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Critiques de D.H. Lawrence (303)
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Amantes

N’en déplaise à Pierre Vitoux, auteur de la traduction et d’une postface, le titre français "Amantes" ne dit pas la même chose que le titre anglais "Women in love". Amantes a un côté réducteur, je trouve. D’ailleurs, même "Femmes amoureuses" est réducteur, au sens où, dans ce roman, il y a aussi des hommes amoureux, et aussi des inégalités sociales, et aussi de l’industrialisation.

Le roman s’ouvre sur deux sœurs, âgées d’environ 25 ans, qui évoquent leur peu d’envie de se marier. Deux pages plus loin, elles bondissent sur leurs pieds en se disant : "On va voir le mariage ?" … qui se déroule à l’église d’à côté. Et là, paf : les deux tombent amoureuses.

Et toute l’œuvre raconte le sort de ces deux couples.

D’abord, l’amour.

Curieusement, chacune des sœurs est un jour "éperdument amoureuse", le lendemain elle ressent "de la haine acérée comme une flèche".

Sur la moitié des 670 pages, il y a beaucoup de conversations entre les deux hommes : des conversations intelligentes - ce qui rend d’autant plus gênants leurs préjugés racistes exprimés à plusieurs reprises – tout en picorant de "délicieux petits sandwiches au concombre et au caviar. "

Conversations sur la vie, la mort, l’amour, la liberté, et truffées de références culturelles que la lectrice de 2022 n’a pas forcément : ç’aurait été sympa de nous traduire les citations latines, merci.

Dans la seconde partie, on ne disserte plus sur l’amour (ça c’est fait) mais sur le mariage : qui ne doit surtout pas être conventionnel, encore que "la merveilleuse stabilité du mariage"… Mariage assimilé à un combat, style c’est qui le patron ? Au bout des 670 pages, vous saurez qui c’est qui gagne.

C’est remarquablement bien écrit, mais les métaphores sont un peu lourdingues, genre une des sœurs toute frémissante devant "les cuisses puissantes et irrésistibles de l’homme blond se resserrant pour établir un contrôle absolu sur le corps palpitant de l’animal" (sa jument). Voyez la subtilité. D’ailleurs il met du sexe un peu partout, D.H. Lawrence, dans la moindre description d’un animal ou même d’un végétal : à force, c’est drôle.

Conclusion : Lady Chatterley avait moins de pages, et plus de charme.

Challenge Solidaire 2022
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L'Amant de Lady Chatterley

Auteur britannique du début du XXème, Herbert David Lawrence est surtout connu pour son livre L’Amant de Lady Chatterley, une histoire d’amour entre un garde-forestier et Constance, la femme de Clifford, le propriétaire de Wragby autant qu’une critique sociale et politique de l’Angleterre.

En 1917, lors de la première guerre mondiale, Constance, de son petit nom Connie, épouse Clifford Chatterley, lors d’une permission. 6 mois plus tard, il est rapatrié avec les membres inférieurs touchés. Le jeune couple décide de s’installer au manoir familial de Wragby. Connie s’ennuie. Mickaelis devient son amant. Mais Connie sait que cette aventure n’est qu’une passade. Elle part à la découverte de la forêt de la propriété que gère le garde-forestier Oliver Mellors, ancien officier des Indes, qui s’ingénie à jouer l’homme rustre. Un lien entre eux se tisse de jour en jour jusqu’à ce jour où Connie va devoir faire un choix, entre son devoir d’épouse et cette liberté d’être.

Mais en dehors de cette histoire d’amour et d’érotisme, D.H Lawrence nous fait le portrait d’une société britannique du début du XXème siècle, une critique sociale et politique d’une société dans laquelle l’uniformisation des choses, des pensées s’installe, dans laquelle l’industrie a supplanté l’agriculture, dans laquelle l’humain n’a plus de place, dans laquelle la hiérarchie sociale est impérativement respectée, dans laquelle la femme a plus de devoirs que de droits, dans laquelle l’argent est le moteur de tout.

Lawrence nous met en garde contre l’uniformisation, « quand le dernier homme digne de ce nom aura disparu et que tous les autres, blancs, noirs, jaunes et autres auront été domestiqués, il ne restera qu’une population de déments » et le pouvoir de l’argent.

Il existe aussi dans le livre deux parallèles entre deux figures centrales du roman à savoir Clifford et Mellors, deux hommes que tout oppose et qui représentent à eux deux l’ancien monde et le monde moderne. Clifford est l’archétype même de l’aristocrate anglais, ancré dans ses habitudes, fermés à toute innovation, enfermé dans ses certitudes alors que Mellors représente l’homme de demain, ouvert à l’humain, le voyageur qui apprit de ses voyages.

D.H Lawrence semblait déjà mettre en garde son lecteur contre le mercantilisme, le consumérisme et l’éloignement de l’homme à la nature.

A lire !

