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Critiques de D.H. Lawrence (303)
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L'Amant de Lady Chatterley



Ce roman a eu l'effet d'un grand coup au plexus comme il m'en arrive très peu au cours des lectures. Accusé de pornographie, adapté pour le grand écran avec Sylvia Kristel dans le rôle-titre, j'en repoussais sans cesse la lecture, imaginant ne trouver que quelques images croustillantes.



D. H. Lawrence décrit une femme belle, intelligente et émancipée qui trouve auprès d'un amant l'amour véritable. C'est effectivement exposé sans détour et lorsque les deux amants ne font pas l'amour, ils parlent de façon très directe de sexe et de jouissance. Jamais un auteur n'a écrit avec autant de finesse l'éveil des sensations, en particulier féminines. le problème principal de ce roman n'est pas l'adultère, l'époux impuissant y consent et incite même à concevoir un enfant hors mariage, mais que Lady Chatterley choisisse un homme hors de sa classe sociale. D. H. Lawrence prend en exemple Eastwod, sa région natale, et nous montre sans cesse l'évolution de la vieille Angleterre rurale dont les paysages sont brusquement effacés par l'industrialisation, le nouveau statut des vieux baronnets, la paupérisation des mineurs.



Ce livre fait écho au fameux Maurice de E. M. Forster écrit probablement à la même époque, pas uniquement d'ailleurs parce que le personnage principal succombe au charme de son garde-chasse.

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L'Amant de Lady Chatterley

Considéré aujourd’hui comme le chef d’œuvre de la littérature érotique, ce roman a pourtant longtemps été l’objet de controverses. Il n’est guère surprenant d’apprendre, après la lecture de centaines de pages consacrées aux relations sexuelles, qu’un procès a conduit à la censure du livre dès sa publication en 1928, et ce jusqu’en 1960.



L’intrigue se résume en peu de lignes. Constance se marie avec Clifford, devenant ainsi Lady Chatterley. Clifford revient de la guerre impuissant, et Constance se lasse alors très vite des lectures intellectuelles de son mari. Pour faire face à l’ennui que lui procure sa vie au domaine de Wragby, Constance fait de longues promenades en forêt et cherche chez d’autres hommes ce que le sien ne peut lui donner.



Le scandale que connaît le roman va bien au-delà de l’adultère de Constance. De nombreuses scènes décrivent l’acte sexuel, le vocabulaire employé est qualifié de grossier, et les personnages partagent leurs réflexions sur l’importance du sexe dans un couple et sur le plaisir féminin. Pire encore, le fameux amant de l’aristocrate Lady Chatterley s’avère être un ouvrier. Aujourd’hui encore, l’ouvrage de Lawrence nous paraît d’une modernité invraisemblable. Les tabous y sont mis de côté, et débattre sur le couple libre et le plaisir féminin semble être chose ordinaire.



Les personnages sont tourmentés entre leur envie de liberté et les conséquences sociétales qui risquent de les rattraper. Le contraste, voire le conflit, sont omniprésents. L’attitude de Constance au domaine de Wragby ne peut être identique à celle qu’elle adopte dans la forêt. Sa sœur ne peut approuver le statut social de son amant. Contraste de lieux, contraste de classes. Malgré les apparences, ce roman ne se réduit pas à l’intrigue amoureuse.
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L'Amant de Lady Chatterley

L’amant de Lady Chatterley/David Herbert Lawrence

Constance la belle écossaise a épousé le baron Clifford Chatterley en 1917 lors d’une permission. Gravement blessé à la guerre Clifford est rendu prématurément à la vie civile avec la moitié inférieure du corps paralysée pour toujours. En 1920, le couple retourne à Wragby Hall, le domaine familial des Chatterley dans les Midlands. Constance a encore pour Clifford une adoration sans borne et à sa manière, obstinée ; elle est absolument et volontairement à son service pour qu’il l’utilise comme il l’entend.

Clifford a échappé de si peu à la mort que ce qui lui reste de vie lui est infiniment précieux. Constance (appelée aussi par le diminutif Connie) issue de l’intelligentsia aisée est une très belle fille ; elle devient une épouse dévouée pour Clifford l’aristocrate.

Une liaison secrète avec Michaelis un ami de Clifford, se révèle sans lendemain bien qu’il lui apporte ce que Clifford ne peut plus lui offrir. Elle se dit qu’elle aime Michaelis, mais cet amour n’est en quelque sorte qu’une excursion hors de son mariage avec Clifford, lequel a été une longue et lente habitude d’intimité formée par les années de souffrance et de patience. Constance a l’impression que tous les grands mots ont perdu de leur sens, l’amour, la joie, le bonheur, la maison, la mère, le père, et le mari. Quant au sexe, le dernier des grands mots, ce n’est qu’un terme de cocktail pour cette excitation qui stimule de temps en temps et puis laisse plus abîmé que jamais.

C’est alors que l’idée d’avoir un enfant passe par la tête de Clifford, mais un enfant qu’un autre ferait pour lui. Constance un moment interloquée s’aventure peu à peu avec précaution dans cette expérience, mais il faut choisir l’homme ! Il lui va falloir passer au crible des générations d’hommes pour en trouver un qui fasse l’affaire. Il est possible de prendre un amant à n’importe quel moment, mais un homme pour vous faire un enfant, c’est une autre affaire ! Elle a 27 ans et se sent vieille et sans étincelle dans sa chair. Et Clifford n’est jamais vraiment chaleureux, ni même gentil avec elle, tout juste prévenant, mais à sa manière bien élevée et froide. Elle s’interroge sur l’utilité du sacrifice de sa vie pour Clifford.

