Claude Lévi-Strauss a écrit les pages qui forment à présent ce volume pour répondre à une demande du grand quotidien italien La Repubblica. Il en résulte un ensemble inédit, composé de seize textes écrits en français, entre 1989 et 2000. Partant chaque fois d’un fait d’actualité, Lévi-Strauss y aborde quelques-uns des grands débats contemporains : vaches folles, procréation assistée, sexualité féminine etc…
De manière astucieuse et intelligente, l’auteur propose, pour chaque fait contemporain présenté, une mise en parallèle avec des rites ancestraux de plusieurs types de sociétés dites primitives pour nous renvoyer à nos propres instincts primaires, nous amenant à nous interroger sur leur signification profonde et sur leurs impactes sur notre propre société. D’une écriture simple et compréhensive, ce livre permet également, une introduction des plus intéressantes à l’œuvre et à la pensée de Claude Levi-Strauss et suscitera, assurément, l’envie d’en découvrir un peu plus …
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Livre à la lecture et à la compréhension difficiles.
Plus intéressant du fait des idées générales et personnelles de l'auteur (religion, autorité, Rousseau,...), que de ses observations sur le terrain
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Il est surprenant de découvrir de longues descriptions autobiographiques ou anecdotiques sans lien avec le propos ethnographique, s’agit-il de donner le goût de la science? On ne s’attend pas á cela de la part d’une plume aussi éminente et si l'avantage est que ce livre reste lisible pour qui n’est pas spécialiste de l’anthropologie (lire Mauss par exemple fut toute une épreuve), il restitue assez mal á notre avis l'existence des peuplades rencontrées en se perdant dans des détails inutiles á nos yeux et il passe á côté de l’essentiel: la dimension humaine. Rechercher l'âme plutôt que les coutumes.
Mais bon, c'est un point de vue personnel qui relève probablement du délire.
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Pas son meilleur même si le début ouvre le débat à des considérations qui touchent aux cultures et mêmes aux civilisations (le titre "Race et histoire" étant finalement assez mal représentatif du contenu). J'ai préféré ses entretiens avec Charbonnier.
Ce livre-ci peut se résumer par cette citation (chapitre 10) : "pour progresser, il faut que les hommes collaborent ; et au cours de cette collaboration, ils voient graduellement s'identifier les apports dont la diversité initiale était précisément ce qui rendait leur collaboration féconde et nécessaire". Conclusion étant qu'il faut « préserver la diversité des cultures dans un monde menacé par la monotonie et l'uniformisation ».
Une idée intéressante au chapitre 8 : une invention, une innovation culturelle ne peut se faire qu'à condition d'avoir "un nombre suffisant d'individus (disposés à celle-ci) pour que le créateur soit aussitôt assuré d'un public". Autrement dit, pour qu'une invention fasse mouche, il faut aussi que le milieu où elle naît soit prêt à la recevoir.
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Première rencontre avec l'anthropologie et Lévi-Strauss. Je découvre le structuralisme, les comparaisons entre groupe humain et modèles mathématiques, qui rendent la compréhension de l'évolution suffisamment tangible et claire pour une novice comme moi. En quelques mots, pour qu'un groupe d'humain évolue, il faut qu'il ait un certain nombre d'apport extérieur pour enrichir sa société, mais cela introduit un paradoxe : au contact de sociétés différentes, un groupe donné intègre des différences qui viennent l'enrichir, mais alors les différences sont lissées. Il faut alors créer ou trouver des différences autrepart.
Lecture enrichissante, qui m'ouvre tout un pan de la philosophie/anthropologie encore à découvrir.
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Selon moi, cet ouvrage a mal vieilli ou alors, il faut davantage l'appréhender comme un ouvrage d'histoire, qu'un ouvrage de sociologie. Mais encore, il faut reconnaître qu'il a mal vieilli. (Il a été écrit dans les années 50.)
Les constats sur les disciplines telles que la sociologie, la psychologie sociale ou l'anthropologie sont dépassés ; au mieux, ces constats nous apprennent la genèse de ces différentes disciplines. Toutefois, il est difficile à notre époque de regarder en arrière, quand on voit la place importante de ces sciences dans nos sociétés, facultés, etc d'aujourd'hui.