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L'Amant de Lady Chatterley

Constance est l’épouse de Clifford Chatterley mais celui-ci est revenu invalide de la Première Guerre mondiale et donc incapable de lui donner un enfant. Constance s’occupe avec abnégation de son mari mais elle s’étiole petit à petit et prend un amant Michaelis qui ne comble pas vraiment ses désirs. Elle fait la rencontre du garde chasse Mellors qui lui est un homme, un vrai. Ce sera l’idylle d’abord charnelle puis passionnelle et amoureuse. Mais comment s’aimer quand on est marié chacun de son côté et qu’une classe sociale nous sépare ?

L’amant de lady Chatterley est un roman sensuel et émancipé qui fit scandale à sa sortie (publié à Florence en 1928, le roman n’a pu être imprimé au Royaume-Uni qu'en 1960, longtemps après la mort de l’auteur (1930)). Lawrence met en scène une femme moderne, libre et décidée à ne pas (plus) brider sa sexualité. Mais ce roman c’est aussi l’éloquente évocation de la nature, le snobisme de classe et une société anglaise au carrefour de deux mondes, le nouveau et l’ancien. Un chef d’œuvre.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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L'Amant de Lady Chatterley

« Je travaille toujours à la même chose : rendre la relation sexuelle authentique et précieuse au lieu de honteuse. Et c’est dans ce roman que je suis allé le plus loin. Pour moi, il est beau, tendre et frêle comme le moi dans sa nudité. »

Lettre de D.H. Lawrence à Nancy Pearn, le 12 avril 1927



Avec une telle profession de foi, c’est en toute confiance que j’ai abordé cette lecture. Cela faisait longtemps que j’y songeais : le thème du livre et l’anathème dont il fut longtemps l’objet, la personnalité attachante de D.H Lawrence, le film que Pascale Ferran en a tiré, tout me séduisait. C’est donc nantie d’une indulgence et d’une bonne volonté inexpugnables que je me suis lancée dans la lecture de ce Classique de la littérature anglaise. Hélas, l’une et l’autre se sont assez vite fracassées contre la prose de l’auteur, souvent poussive, maladroite, parfois tellement emphatique que c’en est ridicule (beaucoup, mais alors beaucoup de points d’exclamation dans ce texte), parfois tellement triviale que c’en est gênant, une écriture méandreuse qui m’a donnée l’impression, sans doute à tort, de ne pas savoir où elle allait.



Au début, ça se présente plutôt bien. Le chapitre premier introduit assez efficacement, sinon élégamment, Connie, son mariage avec Sir Clifford Chatterley, le départ à la guerre de ce dernier, son retour en miettes : handicapé et impuissant. Avec le chapitre deux et la fin de la guerre, commence la nouvelle existence de Connie dans la sinistre demeure familiale des Chatterley, Wragby. :

« Leur existence se déroulait ainsi : dans le vide. Quant au reste c’était une non-existence. Wragby, les domestiques… n’avaient qu’une existence spectrale. »



Là, forcément, je tique un peu. Je me dis : voilà un propos qui réussit l’exploit d’être à la fois redondant et parfaitement creux. Pas terrible, mais pas de nature non plus à me faire abandonner ma lecture, d’autant que j’ai de la bonne volonté à revendre. Je poursuis donc. J’apprends que Clifford, profondément humilié par son handicap, ne veut voir personne à part les domestiques. Rien d’étonnant à cela, me dis-je, et je compatis avec la malheureuse Connie, obligée, dans la fleur de l’âge, de vivre recluse avec un handicapé acariâtre dans une demeure spectrale. Je me dis aussi : vivement l’entrée en scène du garde-chasse, que Connie (et moi aussi) nous distrayions un peu. J’en suis là de mes réflexions quand j’apprends incidemment au détour d’une phrase que « Clifford avait pas mal d’amis, ou plutôt de connaissances, qu’il recevait à Wragby. Il invitait toutes sortes d’écrivains, de critiques susceptibles de vanter les mérites de ses livres. Ils étaient flattés d’être accueillis à Wragby, et ils encensaient.»



C’est là, je crois, en plein milieu du deuxième chapitre, que j’ai commencé à douter de la cohérence de ce récit. Car de deux choses l’une. Soit Connie et Clifford mènent une vie d’ascètes solitaires dans laquelle il ne se passe strictement rien, soit ils reçoivent leurs amis et relations à Wragby. Les deux situations me semblent difficilement compatibles. Pas pour l’auteur, visiblement, qui continue comme si de rien n’était à nous parler des réceptions données à Wragby et du succès grandissant de Clifford. Bref, je me mets à douter, dès lors, une sorte d’engrenage fatal se met en branle. Je suis agacée. Oui, c’est un trait de ma personnalité que je déplore : je m’agace très facilement et il m’est très difficile, ensuite, de me dés-agacer. Donc, me voici passablement agacée, mais toujours engagée dans ma lecture, quand se produit un petit événement : l’entrée en scène au milieu de ce paysage figé d’un tiers personnage, Michaelis, auteur de pièces de théâtre, et dont je n’ai pas réussi à savoir s’il était au faîte du succès ou sur le déclin. Mais là n’est pas l’essentiel. Il devient l’amant de Connie, et surtout il fournit l’occasion à l’auteur qui, manifestement, n’aime pas beaucoup Michaelis, de nous gratifier de quelques unes de ces métaphores dont j’ai découvert, par la suite, qu’il avait le secret :



