partout.

Alors, que penser d'un livre dont le titre est précisément "Lire !" ?

Il ne peut que me faire rêver !

Surtout s'il est écrit par Bernard Pivot. Et encore plus si sa fille s'est associée à lui.

Je suis intriguée, ma curiosité est éveillée, et mon envie de découvrir bouillonne.

Et là, coïncidence, miracle de la vie, ô bonheur : une personne bien intentionnée m'offre ce livre !

Je n'ai plus qu'à me plonger dedans et le dévorer.

Parce que ce livre ce dévore.

Il se lit en un rien de temps.

Verdict : je me suis régalée.

Je me suis délectée de ces textes et de ces illustrations.

J'ai trouvé dans ces pages tellement de moi-même, tellement de similitudes avec mes pensées, mes comportements, surtout lorsque Cécile s'exprime.

Quand elle décrit ainsi sa visite dans une librairie "J'ai ce problème avec les livres : il me faut en reposer trois avant de passer à la caisse, alors que j'en ai encore six dans les bras et douze qui m'attendent sur ma table de chevet.", c'est de moi qu'elle parle !

Quand elle avoue refuser parfois une invitation à dîner, inventant pour cela une quelconque excuse, parce qu'elle préfère ce soir-là rester chez elle pour lire, c'est encore de moi qu'elle parle !

Le père et la fille interviennent à tour de rôle, et dressent un tableau assez complet des lecteurs et de la lecture.

C'est tantôt drôle et léger, tantôt plus sérieux, toujours pertinent.

L'alternance des points de vue est très plaisante. Au-delà des différences de personnalités, le lecteur professionnel et la lectrice amatrice proposent des réflexions qui s'enrichissent mutuellement.

J'ai vraiment apprécié ce discours à deux voix, ce ping-pong intellectuel entre le père et la fille.

Merci à celle qui m'a offert ce livre réjouissant, et merci à Bernard pivot qui a consacré tant d'années professionnelles à la lecture, à lire jusqu'à plus soif, pour notre plaisir à nous, lecteurs, qui avons tant appris de lui.

Lire ! C'est un cri, un cri de joie, un cri de bonheur, un cri de volupté, c'est un cri magnifique.

Lire ! Lire ! Lire !

Encore et toujours.

Un joli cadeau à se faire ou à offrir !

PS : pour le plaisir, l'une des photos du livre. Il s'agit de la célèbre photo de la bibliothèque Holland House à Londres en 1940, après un bombardement. Le flegme de nos amis britanniques dans toute sa splendeur !

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/4/4d/Holland_House_library_after_an_air_raid.jpg/800px-Holland_House_library_after_an_air_raid.jpg

Commenter  J’apprécie          476
Les lettres d'Esther

A quarante-deux ans, Esther Urbain fait le pari de créer un atelier d’écriture épistolaire en mémoire de son défunt père. Libraire à Lille, elle organise une rencontre avec les cinq personnes inscrites sur Paris. De là, Esther propose à chacun des participants d’écrire à deux des correspondants de leur choix en répondant à cette question » Contre quoi vous défendez-vous ? «



Des personnages diamétralement opposés vont mettre des mots sur leurs maux avec plus ou moins de difficulté et de pudeur. Chacun avec son propre parcours de vie, ses douleurs et ses interrogations, va s’ouvrir à l’autre. On dit qu’il est souvent plus aisé de se confier à un inconnu car on ne craint pas sa réaction puisque absence d’implication émotionnelle. Ces hommes et ces femmes, blessés par la vie, vont réapprendre à communiquer. Très rapidement, le souhait d’apprendre à écrire passe au second plan et Esther réalise qu’ils ont chacun besoin d’exorciser leurs peines et leurs doutes. Au jeu des confidences, celle-ci ne sera pas en reste…



C’est un roman riche de bienveillance et de résilience que nous propose Cécile Pivot dans » Les Lettres d’Esther « publié aux éditions Calmann Lévy en 2020. Il met en exergue le pouvoir salvateur des mots. Le lecteur ne peut que se prendre d’affection pour ces personnages, écorchés par la vie. Cette lecture est une réelle bouffée de bonheur ! On retrouve dans ce roman la nostalgie de la vraie correspondance, des amoureux du papier à lettre et de l’écriture, reléguée inexorablement loin derrière les échanges instantanés.
Lien : https://missbook85.wordpress..
Commenter  J’apprécie          460
Battements de coeur



Un homme. Une femme. Chacun s’était promis de ne plus s’engager, de vivre des relations sans lendemain. Ils tombent cependant amoureux, au premier regard.

