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Critiques de Clémence Godefroy (104)
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9

Allez, passons direct au résumé : bof.

La plupart des nouvelles sont plutôt sympa mais aucune ne m’a semblé vraiment extraordinaire ni originale. Une seule a réussi à m’inspirer des sentiments vraiment forts, mais c’était plutôt une forte envie de déchirer le livre en deux et d’en garder les restes pour allumer mon poêle cet hiver. (Ouais, c’est ce que ça me fait, les récits bourrés de considérations sexistes, paternalistes et de male gaze écoeurant.)

Il y a de bonnes idées, sur cette déclinaison d’histoires basées sur le chiffre 9, mais je trouve qu’aucune n’a su faire quelque chose de nouveau, ni traiter ça d’une manière qui sort un peu des sentiers battus. C’est dommage, l’idée de base était vraiment excellente.
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9

Ici, les éditions du Chat Noir nous proposent un recueil énigmatique dont le chiffre 9 est le fil conducteur. 9 histoires avec des univers différents. 9 variations d'une vie de chat…



Mon avis sur le recueil :

9 est un recueil de neuf nouvelles écrites par neuf auteurs, aux tons et univers bien différents, avec pour fil conducteur le thème du chiffre 9, exploité de façon visible ou plus nuancée.



Dans l'ensemble, les nouvelles sont pour la plupart fantastiques ou horrifiques à l'exception de Neuf jours pour l'enfer qui relève plutôt de l'historique et de Nine qui est une nouvelle policière.



La plupart des auteurs faisant partie de ce recueil sont édités aux éditions du Chat noir. Cela m'a semblé une bonne entrée en matière pour quelqu'un qui ne connaît pas la maison d'édition et souhaite découvrir la plume de ces auteurs.



Au fil de ma lecture, j'ai pu constater que ressortaient deux thématiques dans ce recueil : les fantômes et la mythologie. Les fantômes apparaissent soit liés à une perte (La 9ème symphonie), soit associés à un lieu (Les 9 fantômes de Mayfair, La maison des Gabory). Quant à la mythologie, elle est toujours présente à travers la rencontre d'une figure mythologique qui vient perturber la vie du héros de façon positive ou négative (La justice des ogres, Les larmes du Kyubiko, le pendu, Kaibyo, Nine). Mais surtout, il nous est proposé une plongée dans plusieurs mythologies : Kabyle, nordique, indienne, japonaise, … provoquant un dépaysement total à chaque histoire.



Toutes les nouvelles introduisent de manière ou d'une autre une forme de suspense quant au dénouement final. Mais j'ai particulièrement apprécié Les larmes du Kyubiko et La maison des Gabory pour leur univers que j'aimerais voir développé en roman. J'ai aussi apprécié 9 jours pour l'Enfer qui m'a fait découvrir un épisode de l'Histoire de l'Angleterre que j'ignorais. Enfin, le ton et l'ambiance gothique de Les 9 fantômes de Mayfair m'a particulièrement plu, me rappelant les maisons hantées que l'on trouve dans les parcs d'attraction : on sait que c'est du spectacle, mais le décor donne envie d'y croire et de frissonner.



Mon avis sur chaque nouvelle :



La justice des ogres, Jérôme Akkouche



Résumé : Suite au meurtre atroce de chatons par son petit frère qu'il a filmé et diffusé sur internet, Taniri cache Idir dans une cave et s'efforce de lever la malédiction jetée sur lui par le Dieu Yacuk. Car dans la mythologie Kabyle attenter à la vie des chats peut coûter cher et la justice des ogres est sans pitié…



Mon avis : Cette nouvelle nous emmène dans une cité française où les jeunes font parfois des bêtises sans en comprendre les conséquences, où les familles sont souvent monoparentales et où les grandes soeurs jouent le rôle de maman de substitution devant des pères dépassés et absents. Il est question ici de maltraitance envers les animaux et j'avoue que les deux premières pages m'ont été assez difficiles à lire. Taniri découvre que son petit frère a grandi dans la mauvaise voie, et qu'il est un tortionnaire. Pour tenter de le sauver, elle va le cacher et affronter l'ogresse Teryel, une divinité kabyle, afin d'apaiser le courroux des Dieux et de rompre la malédiction dont Idir est victime. Dans un monde à l'envers calqué sur son quotidien, elle s'improvise guerrière, protégée par les sceaux et talismans de sa grand-tante magicienne. A l'issue de cette aventure, elle en ressortira Autre, libérée du poids d'une vie prédestinée. Ici le chiffre 9 est associé au nombre de jours durant lesquels Idir doit jeûner pour expier sa faute, et aussi au temps imparti à sa soeur pour le sauver de sa malédiction, ce qui introduit une forme de suspens dans le récit. Dans cette nouvelle, j'ai aimé l'incursion du fantastique dans un quotidien assez réaliste et connu. J'ai trouvé assez original le fait de mêler la mythologie Kabyle à cet univers car l'auteur s'inspire de la légende de la femme ogre, une femme indépendante et insoumise, maîtresse de son destin. C'est une mythologie que j'ai eu peu l'occasion de rencontrer lors de mes lectures. En affrontant l'ogresse (qui ressemble plus ou moins à sa mère), Taniri se trouve enfin, en dehors de son rôle de soeur et de mère de substitution tenant à bout de bras sa famille. le dénouement de cette histoire est assez positif et symbolique pour ce personnage. Quant à celui d'Idir, je vous laisse le découvrir… En bref, une nouvelle originale qui mêle mythologie Kabyle et réalisme des Cités dans une ambiance tendue et teintée de réalisme magique.



