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Critiques de Daisy Johnson (87)
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Soeurs

Daisy Johnson signe avec Soeurs un roman déroutant, à la fois puissant et dérangeant.

L'intrigue se dévoile avec pudeur et le lecteur est invité à déchiffrer les silences et les non-dits pour déjouer les fausses pistes et tenter de comprendre la relation fusionnelle entre ces deux soeurs au comportement étranges.

La tension narrative s'intensifie au fil du récit pour immerger le lecteur dans une ambiance parfois proche du fantastique.

Impossible d'en dire plus sans lever le suspens...

Pour ma part, j'ai apprécié cette exploration des sentiments poussés à l'extrême et du lien indestructible entre deux soeurs inséparables.

Merci Netgalley

#NetgalleyFrance

#Soeurs



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Soeurs

Sheela, mère dépressive, écrivaine de livres illustrés pour enfants, fuit Oxford avec ses deux filles, Septembre et Juillet, dix mois d'écart, après un incident grave et se réfugie dans une vieille bicoque du Yorkshire. La narratrice est Juillet d'où un point de vue intérieur, adolescent, parfois déroutant.

Ce roman est profondément dérangeant; on ne peut que ressentir un malaise face à ces deux soeurs fusionnelles, aux comportements pratiquement gémellaires, où l'une, Septembre est dominante et l'autre Juillet, dominée. La relation est profondément malsaine, comme si la cadette était phagocytée par son aînée : elle ne peut penser par elle-même, décider par elle-même et obéit à tout ce que lui demande sa soeur même ce qui est dangereux pour elle. La mère, Sheela, est complètement dépassée par Septembre, elle en a même peur, consciente que sa fille aînée porte en elle une cruauté et une démesure dangereuses. Elle n'arrive pas à pénétrer dans la forteresse que Septembre a érigée autour de sa soeur et d'elle-même. Juillet semble perdre la raison, prise par une folie que l'on a du mal à comprendre et qui s'éclairera dans les dernières pages.

L'atmosphère est rendue encore plus glauque par la maison délabrée, pleine de bruits bizarres, aux objets déglingués.

Ce roman a déclenché en moi un malaise diffus, de par l'intrigue mais aussi grâce à l'art évocatoire et au style percutant de Daisy Johnson que je découvre; j'avoue avoir été perdue assez souvent dans les délires des adolescentes; je pense qu'une deuxième lecture, maintenant que le dénouement éclaire certains points, me permettrait de mieux apprécier ce roman singulier.
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Soeurs

Septembre et Juillet sont soeurs. Avec seulement dix mois d’écart, elles sont aussi proches l’une de l’autre qu’elles sont différentes. La brune, la blonde. La discrète, l'exubérante.



Au lycée, un incident fait basculer leur fragile équilibre.



A lire dans une maison aux quatre vents.


Lien : https://lucioleetfeufollet.c..
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Soeurs

Une maison fatiguée. Un refuge chancelant. Une ambiance d’Halloween qui se moque du calendrier, avec des toiles d’araignée qui ne sont pas factices. Et à l’étage une mère dépressive, recluse dans sa chambre. La famille a tout quitté après un drame au lycée. La famille, ou plutôt ce qu’il en reste.



Alors Juillet raconte. La vie d’avant, les problèmes à l’école, la solidarité fusionnelle de ces quasi-jumelles, l’ambiguïté de Septembre, et dans la maison nouvelle, les émois d’adolescente et la découverte de l’amour. Les mots qui le disent semblent pourtant en masquer d’autres, ceux que l’on veut ignorer, ceux qui briseraient le cocon ou révèleraient la folie.



C’est Sheela, la mère qui viendra éclairer d’un jour nouveau les propos tenus par la jeune fille.



Dans une ambiance très particulière, à la fois romantique et lugubre, (le roman a pu être qualifié de gothique), et une écriture suffisamment énigmatique pour manipuler le lecteur subjugué, Daisy Johnson explore l’univers adolescent, les relations entre soeurs, la difficulté de s’intégrer.



Univers envoutant, original, sur le fil entre rêve et réalité et dans lequel on se laisse emporter avec délice.