« Les hommes étaient bien tous les mêmes, ils oubliaient l’essentiel. Ils perdaient la tête, ils partaient comme des pétards, et ils s’attendaient qu’on les suive au ciel, eux et leurs zizis. »



« La déesse du Succès, cette chienne, faisait tirer la langue à des milliers de chiens haletants. Si l’on doit juger au résultat, le premier qui la possède est un caïd parmi les chiens. Michaelis pouvait donc redresser la queue. »



Je précise pour ceux qui auraient, comme moi, l’esprit mal tourné, que la polysémie du mot « queue » en français n’a pas son équivalent en anglais, « tail ». J’ai vérifié. D’ailleurs, tant que j’y étais, je me suis procurée la version anglaise, car, après tout, on n’est jamais à l’abri d’une très mauvaise traduction. La traduction de Pierre Nordon, m’a paru suivre fidèlement le texte, peut-être un peu trop d’ailleurs. En tout cas, pour moi, ce fut le coup de grâce. Et si j’ai poursuivi ma lecture, c’est uniquement parce que je voulais faire la connaissance de Mellors, le garde-chasse. La rencontre n’a pas trop tardé, mais en revanche, j’ai dû encore pas mal patienter avant d’arriver au coeur du sujet : la liaison entre le susdit et Connie.

En attendant, j’ai dû endurer Michaelis, dont la caractéristique première, au lit, est de jouir en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. J’ai dû également endurer des discussions pseudo littéraires et pseudo politiques entre Clifford et ses invités, qui m’ont autant ennuyée que Connie. Sur ce point, nous étions manifestement en phase, elle et moi. En revanche, elle s’est aliénée définitivement ma sympathie quand, à une question un brin condescendante de Clifford sur le fait de savoir si elle avait ou non lu Proust, elle répond :

« J’ai essayé, mais il me rase », ajoutant, enfonçant le clou, clouant au pilori ce qu’il me restait d’indulgence à son égard :

« Il me rase avec toute cette subtilité ! Il n’a pas de sentiments personnels, il ne fait que disserter sur les sentiments. J’en ai assez de cette vanité mentale. »



Abasourdie, je fus. D’autant que cette remarque qui, je le dis au passage, dénote une profonde, une abyssale méconnaissance de Proust et de son oeuvre, n’est pas anodine. Elle participe d’une vision du monde éculée qui irrigue le livre de bout en bout : la conviction que le corps est irrémédiablement séparé de l’esprit, seul le corps permettant d’appréhender la réalité dans sa plénitude. Du reste, si Connie avait lu attentivement Proust, elle aurait vu que sur ce point, ils ne différaient pas tant que cela l’un de l’autre. Proust se méfie grandement de l’intelligence et considère que les sens sont le vecteur privilégié de la connaissance. Mais bien sûr, ce qui, chez Proust est infiniment subtil, devient opposition binaire chez Lawrence. Le roman se présente comme une fête des sens en contraste absolu avec l’intellect froid, calculateur, étriqué. En gros, Connie incarne la plénitude du corps, Clifford incarne l’esprit dans ce qu’il a de plus racorni, et Mellors, l’homme des bois, oscille entre ces deux pôles, affichant, du moins en paroles, une nette préférence pour le premier, en particulier pour son phallus auquel il voue une sainte vénération, et un vif mépris à l’égard du second. C’est tout à fait affligeant.



Il est assez piquant de constater que ce qui se présente comme une apologie de la sensualité, de l’amour, de la nature, m’ait paru à ce point creux et désincarné. Que les personnages, Clifford et Mellors en particulier, n’aient jamais pris corps sous mes yeux, l’un, Clifford, l’aristo intellectuel froid, handicapé et impuissant ressemblant à une métaphore, l’autre, Mellors, l’homme du peuple, le garde-chasse homme des bois éveillant Connie à la sensualité dissimulant mal le fait qu’il est un double fantasmé de l’auteur. En fait, les personnages de ce livre sont des idées, des archétypes avant d'être des personnages de chair et d’os. Je ne dis pas que c’est mal, je dis juste que je trouve cela prodigieusement ennuyeux.