La 9ème symphonie, Mathilde Verboz



Résumé : Albert Hoffmann, grand compositeur qui a perdu récemment sa fille, cherche à écrire sa neuvième symphonie. Seulement, il existe une malédiction chez les compositeurs sur ce sujet : quiconque écrit une neuvième symphonie meurt ou devient fou…



Mon avis : le 9 dans cette nouvelle est exploité à travers le thème de la 9eme symphonie qui rend fou. Ici, il sera question du deuil et de paranormal avec Albert qui supporte mal la perte de sa fille. Plus il compose cette symphonie qui lui est dédiée, plus il sent son parfum, croit l'entendre… D'abord réticent à admettre la présence du fantôme de sa fille, il se confie à un ami médecin qui le croit fou. Plus il compose malgré les craintes de ses amis musiciens, plus il tombe malade… jusqu'au jour du concert. L'écriture de cette symphonie apparaît finalement comme les étapes d'un deuil : on croit sentir la présence de l'être aimé, on souhaite lui parler encore avec un spirite, puis vient la colère, la tristesse et enfin l'acceptation. le fait d'y ajouter une touche de paranormal la rend un peu plus originale. Jusqu'au bout, je me suis demandée si Albert allait mener à bien son projet, et s'il était ou non fou, tellement le suspense était insoutenable. J'ai trouvé que composer cette symphonie était un joli cadeau qu'il faisait à sa fille, malgré la douleur de l'avoir perdue. En résumé, une nouvelle fantastique sur le deuil d'un parent qui cherche à surmonter son chagrin à travers la musique.



Les larmes du Kyubiko, Emilie Malherbe



Résumé : Dans un village médiévale japonais entouré par la forêt, la jeune Aya vit une romance avec Sire Haruo le chef du village. Cependant, le danger les guette : tous les habitants vivent dans la crainte des divinités Kyubiko, les renards à neuf queues qui vivent dans la forêt. On raconte qu'ils ont d'ailleurs massacré la famille du chef du village qui les avaient provoqués…



Mon avis : le 9 correspond ici aux neuf queues de divinités renards présentes dans cette histoire située au Japon. L'auteure nous emporte dans une ambiance charmante de village japonais rythmée par la quotidien de ses habitants : fêtes, traditionnelles, célébration des divinités, marché, rondes de milice… Mais on sent dès le départ que l'ambiance est tendue à cause des attaques des Kyubiko. Aya s'interroge sur l'implication de son prétendant dans la protection des divinités : les protège-t-il vraiment ou est-il de mèche avec les braconniers ? Entre amour, trahison, sensation de danger permanent, le récit nous embarque dans une nouvelle aux accents dramatiques avec en arrière-plan la maltraitance animale et le respect des Dieux. J'ai beaucoup apprécié le mystère qui entoure Aya et ses origines, mais surtout la chute de cette nouvelle pleine de rebondissements. le récit se découpe en aller-retour entre le passé et le présent ce qui permet au lecteur d'émettre ses propres hypothèses et de rythmer également le récit. En bref, une histoire d'amour sous un Japon féodal où les divinités ne sont pas telles qu'on les conçoit…



La maison des Gabory, Clémence Godefory



Résumé : Odelia, la fille cadette de la famille Lehman vit dans une Allemagne alternative, dans l'ancienne maison des Gabory. Les Gabory étaient des bourgeois qui ont disparu du jour au lendemain dans des circonstances mystérieuses. Odelia déclare un jour à ses parents être enceinte mais refuse de révéler l'identité du père car personne ne la croirait…et effectivement, tous pensent que sa grossesse est une pure invention. Mais est-ce vraiment le cas ?



Résumé : Dans cette nouvelle le chiffre 9 correspond aux 9 mois d'une grossesse, et c'est aussi la durée du récit qui s'étale sur cette période. L'ensemble de l'histoire est vu à travers les yeux de l'entourage d'Odelia : son personnel de maison, ses parents, son frère et sa soeur, l'amoureux de sa bonne… On ne saura vraiment la vérité qu'en fin de nouvelle et quelle vérité étrange ! Clémence Godefroy introduit ici un univers uchronique inspiré d'une Allemagne alternative au vu des noms des personnages, dont l'action se situe au début du XXème siècle avec l'émergence du confort moderne (gaz, électricité). Elle évoque en sourdine une guerre où les Ostriens sont les vainqueurs des Magyeris à travers les histoires des domestiques de la maisonnée qui sont magyeris, mais employés par des ostriens (la famille Lehman). [Dans l'ensemble, cela m'a fait penser à la Guerre Austro-prussienne de 1886, mais m'y connaissant peu, je préfère ne pas m'étendre.] le fait est que les Lehmann occupent une maison jadis habitée par des bourgeois magyeris qui ont disparu à la guerre dans des circonstances mystérieuses. A travers les yeux des domestiques, on ressent au fil du récit toute l'ambiance bourgeoise malsaine des familles qui ont des choses à cacher et craignent pour leur réputation. La grossesse imaginaire d'Odelia va semer le trouble chez les Lehman poussant les parents à consulter un médecin psychiatre car ils pensent leur fille hystérique. Les domestiques réaliseront des hypothèses d'amants selon les visiteurs présents à la période de conception de l'enfant imaginaire. Personne ne croit Odelia car elle tait le nom du géniteur et se pense un peu folle. La réalité sera à la fois étrange et tragique et nous parviendra en fin d'histoire à la fois côté domestiques, mais aussi par Odelia qui prendra enfin la parole. En bref, une nouvelle qui interroge la place des jeunes filles dans les familles bourgeoises dans un univers alternatif très intéressant qui mériterait d'être développé sous forme de roman.



Le pendu, Sophie Abonnenc



Résumé : Jolan, Azim, et Hazel sont colocataires dans un vieil appartement. Un jour Hazel propose à un sdf venu s’abriter sous le porche de leur immeuble une couverture et un thermos chaud. Depuis, tout change… Hazel devient étrange. Elle est persuadée d’avoir rencontré Odin et qu’il va lui délivrer la vérité et la connaissance ultime sous l’arbre du pendu. Car l’homme lui a parlé… dans sa tête.



