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Critiques de Chimamanda Ngozi Adichie (1154)
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Americanah

Ifemelu a gagné à la loterie des visas et est partie faire ses études en Amérique. Ah ! l’Amérique… son rêve surtout. Mais cela fait maintenant tant d’années qu’elle y vit, qu’elle a intériorisé son mode de vie. de Nigériane, elle est devenue Noire dans un monde de Blancs. Sa couleur de peau lui colle alors une nouvelle identité, de laquelle elle devra s’accommoder. Mais comment rester soi ou le devenir, lorsque tous les repères se trouvent chamboulés ? Alors Ifemelu écrit. Sur un blog, elle consigne ses pensées, ses révoltes et son ironie. Les mots de l’auteure se fondent dans les siens, et nous cinglent de tant de violence et d’absurdité. Nous voyageons dans le présent et le passé et découvrons des réalités appartenant à trois continents. Et, pour le plaisir, sa force et son sens, nous suivons un grand amour.



Chimamanda Ngozi Adichie permet à mon doigt de petite blanche française de toucher à certaines vérités, soupçonnées, relatives à l’émigration. Son ton n’est jamais sentencieux, mais il se pare des atours de l’authenticité, avec un humour fin. Ce n’est pas dans Americanah que sa plume se déploie de la plus belle manière, à mon sens, mais elle reste juste, délicate, impertinente et plaisante. Elle mêle avec soin l’objectivité d’une situation générale et la subjectivité d’histoires personnelles. Et même après 685 pages, j’aurais voulu pouvoir continuer à les tourner. L’auteure ne nous fait pas la leçon : elle raconte, et l’on voudrait qu’elle continue à nous conter des vies en envoyant valser nos certitudes avec le politiquement correct.
Lien : https://auxlivresdemesruches..
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Americanah

«Comme dit la chanson : si vous êtes blanc, épatant ; si vous êtes brun, c'est moyen ; si vous êtes noir, allez vous faire voir. Les Américains présument que chacun comprendra leur tribalisme.»



Très bel ouvrage, percutant, sur les relations raciales aux États-Unis, mais aussi en Angleterre et au Nigéria, sur la conscience de l'identité raciale (matérialisée notamment par les cheveux, tout au long de ce roman, les cheveux comme métaphore de la race), très bien écrit, de surcroît par une voix africaine, empreint de subtilité et d'ironie.



Chimamanda Ngozi Adichie nous livre ses observations sur la condition de l’émigré africain aux Etats-Unis, « Observations diverses sur les Noirs américains (ceux qu’on appelait jadis les nègres) par une Noire non-américaine », c'est d'ailleurs le titre du blog tenu par l'héroïne, Ifemelu, et elle le fait merveilleusement bien. Les passages du blog sont plutôt croustillants et renforcent la critique social et politique que représente ce livre.

«Le racisme n'aurait jamais dû naître, par conséquent n'espérez pas recevoir une médaille pour l'avoir réduit.»

«Cher Noir non Américain, quand tu fais le choix de venir en Amérique, tu deviens noir. Cesse de discuter. Cesse de dire je suis jamaïcain ou je suis ghanéen. L'Amérique s'en fiche.»

L'amour, l'amitié, la solitude, l'intégration, l'immigration vécue comme une sorte d'aliénation de soi, allant jusqu'à l'humiliation ... sont autant de thèmes abordés dans cet opus, très dense in fine.



Un livre à lire, une auteure à découvrir ... pour ma part, j'ai rendez-vous avec son deuxième roman, L'autre moitié du soleil.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Americanah

Premier livre que je lis de cette auteure. Magnifique !



Ce livre est vraiment une météore à part, qui nous gifle, l'air de rien, suite à tous nos préjugés, latents mais bien là, concernant la race. Et puis il y a cette condition de la femme obligée d'avoir un homme sinon elle n'est rien. Mais encore, l'histoire d'amour de deux adolescents devenus jeunes adultes, qui se séparent, car Ifemelu, la fille, part étudier aux Etats-Unis, où elle va réaliser sa condition de noire.



A lire assurément.
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Autour de ton cou

Douze nouvelles pour évoquer la condition des femmes nigérianes au Nigeria et aux USA.

L’auteure, qui a elle-même émigré aux USA connait bien le thème de l’exil et en parle avec recul, humour et subtilité.

Qu’il s’agisse des mariages arrangés ou des enfants obligatoires pour assurer la descendance, du gouffre culturel entre l’Afrique et l’Occident, ou de l’évolution des mœurs, Chimamanda Ngozi Adichie se penche sur les traditions de son pays, mises à mal par le mode de vie occidental et la difficulté d’être une femme nigériane sur le sol américain.

Douze nouvelles qui parlent de femmes, de couple, de mariage, d’enfants, d’éducation, de guerre et de Biafra, de colonisation…

Je ne suis pas particulièrement adepte des nouvelles car je trouve qu’une nouvelle est trop courte pour qu’on aie le temps de s’attacher aux personnages mais cet ouvrage est agréable à lire et permet de découvrir un aspect de la condition des femmes nigérianes.

