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Critiques de Christine Deroin (92)
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Mon frère, mon enfer, mon bel enfer : L'autisme

Sensibilisation à l'autisme, avec ce journal de bord d'une ado Garance dont l'environnement familial est complètement bouleversé par Adam son frère atteint d'autisme, acceptation et compréhension de la maladie sont des étapes fondamentales ; livre à la fois fiction et documentaire ( pour adolescents) .
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Anomalie : Au secours ma mère boit !

Le + : roman sur une femme/mère alcoolique qui insiste bien sur les raisons différentes que peut avoir un homme de boire. Récit émouvant, du point de vue de sa fille adolescente qui s’inquiète, s’énerve, réagit. Le personnage secondaire de Noémie, « la plus disjonctée de la classe », apporte un autre éclairage, tout en nuances.

Le - : où est l’amour entre les parents ? Julie semble plus mobilisée que son père.
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(Dé)connexions

Une lecture en demi-teinte pour moi : je ne m’attendais pas à ce que les trois histoires s’entremêlent dans un même chapitre, ni aux interruptions « psy » dans le récit. Cela me faisait sortir de l’histoire à chaque fois. Les 3 histoires m’ont semblé très plausibles, mais les adolescents ne sont pas très réalistes (un ado accro à un jeu vidéo sur les Samis?). J’essaie d’imaginer ce qu’un collégien penserait de cette lecture, et à part pour un accompagnement spécifique, je ne pense pas qu’il y trouverait du plaisir malheureusement. C’est plus un livre sur un thème que nous adultes il nous semble important d’aborder. L’intention est louable tout de même. L’utilisation de ce texte, qui a l’avantage d’être court, pour une lecture orale avec une classe, est à envisager.
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Caméléon, les filles Asperger déboulent !

Le titre est mal choisi (on ne comprend pas, dans un premier temps, le rapport entre "caméléon" et le champignon de la couverture, et puis il n'y a pas, dans l'histoire, "des" filles Asperger mais bien une seule...), cependant ce quatrième livre de la collection "Saison psy" que je découvre est tout aussi instructif que les précédents.



La partie narrative est un dialogue entre la sœur d'Alice l'autiste et un·e camarade (Nicolas?). Il semble y avoir eu un drame et ils tentent de comprendre comment la situation en est arrivée là. La sœur explique la personnalité d'Alice, ses particularités. Elle souhaite préparer un exposé sur la discrimination car pour elle, c'est bien de cela qu'est victime Alice.



"Il y avait ses champignons, sa solitude, ses amis imaginaires". Alice a d'excellents résultats scolaires qui rendent fiers ses parents ("Ils la croyaient surdouée") mais sa différence ne fait aucun doute. La partie documentaire ("le mot du psy") précise les traits communs à toutes les formes d'autisme : la solitude (recherchée ou subie), les troubles de la communication verbale et non verbale (pas de compréhension du second degré, expression "cash", difficulté à identifier les émotions y compris les siennes) et une tendance à préférer ce qui ne change pas. Le "syndrome Asperger" se distingue par l'absence de retard mental.



C'est peut-être pour cela qu'Alice comprend que pour être aimée, il faut être jolie et populaire comme Fanny, à qui elle va chercher à ressembler, tel un caméléon, donc (en vain). L'obsession va jusqu'à imiter ses gestes et mimiques en un mimétisme "flippant". Car pour les autistes, la cognition sociale n'a rien d'évident ("la ressemblance était ratée") et ils n'en comprennent pas la subtilité (c'est d'ailleurs pour cela qu'ils apprécient les mangas: les expressions y sont caricaturales).



Avec Lucas, cela devient carrément "l'enfer": Alice le prend, à tort, pour son alter ego. Dès lors la situation dégénère, l'adolescente est de plus en plus rejetée, moquée, insultée et même agressée... jusqu'à la catastrophe. On sent la sœur d'Alice tiraillée: elle comprend que celle-ci puisse exaspérer, et en même temps elle souffre de voir les répercussions de ce rejet. Répercussions qui iront en s'aggravant avec le temps (stress permanent, isolement, TOC, dépression...).