Mon avis : Une nouvelle dont le chiffre 9 est mis en avant à travers les 9 jours de réflexion entre les trois compères pour croire ou non à l’histoire d’Hazel. Mais aussi à travers le voyage qu’ils vont entreprendre vers cette quête de la connaissance dans l’arbre Yggdrasil. L’ambiance de cette nouvelle est très étrange. On oscille entre réalisme et fantastique, entre notre réalité et la mythologie nordique. Après une explication des évènements dans la première partie, où chacun tente d’adhérer comme il peut à la croyance d’Hazel, le ton tourne à l’horreur quand vient la rencontre avec Odin au pied de l’arbre du pendu. J’avoue ne pas avoir tout compris à cette histoire, mais j’ai senti qu’Hazel était un personnage en quête d’un ailleurs ou d’une réalité plus transcendante, à l’inverse de ses compagnons ce qui explique son adhésion immédiate au fait que le SDF rencontré soit réellement Odin. Jolan la suit car il semble amoureux d’elle. Azim reste très sceptique et la considère comme folle jusqu’à sa propre rencontre avec le sdf. Sans pour autant tout comprendre, on sait dès le départ que toute connaissance a un prix, et que par conséquent ils s’en tireront pas à bon compte. J’ai beaucoup apprécié l’ambiance étrange qui est présente dans cette nouvelle et je regrette de ne pas m’y connaître assez en mythologie nordique car je pense avoir raté certaines références. En bref, une nouvelle aux accents d‘American Gods, qui aborde la folie sous couvert de mythologie nordique, avec une bonne dose d’horreur et d’étrange.



Nine, Jean Vigne



Résumé : L’ancien agent Nolan Bart est interné dans un hôpital psychiatrique suite à sa dernière enquête qui s’est terminé dans des circonstances étranges. Une journaliste va venir l’interroger dans le cadre d’un article sur cette enquête. Nolan va alors raconter comment une affaire de disparitions de jeunes filles l’a propulsé plus loin qu’il ne l’imaginait…



Mon avis : Ici le nombre 9 est en lien avec le nombre de jeunes filles disparues dans l’enquête du personnage principal. L’intrigue oscille entre le passé (l’enquête) et le présent (le moment où Nolan raconte son histoire depuis sa cellule à la journaliste). Il s’agit d’une vraie nouvelle policière où chaque étape de l’enquête nous est dévoilé à travers les yeux de Nolan. L’auteur plante son décor dans une Amérique plus vraie que nature digne un roman noir auquel se mélangerait un épisode de Twin Peaks. L’ambiance est sombre, les motivations du coupable troubles. C’est quand Nolan découvre la vérité que tout bascule soudainement… J’ai beaucoup apprécié l’ambiance la nouvelle mais surtout ses rebondissements finaux pour lesquels aucun indice ne laissaient une chance au lecteur de deviner la vérité. Le personnage principal est plutôt bien trouvé : un jeune enquêteur un peu trop sûr de lui qui embarque un flic local dans une mission sans renforts et qui finit interné… Une nouvelle qui ravira les fans de romans noirs où se mélange le fantastique façon Stephen King.



Kaibyo, Céline Chevet



Résumé : Dans un Japon impérial, un jeune prince tombe amoureux d’une belle inconnue rencontrée un soir. Depuis, il va tomber dans une obsession amoureuse maladive pour cette inconnue dont ses proches auront bien des difficultés à l’extraire…



Mon avis : De retour dans un autre Japon féodal avec une nouvelle dans laquelle le chiffre 9 fait référence aux neufs vies d’un chat particulier : un Kaibyo, créature mythologique japonaise. Il sera question d’amour maladif et de vengeance dans cette histoire où l’on comprend que l’inconnue rencontrée est dangereuse pour le prince. Malgré les tentatives de sa soeur O-Yuki pour le libérer de son emprise, le prince va succomber aux pouvoirs de la créature. O-Yuki n’aura de cesse alors de la traquer pour venger son frère disparu, usant de tous les stratagèmes, quitte à sacrifier sa propre vie et celles de ceux qu’elle aime. J’ai beaucoup apprécié la description de ce kami chat un peu particulier, très cruel et très fourbe qui sait se tirer de toutes les situations. J’ai été émue face à la détresse de O-Yuki et à son impuissance à protéger son frère, elle qui s’est toujours battue comme un homme, allant même jusqu’à manier le sabre. J’ai éprouvé de la compassion pour Oishi Gozaemon, l’ami du prince et joyeux luron, impliqué dans cette vendetta par amour pour O-Yuki. J’ai aimé le fait que l’auteure nous laisse des petites notes en bas de page pour traduire certains mots japonais utilisés pour mieux décrire l’univers. C’était utile et juste assez pour ne pas perturber la lecture. En somme, cette nouvelle met en avant plusieurs définition de relations amoureuses : relation unilatérale, passion dévorante, mariage de raison, amour fraternel, l’amour opposé au devoir, les regrets associés à l’amour, la seconde chance que l’on peut apporter à l’être aimé. Céline Chevet décompose avec brio ces sentiments en quelques pages et sait nous maintenir en haleine quant au devenir de ses personnages et de la malédiction qui entoure de le Kaibyo. En somme, une nouvelle japonisante sur fond de vengeance qui étudie l’amour sous toutes ses formes.



Neuf jours pour l’Enfer, Aiden R. Martin



Résumé : Cette nouvelle donne la parole à Jane Grey, reine d’Angleterre, qui a régné seulement 9 jours après la mort de Henri VIII, puis s’est fait évincer par Marie Tudor. Jane raconte ces 9 jours de règne, les manigances de sa famille pour la faire accéder au trône alors qu’elle ne l’a pas désiré, son enfance avec Marie et Elisabeth, son mariage et sa chute.



Mon avis : Ici, nous sommes plongés dans une nouvelle historique qui met en avant les 9 jours d’un règne non voulu par une personnalité peu connue de l’Histoire de l’Angleterre. Jane Grey a visiblement été élevée avec les deux futures reines d’Angleterre : Marie et Elisabeth. Elle n’aspire pas à devenir reine, mais doit céder à sa famille avide de pouvoir. Malgré ses tentatives pour montrer qu’elle n’est pas un danger pour ses rivales, son existence constituera quand même une menace pour le trône. L’auteur sait nous dévoiler toutes les intrigues politiques et personnelles qui accompagnent ce règne furtif tout en nous rendant humaine cette reine éphémère. J’ai beaucoup apprécié me glisser dans la tête de Jane via son journal intime, comprendre sa vie, son absence de choix et de pouvoir malgré sa position, son point de vue sur la situation. J’ai aimé en apprendre un peu plus sur cette partie de l’Histoire anglaise que j’ignorais. On parle souvent de Henri VIII, de Marie et de Elisabeth, mais assez peu de Jane… La Cour royale est un vrai panier de crabes et les alliances politiques font et défont le pouvoir en place. Cette nouvelle m’a un peu attristée également car au fond, c’est le destin broyé d’une jeune femme qui n’avait rien demandé à personne. Une nouvelle qui interroge le destin des femmes à travers un épisode peu connue de l’Histoire de l’Angleterre.



