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Critiques de Claude Louis-Combet (37)
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L'heure canidée

Une nouvelle étrange et perturbante ou l'on ne comprend pas vraiment ce qui se passe avant de découvrir une fin assez..sale, perturbante, je ne saurais dire autrement...
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La mère des croyants

Mère des croyants : il s'y joue pendant une centaine de pages (sur 400) la parturition incroyable et épique de la cohorte des vrais croyants par une fille de ferme tournée prêtresse du Christ et d'Hécate, qui devient l'espace d'une nuit le grand vagin sidéral. Absolument fabuleux !!
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La Soeur du petit Hans

La soeur du petit Hans est une fiction sur le thème de la zoophilie.

Claude Louis-Combet a doté Hans, le célèbre patient dont Freud a analysé la phobie des chevaux,d'une soeur imaginaire, qui elle,aurait éprouvé "un attrait irrésistible,érotique,onirique" pour un étalon,fort bien membré (on s'en doute!), "échappé de l'écurie de Schönbrunn" du jeune empereur, un attrait par la suite généralisé aux autres étalons.

Ce qui aurait pu rester rêve secret, prend vite de l'ampleur,obsède la fillette, qui d'adolescente voyeuse aux épuisantes masturbations, va passer à l'acte, caresses à l'appui, ce qui ne sera pas du goût de tous et se finira en tragédie.

Entre le Je du journal intime-"registre de son âme" et le Elle du narrateur, peu de distance, ce qui rend pregnante la scission qui s'opère.

Le cheval, qui "a l'allure d'un bon chien" au départ, va peu à peu dominer la petite fille, dont le corps "tout entier de floraison,de bruissement, d'enracinement""participe à la végétalité du monde" dans le jardin des premiers émois (de façon d'ailleurs fort poétique), "touche,hume,goûte,lèche" en un désir lancinant.

"La bête fabuleuse" prend "possession"d'elle.

La discrétion du départ, laisse place peu à peu à des pulsions insurmontables, teintées de souffrance,que la musique dont "le rythme la comble"ne pourra contenir.

Cette tragédie,fort bien écrite par Claude Louis-Combet (écrivain français contemporain qui a été professeur de philosophie et a écrit des articles psycho-pédagogiques), d'un érotisme lancinant, évite la vulgarité. Les illustrations de qualité, érotisées aussi, de Vladimir Vélickovic, sont un plus car elles accompagnent le texte d'une violence qui monte crescendo par l'ajout de taches et de ratures.

Un livre intéressant qui relate le passage du fantasme à la réalité et la frontière névrose-psychose.
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Le livre du fils

Si ce livre de Claude Louis Combet ressemble à un retour sur sa vie et l’expérience intérieure qui l’accompagne, il ne se réduit pas à une autobiographie.

Il transcende, dans ses textes, l’autobiographie ou l’analyse pour atteindre au symbole, au mythe. Il nous fait pénétrer dans les régions obscures et chaudes, effrayantes, dévorantes mais aussi rassurantes du lien à la mère qu’il est dur de rompre.



Quand j’ai entamé la lecture de ce livre m’est venu presque immédiatement le symbole de l’ouroboros le serpent qui se mord la queue, retour à l’origine qui représente le cycle de la nature, mort et renaissance, symbole d’immortalité.



Le livre du fils est un livre bilan qui retrace la lente maturation qui a conduit l’enfant dont tous les sens sont tournés vers les senteurs, les odeurs, les caresses de la mère, de l’enfouissement jouissif et plein de culpabilité (désir d’inceste) dans cette terre-mère à la séparation progressive, la mise à distance douloureuse qui permet d’aller vers l’amante inspiratrice et l’intégration en lui du féminin ( première partie du recueil intitulée «Corps maternel»). Ce qui le conduira à la création et l’écriture (deuxième partie «corps d’écriture»). Le tout dans une langue pleine de sensualité brûlante, de poésie et aussi d’une lucidité douloureuse.



J’ai retrouvé dans ce livre, comme dans d’autres de Claude Louis-Combet, une tonalité de voix proche de celle de Louis Calaferte, tentative d’expression de leur long chemin initiatique.