Dès lors, une seule solution, comme pour tout·e handicap et maladie: poser un diagnostic (il est souvent moins fait chez les filles, pour différentes raisons) et organiser une prise en charge ("Elle aurait dû être accompagnée"). Rentrer dans le moule, être comme les autres, est impossible et inutile: il faut soigner les concernés... et informer les autres!
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Le jaguar qui miaule

Christine Deroin réussit à évoquer deux maladies mentales très répandues et pourtant méconnues sans sombrer dans la caricature ou le pathos.



A travers le prisme de l'enfance, elle décrit la difficulté d'être l'enfant de celui/celle qui est malade, l'enfant qui doit avoir le comportement de l'adulte parce que la maladie prive l'adulte de son rôle, de sa maturité et surtout de sa place de protecteur.



Mais plutôt que mettre en scène des enfants brisés, elle choisit de montrer ceux que l'épreuve élève, probablement parce que malgré le chagrin, ils ne sont pas seuls, mais bien entourés par des adultes aidants quoiqu'en difficulté eux aussi.



C'est un très beau texte court et percutant qui fait la part belle à l'acceptation plutôt qu'à la culpabilité qu'on peut ressentir devant l'incapacité à gérer la maladie de ceux qu'on aime. Un texte porteur d'espoir qui ne vend pas un rêve de guérison, mais qui montre qu'on peut vivre avec, trouver des points d'ancrages pour avancer.



Petit bémol : la couverture n'est vraiment, mais alors vraiment pas attirante. Elle a un côté un peu niais qui ne rend pas justice au récit et qui ne correspond pas du tout au propos.
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Le jaguar qui miaule

C’est un roman jeunesse très court et heureusement car il est difficile. La couverture n’est déjà pas très engageante pour de jeunes lecteurs mais la thématique non plus. L’histoire traite de schizophrénie, de maltraitance, de fugue et de deux enfants qui subissent leurs situations sans avoir vraiment quelqu’un à qui parler.



Théo est plutôt solitaire et on ne lui explique pas clairement ce dont souffre son père. Pour un garçon de 10 ans, son comportement est étrange (malgré sa situation), comme s’il était finalement plus jeune. Il devient ami avec Julie, encore plus seule et renfermée car sa mère est méchante. L’ambiance est assez pesante. Certes, les deux enfants se viennent mutuellement en aide ce qui est plutôt positif. Leur relation est touchante et les « solutions » qu’ils trouvent sont mignonnes, mais un seul problème aurait suffit.



C’est dommage car l’histoire en elle-même est intéressante et c’est bien écrit. C’est une bonne chose de parler de maladies pour les faire connaître et les aborder avec des jeunes qui peuvent se trouver dans la situation des deux protagonistes. Mais pour moi, celui-ci est à proposer en lecture ciblée et pas à n’importe quel enfant, surtout sans dossier sur lequel s’appuyer. Même la tentative de conclusion positive ne l’est pas réellement… Un livre plutôt pour des ados que des pré-ados.



Un roman qui me laisse mitigée.

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Le jaguar qui miaule

Théo a dix ans et un papa un peu original. Quand son gâteau d’anniversaire est arrivé sur la table, ce dernier a crié : « Y a une bombe. » Tous les adultes ont fait comme si c’était normal et ont désamorcé la situation, un peu comme la bombe en fait, car l’oncle de Théo a expliqué : « Oui, il y a une bombe mais elle est désamorcée. » Bref, Théo a 10 ans depuis trois heures et un papa qui voit des choses qui n’existent pas. Le jeune garçon ne comprend pas que son père est malade, il s’est habitué à ses idées farfelues. Un jour, après avoir rendu visite à son père dans l’hôpital psychiatrique où il a été admis quelques jours, Théo prend une décision : il va prouver à tout le monde que son père a des superpouvoirs qui lui permettent de voir ces choses que les autres ne voient pas. S’il est capable de voir un jaguar au milieu d’une pièce, alors Théo leur prouvera à tous que le jaguar existe vraiment…