Les 9 fantômes de Mayfair, Gwendolyn Kiste



Résumé : La visite particulière de manoir de Mayfair hanté dans chaque pièce, et présenté par un guide aux intentions douteuses…



Mon avis : C’est une nouvelle façon visite guidée que nous présente l’auteure avec un narrateur dont on semble entendre la voix pendant sa lecture. Il nous est présenté un manoir hanté où chaque pièce est habitée par un fantôme avec son histoire propre. La chute est assez savoureuse et bascule rapidement dans l’étrange. J’ai beaucoup apprécié l’ambiance qui nous plonge dans un vrai manoir d’horreur, aux tapisseries fanées, aux couloirs mal éclairés, aux miroirs qu’ils ne faut pas regarder sans peur d’être effrayé par ce qu’on pourrait y trouver. L’auteure est assez douée pour retranscrire ce décor qui oscille entre le manoir de la famille Addams ou celui de Disneyland. Même l’armure armée à l’entrée est présente pour garder la porte ! Les fantômes sont soit tristes, soit joyeux, soit effrayants. L’auteur a su leur donner une personnalité qui les différencie les uns des autres : la star de cinéma, la mère éplorée, la femme guindée qui tire les cartes, la danseuse de Charleston, la dépressive… Elle égrenne des indices au fil du texte qui laissent présager de la fin et si l’on n’y fait pas attention, on se laisse attraper. Une nouvelle surnaturelle au rebondissement unique, qui donne envie de visiter des manoirs hantés.



En conclusion : Un recueil de nouvelles fantastiques qui plaira aux lecteurs friands d’univers différents, de fantômes et de mythologies. Une invitation à inventer ses propres variations du chiffre 9.
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Love in 56K

Ce roman reste pour les jeunes enfants (8-10 ans), vu mon âge, ce n'est pas pour moi.

J'ai eu un mal de chien a entrer dans l'histoire.

Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages.

Je les ai trouvés niés, insipides, sans réellement d'importance.

La plume est fluide et facile à lire.



Le livre dans le livre, ne m'a pas du tout aidé à apprécier ma lecture

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Les héritiers d'Higashi, tome 3 : Inari-sama

C'est avec ce troisième tome que s'achève la saga des héritiers d'Higashi pour laquelle j'avais eu un coup de cœur pour la plume de l'auteure et l'univers inspiré de la mythologie japonaise qui est passionnant.



Autant j'avais lu un résumé détaillé du premier opus avant de me lancer dans le second, autant j'ai été agréablement surprise de ne pas avoir de difficultés à reprendre le cours de l'intrigue avec Inari-Sama. Si le glossaire de fin, répertoriant les grandes familles de bakemonos et les personnages principaux a été utile, j'avais conservé une vision assez précise des intérêts en cours.



Alors que différents groupes de personnages se sont formés, les chapitres leur sont consacrés tour à tour. Cela n'est pas sans créer une certaine frustration au moment de laisser un groupe de côté pour reprendre un autre des fils de l'histoire. Cela génère également une certaine addiction puisque nous avons hâte de découvrir la manière dont les différentes situations vont évoluer. Clémence Godefroy tisse sa toile, telle une jorogumo, et le lecteur n'a aucune chance d'en réchapper. Force est de constater que ce fut efficace sur moi : j'ai dévoré la seconde partie du roman, en soirée, repoussant l'heure du coucher jusqu'à atteindre le mot fin (chose qui ne m'était pas arrivée depuis un certain temps).



Clémence Godefroy ne s'attarde pas réellement sur les personnages, qui sont trop nombreux pour cela et que nous avons découverts au fur et à mesure de leur implication dans l'aventure; par contre, elle continue de tisser les nœuds d'une quête dont on perçoit difficilement les limites. En effet, il semblerait que les acteurs et les répercussions dépassent les frontières d'Higashi. La preuve en est avec Zhu que nous avons déjà croisé dans le second tome, ou encore ce personnage omniscient qui approche Yuriko.



Je ne sais pas si cette partie du récit est destinée à ouvrir l'univers sur un prochain roman ou non mais je l'ai trouvé assez survolée, restant au second plan. On s'attend à quelque chose de gros mais, à la manière d'un soufflé, tout retombe.



Ce dernier volet n'échappe pas à la règle des précédent en terme de packaging : la couverture est toujours aussi belle. Elle renferme une conclusion plutôt satisfaisante, qui nous permet d'apporter des réponses aux quelques questions qui pouvaient nous rester.



Si vous souhaitez en savoir plus sur l'accessibilité de l'univers et l'intrigue, n'hésitez pas à consulter mes avis sur Okami-Hime et Bakemono-San dans lesquels j'entre sans doute un peu plus dans les détails.





Une trilogie dépaysante, envoutante qui permet une immersion dans un univers mythologique fascinant. Les personnages sont atypiques et attachants, et on aurait envie d'en apprendre encore plus à leur sujet. C'est d'ailleurs mon seul petit bémol : une impression de pas assez.
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Love in 56K

Mouais. Bof. Aux débuts d’Internet, Erika va découvrir un livre qu’elle aime mais également que sur Internet, les gens écrivent des fanfictions sur ce même livre. À côté de ça, elle va vivre sa vie d’ado au lycée avec ses deux meilleures amies, et le beau Scott pour qui elle crush, alors qu’elle a dû lui parler 10 minutes, qu’elle ne sait rien de lui, ni de ce qu’il aime, mais bon il est beau alors pourquoi s’intéresser à sa personnalité ?