Merci à Masse critique et aux éditions Gallimard !
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L'autre moitié du soleil

II - Le récit que nous fait la romancière africaine court de l'indépendance du Nigéria, en 1960, aux mois qui suivent la fin du conflit, en 1970. Tout commence de façon assez banale, par l'arrivée d'un jeune paysan, Ugwu, à qui sa tante a procuré une place de domestique chez Odenigbo, un brillant universitaire, grand amateur de livres et de discussions. Socialiste, et même un peu plus, anti-colonialiste enragé, Odenigbo attend beaucoup de cette indépendance nationale toute neuve. Igbo par la naissance, il ne doute pas de pouvoir, un jour ou l'autre, tenir dans la réussite de son pays le rôle qui lui est dû.



Dans sa maison de Nsukka, la ville où il enseigne, Odenigbo reçoit une micro-société qu'Ugwu, âgé de treize ans au début du roman, prend peu à peu l'habitude d'observer en ses moments de loisirs. Il y a Olanna, bien sûr, celle dont Odenigbo est amoureux et qui deviendra la "madame" d'Ugwu ; Okéoma, le poète, secrètement amoureux de la jeune femme ; Melle Adebayo qui, elle, est secrètement amoureuse d'Odenigbo ; le docteur Patel, d'origine indienne ; l'arrogant docteur Ezéka ... et bientôt, Richard Churchill, seul Blanc du roman, qui épousera Kainene, la jumelle d'Olanna et se déclarera lui-même "Biafrais."



Autour d'eux, tout un grouillement de personnages : la mère d'Ugwu, à qui l'odeur du dentifrice utilisé par Odenigbo donne la nausée, Anulika, sa soeur, qui sera violée par cinq envahisseurs haoussas, Nnesinachi, la jeune fille dont rêve Ugwu et qui se mettra en ménage avec un Haoussa, mais aussi le père et la mère d'Olanna et de Kainene, deux exemples-types de Noirs vivant à l'occidentale et qui, dès les premières défaites de l'armée biafraise, s'enfuient à Londres, et enfin toutes ces figures, terrorisées, indifférentes, désespérées, frappées par la folie ou cherchant à survivre au prix de la vie du voisin, qu'Olanna croisera dans son repli vers le village natal d'Odenigbo.



Difficile de les oublier. Difficile d'oublier la façon dont Ngozi Adichie nous remet en mémoire la terrible famine qui s'abattit sur le Biafra et qui, avec les combats et les pogroms, fit entre un à deux millions de morts. Difficile de ne pas "voir" ces enfants qui, avec leurs os saillants, leurs ventres bombés comme des melons, et leurs grands yeux creux, nous évoquent les camps de concentration créés par les Britanniques lors de la guerre des Boers et remis au goût du jour par les Nazis avec le succès que l'on sait. Difficile ...



Difficile aussi de ne pas établir le lien entre la disparition de Kainene, Kainene la Cynique, Kainene la Forte, la "moitié" d'Olanna, et cette moitié du soleil qui s'est éteinte le jour où le Biafra est mort.



"L'Autre Moitié du Soleil", un roman qui coule comme le Fleuve de la Nostalgie et du Regret - la nostalgie, le regret de ce qui aurait pu, de ce qui aurait dû être, et qui ne fut jamais. Un roman à la mémoire de Ceux Qui Ne Sont Plus. Un roman pour nous rappeler le Biafra et ce qu'il représenta pour tout un peuple. A lire, c'est sûr. ;o)
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Americanah

J'ai adoré ce roman.



Concernant l'histoire de nombreux lecteurs l'ont décrite.



J'ai surtout été intéressée par les questions de l'exil, de l'identité, surtout pour Dick qui ne sait pas d'où il vient, et du fait de se sentir noir aux Etats Unis mais pas en Afrique.



Et les cheveux : pour les Africaines non Americaines il faut les lisser ou les tresser très serrés pour être acceptées. Malgré l'élection d'Obama ou son histoire avec Blaine plutôt rassurante, l'héroïne, ifemelu, veut être elle-même, une nigériane. Elle retourne dans son pays après 13 ans en Amérique et loin d'obinze son amour d'adolescence.



Elle retrouve l'un et l'autre après diverses péripéties.



Le fond et la forme de ce livre sont addictifs.



À lire
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L'hibiscus pourpre

Kambili, Jaja et leur mère vivent sous le joug du père de famille. C’est un véritable monstre sous ses airs d’homme respectable, industriel ayant pignon sur rue et fortuné. La famille vit un enfer. Les enfants ont un emploi du temps digne d’un ministre. Et encore, un ministre à des moments de loisirs et eux n’en n’ont pas. Et gare, s’ils ne sont pas les Premiers de la classe. Jaja en a fait les frais. Son père n’a pas hésité à lui coupé un doigt. Quant à la mère, elle est soumise et vit un véritable calvaire, mais ne bronche pas.



Les choses commencent à changer, lorsque les enfants ont ENFIN la possibilité d’aller chez leur tante Ifeoma, qui elle, ne vit pas sur l’or, loin de là et qui élève seule ses enfants. Ils auront également la possibilité de rencontrer leur Grand-Père paternel que leur père interdit quasiment de voir.



