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Critiques de Claude Lévi-Strauss (146)
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Tristes Tropiques

J'aurais bien aimé écrire sur un tel livre une critique intelligente, érudite et structurée. J'ai bien peur que ce ne soit pas le cas ce soir...

Toujours dans la collection "Terre humaine" que j'apprécie tant, voila un ouvrage fondateur qui arrive au delà de la description des situations, des habitudes, des empreintes culturelles ou des lieux, à nous transmettre une philosophie de l’ethnologie.

L'auteur est un Grand !

Et entre autres, je retiens que ces sociétés que l'ont dit "primitives" n'en sont pas moins des sociétés.

Si l'on pouvait apprendre à ne pas tout comparer à notre monde, considéré comme modèle... on ferai des progrès.

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Tristes Tropiques

Lévi-Strauss est l'une des figures du 20e siècle. Tristes tropiques raconte ses voyages en Amazonie mais avec une nouvelle vision, celle d'un scientifique humaniste. Dans la lignée des récits de voyage du 16e siècle et de Jean de léry, il nous fait entrer dans un univers magique et perdu à la fois (d'où le titre). C'est assez long et difficile à lire, il ne se passe pas grand chose mais c'est captivant pour la description des peuples amérindiens.
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Tristes Tropiques

Arrivée à la fin de ce livre ethnologique, j'ai appris beaucoup de choses sur l'Histoire de l'Amérique et sur d'autres continents. Cela m'a plu beaucoup !

Pour ma part, c'était un livre assez compliqué à lire et à comprendre. J'ai dû m'acharner au début, mais ensuite c'était une superbe récompense. Très franc, brutal et poétique à la fois par rapport à l'écriture et aux dits de l'auteur. J'aime les métaphores , surtout du coucher et du lever de soleil et du Pot-au-Nou sur deux climats où deux mondes s'affrontent (p. 78-79). De plus, j'aime beaucoup la comparaison entre l'Asie (l'Inde) et l'Amérique tropicale.

Souvent, il fallait que je lise plusieurs fois le même paragraphe ou la même phrase pour comprendre où Lévi-Strauss voulait en venir.

Parfois, l'écrivain nous choque par ses récits, ses avis, ses expériences...

Il nous fait réfléchir et voir la réalité en face - la vérité des illusions. En le lisant, je me rends compte de la réalité. Des choses banales que je vois différemment ou d'autres que je comprends mieux. Je me dis whoa, je n'y ais pas pensé. Il a raison !

Émouvant ! On a l'impression que Claude Lévi-Strauss raconte son histoire en étant présent à nos côtés. On est là, ensemble, autour d'un café, en train d'écouter et lui de raconter ses souvenirs.

Claude Lévi-Strauss est devenu une inspiration pour moi au sujet de l'anthropologie et l'ethnologie. Tristes Tropiques est devenu ma bible.

Mes chapitres préférés sont : Leçon d'écriture - on apprend tellement de l'écriture qu'on a envie de s'informer plus, d'approfondir le thème et qu'on s’aperçoit qu'on ignore ou que l'on ne réfléchit pas sur l'importante fonction de l'écriture en elle-même. Et pour finir, Un petit verre de rhum où l'ethnologue explique clairement sa profession.

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Tristes Tropiques

Quel livre étonnant ! Ce n'est pas une thèse universitaire ethnographique, ce n'est pas un récit de voyage, ce n'est pas un essai philosophique... Ce serait peut-être un assemblage de tout cela. Comme les surréalistes, Lévi-strauss s'est plu à mettre bout à bout des notes, des extraits d'études et des morceaux de ses carnets de voyage. Les lieux et les temps se croisent et se juxtaposent, créant pour le lecteur des effets surprenants. 1950 le Pakistan, 1935-1939 le Brésil, 1941-1944 les Antilles et New York, 1955 l'Europe et le temps de l'écriture souvenir. C'est le récit d'une expérience de la désillusion, servi par une écriture riche et élégante, une invitation, 20 ans avant l'apparition des premières formations politiques écologiques, à vivre non pas de et grâce à l'environnement terrestre mais avec lui.
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Tristes Tropiques

Très belle plume ! très poétique ! Tres libre ! Pleine d'humour !