De plus, je trouve que l'ouvrage se mord un peu la queue, tant il se répète sur la place de chaque discipline dans différents pays. Nous comprenons que les sciences socio-culturelles ont un pris un fort essor aux Etats-Unis alors qu'en France, la philosophie demeurait la reine des disciplines. Toutefois, ne pouvons-nous pas dépasser ces constats tautologiques dus à des héritages universitaires et intellectuels ?
Vraiment dommage que cet ouvrage n'est pas approfondi le côté sociologique de la place de ces disciplines.
Pour conclure, cet ouvrage est un bon livre d'histoire des sciences socio-culturelles, mais c'est tout.
Il faudrait donc penser à réitérer cette enquête (hors norme, il faut le reconnaître) à notre époque pour pouvoir comparer les "résultats"...
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Dans ce petit livre des années 50, l’auteur cherche à mettre en perspective la civilisation occidentale. Après avoir rappelé qu’il ne fallait pas confondre la notion purement biologique de race (à supposer qu’elle existe) avec les productions sociologiques et psychologiques des cultures humaines, il pose la question suivante : « s’il n’existe pas d’aptitude raciale innée, comment expliquer que la civilisation développée par l’homme blanc ait fait d’immenses progrès ? »
Les réponses que l’auteur apporte à cette vaste question sont plutôt décevantes, en dehors du fait qu’il insiste à juste titre sur le fait que l'assemblage de plusieurs cultures est un facteur de progrès.
Le développement de la civilisation occidentale aurait été, partiellement, le fruit du hasard, avec une révolution industrielle qui « née « en Europe, « est apparue » aux USA et au Japon et « surgira « ailleurs. Son corolaire est l’exploitation des hommes, l’augmentation des inégalités. Nourrie de l’impérialisme et de la colonisation, son succès s’explique par le fait qu’elle a été imposée au reste du monde.
Cependant, le livre contient d’autres idées plus convaincantes. Il rappelle les richesses des autres cultures , leurs apports, le fait que si nous ne les jugeons pas dignes d’intérêt, c’est par ignorance, le fait qu’il ne faut pas les voir comme « une réplique arriérée » dans une hiérarchie où la culture européenne aurait la première place.
Ce livre est plus qu’un plaidoyer en faveur des « autres » cultures ; L’auteur a mené une réflexion globale sur toutes les cultures, leur naissance, leur développement, leurs relations et, s’érigeant en juge de paix, il nous dit, à la fin , en substance et quelques pages, que l’homme occidental n’a pas lieu, plus qu’un autre, d’être fier de ce qu’il est.
Cette affirmation veut être le fruit d’une démonstration mais, malgré les ruses de l’auteur, qui a donné à son travail un verni scientifique, je n’ai rien trouvé dans ce livre de spécialement probant sur sa conclusion . Il n'en demeure pas moins que le point de départ, l' absence d'aptitude raciale innée, est évidemment vrai.
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La référence incontournable pour aborder la question de la culture et mettre un terme à la notion de race en ce qui concerne l'Homme.
A lire absolument! En plus un aller-retour dans le tram et ce sera fini :)
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Une approche intéressante comme toujours avec Claude Levi-Strauss de la mythologie amérindienne et de son discours latent sur le rapport à l'autre, l'étranger, la place qui lui est faite dans la structure symbolique.
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"Le barbare, c'est d'abord l'homme qui croit à la barbarie." Voila ce tout ce que l'on m'a apprit sur Lévi-Strauss au collège-lycée, cette petite citation facile à caser dans une analyse de texte ou une dissertation.
Je me suis ainsi décidé à lire cet ouvrage pour comprendre la citation dans son contexte.
Je ressors de cette lecture avec une meilleure compréhension du pourquoi ce livre a été produit dans le cadre de la lutte contre le racisme, et surtout du comment il parvient à démonter/démontrer des idées autour de la hiérarchisation des sociétés et de l'histoire des civilisations.