Ce roman aurait pu se passer dans tous les autres pays du monde. La maltraitance est toujours la même, le pouvoir d’un sur les autres.



Un bon roman, que j’ai beaucoup apprécié de par l’écriture et de l’histoire.

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Americanah

"Quantité de gens -généralement non noirs- disent qu'Obama n'est pas noir, qu'il est bi racial, multiracial, noir et blanc, tout sauf simplement noir. Parce que sa mère était blanche. Mais la race n'est pas de la biologie ; la race est de la sociologie. La race n'est pas un génotype ; la race est un phénotype. La race compte à cause du racisme. Et le racisme est absurde parce qu'il concerne uniquement l'apparence. Pas le sang qui coule dans vos veines."



Que n'avais-je pas lu ce roman plus tôt ?



Comme il met les choses en perspectives, avec un recul certain, une acuité fulgurante et le tout sans être dénué d'humour. Une œuvre, tout simplement !



A travers le récit d'Ifemelu, exilée aux USA, alors qu'elle se trouve chez le coiffeur et qu'elle songe à son retour prochain au Nigéria, on découvre peu à peu la vision d'une africaine sur la société américaine. Elle dissèque tous les compartiments, toutes les catégories, tous les classements, toutes les hiérarchies qui divisent cette société. A travers son récit, elle cherche à comprendre ce qui unit (l'élément commun à la fraternité humaine) et ne voit que ce qui sépare. Les rapports humains dégradés, le rapport des uns aux autres basés sur l'envie et la domination, ou au mieux les microcosmes qui s'ignorent ...



On découvre également, et ce n'est pas le moindre des intérêts, les aspirations de la jeunesse nigériane, son mode de vie, sa vision toujours tournée vers l'avenir.



Féministe et humain, magistral de sensibilité et de pertinence, ce roman doit être mis entre toutes les mains.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Americanah

Lagos (Nigeria) Année 1990 - Ifemelu et Obinze se rencontrent au lycée et s'aiment mais, afin de poursuivre leurs études et rêvant de ce que l'ailleurs peut leur offrir ou leur faire miroiter, loin de leur pays d'origine gangrené par la corruption, le sous-développement et les luttes politiques, ils partent, elle aux Etats-Unis, lui en Angleterre. Cet exil va leur faire découvrir le fossé qui existe entre deux mondes mais également le regard, les aprioris et les comportements des blancs vis-à-vis d'eux, personnes de couleur venus d'ailleurs.



C'est le parcours initiatique et d'apprentissage de deux nigérians en pays dit "développés" avec leurs espoirs, leurs désirs d'intégration mais sans jamais se renier, sans jamais oublier qui ils sont et d'où ils viennent. 



C'est un roman dense, une fresque sociale, documentée sur les fonctionnements de deux sociétés d'un même monde et pour le faire, l'auteure utilise parfois un ton désinvolte et humoristique pour revenir sur les attitudes des deux bords : celles des africains cherchant à s'intégrer et s'identifier au pays qui les accueille mais également celles des blancs et leurs comportements vis-à-vis d'eux et parfois l'humour est grinçant.



Et c'est justement le côté sociétal qui m'a le plus intéressée, comment vivent, découvrent et s'intègrent (ou non) deux jeunes pleins d'espoir, vivant leurs rêves et comment ceux-ci vont se confronter à une réalité qu'ils n'avaient pas imaginée, n'omettant pas de souligner la violence subie, les injustices mais aussi les espoirs portés, entre autres, par l'élection de Barack Obama. Assez privilégiés depuis leur enfance, ils devront faire face à l'exclusion, à la catégorisation et au désenchantement.



C'est finement analysé, observé, sans concession sur deux sociétés éloignées dans leurs valeurs, leurs façons d'être, de vivre. C'est le choc de deux cultures, de deux mondes et Ifemelu et Obinze décideront en connaissance de cause du choix de rester ou rentrer chez eux . J'ai trouvé le personnage d'Ifemelu très lumineux, fort, féminin et lucide sur sa position et ses espoirs.



Chimamanda Ngozi Adichie utilise comme fil rouge les cheveux et la présence d'Ifemlu dans un salon de coiffure comme point d'ancrage de l'histoire, comme symbole du choix fait par les femmes noires : nattés ou lissés, assumant son ethnie ou se dissimulant. C'est brillamment décrit, fluide, vivant mais percutant et ironique car l'auteure n'hésite pas à y glisser les contradictions et poncifs des populations des deux origines.



Je l'ai écouté avec intérêt et plaisir, sourit parfois mais surtout interpelée souvent sur les positions de chacun des personnages, les interprétations à double sens des mots, attitudes ou expressions auxquelles on ne prête pas toujours attention et qui sont parfois lourdes de sens pour l'autre. 



C'est un roman ambitieux, maîtrisé dans sa construction, avec une écriture fluide, vivante et qui met en lumière le chemin parcouru, principalement par son héroïne, de son pays natal à son pays idéalisé, avec pour chacun un regard perspicace et affuté.