Seul un passage a éveillé mon intérêt : celui où Clifford, coincé dans une côte herbeuse avec sa chaise roulante motorisée, s’acharne à vouloir la faire avancer sans l’aide de Connie ni de Mellors, finissant par s’embourber et manquant de peu flinguer le moteur, obligeant Mellors à prendre des risques pour le sortir de là. Cette fois-ci, situation et personnages sont véritablement incarnés : le sentiment d’humiliation de Clifford qu’il s’efforce de cacher derrière une surenchère dans l’arrogance ; la gêne de Connie tentant, avec tact et douceur, de ramener son mari à la raison; l’obligation de soumission de Mellors, qui refuse d’abdiquer sa dignité…



Pour ceux et celles qui, n’ayant pas encore lu ce livre, voudraient s’en faire une idée, disons, plus équilibrée et recueillir des avis nettement plus favorables que le mien, je les invite à lire les excellentes critiques de Fabinou7, ODP31, palamede, berni_29, LaBibliodOnee… sans oublier le savoureux pastiche de Pascontent.

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L'Amant de Lady Chatterley

Une critique sur babelio indiquait que ce roman était classé sur l’étagère « érotisme » d’une librairie. Quelle étrange idée, ce livre n’est pas vraiment de cette catégorie, c’est à croire que le libraire n’avait pas pris la peine de lire ce classique. Certes, il y a quelques scènes plutôt sulfureuses pour l’époque mais pas de quoi fouetter un chat, chaudes mais courtes, pas le temps de s’émoustiller me direz-vous.

C’est avant tout un livre sur l’amour entre hommes et femmes, non entre époux ou entre amants. L’auteur cherche l’essence des rapports physiques et ceux liés à l’émotion entre les deux sexes. Il s’interroge sur la cause du désir, de l’attirance, l’évolution de l’amour au fil du temps, que ce soit vis-à-vis d’un époux ou d’un amant. On assiste donc à des échanges à ce sujet entre les femmes, les hommes et homme et femme, tous les points de vue sont détaillés, ce qui est assez intéressant.



Constance a été élevée dans une famille plutôt libre, ses parents la laisse, elle et sa sœur, faire leur expérience de la vie sans leur poser de question, les incitant même à rencontrer du monde et à sortir.

Notre héroïne pense que le sexe est inutile pour l’avoir testé une fois avant le mariage et que seule la fusion des esprits est importante pour un couple. Et pourtant, au fil du livre on se rend compte que l’absence de relations physiques avec son mari la font réellement déprimer. Elle va souvent se promener dans le jardin et l’auteur décrit la nature comme un véritable miroir de l’humeur de Constance. Ainsi, elle sera austère quand Constance sera dépressive et bourgeonnera, s’éveillera quand elle ira retrouver son amant. L’écriture est assez poétique dans ces moments-là.



L’auteur traite aussi de la condition féminine et de l’émancipation des femmes tout au long du roman, les idées sont plutôt avant-gardistes, Constance peut subvenir à ses propres besoins financiers.

Il aborde également la différence de classe sociale en peignant la société du début 20ème, le point de vue des industriels représenté par Clifford et celui des ouvriers par le garde-chasse et Mrs Bolton. Le pont entre les deux est-il franchissable ?

Quelques longueurs tout de même mais qui n’ont pas eu raison de mon intérêt.

Et voilà, un classique de plus à mon actif !

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L'Amant de Lady Chatterley

Aïe... quel ennui pour ma part !

Je n'ai pas aimé cette lecture qui m'a fait soupirer tout du long, dans l'espoir qu'il se finisse vite, tourmentée par l'idée d'abandonner, j'ai tout de même tenu.



Peut-être est-ce la période qui m'a déplu, l'Angleterre, les mines... puisqu'il traite des sujets qui ne m'inspirent pas...

Mais surtout que de détails inutiles, ennuyeux, que l'on ne retient pas.

En revanche on retrouve bien la puissance des riches face aux pauvres, une telle arrogance, les plus intelligents, les plus supérieurs, quel agacement mais tellement réel encore de nos jours.



Des énormes clichés homme/femme, des parties bien trop philosophiques à mon goût, et à côté de ça, des passages « érotiques » cru en paroles, mais pas très convaincants non plus.

Le changement de langages du garde-chasse avec son patois, m'a vraiment agacé !



Quelle conclusion en tirer... qu'il faut attendre quelqu'un pour changer de vie, une vie pourtant qui ne nous convient pas, dans la peur de l'abandonner pour ne pas trouver mieux ou de décevoir son entourage.. hum.. l'éternelle question !

Du coup quoi de mieux que de prendre un amant - ou plusieurs d'ailleurs, c'est tellement la solution...



Je n'arrive pas à trouver de points positifs à ce roman, hormis de l'avoir terminé !



CHALLENGE SOLIDAIRE 2022
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L'Amant de Lady Chatterley

C'est bien moins par l'audace de sa prose érotique que grâce au parallèle que Lawrence m'a permis d'établir, tout au long de son récit, entre une histoire d'amour et l'évolution de nos moeurs, que ce roman m'aura comblé.