«Quand il fermait le livre de toutes les terreurs et se campait de nouveau en l’attente de sa mère, le fils avait voyagé intérieurement en des contrées de songe. Il en revenait pour lui-même, chargé de vérités fortes à travers le prisme desquelles, il aspirait à l’unité de son être : idéal proprement spirituel dont la seule chance d’accomplissement passait par la rencontre amoureuse avec la femme.» p36



"L’amante avait pris le relais de la mère. Elle en était la fleur accomplie, en toute liberté de goût et d’appétit. Vienne le fils. Il boirait et mangerait, il prendrait et posséderait.

..... Et chemin faisant -- chemin de sexe et de souffle -- il comprendrait, pour la paix de son coeur dans la plénitude de sa passion, et pour sa plus grande part d’intelligence de la vie, que la femme rassemble en son essence maternelle d’obscurité, de fertilité, de désir et de plaisir, tout ce qu’il est nécessaire de connaître à la place de Dieu afin de donner sens au non-sens et de créer, de surcroît. "p60



"Alors, le mouvement d'écrit prolonge la caresse, enrichit la palpation, presse les mots jusqu'à la pulpe, entre dans les fastes violents de la morsure, de la griffure, de la déchirure." p87



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Le livre du fils

Qui sera donc le lectorat de Claude Louis-Combet, usant et abusant de sa “syntaxe du cœur”, cet ensemble de métaphores portant sa prose vers la poésie là où “seuls les mots, selon l’ordre du rythme et le souffle du poème, détenait l’étrange et miroitant pouvoir, de rompre la compacité de l’histoire et l’enchainement des causes” ?



Existe-t-il ? Car ce poème à la Vie, à la Mère, à la Nature, pour être beau, n’en n’est pas moins abstrus avec cette maîtrise des figures de styles, des hypallages, oxymorons et autres apories, au service d’une pensée à la recherche de sa vérité.



Pour lire Claude Louis-Combet, il vous faudra :

• naître, rechercher ce commencement lorsque “l’espace se resserre et le temps se compte”.

• Retrouver en vous cet homme, ce fils qui a “toujours […] aimé le contact des mousses gorgées d’eau, des algues de rivière et de toute cette végétation spongieuse, drue autant que molle, ondoyante et déliquescente, qui prospère dans les terres marécageuses et forme l’instable tapis du monde d’où jaillissent, ici et là, par bouquets, les tiges affûtées des joncs et des roseaux”, cette nature image de sa mère, de son corps, de sa matrice.

• Oublier la cacophonie de notre monde car seuls les mots, permettent à L’homo viator, l’homme pèlerin, engagé dans son histoire personnelle, “l’homme, engagé dans la quête de son accomplissement textuel et sur la voie poétique de l’abstraction”, de s’accomplir.

• Se réaliser Homme et Fils, fils de la Mère originelle, “C’était le même homme mais ils étaient deux : celui du sol ferme, caillouteux et épineux et celui de l’ornière trempée, glissante et enfonçante, nocturne et ravissante. L’enfance même avait vécue ce partage. L’innocence était exclue.”



De cette recherche du monde, de cette relation aux mots, de cette innocence déflorée, “il apparaissait, de toute évidence, que l’écriture sur laquelle on avait tellement misé, sous le rapport de la question du sens de l’existence, n’était rien de plus que la suprême vanité, la plus orgueilleuse et la plus sournoise, celle qui , par-dessus tout, interdisait même simplement d’entrevoir la vérité et le fond.”



Que cela ne vous arrête pas dans la recherche de la vérité, de la sagesse, de la relation au monde et aux autres car “***“Le monde des vivants renferme à lui seul assez de merveilles et de mystères qui agissent de façon si inexplicable sur nos émotions et notre intelligence que cela suffirait presque à justifier qu’on puisse concevoir la vie comme un enchantement.”