Je me suis ennuyée, je n’ai pas trouvé ça bien écrit, j’ai trouvé les persos sans vie, sans texture, à part Erika parce que c’est elle qu’on suit, et que j’ai aimé son côté passionné par les livres et les fanfics. Mais c’est tout. Son crush j’y ai pas cru dix secondes, l’histoire d’amour est plate et inintéressante, le reste c’est du vu et revu. Les clans dans le lycée, les garces d’un côté, les sportifs stupides de l’autre, les intellos, etc. etc., plein de clichés chiants.



Y a quelques petites choses qui m’ont plu, le côté fanfic, et quelques discours, mais je me suis quand même pas mal ennuyée et j’avais hâte de le terminer. J’espérais que quelque chose allait changer, que mon cœur allait se mettre à battre, mais en fait pfff, non, rien.



Pourtant y avait un côté original, dommage que ça soit pas assez exploité et que ça tombe dans la facilité.



En bref, c’est une déception pour moi, c’était pas fait pour moi voilà tout, tant pis.
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Les héritiers d'Higashi, tome 2 : Bakemono-san

Eh bien, nous voilà avec un tome qui nous laisse sur notre faim ! Quelle frustration, surtout avec tout ce qui est mis en jeu ! Le personnage qui m'a le plus marquée ici est Midori, je l'avoue, dont je suis curieuse de connaître le destin. Quant à ce qui est réservé aux yokaïs capturés par le chasseur, j'avoue que j'en ai des frissons d'horreur (je n'en dis pas plus). Ayané arrivera-t-elle à cerner sa nature et à l'apprivoiser ?

Eh bien, il n'y a plus qu'à ronger notre frein avant le le dernier tome sorte !
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Eros Automaton

Après avoir lu Les Héritiers d'Higashi, je me suis replongée dans le premier roman de Clémence Godefroy, plus steampunk, plus féministe. Une belle relecture qui m'a emmenée dans un Paris uchronique où l'amour repousse les limites de la machine...



Une vision féministe de la femme



Le roman nous plonge dans la vie de deux jeunes filles que tout oppose : Adélaïde, la rousse flamboyante au caractère bien trempé qui cherche à se faire une place dans un monde dominé par les hommes. Et Agathe, la brune effacée qui peine à s'émanciper du carcan familial et des bonnes moeurs pour vivre sa vie comme elle l'entend.



Cependant, malgré leurs différences, elles se retrouvent sur un point : toutes deux sont à la recherche d'un amour sincère et souhaitent éviter les pièges que peuvent leur tendre des soupirants un peu trop empressés comme Blaise Orloff, un séducteur invétéré.



Clémence Godefroy met en avant le statut de la femme tel qu'il était au début du siècle dans son uchronie : se marier ou travailler, respecter les codes de la bienséance ou les ignorer, suivre les choix de ses parents ou réaliser ses propres choix.



Quand les robots éprouvent des sentiments



L'intrigue est basée sur une uchronie où les robots imitent les humains presque à la perfection. Et ce n'est pas sans danger. L'idylle entre Lucien Rouault et l'automate Léonie laisse songeur. Au delà de son allure de poupée, l'automate éprouve ce qu'on pourrait appeler sentiments. le créateur se laisserait-il berner par sa création ou lui échappe-t-elle?



On rejoint l'idée de l'homme créateur, l'homme qui se prend pour dieu en créant un être à son image. Mais Clémence Godefroy réussit à ne pas nous entraîner dans un nouveau Frankenstein. Les automates restent plus ou moins pacifistes. Ils sont curieux de l'homme et cherchent à le comprendre tout comme l'homme essaie de les comprendre.



On retrouve quelques similitudes avec les automates de Confessions d'un automate mangeur d'opium de Mathieu Gaborit et Fabrice Colin, mais sans le côté automate tueur.



Le terrorisme en filigramme



 Cependant, tous les hommes ne sont pas favorables aux automates. En découle une vague de terrorisme pour lutter contre le règne des machines, menée par un groupuscule pro-humain qui ressemble à certains égards à certains fanatiques religieux ou politiques actuels.



Ce roman montre la construction d'un mouvement terroriste engendré par la peur de la différence. A travers l’enquête de Balthazar Bouquet, on perçoit les rouages qui accélèrent la machine d’un petit parti politique d’opposition vers des attentats. Mais aussi, les conséquences directes sur les familles des membres ainsi que les stratégies des commanditaires qui ne sont pas forcément évidentes au départ. Cela pousse à réfléchir sur notre actualité tout comme notre passé.



En conclusion : On plonge avec délices dans cette uchronie parisienne qui tire son épingle du jeu en mettant l’accent sur le féminisme et l’amour, plutôt que la guerre et les grosses mécaniques.

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Les héritiers d'Higashi, tome 1 : Okami-Hime

Nous allons suivre 2 histoires (et demi) en parallèle. Celle de Numie et Ayane d'un côté et celle de Yoriko de l'autre. Je vous laisse aller découvrir qui elles sont car ce serait vous spoiler que de vous le dire.



J'avais peur... C'est un tome 1 et la tendance est à l'introductif. Donc, oui, j'avais peur qu'il ne se passe rien même si l'univers est sympa.

Que nenni! Il se passe pleins de choses et on ne nous donne pas toutes les cartes en main dès le départ. Loin de là! Nous n'avons eu certaines révélations qu'à la fin et nous en avons tout au long du récit. C'est très fluide et rythmé. On s'est même dit que c'était addictif avec les filles parce qu'on avait juste envie que chacune termine et donne son avis sur la partie en cours, pour pouvoir vite replonger dedans. Et si vous me connaissez un peu, vous savez que c'est un terme que je n'emploie jamais mais je le dis sans crainte ici. La seule chose qui m'a tracassé, ce sont les accents sur les "e" des prénoms. Le "e" se prononce toujours [é] en japonais mais j'ai bien conscience que tout le monde ne le sais pas. Je sais également aujourd'hui que c'est un choix de l'autrice pour qu'il n'y ait pas d'erreur sur la prononciation des prénoms. Ainsi, nous sommes tous à égalité.