Le Jaguar qui miaule est un récit intelligent et sensible sur un sujet finalement assez peu évoqué en littérature de jeunesse, les maladies mentales. Le choix fait par l’autrice d’aborder la maladie du père de Théo sous un angle humoristique et poétique est vraiment très intéressant car non seulement cela dédramatise une situation qui peut être particulièrement difficile à vivre pour un enfant, mais cela permet également d’intéresser le jeune lecteur qui n’aura aucune difficulté à plonger dans l’aventure un peu loufoque orchestrée par Théo. Entre les hallucinations du père et l’imagination du fils, le lecteur sourit beaucoup dans ce roman qui n’est jamais triste. J’ai adoré la spontanéité et la répartie de Théo mais, si on ne m’avait pas donné son âge, je dois dire que je l’aurais pensé plus jeune. J’aurais bien vu pour ce roman une couverture colorée et un peu décalée avec le fameux jaguar car je trouve la couverture choisie un peu terne et peu propice à attirer les jeunes lecteurs. En clair, j’aurais misé sur l’onirisme au lieu du réel.


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Anomalie : Au secours ma mère boit !

Encore un excellent titre de la collection "Saison psy" aux éditions Le Muscadier, qui analyse finement le mécanisme de l'alcoolisme et surtout le ressenti des un·es et des autres face à la situation. Le récit et les explications de la psychiatre se complètent parfaitement dans ce livre qui sonne juste.

Les enfants sont souvent les premiers à détecter un changement de comportement chez leur mère: "J'ai senti que ma mère n'était pas comme d'habitude" -ce que Julie nomme une "anomalie". Chez l'adolescente, la rage se mêle à la honte. Pourquoi sa mère boit-elle? Et surtout, que peut-elle faire? Car comme lui conseille son amie: "C'est ta mère. Aide-la!". Le père, lui, semble dans le déni ("Mon père est aussi impuissant que moi").



Si effectivement "on n'a pas la solution. Seule ta mère la possède", celle-ci a besoin qu'on l'amène à se faire soigner. C'est finalement le médecin de famille qui incitera père et fille à communiquer à trois, à exprimer "tout ce que je n'ai pas dit" parce que "j'ai trop peur de pleurer ou de la faire pleurer". A défaut de discuter, Julie et sa mère s'échangeront des petits mots afin de débloquer la situation et sortir de la détresse. La jeune fille comprend que "c'est son boulot que ma mère veut oublier" et celle-ci que l'alcool ne résout rien, "tout te revient à la gueule très vite".



C'est donc "un problème de famille qui nous concerne tous", mais comment aider? La mère de Julie est envoyée dans une clinique spécialisée dans l'addiction à l'alcool, où des médicaments l'aident à se sevrer, et un groupe de parole à "comprendre ce qui l'a amenée là". Et après? Le soutien psychologique continue afin d'éviter la rechute: il s'agit de "verbaliser la souffrance psychique qu'elle espérait effacer momentanément avec l'alcool". C'est l'occasion d'une mise au point conjugale et familiale visant à rétablir la confiance ("Il est terrible et humiliant pour les mères de se sentir surveillées"). Le but de la parole, c'est de dédramatiser ("Toujours dédramatiser"), de déculpabiliser et de retrouver l'estime de soi.



J'ai trouvé particulièrement intéressant que la réflexion s'élargisse au contexte d'anxiété sociale que subissent les femmes. Une femme qui recourt à l'alcool n'a pas les mêmes raisons qu'un homme. La mère de Julie se sent dévalorisé au travail parce que notre société moderne ne garantit pas "épanouissement et harmonie" à celles qui s'investissent autant dans la réussite professionnelle que familiale. Il est temps de "penser autrement la place de la femme dans notre monde" car "quand la santé des femmes ne va pas, c'est toute la société qui est malade". Malgré leur engagement dans la vie active, les femmes restent le pilier de la famille...