Merci à Claude Louis-Combet d’oublier sa réussite, de chercher sa vérité, de nous ouvrir les routes de son monde, de notre monde, et finalement de nous rappeler “****Osez donc un peu croire à vous-même et à ce que vous avez dans le ventre ! Quand on ne croit pas à soi-même, on ment. ”



Veuillez noter que ce livre a été chroniqué dans le cadre du partenariat Rentrée Littéraire 2010 avec Chroniquesdelarentreelitteraire.com et Ulike


Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
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Le Petit Oeuvre poétique

En alchimie, le Petit Oeuvre est la première étape de la transmutation du plomb en or. Dans le Petit oeuvre poétique, Claude Louis-Combet nous convie à une alchimie plus secrète, plus intime, celle de la mutation des souvenirs en mots. de cette modification, de cette mise en paroles naît une infime lumière, la plus inespérée, celle d'une poésie touchante comme une fenêtre ouverte sur le jour naissant.



Ce recueil réunit de nombreux textes écrits entre 1979 et 1995 et publiés dans des revues ou édités en ouvrage. Dans des poèmes en vers et en prose, Claude Louis-Combet décrit dans une écriture sensible et attachante le rapport intime de l'homme au monde. Un rapport porté par ses souvenirs, ses désirs, ses doutes, ses douleurs aussi.



Le temps traverse nos vies sans que l'on puisse rien en dire. Nous cherchons pourtant à tout expliquer, au risque de nous immobiliser sur notre chemin. Pourquoi cette tentation de retourner la parole contre nous-mêmes, de la mener dans une impasse ? La parole est affaire de patience, de solitude et de croyance en elle.

La poésie de Claude Louis-Combet est faite de tout cela. Sans attaches, sans prétention, un peu inquiète, elle est touchée par l'humilité et la justesse.



" Que rien, tandis que l'instant prend tout son temps, ne vienne soulever cette paupière close sous laquelle songe (en soi) ce visage de femme dont je puis seulement dire qu'en son absence de regard il m'est plus familier (l'étrange) que mon visage d'homme, comme si, précisément, d'être tout entier occupé à soi-même et sans le souci des choses (et si loin de moi), il m'offrait enfin le miroir inédit et essentiel au-delà duquel il n'est plus d'image à rechercher. Que rien ne vienne donc ternir la page et que la houle cesse enfin d'agiter son rêve dans celui des humains : je te contemple te contempler au-dedans de ton silence et de ton immobilité, j'assiste à toi qui n'assistes qu'à toi-même et je sais que l'heure est arrêtée. Rien ne saurait t'empêcher de t'absenter du jour, ma réservée, ma préservée, rien ne pourrait te disjoindre de cette ombre que tu portes en toi et qui me porte en elle et fait que tout ce qui demeure est féminin. de ta face à ton profil, inlassablement, insatiablement, erre, de moi à toi, cet impossible désir de m'oublier et de ta laisser m'absorber sans fin dans le recueillement de ta beauté. "

(extrait de "Sine Nomine").

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Le recours au mythe

Le Recours au mythe, récit de la genèse d'un imaginaire hors normes, est d'abord une invitation à découvrir les arcanes d'un œuvre hantée par les mythes antiques, une sexualité trouble, multiple, métaphysique et par l'aspiration à la sainteté.
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Le roman de Mélusine

Résumé



Raymondin, jeune seigneur, tue involontairement son oncle et protecteur durant une chasse au sanglier. Désespéré, alors qu'il erre dans la forêt, il rencontre une belle jeune fille qui lui dicte quelle conduite adopter. Elle jure de l'épouser et d'en faire un seigneur riche et heureux s'il accepte de la laisser disparaître tous les samedis, sans jamais chercher à quoi elle s'occupe. Cette mystérieuse femme se nomme Mélusine...





Mon avis





Ce "Roman de Mélusine" est une adaptation fidèle du conte universellement connu de la femme serpent. Il reprend le schéma du conte initial en lui ajoutant une importante dimension psychologique et philosophique. Les deux aspects du paradoxe de la fée Mélusine sont bien explorés : à la fois fée nourricière et fée destructrice, cet antagonisme sera la cause de son malheur. A découvrir, et à avoir dans sa bibliothèque. Un indispensable pour les amoureux des contes !