L'univers est vraiment très intéressant et j'ai hâte d'avoir la suite!
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Love in 56K

Bref « love in 56k » est un roman plaisant qui nous plonge dans le quotidien d’une ado. Quotidien qui pourrait être celui de biens de jeunes, et ce quelle que soit l’époque. Plusieurs sujets y sont abordés avec justesse, des thèmes assez récurrents des romans young adult mais tellement importants, tel que le regard des autres, la méchanceté gratuite pour ne pas dire autre chose, etc... C’est aussi un roman qui, pour ma génération, apportera son lot de souvenirs, de sourires et peut-être de nostalgie, et fera découvrir aux plus jeunes ce que fut la découverte d’internet. J’ai aussi aimé le côté fanfiction qui est un monde que je ne connais absolument pas, ne lisant pas du tout ce genre. Sûrement à tort, à priori.



Lire ma chronique :

http://www.limaginarium.fr/love-in-56k.html
Lien : http://www.limaginarium.fr/l..
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Love in 56K

Merci aux Éditions du Chat Noir ainsi qu’à Babelio pour l’envoi de ce roman, grâce à la Masse Critique. Et merci aussi pour leur patience car j’ai eu de retard pour rendre cette chronique.



Pour ce qui du livre, je suis un peu mitigé, car pas mal de points mon beaucoup plus, mais d’autres m’ont vraiment déçu. Je vous explique tout ça!



Alors pour les points positifs tout d’abord:



J’ai beaucoup aimé replonger dans un univers vintage. Certaines choses m’ont rappelé mon enfance et ça c’était vraiment sympa. Ça change vraiment des romans qui sont souvent soit à notre époque soit dans le futur.



Ensuite j’aime beaucoup le personnage principal qui est Erika, je me suis un peu retrouvé en elle. Une jeune fille timide, qui a du mal à s’intégrer dans son lycée et qui se réfugie dans les bouquins.



J’ai aussi apprécié de découvrir la passion qu’Erika a eu avec la découverte d’une saga littéraire fantasy, et de la voir se mettre à écrire sur des forums sa propre histoire inspirée de la saga. Cela m’a tellement fait penser à moi, lorsque j’étais ado et que j’écrivais des Rôle Play sur des mangas ou des séries. J’adorais ça! C’est d’ailleurs grâce à cela que j’ai étoffé « ma plume ».



J’ai adoré la police pour les numéros des chapitres et ceux en bas de pages, c’est une très bonne idée, et des détails que j’aime beaucoup regarder.



Des petits points négatifs maintenant:



Dans le roman, l’auteure a choisi de nous mettre des passages des romans qu’Erika lit. Et j’avoue ne pas avoir accroché avec ça. Un livre dans un livre c’est pas ma tasse de thé, c’est difficile de suivre l’histoire et ça m’a dérangé… Peut-être que l’idée n’a pas été assez abouti ou je ne sais pas, mais en tout cas, ça n’a pas eu l’effet escompté sur moi.



Ensuite j’ai trouvé que certaines expressions n’allaient pas du tout avec le contexte du roman. Je m’explique, nous sommes plongés dans le passé en 1997/1998, et à cette époque nous n’utilisons pas les mots: Date pour un rendez-vous amoureux ou XXXX (je suis désolé mais impossible de remettre la main sur mon autre exemple, je vais continuer de chercher, et quand je trouverai je ferai un UpDate), se sont plutôt des expressions que les ados de maintenant utilisent, donc je trouve que niveau concordance ce n’est pas terrible.



J’ai aussi relevé quelques coquilles, mais bon ça à la limite ça arrive souvent dans n’importe quel roman, et l’auteur n’y est pour rien on ne pas tout voir. Puis bon soyons réaliste, ça n’empêche pas de comprendre l’histoire.



Bon, comme vous pouvez le constater les points négatifs ne sont pas énorme non plus, mais bon je trouve normal de vous le dire aussi. Apres l’histoire de fond quant à elle m’a beaucoup plus. Si d’ailleurs nous enlevons tous les passages sur l’autre histoire, pour ce concentré sur la principale, et que du coup l’auteure aurait rajouté quelques pages supplémentaires, il aurait été pour moi un coup de cœur ou presque!



L’auteure aborde aussi plusieurs sujets importants comme le harcèlement scolaire ou la pression que les étudiants américains subissent pour avoir plusieurs activités extra scolaires et ainsi avoir un meilleur dossier pour pouvoir rentrer dans les universités qu’ils souhaitent.



Avis complet :
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Les héritiers d'Higashi, tome 1 : Okami-Hime

J’ai beau réfléchir, je ne suis pas sûre de pouvoir trouver un défaut à ce roman, excellent dans son genre, sauf peut-être son goût de trop peu… bref vous l’aurez compris, il me tarde de pouvoir découvrir la suite.

Lire ma chronique :

http://www.limaginarium.fr/les-heritiers-dhigashi-tome-1-okami-hime.html
Lien : http://www.limaginarium.fr/l..
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Les héritiers d'Higashi, tome 1 : Okami-Hime

Pour résumer, le premier tome des héritiers d’Higashi est une réussite. L’autrice emporte son lecteur dans un Japon médiéval et alternatif sur les traces des bakemonos. Dans un univers typé merveilleux et poétique comme un Ghibli avec une touche de peps et de modernité, Clémence Godefroy propose une intrigue tout public qui plaira aux aficionados de la culture nippone comme à ceux qui débutent car le texte reste, selon moi, très accessible. Je recommande chaudement ce roman et j’attends avec impatience de pouvoir lire la suite !
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Les héritiers d'Higashi, tome 1 : Okami-Hime

Quel univers ! Je n’étais absolument pas familière de la mythologie japonaise et notamment du principe des yokais et autres bakemonos.



Mais une fois plongée dedans je ne voulais plus en sortir ! On suit Ayané, jeune disciple de l’Ordre de la Main Pure envoyée pour garder une princesse avec laquelle elle va tisser une belle relation, chacune apprenant beaucoup de l’autre au fur et à mesure de leurs aventures. En parallèle on suit également Yoriko, une nekomata (humaine porteuse d’un esprit de chat) qui pour échapper à un clan mafieux se fait embaucher au palais du clan Odai (ceux qui ont décimés tous les bakemonos dont son « clan ») en tant que femme de chambre.



