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Critiques de Claude Lévi-Strauss (146)
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Race et histoire

Publiée en 1952, Race et histoire est une des œuvres majeures de Lévi-Strauss, ce grand contributeur des sciences sociales, considéré à la fois comme ethnologue, anthropologue et philosophe, tant ses écrits présentent un caractère pluridisciplinaire.

La volonté première de cet essai, contrairement à ce que pourrait laisser entendre son titre, est d'en finir avec la notion de race, infondée scientifiquement parlant, pour s'attacher à celle de culture, bien plus pertinente. Lévi-Strauss constate que les différentes cultures qui composent l'humanité sont d'une extraordinaire diversité et participent toutes à l'évolution du monde. Ainsi, il s'attache à démontrer qu'il n'y a pas de vision universelle du progrès, en tant que but à atteindre, qui serait le point de mire des différentes sociétés humaines, et dont certaines seraient en retard par rapport aux autres. Une telle conception des choses relève pour lui de l'ethnocentrisme le plus primaire et est, en quelque sorte, un déni de la contribution de l'autre. Ce qui importe vraiment n'est pas la somme des progrès technologiques de chaque culture, mais la façon dont chacune retient ou exclus un progrès, et met en perspective telle ou telle valeur. Lévi-Strauss conçoit donc le progrès comme n'étant ni nécessaire, ni continu et ne s'effectuant pas par bond en avant mais par changement d'orientation. de plus"les séries cumulatives" de progrès ne se réalisent, selon lui, qu'avec des "coalitions de cultures" à travers différentes médiations (commerce, migration, guerre ...).

On l'aura compris Lévi-Strauss est avant tout un grand humaniste est nous oblige à nous décentrer pour considérer tout ce que l'autre, aussi différent puisse-t-il paraitre, peut apporter à l'évolution de l'humanité. Race et histoire est une ode, non pas à la tolérance, mais à la compréhension et montre que la diversité est un atout fondamentale de l'espèce humaine : un discours qui demeure tout à fait pertinent de nos jours.

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Race et histoire

Ainsi que se plaisait à le dire Claude Lévi-Strauss, "l'ethnologie représente un peu pour les sciences humaines ce que fut, à ses débuts, l'astronomie pour les sciences physiques encore à naître. Les sociétés que nous étudions sont comme des objets situés très loin de nous dans le temps et dans l'espace. De ce fait, nous ne pouvons apercevoir que leurs propriétés essentielles. A force d'étudier ainsi de loin en loin un grand nombre de sociétés, je crois que nous arrivons mieux à dégager certains caractères fondamentaux de la société humaine en général." En bon spécialiste qu'il était, le célèbre ethnologue a durablement inscrit sa pensée structuraliste (ou structuralisme) dans l'anthropologie sociale et culturelle. Le fait de se baser sur le modèle linguistique et de considérer les civilisations comme un ensemble formel de relations, permet à l'anthropologue de rapporter le problème de l'inégalité des races humaines à l'inégalité ou diversité des cultures humaines. Comprendre comment les cultures humaines diffèrent entre elles revient donc à accepter le fait qu'elles ne diffèrent pas de la même façon, ni sur le même plan (p.13) par exemple dans le temps et dans l'espace. Ainsi, l'ethnocentrisme, réaction naturelle qui consiste à privilégier les valeurs et les formes culturelles du groupe auxquel on appartient, contribue selon Claude Lévi-Strauss à la différenciation "raciale" fondée sur un évolutionnisme biaisé (voir aussi la théorie de l'évolution de Darwin dans L'origine des espèces) : "l'homme ne réalise par sa nature dans une humanité abstraite, mais dans des cultures traditionnelles où les changements les plus révolutionnaires laissent subsister des pans entiers et s'expliquent eux-mêmes en fonction d'une situation strictement définie dans le temps et dans l'espace." (p.23). Appuyant son argumentaire sur des exemples précis, l'anthropologue se penche sur les cultures considérées comme archaïques et primitives en faisant le lien avec l'histoire (histoire stationnaire et histoire cumulative). Démontrant ensuite qu'il n'existe pas de civilisation mondiale au sens absolu du terme mais plutôt une coexistence de cultures diverses, l'auteur poursuit en disant que "la civilisation mondiale ne saurait être autre chose que la coalition, à l'échelle mondiale, de cultures préservant chacune son originalité." (p.77). et conclut en déclarant que "la tolérance n'est pas une position contemplative, dispensant les indulgences à ce qui fut ou ce qui est. C'est une attitude dynamique qui consiste à prévoir, à comprendre et à promouvoir ce qui veut être. La seule exigence que nous puissions faire valoir à son endroit (créatrice pour chauqe individu des devoirs correspondants) est qu'elle se réalise sous des formes dont chacune doit une contribution à la plus grande générosité." (p.85).