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Le roman de Mélusine

Claude Louis-Combet, né en 1932 à Lyon, est un auteur très marqué par la spiritualité chrétienne (il a failli devenir prêtre) et passionné par la notion du double masculin/féminin, comme l'atteste le titre d'un autre de ses romans "Marinus Marina" (lu il y a longtemps, avant mon inscription sur Babelio)

"Le roman de Mélusine", à travers le mythe bien connu de la fée architecte, bâtisseuse et semeuse, explore une nouvelle fois l'androgynie fondamentale de l'être humain. Mélusine, femme six jours de la semaine et homme le septième (le samedi) concentre en elle vertus féminines ( Mélusine est la descendante de la Grand Déesse Mère, déesse primordiale de la terre, de la vie, des moissons, de la germination et de la construction des cités) , et masculines, orientées vers le pouvoir temporel (politique, guerre) dont elle délègue l'exercice à son mari Raymondin, seigneur vassal du Comte de Poitiers.



Ces deux pôles, attribués symboliquement à la femme et à l'homme, mais distribués indifféremment à chacun contribuent (devraient contribuer) à la prospérité du genre humain.



Hélas le mari de Mélusine rompt la promesse faite à son épouse en voulant percer son secret : il s'ensuit la fin de leur bonheur et une série de catastrophes.



Claude Louis-Combet possède l'écriture sompteuse qui régale l'esprit par la vertu subtile de l'assemblage des mots et possède le pouvoir de l'évocation à un degré quasiment inouï.



C'est un des grands auteurs contemporains, sur lequel il n'est pas fait beaucoup de bruit (quoiqu'il ait ses adeptes fidèles) mais qui frappe avec justesse les cordes de l'âme.

On pourrait lui trouver une parenté avec Pascal Quignard, malgré toutes leurs différences.



J'ai aussi lu de Louis-Combet "Christine l'admirable", une hagiographie inspirée et romancée sur la vie de Christina Mirabilis, née à Liège en 1150. Son propos dépasse largement le thème religieux et peut être lu par tous publics s'intéressant à la spiritualité.
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Les Errances Druon

L'art de Claude Louis-Combet donne de la saveur à l'indicible, de l'épaisseur à la transparence et de la légèreté aux ténèbres.
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Magdeleine, à Corps et à Christ

Très beau texte de Claude Louis-Combet illustré par la photographe Elisabeth Prouvost et édité par la très soignée édition Fata Morgana.

Marie-Madeleine et le Christ se rencontrent pour unir féminin et masculin afin de donner naissance à l'Homme achevé, à travers la communion mystique de l'homme en la femme et de la femme en l'homme : dernière étape de l'humain, passerelle vers le Divin.

On se souvient bien sûr du thème de la sexualité mystique cher à Pascal Quignard quand on lit : " Le Maître au-dessus de tous les désirs éprouve en lui-même l'accroissement et l'accomplissement de son corps en corps de femme, par la seule pression de la main de Magdeleine. Il est plus Dieu que jamais. La lumière de tous les sens lui nimbe le visage" et aussi : "Parce que j'ai vu la douleur de l'amant je ne parlerai plus de la mienne".

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Marinus et Marina

Ceci donne un roman assez "inactuel" où la mystique religieuse du sexe épouse la mystique religieuse avant de la relayer, et qui vient témoigner, dans son atemporalité, de la pérennité de fantasmes que chacun porte en lui, plus ou moins enfouis. Un roman d'où les préoccupations du monde semblent exclues, ou réduite à leur extrême vanité ; l'enceinte du monastère, la chambre, ou même le désert y occupant une place prépondérante.
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Marinus et Marina

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Ouvertures

Le mot "Ouvertures" se rapporte à ces deux essais méditatifs de Claude Louis-Combet et s'entend au sens musical du terme dans le sens d'ouvertures d'opéras.

Mais ces opéras, en tant qu'oeuvres inachevées, n'auront pas de suite, des circonstances inattendues en ayant empêché l'écriture. L'auteur s'en explique dans le dernier chapitre.