La mère de Julie décidera de changer de travail avec l'aide d'un coach professionnel. Elle choisira aussi de reprendre "une activité qui la passionne" (la danse). Faire des choix, prendre soin de soi, c'est un premier pas vers la liberté. Car "l'objectif, c'est d'être libre...", non?
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Courage... fuyons !

[Courage, fuyons]



Ce petit ouvrage docufiction est paru aux éditions Le Muscadier dans leur collection Saison Psy, il est écrit par Christine Deroin.



« Courage, fuyons » se divise en deux parties.

Une partie fictionnelle, une partie analyse d’une psychologue.



Dans la partie fiction, Thomas, un jeune adolescent, vient de faire une tentative de suicide. Dans le cadre de sa thérapie de soin, on l’oriente vers un musicothérapeute. Ce dernier va tenter de briser les barrières de Thomas, de l’amener à se confier, grâce à la musique.

Car il se rend vite compte que le problème de Thomas, c’est sa mère. Sa mère étouffante, rabaissante, surprotectrice et manipulatrice.



A chaque chapitre de fiction, la psychologue Aurore Gouguin décrypte les comportements, les signaux qui doivent interpeller sur une relation toxique, un danger pour l’enfant.



Un ouvrage qui se lit très très vite, et qui est accessible à tous: enfants, adultes, encadrants, soignants.



Le principe est vraiment intéressant, la fiction se met au service de l’apprentissage et de la psychologie.



Un ouvrage à mettre entre toutes les mains des professionnels de l’enfance pour les former à repérer au plus vite les signaux qui doivent alerter.









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Mon frère, mon enfer, mon bel enfer : L'autisme

J'ai adoré ce livre. Garance est collégienne, une collégienne presque ordinaire. presque, parce que souvent, on l'étiquette comme soeur d'un autiste. Car Garance n'est pas ordinaire, elle partage son temps entre l'aide à son petit frère, les crises de ses parents à bout (sa maman, souvent c'est vrai), et sa famille qui s'adapte en continu à ce petit frère qui ne comprend pas les choses comme les autres. Parfois Garance en a marre, elle sent bien que sa famille est différente, à l'âge où elle n'a qu'une envie : se fondre dans la masse. Hugo, lui, vient d'arriver dans le collège en suivant sa mère, qui vient de divorcer. Progressivement, en ouvrant ses yeux, en ouvrant son âme, il va réussir à essayer de comprendre le quotidien de sa camarade de classe.

C'est un très beau livre sur la réalité de l'autisme, qui sonne très juste. Très émouvant.
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Mon père fait des montagnes russes dans la tête..

A travers des mails qu'elle écrit à sa "tantine", Victoire raconte les changements d'humeur de son père (le grand frère de sa tante) qui lui font si peur. Les "comportements désordonnés" de celui-ci alternent entre des périodes où il est une vraie "pile électrique", irritable et agressif, avec des phases de dépression: "Il n'est plus dans son état normal. Il faut toujours être d'accord avec lui. Il crie tout le temps"... Victoire et sa mère n'arrivent plus à communiquer avec lui et vivent "dans un état de stress permanent".



D'abord dans le déni ("ça va passer"), la tante se demande finalement si ce n'est pas héréditaire. Elle se souvient en effet d'avoir observé, plus jeune, le même comportement chez son propre père. De même, il y avait des prémices chez son frère... Il faudra attendre un grave incident et l'hospitalisation pour qu'enfin soit posé un diagnostic: ces "épisodes maniaques délirants" traduisent un trouble bipolaire. Il ne servait donc à rien "de trouver des raisons rationnelles" à un tel comportement puisque c'est une maladie qui empêche de "contrôler ses émotions et ses comportements comme tout le monde".



Après le récit, le questions/réponses d'un psychiatre apporte quelques précisions médicales sur les causes (multiples) de la bipolarité et surtout sur les traitements et thérapies pour rendre l'humeur plus égale.
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Dévorer sans faim : Au secours je suis boulim..