Les voyages de Lévi-Strauss sont un véritable partage d'émotion, de rencontres ! On a envie de repartir avec lui par les bateaux transatlantiques de l'époque, ne serait-ce que pour assister à un coucher de soleil ou voir approcher l'horizon des forêts côtières du Brésil.

Sa démarche d'observation, très plaisante à lire, englobe tous les hommes, bourgeois, paysans et autochtones et il ne prend pas parti ! Il propose ! Ses réflexions sont étonnamment modernes et finalement universelles tant il ne porte aucun jugement sur ceux qu'il rencontre. On vie avec lui au milieu de groupes humains survivant dans un monde qui les avait (En 1935) déjà quasiment éliminés, tous différents et attachants. Un coup de coeur pour un monument de science et de littérature.

Dommage que l'auteur consacre une grande partie des deux derniers chapitres à régler ses comptes avec l'islam mais la conclusion est magnifique : nos créations de l'esprit n'ont de sens que pour nous et disparaîtront avec notre inéluctable disparition .
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Tristes Tropiques

Si le 20eme siècle a été marqué par d'affreuses guerres, il a aussi été l'espace temps où est né Tristes tropiques. Un livre qui se laisse lire et relire, toujours avec émotions.



Claude Levi Strauss démarre en racontant sa fuite durant la 2nde guerre. Il embarque à la va vite sur un bateau qui met le cap vers l'Amérique. La narration de cet épisode est remplie d'anecdotes toutes plus improbables les unes que les autres.



Le cœur de l'ouvrage concerne bien sûr son métier: l'ethnologie. Il raconte comment il voyage à travers l'Amérique du Sud et surtout au cœur de la zone amazonienne, tentant de s'effacer le plus possible pour ne faire qu'un avec les tribus dont il est l'hôte. On sent la mort le frôler parfois. Dénué du matériel occidental, il vit avec des peuples méconnus, les décrits, tisse du lien, apprend des idiomes et ne rechigne pas devant l'inconfort puisqu'il a choisi de se fondre dans l'Autre. On sent toute sa passion et son engagement mais aussi sa fatigue et les limites de son corps. Ce livre est admirablement écrit....

De chaque page surgit une scène : des hommes, des femmes, des enfants, des clans, des cultures fascinantes, des rituels, du végétal partout, des bêtes, des postures, beaucoup de couleurs, d'odeurs, de sons.

Une pure merveille ! J'ai très souvent eu envie d'être dans le baluchon de Levi Strauss et à la fois ce qu'il dit sur ce qu'il vit m'a fait me questionner à chaque chapitre sur ma capacité à survivre à cette expérience.



Mon Panthéon a ouvert en grand ses portes pour y accueillir Tristes Tropiques. Un livre Phare. Si j'avais le droit à plus de six livres sur l'île déserte, assurément je choisirais celui-ci !
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Race et histoire

En 1952, l'Unesco a publié une série d'articles consacrés au racisme, dont « Race et histoire » fait partie.

Claude Lévi-Strauss écarte l'idée de supériorité intellectuelle d'une race humaine sur d'autres, cette absence de hiérarchisation ne pouvant scientifiquement "déjà"* pas se justifier.

Il montre aussi l'impossibilité de hiérarchiser les civilisations ou les cultures, excluant ainsi la réintroduction d'une forme de racisme indirect via la comparaison entre les groupes humains concernés. En effet, les critères mêmes d'un classement des cultures entre elles sont biaisés par l'ethnocentrisme qui caractérise nécessairement chaque individu ou chaque société (l'une des thématiques importantes du structuralisme en ethnologie tel que fondé par Lévi-Strauss).



L'auteur nous amène ici à nous interroger sur le sens de l'histoire des civilisations. Il apporte des éléments d'explication intéressants sur ce qui a permis à certaines sociétés de 'progresser' en technologie et en économie. Ainsi, la diversité culturelle et la capacité d'assimilation des différences sont des atouts.



En ce début du mois de mai 2017, un tel discours mérite d'être rappelé, contre les simplifications abusives avancées par une candidate à l'élection présidentielle qui prétend représenter le peuple en regardant le passé dans ce qu'il a de pire (mais pas pour elle, visiblement).