La première partie est un éloge aux rites et à la répétition du même, seule sorte d'éternité qu'il nous soit donnée de vivre : comme le retour de la vague creuse la falaise, comme la cloche de l'angélus ponctue le jour, comme reviennent les saisons, le temps est un espace dans lequel le mouvement reproduit continuellement le retour du même ;



La seconde partie est une rêverie sur l'oeuvre du peintre John Everett Millais, "Ophélie" : une jeune fille au visage serein est étendue dans le lit fleuri de la rivière comme dans une couche nuptiale ; la mort lui donne le visage apaisé d'une mariée sûre de l'amour qu'elle emporte éternisé au fil de l'onde.

Cette évocation est l'occasion d'un développement du mythe de la femme-rivière, sorte de vouivre enceinte qui sort de l'eau la nuit pour effrayer les enfants dans leur sommeil ; Combet fouille enfin à l'aide d'images de dévoration mutuelle le lien originel nourricier qui unit l'enfant à la mère.

Toujours de très beaux textes.

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Terpsichore et autres riveraines

Bref ouvrage composé de trois très courts essais : "Terpsichore", "Flora" et "Mala Lucina" et accompagné de quelques illustrations réalisées à l'encre de chine.

Ouvrage poétique, plein de réflexion sur la vie, la mort, notre ouverture au monde à travers les voyages et enfin le sens de notre vie.

Ces trois récits sont tous en rapport avec la femme, Femme en tant qu'être vivant, Femme en tant que Mère et enfin Femme en tant qu'être pensant.

Toutes trois parlent de naissance ou d'éclosion et de découverte du monde environnant.

Je ne vais pas vous en faire un résumé car cela reviendrait en réalité à faire une réécriture du livre. Ouvrage rempli de poésie, de pensées philosophique. Très bien écrit, ce dernier est très vite lu mais j'avoue avoir eu un peu de mal de temps à autres à percer toute la profondeur de la pensée de l'auteur, ce qui justifie ma note mitigée. A découvrir néanmoins !
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Terpsichore et autres riveraines

Avec Terpsichore, muse de la danse, c’est la femme comme puissance tellurique qui est célébrée : en nous donnant à lire la naissance de ce corps de femme (« muer en chair laiteuse et candeur d’âme »), en contant l’immanence de la beauté et de la féminité (« la femme antérieure à toute femme »), il chante l’éclosion d’une puissance d’adoration et de désir (« le rythme est né de la suprême émotion d’être femme et d’être au monde »).



Flora, la belle Romaine sortie des vers de Villon, prolonge ce mythe de la Femme-Corolle qui « compose et les sexes et les cœurs et les âmes » et fait de ses replis de chair-pétale le calice de tous les désirs (« on la devine sourdre à mesure que nous rêvons »).



S’éloignant de ces évocations sensibles, Mala Lucina, la maléfique accoucheuse, lui permet de renouer avec l’archétype de la Femme-Danger. Oscillant entre puissance de vie et de mort, Lucine façonne les humains, leurs folies et leurs difformités ; puissance créatrice et destructrice, elle dit toute l’ambivalence des mythes féminins à travers les siècles : « Je ne suis pas un fléau, songe Lucine. Je ne tue que ceux que j’aime – et pour les protéger. Je n’accouche des monstres que pour me distraire – comme d’autres écrivent des livres. Et je ne produis des fous qu’afin de connaître la vérité ».



Tramés d’une écriture musicalement juste, sensuelle et foisonnante, ces portraits féminins – ou plutôt ces blasons de féminité- chantent la transformation de nos regards sur le corps féminin, entre transgression et fascination ; la puissance de nos désirs ; notre besoin intemporel de cueillir la beauté ; la complexité de la réception du mythe féminin à travers les âges.



Dignifiant la Femme par la beauté du verbe poétique, seul apte à chanter la plénitude de ses énigmes, Claude Louis-Combet nous offre une mystique de la féminité qui décape, de manière salutaire, l’imaginaire sucré dont on enrobe la femme contemporaine.



Plus d'informations ici : http://www.delitteris.com/au-fil-des-pages/gorgo-terpsichore-et-autres-riveraines/
Lien : http://www.delitteris.com/au..
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Tsé-tsé

Le texte de Claude Louis-Combet est ainsi par nature hybride, curieusement schizophrène, produit de la superposition exacte de deux corps et de deux voix, celle d'un fils et de sa mère.
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