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Citations de Christian Estèbe (182)


Je devrais pourtant me souvenir de la phrase de l'écrivain Romain Gary : " Ne dites pas : j'ai touché le fond, il n'y a pas de fond..."

Mon ami Jean-Marc B. l'écrivain bouquiniste de la rue Nau me rassure : "tu es beaucoup plus intéressant dans cet état".
J'ai décidé de lui vendre une partie de ma bibliothèque. A quoi bon tous ces livres qui ne répondent à aucune de mes questions, tous ces grimoires que je ne peux plus lire. Faust est devenu dingo et le diable ricane. (p. 71)
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Aussi malade que je sois, aussi dur et ingrat que soit ce métier, c'est encore dans une librairie où je suis le moins mal. J'ai beau les détester, les mépriser, ces vendeurs de papier imprimé, je les aime aussi très fort, lorsqu'un l'un deux, par son érudition, sa culture, relève l'honneur du métier. C'est la famille à laquelle j'appartiens, que je me suis choisie depuis très longtemps, et si je dois mourir bientôt, que je meure un livre à la main. Cet outil de la liberté absolue me porte, comme je le porte depuis toujours. Rien à chercher, rien à espérer : je suis une peinture d'Archimboldo, la gueule faite avec des livres. (p. 51)
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Une phrase de Montaigne me redonne courage : "Tous les hommes sont fous, mais on en enferme seulement quelques uns pour faire croire aux autres qu'ils ne le sont pas". (p; 50)
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Alors j'étais revenu dans cette petite maison de montagne, lire Kenneth White, Bashô et les vieux maîtres zen. En principe, je devais la garder, mais c'était elle qui s'était mise à veiller sur moi, à me regarder. Elle ne voulait plus me laisser partir, je vivais de rien, avec personne, un trappeur traqué par ses névroses. (p; 10)
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Puis le printemps est revenu, il revient toujours, et j'ai dû prendre sans m'en rendre compte le premier soleil sur la caboche. Mes lectures m'avaient cogné ferme, le syndrome Cervantès, le saint homme, je couvais un Quichotte ! (p. 11)
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En attendant, ceux qui savaient, ceux qui pouvaient m'apprendre à voir, à regarder, c'étaient pas des Lecointre : c'étaient Dante, les romantiques allemands, Joë Bousquet et les surréalistes ! (p. 16)
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Je suis resté là un long moment, les mains dans les poches. J'avais terminé ma longue journée de vendeur de livres, je n'étais ni triste ni fatigué. (...) le moteur de la camionnette tournait bien, les caisses de bouquins étaient en place et je m'étais acheté un havane.
J'étais vivant, je n'avais pas fait la révolution, mais j'aimais la littérature et les écrivains. Il faisait un temps merveilleux, bleu et or, comme dans un livre d'images : profusion consolante des choses ! (p. 106)
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Chez Anne Clancier aussi, des livres comme s'il en pleuvait. Ceux de Marc, de Blanzat, de Luc Estang, ceux de Queneau, de Tortel, d'André Frénaud, des livres comme ils doivent être : poignée de main solide d'un ami revenu, gestes d'amitié d'un ami retrouvé. (p. 114)
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En 1970, Marc a déjà perdu else quand il publie - Mayorquinas- chez Denoël. C'est un beau livre, grave et profond, qui annonce -La mort de la bien-aimée- qui paraîtra deux ans plus tard. La tessiture en est très proche. Interrogations métaphysiques, mais aussi puissance tonifiante du quotidien, peinture d'une vie aux mille couleurs. (p. 109)
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[Avec Yvan Audouard ]
Nous parlons aussi de Pagnol, de Félix Castan, de Giono et de son livre- L'Homme qui plantait des arbres-. Le succès venu, les touristes arrivèrent par cars entiers pour rencontrer cet homme qui plantait des arbres, alors Giono disait :
"Non seulement mon personnage leur plaît, mais en plus ils voudraient qu'il existe !" (p. 102)
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Réponse à la question : "Comment êtes-vous devenu écrivain ? "
"Peut-être, me suis-je dit, écrit-on comme on rêve, peut-être écrivons-nous parce que la vie ne nous satisfait pas entièrement et qu'il nous arrive de vouloir prendre sur elle une revanche." (p. 71)
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- C'est un écrivain régional ? me demande cette jeune vendeuse, dans un grand magasin.