Cécile Pivot raconte la passion qui bouscule le quotidien, la famille recomposée, l’achat de la maison. Et puis ce petit grain de sable qui fait tout dérailler lorsque Anna se persuade que leur amour se transforme en banalité parce que Paul la regarde moins ou n’a plus les mêmes attentions pour elle. Est-ce un motif suffisant pour faire voler son couple en éclats ? Ou serait-ce plutôt lié à un traumatisme remontant à l’enfance ?



Ce sont les battements de cœur, ceux d’une femme indépendante. Ce cœur qui bat la chamade puis se brise lorsque Anna commence à douter puis s’enferre dans les non-dits qui mènent jusqu’au point de non retour. Cécile Pivot met en mots tous ces moments avec réalisme et sincérité et nous offre un roman plein d’émotions.





Commenter  J’apprécie          450
Les lettres d'Esther



Dans son dernier roman, Les lettres d'Esther, Cécile, la fille de Bernard PIVOT veut nous montrer à quel point l'écriture peut reconstruire l'être humain quand il sait s'en saisir.



Esther, l'héroïne-libraire du Nord de la France, et maintenant orpheline, a entretenu pendant des années une correspondance sous forme de lettres avec son père, et ce malgré leur proximité géographique et leurs rencontres régulières. Alors, lui vient l'envie de lancer un atelier d'écriture épistolaire de par la France.



C'est ainsi que pendant quelques mois, des échanges croisés de lettres vont mettre à jour un espace de communication étonnant entre cinq personnages qui n'ont, à priori, rien en commun et qui n'auraient jamais dû créer de liens entre eux.



Je ne dévoilerai pas les profils et personnalités retenues pour cette histoire, car les découvrir au fil du récit fait partie indéniablement du plaisir de lire « Les lettres d'Esther ». Et celles et ceux qui me suivent savent que j'aime dévoiler un minimum d'informations textuelles sur les livres dont je parle après lecture.



De nos jours, les occasions d'écrire vraiment à quelqu'un sont devenues rarissimes. Entretenir une correspondance écrite (avec du vrai papier, enveloppe, timbre !) n'est plus d'actualité, c'est « has been » diraient certains. Et pas que des jeunes…



« Il faut être un peu tordue pour organiser un truc pareil, non ? » a-t-on d'ailleurs dit à Esther.



Mais les cinq « élèves » d'Esther, lourdement bousculés par les vicissitudes de leurs vies, secoués par des vents violents depuis plus ou moins longtemps, vont accepter de poser leurs sacs pleins de (gros) cailloux et de répondre aux propositions d'écriture de la libraire. Sachant qu'en plus d'offrir la possibilité de se confier, l'anonymat protègera celui qui se donne à lire.



C'est ainsi que l'écriture leur permettra de se révéler aux autres, puis à soi, de ne plus être enfermé(e) dans leur détresse et enfin de s'ouvrir à un nouveau projet de vie, ou à un changement positif d'attitude.



Ce qu'on aime par-dessus tout dans ce type de récit c'est que chacun, chacune se dévoile petit à petit ; les lettres permettent la révélation au lecteur/trice des petits mystères sur ces vies personnelles désastreuses, de ces drames familiaux bloquant les processus de vie. Jusqu'à ce qu'une mystérieuse alchimie d'écoute et de compréhension, que seule l'écriture peut rendre efficiente, opère, parce que la création est plus puissante que le ressentiment, plus forte que la peine.



Mais aussi parce que nous usons à l'écrit d'autres expressions qu'à l'oral, que nos maux, nos ressentis, nos expressions sont alors soupesées, pesés, léchés, analysés, mis à distance, bref vus sous un autre jour.



