Dans ce récit autobiographique, Christine Angot évoque un pan de sa vie sentimentale et tout particulièrement -mais pas uniquement- sa relation avec Bruno Beausir plus connu sous le pseudonyme de "Doc Gynéco".
L'ouvrage n'a aucun intérêt ni sur le plan psychologique ni sur le plan sociologique. Par exemple, Angot ne fait que de trop rares remarques sur le fossé existant entre l'univers de Bruno Beausir (la banlieue, le rap, etc.) et le sien (la gauche parisienne très bobo) alors que cela aurait été, à mon sens, très intéressant de creuser cet aspect.
L'ouvrage n'a également aucun intérêt littéraire. Le style est d'une platitude ! Et Angot - à grand renfort de narcissisme, de nombrilisme - accable le lecteur de détails totalement inutiles (comment elle était habillée tel et tel jour, ce qu'elle a mangé, etc.).
Enfin, l'ouvrage est extrêmement impudique. Il y a des passages sur la vie sexuelle entre Angot et le rappeur et surtout Angot ne cache rien de ses sentiments et de ses actes (qui révèlent, qui plus est, une grande immaturité couplée à une profonde vulnérabilité mais Angot n'en est pas pour autant attachante...).
En somme, voici un ouvrage insignifiant, ennuyeux et même parfois exaspérant.
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Cela ne valait pas le déchainement de la critique dans un sens comme dans l'autre, Christine Angot reste elle-même : une femme malheureuse qui doute de tout surtout de l'amour des hommes et qui n'a aucune pudeur à le raconter, on peut douter de sa crédulité mais arrivée à ce point elle ne peut qu'être réelle...
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Lecture pénible pour finalement n'attendre qu'une chose... refermer définitivement ce livre. Très déçu
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J'ai voulu lire un livre de Christine Angot pour la première fois et mon choix s'est tourné vers Le Marché des amants. Cependant, dans cet ouvrage, l'écrivain évoque sa relation avec Doc Gynéco. J'ai trouvé que Christine Angot était provocatrice et vulgaire.
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J'ai décidé de lire ce livre d'abord pour son titre qui laisse s'épanouir l'imaginaire et pressentir de belles aventures et de lumineux voyages.
Ce roman était en ma possession avant même d'avoir entendu parler de Christine Angot pour ses prises de position et ses interventions dans l'émission de Ruquier.
Cette femme, qu'à priori j'aurais tendance à rejeter pour sa franchise dérangeante, m'a ouvert un univers sensible, riche et précaire à travers ce récit. Je me suis attachée à l'héroïne-auteure au fil des pages qui m'a fait quitter son image facile de prédatrice féroce pour découvrir celle touchante d'oisillon fragile qu'on a envie de protéger.
Ce livre parle avant tout d'amour, avec un grand A. Celui qui rend libre, qui donne des ailes, qui épanouit et fait vivre. Mais aussi celui qui rend vulnérable, qui révèle notre côté sensible, pointe les manques qu'on aime si bien cacher et révèle nos comportements parfois grotesques, maladroits, malhabiles ou malheureux.
Christine et Bruno... Une femme blanche, un homme noir. Deux mondes, deux univers, deux pays aux frontières difficilement perméables qui se cherchent, se rencontrent, s'apprivoisent, se perdent, se retrouvent, s'encouragent, se complètent, s'oublient, se blessent, se bonifient, s'ouvrent devant les autres qui n'y comprennent rien, ou pas grand chose.
Et ça touche... juste là où ça fait du bien, juste là où ça fait mal.
Ce livre est un voyage déstabilisant et émouvant au coeur de la vie. C'est un voile qu'on lève sur une tranche d'humanité attachante.
Je ne percevrai plus jamais Christine Angot de la même manière. Et j'en suis heureuse.
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Une femme raconte ses amants, Marc qui dit être amoureux mais ne veut pas quitter sa femme, Bruno (allias Doc Gynéco) rapeur black bcp plus jeune dit aimer mais a à priori d'autres conquêtes, Charly sois disant meilleur ami ... J'aurais sans doute abandonné la lecture si je n'avais pas été en vacances ... pas mal de longueurs.
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Décidemment, Angot n'est pas ma tasse de thé. Cela fait le troisième livre que je m'efforce d'ingurgiter en essayant d'occulter toutes les critiques bonnes et/ou mauvaises lues sur ceux-ci et, ça ne passe pas.