L'obsession de la virilité de Millord, l'ancrage de son lien amoureux dans la sexualité la plus charnelle, l'opposition en tout de ce garde champêtre à son maître, me sont apparues comme le plaidoyer d'un auteur attaché à nous dire le risque de la perte du monde que fait peser « l'embourgeoisement » (de Clifford) : qu'il s'agisse du goût pour un style de vie coupé des servitudes, du sale boulot, aseptisé par les tenues et les parfums, faux comme ses décors précieux et creux comme les joutes oratoires dont il se gargarise ou, réflexion éminemment intéressante chez Lawrence, qu'il s'agisse d'un projet révolutionnaire de construction d'un homme nouveau, finalement pauvre marionnette tiraillée entre idées fausses et fausse route sur ce qui devrait garantir le bonheur. Millord c'est l'homme ancré dans le réel, les pieds dans la terre, les mains abimées par le travaux des jours, le coeur dans un terroir, plein d'une communauté de sens, de mots et de valeurs, de celles qui naissent du rapport à l'adversité que ne peut jamais cesser d'être la vie d'un homme, sauf à se perdre… à se dénaturer. Millord c'est le rappel du poids de la peine, de la douleur, de la violence aussi, qui engendre jusqu'à une certaine brutalité. Mais Millord c'est aussi l'amant qui redonne sa « puissance » au lien, et jusqu'à celui de l'amour, par la force même de son engagement, de sa fidélité, de son attachement… de son enracinement.
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L'Amant de Lady Chatterley

Constance s'ennuie dans son domaine de Wragby, plus encore depuis que son mari, Clifford, est rentré de la guerre passablement estropié, dans l'incapacité de répondre à ses désirs physiques, passablement désabusé aussi, cherchant dans l'écriture une échappatoire à son mal-être. Pour rompre l'ennui, et la dépression qui l'étreint, qui la fait dépérir à petit feu, la jeune femme voit son mari confiée à une infirmière, alors qu'elle, libérée de son rôle de garde-malade, découvre plus avant le domaine familial par des promenades. Promenades qui la mèneront à rencontrer de plus en plus souvent, et de fait à sympathiser, avec Mellors, le garde-chasse..



Pas convaincue du tout par ce roman que j'ai trouvé très artificiel, empli de lourdeurs stylistiques, narratives - des discussions pseudo-philosophiques par ci, donnant une caution intellectuelle et littéraire à l'ensemble, des descriptions de personnages et de lieux, plus que sommaires et redondantes, par là -, que j'ai de fait trouvé très pesant à lire.



A mon sens, glisser des scènes érotiques transgressives pour l'époque ne font pas une intrigue, des persos, et une plume... Bien que ces scènes soient, finalement, les plus réussies en termes d'incarnation et de souffle.



Un classique vite lu, un classique qui sera vite oublié.
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L'arc-en-ciel

Personnellement, je ressors très mitigée de cette lecture que je l'ai bien lu jusqu'au bout parce que c'était un cadeau :-) ce que je ne regrette pas.

Pourtant, j'ai trouvé que l'histoire était profondément ennuyeuse. A mon sens, c'est un livre qui a mal vieilli, contrairement à nombre de livres de cette époque (ou même plus anciens) qui restent des témoignages passionnants et que je lis avec grand plaisir.

Le récit se concentre sur le destin de trois femmes sur trois générations : la grand-mère, la mère et la fille. Les vies de ces trois personnages sont en fait que très sommairement développées. Le seul élément systématiquement mis en avant par Lawrence sont leurs états d'âmes, cette pulsion intérieure qui les guide dans leur vie, et souvent les amène à refuser ce qu'il leur arrive sans que le lecteur ne comprenne réellement pourquoi ! Voire pire, à faire des choix au détriment de leur propre bonheur ! Lawrence tente du début à la fin du roman d'analyser la psyché de ces âmes féminines sans en avoir ni la clé, ni le talent de les comprendre. Flaubert avait une intuition bien plus fine et subtile de sa Bovary.

C'est ainsi que le récit se perd dans des scènes d'"analyses de type psychologique" des relations homme/femme, qui tournent en boucle et se répètent beaucoup.

Il aurait été très intéressant de décrire les différents milieux et environnements dans lesquels évoluent les protagonistes : paysannerie - artisanat - Angleterre des débuts de la révolution industrielle. Placer ces trois héroïnes dans ces trois milieux aurait sans doute été passionnant. Lawrence aurait pu montrer l'évolution de la pensée féminine en terme de libération intellectuelle et sexuelle et ainsi donner de la profondeur à un roman somme tout assez pauvre.
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L'Amant de Lady Chatterley