Merci à Netgalley et aux éditions Stock
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Soeurs

J'ai du mal à évaluer mon avis sur ce livre. Je suis mitigée entre la beauté du texte, de l'écriture et la noirceur de l'histoire racontée. Septembre et juillet sont deux sœurs qui n'ont rien à voir. L'une est très autoritaire et l'autre est passive et accepte tout ce que lui demande sa sœur. L'autrice crée un climat très tendu et poisseux qui nous fait nous demander sans cesse ce qu'il se passe réellement.
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Soeurs

Ce livre m'a bouleversée. Une écriture  sublime  allie souffrance et délivrance.

L'auteure a dû ressentir dans sa chair les blessures de l'absence  pour les aborder avec  une telle intensité.

Deux sœurs, deux prénoms aux couleurs des saisons. Une qui n'est que désordre, l'autre qui n'est que crainte et fragilité.Septembre l'aînée, autoritaire et arrogante est capable d'élans de cruauté, surtout envers sa sœur cadette, Juillet. Cette dernière, soumise, aimerait lui tenir tête  mais n'ose pas de peur des réprimandes. Mais sans elle , "elle est personne".  Pourtant, Septembre protège sa cadette quand une bande de lycéennes la harcèle.  Septembre va toujours trop loin.Leur mère, Sheela, illustratrice est dépressive. Les élevant  seule, elle  semble débordée face à Septembre  cette"semeuse de désastre" .

Au fil des pages, le lecteur s'interroge sur ce drame survenu au lycée, et sans cesse évoqué par Juillet.

Ce drame qui angoisse  Juillet au point qu'elle veut l'oublier, les oblige à quitter la maison d'Oxford.  Elles partent à Settle House, cette vieille baraque  ouverte aux vents qui appartenait à leur père Danois. Les événements se superposent.

vous serez séduits par les mots à la fois doux et crus  décrivant la relation toxique et fusionnelle des deux sœurs et  leur beauté quand ils évoquent  la bicoque biscornue au bord de la mer,  les arbres arrachés par des vents violents,  le manque viscéral de la mère après avoir mis au monde ses enfants.

A aucun moment  je n'ai imaginé la douleur du dénouement . Peut-être qu'une relecture me permettrait de comprendre que cela était  discrètement annoncé ? 

citation " après avoir donné naissance ,elle s'était sentie vide comme une maison bien aimée qu'on ferme pour l'hiver"
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Soeurs



Dans ce roman noir, tu vas partir en voyage en Angleterre, dans une maison situé au bord de la mer et proche d'Oxford plus précisément.

Tout a été réuni dans ce livre pour que j'aie un grand kiff, une écriture splendide, des personnages forts, une ambiance glauque, et un côté très psychologique.

Au fil des pages, tu vas suivre une mère et ses deux filles, qui suite à un drame vont fuir Oxford pour s'installer dans la maison familiale du père des filles.

J'ai aimé suivre ses deux soeurs qui entretiennent une relation plus que fusionnelle, voir même destructive, pour la raison que l'une des deux a une emprise sur l'autre. Mais aussi cette mère qui essaye tant bien que mal de trouver sa place auprès d'elles.

Le point fort de ce livre est réellement la plume de cette auteure qui créait autant du malaise qu'il exprime tellement bien l'émotion et ne parlons même pas du retournage de cerveau qui a été réalisé avec brio.

Car oui, ce livre a su réellement me bouleverser et me mettre sur le cul.

Enfin, je me suis déjà réservé à ma médiathèque son précédent roman, car il est clair que je vais suivre cette auteure de près.

Donc si tu aimes les romans, avec une écriture splendide et qui te retourne le cerveau et ce livre est fait pour toi !



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Soeurs

Deux adolescentes sont enfermées avec leur mère dans une maison qui semble hantée. Un délicieux roman gothique.
Lien : https://www.lesinrocks.com/2..
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Soeurs

Septembre et Juillet sont des sœurs nées à dix mois d'intervalle mais entretiennent une relation quasi gémellaire, même si elles  ne se ressemblent pas physiquement. Sheela, leur mère est bien consciente de l’emprise, de la manipulation , confinant parfois à la cruauté, que l'aînée exerce sur sa cadette mais n'intervient pour autant pas de manière efficace.