Les livres d'Angot tourne en boucle sur l'inceste, ses histoires de culs, son égocentrisme et son hystérie qui vous ferait l'inviter à prendre un lexomil histoire qu'elle se détende un peu, et évite de nous abrutir les yeux avec ses écrits mal ficelés, énonçant des platitudes et surtout faisant étalage de ses préférences ? et/ou pratiques sexuelles qu'elle nous assène à longueur de livres. Après chacun ses goûts fussent-ils mauvais. Un homme décrirait les pratiques intimes de son couple on le traiterait de goujat ! Bien qu'elle soit une femme, je la qualifie, moi, de "non gentleman" !
Dans ce livre Christine Angot nous conte par le menu, sa relation avec Bruno Beausir Alias Doc Gynéco, mais également son attirance pour un certain marc, quarantenaire en couple qui malgré une déclaration enflammée au sortir d'un dîner, ne franchit toujours pas le cap de laisser sa compagne pour se mettre en couple avec elle. S'ensuivent des conversations téléphoniques surréalistes ou elle l'assomme de reproches puérils sortis de son esprit torturé, et lui se confond en excuses pour son inconsistance.
Son histoire avec le sieur Beausir n'est guère plus heureuse, celui-ci parallèlement à l'aventure qu'il vit avec elle, continu d'entretenir des relations avec son ex-compagne, mère de ses trois enfants et ne semble guère disposer, lui non plus, à tout laisser tomber pour elle sachant qu'il peut la "trousser" entre deux portes et/ou débarquer chez elle selon son bon vouloir.
Le moins que l'on puisse dire est qu'en plus d'avoir la cuisse légère, la modestie n'étouffe pas, dame Angot, qui tient à nous signaler le fossé, que dis-je le Grand Canyon qui sépare le "milieu littéraire" qu'elle fréquente, avec celui de son amant métis antillais, sortant lui, d'une HLM de la Porte de la Chapelle. Chacune des deux parties se demandant comment cela va finir, ce qui les attire l'un envers l'autre. En bref, elle s'ébaubie elle-même pseudo intellectuelle de gauche, de ce qui les rapproche et les lie l'un à l'autre, tout en s'interrogeant sur le qu'en-dira-t-on de ses relations d'écrivallonne blanche amoureuse d'un rappeur de couleur....!
Dans son livre, Angot fait passer Mr Beausir pour un inculte, alors qu'elle... Mais qui est-elle au juste : une fille illégitime élevée dans une HLM de province, violée (ou plutôt sodomisée) par son père, et qui se donne des airs d'intellectuelle effarouchée lorsqu'on la sort de sa zone de confort, entendez le quartier St Augustin ou elle réside et/ou le St Germain des Prés des m'as-tu-vu.
Bref, c'est le dernier livre que je lis de cette dame si on peut encore la considérer comme telle !
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Christine Angot écrit des auto-fictions où elle se met en scène comme dans ce livre.
Elle commence par se présenter : "Je ne suis pas Nietzsche, je ne suis pas Nijinski, je ne suis pas Artaud, je ne suis pas Genet, je suis Christine Angot".
Ensuite Angot nous parle de l'écriture : " Écrire c'est peut-être ne faire que ça, montrer la grosse merde en soi. Bien sûr que non. Vous êtes prêts à croire n'importe quoi. Écrire ce n'est pas une seule chose. Écrire c'est tout. Dans la limite. Toujours. De la vie, de soi, du stylo, de la taille et du poids. "
Ensuite Angot s'interroge sur l'amour : "Est-ce que l'amour existe ? Est-ce que l'on sait pourquoi on aime ? Comment expliquer ça ? Je ne peux pas dire pourquoi. Pour aimer un homme, il faut être passionnément amoureuse sinon ils sont tout simplement insupportables ....Je ne l'aimais plus mais je l'aimerai toujours sauf que je ne l'ai pas assez aimé alors que je l'ai toujours aimé sans l'aimer comme il fallait l'aimer."
Enfin la romancière de conclure : "J'arrive pas à dire les choses exactement comme je voudrais. C'est triste d'être écrivain, comme c'est triste d'écrire des livres, comme c'est triste de croire qu'on vous a compris. Je ne sais plus ce qu'il faut faire, je ne sais plus ce qu'il faut dire ".