Le questionnement de Claude Lévi-Strauss sur la civilisation occidentale et son rapport à la civilisation dans son ensemble s'impose comme une lecture utile pour qui veut s'initier au structuralisme en anthropologie sociale et culturelle. Bien que le problème du racisme soit abordé indirectement (Claude Lévi-Strauss attaque par exemple le sujet par le biais de la philosophie en opposant nature et culture), la finalité de Race et histoire est bien de combattre les préjugés sur le racisme (cf. critique de la pensée raciale de Joseph-Arthur de Gobineau). Si j'ai parfois eu le sentiment que Lévi-Strauss avait tendance à s'éloigner du propos scientifique (cf. plus haut dernière phrase de l'essai correspondant à la p.85), ce texte reste toutefois à découvrir.



La présente édition propose en seconde partie une étude de L'oeuvre de Lévi-Strauss par Jean Pouillon (analyse pour une grande partie du texte de Tristes tropiques).
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Oeuvres

Ce volume de la Pléiade a été conçu avec l'aide de l'auteur avec pour premier objectif de s'adresser à un large public et permettre ainsi à Lévi-Strauss de n'être pas uniquement l'auteur de Tristes tropiques mais l'ethnologue de renom qui secoua et renouvela les sciences de l'homme au XXe siècle à travers ses nombreuses études sur les mythes des sociétés sans écriture. Bien entendu Tristes tropiques introduit "naturellement " le recueil, comme une présentation de l'homme et de l'intellectuel et se poursuit par des études qui retracent en quelque sorte toute la démarche et les méthodes de Lévi-Strauss pour révéler les richesses pour la compréhension de la pensée des hommes à travers la structure des mythes, pensée sauvage commune à toute l'humanité qui cherche principalement à opposer nature et culture.

Cette entreprise de vulgarisation est un vrai bonheur pour celui qui sera tout de même prêt à une certaine "ascèse ", comme le dit l'auteur lui-même, pour cheminer dans ces longues et innombrables voies des mythes.
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Race et histoire

Franchement, je n'étais pas attirée par la première et la quatrième de couverture. J'étais attirée par le titre, en plus de l'auteur que je connais depuis la lecture de son fameux roman qu'est Tristes Tropiques. Ce livre académique se découvre à la suite de Triste Tropique. Cet essai est très intéressant et dès son commencement, on ne peut stopper sa lecture. Il est entraînant. Il concerne des questions que l'on se pose tous qui nous concernent tous. Parfois, on peut obtenir un bourrage de crâne à essayer de schématiser dans sa tête ces explications ou ces images philosophiques. Mais cela est toujours aussi intéressant d'apprendre plus, de comprendre plus, de dessiner les opinions de Lévi-Strauss et son point de vue. J'ai bien aimé l'exemple du voyageur en train (p. 34-35) pour illustrer ces analyses personnelles. Ensuite, j'ai fait la découverte d'un super poème d'Arthur Rimbaud, Voyelles (p. 155).

A la fin de la lecture, on comprend tout simplement la signification de la première et de la quatrième de couverture et pourquoi ce choix de l'anthropologue.
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Tristes Tropiques

Etrange...

Etrange comme j'ai eu du mal à rentrer dans ce livre, dont l'introduction m'a paru longue et besogneuse (un aventurier qui ne veut pas l'être?).