Malgré l'intérêt que j'y ai trouvé, la lecture de ce court essai (80 pages) a exigé de ma part un degré soutenu d'attention que je n'aurais probablement pas eu le courage de mobiliser pour un livre plus long.

Il est donc peu probable que je m'attaque un jour à « Tristes tropiques », autre ouvrage célèbre de cet auteur, que j'avais en partie découvert au lycée à travers des extraits (« Je hais les voyages et les explorateurs. Et voici que je m'apprête à raconter mes expéditions… »)...



* le mot "enfin" serait plus approprié, mais depuis 1952 les apports de la génétique ont confirmé l'unité du genre humain et le caractère secondaire des différences constatées, notamment dans les couleurs de peau

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Tristes Tropiques

Si vous voulez vous muscler l'esprit: lisez-le! Lévy Strauss nous donne une vision réaliste et donc un peu pessimiste du travail d'ethnologue et de ses voyages. J'ai vraiment aimé sa vision du Brésil. Beaucoup de réflexions de l'auteur à noter, surligner et méditer. Le chapitre 38 est pour moi le plus intéressant : il nous explique les contradictions que représente l'ethnographe: "critique à domicile et conformiste au dehors... A agir chez soi on se prive de comprendre le reste, mais à vouloir tout comprendre on renonce a tout changer... Si l'occident a produit des ethnographes, c'est qu'un bien puissant remords devait le tourmenter, l'obligeant à confronter son image à celle de sociétés différentes dans l'espoir qu'elles réfléchiront les mêmes tares ou l'aideront a expliquer comment les siennes se sont développées dans son sein...et que l'homme européen porte sur le nouveau monde le crime de sa destruction. " Lévy Strauss terminera sa réflexion avec dans ses dernières pages cette phrase" le monde a commencé sans l'homme et il s'achèvera sans lui. " Essayons de profiter de notre passage sur terre de la manière la plus intelligente, du moins la moins barbare possible.
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Tristes Tropiques

En 1935, Claude Levi Strauss s'embarque à Marseille. Le voilà parti pour quatre années à la conquête des hommes et des paysages d'Amérique du Sud au Brésil principalement.

Il nous emmène notamment, à travers une véritable enquête ethnographique, à la rencontre de nombreux peuples dont la culture et les coutumes ont chacune leurs particularités, tout comme leurs dialectes qui peuvent être complètement différents malgré la proximité géographique de ces tribus.

De ces lointains voyages et des diverses expériences vécues, l'auteur se remet en question sur les motivations de ce désir de découverte.

Il ressort à l'écriture se son livre, que selon lui "aucune société n'est parfaite. Toutes comportent une impureté incompatible avec les normes qu'elles proclament, et qui se traduit concrètement par une certaine dose d'injustice, d'insensibilité, de cruauté."
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La voie des masques suivie de Trois excursi..

Claude Lévi-Strauss raconte son émerveillement devant l'étrangeté et la force plastique des masques indiens, particulièrement ceux des peuplades du Pacifique Nord. Partant d'une description de ces masques puissamment colorés, aux formes tourmentées, il analyse leur code esthétique tout en les mettant en parallèle avec les mœurs et les mythes des peuples qui les fabriquent. Il montre comment ces masques constituent un langage complexe. Il conduit donc, à la fois, une étude sur des peuples originaux et une réflexion générale sur la notion de " style ".La voie des masques, jalon important dans l'œuvre ethnologique de Claude Lévi-Strauss, est aussi une méditation sur l'esthétique des arts plastiques
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Race et histoire

Un essai inoubliable ! Lévi-Strauss explore, dans ce texte court et accessible, les sources culturelles du racisme, dont il démontre une à une l'absurdité. Un monument de la sociologie à [re]lire absolument.



05/12/2009
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Tristes Tropiques

Quand Claude Lévi-Strauss embarque à Marseille, en 1941, avec, entre autres, André Breton, il sait ce qui l'attend s'il reste en France parce qu'il est Juif. Il part pour le Brésil où il était déjà allé avant guerre, mais ce n'est que 15 ans après, en 1954 et 1955 qu'il écrira ce qui restera un chef d'oeuvre de l'ethnologie contemporaine.



