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Critiques de Danielle Thiéry (778)
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Cannibale

Ce roman fait partie des quatre finalistes de notre Prix littéraire des lycées pro.

Son auteure, Danielle Thiéry, a été la première femme commissaire divisionnaire de France. Autant dire, une pointure. Elle a commencé à publier des polars (pour adultes) en 1997, le premier étant "Mauvaise graine", que je vais certainement découvrir très bientôt. Primée à plusieurs reprises, et également scénariste pour la série télé "Quai n°1", elle ajoute avec ce livre le registre "roman psychologique jeunesse" à ses nombreux talents.

Le récit débute par une fête de fin d'année scolaire un peu particulière puisqu'elle se déroule en pleine forêt, et qu'elle a débuté par une course d'orientation sans l'aide de smartphones. Mais à l'issue de cette épreuve, deux ados de la classe manquent à l'appel, l'inséparable binôme Roxane-Raphaël. Roxane qui était justement l'instigatrice de la journée, et qui sera retrouvée un peu plus tard en état de choc, divaguant sur une route proche et semblant avoir été victime d'une agression. Pas de trace de Raphaël par contre, ce qui va entraîner l'ouverture d'une enquête menée par le capitaine Marin. Celui-ci a été récemment muté dans la petite ville vosgienne d'Epinal, après un "incident de carrière" dans sa précédente affectation en région parisienne. Il se trouve que justement sa fille, Olympe, fait partie de la même classe et qu'elle en sait manifestement beaucoup sur Roxane et Raphaël... Au cours de l'enquête pour tenter de retrouver ce dernier, la personnalité borderline de Roxane va très vite poser question. Le titre du roman se justifie par le trouble de personnalité dont elle est atteinte, même si elle ne dévore pas ses semblables au sens propre...



Pour un premier roman jeunesse, j'ai trouvé que Danielle Thiéry tire fort bien son épingle du jeu, aucune niaiserie, y compris lorsqu'elle évoque une romance, pas de facilités ou de raccourcis par rapport à l'enquête. Tout juste pourra-t-on penser que le capitaine est parfois un peu naïf, même s'il perçoit assez rapidement le "problème" avec Roxane. Ses rapports avec sa fille Olympe sont touchants, malgré les inévitables frictions entre une ado et son père. Parmi les autres personnages, l'adjoint du capitaine, le brigadier Vaillant qui sert régulièrement de "tampon" entre son supérieur et sa hiérarchie, et graisse également les rouages quand Olympe s'implique un peu trop dans l'enquête. Et une psy, Louise Lavil, qui a déjà eu affaire à Roxanne douze ans auparavant, ce qui va éclairer Marin sur certains aspects de la personnalité de la jeune fille. On croise aussi le père de Roxanne, personnage peu sympathique qui ne semble pas très affecté par l'hospitalisation de sa fille. Et Jeanne, mère d'Olympe et femme de Marin, dépressive à qui l'on ne dit rien pour ne pas la perturber davantage. Les personnalités sont travaillées, ce qui rend les protagonistes crédibles aux yeux des lecteurs. L'enquête maintient un certain suspens, mais la fin m'a bien sûr frustrée. Y aura-t-il une suite ? C'est la question que nos lycéens poseront sans aucun doute à l'auteur quand nous aurons le plaisir (enfin j'espère !) de la rencontrer d'ici quelques mois.

Une bonne lecture que je qualifierais plus de "Jeune adulte" que "ado".
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Toucher le noir

Après Écouter le noir et Regarder le noir, Toucher le noir est un nouveau recueil de nouvelles sous la direction d'Yvan Fauth.

Je ne sais pas si c'est parce que le toucher est un sens moins développé chez moi que les autres sens, mais cette lecture m'a plutôt déçu.

Je n'ai pas retrouvé le rythme et le dynamisme des précédents opus. Pourtant, les auteurs ont trouvé des idées originales, parfois même très astucieuses, pour illustrer le thème ; mais cela ne m'a pas suffi...



- J'ai beaucoup aimé : No smoking de Michaël Mention

- J'ai bien aimé : Retour de soirée de Valentin Musso ; Doigts d'honneur de Danielle Thiéry ; Une main en or de Jacques Saussey ; Zeru Zeru d Maud Mayera ;

- J'ai moins aimé : Signé de Benoît Philippon ; 8118. Endroit de Franck Thilliez et Laurent Scalese

- Je n'ai pas aimé : 8118. Envers de Franck Thilliez et Laurent Scalese ; L'ange de la vallée de Solène Bakowski ; Mer Carnage de Éric Cherrière ; L'ombre de la proie de Ghislain Gilberti.


Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Le sang du bourreau

Je crois que je suis un psychopathe.



Non, non, ne partez pas. Je dis ça dans le sens rigolo du terme.

Je vous explique.



Je reçois le dernier livre de Danielle Thièry, SEX DOLL.



Je ne connais pas du tout l'auteur. Je le commence et immédiatement j'adore la plume, l'ambiance et cette femme flic, Edwige Marion. Pourtant quelque chose me chiffonne. Quelques allusions à des ouvrages précédents. L'impression de prendre le train en marche …



Je fais ma recherche sur internet et je m'aperçois que ce livre est le quatorzième d'une série consacrée à la fameuse Edwige Marion. du coup, je referme prestement ce livre qui m'emportait pourtant déjà et je me procure le premier opus de cette série !



LE SANG DU BOURREAU donc.



Et j'ai juste adoré ! J'y ai trouvé tous les ingrédients qui me fascinent dans ce genre de littérature ! Un tueur en série vraiment tordu et terrifiant ! Une commissaire haute en couleurs entourée d'une équipe que l'auteur nous décrit tellement bien qu'elle nous les rend tous indispensables. le tout au sein de la PJ de la ville de Lyon ! Une enquête qui va de rebondissements en rebondissements où il faut avoir le coeur bien accroché. Où le lecteur doute à chaque instant et ne peut pas décrocher de sa lecture.