Etrange comme ses méandres m'ont pris, faits prisonnier...Mélange de tout, comme décrit dans plusieurs critiques (philosophie, ...), c'est l'histoire d'un homme dont l'esprit, hors du commun, nous renvoie notre propre image dans un miroir, miroir de notre réalité conceptuelle, miroir de notre aveuglement, miroir de nos craintes, de nos hontes...

Ce livre est dur pour le commun des mortels. Dur dans les deux sens : ardu à la compréhension, dur dans ses propos.

Plein de conclusions se sont éclairées, puis évanouies...

Je vais attendre 1 ou 2 ans, de mures réflexions, avant de le relire.
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Tristes Tropiques

J’ai été parfois intéressé, car l’auteur partage des réflexions intéressantes sur le voyage et sur différentes parties du monde. De façon un peu décousue, on le suit au Pakistan, à Chicago… et surtout au Brésil. Lévi-Strauss le dit lui-même, il a hésité à rédiger ce livre et ne le fait finalement que quinze années après son dernier voyage au Brésil. Cela semble avoir influé sur la rédaction qui m’a parue peu vivante et même parfois très ennuyeuse.



Lévi-Strauss brocarde certains explorateurs qui font des conférences grand public où ils se mettent surtout en scène sans chercher à mettre en valeur le sujet d’étude de leur expédition. Mais lui-même nous abreuve de détails et de réflexions personnelles sur ses préparatifs ou sur des détails insignifiants de ses périples. Après avoir lu une moitié du livre, j’ai fini péniblement en parcourant tout en diagonale et j’ai refermé le livre sans regret. Les photos au milieu du livre donnent bien envie d’en savoir plus mais le style d’écriture est vieilli… Je m’attendais à mieux.

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Tristes Tropiques

Il s'agit là d'un livre référence à propos de l'ethnologie, Lévi-Strauss y raconte non pas son voyage, car il estime que ça ne présente aucun intérêt, mais plutôt sa découverte de peuplades presqu'ignorées du reste du monde. La première phrase ("Je hais les voyages et les explorateurs" ) illustre bien la suite du livre, qui ne laisse quasiment aucune place aux digressions personnelles, sauf quand elles intéressent sa science et l'approche qu'il en fait. Les descriptions des peuples rencontrés aux fins fonds du Brésil, le long chemin pour y parvenir, les embûches, la cruauté de la nature, sont passionnantes. Bien sûr, le narrateur est brillant, sa plume l'est aussi, et lorsqu'il évoque des thèmes plus intellectuels, on sent pointer l'académicien et l'érudit, et il faut être concentré. Il se livre à des analyses qui font réfléchir le lecteur, sur le temps, sur le pouvoir destructeur de l'occident, sur la nature de l'homme au sens large, sur les religions, etc., etc., c'est véritablement un texte fondateur qu'il faut avoir lu.
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La pensée sauvage

Lévy-Strauss tente de cerner les système de signes de sociétés primitives par l'opposition des signes entre eux. Il en dégage la permanence de la quête de la connaissance qui n'est pas antinomique avec la pensée scientifique mais la contient plutôt. En ce sens, il s'oppose dans le dernier chapitre à Sartre.

Le texte est dépaysant par les mythes, croyances, coutumes, interprétations sociales qu'il nous permet d'entrevoir.
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Le Père Noël supplicié

Quand il est question d’ethnologie, il est souvent question de sociétés éloignées de nous par les kilomètres et le mode de vie. Cet article est intéressant parce qu’il applique à nous-mêmes les techniques habituellement appliquées à d’autres.

Et ce que je retiens c’est surtout que, de fil en aiguille, on étire le raisonnement peut-être un peu trop. L’analyse de la valeur du don dans l’évolution des traditions de Noël, je suppose que c’est normal. Mais comment relier le Noël moderne avec notre rapport quasi psychanalytique à la mort.