Harcelée à l'école,  "cette bête de Juillet " donnera lieu à un premier incident, puis à un second  dont la gravité vaudra à cette famille de trois femmes de se réfugier dans une vieille maison au bord de la mer où l'atmosphère oscillera entre cauchemar et réalité.

Daisy Johnson excelle à créer ces mondes entre deux eaux où ses personnages se perdent pour mieux se retrouver. Elle y entraîne son lecteur, le déroutant parfois, le faisant douter avant que de dévoiler ce qui était devant nos yeux et ne pouvait mener qu'au drame.  Un roman envoûtant qui confirme le talent singulier de cette autrice.
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Soeurs

Juillet et Septembre : deux mois très différents. J'associe le premier aux vacances, à l'été, au soleil, à une chaleur encore agréable et le second, à la rentrée des classes, au retour au bureau. Oui, deux mois différents et deux filles différentes : juillet est plutôt timide repliée sur elle-même, Septembre est l'aînée, c'est une belle jeune fille, qui n'a peur de rien, ni de personne. La première est dominée, la seconde est dominante et elles forment un groupe sororal aux rapports un peu sado-maso.

Quand le livre débute, nous sommes dans une maison en bord de mer, une bicoque plutôt qui appartient à leur tante, Ursa, soeur de leur père, Peter, mort dans une piscine, alors qu'elles ne vivaient plus avec lui : les fillettes avaient 5 et 4 ans. Peter est décrit comme un trou noir dont il fallait mieux s'éloigner rapidement.

Sheela, mère des filles, écrivain pour enfants, s'est réfugiée dans cette maison, fuyant Oxford. On comprend vite que Sheela ne va pas bien, et que les filles sont perdues. La fuite d'Oxford trouve son origine dans un incident grave ayant impliqué les filles, sachant que Juillet ("bête de juillet" dixit Septembre) était le bouc émissaire d'un groupe d'autres jeunes. Septembre protégeait sa soeur.

Les voici donc à Seetle House, dans cette maison biscornue, sur la lande du Yorshire, où tout est figé dans le temps et où le peu d'énergie de leur mère, a bien du mal à relancer la vie. Tout doucement, nous apprendrons les raisons réelles de la fuite de la famille et les motivations, les relations au sein de cette étrange famille.

Merci NetGalley de m'avoir permis de découvrir ce roman fort beau, mais complexe, dont la lecture m'a chamboulé. Sa lecture n'en est pas simple. C'est majoritairement Juillet qui s'exprime, avec quelques courtes interventions de Sheela. Septembre apparaît à travers le prisme des pensées de Juillet dans toute sa splendeur, sa coolitude, sa colère ...

Un texte étrange sur les rapports entre soeurs, des soeurs rapprochées en âge, des étranges soeurs qui forment un animal bicéphale, dans un univers qui n'appartient qu'à elles.
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Soeurs

Avec son deuxième roman, la jeune romancière britannique se propulse parmi les auteurs avec lesquels il va falloir compter.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Soeurs

Juillet et Septembre sont deux soeurs inséparables. Leur père a disparu et leur mère dépressive est constamment enfermée dans sa chambre. Les deux enfants, livrées à elles-mêmes grandissent et se soutiennent l'une et l'autre. De 10 mois son aîné, Septembre au caractère affirmé va peu à peu exercer une protection exacerbée sur sa soeur, devenir autoritaire et manipulatrice jusqu'à prendre possession de la vie de Juillet...



Un roman psychologique intense qu'on a du mal à lâcher. Quand l'amour filiale devient malsain...

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Tout ce qui nous submerge

«  Les mots étaient aussi pointus que des piques , aussi brûlants que des braises » .

Les enfants sont supposés quitter leurs parents, c'est comme ça que ça doit se passer .

Quand on devient parent , il faut accepter ça quoique cela implique. En revanche les parents ne sont pas censés quitter leurs enfants » .