Un roman de 1928 longtemps interdit pour obscénité (jusqu’en 1960 en Angleterre) qui pourtant ne contient pas la moindre complaisance, mais cherche simplement à décrire au mieux les effets sur l’âme d’une passion charnelle ardente. Le roman dresse le tableau d’une Angleterre avilie par l’industrialisation qui abrutit les masses, détruit le paysage, corrompt les élites. Lady Chatterley elle-même ne trouve plus aucun sens à sa vie. Le garde-chasse de son mari incarne un homme en marge de ce monde frelaté. Il est indifférent à l’argent, au prestige, aux apparences. Il n’attache de prix qu’à la relation la plus naturelle et la plus fondamentale pour la nature humaine : l’union de l’homme et de la femme, par le corps et par l’esprit. Le plus étonnant, c’est que ce roman ne se termine pas, comme tant d’autres sur ce thème, par la mort quasi obligée des deux amants. Il s’achève sur la perspective d’une vie commune pour les deux amants où selon l’Écriture « ils ne formeront plus qu’une seule chair. »
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L'Amant de Lady Chatterley

La sortie de ce livre fut un tollé à l’époque. Le lire maintenant c’est comprendre à quel point la sexualité des femmes était taboue il y a quelques années de cela. C’est aussi le voir sur une autre perspective car comparer à d’autres livres actuels plus érotiques, l’histoire n’est pas aussi choquante qu’on se prête à l’imaginer. J’imagine aussi que ce livre a créé un scandale à cause de l’écart social entre les deux amants. C’est peut-être plus cette barrière franchie que les scènes de sexe qui ont choqué les gens.

En réalité, ce livre est lent et long. Lent dans le rythme au point qu’il a fallu dépasser les cent premières pages pour une brève action (et encore !). On s’ennuie autant que Connie, voire plus. Il y a de quoi se jeter sur le premier venu si on est voué à une existence aussi vaine, ennuyeuse et sans aucun sens. Ce ne sont pas les idées intellectuelles et entrepreneuriales de son mari qui vont combler le besoin d’attention, de sexe et de contact physique que Connie éprouve. D’ailleurs, ils se connaissent mal à cause d’un mariage fait à la va-vite pendant la guerre. Le handicap de Clifford ne va pas arranger les choses.

Les personnages principaux ne sont pas attachants. J’ai trouvé Connie puérile et indécise ; Mellors cynique et désabusé ; Clifford stupide et aveugle. Ce trio amoureux n’est pas intéressant pourtant j’ai fait un énorme effort pour les apprivoiser. Peine perdue, je m’endormais presque à chaque paragraphe.

Mais ce livre n’est pas accès uniquement sur la passion amoureuse et sexuelle qui unit le garde-chasse et Constance. C’est aussi une critique des conditions sociales en Angleterre notamment le travail des mines qui dénature la nature humaine. L’auteur constate un délitement de la société, une destruction des anciennes valeurs sociales et des campagnes anglaises qui sont étouffées sous le charbon etc.

Le style d’écriture est lourd, avec beaucoup de longueurs et d’atermoiements. J’avais l’impression de me noyer dans un marécage d’ennui. Certains passages m’ont fait sursauté comme les femmes noires qu’ils qualifient de « fétides » ou ses allusions sur les Juifs.

Pour conclure, c’est une lecture que je n’ai pas appréciée et dont je garderai un souvenir très mitigé.
Lien : https://leslecturesdehanta.c..
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L'épine dans la chair

L'occasion a fait le larron. Le challenge solidaire et un petit livre publié dans la collection Folio 2€ je n'ai plus eu d'excuses, D.H Lawrence à nous deux!

Quelle agréable surprise! Les trois nouvelles que contient cet opus, publiées en 1914, appartiennent au recueil Les filles du pasteur. Trois nouvelles, trois univers différents, trois femmes, Emilie, Hilda et Elisabeth, trois destins ..

Quelle agréable surprise! L'écriture de D.H Lawrence est lumineuse, élégante. Qu'il s'agisse d'un camp d'entrainement militaire, d'une campagne anglaise aux premiers jours du printemps, de la tombée de la nuit non loin de la mine les décors surgissent en quelques lignes, les personnages, tiraillés entre conformisme et passion amoureuse, entre l'acceptation de leur vie et l'envie de se rebeller toujours et encore, sont plus vrais que vrais.

Je n'ai pas résisté à l'appel des filles du pasteur, à suivre.





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Le Renard

D.H. Lawrence nous a habitué aux histoires d'amour troublantes notamment avec son excellent roman "L’Amant de Lady Chatterley". Si le trouble est bien présent dans "Le renard", cette nouvelle est beaucoup moins séduisante.

Elle reste cependant surprenante tout au long de la lecture par la psychologie des personnages et par l'association entre le renard qui rôde autour du poulailler et le jeune soldat qui tourne autour d'une femme. Mais cette surprise m'a laissée un peu sur ma faim parce que le texte manque de rythme.

On s'essouffle à attendre ce qui va se passer à Bailey farm où deux femmes, Bandford et March, ont décidé de vivre ensemble pour reprendre la vieille ferme. Elles ne manquent pas de labeur en cette fin de première guerre mondiale. On ne connait pas la nature de leur relation mais assez vite on peut penser que c'est plus que de l'amitié.