Constance fait alors connaissance du nouveau garde de chasse de la propriété, Olivier Mellors, un ancien officier de l’armée des Indes hostile aux mondanités, au détour des chemins lors de ses promenades. Très vite un lien se crée entre les deux : Olivier, un homme sans concession au franc-parler, éprouve le sentiment cruel de son imparfaite solitude et a besoin d’une femme qui se blottisse dans ses bras. Quant à Connie, elle est séduite par le bel homme qui lui fait face, elle que Michaelis ne satisfait plus. Vont alors s’accélérer les choses et s’instaurer une passion dévastatrice et irrépressible : « Il la reprit dans ses bras et l’attira à lui, et soudain elle devint petite dans ses bras, petite et câline…Elle lui parut infiniment désirable, toutes ses veines semblèrent brûler d’un désir intense et pourtant tendre…Et doucement, il caressa la pente soyeuse de ses reins, plus bas…Et elle le sentait comme une flamme de désir et elle se sentit fondre dans la flamme…Elle céda avec un frisson qui ressemble à la mort, elle s’ouvrit tout entière à lui. » Et Constance a trouvé en Olivier l’homme qui sans détour et sans honte de leur nudité ose accomplir avec tendresse toute la sensualité la plus ardente qu’elle n’aurait jamais imaginé, sans péché et sans regret. Une intense intimité sexuelle lie Constance et Olivier au milieu d’une Angleterre puritaine à l’excès.

Clifford découvrira-t-il le pot aux roses alors que Constance songe déjà à refaire sa vie avec Mellors, un homme encore marié avec une femme qu’il déteste, lui qui s’estime n’être rien face à la baronne Lady Chatterley ? Peut-il accepter une telle union qui cristalliserait leur puissant et tendre lien charnel et sensuel, et ce en dépit de la différence de statut social et pécuniaire que ne cesse de mettre en avant Mellors ? Elle a de l’argent, il n’en a pas autant, aura-t-il assez de fierté et d’honneur pour ne pas lui retirer sa tendresse sous ce prétexte ? Que va-t-il faire si Constance tombe enceinte comme elle le souhaite ?

Dans un style exalté et délirant, imagé et répétitif, l’auteur nous fait assister sans détour aux ébats passionnés des deux amants.

Ce roman présente un autre aspect non négligeable qui évoque les conditions sociales de cette époque du début du XXe siècle dans les régions minières des Midlands. Clifford est un industriel possédant plusieurs mines et il en est resté à des conceptions esclavagistes dans son rapport avec les ouvriers. S’adressant à Connie qui souvent prend la défense des ouvriers, il affirme : « Ce ne sont pas des hommes au sens que vous donnez à ce mot. Ce sont des animaux que vous ne comprenez pas…Les esclaves de Néron différaient très peu de nos mineurs. Panem et circensis !s’écriait l’empereur romain ! (Du pain et des jeux !)

Ce très célèbre roman érotico - social a scandalisé l’Angleterre et est demeuré interdit pendant plus de trente ans. Ce n’est qu’en 1960 qu’il fut publié en version intégrale.

Un roman poétique très bien écrit à deux facettes, un voyage initiatique dans la sensualité la plus débridée tout autant qu’une peinture sociale qui confère à l’ouvrage une valeur historique et symbolique.

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L'Amant de Lady Chatterley

C'est drôle comme notre perception de ce qui est, ou n'est pas, sulfureux, change avec les siècles ! Et ce roman, mon dieu, qu'il en a fait du bruit...



Je me souviens encore de ce cours de philosophie à l'université qui l'a cité comme une référence pour la notion de désir. Avec le recul (et ne l'ayant pas lu à l'époque), je comprends toute la substance de cette oeuvre.



Mais, dois-je l'avouer, ce n'est pas un coup de coeur pour moi. Première lecture de 2023, j'en garde un souvenir mitigé. L'érotisme est là, certes, mais cela n'en fait pas pour autant un idéal amoureux. Lawrence a réussi un coup de maître : dépeindre la déchéance de l'ère industrielle, de ce qu'elle a de plus hideuse, délétère et détraquée. Clifford en est l'incarnation : écrivain si mauvais que c'en devient ridiculement drôle, sans aucune humanité malgré son handicap qui pourrait laisser croire à de l'auto-compassion. Que nenni ! Il s'oublie, dans les voluptés de son corps et dans ses limites, pour s'associer à la machine.



Face à lui, notre chère Lady Chatterley, dépérit. On pourrait même dire qu'elle décatit, telle une fleur qui flétri de ne pas être arrosée. Permettez-moi de poursuivre la métaphore douteuse, ce n'est que le garde-chasse, Mellors, qui étanchera sa soif. Les deux forment un drôle de couple, pas vraiment glamour, pas franchement idéal. Aucun passage ne m'a donné envie d'être à leur place mais j'ai compatis de leur solitude, de leur misère et de leur désir profond de jouir d'une liberté sans pareil.



L'auteur a réussi son tableau de l'Angleterre détruite par la guerre. Mais si ce roman peut être cru, il n'est aucunement une fable, ni une ode à la sexualité. Il est le témoin de ceux qui s'efforcent de vivre et de ne pas oublier qu'ils sont fait de chair.
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Love / Femmes amoureuses

Femmes amoureuses – D.H. Lawrence



Dans ce roman, deux couples, dont deux sœurs, affrontent le problème de l’amour et du mariage. L’artiste Gudrun avec Gérald dont l’amour finira par une mort dramatique, le second, celui d’Ursule, une institutrice et Birkin ira dans la direction du bonheur.

Cette œuvre romanesque fit scandale et dut attendre quatre ans avant de trouver un éditeur.