Renseignements pris, Danielle Thiéry est une des premières femmes à accéder au grade de commissaire divisionnaire. Elle sait de quoi elle cause, ce qui a rendu ma lecture encore plus captivante !



J'en profite pour vous dire que les éditions de poche sont juste magnifiques, ayant toutes en commun un objet rouge qui se détache dans la noirceur ambiante de la couverture.



Et à l'heure où je vous parle, je me suis acheté les quatre premiers … Je n'ai donc pas fini de vous parler de la commissaire Marion, croyez-moi ! Par contre, pour le dernier en date, on se retrouve dans quelques mois, voir quelques années, le temps que je lise les treize précédents …



Un psychopathe, je vous dis …



(Avis aux amateurs, si vous connaissez déjà Danielle Thiéry, je suis preneur de tous vos avis !)


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Tabous

Voici un récit mené tambour battant , impossible à lâcher , parfaitement construit qui se passe du 22 au 26 décembre ——un Noël pas comme les autres ——donc , au coeur de 57 chapitres fiévreux une prose et une imagination au plus près de la réalité qui maintiennent le lecteur en haleine .



Non seulement enlèvement , meurtre puisque c'est un polar mais surtout mise en scène horrible de certains secrets de famille les plus sombres , nauséabonds, qui font froid dans le dos

À quelques jours de Noël , Célia - Laporte - Meddi et son bébé de quatre mois , Roxane disparaissent d'une façon brutale d'une maternité .



Cyrus Meddi , le père , issu d'une des plus puissantes familles iraniennes reste introuvable .

La PJ de Bordeaux fait appel à l'office central de la répression des violences faites aux femmes : l'OCRVP de Nanterre pour double disparition inquiétante et suspicion d'homicide involontaire ou tentative.



Sa directrice est la célèbre Edwige Marion mise en scène par l'auteure, ( première fois que je découvre son profil ) , et son équipe : le commissaire Louis Zénard , la capitaine Valentine Cara, au caractère bien trempé , interviendront aussi la très jolie Rose Verne , médecin légiste , compagne de Valentine et surtout la jeune psycho criminologue Alix de Clavery , spécialiste des crimes sur enfant.

Bonne occasion pour elle de s'imposer face aux a- priori , et de faire ses preuves, malgré les réticences et jalousies plus ou moins explicites de ses confrères , surtout ceux qui ne supportent pas les PSYS .

Nous découvrons le personnage de Truc , enfant de la DDASS, en cavale , depuis qu'il traine de famille d'accueil en famille d'accueil, habitué de vols et petits larcins , cette fois, il en ira tout autrement !



Sur un scooter rouge volé sur le parking du pôle santé de la Teste - de - Buch , en Gironde , il se dirige vers le village de Silos dans les Landes où il pense trouver refuge chez Brandon Brossart , ancien compagnon de cellule .

Las ! Rien ne se passera comme prévu !



L'enquête de police se heurte au mutisme des familles , face à une vérité terrifiante , l'univers des violences familiales , que la lecteur découvre , à la fin de cet ouvrage , construit comme «  une mécanique de précision » .



Un puzzle entraînant , addictif, envoûtant , bien ficelé , pétri de rebondissements.



L'enquête est rythmée , l'écriture est juste , mesurée , l'auteure aborde ces sujets délicat , avec retenue accompagnée d'une analyse discrète .



Alix , la psycho criminologue est fantastique dans ses positionnements , efficace , sa personnalité, sur fond de maltraitance faite aux enfants apparaît de manière subtile, profondément humaine!



Le lecteur est baladé jusqu'à la fin où le puzzle s'éclaire enfin !

445 pages lues avec avidité .

Je vais m'attaquer aux autres oeuvres de cette auteure dont je n'ai lu que «  cannibales » .

Ah , Les Tabous!
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Cannibale

«  L'expression de cette fille était terrifiante comme si elle avait rencontré le diable, qu'elle avait longuement livré bataille avec lui et ne s'en était pas sortie victorieuse » ...

«  Il est à moi .

Personne ne me le prendra. Surtout pas toi » .



Deux extraits de ce thriller psychologique réussi, original et bien construit , à mon avis , moi qui lit peu ce genre .....



La nuit de la fête de la musique, une jeune fille est retrouvée au bord d'une route , désorientée et incohérente...

Au coeur de la forêt toute proche , un groupe de lycéens célèbrent à leur manière le début de l'été .

Ils ont participé à une course d'orientation «  sans portables ni objets connectés ... »

Voilà que deux adolescents manquent à l'appel: Rafaël et Roxane .

Une fin d'année qui finirait mal? Dispute qui aurait mal tourné ? Accident ?Meurtre ?

L'enquête est confiée à Marin , policier fiable et expérimenté : une affaire difficile où sa fille Olympe , lycéenne, jouera un grand rôle ....



Les faits sont troublants , cette mystérieuse blessée des bois Roxane , n' a pas fini d'intriguer le lecteur.

Nuit noire, échos de musique , mystère qui s'épaissit !







Il’s'avère que Roxane présente un syndrome narcissique extrême—— limite qui s'apparente ——aux yeux des psys à du cannibalisme , au sens métaphorique du terme. ....

Pourquoi Roxane est - elle une personne des plus inquiétantes ?

Victime ou manipulatrice de haut vol ?

La plume est entraînante , envoûtante, l'intrigue fort bien menée , l'histoire fascinante autant qu'effrayante , le style rapide , de qualité , l'enquête aux multiples rebondissements fait froid dans le dos , les pensées de Roxane dévoilées par l'auteure en début de chapitre révèlent le machiavélisme de l'héroïne...

La fin est ouverte, les personnages mystérieux ne sont pas complètement dévoilés .

Un deuxième tome ? Un roman intense. 377 pages . Éditions SYROS .

Excellente lecture .