C'est un livre court, qu'il est bon de partager. Sans prendre pour vrai tout ce qui est dit (il s'agit de théories, de propositions, pas de vérités), l'ouvrage permet d'aller plus loin dans notre représentation de la civilisation occidentale, des sociétés passées, des sociétés "archaïques".
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Pourquoi ai-je lu ce livre ? Y ai-je trouvé des réponses ?
Ayant lu des ouvrages complexes de H.Arendt ou R.Aron sur la façon d'interpréter et de comprendre l'Histoire, je souhaitais trouver un ouvrage qui me guide davantage. Levi-Strauss démonte les simplifications dans lesquelles notre raison se perd, par manque de structure, lorsqu'il s'agit de comprendre comment les êtres humains ont-ils évolué depuis la genèse du monde à travers les différentes cultures qui les ont unis par groupe. Peut-on évaluer une culture ? Quelle est la différence entre une culture et une civilisation ? Comment une culture évolue-t-elle avec le progrès ?
A travers ce livret, qui comprend un dossier explicatif, on trouve les réponses, non pas basées sur un dogmatisme mais sur des faits scientifiques parfaitement expliqués et illustrés.
Je craignais d'y trouver un ton moralisateur, anti-occidental, ou partial. Il n'en est rien.
Ainsi, je recommande vivement ce livre pour tout lecteur ayant les mêmes attentes que moi, et avant de se lancer dans des ouvrages plus compliqués (comme 'introduction à la philosophie de l'histoire' ou 'la crise de la culture' ;-)).
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Il y a des années, Claude Lévi-Strauss avait accepté de se raconter, de faire, étroitement mêlés, les récits de sa carrière d'anthropologue et de sa vie intellectuelle. «De près et de loin » est un grand livre d'entretien qui éclaire, sans une ride, le parcours d'un scientifique de premier plan. Il est ici, au long cours de ses publications, bien évidemment question des remarquables travaux de l'anthropologue, notamment des conditions dans lesquelles ceux-ci se sont développés et imposés. «De près et de loin » offre ainsi au lecteur un témoignage capital sur la vie des idées et le fonctionnement du champ scientifique du moment. Dans tout l'ouvrage, la dualité de pouvoir, entre un pôle qui a pour enjeu le monopôle de l'autorité scientifique et un pôle symbolique où prévalent les enjeux proprement intellectuels, est patente. Si la vérité semble assez indépendante des conditions sociales, tournant les pages, il apparait cependant que le champ de la connaissance est le lieu de véritables rapports de force et de monopôles, de luttes et de stratégies, d'intérêts et de profits. Claude Lévi-Strauss aussi n'hésite pas à parler des conduites qu'il a su adopter pour s'ajuster aux diverses situations en fonction, d'un côté, les espaces possibles qui se présentaient à lui, et de l'autre, les dispositions qui étaient les siennes à un instant donné. Ainsi, il justifie un chapitre polémique avec Jean-Paul Sartre de la façon suivante : « La Critique de la raison dialectique avait paru en 1960 alors que j'écrivais La pensée sauvage ». Il y a chez lui une adhésion manifeste au jeu (au sens que donne à ce mot Pierre Bourdieu) et une recherche de profits symboliques dans la confrontation avec l'intellectuel le plus en vue de son temps. La très longue carrière de Claude Lévi-Strauss permet d'ailleurs de distinguer les attitudes défensives adoptées par le vieil homme occupant une position dominante, c'est-à-dire celles visant à conserver les rapports de force qui structurent l'espace social, des attitudes de subversion de l'orthodoxie d'autrefois visant à transformer l'espace social. Ainsi, il oppose à la force des idées défendue par Jean-Paul Sartre, une pensée des individus faite d'habitudes et d'usage. Il reproche à l'intellectuel de broyer les gens sous les meules de la raison et de pulvériser ainsi des genres de vie fondés sur une longue tradition. Claude Lévi-Strauss, interrogé par l'excellant Didier Eribon, parle également de ses amis, de ses engagements, de ses goûts littéraires, philosophiques et artistiques, en vérité eux aussi fort changeants. Mais surtout, il donne à un large public de non-spécialistes une voie d'accès à ses travaux, dont il fait comprendre ici la portée et les enjeux.