Nous aussi on ne sait plus…
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Ce qu'il y a de spectaculaire chez Christine Angot, c'est le contraste entre son regard attentif et curieux, son esprit rapide, percutant, logique d'une part et sa sensibilité à fleur de peau, de l'autre. Si Angot était un animal, elle serait un menu écureuil, prisonnier au creux des mains, petite boule de poils et d'os toute grelottante de frayeur mais tête en alerte, yeux vifs qui regardent, regardent...
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L'amour et l'écriture sont les grandes choses de la vie.
L'amour, c'est difficile : on le veut, mais il y a tant d'incertitudes, tant de doutes...
L'autre ne vous voit pas toujours : il y a l'intellectuel qui joue à se faire des frayeurs et regagne vite ses pénates à la première alerte, tant pis s'il a embarqué l'autre sur une barque pourrie ; et il y a celui qui vous voit mais se sent tellement différent, qui n'a que son monde d'artiste et pense que ça ne suffira pas, qui se retire peu à peu. Pourtant c'était beau et sincère...
Se profile un troisième homme, et c'est pas gagné d'avance non plus, mais enfin une porte s'ouvre...
Heureusement il y a l'écriture, mais l'écriture ce n'est pas l'amour.
J'aime Angot parce qu'elle m'émeut. Mais aussi à cause de son style, de sa simplicité, de sa sobriété, de sa maladresse voulue pour exprimer le flou des sentiments, leur vacillement, la colère. Avec le marteau et le ciseau de la langue, elle tourne autour du détail qui fait sens jusqu'à ce qu'il soit extrait du magma, puis elle le dépose sur la page à côté des autres et retourne à son travail de fouille, inlassablement.
Les matériaux qu'elle extrait ne sont pas totalement inconnus, mais l'angle sous lequel elle les observe révèle tant de nous et du monde que certains voudraient la faire taire : "hystérique", disent-ils, quand elle soulève la pierre sous laquelle se cache l'objet hideux dont ils connaissent parfaitement l'existence mais qu'ils ne veulent pas voir. Au minimum coupable de mauvais goût.
Angot, exploratrice de l'intime en littérature : cela nécessite une bonne dose de courage.
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Je n'ai pas accroché a ce roman, pas aimé le style, pas aimé les personnages.
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Bon, je sais que Christine Angot n'est pas populaire, mais ne nous laissons pas intimider.
Je poursuis mon cheminement dans son oeuvre, elle m'intéresse.
Au début de cet opus, je me suis dit : non mais c'est quoi ce style horrible, elle écrit si bien dans "Inceste", "Un amour impossible", et là, c'est quoi ces imparfaits au lieu des passés simples ? On aimerait au moins des passés composés : "il me raccompagnait à ma place...j apercevais un type...le lendemain un type ...venait à mon stand..." J 'avais envie de tout barrer au crayon rouge et de mettre "temps ! " dans la marge. Et aussi de sanctionner tous les "on". Ca m'a gênée longtemps, je ne m'y suis jamais totalement habituée, mais les qualités du reste ont pris le dessus, et j'ai fini par me dire, après tout, ce sont les écrivains qui font la langue. le Gaffiot, c'est Cicéron, le latin, c'est Cicéron. Admettons cet emploi de l'imparfait comme temps de l'action ponctuelle et bornée. Pourquoi pas. Christine n'est pas en première, et elle a fait ses preuves.
Et puis le reste, c'est quand même très bien.
Une femme, deux hommes, puis un troisième qui se profile, mais rien de classique, là encore.
Pas de vaudeville, pas de tragédie, pas de romanesque. La vie. Mais restructurée.
Christine rencontre un homme, la cinquantaine, bon bourgeois assis dans un fauteuil de directeur de journal, intellectuel, intelligent, fin, faillible. Il lui dit qu'il est tombée amoureux d'elle, alors elle se met à douter de la relation qu'elle vit, à cette époque, avec Bruno, dont elle est déjà en train de se détacher.