« Le temps prend son temps », la lettre voyage jusqu'à l'autre, l'esprit murit, les questions poursuivent le travail d'écriture et l'envoi :

« Quand arrivera-t-elle ? »,

« Ai-je réussi à poser mes sentiments avec justesse ? »,

« Mes mots étaient-ils bien choisis ? »,

« Comment réagira-t-il/elle ? »,

etc…



Comme Esther l'exprime dans le récit, celle-ci aurait tout aussi bien pu baptiser son atelier : « éloge de la patience et de la lenteur », car là réside un autre des effets positifs de l'écriture partagée, une nouvelle temporalité.



Comme dans la philosophie-slow, l'équilibre se rétablit enfin dans la course effrénée contre le temps, dans la fuite de ce tempo du malheur. Quelle découverte que de se poser devant une feuille et écrire à quelqu'un qui vous lira ; sous le regard passionné et distancé d'une spécialiste des mots !

Loin des mots jetés sans soin dans une conversation, un SMS, un email, ses idées posées délicatement sur le papier nous rappellent que « Les mots sont des fenêtres ou des murs ».



Alors, si l'écriture épistolaire n'est pas une thérapie, elle se révèlera quand même fortement thérapeutique.

Dans ce joli roman, les échanges sont si bienveillants, les propositions d'écriture d'Esther si pleines d'intelligence et de possibilités que le champ des possibles devient immense et qu'on a envie, nous aussi, de se saisir des propositions d'écriture.



Ainsi, cette histoire très agréable à lire en mettant en lumière le processus de réparation explique qu'il est salutaire de vivre malgré les obstacles parsemant nos chemins d'existence.

Poser des mots simples sur les maux, deuil, dépression, remise en question, solitude… autant de thèmes universels que Cécile Pivot sait toucher de sa délicate plume pour nous parler d'un monde où la combativité, la dignité et l'amour des autres balayeraient tout sur leur passage.




Lien : http://justelire.fr/les-lett..
Commenter  J’apprécie          440
Lire !

"Offrir un livre est selon moi l'une des plus belles preuves d'amitié ou d'amour que l'on puisse donner à quelqu'un. Il trace un fil conducteur entre deux êtres, chargé de souvenirs, d'émotions et de futures causeries sur ce thème : "Tu me diras ce que tu en as pensé. "

( Cécile Pivot / "Offrir des livres" / p. 159)



Un très beau livre acquis à sa parution, début 2018, lu par intermittences, selon l'humeur et la curiosité vis à vis de telle ou telle thématique .Cet ouvrage est divisé en différents sujets , accompagnés des ressentis de Bernard Pivot et de sa fille, Cécile... qui font dialogue; un échange de ressentis très différents, tant dans leurs façons de pratiquer la lecture,

leurs raisons d'aimer les livres, leurs rituels, leurs manies, leurs préférences littéraires; j'avoue m 'être sentie plus en phase avec Cécile Pivot...



- Lectures d'enfance

-Ouvrir les dictionnaires

-Choisir un livre

- Entrer dans les librairies

- Notre préférence pour le roman

-Lire, c'est s'isoler

- Ce que l'on sacrifie pour lire

- Lire donne-t-il envie d'écrire ?

- Ranger ses livres

-Offrir des livres

-Abandonner un livre

- Relire, etc.



Un ouvrage enrichi de splendides illustrations: peintures , photographies, dessins...

Découvert en plus de références littéraires supplémentaires à lire, des

artistes -photographes [Ferdinando Scianna, Isolde Ohlbaum, André Zucca,

Nicolas Tikhomiroff, Inge Morath, Pierre Michaud, philip Gendreau, etc]

et peintres, illustrateurs [ Jonathan Wolstenholme, Miles Hyman...]



Un très bon moment de lecture avec deux passionnés ,deux accrocs des livres , ce qui ne pouvait que m'enthousiasmer, sans réserve !



"Lire, un privilège--Cécile Pivot

Je suis le Petit Poucet qui pose des livres sur sa route pour (re)trouver son chemin. (...) Lire donne le goût des autres, attise la curiosité, attache à l'existence et aux hommes." (p. 19)



Un livre idéal à offrir, à partager en ces fêtes de fin d'année !