J'aime beaucoup cette collection "Saison psy" qui insère les explications d'un psychiatre entre deux chapitres de fiction. Les quatre adolescents du groupe de parole sont à vif, voire agressifs, et l'on sent que cette colère dissimule une grande souffrance ("Ces silences lourds de violence contenue, ces souffrances qui restent coincées"). Comment les mettre en confiance, en tant que thérapeute? Comment les amener à "vous aider en vous écoutant"? "Cette saloperie, nous la vivons tout seuls", et c'est plutôt en entretien individuel que les jeunes consentent à se livrer davantage. Des émotions que Margaux la psychologue stagiaire prend de plein fouet ("Je suis lessivée, essorée, épuisée par la tristesse").



Le "mot du psy" définit tout d'abord ce qu'est la boulimie ("Un sentiment de perte de contrôle sur le comportement alimentaire") qui va souvent de paire avec l'anorexie puisqu'il s'agit de maîtriser son poids dans un idéal de minceur. Derrière ce trouble du comportement alimentaire (TCA) se cachent souvent honte et culpabilité, faible estime de soi et peur du jugement des autres ("Je suis la grosse, la moche. La fille sans intérêt"). J'ai trouvé très intéressant ce passage cherchant à analyser les causes d'un tel agissement (même si le spécialiste précise bien que chacun a un vécu et un ressenti différents): le boulimique a "un sentiment de manque de contrôle de sa vie qui semble créer un besoin de maîtrise de son corps", il ressent "une sensation de vide qui appelle un besoin de se remplir" et c'est quelqu'un qui a du mal à exprimer ses émotions.



Reste à trouver une solution... Le milieu médical peut apporter un suivi lié aux incidences sur la santé (anxiété, dépression, troubles digestifs, carences, conseils en nutrition, médiation artistique, etc.). Cependant la démarche reste "un processus individuel qui ne peut pas s'imposer de l'extérieur"...
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Le jaguar qui miaule

Dans ce court roman, nous faisons la connaissance de Théo, 10 ans. Son père, malade, est hospitalisé. Son père a des hallucinations, entend des voix.......mais Théo ne comprend pas ce dont il souffre, ou il est plutôt dans le déni. Alors, avec ses deux amis, David et Julie, il décide de prouver que le jaguar vu par son père est bien réel. Il découvre d'ailleurs que Julie a également des problèmes avec sa mère et décide de l'aider à son tour.

J'ai découvert les éditions Le Muscadier, notamment la collection Rester vivant, grâce à Babelio et j'en suis ravie. Cette édition publie des histoires courtes traitant des thèmes de société. Elle s'adresse, je pense, à des pré-ados, des ados dans le but de faire réfléchir sur ces sujets.

La couverture est illustrée par une photo qui représente sûrement Théo. J'ai aimé commencé l'histoire en pouvant l'identifier dès le départ.

L'auteure, Christine Deroin, est metteur en scène, anime des ateliers théâtre, et écrit des romans en parallèle.

J'ai trouvé l'écriture simple, bien adaptée à la cible jeune et l'histoire habilement amenée. Il est facile de ressentir les émotions de Théo et de se plonger dans l'histoire. La maladie de son père est abordée de manière bienveillante, claire et même poétique. L'histoire se lit vite et je n'ai pas eu envie de décrocher. On a envie de connaître la fin....

Une édition qui devrait se trouver dans tous les CDI et dans toutes les médiathèques.





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Le jaguar qui miaule

A travers le récit de Théo, 10 ans, l’auteur aborde un sujet sensible, celle de la vie avec un patient souffrant de maladie mentale, de ces affections invisibles qui perturbent le quotidien, dont on ne guérit pas et avec lesquelles il faut faire avec.

Nous nous retrouvons face à un jeune garçon auquel l’on cache une vérité dérangeante, comme on le ferait en tant que parent, pour le protéger, parce qu’on l’estime trop jeune pour comprendre. En voulant aider son père, Théo va découvrir la vérité, une vérité qui au départ blesse par ses mots jetés dans une cour d’école, car les gosses ne sont pas tendres entre eux, qui ne mettent pas de gants et expriment brutalement ce qu’ils pensent

C’est également une histoire d’amour filial, d’amitié et d’amour tout court.