Ecrit dans les années 1920, D.H. Lawrence anime sa pensée autour des sensations délétères des qualités d’une relation entre homme et femme. Cette sincérité quelque peu abstraite en est probablement la raison, comme le manque d’unité de l’homme qui refuse de s’investir dans le mariage ou, peut-être, la raison de la liberté que veut y voir l’homme autour de l’union pour ainsi conserver chacun leur personnalité, et garder un équilibre.



Probablement en avance sur son temps, on pourrait y voir un modernisme sur l’envie de l’union d’aujourd’hui comme dans le film « La nuit du 12 » de Domink Moll, voire de la solastalgie de l’amour, et alors, on peut y lire des lignes plus sexistes pour lesquelles certains s’insurgeront.



De très bons passages, mais comme dans des œuvres de 680 pages des longueurs…
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L'Amant de Lady Chatterley

Surprenant, la lutte des classes et la montée de l industrialisation sont les propos de fond de cette intrigue. Histoire d amour qui a du faire des ravages à sa sortie suite à la première guerre mondiale. Rien à voir avec la flopée de mum porn actuels.
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L'Amant de Lady Chatterley

Censuré en Angleterre à sa parution, ce roman mêlant érotisme et fresque sociale avait fait scandale.



Quand Constance épouse Sir Clifford Chatterley, héritier d’une famille aristocratique, elle espère dans ce mariage trouver l’harmonie conjugale.



Peu de temps après leur union, Clifford revient des tranchées émasculé et paralysé. Il trouve refuge dans son domaine de Wragby. Constance reste à ses côtés et devient rapidement pour lui une infirmière dévouée mettant de côté ses désirs. Ecrivain érudit, Clifford partage avec Constance de longues conversations intellectuelles. Cette vie recluse loin des plaisirs charnelles, laisse un sentiment d’insatisfaction et de frustration chez la belle et voluptueuse Constance.



Malgré les visites d’aristocrates venus de tout horizon, Constance s’ennuie au côté de Clifford et ne parvient pas à trouver un sens à sa vie. Lorsqu’elle rencontre le garde-chasse du domaine, Olivier Mellors issu de la classe ouvrière, l’attraction est immédiate. Avec cette rencontre, Constance connaîtra un véritable éveil sensuel et amoureux.



Au-delà d’un roman indécent, cette oeuvre dresse aussi le portrait d’une Angleterre fracturée par la lutte des classes. Sous cette liaison sensuelle se cache la collusion entre deux mondes l’un aristocratique l’autre issu de la classe ouvrière. Si j’ai trouvé quelques longueurs durant ma lecture, je ne peux que saluer ce roman transgressif qui a su provoquer une émancipation sexuelle et sociale.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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L'Amant de Lady Chatterley

L'histoire d'une jeune femme mariée dont le mari, devenu paralysé et sexuellement impuissant lui fait vivre une vie monotone. Elle commence alors une liaison avec le garde chasse.

En filigrane de l'intrigue, l'auteur dépeint une Angleterre faite de compromissions, d'injustice et de dévoiement par l'argent.

Ce roman cultive les paradoxes. Son écriture est superbe.

Un chef d'œuvre !
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L'Amant de Lady Chatterley

J'ai bien aimé le début, même si c'était très caricatural, les états d'âmes de chacun des personnages étaient compréhensibles et ça partait bien : Lady Chatterley déprime et prend une infirmière pour s'occuper de son mari handicapé, celui-ci veut un héritier et par conséquent lui suggère d'avoir une liaison avec un autre homme, bref, j'imaginais une liaison passionnée dans laquelle le mari n'allait pas souffrir. Jusque là, pourquoi pas.



Attention spoilers.



Au bout de 200 pages ça se gâte :



- LES premièreS relationS entre Lady Chatterley et son amant sont à peine consenties (quand une des 2 personnes est à peine consciente de ce qu'il lui arrive, qu'elle reste immobile, et qu'elle ne garde aucun souvenir de ce qu'il s'est passé juste après, ce n'est pas hyper consenti).

- le mari veut que sa femme ait un enfant (qu'il est prêt à élever), mais quand elle s'extasie devant le bébé de la voisine il la trouve niaise (sa femme), ça lui sort par les yeux et refuse d'en entendre parler (du bébé). Je n'ai pas trouvé ça logique.

- L'infirmière du mari finit par être une esclave, dispo H24 et toujours contente de jouer à un jeu avec lui ou lui faire la lecture, elle ne vit plus que pour le servir au final.

- L'amant se met à parler patois pour mettre les femmes mal à l'aise (très classe) et ricane constamment, j'ai trouvé ça insupportable.



Alors c'est vrai, ça parle d'adultère et l'amant prononce « couilles » et « cul » de temps en temps, mais à part cueillir des fleurs pour les entrelacer dans leurs poils pubiens il ne se passe pas grand-chose. J'ai terminé le livre à la hâte ! Heureusement la fin est assez plaisante dans le sens où ça aurait pu être bien pire.
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L'Amant de Lady Chatterley

L'amant de Lady Chatterley fut un ouvrage dérangeant pour son époque à plus d’un titre : adultère hétérogame, entre deux êtres de classes sociales que tout semble opposer, scènes érotiques, vision pessimiste du progrès sur fond d’une nature corrompu par l’argent. En substance on peut y lire l’exploitation d’une classe privilégié sur celle laborieuse. Le caractère érotique et plus particulièrement la jouissance féminine firent scandale. Le sexe ne pose plus de problème dans la littérature de nos jours, mais les autres sujets sont toujours d’actualité. Dans les années 1920 on ne parlait sûrement pas de problème écologique mais la question est aujourd’hui brûlante, c’est le cas de le dire. Et que dire de la lutte des classes… les inégalités sont plus fortes de nos jours qu’il y a un siècle (cf travaux de l’économiste Thomas Piketty...). Autant vous dire que L'amant de Lady Chatterley est un roman à lire ou à redécouvrir d’urgence.