Je dois avouer qu’en définitive, s’il est amusant de noter que les cris d’orfraie de l’Eglise quant à la paganisation de Noël ne datent pas d’hier, je suis un peu déçue de la ténuité du raisonnement de Lévi-Strauss et je garderai l’œil ouvert pour essayer de ne pas me faire avoir par des démarches similaires dans des civilisations qui me sont moins familières.
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Race et histoire

Les polémiques lancées par l’américain Samuel Huntington dans les années 1990 avec son « choc des civilisations » ont relancé l’intérêt pour l’œuvre de Claude Lévi-Strauss, notamment ce qu’il développe, sobrement et clairement, dans l’opuscule Race et histoire . A l’opposé des égalitaristes ou uniformistes, il y valorise les notions d’altérité et de différence, montrant qu’elles sont un moteur d’une évolution cumulative. La confrontation et la coexistence deviennent alors indispensables à la survie d’une culture, non pas sous une forme identique, mais dans une structure renouvelée. Il relativise également l’idée de progrès et revient sur la prétendue supériorité de l’Occident. C’est passionnant, concis et remarquablement écrit. Parfais pour celui qui voudrait prendre connaissance de cet éminent auteur qui ne fut pas loin d’obtenir, en son temps, le prix Nobel de littérature.
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Tristes Tropiques

Pas facile de s'attaquer la critique d' une œuvre aussi conséquente qui aborde autant d'idées différentes.

On démarre sur des réflexions sur le concept du voyage (encore lui!) et de cette idée qu'on peut avoir de civilisations dites "sauvages". On rêve à s'enfoncer dans la brousse et y découvrir des tribus encore vierges de toute souillure occidentale. Mais ce désir est voué à l'échec, depuis le premier pied du blanc dans le Nouveau Monde, quelque chose s'est définitivement brisé. Le travail de l'ethnologue est de voir la civilisation avec une œil extérieur, un peu comme des martiens qui débarqueraient sur la planète Terre et en dresseraient un portrait objectif. Gare à notre éducation qui biaiserait tout.

Sans véritable fil conducteur on passe sans transition de France aux Antilles puis au Brésil avec quelques arrêts en Asie et en Afrique dans une réflexion globale sur l'anthropologie.

La grosse partie centrale du livre est consacrée à l'étude des indigènes du Brésil (Caduveos, Bororos, Nambikwara enfin Tupi-Kawahib). On apprécie les quelques digressions notamment sur l'Ecriture qui d'après l'auteur serait plus une forme d'asservissement des peuples qu'un véritable progrès.

Après le développement d'une petite pièce de théâtre imaginée par l'auteur qui montre à quel point le cerveau humain peut délirer à cause de trop longs moments passés hors de chez lui on termine par des comparaisons entre les différentes religions. L'islam aurait d'après lui cassé un rapprochement idéologique entre le Christianisme et le Bouddhisme...

Je pourrais encore en parler longtemps mais je vais m'arrêter là et ne peut que conseiller cette œuvre chimérique sociologico-philisophico-poético-musico-littéraire.

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Tristes Tropiques

Ethnologie, récit de voyage, littérature… « Tristes tropiques » est un ouvrage ni chair ni poisson, pourvoyeur du boire et du manger.



Le futur académicien (élu en 1973, le livre étant composé en 1955) évoque principalement ses voyages au fin fond de l’Amazonie, là ou aucun occidental n’a encore mis les pieds. Il rencontrera des tribus totalement isolées, mais aussi des groupes d’hommes ayant eu des contacts plus ou moins importants avec le monde industriel, ces derniers étant d’ailleurs souvent en de piteux états à la suite de bouleversements soudains dans leurs conditions d’existence.



Il évoque donc, on s'y attend, leurs mœurs, leurs rites, leur structure sociale, leur art…Mais il nous fait également des descriptions magnifiques de paysages ou encore le récit de ses expéditions compliquées dans le Mato Grosso. Il nous compose parfois des poèmes sous l’effet de je ne sais quelle lubie. Ah, et Il nous parle aussi de ses excursions dans le Sao Paulo de 1935, le New york de 1941, en Inde ou au Pakistan, de son rôle de professeur de sociologie au Brésil, de son exil lors de la seconde guerre mondiale, de son régime dans l’expectative des prochaines bitures qu’il se donnera avec les immortels...heu…