J'ai beaucoup aimé et je le recommande.
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Chère Ijeawele, Un manifeste pour une éducation..

Second essai de la nigériane Chimamanda Ngozi Adichie sur le féminisme. J'avais beaucoup aimé le précédent - Nous sommes tous féministes.



Dans cet essai-là, on retrouve beaucoup d'idées qu'elle avait déjà développées dans son précédent essai. La différence cette fois-ci est que son propos est plus structuré puisqu'il est "classé" en 15 suggestions dans une lettre à son amie Ijeawele.



Certains points étaient plus convaincants que d'autres, mais dans tous les cas cela m'a fait réfléchir sur mes pratiques et

c'est ce qu'on attend d'un essai.

Quelque soit notre vision des choses sur ce sujet, il me semble qu'il et toujours important de parler de féminisme et d'éducation des filles car malgré les droits acquis, certains clichés ont la vie dure. Et pas sûr que l'image de la femme (objet) moderne soit tellement plus enviable que la femme au foyer des décennies précédentes.



A lire pour se faire sa propre opinion !









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Americanah

Americanah est un livre magnifique qui nous emporte dans la vie quotidienne d'une nigériane et parvient, sous couvert d'une histoire d'amour, à nous interroger sur le racisme, l'immigration, la liberté de la femme et les choix de vie.



Ifemelu, jeune nigériane, décide un jour de poursuivre ses études aux Etats-Unis. Un exil choisi, mais a-t-elle vraiment le choix quand il n'y a justement aucun choix qui s'offre à elle dans son pays ? Elle choisi simplement d'avoir un avenir, qu'elle compte bien partager avec son amour, Obinze. Et puis arrive un événement qui remet en cause l'avenir qu'elle s'était tracé.



La 1ère partie du roman se déroule dans un salon de coiffure : Ifemelu, qui a choisi de retourner au Pays, se remémore sa vie au Nigeria et sa vie américaine. Nous alternons donc entre les souvenirs de sa jeunesse nigériane et ses débuts d'expatriée aux Etats-Unis.



Il y est question d'immigration, de race et du racisme omniprésent, de misère sociale, tout cela à travers sa vie de femme. C'est la force de ce roman, de parler du racisme "banal", des petites réflexions qui pourraient paraître anodines, des magasines féminins qui vantent des produits de beauté ne pouvant convenir qu'aux peaux blanches...



Les quelques chapitres dans lesquels Obinze est le personnage principal permettent de comparer l'adaptation d'Ifemelu aux États-Unis et celle d'Obinze en Angleterre, où il a décidé de tenter sa chance. Chimamanda Ngozi Adichie nous transporte ainsi sur trois continents.



La seconde partie se situe exclusivement au Nigeria, lorsqu'Ifemelu rentre aux pays : le nouveau regard qu'elle pose sur son pays, un regard qui juge, qui s'étonne. Le regard d'une americanah.

Le récit se concentre alors plus spécifiquement sur la romance entre Ifemelu et Obinze et sur les choix qui s'offrent à nous dans la vie : doit-on se laisser porter et préférer la douceur monotone et sécurisante d'une vie que l'on a trouvée ou choisir de vivre la vie que l'on souhaite même si cela implique de grands bouleversements ?



Le roman est ponctué de nombreuses références littéraires, je dirais même de discussions littéraires parfois, les personnages principaux aimant beaucoup lire. J'ai beaucoup appris sur le Nigeria que je ne connaissais nullement. J'ai été surprise de l'image que j'avais de ce pays, moi qui n'aime pas les préjugés. Une image erronée, vieillissante, qui n'a rien à voir avec la modernité du Nigeria actuel.



Americanah, ou la vie ordinaire d'une femme : ses doutes, ses amours, sa vie sexuelle, professionnelle et familiale.

Lagos, Londres, Philadelphie : trois villes à parcourir aux côtés de personnages attendrissants, fougueux.

Une critique sociale honnête. Une interrogation sur nos racines, l'immigration, l'amour, la vie.



Challenge Multi-défis 2016
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Americanah

L’Hibiscus Pourpre, véritable découverte et coup de cœur pour Chimamanda Ngozi Achidie, puis L’Autre Moitié du Soleil…. Et voilà Américanah, autre coup de cœur et je remercie encore Babelio et Gallimard, pour la rencontre avec Chimamanda Ngozi Achidie.

Ce roman est à la fois drôle et grave, qui traite de sujet tout aussi grave que la race, le statut d’immigrant, mais surtout une magnifique histoire d’amour.

Depuis, sa sortie, ce roman a eu de très belles critiques, aussi modestement, je couche quelques lignes….

Ifemelu, jeune nigériane, quitte sa ville pour aller faire ses études à Philadelphie. Elle jeune et inexpérimentée, et elle laisse Obinze son amour de jeunesse, qui lui est aussi un fervent admirateur de l’Amérique et souhaite ardemment la rejoindre. Mais cela ne se passe pas du tout comme prévu.