Aller au Brésil, à cette époque, n'a rien de simple car il faut faire escale aux Antilles, embarquer sur un bananier suédois, débarquer à Porto Rico, y rester bloqué, être inspecté par le FBI, être enfin accepté aux USA avant de repartir de New York et arriver enfin à Rio de Janeiro. Après avoir tenté d'expliquer sa vocation d'ethnographe, il réalise une description extraordinaire d'un coucher de soleil. Il repense à Christophe Colomb et à ses successeurs qui se demandaient si les Indiens étaient des hommes : « Il vaut mieux pour les Indiens devenir des hommes esclaves que de rester des animaux libres… »

Bien sûr, c'est avec un esprit tout autre que Claude Lévi-Strauss aborde ce pays et ses habitants. À plusieurs reprises, il compare ce qu'il observe avec ce qu'il a vu en Asie du Sud, tropicale, pauvre et surpeuplée, un continent sacrifié. L'Amérique du nord possède de vastes ressources avec une population restreinte, l'Europe a des ressources restreintes et une population élevée. En Amérique amazonienne, la pauvreté est partout et les hommes peu nombreux.

Commence alors son voyage à l'intérieur du pays à la rencontre des Indiens du Tibagy puis de plusieurs autres tribus. Consciencieusement, il observe et note tous les détails de la vie quotidienne de ces gens car il sait se faire accepter. Il ne néglige rien, relève le plan de chaque village, détaille le système social et religieux de chaque groupe avec lequel il partage la vie pendant plusieurs semaines. Il dessine aussi les objets usuels, les parures, les armes, les statuettes. Comme ces groupes sont nomades, il est amené à les suivre dans leurs pérégrinations. Il n'oublie pas de décrire la nature, souvent hostile mais à laquelle il faut bien s'adapter. La forêt primaire « semble vous immerger dans un milieu plus dense que l'air : la lumière ne perce que verdie et affaiblie et la voix ne porte pas. »



Pour finir, au retour de son séjour brésilien, il se lance dans une comparaison entre les principales religions. Si l'ethnologue doit toujours remonter aux sources, Claude Lévi-Strauss affirme que « le monde a commencé sans l'homme et s'achèvera sans lui. »




Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Race et histoire

Ce que j'apprécie particulièrement chez Levi-Strauss c'est sa pédagogie, son écriture simple pour des concepts complexes. On se sent, en tant que lecteur, entraîné vers le savoir que l'auteur cherche à partager !

La thèse de ce très court essai devrait être proposée à tous ceux que la diversité humaine effraie !

Apres la mise a l'écart de la notion de races, et la mise en avant de la notion de cultures, l'auteur démontre comment le progrès (un paragraphe est consacré à cette notion très ambiguë) est le fruit de la créativité des groupes humains : lorsque le contact et la collaboration entre plusieurs d'entre eux, très différents, va créer le déclic puis l'accumulation de savoir qui mènera aux inventions, qu'elles soient techniques, scientifiques, humaines, politiques....

En 1952, ces idées semblent particulièrement actuelles et démontrent comment le refus des autres cultures conduit au recroquevillement d'une société, à la sclérose, et sans doute au déclin.

D'ailleurs ne vivons-nous pas en ce moment une phase de stagnation où nous essayons de maintenir, d'améliorer notre confort, sans surprise ni nouveauté ?!

Dans l'édition que j'ai lue, la post-face de Jean Pouillon n'apporte rien à ce texte dont la portée n'a besoin d'aucun commentaire. Par contre je le relirai !!
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Tristes Tropiques

Ne pas se laisser impressionner par la perspective de partir avec Claude Levi Strauss vers ses « Tristes Tropiques ». C’est un livre important, essentiel dans l’histoire de l’ethnologie, plus qu’un récit de voyage, un « voyage philosophique » rappelle la quatrième de couverture.

Le lecteur pressent un périple difficile de la part de celui qui « hait les voyages et les voyageurs ». Il s’attend à réquisitoire désabusé sur le déclin des civilisations, il suppose un constat prémonitoire sur l’écologie. (Hélas, le mot était inconnu dans les années 1955). En fait, on reste intéressé tout au long de ce récit passionnant



Je vous recommande cette lecture, vous ne vous ennuierez pas en suivant les aventures du jeune ethnologue qui analyse finement le comportement des sociétés qui l’accueillent.