C’est l’histoire d’un amour adultère, entre Lady Chatterley (Constance), riche épouse, et un garde-chasse plutôt rustre, Mellors.



Mellors est au service d’un riche industriel, Clifford, grièvement blessé sous la ceinture pendant la première guerre mondiale. Il est non seulement incapable de faire usage de ses jambes mais il est aussi impuissant, incapable de satisfaire sa femme. Il a toute sa tête mais son corps est meurtri.



L’histoire se passe dans les années 1920, le progrès est en marche. Clifford possède une voiture qu’il utilise parfois pour se déplacer dans sa vaste propriété. La chaise roulante, comme l’automobile, supplée aux jambes du châtelain. Clifford est propriétaire de mines non loin de son château, dans une industrieuse région anglaise des Midlands. L’ouvrage décrit merveilleusement la dégradation de l’environnement en raison de la présence de nombreuses mines, qui mine – c’est le cas de le dire - la belle campagne anglaise. Parfois les galeries défigurent les fastueuses propriétés, mais les propriétaires – sans scrupules - préfèrent encore gagner de l’argent plutôt que conserver l’intégrité et la beauté de leur lieu de vie. « Le fer et le charbon avaient profondément dévoré le corps et l’âme des hommes. » (p283). L’auteur, originaire d’une région minière, regrette t-il lui même les paysages pastoraux ? C’est ce que l’on peut aisément penser en substance. Les descriptions de ces paysages dévastés ne sont pas ragoûtant.



Lady Chatterley a d’abord une relation extraconjugal avec Michaelis, un riche écrivain irlandais, parvenu, plus proche de son milieu social, mais qui ne lui donne pas satisfaction, pas plus d’un point de vue moral que sexuel. Après avoir jouit, Michaelis est repus auprès d’elle, alors qu’elle doit se faire jouir elle-même pour trouver satisfaction. Cette situation ne pouvait pas durer.



Au fil de l’histoire Lady Chatterley s’éloigne de son mari pour se rapprocher de plus en plus près de Mellors, le garde-chasse. Mellors vit littéralement dans les bois. C’est elle qui vient le voir, d’abord dans une cabane où son élevé des animaux pour les besoins du château. On peut y voir une forme d’innocence dans ces premières rencontres, un retour virginal à une nature primaire, sauvage. Puis c’est dans sa maison de garde-chasse, dans la forêt, qu’elle passera de plus en plus de temps. Mellors a beau être un rustre parlant le dialecte, elle préfère encore l’authenticité de ses sentiments, de l’environnement dans lequel il vit, la simplicité, plutôt que la corruption moral de la société et de la nature par l’argent.



Et puis surtout Mellors donne satisfaction à Constance, il sait la faire jouir. Pour l’époque le livre a pu surprendre car il évoquait la question du plaisir féminin, vaginal ou clitoridien. Le livre fut même interdit en Angleterre, mais de nos jours on ne peut plus le classer en tant que livre érotique. On y trouve tout juste quelques scènes érotiques et un vocabulaire un peu viril, debout et fier comme un I.



Mais Mellors n’est pas un simple garde-chasse, il a aussi été officier et connaît bien le monde. Il parle un très bon anglais quand il le veut bien. Il a fréquenté la haute société qu’il semble maintenant mépriser.

Mellors est un homme proche de la nature, proche du corps, il a besoin de l’acte physique. Lady Chatterley lui donne du plaisir, il tire aussi satisfaction de coucher avec l’épouse de son patron, mais il est lucide, il sait que cette relation va leur poser des problèmes.



A mesure que Lady Chatterley se rapproche de Mellors, elle ne supporte plus d’être au petit soin de Clifford dans le cadre de son handicap. Le personnage de Miss Bolton prend alors de l’importance, infirmière, elle remplace Lady Chatterley pour les soins et s’installe au château. Miss Bolton s’occupe bien de Clifford, comme une mère ou une amie, plus qu’une amante, il trouve aussi de la satisfaction dans leurs discussions. Miss Bolton conseil, elle a également beaucoup de psychologie. Elle devine que Lady Chatterley a une relation avec un autre homme et découvre que c’est le garde-chasse. Horreur ! C’est une relation profondément déshonorante pour Lady Chatterley et son mari. Miss Bolton ne dit rien, comme si elle comprenait Lady Chatterley.



Clifford est davantage dans l’intellect, la spiritualité. Son corps diminué, il se réfugie dans les livres et s’enthousiasme pour l’innovation, il prend du plaisir a créé des inventions pour améliorer la performance de ses mines. Pourtant richissime, il n’a jamais assez d’argent. Incapable de jouir sexuellement, dans sa chair, il semble trouver du plaisir dans le symbolisme, le pouvoir qu’il a sur les autres.



L’histoire décrit très bien l’opposition entre la destruction du paysage naturel représenté par les mines, et la beauté des forêts lieu de vitalité et d’amour représenté par les corps de Mellors et Lady Chatterley. Les corps qui s’unissent pour leur simple plaisir sont mis en opposition avec la spiritualité où c’est réfugié Clifford. On peut y voir aussi une critique de la transformation lié au progrès. La forêt, la campagne font place aux mines, au charbon, aux paysages noir qui génèrent de l’argent et corrompt les mœurs. Les corps ne sont alors plus que des machines à extraire.

Clifford est un personnage superficiel, d’apparence. Il serait prêt à avoir un enfant d’un autre homme dont Constance serait la mère, pourvu qu’on ne sache pas qui est le père. Bien sur il faudrait que le père soit du même milieu social que Clifford.