Bandford est gracile et autoritaire alors que March est solide physiquement mais peu sure d'elle.

Quand le jeune Henry revient de la guerre dans la ferme de son grand-père, il fait connaissance avec les deux femmes qui lui annoncent que ce dernier est mort mais elles acceptent d'héberger le soldat provisoirement. Il va jeter son dévolue sur March qui le fascine alors que cette dernière reconnaît en lui les yeux du renard qui s'attaque à ses poules. Pourtant, elle va finir par accepter sa demande en mariage bien qu'elle ne soit pas amoureuse. Peut-être par simple attirance sexuelle ? On peut se poser la question. Cela rend Bandford furieuse et elle n'hésite pas à le faire savoir d'autant plus que le jeune homme ne cherche qu'à dominer la femme, à en faire sa possession. La pauvre March ne sait plus quoi faire même quand Henry insensible à la mort tue le renard, elle oscille en permanence entre l'homme et la femme.

L'histoire a un intérêt certain notamment sur la complexité des rapports humains mais aussi sur les séquelles laissées par la guerre, dommage que le texte soit un peu poussif.





Challenge Cœur d'artichaut 2022

Challenge Solidaire 2022

Challenge Riquiqui 2022

Challenge XXème siècle 2022

Challenge Multi-défis 2022

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L'épine dans la chair

Trois nouvelles extraites du recueil « Les filles du pasteur » : un jeune soldat se réfugie dans la chambre de bonne de sa fiancée après avoir causé la chute accidentelle d’un supérieur ; d’anciens amoureux se retrouvent après de longues années ; une femme attend le retour de son mari mineur.



J’ai particulièrement aimé cette dernière nouvelle «L'odeur des chrysanthèmes" . Les interrogations et angoisses de la jeune femme sont bien retranscrites et touchent au cœur.



La description des paysages est très belle, tout en poésie, principalement dans la nouvelle « Couleur du printemps », on se croirait dans cette campagne en train de déambuler parmi les fleurs, arbres et oiseaux.



Je crois me souvenir que les descriptions de la nature étaient aussi très belles dans l’Amant de Lady Chatterley » lu il y a fort longtemps.

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L'Amant de Lady Chatterley

Alors je mets 2,5 étoiles parce que c’est un classique de la littérature et qu’il a tenu dans le temps (ce que d’autres auteurs ne feront pas).



J’avais vu un documentaire sur DH Lawrence et surtout sur la façon dont il a écrit ce roman. Il a énormément parlé de sexualité féminine avec sa propre femme. Et là, c’est plutôt vendeur. Toutefois, il a parlé et ça se ressent dans le livre : ça parle, ça parle et ça parle. J’ai trouvé le récit sans rythme, plein de jugements de valeur et surtout ennuyeux.

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L'homme qui aimait les îles

Un homme décide de quitter le continent pour vivre sur une île dont il a fait l’acquisition. Cet insulaire autoproclamé va tenter de construire d’île en île son petit monde, son royaume, son utopie. Quête du bonheur, de la plénitude ou d’un idéal, il va choisir de réduire son monde à peau de chagrin pour vivre seul sur une petite île semblable à un rocher émergeant à peine de l’eau.



Un texte court, oscillant entre la nouvelle et le conte philosophique, sur la quête de cet homme qui aimait les îles. Le personnage, nommé tardivement dans l’histoire M. Cathcart est souvent désigné comme l’insulaire. Il est comme un double de l’auteur, atteint lui aussi d’androphobie selon le terme inventé par Lawrence lui-même. La notion d’insularité n’est pas que dans un espace délimité et défini mais tient beaucoup ici de l’intériorité, d’une utopie, d’un besoin essentiel et viscéral de silence, de solitude.



Si les quelques pages de ce petit livre semblent tourner à la vitesse du vent, c’est surtout un texte qui malgré sa fluidité n’oublie jamais d’être poétique. Les descriptions sont à la fois riches, évocatrices et d’une grande beauté, mais aussi précises, concises et efficaces. Une histoire dans laquelle on se perd avec plaisir, l’esprit qui oscille entre réflexion et évasion.

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L'Amant de Lady Chatterley

Un roman sulfureux et scandaleux. Oui mais pas que. J'ai été charmée par la plume de D.H Lawrence qui révèle une profondeur insoupçonnée. Les personnages discutent de divers thèmes, la place de la femme, le mariage, l'argent. L'occasion d'une réflexion enrichissante sur la société anglaise d'après guerre. Scènes sensuelles explicites et crues. J'ai explosé de rire à plusieurs reprises.

Un bon classique à lire.
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L'homme qui était mort

Après la lecture de L’homme qui était mort de D.H. Lawrence, j’en ressens une impression de douceur et de bien-être. C’est un peu bizarre au regard du sujet : la re-naissance du christ après sa crucifixion. Pas très glamour de prime abord. Mais une atmosphère poétique se dégage de ce texte que Drieu La Rochelle qualifie de conte philosophique.