Dans un style simple, adapté au lectorat vise, Christine Deroin, raconte une histoire réaliste et touchante dans laquelle les jeunes peuvent s’identifier. Les personnages sont touchants, vibrant d’authenticité.

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Chemins détournés

A travers un court livre alternant fiction et éclairage documentaire sur le thème de la prise en charge psychiatrique, l'autrice balaye toutes les questions qui apparaissent dès lors que l'on parle de maladie psychiatrique. Les préjugés quant à la maladie mentale et les peurs quant à l'hôpital sont tenaces. Ce livre permet de dédramatiser en expliquant simplement les différentes étapes du traitement de la maladie psychique et la nécessité de faire appel à un tiers compétent. Le point de vue de Paradis qui a une expérience personnelle de la maladie permet de reformuler les apports théoriques pour les contextualiser. Un livre qui permet vraiment de parler des soins psychiatriques clairement et en déconstruisant les peurs.

A lire, à lire, à lire !

La professeuse documentaliste de cdicollegeguisthau
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Dévorer sans faim : Au secours je suis boulim..

La boulimie, une maladie dont on ne sort pas comme ça…



Les Loulous, les éditions Le Muscadier a encore frappé avec Christine Deroin et sa collection saison psy ! Un grand merci pour votre confiance. Cette fois, nous nous confrontons au problème de la boulimie.

Le Bibou est en pleine réflexion, quant à moi je vous fais ce retour encore pensive.



Grâce au cheminement conté, nous allons suivre six personnages dans cette histoire. Quatre adolescents hospitalisés, en cours de traitement, une stagiaire en psychologie et la psychologue. Grâce à des groupes de paroles, d’abord timide puis de plus en plus constructifs et instructifs, nous allons découvrir le ressenti de chacun(e).



Vous le savez désormais, le gros plus de cette collection c’est que l’histoire est entrecoupée d’explications de la part d’un psychologue pour que nous comprenions bien les tenants et les aboutissants. Une fois de plus, ce livre a été un petit bijou !



La plume de Christine Deroin, accompagnée de … nous apporte énormément et nous pouvons nous projeter complètement dans l’histoire à la place d’un des protagonistes.

Histoire et explications très accessibles, dès 11 – 12 ans, sans aucune difficulté.
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Chemins détournés

Une plongée dans l’incompréhension !



Ma Chère Lectrice, Mon Cher Lecteur, vous connaissez mon attirance pour les collections de la maison d’éditions Le Muscadier ? Alors une fois de plus, laissez nous vous emmener dans les contrées de la psychologie de l’adolescence…



Christine Deroin nous emporte du côté de la détresse psychologique. Une jeune fille qui n’a plus de repaire, qui a besoin d’aide mais qui pour appeler au secours ne trouve d’autre moyen qu’une tentative de suicide.



C’est son amie Inès qui va nous raconter. Sa vie, son amitié, le soutien de son surveillant dans la descente aux enfers et la remontée vers de nouveaux jours plus brillants de Tara.



Une fois de plus, Christine Deroin, à travers l’histoire de ses personnages que nous avons à cœur de soutenir, de conseiller, de protéger, va nous conter ce qui est susceptible de se dérouler, pourquoi et comment. Elle nous emporte doucement mais sûrement vers des conseils et peut-être des solutions.

Une fois de plus, avec Le Bibou, nous avons trouvé un bon équilibre entre l’histoire elle-même et l’analyse explicative de l’auteure et de son comparse.



L’adolescence est une période complexe où même les parents se perdent. Il est extrêmement difficile de détecter quoi que ce soit et ces livres, ces histoires nous permettent d’avancer et d’évoluer. Que ce soit en tant qu’adolescent, parents ou tout simplement public de n’importe quel âge.