Deux extraits significatifs de ce roman original, tout à fait singulier, à la belle écriture , source de réflexion mais aussi d'adaptation pour le lecteur tant pistes, époques , intrigues , et secrets se multiplient .



C' est l'histoire éternelle tournant autour de la relation mère- fille, exclusive suivie d'un changement radical de rapports inversés et brouillés à l'arrivée d'une maladie neuro dégénérative de Sarah, la mère .



Jusqu'à ses seize ans Gretel a vécu avec sa mère, Sarah, sur une péniche le long des canaux de l'Oxforddshire .

( L'intrigue se déroule de nos jours en Angleterre )

Leur univers est singulier , elle vivaient sur un bateau en marge de la société , le bruit que faisait la rivière en différentes saisons , parfois si tranquille , parfois qui démarrait d'un coup et se mettait à bouillonner les berçait ....

Puis un jour, Sarah a disparu.

Seize ans plus tard, un coup de fil ravive les questions qui n'ont jamais cessé de hanter Gretel.

Pourquoi Sarah l'a- t- elle abandonnée?

Qu'est devenu le garçon étrange , ce Marcus, qui vécut quelque temps avec elles sur leur bateau?

Et que s'est- il passé réellement sur la rivière , le fil continu de cette quête d'identité de Gretel à la recherche de son enfance?

L'auteure brouille les pistes et la chronologie des époques , surtout par la mise en scène d'identités fluctuantes du point de vue du genre —-, une femme dans le corps d'un homme——aussi bien que des prénoms : Marcus, Fiona, Charlie, Margot, Roger, Jennifer...

.Quels sont leurs rôles respectifs?

Elle décrit le féminin sous toutes ses formes, ( des individus changent de genre ) avec cet inlassable appel de l'eau, à l'odeur très particulière diffusée par cette rivière à la fois immensément maléfique ou / et attirante .



Il y a des références mythologiques , un animal fantastique : le Bonak, préhistorique , rugueux , couvert de taches dorées . ....



Quête d'identité, abandon, faiblesse , oubli , aphasie, ce roman est aussi celui des mots virtuoses , savants ou impropres .

Les allers et retours dans le passé scandent ce récit , filiation, voyage initiatique , sénilité et mythe d'Oedipe revisité.

Gretel devient lexicographe et cherche sa mère disparue depuis seize ans .



La rivière ,la forêt , la nature hantent et peuplent l'ouvrage de bout en bout.



Le lecteur se perd un peu même si l'écriture est poétique , à cause des longueurs.

Histoire de famille, d'identité, de langage et d'amour, une espèce de conte surréaliste et intemporel marquant et frappant qui ne manque pas de charme , difficile à interpréter ....

Mais ce n'est que mon avis, bien sûr !
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Tout ce qui nous submerge

C’est une histoire de famille que livre Daisy Johnson dans ce roman à la plume merveilleuse.

Les mots m’ont transportés à travers la quête d’identité de Gretel, devenue adulte mais qui est à la recherche de son enfance et des moments qu’elle a vécu avec sa mère qui est partie du jour au lendemain le jour de ses seize ans.

Des questions laissées en suspens et une vérité qui ne demande qu’à éclater vont être les sujets principaux de cet ouvrage. Au cœur du Sud-Est de l’Angleterre, Gretel est devenue une jeune femme mais elle redevient l’enfant qu’elle était le temps de ce voyage initiatique qui s’écrit pour l’avenir mais qui puise son essence dans le passé.



Sarah, cette mère absente et atypique est touchante par son anti conformisme qui finit par la dévorer, le poids des mots se transmet par le langage qui devient lui aussi un personnage à part entière.

Un monstre, le « Bonak » va tenir le lecteur en haleine. Entre réalité d’un mammifère vivant dans les canaux de l’Oxforshire et une métaphore d’un vécu douloureux, ce monstre omniprésent renferme tous les secrets et les peurs de ce duo mère-fille.