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Tristes Tropiques

Ce livre n’est pas un roman mais vaut sincerement le detour et sans doute meme un retour tant il donne a voir, a entendre et a reflechir. Difficile de resumer les quelques 500 pages (en poche) de ce texte qui s’ouvre sur une « non invitation au voyage » et une critique des livres « de voyage ». Apres avoir offert une critique des sociologues et ethnographes de son temps, Levi-Strauss raconte son retour au Bresil a l’entree de la guerre. A la suite de cette introduction peu commune (par sa thematique et par sa temporalite), Levi-Strauss nous conte sa premiere arrivee au Bresil, quand il fut appele a enseigner en 1935(?) la Sociologie a l’Universite de Sao Paulo. Une arrivee dans le « nouveau monde » redigee avec style, acuite et culture. Petit a petit, le sociologue fait place a l’ethnographe. Une quatrieme partie intitulee » la terre et les hommes » nous fait lentement penetrer dans les coins recules du Bresil. A la suite de quoi le texte se fait peut-etre plus ethnographique de par le recit de sa vie parmi diverses « tribus » alors (relativement) isolees du Bresil continental. On y decouvre a la fois la variete des modes de vie de ces tribus, que la vie de l’ethnographe de terrain. Un regard a la fois de scientifique mais aussi de penseur. Il ne s’agit pas seulement de regarder le monde mais aussi de le comprendre. La derniere partie pose la question de la motivation de l’ethnographe qu’etait Levi-Strauss et de l’ethnographe en general, et de sa position dans « sa societe ». Il dresse en quelque sorte le paradoxe de l’ethnographe qui quitte sa societe et consacre son temps a une autre societe (« plus primitive ») tout en devant garder un regard objectif sur celle-ci (l’acte de quitter implique un classement de la societe etudiee vis a vis de la societe quittee). Dans ces pages, l’avant dernier chapitre apparait un peu comme une surprise puisqu’il y pose un regard tres dur sur l’islam au travers d’une experience indienne. Un texte qui subirait sans doute beaucoup de critiques si il etait ecrit aujourd’hui et qui ne se justifie pleinement que par le chapitre suivant.



Voici donc une tres mauvaise et maladroite description de ce livre remarquable qui bien qu’etant ecrit autour de 1955, n’est pas du tout poussiereux. Ecrit dans un style qui ferait palir nombre de romanciers (ce n’est pas pour rien que l’Academie Goncourt aurait souhaite a l’epoque lui attribuer le prix), ce livre est reelement un grand livre pour peu que l’homme et ses mysteres vous interresse. Levi Strauss etait sans aucun doute un homme d’exception et le temoignage qu’il offre dans ces « tristes tropiques » touche a « l’universalite ».
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Tristes Tropiques

Ce livre est considéré par certains professeurs de fac comme une Bible. Piquée de curiosité, je me le suis procuré.



J'ai beaucoup aimé ce livre, bien que la note attribuée puisse paraître basse. Cela s'explique essentiellement par deux points. En premier, les 50 premières pages, et les derniers chapitres, qui peuvent paraître difficiles et ennuyeux. Le second point concerne le style de l'auteur. Il aime les phrases à rallonge interminables qui, parfois, font perdre le fil de sa réflexion au lecteur. C'est assez désagréable. De plus, ces phrases s'éloignent parfois du sujet premier.



Malgré cela, l'auteur à de très bonnes réflexions sur le monde. Il nous entraîne à la découverte de populations qui, aujourd'hui, ont peut-être disparu. Claude Levi-Strauss fait preuve dans ses propos de tolérance et d'empathie. Cela permet des réflexions plus ou moins objectives et réfléchies. Une fois entré dans le vif du sujet, ce livre est percutant.
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''Les Chats'' de Charles Baudelaire

On ne peut pas dire que cette étude soit passionnante, mais elle le sera déjà davantage que toutes les études linguistiques et littéraires que les plus veinards d’entre nous ont pu suivre au lycée. Y a du grade en même temps : Jakobson l’ultra-linguiste et Lévi-Strauss le super-ethno se passionnent sur dix-huit pages pour le poème « Les chats » de Charles Baudelaire :





« Les amoureux fervents et les savants austères

Aiment également, dans leur mûre saison,

Les chats puissants et doux, orgueil de la maison,

Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.