Je lui dis oui, comme Faulkner. J'achète une fois encore -La Mort de la bien-aimée- Qui sait si je n'arriverai pas à l'offrir à nouveau. On ne sait jamais ce qui vaut exactement la peine d'être dit, raconté. Mais dans cette nécessité à dire, à transmettre, il y a une façon d'espérer encore dans le merveilleux, dans l'inespéré. (p. 95)
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Nos livres, nos textes les plus chers, sont ceux dont nous parlons le plus rarement, avec le plus de pudeur. Il en est de même des êtres qui escortent nos secrets les mieux enfouis. (p. 84)
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J'écoute la voix de Marc, cette voix si douce, si agréable à l'oreille. C'est un enregistrement de l'émission -Parti pris- que lui a consacrée la radio en 1977. (...)
J'écoute cette voix qui s'est tue, comme plus avant, celle de mon père, celles d'amis que j'aimais. Nous ne faisons pas assez attention à l'ordre des choses, croyant que tout durera toujours. (p. 65)
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Chaque texte , déposé dans un livre fabriqué à sa mesure, avec sa couverture, son papier, sa typographie, est un objet rare qu'il faut humer, soupeser, goûter du regard avant de l'ouvrir pour en savourer le contenu. Je fais un métier de "fin gourmet " littéraire. (p. 26)
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Chez Jean-Claude Pirotte dans -Un voyage en automne-, une très belle citation de Charles du Bos :
" Les relations avec les écrivains morts en particulier sont au nombre des relations les plus poignantes, les plus solennelles, les plus consolatrices aussi, qu'un esprit puisse entretenir : pour ma part je sais qu'il n'est pas de jour où plusieurs d'entre eux ne soient mêlés à ma vie avec un degré d'intimité qui mène au bord des larmes".
Comment ne pas l'appliquer à Bernard. (p. 31)
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Marc [Bernard] , comme beaucoup d'autres, croit à une authentique littérature du monde ouvrier, faite par les ouvriers eux-mêmes. (p. 35)
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Mon métier est simple : il suffit d'un bon sac en cuir , comme ceux que portent les bergers, assez profond pour y déposer les catalogues et les livres de ces éditeurs qui savent faire jaillir des trésors oubliés de leur presse, ou des découvertes que l'édition industrielle néglige ou ignore.
L'aventure vaut la peine d'être vécue et je la vis avec ardeur. Car il faut des certitudes pour convaincre des libraires énervés, harassés, dépassés par un métier de plus en plus impossible à faire, à vivre. Certains catalogues recèlent pourtant de quoi faire oublier la ronde infernale des retours d'invendus. (p. 25)
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Sa mère [ de Marc Bernard ] est morte au travail lorsqu'il avait quatorze ans, faudrait-il oublier ? Trouver le monde juste et le bourgeois équitable ? Qui connaît la vie des lavandières en 1900 ? L'hiver, où il faut acheter l'eau chaude pour faire la lessive des nantis, retrouver le blanc immaculé de ces messieurs-dames qui haïssent tant le rouge, le rouge des crachats de la mère tuberculeuse, le rouge de la colère et bientôt de la révolte. (p. 42)
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Je suis homme-à-tout-faire dans une librairie de la ville. Le soir, lorsque je ne dérive pas en compagnie de Laurent, le timonier de cette invraisemblable entreprise, je me retrouve devant ma feuille blanche. (...)
C'est comme cela, je crois, que Marc Bernard a dû apprendre à écrire : de commencements en commencements, dans l'attente de ce qui peut venir, une réponse possible à la question posée. (p. 46)
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