Mellors, au contraire, est un personnage qui a beaucoup de profondeur. Peu bavard au départ on en apprend davantage au fil de la lecture, sur sa vie passé. Il a non seulement été officié, mais il est aussi marié, mais séparé de corps depuis longtemps. Son ex-femme resurgit alors que Constance est en voyage à Venise avec sa sœur chez des parents. Il a aussi parfois des considérations sur les inégalités sociales, économiques ou sur la religion. Il termine d’ailleurs le livre par un long monologue.



Dans la dernière partie du livre, c’est la débandade, Clifford apprend le pot aux roses de la liaison de Mellors et Constance par les commérages de l’ex-femme de Mellors. Égale à lui-même, il écrit des courriers cyniques à Constance.



Au retour vénitien de Constance, impossible pour elle de retourner vivre avec Clifford. Elle veut divorcer alors que lui ne le souhaite pas. On suit alors les aventures de Mellors et Constance qui tentent de vivre ensemble, simplement, tout en essayant de se séparer de leurs conjoints. C’est une fin d’ouvrage alors très moderne qui s’ouvre en perspective, le lot commun de beaucoup de couple. Le couple quitte définitivement le monde, ses privilèges, on les verraient bien tous les deux travailler. Rien ne nous dit si finalement Mellors et Constance vivent heureux, s’ils ont des enfants ensemble. Peut être seront-ils pris dans des procès interminables, des scandales, des disputes ? Le scandale de l’adultère semble s’achever par la tentative d’une vie de couple ou l’on perçoit l’âpreté de la vie.



L’oeuvre s’inscrit dans la filiation d’autres grands ouvrages traitant de l’adultère, comme Madame Bovary (Flaubert, 1857) ou Anna Karénine (Tolstoi, 1877), en y rajoutant sa modernité, le progrès, la dégradation de la nature, les différences de classes sociales (c’était déjà un aspect de Anna Karénine), le vocabulaire érotique.



J’ai adoré ce livre car il est agréable à lire et possède plusieurs niveaux de lecture d’une étonnante modernité. J’ai beaucoup aimé ce lien pertinent entre corruption et dégradation de la nature et perversion des corps, des mœurs de la société. La liaison entre Mellors et Constance est paradoxale, d’un côté elle est contraire aux mœurs, pourtant elle est subversive, car elle tente de substituer le mépris, l’exploitation de l’humain et la dégradation de la nature, par l’amour et le respect de la vie sauvage, ce qui n’est déjà pas si mal.
Lien : https://www.romary.fr/2023/0..
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L'Amant de Lady Chatterley

Quelle tristesse la vie de Constance prise au piège d'un mariage avec son mari revenu de la guerre dans un fauteuil roulant.

Aux détours des conversations on se rends compte de la profondeur de son personnage, de son esprit et de la dépendance des gens à sa compagnie.

Et puis un jour Constance veut vivre et puis un jour tout change.

Cela ressemble très fort à du Jane Austen même si c'est très plat c'est très agréable à lire j'en suis for surprise moi même.



Très bon moment
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La dame exquise

Passons, mais pas trop vite, sur cette "Dame exquise", délicieuse aïeule si juvénile, si gracile mais qui comme tant d'autres cache sous ces dehors avenants un pouvoir castrateur diabolique; même pouvoir pour la mère de "Mère et fille", qui va pourtant se retourner contre elle.

Rendons en passant un hommage compatissant à l'enfant qui dans "Le gagnant du cheval de bois" enfourchera en vain le cheval de la fortune pour gagner l'amour de sa mère, en même temps que nous regarderons courir après leurs idéaux "Deux idéalistes" férus de liberté et de pur bonheur mais rattrapés par leur matérialisme.

Arrêtons-nous un instant sur la troublante nouvelle "La mort de Pan", sorte de miroir inversé de L'amant de Lady Chatterley qui à base de troublantes métaphores décrit le rendez-vous sensuel manqué d'un couple de quinquagénaires dont le yin et le yang n'ont pas su se trouver.

Fort de ce voyage stimulant où chaque nouvelle est une étape de pure beauté littéraire au fond de la psyché humaine, on peut alors poser son bagage dans la dernière, "L'homme qui aimait les îles", un de ces textes sur lequel on sait que l'on va revenir souvent méditer, un pur bijou d'allégorie sur le sens profond et le chemin de douleur comme d'épanouissement qu'est la vie humaine.



C'est un bonheur d'aborder à travers ces huit nouvelles la profondeur et la créativité d'un auteur qui dans son "pèlerinage sauvage" aura exploré la vie plus fort et plus loin que toutes les petites âmes qui le ravalèrent au rang de pornographe, et dont la voix mérite encore d'être entendue.

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La Princesse

Princesse, pas étonnant d en avoir parfois l attitide, quand votre père vous a toute votre vie appelé et fait vous sentir ainsi . Melle Urquhart n a pour ainsi dire connu que lui durant 38 ans alors le jour où il décède,  elle découvre une certaine liberté et décide de voyager. Elle dirige ses pas vers le Nouveau Mexique.

Là bas elle rencontrera Domingo Romero. Un homme qui l intrigue et la séduit à sa façon. Mais à souffler le chaud et le froid, les choses peuvent mal tourner...
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Le Renard

J'adore le style de D. H. Lawrence. Un écriture musicale qui produit son effet, même sous sa forme traduite, car il utilise un effet assez peu usité en littérature, qui confine à la scansion et qui consiste à dédoubler les fins de phrases, figure de style connue des spécialistes sous le nom d'« épiphore », mais si l'on ne se souvient pas du terme, ça n'a probablement pas beaucoup d'importance.