Le vocabulaire structuraliste fournit à l'anthropologue des notions précieuses comme celles d'opposition binaire ou non, de forme marquée, etc. Cependant, en ce qui le concerne, les emprunts à la linguistique, en dehors de l'inspiration générale, se réduisent au rôle de l'activité inconsciente de l'esprit dans la production de structures logiques ; au principe fondamental que les éléments constitutifs des faits sociaux n'ont pas de signification intrinsèque, que celle-ci résulte de leurs positions. La notion de structure toutefois ne peut être conçue par Claude Lévi-Strauss séparée de celle essentielle de transformation. La structure en effet ne se réduit pas au système, à l'ensemble composé d'éléments et de relations qui les unissent. Il faut qu'entre les éléments et les relations de plusieurs ensembles apparaissent des rapports invariants tels qu'on puisse passer de l'un à l'autre au moyen d'une transformation. Ainsi, lorsque Claude Lévi-Strauss invoque le seul principe de l'échange des femmes entre les sous-groupes pour rendre compte de toutes les règles du mariage, il est nécessaire que ces règles, différentes selon le temps et le lieu, soient des transformations optionnelles ou contextuelles d'une réalité invariante à un niveau plus profond. Claude Lévi-Strauss restaure ainsi la notion de nature humaine en raison d'un cerveau identique et par conséquent de contraintes identiques s'exerçant sur le fonctionnement de l'esprit. L'esprit humain se meut dans un champ limité de possibles de sorte que des configurations mentales peuvent être repérées, il travaille à partir d'un répertoire fini de structures formelles. L'activité inconsciente de l'esprit conduit à imposer des formes similaires des sociétés. Les populations voisines ont donc des organisations sociales parentes dont les différences peuvent être interprétées comme les étapes d'une transformation. Les différences et les ressemblances entre les mythes de ces populations peuvent s'expliquer de cette façon. Cependant, la méthode comparatiste chez Claude Lévi-Strauss ne consiste pas à comparer au préalable et à généraliser ensuite. C'est la généralisation chez lui au contraire qui fonde et rend possible la comparaison. Devant une pluralité d'expériences, il commence d'abord par chercher à quel niveau il convient de se placer pour que les faits observés et décrits soient mutuellement convertibles. Et c'est seulement lorsqu'il a réussi à les formuler dans une langue commune et grâce à un approfondissement préalable que les comparaisons deviennent pour lui légitimes. Chaque détail d'un mythe pris en lui-même n'a besoin de rien signifier car c'est dans leur rapport différentiel que réside leur intelligibilité. Partant des mythes qui font de l'invention ou la découverte de la cuisson des aliments le critère de passage de la nature à la culture, Claude Lévi-Strauss aboutit ainsi à des mythes où cette ligne de démarcation est l'acceptation ou le refus des échanges économiques, c'est-à-dire l'acceptation ou le refus d'une vie sociale dépassant les frontières du groupe.
Il y a eu dans la pensée occidentale une rupture ferme entre les qualités secondes données de la sensibilité et les qualités premières non tributaires des sens. Claude Lévi-Strauss, s'agissant de « La pensée sauvage » rebelle à cette distinction, voulait rendre justice dans son oeuvre à une pensée qui mène toute sa réflexion au niveau des qualités du sensible et qui parvient à construire une vision du monde efficace, cohérente et logique. de la même façon, il souhaitait mettre en avant une manière de réfléchir des peuples premiers qui récuse moralement notre besoin de morceler, diviser en parcelles la difficulté pour mieux la résoudre. Pour les peuples premiers, une explication en effet vaut à condition d'être totale. Leur esprit, à l'opposé de la méthode cartésienne, par un refus de diviser la difficulté, n'accepte jamais de réponse partielle, aspire à des explications englobant la totalité des phénomènes. le propre du mythe, c'est confronté à un problème, de le penser comme homologue à d'autres qui se pensent sur d'autres plans et de rendre compte de tout ensemble. La signification que peut offrir un mythe, nous dit Claude Lévi-Strauss, n'existe pas pour ceux qui le racontent ou l'écoutent à tel ou tel moment et dans des circonstances déterminées, n'existent que le rapport à d'autres significations que le mythe peut offrir pour d'autres narrateurs ou auditeurs, à d'autres moments et dans d'autres circonstances. le mythe propose ainsi une grille qui permet de déchiffrer un sens, non du mythe lui-même, mais de tout le reste. La matrice d'intelligibilité fournie par le mythe donne donc sa cohérence au monde.