L’Académie, justement ! De grâce, aidez nous les vieux, car l’objet de ce livre demeure un peu confus ! La 8ème édition de 1935 nous fournit la définition suivante pour Ethnologie :



« Étude critique et explication des origines, mélanges, migrations des différents peuples. »

[ source (en ligne) :Centre National de Ressource Textuelles et Lexicales]



Bon. Nous ne sommes pas vraiment avancés. Consultons la 9ème édition, débutée en 1992 – entre temps notre auteur a eu tout loisir de révolutionner sa discipline et pourquoi pas, soyons fou, de donner un petit coup de pouce à sa définition –, qui nous en dit un peu plus :



Ethnologie : « XVIIIe siècle. Composé d'ethno- et de -logie, du grec logos, « traité, discours ». Science qui, partant des phénomènes observés par l'ethnographie, les analyse, les classe, en fait la comparaison systématique et cherche à en fournir une théorie synthétique et explicative. L'ethnographie et l'ethnologie constituent les étapes successives d'une même recherche. »



Ethnographie : « XIXe siècle. Composé d'ethno- et de -graphie, du grec graphein, « écrire ». Étude et description des usages, coutumes, croyances des divers groupes humains »



En définitif, s’agit t’il d’un traité d’ethnologie ? Oui et non, disons que c’est bien plus que ça. Peut-être un « voyage philosophique » comme le précise la quatrième de couverture…Ou peut être bien plutôt une collection de souvenirs, de pensées, un travail poétique sur l'âme des peuples...



En tout cas, Lévi-Strauss n’y va pas avec le dos de la machette lorsqu’il évoque son sujet. En quelques lignes, des cultures vielles de cinquante générations sont rapprochées et analysées au compas. Des villes entières, New York, Sao Paulo…des portions de continents - Amérique du Sud, monde indien - sont promptement comparées en l’espace de deux ou trois alinéas. Hop ! D’un coup de plume, les civilisations Chrétienne, Musulmane, Bouddhiste et Hindou sont toisées sous toutes leurs coutures. Urbanisme, Art, Religion, Agriculture, Rites…tout est passé au canevas. Que l’on aime ou que l’on n’aime pas ce style, ce touche-à-tout a au moins le mérite de dire quelque chose, et de le dire franchement.



Pour ces raisons même, du moment que l’on souhaite en savoir plus sur les castes aux Indes, connaître la dynamique des villes du tiers monde pendant l’explosion démographique de la seconde moitié du XXème siècle, découvrir les rites sexuels des Nambikwara – une tribu d’Amazonie - ou bien connaître les noms de mille et un agrumes pourvoyeurs de turistas foudroyantes, ce livre a toujours quelque chose à nous enseigner. Un ouvrage essentiel !

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Tristes Tropiques

Un livre référence sur l'ethnologie qui recouvre l'etude et l'observation des peuples de l'amerique par l'auteur: une reusdite totale qui nouscoffre de superbes passages et un ensemble passionnant qui vous ,je l'espere,captivera.Et un livre sui n'a pas vieilli et qui ne recele aucuns cliches,ce qui est plutot rare a cette epoque sur le sujet.
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Tristes Tropiques

Difficile de faire une critique. J'attendais trop de ce livre. en fait, j'ai trop attendu pour le lire et je me suis créée mon propre livre.



Une écriture de très grande qualité, mais après 140 pages je n'arrive pas à accrocher régulièrement.



Mon regret : ne pas l'avoir lu quand je voulais le lire.... Il y a 30 ans !!!
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Race et histoire

Lu une première fois à mon initiative au lycée, cet ouvrage m’avait beaucoup remué l’esprit. Quelques 35 ans plus tard j’ai voulu savoir s’il me donnerait encore l’impression d’avoir découvert l’Amérique.

Après avoir remis en cause l’idée de race, Claude Lévi-Strauss étudie la notion de culture et en particulier celle de culture primitive. Il distingue celles qui ont précédé la société de l’observateur, celles qui lui sont éloignées par l’espace et celles qui le sont à la fois dans le temps et dans l’espace.