Poétique et envoutante, l’écriture m’a charmée. La myriade de personnages autour de Gretel est passionnante car chacun à sa manière est une pièce de plus pour compléter ce puzzle de la vie qui nous entraîne. Tendres et subtils, j’ai ressenti beaucoup d’empathie pour Marcus et Sarah qui finalement n’étaient peut-être pas faits pour vivre dans ce monde là…



Daisy Johnson a été finaliste du Man Booker Prize 2018 avec ce très beau livre. Un livre qui décrit le féminin sous toutes ses formes avec cet inlassable appel de l’eau. Envoûtant et submergeant !
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Tout ce qui nous submerge

Très tentée par ce premier roman, j'ai été conquise au début par l'écriture originale de l'auteur et son univers particulier. Mais au fil des pages, je me suis lassée de l'histoire : trop de méandres, d'allers et retours entre le présent et le passé, une intrigue trop délayée, un manque de fluidité. Gretel et sa mère ne m'ont pas touchée et j'avoue que j'ai eu du mal à terminer le roman.

Ce qui me reste de cette lecture : la plume de l'auteur qui, pour moi, ne ressemble à aucune autre et vaut le détour.
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Tout ce qui nous submerge

Daisy Johnson n’a pas 30 ans et était donc déjà finaliste du Man Booker Prize en 2018, soit la plus jeune auteur à y avoir jamais figuré.

Son livre est terriblement bien écrit, très bien ficelé – même s’il est parfois difficile pour le lecteur de s’y retrouver dans le flot des divers intervenants et des différents éléments spatio-temporels – et aborde des thématiques sociologiquement très « lourdes / graves ».

C’est un livre très fort sur le thème de la filiation, le lien coupé volontairement par Sarah – la mère – qui décide d’abandonner, 16 ans plus tôt, sa fille Gretel.

Le lecteur comprend rapidement que quelque chose s’est joué des années plus tôt au bord de la rivière… mais quoi, quand, comment et pourquoi? Daisy Johnson met des bribes d’informations dans la bouche de ses différents personnages au fil des pages mais ce n’est que dans la dernière partie du livre que toutes les pièces s’emboîtent.

Mère et fille sauront-elles surmonter le traumatisme de la séparation, se pardonner mutuellement mais également s’affranchir chacune de leur passé?
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Tout ce qui nous submerge

A 32 ans, Gretel vit avec sa mère, Sarah, qui est atteinte de la maladie d’Alzheimer. La cohabitation est compliquée et pas uniquement en raison de la dégénérescence de Sarah. Gretel vient seulement de la retrouver. Seize ans auparavant, Sarah a abandonné sa fille sans jamais la recontacter. « Je venais d’avoir seize ans. On se disputait souvent, parfois tu me frappais, parfois c’était moi. On était comme le marteau et l’enclume. Peut-être que c’est à cause de ça que tu es partie. Je pense que pour toi, une famille n’a jamais constitué un lien capable de retenir les gens. Je ne savais pas ce qui allait se passer, même si j’aurais sans doute dû. » Gretel a besoin de réponses quant aux questions qu’elle se pose sur leur vie passée. Pourquoi Sarah l’a-t-elle abandonnée ? Qui était Marcus, le jeune homme qui a vécu quelques temps avec elles sur leur péniche ? Le Bonak, une créature vivant dans l’eau, existait-il vraiment ?



« Tout ce qui nous submerge » est le premier roman de Daisy Johnson et il a été finaliste du Man Booker Prize. Le roman commence très bien. La relation entre Gretel et Sarah était vraiment intéressante et originale. Gretel, lexicographe, espère désespérément soutirer à sa mère les mots pour comprendre. Mais Sarah a des absences, mélange présent et passé. Le récit alterne alors entre les deux. Sarah et sa fille vivaient seules dans une péniche amarrée le long des canaux de l’Oxfordshire. Toutes les deux étaient en vase-clos, Sarah inventait un langage pour sa fille. Le Bonak était un mythe, lui aussi inventé par Sarah. Cette créature sous-marine enlèverait les enfants. Mais elle symbolisait surtout tout ce qui faisait peur, tout ce qui pouvait submerger Sarah et Gretel. Ces différentes inventions m’ont beaucoup plu et la langue de Daisy Johnson est poétique, maîtrisée.