Claude Lévi-Strauss enfin distingue l'histoire traditionnelle, reposant sur des écrits, de l'histoire inconsciente que l'ethnologie structuraliste, derrière les pratiques, cherche à atteindre. Il distingue donc les cas limites des sociétés froides étudiées par les ethnologues, des sociétés chaudes étudiées par les historiens (aucune société n'étant complètement l'une ou l'autre). Il se réfère là à l'attitude subjective que les sociétés adoptent par rapport à l'histoire. Les sociétés premières se rêvent comme sans histoire car leur idéal serait de rester dans l'état où les Dieux, les ancêtres les ont créés à l'origine des temps. Les sociétés occidentales quant à elles font de l'histoire, critiquant ou légitimant l'évolution de la société dans laquelle ils vivent, un élément au contraire de leur conscience morale. Cependant, si des cultures bougent et d'autres pas, ce n'est pas pour Claude Lévi-Strauss en raison de la supériorité des premières mais le fait seul des circonstances historiques ou géographiques. Leur différence d'ailleurs rend leur rencontre toujours féconde mais conduit aussi à l'uniformisation. Il faut donc que chaque culture se développe grâce aux échanges avec les autres mais en y mettant une certaine résistance, sinon elle n'aurait très vite plus rien qui lui appartienne en propre. Il faut que les cultures, chacune attachée à un style de vie, à un système de valeurs, veillent à leurs particularismes. En conclusion pour Claude Lévi-Strauss, l'absence et l'excès de communication ont l'un et l'autre leurs dangers.
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Cet essai fait partie d'un ensemble: les "Petites Mythologiques", avec la Voie des masques et Histoire de Lynx, associant des œuvres plus courtes et plus abordables pour les lecteurs non spécialistes que les quatre grands volumes des Mythologiques, et cette étude analysant les jeux de miroir entre origines de la poterie et conflits de possession ou de répulsion à partir des mythes amérindiens (notamment ceux des Jivaro) est particulièrement passionnante. Créant des formes et des perspectives éclairantes entre monde d'en haut et monde d'en bas, où l'homme se situerait dans une position médiane, Lévi-Strauss nous présente un bestiaire magique et surprenant, entre paresseux constipé, engoulevent insatiable et avide singe-hurleur, montrant par ces figures animales les enjeux de l'art de la poterie comme passage de la nature à la culture.
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Après une visite au musée d'histoire naturelle de New York en 1942, Lévi-Strauss est émerveillé par l'art des sociétés indiennes de la Côte nord-ouest de l'Amérique (Colombie britannique), art fusionnant réel et imaginaire, naturel et surnaturel. Mais Lévi-Strauss étant avant tout anthropologue, va s'intéresser au contexte social, culturel et religieux de cet art, particulièrement en ce qui concerne deux types de masques: swaiwhé et dzonokwa. C'est donc, sans surprise, à une analyse structurale de ces cultures indigènes que nous convie Lévi-Strauss, un parcours passionnant dans les mythes et les légendes indiennes. Ayant lu la version de la Bibliothèque de la Pléiade, qui reprend l'édition Plon de 1979, complétées d'une deuxième partie, j'ai été un peu surpris par la voie tortueuse empruntée par Lévi-Strauss dans cet ajout, n'hésitant pas à s'appuyer sur l'organisation de la noblesse médiévale de l'Europe afin de mieux appréhender les principes matrimoniaux des Amérindiens.
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On trouve dans cet ouvrage documentaire, toute la genèse des oeuvres maîtresses de la pensée de Levis Strauss, issus des nombreux cours qu'il donna, et de réflexions personnelles propres à faire avancer ses travaux.
Un fantastique outil pour les chercheurs d'aujourd'hui.
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