Il rejette l’idée d’un progrès linéaire qui ferait que ces autres cultures seraient forcément l’enfance de la civilisation la plus avancée technologiquement. Ainsi que celle qui estime que les civilisations vivant actuellement et qualifiées de primitives auraient été statiques et « sans histoire ».

A la suite une étude pose d’autres questions plus qu’elle n’explicite le texte de Levi-Strauss.

Une lecture fort intéressante mais il faut croire que j’avais bien intégré l’essentiel à la première lecture car je n’ai pas eu l’impression de découvrir quelque chose.

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Race et histoire

Un livre qui date à présent, mais dont l'approche pour expliquer l'évolution des ethnies reste pertinente, et d'actualité! Notamment la part de matérialisme développé par l'occident et le spirituel développé par l'orient! Puis la fatale érosion de l'une par rapport à l'autre (occidentale)...
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Histoire de lynx

Dernier livre de l'ensemble des Petites Mythologiques, Histoire de Lynx est une oeuvre assez étonnante dans sa construction. Lévi-Strauss, fidèle à ses méthodes de composition, a regroupé des études, des notes de travail, des cours, qui s'appuient sur les mythes des sociétés indiennes de l'Amérique du Nord-ouest et mettent en perspective des pensées amérindiennes structurées autour du thème de la dualité gémellaire. On voyage donc entre lynx et coyote, soleil et lune, monde céleste et monde souterrain. Cherchant constamment à relever les correspondances interculturelles, Lévi-strauss rend, en fin de volume, un hommage passionnant à la philosophie radicale de Montaigne qui fut l'un des rares intellectuels à penser le bouleversement que fut la découverte du Nouveau monde par l'Occident.
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Regarder Écouter Lire

L'ouvrage qui m'a permis d'appréhender, de visualiser les concepts fondamentaux du structuralisme. En appliquant les notions de verticalité et d'horizontalité à la musique, à la peinture et à la littérature, le grand anthropologue m'a permis de comprendre les raisons de mes propres goûts dans ces arts.
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La pensée sauvage

Il est dur pour moi de critiqué un monument de la pensée structuraliste comme Claude Lévi-Strauss.

Il dépeint ici les différentes façon d'accéder à la pensée primitive, ou surtout des personnes que l'on a taxé de primitif car ils ne répondaient pas aux même codes de l'intelligentsia...

Il nous permet donc ici d'accéder aux systèmes de pensées de peuples ayant une vision de la nature/culture différente de l'occident européen.

Je pense qu'il est absolument nécessaire de lire un livre aussi ancestral que celui-ci avant d'approfondir cette ambivalence nature-culture en lisant par exemple Philippe Descola, entre autres.
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Nature, culture et société : Les Structures élé..

Claude Lévi-Strauss : Les structures élémentaires de la parenté, chapitres 1 et 2 (1949, édition de 2008)

La thèse de Lévi-Strauss n’est plus disponible et cet extrait commenté par Alice Lamy porte sur l’opposition entre nature et culture, et partant, sur l’importance exceptionnelle de la prohibition de l’inceste. LS postule que Partout où la règle se manifeste, nous savons avec certitude être à l’étage de la culture. Symétriquement, il est aisé de reconnaître dans l’universel le critère de la nature, ou encore : Posons donc que tout ce qui est universel, chez l’homme, relève de la nature et se caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et présente les attributs du relatif et du particulier. Or la prohibition de l’inceste cumule les deux caractères, de l’universalité et de la norme, il s’agit paradoxalement d’un interdit universel. LS démontre que cette prohibition n’est pas la conséquence d’une observation sociale sur la nature (les primitifs qui l’imposent n’en connaissent pas les conséquences génétiques), ni d’une répulsion naturelle (l’inceste est réprimé mais le désir incestueux existe, voir Freud au plan théorique et la réalité sous-estimée du passage à l’acte), ni de la rémanence d’une ancienne culture totémique défendue par Durkheim (soigneusement analysé et cité avec d’autres auteurs). La prohibition de l’inceste est à la charnière entre nature et culture, un point de démarcation, mais cette conclusion appartient à la thèse et non à ses deux chapitres introductifs.

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