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(Dé)connexions

Ce court roman se décompose en "épisodes" de fiction, suivis chacun du "mot du psy" qui analyse le comportement des trois jeunes héros en prise avec leur addiction aux écrans. J'ai trouvé l'intrigue un peu légère et j'ai souvent eu le sentiment que le psychiatre en disait trop, empêchant la réflexion personnelle du lecteur, mais l'on comprend bien avec ce livre comment l'addiction s'installe progressivement, au même titre que le tabac, l'alcool ou le cannabis, et qu'il ne faut pas la négliger.



Manon, Clément et Enzo ont trois profils différents qui vont entrer dans l'addiction pour des raisons différentes. Clément se sent incompris de ses camarades et il "a renoncé à avoir des amis dans ce monde réel". Avec le support d'un jeu, les relations avec les autres lui semblent plus faciles.

Enzo, souvent seul à la maison, s'ennuie. Internet est un refuge pour s'échapper du quotidien ("Son réel à lui est tout pourri"). Le monde virtuel, c'est être ailleurs, c'est être un autre, c'est avoir une meilleure vie, être une meilleure personne ("Il dit préférer la vie que lui propose le jeu à la sienne").



Mais attention à l'amalgame avec son avatar, pour les autres et pour soi ("Tous les joueurs s'appelaient avec les noms de leur avatar et plus personne ne savait qui était derrière")! On a vite fait de confondre réalité et virtualité... Attention également aux nuits blanches quand on n'arrive plus à se déconnecter! L'addiction aux écrans a des conséquences de plus en plus visibles au fil du temps, qui doivent alerter les jeunes comme les adultes: le manque de sommeil, la chute des résultats scolaires, les conflits avec les parents... et malgré cela, une envie irrésistible de continuer, "en réponse à une frustration" ou "pour augmenter la sensation de bien-être".



Pour éviter la perte de contrôle, il convient de poser des limites et de fixer des règles. C'est ce que feront les parents de Manon, d'ailleurs je conseille ce livre autant aux parents qu'aux adolescents! Le mécanisme de l'addiction est clairement expliqué et comme "tout se termine bien", il donne également des pistes pour en sortir, comme par exemple le sport, l'expression artistique, les techniques de relation et d'affirmation de soi... sans oublier le dialogue!
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Mon frère, mon enfer, mon bel enfer : L'autisme

L'originalité de ce récit, c'est qu'il se présente comme un journal intime et qu'il alterne le point de vue interne de Garance, dont le petit frère est autiste, avec celui, externe, de Hugo qui vient d'arriver dans sa classe. Il n'y aucune transition ni aucune indication dans le passage de l'un à l'autre, mais une fois la surprise passée, on suit très bien les propos.

Garance raconte l'enfer de son quotidien régi par Adam le "dictateur" ("La maison vit au rythme d'Adam") qui plonge sa mère dans la détresse. Supporter les crises, affronter le regard des gens ("Trop la honte et la galère"), subir cette étiquette de "fille qui a un frère autiste", vivre dans un monde réduit au foyer car il y a plein de lieux où la famille ne peut aller et d'activités qu'elle ne peut pratiquer: c'est tout cela que subit chaque jour Garance, qui souffre au point de pleurer en classe.



Hugo, pour qui Adam n'est, au départ, qu'un "débile" et Garance un "boulet", va peu à peu apprendre à les connaître et changer son regard sur eux, aidé en cela par son père, un homme ouvert d'esprit et bienveillant. Les sentiments ne sont pas étrangers à l'intérêt que Hugo porte à Garance, et dans sa volonté de lui plaire, de se rapprocher d'elle, il va être amené à côtoyer ce "fou furieux" d'Adam et mieux comprendre sa façon de fonctionner. Derrière le retard scolaire et intellectuel se cache en effet un petit garçon "emprisonné dans une sorte d'armure" qui l'empêche, malgré lui, de communiquer avec les autres. Dès lors, pas d'autre solution que de s'adapter à lui... Même si l'histoire se termine par un happy end peu crédible, le message transmis (faire preuve de tolérance, de compréhension, chercher des solutions) est le seul possible.