Ifemelu, prend conscience dès sa descente de l’avion :

«En descendant de l’avion à Lagos, j’ai eu l’impression d’avoir cessé d’être noire.»



Elle vit de petits boulots pour payer l’école privée, … elle perd son accent nigérian, défriser ses cheveux crépus pour trouver du boulot, voit ses compatriotes qui aussi pour tenter de s’intégrer éclaircissent leur peau (pour être un plus blanche) avec des produits nocifs, des mariages avec des hommes riches, mais souvent violents et machos.

Elle tient donc un blog, qui traite de racisme, de discrimination.

Au bout de quinze ans, elle décide de tout quitter et de retourner « Chez elle » au Nigérian…… et Obinze est là……

Réflexion après la lecture de ce roman, que je vous recommande, lisez, prenez votre temps…..

Pourquoi devons-nous toujours parler de race ?

Pourquoi, ne pouvons-nous pas être tout simplement des humains ?



J’ai lu un article qui disait :

Avec Americanah, Adichie est à la négritude ce que Philip Roth est à la judéité (Très vrai).



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Être un homme

Collum McCann est le président de Narrative 4, association d’un groupe d’écrivains et de militants qui s’interrogent sur le rôle de la littérature et ses atome crochus avec l’action sociale. « Notre incapacité à comprendre l’autre est le centre de notre faillite collective, écrivains et militants joignent leurs efforts pour faciliter une meilleure compréhension de l’altérité. »



Pour donner corps à ce projet ambitieux, le magazine « Esquire » offre un espace à des dizaines d’écrivains du monde entier, en une ou plusieurs pages des auteurs prestigieux ou inconnus vont avoir difficile et presque impossible tâche de répondre à la question ; « Qu’est-ce qu’être un homme ? » Ces minuscules nouvelles sont réunies dans ce volume édité par Belfond.



Ce livre est de la pure littérature en mouvement, un work in progress, un laboratoire qui questionne, scrute et fouille l’âme humaine, il nous laisse, bien sûr sans réponse, mais c’est encore plus fort, nous refermons le livre avec une foules de questions. Michael Cunningham, Ian McEwan, Roddy Doyle mais aussi Gabriel Byrne, Khaleb Hosseini, Ayanna Mathis, une danseuse de ballet et même un mathématicien…… bref soixante-quinze écrivains nous questionnent avec talent.



Poésie en prose, précipité de littérature, un véritable cours d’écriture qui donne envie au lecteur de participer à l’aventure. A vos plumes : « Qu’est-ce qu’être un homme ? »
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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L'hibiscus pourpre

L’hibiscus pourpre, c’est une plante ramenée de chez leur tante par Jaja et Kambili, c’est un symbole de liberté.



L’Hibiscus pourpre, c’est un regard sur le Nigeria dans les années 80, son instabilité politique, la corruption, la pénurie, les multiples ethnies et dialectes, les religions dominantes (le catholicisme apporté par les colons, l’islam et l’animisme). Le lecteur découvre tout cela à travers le récit de Kambili, une adolescente de quinze ans, qui fait partie de la classe aisée. Mais la jeune adolescente ne connaît le monde qu’à travers les lunettes de l’éducation plus que stricte régie par son père Eugène : certes, il a du courage politique (il possède le seul journal indépendant du pays), il fait preuve d’une générosité sans bornes à l’extérieur de sa maison mais au foyer, c’est un tyran violent qui surveille tout et tout le monde au nom de la foi qu’il a reçue des pères missionnaires et avalée dans sa radicalité la plus poussée. Il va jusqu’à refuser à son père, un vieil homme resté animiste (avec toute sa sagesse), de voir ses petits-enfants, parce qu’il le considère comme « un païen ». Quand Eugène est obligé d’accepter d’envoyer ses enfants à Nsukka, chez sa soeur Ifeoma pour quelques semaines, la vie change complètement pour Kambili et Jaja. Ils découvrent une vie plus légère, plus ouverte aux autres, une tante qui n’a pas la langue en poche, des cousins qui partagent le rire comme la nourriture, pourtant moins abondante qu’à Enugu.



Ce que j’ai beaucoup aimé dans ce premier roman de Chimamanda Ngozi Adichie (devenue depuis très célèbre grâce à Americanah), c’est sa construction, la richesse des informations sur le Nigeria et surtout son sens de la nuance, voire de l’ambivalence, non seulement à travers le personnage d’Eugène (un personnage qui nous fait nous recroqueviller sur nous-mêmes dès qu’il apparaît) mais aussi de Kambili : si elle apprend peu à peu à libérer sa voix, son sourire, ses émotions, elle continue à aimer son père, elle ne le renie pas, et pourtant il y avait de quoi. L’auteure a sans doute puisé dans sa propre histoire pour évoquer aussi l’exil, seule voie possible parfois pour certains pour échapper à la corruption et aux restrictions de plus en plus fortes. Là aussi, ce n’est pas une décision facile à prendre ni à vivre.



L’Hibiscus pourpre, c’est un très beau premier roman, plein d’émotions et de réflexion.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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Nous sommes tous des féministes

1e discours: Témoignages de l'autrice nigériane sur les idées préconçues dues à l'éducation et à la société sur le manque de parité.