J’ai adoré cette lecture, cette plongée dans ce monde qui m’était inconnu. Les personnages principaux (tous féminins !) sont très attachants. L’intrigue m’a complètement happée et je veux la suite !!!!





Je vous le recommande chaudement et attends impatiemment le second tome !



Ma seule remarque négative serait qu’un glossaire avec les noms japonais aurait facilité grandement ma lecture. Des notes de bas de pages n’auraient vraiment pas étaient de trop !
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Bal masqué

Une couverture envoûtante et la promesse de diverses histoires sur un thème mystérieux et fascinant : voilà ce qui m'a séduite de prime abord. Si plusieurs nouvelles ont su être originales (Les yeux du corbeau, Là où danse le jour, Minuit démasquée, Les douze invitées), on retrouve également avec plaisir des univers connus (Le sang te va si bien). De manière générale les plumes sont excellentes mais aucune pourtant n'égale celle de Dee L. Aniballe dans son Lacrimosa. Pour moi, c'est la nouvelle qui porte littéralement le recueil, celle qui donne tout son sens à la couverture. Elle recèle ce savant mélange de poésie tourmentée et de rêve éveillé. Par ailleurs le dénouement m'a littéralement clouée sur place ; la transition était intelligemment brutale. Un choix de thème réellement périlleux, audacieux et engagé que je salue ! Merci pour ce rêve mélancolique dont la mélodie résonne encore dans mon esprit.
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Bal masqué

Outre la renommée de certains des auteurs parus dans cette anthologie (notamment Mélanie Fazi, une autrice dont j’apprécie particulièrement la plume), c’est la superbe couverture qui m’a immédiatement attirée vers cette lecture tout en jeux de masque et de faux-semblants : d’une beauté, d’une sensualité folle, fleurant avec le fantastique et les fées, le danger et la grâce. Il est rare que je lise un recueil de nouvelles aussi vite, prenant d’habitude le temps de déguster lentement, mais j’ai vraiment été transportée dans tous ces univers et voulait toujours en découvrir davantage. Il y a énormément d’excellentes nouvelles, dans des styles aussi variés que plaisants et qui développent des univers uniques, des personnages attachants... Pour moi c’est une anthologie qui dégage une vraie ambiance, une belle cohérence, lorgnant souvent du côté du XIXe siècle ou de l’Italie, tout en proposant parfois des sous-thématiques plus surprenantes (dystopie, réseaux sociaux…).

Mes nouvelles favorites sont ainsi « Bal de Brume », « L’Orchidée rouge », « Le Grand Froid », « Là où danse le jour » et « Minuit démasquée ». Néanmoins pratiquement toutes les autres m’ont beaucoup plu, plus circonspecte seulement sur « Le sang te va si bien ». Si cette lecture n’a pas été désagréable, loin de là, je trouvais qu’elle manquait clairement d’enjeux et ressemblait plus à un exutoire sanglant… Enfin deux nouvelles ne m’ont pas beaucoup plu, à savoir « Lacrimosa » et « Le maître des masques », que j’ai malheureusement détesté, ayant rarement autant soufflé d’agacement en la lisant ! Je pense qu’il s’agit hélas d’un style auquel je n’adhère tout simplement pas ; trop ampoulé pour moi…

Pour moi il s’agit donc d’une belle découverte ; et je pense qu’il peut s’agir d’une jolie entrée en matière dans l’univers si riche des nouvelles :)

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Montres enchantées

Excellent. Riche et varié. Le steampunk revisite tous les pays d'Europe.
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Eros Automaton

L'auteur nous fait plonger en plein monde steampunk où l'automatie est un art, où les machines côtoient les humains et où les droits de la femme sont restés figés au 19ème siècle...



Ce roman fait suite à la nouvelle Le toquant de l'anthologie Montres Enchantées, et je trouve que c'est bien mieux de l'avoir lu avant, même si ce n'est pas nécessaire pour la compréhension du roman. Mais grâce à elle, on sait ce qu'est un Toquant et à quoi il sert pour les machines, de plus on a l'introduction de quelques personnages qui reviennent dans Eros Automaton.



L'histoire est sympathique, on suit en parallèle trois personnes : Agathe l'héroïne, son amie Adélaïde et Balthazar le frère de cette dernière, un inspecteur. Le monde de ces trois personnes va se retrouver chamboulé à la suite du Salon Galien d’Automatie.



Agathe est une couturière talentueuse et passionnée. C'est une jeune fille calme et réservée par opposition à Adélaïde qui travaille avec les machines, métier généralement réservé aux hommes, et qui est pleine de fougue. Leurs familles sont à l'image des deux demoiselles. La famille d'Agathe est très croyante et très patriarcale. Ses parents cherchent à la marier à tout prix afin qu'elle arrête de travailler et soit une bonne femme au foyer (soupir). Ils vont au temple chaque dimanche et décident de ce qui est bon pour leur fille sans prendre vraiment en compte son opinion (re-soupir). Chez son amie c'est l'inverse, sa famille est plutôt non conventionnelle. Sa tante porte des pantalons (horreur !) et elle est libre de se balader sans chaperon. Ça ne les empêche pas d'être de grandes amies.

Balthazar est un inspecteur dévoué à son métier. Il veut bien faire son travail sans chercher la gloire ou la reconnaissance. Son enquête sur l'attentat au Palais des Expositions va l'entraîner dans bien des milieux ; il va découvrir un peu mieux le monde qui l'entoure, cependant il en apprendra aussi beaucoup sur lui.



L'intrigue est intéressante sans être particulièrement surprenante (surtout si on prend en considération le titre du roman). L'auteur aborde de nombreuses thématiques, notamment la place des machines dans la société et leur statut, sujet principal du roman. Néanmoins, ce n'est pas le seul élément abordé, on y retrouve aussi la place de la femme dans la société, les inégalités sociales, les malversations de l'administration policière, etc.