Cette mécanique d'écriture crée un rythme particulier, très agréable à mes oreilles et que je prends chaque fois plaisir à retrouver dans les écrits de l'auteur. Toutefois, un style n'est pas tout et, s'il en faut venir aux choses qui fâchent un peu, j'ai été globalement moins convaincu par le Renard que par d'autres livres de David Herbert Lawrence.



Dans l'Angleterre post-Première guerre mondiale, deux jeunes femmes forment un « couple » de fermières quelque peu atypique, surtout pour l'époque. L'auteur ne nous dit jamais que March et Banford — c'est ainsi qu'il les désigne la plupart du temps — ont une relation homosexuelle, mais on le devine sans peine.



Les deux femmes (approchant la trentaine) ont réuni leurs économies afin de reprendre la ferme de Bailey, un vieil homme décédé trois ans plus tôt. Celle-ci se situe quelque part dans la proche banlieue nord de Londres, un espace aujourd'hui urbanisé, mais qui, il y a un siècle, ne l'était pas encore, non loin du quartier d'Islington.



Jill Banford est frêle, souffreteuse, tandis que Nellie (Ellen) March, bien que féminine, est bâtie comme un maître autel. C'est Banford et sa famille qui ont apporté la majeure partie du capital, mais c'est March qui effectue l'essentiel du travail physique de la ferme. Les affaires, toutefois, ne sont pas extraordinairement florissantes car, ayant renoncé au gros bétail, les deux fermières ont tout misé sur les poules, lesquelles poules sont affreusement sensible au…

… renard !



Ajoutons à cela qu'un beau jour, un soir, même, pour être précis, un certain Henry Grenfel s'en vient frapper à la porte sans y avoir été invité. Le temps est exécrable, et le jeune homme, trempé sous sa capote, se retrouve tout étonné de ne pas découvrir son grand-père dans la maison. C'est en réalité le petit-fils du vieux Bailey décédé trois ans plus tôt.



Que va faire cet encombrant visiteur ? Quelle relation va-t-il se nouer entre lui et elles ? Qu'adviendra-t-il du renard ? Mais, au fait, qu'est-ce qu'un renard ? Ces interrogations, et tant d'autres, auxquelles je me refuse à répondre sous peine de déflorer l'oeuvre, trouveront réponse si vous décidez de passez à la lecture.



Il me reste toutefois à souligner que le but littéraire est moins net, moins maîtrisé, me semble-t-il, moins efficace, peut-être, ici que dans d'autres réalisations de l'auteur. L'anthropomorphisation du renard et l'animalisation de certains personnages m'ont un peu dérangé, car j'ai trouvé le procédé un peu trop voyant, un peu trop insistant, alors que c'était beaucoup plus subtil dans L'Étalon, par exemple, du même D. H. Lawrence.



Au demeurant, je ne suis pas certain d'avoir vraiment compris le sens qu'a voulu donner l'auteur à cette oeuvre. En somme, artificialité, défaut de sens et équilibre général un peu défaillants sont venus altérer mon plaisir dans la réception de ce court roman, mais qui reste, je tiens à le souligner, tout de même agréable à lire, notamment par ce fameux effet de style que j'évoquais plus haut.
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L'Amant de Lady Chatterley

Livre lu dans le cadre du défi lectures 2022 des Editions du Seuil, item : "Livre considéré comme un classique". Bien qu'âgée de 62 ans, je n'avais jamais lu ce classique de D.H. Lawrence publié en Italie en 1928 mais finalement autorisé en Angleterre qu'en 1960 (soit 30 ans après la mort de l'auteur) et après un certain nombre de procès.



Bizarrement, j'en avais une image sulfureuse, résultat je pense de sa mise à l'index pendant plusieurs décennies pour cause de "pornographie" et de souvenirs d'adaptations cinématographiques osées, car axées seulement sur cet aspect de l'oeuvre.

Finalement, avec le recul, je trouve que les parties relatives aux comportements sexuels des deux principaux protagonistes (Constance Chatterley, la Lady mariée et adultère ; et Thomas Mellors son garde-chasse) sont somme toute très prudes et finalement très limitées (quelques pages) au regard de l'ensemble de l'oeuvre. Donc, je me suis dit en le lisant : "tout ça pour ça" !

Je peux néanmoins entendre (et comprendre) que dans l'Angleterre très puritaine des années vingt (mais néanmoins un puritanisme très hypocrite), ce livre ait pu être interprété comme étant "so shocking".



Eh bien, n'en déplaise à ses détracteurs, ce livre est particulièrement intéressant. Non pas pour cette histoire d'adultère et d'initiation à la sensualité d'une femme sclérosée dans une vie maritale sans grande saveur, mais bien pour sa portée philosophique, politique et sociologique (et, à la réflexion, peut-être est-ce plutôt pour ces raisons qu'il a été longtemps interdit).



En effet, en lisant ce livre en 2022 dans un contexte de course effrénée aux profits par les tenants d'un système capitaliste à bout de souffle, de dérèglement climatique généralisé lié à l'épuisement des ressources, à une industrialisation non maîtrisée et à une pollution anarchique et globale du ciel, des eaux, des sols... on ne peut que se dire que D.H. Lawrence était un visionnaire avant l'heure !



Dans son livre, rappelons-le, publié en 1928, il dénonce ouvertement le rôle de la noblesse et de la haute bourgeoisie anglaise dans la montée en puissance d'une industrialisation tendant à faire le maximum de profits dans un minimum de temps, transformant les hommes en outils de production déshumanisés n'ayant plus le temps de penser, de se réunir, de réfléchir (et donc de d'opposer au système), de s'aimer, de profiter de la vie et de la nature, et ne songeant plus qu'à dépenser le peu d'argent qu'ils obtiennent, et à s'étourdir toujours plus en consommant toujours plus (ce qui continue d'enrichir les mêmes). Tiens, ça ne vous rappelle rien ?