2e discours : Elle parle de l'histoire unique qui appauvrit la vision que nous pouvons avoir d'un pays, d'une culture. C'est un danger immense, une perte de contrôle qu'elle a combattue elle-même. Par exemple, elle s'est rendue au Mexique, nourrie de la vision politique des États-Unis sur ce pays et son apport à l'immigration.

Elle parle ensuite de sa volonté de créer des structures au Nigéria pour amener les gens vers la culture et en particulier la littérature.



Cette autrice démontre que l'on peut lutter contre la pensée unique, les inégalités, les perceptions négatives pour avancer vers plus de justice sociale.
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L'autre moitié du soleil

Encore une fois, merci mes libraires préférés. Parce que sincèrement, sans vos conseils, un livre sur la guerre du Biafra, je ne suis pas sûre que je me serais précipitée... et pourtant.C'est le miracle des grands auteurs: rien à voir avec un cours d'histoire, parce que Chimamanda Ngozi Adichie m'a emmenée au Nigeria, de Lagos à Port Harcourt, de Nsukka, avant et pendant cette guerre. Elle m'a emmenée, aux côtés de ses personnages, qui sont devenus vivants. Elle m'a emmenée partager la vie quotidienne d'un groupe d'amis igbos, partager leurs discussions un rien utopique , assister aux prémices de cette guerre, entrer dans les méandres des petits (ou gros) arrangements économiques, comprendre, un peu, le fonctionnement du Nigeria des années 60. Et la guerre, la famine, de l'autre côté de l'écran de télé. De la guerre du Biafra, je n'avais que ces images atroces qui illustraient le livre d'histoire. Comme si on pouvait illustrer. Et là, la guerre a un visage, des visages, des causes complexes, et une misère, universelle.

Un roman magnifique, une traduction superbe de Mona de Pracontal, qui a d'ailleurs reçu le prix Baudelaire.
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Americanah

523 pages entre Nigeria, Amérique et Angleterre, dans une balade où les questions de race, les cheveux, l'argent facile et les rapports humains ont toute leur place au même titre que l'amour, ses bonheurs ou ses insatisfactions.

523 pages de plaisir, d'une littérature féminine et engagée où l'on ne s'ennuie pas une seconde et où tourne les pages avec avidité pour découvrir la suite. Et 523 pages qu'on ferme comme à regret.

J'ai tout aimé de ce roman, de sa couverture si graphique et éclatante, à la plume à la fois nerveuse et indolente de l'auteur, en passant par les émotions si justement décrites, les instantanés de la vie à Lagos ou aux USA (et parfois les caricatures croustillantes des américains bobos ou celles, pleines d'humanité, des migrants sans-papier).

Je me suis laissée bercer par l'histoire sans y chercher de revendications identitaires ou féministes mais j'ai lu avec plaisir les extraits de blog qui sont une sorte de manifeste contre le racisme ordinaire, celui que les Etats-Unis ne parviennent pas à cacher derrière l'élection d'Obama.

J'ai aimé que l’héroïne, qu'on peut identifier facilement comme étant Chimamanda Ngozi Adichie elle-même, passe d'une volonté d'intégration en Amérique à un ardent besoin de retour aux origines.

Bref, je me suis régalée !
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Notes sur le chagrin

J'avais découvert la délicatesse exquise de cette auteure dans son excellent Americanah. Que j'avais d'ailleurs lu pendant la pandémie, bien conseillée par des amis lecteurs.

Ces mêmes amis m'ont remis dans les mains ce court opus.

Sans cela, je ne l'aurais pas ouvert tout de suite. le traumatisme du confinement est encore trop à vif. Et la question du deuil d'un parent proche fait peur si on ne l'a pas vécu, ou peut raviver des souvenirs douloureux dans le cas contraire. Et je pense qu'il reste souvent aussi ce reste de peur viscérale et ancestrale d'attirer la mort si on l'évoque.



Mais c'est sans compter le talent de Chimamanda qui crée un véritable bouquet d'émotions, avec beaucoup de pudeur. Qui met en lumière ces moments clés juste avant et juste après la mort d'un proche. Avec ce vertigineux « jamais plus ». Avec ces souvenirs qui se bousculent pour chasser le chagrin. Rarement les grand moments, mais surtout les petits bonheurs, ces détails insignifiants avant le « jamais plus », qui donnent de l'épaisseur et toute sa singularité à celui qui n'est plus. Qui fait que sa routine de vie reviendra visiter les vivants pour le reste de leurs jours.

Je me souviens notamment de Martin Gray dans Au nom de tous les miens, qui évoquait sa femme disparue en s'émerveillant sur la façon dont elle parvenait à éplucher une pomme en faisant un seul morceau comme un ruban, avec la peau.

Ici Chimamanda nous accompagne dans les Sudokus de son papa. C'est tellement intime.