Tout allait bien jusqu’à l’arrivée de Marcus. Ce dernier est resté un mois sur la péniche, il a fui son foyer suite à une prophétie : Marcus va tuer son père et coucher avec sa mère. Vous aurez reconnu sans peine Oedipe. Malheureusement, je n’ai pas trouvé que l’histoire de Marcus s’imbriquait bien dans celle de Gretel. Elle m’a semblé totalement plaquée, superposée sans qu’elle n’apporte rien à l’intrigue principale. Vouloir mettre Oedipe dans ce roman m’a alors paru superficiel et inutile d’autant plus que la relation entre Gretel et sa mère se suffisait à elle-même.



Ma lecture de « Tout ce qui nous submerge » fut mitigée. Il est évident que Daisy Johnson a du talent, le duo Gretel-Sarah le prouve, mais son envie d’ajouter à son roman le mythe d’Oedipe gâche l’ensemble. Dommage.
Lien : https://plaisirsacultiver.com/
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Tout ce qui nous submerge

Une histoire originale et perturbante, qui ose revisiter le mythe d’Oedipe.



Il faut un certain temps pour se familiariser avec les personnages (même le nom et le sexe ne sont pas des certitudes), les décors, les époques. L’auteur brouille les pistes à un point que l’on pourrait être tenté de renoncer. Mais peu à peu, ces personnages atypiques vous accrochent, vous attendrissent et vous donnent envie d’en savoir plus. Il est donc nécessaire de se laisser happer par le brouillard initial pour distinguer peu à peu des trouées de lumière.



Le fil des événements que l’on reconstitue peu à peu finit par édifier une histoire forte où se mêlent drames et bonheur, larmes et sourires.



Les lieux sont vivants, évoluant pour leur propre compte en jouant avec le destin de ceux qui les hantent. La rivière, la forêt, allégories de nos lieux intimes?



Les personnages enfin, à la fois forts et faibles, denses et subtils, ballotés sur le courant de leur vie, suscitent une fascination puissante.







Mon estime pour le roman a donc évolué au cours de ma lecture, de la tentation d’abandon jusqu’à la séduction, celle ci liée à la force de l’histoire mais aussi à une écriture riche et poétique.



#ToutCeQuiNousSubmerge #NetGalleyFrance
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Tout ce qui nous submerge

Une histoire tournant autour d'une relation Mère/Fille exclusive suivi d'un changement radical des rapports avec l'arrivée d'une maladie neurodégénérative.

Je voulais lire ce livre, il était fait pour moi !



Ce n'était finalement pas du tout ce à quoi je m'attendais. C'était beaucoup mieux !

• Plusieurs intrigues

• Plusieurs époques

• Plusieurs secrets

Que s'est-il passé ?



Au début du roman, nous découvrons Gretel et ses souvenirs. Alors que sa mère, elle présente la maladie d'Alzheimer (Miroir ?).

Jusqu'à ses 13 ans, elle a vécu avec Sarah et Marcus (L'homme qui n'était pas son père) sur une péniche. Puis, près de la rivière, il s'est passé quelque chose dont la narratrice n'a pas eu connaissance ou dont elle ne se souvient pas. Elle s'est ensuite installée avec sa mère dans un centre d'équitation, puis Sarah l'a abandonnée. Elle a disparu, jusqu'à aujourd'hui.

Avec le temps, les souvenirs de la narratrice sont devenus confus ; ils se sont transformés.



Nous découvrons également la jeune Margot dans un autre chapitre, qui s'est enfuie de chez elle et erre dans la forêt avant d'être recueillie par un pêcheur. Nous ne savons pas à quel moment cela se produit, ni pourquoi elle est partie.



Autour de ces personnages, il y a le Bonak qui semble signifier tout ce qui leur fait peur ou plutôt, tout ce qui les submerge...



« Tu finiras par oublier, je te dis. Mais j'en doute.