Je ne connais pas l'auteure .

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Toucher le noir

« Toucher le noir » est un recueil de nouvelles. Elles sont au nombre de 10 et écrites par des grands noms de la littérature noire francophone. Il s’agit du troisième tome d’une série consacrée aux 5 sens. Je n’ai pas encore lu les deux premiers mais ce troisième m’a enthousiasmée et je ne manquerai donc pas de corriger ce petit impair.



Les nouvelles ne sont pas un genre littéraire que je connais beaucoup. Il suffit de parcourir mon blog pour constater que je lis que rarement des recueils. Pourtant, lorsque je me laisse tenter, j’en ressors ravie et jamais déçue.



Il est courant de penser que parce qu’il s’agit de nouvelles, on risque de ne pas accrocher ou de ne pas s’immerger complètement dans l’histoire. Or, c’est faux, car dans ce recueil précisément, je n’en ai pas trouvé de moins « bonnes » ou pour lesquelles j’aurais eu l’impression d’un sentiment d’inachevé.



Chacune est l’exemple parfait de l’univers singulier de chacun des auteurs. Afin de ne pas faire de jaloux parmi les auteurs, je ne dirai pas laquelle j’ai préféré. Non, en fait, c’est faux, c’est tout simplement parce que je les ai toutes aimées.



J’ai trouvé que le thème du « toucher le noir » est parfaitement respecté et c’est hyper intéressant de constater comment chacun des 10 auteurs se l’accapare et le développe.



Si vous ne connaissez pas l’un ou l’autre des écrivains qui sont présents dans ce recueil, cela pourrait vous offrir un très bon avant-goût de ce qu’ils produisent et vous donnerait très certainement l’envie de découvrir leurs bouquins personnels.



Voilà plusieurs raisons qui, j’espère, vous feront envie de découvrir le noir, sous toutes ses formes.
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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Tabous

Une nouvelle enquête du commissaire Marion. Bon, j'avoue, c'est la première fois que j'entre dans l'univers litteraire de Danielle Thiéry et sa policière fétiche.

Le hasard d'une rencontre sympathique au salon Lire à l'hôpital de Chalon-sur-Saône, à donc placé entre mes mains le dernier opus de l'auteure. Une découverte donc, et quelle découverte puisque, à peine terminée ma lecture que je me mets en quête des précédents romans de l'écrivain(e).

Tabous, c'est une enquête policière d'abord. Une jeune femme et son bébé disparaissent mystérieusement d'une maternité. Et c'est aussi une enquête psychologique, c'est d'ailleurs avec Alix, une psycho-criminologue que nous allons évoluer, et évaluer chacun des protagonistes au cours d'une affaire compliquée . Tabous, c'est avant tout les mensonges et secrets de famille autour des enfants, petits ou grands.

Et puis dans Tabous, il y a un Truc.... mais, je n'en dis pas plus.

En tout cas, avec son récit mené tambour battant, Danielle Thiéry m'a scotché. Vous savez, Tabous, c'est ce genre de livre qui vous envoute, que vous ne pouvez plus lâcher parce que vous avez peur d'en perdre le fil, peur que quelque coupable ne s'échappe durant votre abscence, peur que l'affaire ne soit résolue sans que vous ne soyez présent, celui qui noue l'estomac, vous avez un temps d'avance sur les enquêteurs, vous aimeriez leur souffler la solution, parce que ces criminels on ne peut quand même pas les laisser en liberté. ..

Moi, je dis que quand le lecteur se fait ce genre de réflexion, quand il ressent un tel malaise, c'est que l'auteur a drôlement bien fait son boulot.

Tiens, si ce n'est déjà fait, allez donc découvrir vous aussi l'écriture de Danielle Thiéry, elle le mérite.
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Toucher le noir

Troisième recueil de nouvelles noires sur les 5 Sens, orchestré par Yvan Fauth qui m’a fait connaître et apprécier les nouvelles ! Il faut dire que ma première lecture a été “Regarder les voitures s’envoler” d’Olivier Norek, traumatisante et inoubliable !! Oui, oui !



Dans ce volume 10 nouvelles pour 11 auteurs, dont un duo qui fonctionne plutôt bien ! Je reprends ma première façon de noter, par nouvelle et avec la première idée ou impression que j’ai eue.



“8118 Envers” - Frank Tilliez et Laurent Scalèse : Le Destin !! 5*



“Retour de soirée” - Valentin Musso : Et paf, retour de bâton ! 5*



“L’ange de la vallée” - Solène Bakowski : Je n’ai pas compris où se trouve “le toucher” 3*



“Signé” - Benoît Philippon : Manque de peau !! 4*



“Mer Carnage” – Eric Charrière : J’ai trouvé la fin un peu “légère” 3*



“No Smoking” – Michael Mention : Excellent ! 5*



“Doigts d’honneur” - Danielle Thiéry : La musique adoucit les mœurs ! Ha ha ha ! 4*



“L’ombre de la proie” – Ghislain Gilberti : Surprise ! 5*



“Une main en or” – Jacques Saussey : Donne-moi ta main et prends la mienne... ! 4*



“Zeru Zeru” – Maud Mayeras : J’ai été émue car histoire trop proche de la réalité. 4*



Bravo à tous les auteurs de s’être pliés à l’exercice imposé, ce qui n’est jamais simple, en particulier à celui-ci que j’ai trouvé ardu et merci d’avoir autant d’imagination !



#Toucherlenoir #NetGalleyFrance



Challenge PLUMES FEMININES 2021

Challenge MAUVAIS GENRE 2021
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Dérapages

Je connaissais Danielle Thiéry de nom mais n’avais encore jamais lu un de ses polars. C’est chose faite ! Et j’avoue que ce ne sera sûrement pas le dernier.

Le fait de ne pas connaître le personnage principal, la Commissaire Divisionnaire Edwige Marion, ne m’a pas plus gêné que cela pour suivre ses aventures.