La partie documentaire est assez érudite mais très instructive. Elle explique que l'autisme est considéré comme un handicap car c'est "un repli sur soi involontaire, une incapacité innée à établir le contact avec les personnes". Cet isolement social est la caractéristique commune à tous les autistes. S'y ajoute la recherche d'immuabilité (maintenir l'environnement à l'identique), d'où l'importance des rituels afin de limiter les crises d'angoisse. Les autistes sont également limités dans la variété des activités spontanées: ils aiment faire et refaire, au point de devenir experts dans certains domaines. Cependant ils ont tendance à ramener toutes les conversations à ce seul thème d'intérêt.



Contrairement à ce qui se dit souvent, il n'existe pas différentes formes d'autisme mais une variation du degré de sévérité d'un enfant à l'autre, d'où le terme de "Troubles du Spectre de l'Autisme". J'ai appris que les autistes pensent et raisonnent plus visuellement que verbalement. Ils ont une bonne vision des détails mais pas, ou trop peu de vision d'ensemble, d'où la difficulté à comprendre ce qui se déroule dans leur environnement, et la difficulté à décoder les expressions du visage. On cherche encore la cause exacte de ce dysfonctionnement: serait-ce un accident génétique pendant la période embryonnaire ?



Quoi qu'il en soit, plusieurs prises en charge existent, comme le SESSAD (Service d'Education Spéciale et de Soins à Domicile) où l'enfant peut apprendre à échanger avec des copains autistes comme lui, les CLIS (Classes pour l'Inclusion Scolaire) mais encore faut-il que les enseignants soient formés, ou encore les IME (Institut Médico-Educatif) qui assurent une éducation adaptée. Je ne suis pas sûre qu'il y ait dans ces structures de la place pour tous les enfants... L'ouvrage conclut d'ailleurs sur une longue liste d'associations, avec leur présentation détaillée: autant d'interlocuteurs pour écouter et aider les parents concernés!
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Mon frère a une tornade dans la tête : L'hypera..

Dans un long monologue (il s'adresse au pédopsychiatre mais on n'a pas les répliques de celui-ci), Lucas raconte le quotidien infernal avec son petit frère hyperactif. Il décrit les symptômes de celui-ci (l'agitation permanente, l'absence de concentration) et les conflits incessants qui en découlent ("Il me mange la vie"), même si l'adolescent est conscient que Baptiste n'en fait pas exprès ("Ce n'est pas de sa faute"). Lucas se sent délaissé par ses parents accaparés par ce petit frère ingérable, pire, il a le sentiment qu'ils se méfient aussi de lui ("Ils font l'amalgame"). Au collège, pareil: les autres laissent entendre injustement que "T'es comme lui?!". Alors Lucas a honte. Dès qu'il le peut, il se réfugie dans sa cabane secrète, un lieu où respirer, seul et au calme.



C'est une institutrice qui, la première, parlera de maladie et mettra un nom sur le comportement de Baptiste: non ce n'est pas un problème d'éducation mais un TDAH, Trouble avec Déficit de l'Attention et Hyperactivité. Ce diagnostic permettra peu à peu de déculpabiliser les parents et de traiter le trouble. On comprend également la souffrance endurée par le petit Baptiste ("Je voudrais être un autre"), conscient de ce qu'il fait subir aux autres: "Je n'avais pas vu que mon frère était si mal", avoue Lucas. L'hyperactivité est difficile à vivre pour toute la famille, y compris l'enfant concerné... Bien sûr il faudra du temps pour reconstruire la cohésion familiale, mais à force de travailler sur l'estime de soi, nul doute que Lucas trouvera sa place.



La partie documentaire après le récit résume ce qu'il faut retenir de l'hyperactivité: c'est un "trouble biologique" c'est-à-dire "un état lié à la nature de l'enfant" qui se manifeste par de l'inattention (TDA sans H) et parfois aussi à de l'agitation et de l'impulsivité (TDA avec H). Il existe un traitement. Le spécialiste donne par ailleurs des pistes pour améliorer la situation à la maison et à l'école, ainsi que des adresses utiles.
Lien : https://www.takalirsa.fr/mon..
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