Elle évoque aussi et surtout sa découverte d'un chagrin inimaginable et son rapport aux autres au travers de ce chagrin. Comment le vivre par rapport à sa fille, comment supporter la façon dont les autres imaginent vous en alléger, avec des formulations sincères et se voulant réconfortantes, qui parfois tombent complètement à côté. Et difficile dans ce cas là de rejeter la bienveillance mal placée. Ce serait mal vu. Il est déjà délicat de vivre un deuil, alors en plus se coltiner les indélicatesses…

Là je ne peux m'empêcher de raconter ma vie : il y a plusieurs années, ma maman s'est retrouvée en soins palliatifs. A cette période, une grande amie de la famille qui avait l'habitude de tout organiser et programmer, m'a appelée très gentiment un soir, pour me dire qu'elle avait été chez un fleuriste, se renseigner sur les fleurs qui conviendraient à ma maman pour ses obsèques. Sauf que ma maman étant encore vivante, la question m'a paru si absurde, que j'ai mis un peu de temps à réaliser qu'elle me disait bien ce qu'elle me disait. Ce n'était pas méchant. Juste sa personnalité. Mais c'était...rude. J'ai simplement répondu qu'elle ne voulait pas de fleurs. Et c'était vrai.

Bref, on devrait avoir le droit de dire tout ce qu'on éprouve dans ces moments-là, sans que personne n'ait le droit de nous en tenir rigueur. Pourtant les chagrins sont individuels, subjectifs et ils doivent être respectés sans jugement.

Hélas pour l'auteure, ce deuil et son chagrin sont rallongés par le Covid : pas de possibilité d'organiser rapidement les obsèques, l'éloignement d'avec les proches. Une visioconférence dans ces moments, ce n'est pas suffisant.

Ce morceau de vie, presque de survie, que partage avec nous l'auteure, est beau, triste, délicat, mais jamais larmoyant. Son amour et son profond respect pour son Papa illuminent ces heures sombres.



Alors, faut-il le lire ? Oui. Je ne peux que vous recommander également Americanah. de mon côté j'ai L'autre moitié du soleil dans ma pile à lire. Je reviendrai vous en parler…

Et si le thème du deuil vous intéresse, je vous recommande aussi Vivre avec nos morts de Delphine Horvilleur

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Americanah

Americanah, c’est un roman puissant et riche, tout autant que vif et piquant.

C’est un roman qui nous questionne sur notre rapport aux cultures étrangères, à la couleur de peau, à l’identité, à l’immigration, à l’intégration, à l’amitié et à l’amour, à la politique et aux classes sociales…



C’est un roman qui nous mène du Nigéria à Philadelphie et Londres, pour revenir finalement au point de départ, à Lagos, avec un salon de coiffure de tissage afro en guise d’épicentre.



Ifemelu, l’héroïne au tempérament marqué, part aux Etats-Unis, par le biais d’un visa étudiant temporaire, et subit les difficultés liées à l’intégration, la découverte concrète d’une culture qui pourtant ne paraissait pas inconnue et surtout l’abominable parcours vers la tant convoitée Green Card. Les multiples entretiens d’embauche, les fraudes, les humiliations, les difficultés financières et surtout, la découverte, à ses dépens, d’une maladie perçue comme typiquement occidentale et pourtant bien réelle, la dépression.



En arrivant aux Etats-Unis, Ifemelu découvre surtout, soudainement, qu’elle est noire. Et elle découvre qu’aux Etats-Unis, ça ne se dit pas.



Là où, au Nigéria, Ifemelu parlait de ses amis à la peau couleur caramel, cappuccino, sable, cuivre, pain d’épice, voire même « aux reflets de myrtille », il devient inapproprié aux Etats-Unis d’évoquer l’existence de sa couleur de peau. Elle s’en amuse dans un magasin, lorsqu’il lui faut décrire au manager la vendeuse qui s’est occupée d’elle, entre deux vendeuses fines aux cheveux longs, l’une blanche l’autre noire, que le manager ne parviendra jamais à identifier, à force de faire mine d’occulter la couleur de peau de ses employées.



Ce constat amuse d’abord Ifemelu, puis l’interroge, d’autant plus lorsqu’elle va être amenée à côtoyer la société aisée américaine.



Il y a d’abord Kimberley, l’adorable jolie blonde, jeune mère au foyer attachante, occupée par ses œuvres de charité, qui met un point d’honneur à témoigner de son ouverture d’esprit, en qualifiant chaque femme noire de « très belle femme », y compris lorsque ce n’est pas le cas…



Il y a le beau petit-ami blond et riche, issu d’une véritable famille de Wasps réactionnaires, qui ne semble être attiré que par des femmes issues de minorités culturelles (ses ex sont asiatiques ou hispaniques), qui accepte Ifemelu avec ses cheveux naturels et ne semble pas impacté par les regards désapprobateurs sur leur couple – mais qui, lors de la rupture, s’avèrera particulièrement vexé que sa petite-amie nigériane le quitte, lui, l’éternel capitaine de l’équipe de foot du lycée, si riche et si populaire…



Il y a les étudiants noirs, les afro-américains et les africains non-américains. Les premiers écrivent des poèmes en invoquant la Terre Mère Africa, se réfèrent à la richesse culturelle de leurs ancêtres, mais sont heureux d’être nés dans un pays qui pourvoit l’aide alimentaire – et non qui la reçoit. Les seconds viennent d’arriver aux Etats-Unis et découvrent qu’ils sont noirs, qu’ils sont pauvres, qu’il leur faut se camoufler pour être acceptés : se lisser les cheveux avant un entretien d’embauche, masquer son accent, et surtout, surtout, témoigner de la gratitude envers le pays d’accueil.