Tout commence par la découverte sur la plage de Berck d’un cadavre d’enfant assez atypique pour ne pas dire étrange. En effet, l’autopsie révèle qu’il s’agit du corps d’une fillette dont certains organes sont en dégénérescence avancée. Les médecins légistes sont perplexes devant ce phénomène.

Dans le même temps, une jeune femme, à qui on vient d’enlever son bébé, doit sous la menace, s’occuper d’une jeune enfant aux caractéristiques physiques repoussantes.

Edwige Marion qui mène l’enquête sur les plages du Pas de Calais se voit dans l’obligation de rentrer sans délai à Paris : son adolescente de fille a été retrouvée dans l’Eurostar, sans papiers et les vêtements tâchés de sang, en état de choc psychologique...

Tous ces faits ont-ils un lien ? Si oui, lequel ? Et que vient faire dans l’histoire, Sasha Azanov, éminent scientifique et beau frère de Nina, la fille d’Edwige Marion ?

Sur fond de recherche scientifique et de découvertes génétiques, on suit les avancées de cette enquête...



Je me suis laissée portée par l’histoire. Danielle Thiéry nous embarque dans les rebondissements et les difficultés de cette enquête. On sent qu’elle parle avec toute l’expérience de son vécu, ce qui donne un accent de vérité qui pour ma part, m’a séduit.

Tout ne se trouve pas résolu « d’un coup » et il reste des parts d’ombres, comme cela doit, sans doute, être dans la réalité...



Merci à Babelio et à l’opération Masse Critique, ainsi qu’aux éditions Versilio pour l’envoi de ce livre, dont je compte bien découvrir les précédents et remonter ainsi à la source des premières enquêtes de la divisionnaire Marion !
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Féroce

Les ossements d’un cadavre d’enfants sont retrouvés dans les fouilles d’un chantier en plein zoo de Vincennes. Des os intacts près de la fausse aux lions, l’enfant n’a certainement pas été victime d’un fauve mais plutôt d’un prédateur humain des plus dangereux.



Tous les dossiers d’enfants disparus sont rouverts. Alix, criminologue à la PJ et spécialiste des crimes et atteintes graves aux enfants se souvient de Swann, une petite fille disparue six ans plus tôt dans le parc animalier de Thoiry.



Perché sur la branche d’un sequoia, Magnus observe Graziella dans sa chambre d’enfant. Magnus aime habiller les petites filles en femmes et les photographier. Il sait que Graziella sera la plus jolie petite fille de sa collection, de quoi satisfaire les clients pervers du site « PetitesMiss.com » Magnus doit enlever Graziella.



Première femme cadre supérieure dans l’histoire de la Police française, Danielle Thiéry à de la bouteille. Ecrivaine confirmée bardée de récompenses : Prix Polar à Cognac, Prix Exbrayat, Prix du Quai des Orfèvres. Danielle Thiéry sait de quoi elle parle, la violence faite aux enfants est son combat et de livres en livres elle ne cesse de la dénoncer.



Impossible de lâcher ce thriller rapide et fluide à l’architecture complexe. Cette nouvelle enquête de la commissaire Edwige Marion est aussi un polar choral très humain et élégamment gay friendly.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Féroce

Un polar qui se déroule en grande partie dans des zoos, voilà qui change un peu.

Tout commence au zoo de Vincennes où des ossements sont retrouvés enterrés sous l’ancien enclos désaffecté des lions, et on enchaîne ensuite avec une visite complète du parc zoologique de Thoiry, où une petite fille a disparu.

J’ai beaucoup aimé naviguer en eaux troubles, entre les réseaux de pédophiles et les bêtes sauvages des parcs zoologiques.

L’univers des parcs est abondamment décrit, que ce soit le travail des soigneurs ou celui des défenseurs de la cause animale, la vie des animaux en captivité ou le travail de réhabilitation des parcs pour offrir aux animaux des conditions de vie décentes.

Je n’ai jamais lu de romans de cet auteur mais tout est compréhensible facilement, les liens entre les différents personnages, leur parcours etc...

L’enquête est menée tambours battant, les indices s’accumulent et personne ne glande au bureau, mais parfois, les choses mettent du temps à se révéler.

J’ai dévoré ce roman captivant, tout comme les lions se jettent sur leurs quartiers de viande.
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Faits divers

Faits divers, c'est un recueil de 6 nouvelles de 6 auteures françaises de la littérature policière.

6 points de départ pour 6 faits divers.

6 textes commandés pour une adaptation radiophonique sur France Culture.

Ils ont donc la particularité d'être construit exclusivement de dialogues. Que ce soit entre deux ou plusieurs personnes, que d'une voix intérieure, en immersion avec les pensées du protagoniste. A cela s'ajoute, l'atmosphère, l'environnement sonore en description.

Chacune des histoires débutent par la présentation des personnages présents, puis sont découpées en séquences, scènes ou chapitres.



La grosse - Sandrine Collette

Cette auteure fait parti de ceux pour lesquels je lis chaque inédit qui me passe entre les mains les yeux fermés.

Elle a la faculté de nous projeter dans son univers, au coeur de son intrigue comme personne. Toujours avec ce sentiment de huis clos, de personne à part, coupé du monde.

Ici, elle ne déroge pas à la règle.

Elle, presque 18 ans, nous est dépeint comme une toute jeune femme marginale, subissant le monde extérieur naïvement.

Une femme qui souhaitait juste être tranquille, voilà le point de départ.

Je ne vous en dirai pas plus et vous laisse découvrir ce sombre fait divers qui m'a littéralement bluffée, me laissant bouche bée.

En toute innocence, avec un naturel déconcertant, Elle va se révéler et je peux vous garantir que vous n'allez pas en revenir...



Train d'enfer - Ingrid Desjours

Encore une auteure que j'apprécie énormément et dont j'ai lu un bon nombre de ses romans.

Direction gare de Lyon.