C'est donc un roman intéressant, bien écrit, mêlant enquête policière et romance, et qui nous plonge dans un univers steampunk pas si loin de notre monde actuel.
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Les héritiers d'Higashi, tome 3 : Inari-sama

Terminer la série des héritiers d’Higashi en quelques mois à peine s’apparente à une petite victoire pour moi. Dans ce tome, nous continuons à suivre les avancées des Bakemono qui luttent pour contrer les plans de Yin Daisen. Je vais tourner ma chronique de manière à ne pas spoiler. Mes propos vous paraîtront sans doute vagues à certains moments.



La narration est divisée en plusieurs points de vue au cours desquels nous découvrons enfin les Monts Shiro et les coutumes du peuple Yeni. Ayane poursuit son combat intérieur à la suite des événements chez les Tanuki. Yoriko tente de rassembler des troupes pour affronter les Nogitsune et Midori opère dans l’ombre du palais. Contrairement à Bakemono-san, cette multiplicité ne m’a pas gênée. J’ai adoré retrouver des personnages peu présents dans le second tome et j’ai encore plus aimé les arcs narratifs de Noriko, Yumie et Midori.



Les trois femmes sont liées entre elles par la force de leurs convictions et leur détermination. Le chapitre de la Nekomata m’a bouleversé tant son évolution depuis Okami-hime est fulgurante et témoignent du pouvoir de l’amitié sur nos actions. Yumie et Midori se rejoignent dans leur combat sur la condition féminine. La première en raison de son statut particulier dans le clan des Yeni et la seconde comme épouse ordinaire des cours princières. À travers Midori, l’autrice expose la réalité des mariées en nommant notamment les vœux de prospérité qui s’adressent à tout le monde, mari et enfants, SAUF à elle. Des traditions qui revêtent un visage encore plus abominable face à la santé fragile de Midori.



Malgré la situation horrible qu’elle doit affronter, la chance semble du côté de l’Orochi, car Ren se démarque des hommes par un respect que peu ont. La relation amicale qu’ils développent est touchante et forte. Ren ne respecte pas seulement l’érudition de Midori, il la considère réellement et compte sur elle.



Un autre personnage que j’ai apprécié est Temma, car elle incarne le principe d’importance de tous dans une bataille. Il ne faut jamais sous-estimer les petits, les fragiles, les invisibles. Ceux que l’on pense aux premiers abords négligeables possèdent des ressources précieuses et inespérées. Ils peuvent changer le cours des événements.



Les héritiers d’Higashi est une trilogie fabuleuse qui nous plonge dans une lutte pour la liberté et le respect des différences que ce soit au niveau des espèces ou des femmes. Au cœur du folklore nippon magnifiquement exploité par Clémence Godefroy, j’ai adoré suivre les nombreux personnages attachants et nuancés.
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Les héritiers d'Higashi, tome 2 : Bakemono-san

Lorsque je me suis procuré à la Foire du livre de Bruxelles ce second tome, c’était dans l’optique de le lire peu de temps après le premier. Deux mois pour le sortir de ma PAL relève presque du miracle vu mon aptitude à m’éparpiller en commençant une multitude de séries les unes après les autres.



Comme dans Okami-hime nous avons plusieurs intrigues. Ayane et Tadashi se rendent dans la forêt d’Anbaru d’où le tanuki a été banni. Jinyu et Shunpei traquent l’Oni vert pour rassembler tous les yokai. Ils tombent sur des bandits dont les actes dévoilent un terrible secret. Enfin, un nouveau personnage entre en scène. Midori, une orochi promise à Ren Ishiga rejoint le Palais des Mille Flammes et devient la dame de compagnie de Yin Daisen.



Si j’ai apprécié replonger dans l’univers des Héritiers d’Higashi, j’ai un peu trop distingué les fils de la narration sans pour autant voir le dessin de la toile finale que ceux-ci forment. On sent que c’est un tome de transition dont le rythme se calque sur le précédent : une mélodie contemplative au départ qui monte en crescendo vers la tension.



Mis à part l’importance des unions mixtes et la puissance de l’amitié, peu de thèmes y sont développés. On les effleure juste par le biais de quelques personnages dont le nombre a commencé à me peser pour la longueur du roman. En effet, je pense que j’aurais mieux accroché si l’autrice s’était fixée sur deux narrateurs plutôt que quatre. Ici, j’ai vu l’utilité des scènes, mais l’émotion m’a manquée la plupart du temps.



Je vais prendre en exemple la relation entre Midori et Yin Daisen. Vu le portrait que l’on faisait de la deuxième dans le premier tome, on sait qu’elle la manipule, mais les interactions sont si limitées et les sous-entendus si absents, que ça enlève du piquant.



Ayane connaît une crise identitaire à la suite de la révélation de son passé. J’ai trouvé que cet aspect n’était pas assez approfondi et n’impacte pas assez son parcours vers Anbaru.



Le personnage qui m’a le plus impressionné est Yoriko qui acquiert une sagesse et une détermination remarquable. Dommage qu’elle soit peu présente. J’ai adoré la manière dont elle se rapproche d’Ayane et Numie.



Les points que je vais essentiellement retenir de Bakemono-san concerne l’exploitation de la mythologie nippone et le féminisme. On découvre de nombreuses créatures folkloriques et leur rapport au monde. Midori incarne l’érudition féminine qui souffre de son statut de femme. À travers sa relation avec Joaquim, on perçoit sa passion pour les connaissances et sa peine d’être si peu considérée pour son intelligence.



En bref, Bakemono-san fut une lecture satisfaisante. La multitude de points de vue apporte une richesse au récit, mais m’a empêchée de ressentir l’émotion des relations qui se sont avérées trop superficielles la plupart du temps pour me toucher. Néanmoins, j’attends le dénouement de l’histoire qui je l’espère sera fantastique.
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Love in 56K

c'était vachement bien ! Un roman court mais avec lequel j'ai passé un très bon moment. J'ai adoré le fait que l'histoire se déroule fin des années 90 car c'est tt mon enfance. J'ai beaucoup aimé les personnages, très attachants, l'ambiance est plaisante, on s'y sent bien et la plume est très addictive. J'ai bcp aimé les sujets abordés : les fanfictions, les débuts d'internet, la confiance en soi, l'amitié. C'est une belle surprise ce roman !
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