Et puis ce roman court parle d’amour.

L’amour universel, le Christ en avait fait son objectif, au nom du Père, et c’est pour ça que les hommes l’ont crucifié. Ressuscité, il ne souhaite que se recentrer sur lui-même, en se remémorant la douleur qu’il ressent de sa vie d’avant. De plus, n’ayant jamais connu l’amour physique, il le découvre enfin avec une prêtresse de la déesse Isis qui le prend pour Osiris et qui en recevra le fruit tant désiré. Lui qui était mort, il sent la vie à nouveau l’envahir et devient en accord total avec la nature et l’environnement qui l’entoure, ce qu’il avait peut-être occulté avant sa mise à mort. Il va désormais profiter de l’essentiel de la vie.

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L'Amant de Lady Chatterley

Roman une existence , qui, de désoeuvrée sombrera pour s'y immerger pleinement dans les domaines secrets interdits de passion et dextases consommées sans plus de modération

Lady Chatterley et une gamme subtiles de ses paysages intérieurs, intimes de son coeur en fusion



Un bel ouvrage, dans la plus pure forme artistique maniant un archet, magiquement diabolique, pour nous entraîner dans la suite de ses aventures



Roman à lire...sous le manteau

Sans complaisance apprécier à sa juste mesure

Comme une symphonie des sens et des élans d'harmonie
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L'Amant de Lady Chatterley

Braconner le garde-chasse !

Lady Chatterley étouffe de bienséance. Son Clifford est revenu de la Grande Guerre la nouille en berne. Passer ses journées dans la campagne anglaise austère à regarder pousser les fleurs et à nourrir les pigeons, c'est voir sa vie faner avant l'automne. Pour une jeune femme qui a connu les plaisirs charnels avant son mariage grâce aux échanges Erasmus de l'époque, le feu s'éteint mais les braises ne demandent qu'à se raviver. Gare aux tisons.

Constance prête l'oreille et le reste de son anatomie à ses instincts et il n'y a pas que son Lord Cocu qui va en faire les frais. Son auteur aussi. La publication du livre de D.H Lawrence est un roman à elle toute seule. Publié sous le coude et sous la ceinture en 1928, il n'est offert en version intégrale aux lectrices anglaises empourprées qu'en 1960 après un procès retentissant. La victoire du désir féminin.

Insatisfaite, la Lady agrémente donc ses balades dans les bois d'une relation passionnée avec le garde-chasse du domaine et l'auteur décrit de façon explicite la volupté et l'échange de virus. La galinette qui traque le sanglier. le vocabulaire est brut mais ce n'est pas du Rabelais. Chocking dans le cottage ! Gode save the Queen dirait San Antonio. Une aristocrate qui s'encanaille avec la classe ouvrière.

Le mari souhaite une descendance et suggère à la Lady de se dégoter un reproducteur mais ce dernier doit être de la bonne société et il proscrit toute tentation de passion. Dépossédé de ses attributs, l'impuissant tente d'intellectualiser la chose pour la négliger, mais il est débordé par les forces de la nature. Une force de la nature, surtout.

Tout le monde connait Lady Chatterley, pas seulement les petits futés qui ont reluqué en cachette les adaptations érotiques sur le petit écran avec Sylvia Kristel ou Edwige Fenech. J'ai des noms. En revanche, personne ne se souvient du nom de l'amant du titre. Ce n'est pas innocent. L'auteur a voulu en faire avant tout un sexe, un phallus d'or, graal pour cette jeune femme mariée. Peu importe l'emballage. Là est la transgression. Au diable les convenances.

D'ailleurs, je trouve que le roman perd un peu de sa force quand on découvre qu'Oliver Mellors, nom de l'étalon, dispose d'un passé militaire et d'une culture littéraire cachée sous ses apparences d'homme des bois qui coupe le bois torse nu. C'est pas Charles Ingalls. D.H Lawrence tente de rationnaliser la mystérieuse chimie de l'attirance entre deux êtres que tout oppose.

Ce roman est un authentique chef d'oeuvre. Les personnages ne sont pas sympathiques mais ils débordent de vie. Au-delà des galipettes, je n'ai jamais lu de pages qui décrivent aussi bien les sensations amoureuses. Pas les sentiments, les sensations. 50 nuances de volupté dans le grès. La verve de la verge si j'osais. C'est fait. Je ne peux que conseiller la lecture de ce livre en lieu et place de cette littérature érotique discount qui pollue les rayons des librairies avec des couvertures ridicules qui ressemblent à des pubs de lingerie pour la Saint Valentin.

La postérité tend à négliger l'arrière-plan du roman mais D.H Lawrence n'est pas tendre avec l'industrialisation à marche forcée de son temps. le récit ne se limite pas à l'exploration des fourrés et aux tasses de thé entre gens de bonne compagnie. Je n'aime pas la marmelade et les ombrelles.

Le bouquin à offrir à une femme mariée…mais pas la sienne !

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