Mon nom et le tien, les objets du quotidien, les chiffres, les semaines, le jour et la nuit, la lumière et l'obscurité ; Tout ça, à un moment ou à un autre tu l'oublie. Mais l'histoire de Margot et l'homme qui était son père, le Bonak et sa provenance, ça, tu ne l'oublieras pas même un instant. »



Sarah a tout oublié mais pas ces histoires, pas même un instant. Le lecteur, comme Gretel, les découvre peu à peu.



Vous l'aurez compris, il y a dans ce livre énormément de questions qui se multiplient au fil du récit. On trépigne d'en savoir plus, d'autant que vous le comprendrez vite, cet ouvrage est une réécriture moderne d'un mythe bien connu.

Le fil de l'histoire se tient du début à la fin. On a pas le temps de s'ennuyer.

Pour ce qui est de la plume, le traducteur a réellement fait un travail remarquable. On savoure.



En conclusion, c'est à lire absolument !
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Tout ce qui nous submerge

C'est toujours une expérience intéressante de partir sur les traces d'une nouvelle pépite de la littérature. Finaliste du Man Booker Prize à même pas trente ans... Britannique en plus. J'ai donc ouvert ce premier roman avec une belle envie et je l'ai refermé avec une impression très mitigée. J'y ai trouvé une écriture élégante, une ambition, un sens indéniable de la description. Mais je me suis surprise à rattraper mon esprit qui avait tendance à s'échapper, un peu perdu dans les méandres et les circonvolutions d'une intrigue peut-être un peu trop délayée...



En même temps, c'est un livre liquide, dont le fil rouge est une rivière et dont le titre annonce la couleur. L'eau est omniprésente, c'est peut-être pour cela que j'ai parfois eu la sensation de me noyer. Jusqu'à l'âge de seize ans, Gretel a vécu avec sa mère, Sarah, sur une péniche. Et puis un jour, Sarah l'a abandonnée et s'est volatilisée.



"Les enfants sont supposés quitter leurs parents. C'est comme ça que ça doit se passer. Quand on devient parents, il faut accepter ça, quoi que ça implique. En revanche, les parents ne sont pas supposés quitter leurs enfants".



A trente-deux ans, Gretel est lexicographe, les mots figurent son quotidien mais ne répondent pas aux questions qui la taraudent. Alors, quand elle retrouve Sarah, elle tente de remplir les trous de sa mémoire, de trouver des explications à certaines images imprimées sur sa rétine. Sauf que l'esprit de Sarah se fait la malle et que ses douleurs semblent enfermées à jamais dans ce corps qui la lâche peu à peu... Le lecteur est invité à plonger dans le passé par l'intermédiaire de chapitres qui alternent entre le récit de Gretel sur la traque qui l'a menée à Sarah et les souvenirs de Gretel sur le temps où elles vivaient sur la rivière ; et puis revient régulièrement au présent où se déroule le dernier face à face entre la mère et la fille. Des personnages apparaissent. Marcus, Fiona, Roger, Laura, Charlie, Margot. Reste à éclaircir leurs rôles et à trouver un sens à toute cette histoire dont la famille et l'identité semblent être au cœur.



Et pour être honnête, j'ai eu envie de comprendre, de remettre moi aussi de l'ordre dans les souvenirs de Gretel, d'élucider la source de la souffrance de Sarah et de les aider à combler les trous. Et j'ai trouvé, en arrivant au bout de cette histoire que l'auteure faisait effectivement preuve d'une belle maitrise dans la construction. Mais peut-être trop justement. Car je ne suis jamais entrée en empathie avec l'un ou l'autre des personnages, je n'ai pas été emportée, je suis restée sans émotion et l'emboîtement des pièces du puzzle n'a pas suffi à me satisfaire. Ce qui est donc très personnel. Mais peut-être tout simplement que l'univers singulier (car il y a un vrai univers, ça c'est sûr) que fait naître Daisy Johnson ne correspond pas à ma sensibilité.



Me restent une belle écriture, une puissance d'évocation et l'impression d'avoir rencontré une vraie plume avec laquelle je ne serais pas contre retenter l'aventure à l'avenir.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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