Un système qui tend aussi à transformer des campagnes paisibles et bucoliques en villes-champignons envahies d'une poussière noire et irrespirable (celle des mines de charbons) qui se construisent de façon anarchique, dans une volonté toujours plus grande de produire plus pour gagner plus... Tiens, ça ne vous rappelle rien ?



Il évoque et dénonce aussi le rôle des "élites" qui se targuent d'un intellectualisme bon teint et cultivent le mépris pour les classes qu'ils jugent totalement inférieures, quand ils ne les traitent carrément pas "d'animaux". On pourrait croire que le personnage de Cliffort Chatterley est caricatural. Hélas, il ne l'est pas... Tiens, ça ne vous rappelle rien ?



Enfin, il me semble que l'auteur peut être également qualifié de précurseur en matière de féminisme et d'écologie. En effet, sa jeune héroïne engoncée dans ses préjugés de classe et dans son éducation corsetée survit (au propre comme au figuré car elle tombera vite en dépression) auprès d'un mari paralysé et impuissant. Néanmoins, celui-ci, conscient qu'il y va de sa vie, mais aussi certain de son inaliénable attachement, l'autorise à avoir des relations adultères, pour peu qu'il n'en sache rien et qu'il s'agisse d'un homme de leur milieu (toujours cette hypocrisie...).



Pas de chance ! le hasard de la vie placera Constance sur le chemin d'un employé du Lord anglais. On assistera donc - au contact d'un homme frustre et sauvage qui n'est pas de son milieu - à son lent processus de prise de conscience de ses sens, de ses besoins, de ses pensées propres pour libérer son âme et son corps des scories qui l'inhibent, faire le choix de l'amour vrai, et devenir la femme qu'elle veut être. A la réserve près qu'elle au moins a les moyens d'une indépendance choisie (ce qui n'est bien évidemment pas le cas des femmes de l'époque en général). Une attitude courageuse dès lors qu'elle lui imposera de faire des sacrifices.



En matière d'écologie enfin, D.H. Lawrence dénonce l'attitude irraisonnée des possédants et milite en faveur d'une vie plus proche de la nature, une nature qui, contrairement aux hommes, n'a pas besoin de faux-semblants pour être belle, accessible et vivante. Par le biais de très belles descriptions et de métaphores, les protagonistes amoureux se retrouvent, lors d'un passage du livre, tels Adam et Eve dans leur jardin d'Eden. Pour ma part, j'interprète ce passage comme une invitation à redécouvrir la part sauvage de notre individualité, la part naturelle de notre personnalité pour se libérer de nos carcans physiques et psychologiques et vivre pleinement le moment présent. N'est-ce pas là la recette du bonheur ?



En bref, un livre intéressant et je pense qu'il est important de le découvrir pour ne pas en rester à l'image stéréotypée qu'il a générée. Il reste qu'il s'agit d'un texte "classique" écrit au début du XXe siècle, avec des codes, un vocabulaire, des images, des contextes culturels ou linguistiques, des propos qui peuvent étonner le lecteur du XXIe siècle. Il faut garder cela à l'esprit tout en mesurant et en se félicitant, heureusement, du chemin parcouru (ex : rapports hommes/femmes ; rapports élites/ouvriers ; sexualité féminine ; accès à la culture, etc.).





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L'Amant de Lady Chatterley

Voilà bien longtemps, trop longtemps, que je ne vous ai pas fait part de mes lectures. Avant les vacances, le rythme a été endiablé et je n’ai pas eu le temps d’ouvrir beaucoup mes livres ! Je suis tombée par hasard, lors de la foire aux livres, sur ce roman, L’amant de Lady Chatterley. Je voulais le lire depuis longtemps, c’était donc l’occasion !



Constance s’ennuie aux côtés de son époux Clifford, estropié par la guerre, et devenu impuissant. Alors qu’elle remplit son rôle d’épouse parfaitement, tout va changer lorsqu’elle rencontre le garde-chasse. Des rendez vous secrets dans le bois à l’explosion des sentiments, Constance découvre les affres de l’amour. Que va-t-il advenir de son mariage avec Clifford ?



Un roman très agréable à lire, et sous ses airs de littérature légère, de vraies réflexions sur la société sont présentes. Des réflexions qui sont toujours d’actualité aujourd’hui. Quand on sait que l’auteur est un homme, la perception négative de l’homme, centrale au roman, est des plus étonnantes !
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L'Amant de Lady Chatterley

En 1917, à l'occasion d'une permission, Clifford Chatterley a épousé Constance. Ils ont connu une semaine de lune de miel puis il est reparti à la guerre. Moins d'un an plus tard il en revient grièvement blessé, paralysé de la moitié inférieure du corps. Clifford et Constance s'installent à Wragby, demeure familiale des Chatterley, située dans les Midlands, près de Sheffield. C'est une région industrielle, les Chatterley sont propriétaires de mines de charbon, depuis leur domaine on voit le puits de mine et les maisons des mineurs, on sent l'odeur du charbon qui brûle en permanence.



Dans ce cadre peu réjouissant Constance se fait la garde-malade de Clifford. Ils font chambre à part et la seule intimité physique qu'ils ont c'est quand elle le lave. Certes il est impuissant mais on pourrait imaginer une tendresse et un contact autre que directement sexuel. Cela n'existe pas entre eux. Ce que j'ai compris c'est que Clifford est naturellement peu chaleureux et que même s'il n'avait pas été blessé il n'aurait pas été très proche de sa femme. Celle-ci tombe petit à petit dans la dépression et dépérit. Quand sa soeur s'en aperçoit elle oblige Clifford à prendre une infirmière à domicile, Mrs Bolton, qui va aussi se charger de requinquer Constance. Elle la pousse à sortir prendre l'air, à se promener dans le bois qui entoure la maison. C'est ainsi que Constance rencontre Olivier Mellors, le garde-chasse de son mari, dont elle devient la maîtresse.