Ensuite, grand flash back : l'histoire de sa relation avec Bruno. Bruno Beausir, alias Doc Gyneco, rappeur français, à l'époque sarkoziste (et qui va le payer cher). Bruno, c'est le contraire du journaliste, c'est le XVIIIème arrondissement (pas la banlieue, le XVIIIème, ce n'est pas pareil), le titi, les copains drogués, délinquants, la galère, la musique, le rap. le portrait de Bruno est extrêmement réussi, fin, tendre, profond, et je crois que le rappeur a l'intelligence d'en être satisfait (voir interviews), ce qui confirme l'analyse d'Angot sur leur proximité, leurs liens, leurs affinités. Bruno est le risque, l'authenticité, la vie réelle contre la vie en cocon du journaliste bourgeois de la rive gauche. Cliché ? Non, réalité. Angot y réfléchit. Elle combat le cliché.
Elle même, on l'assimile, et Bruno le premier, à cette "gauche caviar". Or, si on a lu "Un amour impossible", on sait qu'il n'en est rien. Christine Angot n'est pas une bobo de la rive gauche. Qu'est-elle ? Que veut-elle ? Et nous, lecteurs, qui sommes-nous ? Que voulons-nous ? Sommes-nous en train de nous mentir, de "jouer" (grande frayeur de Bruno et Christine, les gens qui jouent, avec les autres, qui jouent à se faire peur...) Les interrogations de la narratrice deviennent les nôtres. Christine et Bruno sont rejetés de tous les côtés, doucement mais sûrement, par des gens qui se croient ouverts mais demeurent étonnamment étriqués. Bruno s'exclut lui-même du "milieu" de Christine, mais c'est qu'ils sont soumis à des forces sociales qui les dépassent. On retrouve là un avant-goût de ce qui sera "Un amour impossible", avec Christine dans le rôle de son père, et Bruno dans celui de sa mère et, quoiqu'ils soient tous les deux des personnes de bonne volonté (à la différence du père de Christine) ils échoueront de même.
Echec dû aussi à la personnalité de chacun. Christine n'est donc pas condamnée à se ranger auprès d'un directeur de journal pusillanime.
Le texte vaut par la complexité des lignes qu'il dessine entre les humains, par son absence d'illusions romanesques et pourtant l'omniprésence du désir et de l'amour qui cherchent à briser toutes les barrières, par la représentation d'une quête humble de la liberté libre dans le quartier de la Madeleine, par le dévoilement sur un rythme moderne des hypocrisies sociales ancestrales, par la parole vivante d'une femme qui, doucement mais sûrement, ne renonce jamais.
Tant pis pour les imparfaits.
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Premier Angot que je lis, j'avoue que j'avais envie d'essayer et la jolie pochette (des seins, une main noire, une main blanche) m'a poussé à l'acheter. J'avais pas compris au début que ça parlait de Doc Gyneco... Bon, c'est pas si indispensable mais ça peut clairement être un argument marketing intéressant pour faire un carton.
Je n'ai pas été particulièrement enchanté par l'écriture d'Angot, je l'ai pas trouvée nulle pour autant. Il se passe pas grand chose, vraiment pas grand chose, c'est simplement des faits, juste des faits, les faits simples d'une histoire d'amour, des faits qui nous rappellent les nôtres avec nos hésitations, nos pulsions, nos passions, nos déceptions... A ce niveau-là, on ne peut rien reprocher à Angot qui décrit fidèlement son couple dans les moindres détails. C'est par ces détails que l'on comprend la psychologie de Bruno alias Doc Gyneco. C'est une des grandes forces de ce livre : le super travail de décryptage de personnalité qui m'ont vraiment fait apprécier le rappeur français.
Pour le reste, on lit ce livre comme on lit un journal intime. Ca nous touche un peu, parce qu'on a connu ça aussi, mais quand on l'a fermé on l'a déjà un peu oublié.