Car il y a aussi les intellectuels libéraux, qui critiquent ouvertement la politique de leur pays, s’offusquent des préjugés et du racisme, lisent, écrivent, militent, mais ne supportent pas qu’une jeune immigrée pointe les incohérences de leur système ou, pire, de leur discours.



Le fruit de toutes ces réflexions nous est présenté par le blog d’Ifemelu, « Raceteenth ou Observations diverses sur les Noirs américains (ceux qu’on appelait jadis les nègres) par une Noire non américaine. ». Elle nous présente des articles simples et brillants sur les questions raciales et identitaires, nous ouvre les yeux sur des symboles futiles mais omniprésents (comment puis-je savoir si le rouge à lèvre présenté dans les pages modes de ce magazine me convient, alors que seules des mannequins blanches sont photographiées ?..), nous révèle les difficultés à être non-seulement noir dans un pays occidental, mais à être en plus un noir qui n’est pas né dans ce pays.



Par ce blog, le blanc occidental que je suis découvre que même avec la meilleure volonté du monde et la plus grande ouverture d’esprit possible, je ne fais qu’appréhender en surface l’ampleur du racisme que peuvent subir les personnes noires dans leur quotidien.



En parallèle du blog d’Ifemelu et de sa construction américaine, il y a Obinze, le calme et rassurant amour de lycée qui lui, fait la dure expérience de l’immigration illégale à Londres.



Pour Obinze le racisme subi est violent, clivant, sans détours, humiliant. Lui aussi sera confronté non-seulement à sa couleur de peau mais à sa culture. Invité chez un ami nigérian marié à une femme anglaise noire, avocate, Obinze va découvrir à son tour les milieux intellectuels occidentaux et leurs lots de vaines discussions et de contradictions. Il va s’étonner de découvrir que son ancien ami admire soudainement des assiettes artisanales indiennes, car en réalité, les aime-t-il parce qu’elles lui plaisent, ou parce qu’elles ont été fabriquées artisanalement dans un pays pauvre ?.. Obinze perturbe ce dîner, lui l’immigré qui pourtant est issu d’une famille de professeurs d’université, lui qui n’a pas fui un pays en guerre pas plus que la famine, mais « uniquement » le désœuvrement et l’absence cruelle d’avenir prometteur dans un pays corrompu…



C’est également par Obinze que l’on découvre une riche société nigériane, qui à l’inverse de son ami à Londres, ne semble apprécier la qualité d’un apprentissage scolaire qu’au regard du montant des frais d’inscription, en ne jurant que par le modèle américain.



Tout ceci est porté par une écriture fraiche et vive, toujours pertinente, jamais moralisatrice, juste et ouverte.



Le fil conducteur de tout cela, c’est le salon de coiffure, où se croisent les souvenirs et les réflexions d’Ifemelu, où les clientes et les coiffeuses sont un peu de chaque personnage rencontré dans son blog, sachant en outre que la question capillaire des femmes noires constitue une interrogation récurrente du roman.



Et puis bien sûr, le fil conducteur de tout cela, c’est Obinze, c’est Ifemelu, c’est l’amour.

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Americanah



L'histoire retrace sur plusieurs années la vie d'Ifemelu et d'Obinze, deux jeunes nigérians en couple, qui émigrent d'Afrique pour s’installer, chacun séparément, aux Etats Unis et en Angleterre. Ifemelu obtient une bourse dans une prestigieuse université américaine et après des débuts un peu difficiles, elle passe plusieurs belles années, riches en événements, dans son pays d'adoption. Quant à Obinze, il a moins de chance en Angleterre où il a du mal à se faire une place et finalement est obligé de rentrer au Nigéria.



Dans ce dense roman qui se lit au fil de l'eau il est question du racisme auquel nos deux héros sont confrontés après avoir quitté l'Afrique. Le sujet est tout de même traité avec beaucoup d'intelligence et d'humour, à aucun moment je n'ai ressenti une quelconque agressivité ou rancœur. Chimamanda Ngozi Adichie, riche de son expérience car elle vit entre le Nigéria et les Etats-Unis, met plus l'accent sur le féminisme en parlant des femmes qui décident elles mêmes de leur sort et qui réussissent grâce à leur intelligence, leur persévérance et l'éducation. J'ai beaucoup aimé suivre les mésaventures d'Ifemelu et d'Obinze, d'autant plus que le style de la jeune auteure nigériane est vivant et fluide. C'est un très bon roman que j'ai lu avec beaucoup de plaisir et d'intérêt.


Lien : http://edytalectures.blogspo..
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