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Citations de Christian Estèbe (182)


Son contact charnel avec le peuple qu'il aime et respecte, nourrira son oeuvre. Le reste, c'est le style qui le polira, le métier. L'ancien ouvrier d'usine sait comment travailler, faire un livre. Artisan de l'écriture, comme ces tailleurs de pierres, charpentiers, forgerons, chaque fois qu'il se met à l'ouvrage, c'est sur le motif. Ce qu'il veut, c'est faire voir et entendre une humanité qui grouille, chante, souffre, lutte et espère des jours meilleurs. (...) Les apprentissages, les vendanges amères ou dorées. Il fera tout resplendir dans l'eau lustrale, primordiale de la beauté du monde. (p. 86)
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Les apprentissages de Marc : garçon de course dans une droguerie au nom poétique, "Aux mille couleurs", mitron dans une pâtisserie, l'usine ensuite. Comment ne pas me reconnaître dans ce jeune prolo affamé de lectures, d'art, de théâtre, avec sa soif de tout connaître, de vivre et une volonté farouche de changer le monde ! (p. 42)
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Il y a quelques années, paraissait un livre qui tenait à la fois du journal intime et du récit. Il racontait comment un homme avait, par le plus grand des hasards, rencontré une femme étrangère. Comme il avait osé l'aborder, lui qui ne parlait jamais à une inconnue, et comment cette aventure en apparence banale avait duré trente et un ans. Puis cet homme, Marc Bernard, écrivain avait perdu pour toujours Else, la bien-aimée.
j'avais entendu parler de cet auteur que le succès venait cueillir au seuil de la vieillesse. Pour la première fois, sans y prendre garde, je venais de croiser Marc Bernard. Son livre -La Mort de la bien-aimée, racontait sa vie avec Else. Il demandait aux lecteurs de ne pas désespérer lorsque le malheur frappe. (p. 11)
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la littérature, c'est un livre et un lecteur. Tout le reste n'est que propos d'épicier.
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"Je me suis demandé s'il fallait que je me déshabille, que je plonge nu, mais j'avais peur d'avoir froid, je voulais mourir, pas attraper une bronchite."
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"Un homme n'est rien sans ses rêves. C'est pour vivre les miens que j'ai tenté de vivre autre chose que ce qui avait été prévu pour moi, une vie d'épluchure au fond de la poubelle du quotidien."
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Pourquoi veut-il aller dans ce monastère ? (...)
Pourquoi une épreuve supplémentaire ? Lui qui ne se sent fait pour aucune épreuve, lui qui n'est fait pour rien de particulier. Magasinier dans une bibliothèque, puis convalescent, rien d'un cénobite, rien, vraiment ! Assis là, il attend. Il sait qu'à partir de maintenant (c'est-à-dire depuis qu'il a quitté l'hôpital) sa vie ne sera qu'une attente. Non pas vaine attente comme elle semble l'avoir été jusque-là, non pas vie reçue par hasard et vécue distraitement, mais vie qui serait en attente de la vie. Voilà ce qu'il veut . (p.34)
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Cependant nous sommes seuls à pouvoir nous absoudre, personne n’échappe à la condition d’être, d’exister . (p. 87)
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Peu de mots. A l'hôpital, il faut garder ses forces pour les phrases qui en valent la peine. (p. 16)
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A l’hôpital le corps tout entier est convoqué, entraîné dans ces attentes, faites de tensions et de doutes, ici, rien de tout cela. Le corps est en paix, c’est l’esprit qui cherche à s’apaiser en puisant dans le silence. Pour certains la prière joue ce rôle, pour lui qui n’a pas la foi, c’est la contemplation des montagnes, des discussions avec Lombard. Car ici, sans rien pour oublier, dans un face-à-face avec soi-même, l’esprit souffre. (p. 63)

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Il tourne la tête pour écouter.
C'est probablement un troupeau. Il se remet à marcher, il aimerait parler à quelqu'un et qu'il lui soit répondu quelque chose de beau, de vrai, quelque chose qui l'encourage à rester. (p.51)
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Quatrième jour au monastère. Les uns ont la prière, les autres l'amour d'une femme ou d'une famille, lui a eu Marcel, maintenant, il a l'attente. Il ne geint pas, il arrive à trouver un peu de joie en lui, encore un peu de temps et il arrivera à avancer vers un peu de lumière, un peu de chaleur pour ses os et son âme ! (p.61)
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Il ne peut être dupe de ses questions. Ce qu'il veut, c'est s'éveiller au monde tel qu'il l'a perçu une seule fois, dans une goutte d'eau de pluie qui coulait sur une vitre sale, dans la chambre où est mort le seul être qu'il aimait. (p.64)
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Comme un chant liturgique , chaque geste pour éloigner la souffrance, la tenir (la taire), mais surtout avoir moins peur de la peur. (p.82)
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Il marche les mains dans les poches sur la petite route qui surplombe le monastère. Silence et silence. A s'en faire mal aux oreilles, à s'en laver le coeur. Il voulait poser des questions à l'abbé sur le bien et le mal, la mort, la résurrection, il n'a pas trouvé les mots. Il lui reste la fatigue, la grande fatigue des hommes qui marchent sous un ciel muet. (p. 72)
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Au carrefour, un calvaire se dresse. Orme se questionne: "quand cessera -t-on d'ériger à chaque croisement ce crucifié pour enfin montrer un Christ ressuscité ? Ces milliards d'images qui montrent ce Juif déchiré, lacéré par les fouets, les lances, les clous et les épines, en quoi donnent -t-elles aux hommes l'envie de la joie ?" (p.76)
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Il n'a jamais prétendu être fait pour le monde, ni que le monde fut à sa taille. Toujours il a vécu dans la peur, peur des coups, peur des autres, peur d'un monde hostile et cruel. Il n'avait ni une âme assez forte, ni un coeur assez fier pour apprendre autre chose qu'un morne mais rassurant quotidien. Se dissoudre jour après jour dans la grisaille des gestes : s'oublier. (p.80)
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_ Longtemps je me suis préoccupé du mal. J'ai voulu savoir à quoi ça ressemblait. Ca ne ressemble à rien, c'est commun, ordinaire, c'est presque comme tout le monde. C'est parfois un ami, parfois un ennemi, il n'a que le visage qu'on lui prête, mais il n'a pas de pitié. C'est sa différence avec le bien : le mal ne connaît pas la pitié. (p.84)
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Les moines ont le droit d'échanger quelques mots, chacun s'exprime lorsque l'autre s'est tu, leurs propos sont simples et brefs. Orme se rappelle les discussions à la ville, les caquetages qui ne disent que le mensonge, l'astuce, le contentement de soi. Le monde comme une rocaille de mots durs qui roulent sur la chair de la langue, des mots pour faire saigner le temps. (p.94)
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Souffle de vie, persistance d'une foi en un ailleurs, un au-delà qu'il ne peut nommer, impalpable, mais qu'il sait présent. Les mots de frère Marcel en étaient l'incarnation. Le mensonge jamais n'a souillé ce dire, sinon il sait qu'aujourd'hui, il serait mort à toute vie.
- Ami Julien détrompez-vous, être moine ce n'est pas vivre perpétuellement en vacances, le seigneur est un patron exigeant. (p.100)
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