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Ma première impression est qu'il y a des redites puisque Christine Angot nous parle à nouveau de l'inceste qu'elle a subi, mais elle ne ressasse pas vraiment, le but de ce livre est très différent de celui d'«Une semaine de vacances» que personnellement je préfère. Ici elle creuse, elle analyse, tente de comprendre les réactions des autres, de retrouver la chronologie de ce qui s'est passé, cela donne l'impression de quelque chose de peu construit, mais elle nous implique aussi quand elle s'engage au début à essayer de retrouver la vérité, de trier ses souvenirs et les remettre en ordre. Elle aborde la période de sa vie d'adulte. Cela ressemble, par rapport aux autres ouvrages que j'ai lu d'elle, à un canevas, un brouillon. Contrairement à la narration froide d'Une semaine de vacances, on sent la narratrice tourmentée. Elle aborde beaucoup plus les commentaires et attitudes qui ont suivi les révélations de l'inceste auprès de différentes personnes. Elle explique les différentes stratégies de l'enfant qu'elle était pour supporter, survivre, j'ai presque envie de dire pour surnager. Je connaissais déjà les réactions de sa mère, les réactions de son mari ne sont guère plus glorieuses. Les réactions des tiers n'aident guère non plus. Peut-on encore parler d'inceste après la majorité ? Il n'y a guère que la police pour le reconnaître, même si elle informe que les suites judiciaires sont difficiles, faute de preuves et de témoignages. le personnage du père reste égal à lui-même, continuant quand elle est adulte, mariée, à lui dénier tout droit à un amour paternel, jouant sur le chantage affectif et lui déniant les droits les plus simples de ses autres enfants (la scène des courses et du compte Angot est remarquable). Comme l'auteur analyse ce qu'elle a vécu, il y a des phrases remarquablement fortes et percutantes, plus que dans les livres précédents, mais je vais me répéter, ce monsieur n'est qu'un minable et méprisable manipulateur pervers. D'un point de vue littéraire je préfère «Une semaine de vacances» mais sans l'ombre d'un doute les deux livres sont des livres nécessaires.
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Avant de lire Le Voyage dans l'Est, je connaissais Christine Angot, bien sûr, le personnage médiatique, mais pas l'écrivaine. L'aurais-je lu si elle n'avait pas remporté le Prix Médicis général 2021… ? le thème récurrent de ses romans - l'inceste -, en est un qui, bien qu'absolument nécessaire, bouleverse, indigne, et amène là où on n'a pas toujours envie d'aller... Nul divertissement ici. Pas non plus d'effets littéraires, des phrases simples, qui vont droit au but, et qui construisent un témoignage, la mémoire cherchant à se reconstituer. Et surtout une jeune fille en quête de l'amour et de la reconnaissance d'un père, qui ne la lui accordera jamais. Elle décrit la dissociation, les proches qui regardent à côté, la perversion de l'agresseur - « - Je n'ai jamais fait autre chose que ce que tu souhaitais. » Ce livre ne me mènera pas vers ses écrits précédents, ce qui ne m'empêche pas d'être contente d'avoir fait sa découverte.
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"Le Voyage dans l'Est" est un livre que j'avais envie de lire depuis sa sortie : déjà pour son prix Médicis, mais aussi pour son titre qui m'intriguait beaucoup. Ce voyage, c'est celui de l'autrice qui va rencontrer son père à Strasbourg à l'âge de 13 ans pour tenter de nouer une relation père/fille avec lui. Cependant, elle va être confrontée non à un amour filial, mais à un inceste qui va perdurer de nombreuses années. Le début du livre m'a beaucoup touchée, j'ai trouvé l'écriture touchante mais à la fois percutante, sans nier ou estomper la réalité pour ne pas choquer le lecteur. J'ai éprouvé de la peine pour cette jeune fille qui souhaitait plus que tout l'amour paternel mais qui ne récoltait que des caresses forcées et des baisers volés. La narratrice explique à merveille tout le processus de "faire semblant" qu'elle a mis en place, cette façon de distordre la réalité, faisant comme si elle ne réagissait pas, ne pensait pas, alors que tout son corps était en alerte. Sa tentative, également, de parler à sa mère, aux hommes qu'elle fréquente, sans succès concret. Cependant, plus le livre avançait, plus je me suis lassée : les états d'âme en continu et les prises de conscience sans réel aboutissement dans la réalité ont fini par m'exaspérer. Et le passage sur son journal intime a encore plus contribué à cette lassitude : je n'ai pas du tout aimé le style et je n'en ai pas compris l'intérêt. En bref, un livre en demi-teinte qui n'a pas su me convaincre sur la durée mais dont le début m'a beaucoup plu. Peut-être parce que l'adolescente de 13 à 16 ans m'a davantage touchée, par sa volonté de refuser l'inceste et d'en parler, que l'adulte détachée de sa personne qui revient vers son père à maintes reprises malgré ce qu'il lui fait.
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