Mathis est nerveux... Il vient de dérober des diamants et ne souhaite qu'une chose, se faire discret et disparaître, sans se faire choper...

Mais... Ces diamants suscitent des convoitises bien inattendues...

Une histoire extrêmement bien menée, une intrigue ficelée avec brio.



Une mère - Sylvie Granotier

Une auteure qui m'était inconnue avant que je la découvre dans ce recueil.

Aïcha Milliez, veuve, a élevée ses 4 fils, seule, tant bien que mal, après le décès prématuré de son mari...

Des fils qui ont tous à un moment donné de leur vie, baignés dans la délinquance et flirtés avec la drogue.

Maitre Martine Faure connait bien la famille, pour les avoir défendus chacun leur tour, depuis l'adolescence.

C'est un pistolet caché derrière les cabinets qui va cette fois être le point de départ d'un nouveau fait divers, pour cette famille.

Incriminant... Aïcha...

Cette nouvelle, bien qu' intrigante, ne m'a pas complètement convaincue.



La mariée rouge - Elsa Marpeau

Je découvre ici, aussi, complètement cette auteure.

Héloïse, jeune fille de 22 ans, au coeur de cette histoire, vit avec son père, Joseph, hyper protecteur.

Aurélien, médecin et son épouse s'installent au village.

Héloïse convainc son père, aidée d'une amie de la famille, pour travailler comme secrétaire auprès d'Aurélien.

C'est le coup de foudre entre le médecin et sa jeune secrétaire.

Contre l'avis de Joseph, le mariage est organisé...

Mais... La mariée a la robe un peu trop blanche.

Je vous laisse découvrir pourquoi.

Un fait divers qui a réussi à me surprendre.

Joli leurre !



Le beau parleur - Dominique Sylvain

Le point de départ, cette fois, n'arrivera qu'à la fin.

Je n'avais encore jamais lu Dominique Sylvain, avant cette nouvelle.

Tout ce que je peux vous dire, c'est que c'est une affaire de vengeance...

Et c'est un plat qui se mange froid.

Un scénario longtemps réfléchi...

Et lorsque la sonnette continue de tinter, l'histoire ne fait visiblement que commencer...

Un très bon moment de lecture.

Un mélange de lourde détresse et de machiavélisme.



Gloria post mortem - Danielle Thiery

Malgré le fait que j'ai beaucoup entendu parler de cette auteure, je n'ai pas encore eu le bonheur de lire un de ses romans.

Dans ce fait divers, une journaliste est prête à tout pour un scoop.

Gloria est responsable des faits div' pour La dépêche, un journal régional. Elle glane des infos partout où elle peut, en attendant le gros coup qui la rendra célèbre.

Ce jour n'est pas encore arrivé, mais moi, Ydamelc, j'ai un scoop !

Roulement de tambour...

Je vous annonce qu'elle fera la une de tous les journaux avant la fin cette histoire.

Je vous laisse découvrir comment son heure de gloire est arrivée, par contre...

Une somptueuse conclusion à ce petit recueil que je vous incite tous à découvrir au plus vite...

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La Souricière

Vador un violeur se suicide après la visite d’un prêtre. Pourquoi a-t-il mis fin à sa vie alors qu’il allait prochainement sortir de prison ? Il semblait avoir peur. Peur de quoi ou de qui ?

Dans un même temps la police est bien occupée sur la disparition de Fabien Larcy un homme politique.

Pendant ce temps un homme se faisant appeler Hadès joue au justicier dans la souricière (cellule de dépôt de l’ancien Palais de justice) En se baladant sur le net, il va être perturbé en reconnaissant une femme grâce à son tatouage.

J’ai bien aimé le mélange de différentes enquêtes à la fois qui apporte du rythme dans la lecture. Cette mis en forme est totalement maitrisé. Elle maitrise également le monde de la police car elle a été la première femme commissaire divisionnaire en France. Un roman agréable à lire.

La série Marion sur 13ème rue est une adaptation des romans de Danielle Thiéry.

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Féroce

Le monde est féroce.

Le monde des fauves, bien sûr, par la nature sauvage de l'animal,  mais le monde des hommes aussi (enfin, n'allez pas vous imaginer que les femmes soient parfaites, parce que Danielle Thiéry va vous en apporter la preuve dans ce roman).

Elle sait de quoi elle parle, avant de devenir auteure de polar à succès, dois-je rappeler qu'elle exerça de hautes fonctions dans différents services de notre police nationale.

Donc dans notre monde de fous il en est de plus dangereux que d'autres.

Si la férocité des fauves peut s'expliquer et se comprendre, en revanche, celle de l'être humain laisse sans voix.

Dans Féroce, Danielle Thiéry aborde des sujets de la déconcertante actualité dont nous abreuvent les médias.

Alors, Féroce, c'est plus qu'un roman. C'est des personnages de fiction qui pointent du doigt les travers du monde dans lequel on évolue.

Ici, on parle pédophilie, féminicide, danger des réseaux sociaux.

Ici on traque.

Le fauve est abjecte, dangereux.

Il évolue sur deux pattes, portant sweet et pantalon ou jupe et talons aiguilles.

Quant aux proies... enfants, femmes, flics... la bête se nourrit de tout.

On retrouve des ossements dans la cage aux lions au zoo de Vincennes. Alix, la criminologue du groupe du commissaire Marion a une petite idée sur l'identité d'une des victimes.

Alors que l'on suit un mystérieux personnage qui semble épier une fillette, on retrouve l'adjoint du commissaire inconscient et sérieusement blessé.

Celà fait beaucoup pour Edwige Marion et son équipe, d'autant que notre commissaire victime de malaises se voit hospitalisée.

Un thriller implacable mené, une fois de plus, tambour battant par une auteure qui n'a plus rien a prouver dans le genre.

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Obsessions

Attention, si vous êtes allergique à la marque aux chevrons, ne lisez pas ce livre : l'un de ses produits y est cité des dizaines de fois.