Amis de la science et de la volupté,

Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;

L'Érèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres,

S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.



Ils prennent en songeant les nobles attitudes

Des grands sphinx allongés au fond des solitudes,

Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;



Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques,

Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin,

Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques. »





On s’attend à une étude qui décoiffe, comme l’explique Lévi-Strauss dans la préface :



« Si un linguiste et un ethnologue ont jugé bon d'unir leurs efforts pour tâcher de comprendre de quoi était fait un sonnet de Baudelaire, c'est qu'ils s'étaient trouvés indépendamment confrontés à des problèmes complémentaires. Dans les œuvres poétiques, le linguiste discerne des structures dont l'analogie est frappante avec celles que l'analyse des mythes révèle à l'ethnologue. De son côté, celui-ci ne saurait méconnaître que les mythes ne consistent pas seulement en agencements conceptuels : ce sont aussi des œuvres d'art, qui suscitent chez ceux qui les écoutent (et chez les ethnologues eux-mêmes, qui les lisent en transcription) de profondes émotions esthétiques. Se pourrait-il que les deux problèmes n'en fissent qu'un ? »



Malheureusement, le côté linguistique écrase fortement le côté mythique. On sera ravi de découvrir toutes les subtilités du rythme, des rimes et de la composition géométrique de la métrique, mais l’analyse mythique est un peu faiblarde, et nous rappellera ce qu’on savait déjà à propos de Baudelaire : androgyne, solitaire et spirituel, même les chats en témoignent, dans le prolongement de sa personne. Enfin, bon, rendons à César ce qui lui appartient : j’aurais bien été incapable pour ma part de fournir une étude de dix-huit pages aussi pointue et détaillée que celle-ci. Ceux qui sauront apprécier apprécieront.

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Le Père Noël supplicié

Gardez bien ce texte sous le coude pour Noël, quand il sera question d'ensevelir les mioches sous des cadeaux tous plus moches les uns que les autres. Au gamin pas content de ses offrandes, dites-lui que de toute façon, Noël n'est qu'un mythe chthonien destiné à apaiser les colères des morts dans l'au-delà et qu'à la limite, ce qu'il a de plus réjouissant, c'est de donner l'occasion aux adultes de se prouver mutuellement qu'ils ont franchi plein d'étapes dans la vie, pas comme ces petits cons pour qui il faut dresser un sapin de Noël et tout le bordel chaque année.





C'est pas pour ça qu'on doit pas s'amuser pour autant, si ça vous fait rire de fêter Noël, de recevoir les bribes éparses de famille, et quelques cadeaux aux intentions peu louables.
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Race et histoire, suivi de L'oeuvre de Clau..

Petit volume très bien intentionné, mais plus polémique que scientifique, et parsemé de nombreuses contradictions. Son intérêt réside moins dans une réfutation du racisme biologique et de la vision scientiste de l'histoire qui est plus solide chez d'autres que lui, que dans une présentation du concept de civilisation mondiale, de ce qui fait sa vitalité, et des dangers qui pèsent sur elle. C'est avant tout un plaidoyer essentiel pour la reconnaissance de l'égalité en valeur des différentes cultures humaines et de leur historicité, et contre l'ethnocentrisme.
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Tristes Tropiques

Tristes tropiques, paru en 1955, est sans aucun doute l’ouvrage le plus célèbre de Claude Lévi-Strauss. Il est tout sauf un récit d’aventures comme on pourrait le croire : il est le miroir où se sont reconnues les lecteurs concernés par le problème colonial et le dévoiement de l’Occident.

Le succès de ce livre doit être rattaché au contexte des années 1950. En cette période de guerre froide, les souvenirs d’Auschwitz et d’Hiroshima sont encore vifs et les avancées de la science et du machinisme suscitent les plus grandes inquiétudes. En prenant la civilisation occidentale pour objet, en la comparant sans indulgence aux cultures les plus « primitives » du globe, en montrant que tout progrès technologique se paye par une perte sur un autre plan, Tristes tropiques opère une mise en perspective salutaire : soudain, cette civilisation apparaît comme une option parmi d’autres offertes à l’humanité.

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