Voilà un livre où il ne se passe pas grand chose. Le but de Lawrence c'est de disserter sur le monde moderne et sur les relations entre hommes et femmes.

Le monde moderne : Lawrence déplore l'industrialisation croissante des campagnes anglaises. Dans le même temps les hommes sont de plus en plus attachés à l'argent. En gagner plus devient le but de la vie. Ce qui fait le malheur des ouvriers, pense Olivier Mellors, c'est qu'ils sont attachés à satisfaire des besoins artificiels. S'ils pouvaient se contenter de vivre selon la nature, ils s'apercevraient qu'ils sont beaucoup plus riches qu'ils ne croient. Et il imagine une société utopique dans laquelle les hommes porteraient des pantalons rouges moulants qui leur rappelleraient les vraies valeurs (!)

J'ai été surprise de découvrir la description d'une société qu'on peut déjà, par certains aspects, qualifier de société de consommation. Dans la préface il est dit qu'en 1930 il n'y avait plus que 5% d'actifs dans l'agriculture en Grande-Bretagne. En France on a du arriver à ce chiffre à la fin des années 1980. C'est cet aspect du roman qui m'a le plus intéressée.



Les relations entre hommes et femme (le sexe) : Lawrence reproche aux femmes modernes de vouloir se donner du plaisir par elles-mêmes en étant actives pendant l'acte sexuel. C'était le travers de Constance (elle a eu d'autres amants avant Mellors). Mais avec lui (qui est un vrai homme, pas domestiqué) elle découvre qu'en se laissant faire, en abandonnant toute volonté, elle retourne à l'état de nature et atteint à une jouissance supérieure. Je ne suis pas d'accord avec Lawrence et je me demande de quelle autorité il vient nous faire des leçons sur le plaisir féminin. On en apprend beaucoup moins sur le plaisir masculin.



Au total un roman qui adopte un point de vue réactionnaire, glorifiant un mythique passé, forcément supérieur au temps présent; peu d'action; des théories fumeuses assénées sans nuances. Et pourtant ça m'a pris ! J'ai apprécié le témoignage sur une société en pleine mutation. Il montre très bien aussi à quel point la première guerre mondiale a traumatisé toute une génération.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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L'Amant de Lady Chatterley

Très grosse surprise de ce roman, annoncé comme choquant, hautement érotique, menant même la censure britannique à frapper!

Et en fait, j'ai lu un roman social, sur les années 20, un tournant pour la grande bourgeoisie et aristocratie dont le style de vie arrivait à son terme, confrontée violemment à l'industrialisation des campagnes et au socialisme en plein développement.

On a un portrait d'une société en pleine évolution, et Lady Chatterley en est l'incarnation, notamment par la levée des tabous liés au sexe et au corps en général.

Des thèmes très intéressants donc mais j'ai lu ce roman avec peine : le style de l'auteur est très pompeux, ampoulé et j'ai détesté son recours excessif aux répétitions.

Un roman marquant qui caractérise une période mais sans être la trace d'une belle plume.
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La Vierge et le Gitan

Lecture courte (186 pages !) et prenante.



Au début, je me suis crue dans une histoire à la Vipère au poing, vu l'ambiance familiale, mais en fait non. Ensuite, j'ai eu peur de sombrer dans une idylle à la Cartland, mais encore raté. Il y a aussi un soupçon de surnaturel, avec les prédictions de la vieille gitane, mais on n'est pas non plus dans le registre fantastique assumé... Enfin, cela aurait pu aussi être un roman "catastrophe", mais pas vraiment non plus... Il ya bien la petite Yvette qui a le feu aux fesses et fait de l'oeil au fameux Gitan, mais ce n'est pas un roman d'amour, ni une initiation érotique non plus...



Bref, c'est plus facile de dire ce que ce roman n'est pas que ce qu'il est !!!



Et bien que j'aie apprécié la lecture, je me demande tout de même quel était le projet de l'auteur, parce que sincèrement, à part l'exposé sur les névroses intrafamiliales - au demeurant passionnantes ! - et les préjugés sur les Gitans, je ne vois pas trop...



N'empêche que la fin, je ne l'avais pas vue venir, et rien que pour ça, je pardonne volontiers à DH Lawrence cette sensation de manque de direction que j'ai ressentie à le lecture de son pourtant par ailleurs bien sympathique roman !
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L'épine dans la chair

A travers ces trois nouvelles, D.H. Lawrence dresse les portraits de trois couples à des stades différents de leur relation et dans des contextes sociaux bien différents : le jeune soldat et sa jeune promise, une jeune femme amoureuse de l'amour plus que des deux hommes qui la courtisent, une mère de famille et son mari mineur alcoolique.

La nouvelle l'Epine dans la Chair, n'a pas provoqué de grande émotion chez moi et je suis passée un peu à travers l'histoire que j'ai trouvé sans grand intérêt.

La nouvelle Couleur du Printemps a, quant à elle, un côté très poétique avec ses paysages, sa nature omniprésente d'une grande beauté. Toutefois, j'ai eu plus de mal avec la relation du triangle amoureux Hilda/Syson/ Arthur.

L'odeur des Chrysanthèmes m'a plus touché par son côté dramatique. Elizabeth vit sa relation comme un fardeau car son mari rentre souvent tard après s'être attardé au bar. En même temps quand sa vie bascule, la complexité des sentiments est mise en lumière et avec elle la capacité à aller de l'avant.

Au final, un bilan mitigé pour cette lecture que j'ai traversé sans grand émoi.
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