@Françoise Boucard-Décembre 2019
Commenter  J’apprécie          442
Le papotin

On dit souvent que l’art est une vision, une idée du monde, qu’il est capable de créer sa propre réalité.

C’est ce que nous montre ce livre : une présence que nous ne regardons pas.

C’est ce que j’ai trouvé dans cet ouvrage.

A la fois un témoignage du travail accompli, une démonstration du fait, s’il en fallait, que nous pouvons tous vivre ensemble, que nous avons besoin les uns des autres.

Les apprentis journalistes font preuve de professionnalisme, ils sont incisifs, parfois curieux. Les poèmes sont touchants de simplicité et de sincérité.

J’aime l’idée de laisser sa trace dans l’histoire : ce livre est une trace de ces hommes et ces femmes pour qui exister intégré dans la société n’a pas été donné d’avance.

C’est un exemple de générosité et de courage.

Un très beau projet dont l’accomplissement a été pour moi très agréable à lire.
Commenter  J’apprécie          431
Mon acrobate

Perdre un enfant est sûrement la chose la plus terrible qui puisse arriver à un parent.

Izia lutte depuis des mois contre le chagrin qui la dévore de l’intérieur depuis l’accident qui lui a enlevé Zoé, 8 ans et a brisé le couple uni qu’elle formait avec Etienne.

Et puis, peu à peu, la tristesse qui l’écrasait comme une pierre va s’alléger, au point qu’elle va de nouveau se remettre à manger, à sortir et elle va avoir envie de reprendre une activité professionnelle.

Le métier qu’elle va se créer est original : aider les personnes à vider des maisons ou appartements après un deuil, chose qu’elle refuse pourtant de faire avec les affaires de sa fille.

Elle va ainsi reprendre doucement goût à la vie, heure après heure, jour après jour, semaine après semaine.

J’ai été très touchée par Izia, par sa douleur immense, par son refus d’oublier sa fille et par sa lente remontée vers le monde des vivants.

Malgré un sujet extrêmement difficile, le roman est lumineux, tant l’amour qu’Izia porte à sa fille est vivant, on a l'impression de voir cette petite fille toute de orange vêtue virevolter devant nous, on la voit se concentrer pour dessiner, parler de philosophie avec ses peluches, faire des cabrioles sur le bord du trottoir…

Un roman puissant qui nous parle d’amour, de la possibilité de survivre à un tel drame et des souvenirs qu’on garde de ceux qu’on aime.

Commenter  J’apprécie          403
Mon acrobate

Jusqu’à ce qu’elle fasse la connaissance d’Étienne, l’amour tenait une place infime dans la vie d’Izia. La mort de Zoé leur enfant, son acrobate, fauchée par une voiture a occasionné des défaites dans leurs vies, il y a un avant et un après. Leurs douleurs respectives sont deux terres brûlées rongées par les flammes, éloignées l’une de l’autre. Étienne se réfugie dans une ancienne bergerie dans l’arrière-pays provençal, il veille sur Izia à distance et espère son retour. Izia n’habite plus ce monde, elle est à l’arrêt, c’est l’état qui lui convient le mieux. Elle se tient en retrait, se dérobe au présent et au futur.



Une émotion rare se dégage de ce magnifique roman. Personne ne peut imaginer la déflagration que représente la mort de son enfant. Avec des mots simples et tout en pudeur et délicatesse Cécile Pivot nous fait entrer dans le cœur briser d’une maman. La pitié, la curiosité, la gêne des voisins. Tout lui rappelle Zoé. La solution est peut-être dans le choix d’un travail physique pour que la fatigue soit plus forte et que le sommeil l’emporte.

Il n’y a rien de larmoyant dans ce récit, un roman sur la reconstruction, sur le retour à la vie, une belle histoire d’amour.

Commenter  J’apprécie          401




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Cécile Pivot (951)Voir plus

Quiz Voir plus

Des définitions pour des noms d'écrivain-e-s

Une question que l'on ne se pose pas avec le pélican et le héron.

Hervé
Maercel
Michel
Georges

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thèmes : définitions , écrivain , humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}