Evitez également si vous estimez avoir passé l'âge des 'Fantômette' et 'Alice détective'.

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En choisissant ce titre lors de la dernière Masse critique 'Mauvais genre', je n'avais pas vu qu'il était destiné à des adolescents. Cela dit, est-ce une raison pour truffer l'intrigue d'invraisemblances ? L'auteure, elle-même commissaire, connaît pourtant bien le sujet.

D'ailleurs on peut lire p. 55 : « ... ces séries policières dont elle raffolait et qui faisaient sourire son père [flic] car, évidemment, selon lui, tout ce qui s'y passait n'avait ni queue ni tête. »

A propos de 'queue et de tête', j'ai pris le train en marche, cet 'Obsessions' est le 3e d'une série.

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Ici : des agressions sexuelles nocturnes à domicile, deux villes (Nancy & Epinal), deux étudiantes en première année de fac de Droit. Une brune et une blonde, toutes deux très jolies ; on sait d'emblée qu'un prédateur les guette, et qu'il ne choisira pas : il prendra les deux.

La brune est calme et secrète, la blonde est intrépide. Il lui est déjà arrivé plein de trucs sordides (dans les deux précédents volets de la série), et son papa est capitaine de police. Ça lui confère un aplomb sans limites. Au volant de sa petite C@ctus, entre Nancy & Epinal, elle mène l'enquête, soutire des infos aux collègues de son père, parle trop, prend des risques inconsidérés - un miracle qu'elle soit toujours en vie... au moins dans ce 3e opus. Je ne vous dirai pas si elle s'en sort à la fin, après s'être autant jetée dans la gueule du loup.

.

Page-turner efficace, certes, mais ça me navre qu'on prenne les lecteurs adolescents pour des idiots.

Je conseille plutôt des romans subtils d'Armel Job avec des personnages et des interactions crédibles, 'L'Affaire Jennifer Jones', de Anne Cassidy, ou 'Avenue des Géants', de Marc Dugain. Ces deux derniers ouvrages sont assez éprouvants, mais sans doute pas plus que les séries regardées par 'nos jeunes', dont je comprends la fascination pour les multiples facettes de la criminologie.

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• Merci à Babelio & à Syros.
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Mourir ne suffit pas

Un échange avec l’auteure dans un salon ; un titre et une couverture léchée, directement inspirés de l’ami 007 ; le souhait d’avoir toujours en attente un p’tit polar efficace pour jouer les entre-deux ; un souvenir plutôt favorable d’un précédent titre de Danielle Thiéry : et me voilà embarqué dans la lecture de Mourir ne suffit pas, son dernier livre co-écrit avec Marc Welinski.



Une prise d’otage en plein Paris dans un restaurant huppé de la place de la Madeleine avec demande d’échange de terroristes emprisonnés met tous les services de police sur le coup. Les médias aussi, avides de sensationnel et de direct, ou embarqués par hasard dans l’histoire comme Julia qui anime une émission d’écoute des auditeurs à la radio.



Car rapidement, Julia va être en contact avec Sylvie, la directrice du restaurant également retenue en otage, et un fil de dialogue va s’établir entre elles, entre confidences et tension. Jusqu’à révéler des liens anciens entre elles-deux…



Le livre remplit bien son rôle : toujours bien documenté, rythmé par des chapitres courts où les dialogues dominent, les pages se tournent rapidement et occupent parfaitement un trajet en train qui eut paru un peu long sans lui.



L’intrigue ne révolutionne pas le genre - loin de là - et j’ai dû passer à côté de « l’impressionnante maîtrise scénaristique », et du « jeu de faux-semblants étourdissants » vantés en 4e de couverture. Pas grave sur ce coup-là. Un autre Thiéry m’attend. Pour un prochain entre-deux ferroviaire…
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Toucher le noir

Même si j’en ressors moins convaincu que par les deux précédents opus, « Toucher le noir » m’a offert un bon moment de détente.

J’ai aimé découvrir à travers ces nouvelles quelques plumes qui m’étaient jusque-là inconnues.

J’ai particulièrement aimé le texte de Valentin Musso, qui nous pour un « Retour de soirée », nous offre une expérience inattendue dans un restaurant plongée dans une obscurité totale. Tout est dit en peu de pages c’est à la fois glaçant et assez drôle, pour peu que l’on apprécie l’humour, Noir, bien sûr.

Merci à NetGalley et aux Editions Belfond.

#Toucherlenoir #NetGalleyFrance



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Affaire classée

La commissaire Edwige Marion ,intriguée par des bruits extérieurs découvre une paire de souliers rouges sur sa boîte aux lettres avec l'étiquette des scellés correspondant à une vieille affaire classée. Qui a déposé ces souliers et dans quel but sinon de vouloir que l'affaire soit réouverte .Pas soutenue par sa direction mais épaulée par ses fidèles coéquipiers ,la commissaire reprend l'affaire à zéro .Une auteure que je découvre avec ce polar addictif .
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Toucher le noir



De retour chez elle après une soirée mémorable, Ashley emmena Aksil directement dans sa chambre, sans plus tergiverser.

C'était vraiment magique ce second rendez-vous. Elle n'avait jamais rencontré de garçon aussi épatant. Il était non seulement beau mais également raffiné, cultivé, altruiste et généreux.

Aksil était pompier, il sauvait tous les jours des vies humaines en mettant en péril sa propre existence. Et hier soir il l'avait emmenée à la soupe populaire où elle l'a aidé à donner un repas décent aux trop nombreux sans abris, qui toujours les remerciait d'un sourire ou d'un simple signe de tête. C'était gratifiant. A ses côtés elle devenait meilleure.

Sans attendre, leurs corps brûlant d'un ardent désir, ils s'embrassèrent avec fougue.

Leur raison disparut progressivement au profit d'une passion dévorante et déjà de premiers vêtements tombèrent au sol. Ils n'étaient plus guidés que par l'envie de nouvelles sensations, à la découverte de leurs corps respectifs, totalement enivrés.

Aksil humait le parfum d'Ashley, effleurait sa peau d'une incroyable douceur. Rien que ce contact lui donnait déjà le vertige.

Peau d'ébène contre peau d'albâtre, le yin et le yang prêts à se retrouver et à unir leurs courbes pour ne plus faire qu'un.

Ashley gardait les yeux ouverts, admirant le torse musclé de son amant couvert de fines gouttes de sueur. Elle massa ses épaules puis s'attarda sur son torse couleur charbon, toucha ensuite ses abdos parfaitement dessinés et tout aussi noirs avant de descendre lentement encore et de se saisir ...



***



Il n'en fallut pas davantage pour donner à Yvan Fauth la nausée. Il a lu quelques nouvelles d'auteurs amateurs souhaitant figurer dans le troisième volet de nouvelles réservées à l'exploration des cinq sens version macabre et meurtrière.

Le titre sera toucher le noir, pas toucher un noir et encore moins coucher avec un black.

C'est ainsi que mon manuscrit partit à la poubelle.

Même s'il sera bien question d'hommes noirs dans la terrible nouvelle Zeru Zeru de Maud Mayeras qui dénonce des pratiques toujours en cours dans l'Afrique d'aujourd'hui. Comme un conte d'une inimaginable cruauté. A part que ça n'a rien d'une simple fable.



Je trouve que très peu d'auteurs ont respecté le thème du recueil. Le sens du toucher, sans recopier l'intégralité du dictionnaire, c'est tout ce que peut ressentir notre épiderme. Les températures, le contact d'un mur rugueux, d'un livre écrit en braille. Une pression exercée ou encore la distinction des formes. Tout ce à quoi est sensible notre vaste système nerveux : sensations de douleur, de picotements, plaisir sexuel, en résumé toutes ces informations qui remontent de notre peau jusqu'à notre cerveau.

Ici, il est davantage question de dons artistiques et plusieurs auteurs ont même détourné le sujet en écrivant mot pour mot "toucher le noir" comme ils auraient pu rédiger "étreindre les ténèbres".

Comme pour se justifier et dire que les règles du jeu ont bien été respectées.

Je trouve dommage d'imposer désormais des sujets à chaque publication de recueil, mais même si l'imagination des auteurs peut s'en retrouver bridée il faut admettre que c'est également intéressant de voir toutes les directions insoupçonnées qu'une même thématique peut parfois prendre.



Franck Thilliez et Laurent Scalese ont en tout cas joué le jeu. Ce n'est pas leur première collaboration puisqu'en 2013 ils avaient déjà publié "L'encre et le sang" aux éditions Pocket.

Ils ouvrent ce recueil avec "8118 - envers" et le clôturent avec "8118 - endroit". Vous ne serez pas sans remarquer que le chiffre choisi peut aussi bien se lire à l'envers comme à l'endroit.

Alors non, il ne s'agit pas de deux nouvelles complémentaires ( encore que ) mais d'un texte qu'on vous propose de lire en commençant par le début, ou par la fin. Leur histoire nous projette quelques années dans le futur aux Etats Unis, pays plus que jamais sous la pression du lobbying des armes à feu. Même si certains romans se sont déjà prêtés à ce genre d'exercice, c'est la première fois que je lis une nouvelle respectant tous les codes du genre ( jusqu'à la chute ) dans ce format. Impossible de parler du don d'un des principaux personnages sans gâcher la fin d'un des textes, mais on est tout à fait dans le sujet.

Un peu déroutant au départ, on peut rapidement se raccrocher au fil conducteur de chaque partie mais c'est avant tout par l'originalité de sa construction que se démarque cette histoire.



Solène Bakowski, auteure des géniaux Miracle Une bonne intention, a également assuré sa part du contrat avec "L'ange de la vallée" qui présente de nombreux degrés de lecture. Dans un monde imaginaire, une fillette va redonner progressivement foi aux habitants victimes de la sécheresse annihilant leur récolte.

Telle une sainte, un messie, elle possède notamment le don de guérison. D'un simple toucher.

Mais que représentent l'innocence et la bienveillance dans un monde perverti par la cupidité et le profit ?

Les miracles ont-ils un prix ?



Ghislain Gilberti nous offre quant à lui une nouvelle à tiroirs avec L'ombre de la proie. Qui fait automatiquement penser à Une nuit en enfer. Il joue avec les genres, avec les codes, entraînant à trois reprises le lecteur dans une nouvelle direction insoupçonnée. Pourtant, dès les premières lignes, l'ambiance malsaine semble posée. Un pédophile suit une gamine, la petite Alice, repérant la moindre de ses habitudes quotidiennes en attendant le bon jour pour agir. Mais lui même est surveillé par une milice armée et prête à intervenir quand il passera à la vitesse supérieure. Mais qui est réellement la proie dans ce jeu du chat et de la souris ? Quant au Noir, il sera bel et bien touché. Au sens propre.



Benoît Philippon, Danielle Théry et Jacques Saussey ont privilégié l'art pour illustrer la notion de toucher. Le tatouage, la musique, et le dessin. Trois disciplines qui demandent pour être reconnues du savoir-faire, du travail, du talent. Des mains seront écrabouillées, torturées, coupées ( par exemple une femme poursuivie en danger de mort coupe son avant-bras et le jette à ses chasseurs pour avoir une chance d'échapper à son sort funeste au début de la nouvelle de Benoît Philippon ) mais si les mains symbolisent le sens du toucher, ce n'est pas le cas du don artistique.

Rien à signaler sur le texte de Danielle Thery, il s'agit ni plus ni moins de résoudre une affaire policière, celle du meurtre d'un jeune pianiste quelques jours avant un concours primordial.

Des mains en or de Jacques Saussey m'a d'abord plu avec son pacte entre un directeur de pénitentier sans scrupules et un prisonnier surdoué en dessin. Mais le récit traîne un peu en longueur et finit un peu en pétard mouillé. Avec une impression de déjà vu comparé aux textes que le joaillier avait déjà rédigé pour les recueils Santé ! et Dons.

J'ai beaucoup aimé en revanche Signé de Benoît Philippon, histoire dans laquelle les premières oeuvres d'art de Marcy, artiste underground dont la popularité n'a fait que croître, valent des millions. Les peaux des personnes qu'elle a tatouées sont vendues à prix d'or sur le darknet. Son plus grand fan, le plus grand collectionneur ce ces peaux écorchées, organisera un tête à tête avec avec son idole. Beaucoup de tension mais aussi énormément d'humour dans ce texte plaisant.



Beaucoup d'humour et de tension également dans la longue nouvelle de Michaël Mention pour qui le noir est le pétrole. Il choisit comme contexte un ascenseur en panne de la plus grande firme pétrolière des Etats Unis en 1971 ( la Alpha Oil compagnie ) dans laquelle deux hommes enfermés vont devoir discuter. On les suit minute par minute comme un étrange couple qui n'a rien de commun mais qui pourtant n'est pas réuni ce soir là juste par hasard, le tout dans un contexte historique particulier.

Mais là encore je cherche encore le sens du toucher dans un texte qui n'est pas inintéressant mais qui souffre de quelques longueurs.



Un peu d'écologie également avec Eric Cherrière et sa Mer Carnage. Pas grand chose à voir avec le toucher là non plus, si on excepte la sensation de frôler une âme des plus noires lors d'une intervention chirurgicale du cerveau. Cependant, la nouvelle demeure une réussite en mettant en comparaison et en lien deux crimes atroces reliés de bien des façons. Un assassinat des plus horribles où une famille périt sous les coups d'un sociopathe assez fou pour extraire un foetus du ventre de sa mère et le poser dans un berceau. Et un fabricant de plastique, seul survivant de cette tragédie qui a mis tout son coeur à développer l'entreprise de son père jusqu'à avoir des entreprises implantées partout dans le monde. Et le pollueur, l'un des acteur du septième continent, va enfin avoir la chance de se venger de l'homme qui lui a tout pris.

Des années après un meurtre aussi odieux un pardon est-il encore possible ?

Le bien, le mal, tous les repères sont faussés dans ce texte qui part un peu dans tous les sens mais qui m'a plu.



Quant au texte proposé par Valentin Musso, il commence de façon extrêmement surprenante avec le retour de soirée d'un couple qui discute en voiture, un retour qui ne va pas tout à fait bien se passer. L'auteur met en avant trois des cinq sens : la vue, le goût et le toucher. Cette fameuse soirée s'est en effet déroulée dans un restaurant où on mange en aveugle, devinant les aliments par leurs formes et leurs saveurs.

Si on peut deviner la chute assez rapidement, l'idée de départ n'en demeure pas moins originale.





Je ne peux pas vraiment dire que beaucoup de nouvelles m'ont vraiment fait vibrer, mais aucune ne m'a déplu non plus. C'est très rare d'ailleurs quand je lis autant d'auteurs différents à la suite de ne pas faire le grand écart.

Mon léger regret, je l'ai déjà évoqué. On sent quand même les nouvelles commandées aux auteurs pour l'occasion et tous n'ont pas joué le jeu, ou n'ont pas eu l'inspiration nécessaire et se sont rattrapés aux branches pour coller vaguement au titre du recueil ( et même pas à son sujet ). Le toucher n'était pas non plus le sens le plus facile à exploiter.



***



Après l'amour, Iksal s'endormit entre les bras d'Ashley. Elle le contempla longuement, la lueur de la pleine lune illuminant sa chambre. Il avait l'air si fragile ainsi lové contre elle.

La fatigue finit par s'emparer d'elle à son tour et elle embrassa ses lèvres tout doucement, ressentant encore des frissons de plaisir.

Elle se promit de tout faire pour que dure leur relation, persuadée qu'elle était enfin tombé sur l'homme qui saurait prendre soin d'elle.

D'atroces bruits de craquements la firent se réveiller deux heures plus tard. Ils provenaient de son nouvel amour qui la serrait toujours contre elle, mais beaucoup plus fort, avec des bras désormais tordus.

Elle sentit ses griffes se planter dans son dos et hurla quand elle vit son visage, ses yeux rouges qui la fixaient, sa gueule dont les dents lui arrachèrent la carotide en un seul coup de mâchoire.

La dernière chose qu'elle sentit, du bout des doigts, fut la douce fourrure d'Iksal.





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BRI : Histoire d'une unité d'élite



Danielle Thiéry a été la première femme commissaire divisionnaire de la police française.

Danielle Thiéry écrit des polars.

Elle écrit des polars, mais pas que...

Dans BRI, histoire d'une unité d'élite, elle vous raconte l'histoire de ces hommes qui mettent leur vie en danger pour sauver la vôtre parfois.

Alors venez vous abriter derrière le bouclier "Ramses" , venez affronter les plus grands truands, les ennemis publics, les forcenés ou les terroristes de tous bords.

Venez avec eux essuyer les tirs de Kalachnikovs ou d'Uzi.

Venez traquer les braqueurs de banques ou de convoyeurs de fonds.

Revivez les terribles attentats qui ont ensanglanté Paris en 2015.

Négociez à leurs côtés avec les preneurs d'otages.

Créée dans les années 60 cette brigade a dû évoluer avec son temps.

L'ennemi n'est plus le même.

Il faut affronter des armes de guerre.

Des hommes prêts à tout.

Qui prennent des vies comme ils y laissent les leurs.

Prises d'otages, kidnapping,  braquage, go fast,  attentats ou simple querelle familiale, ils sont prêts à affronter toutes les situations.

N'y voyez pas des surhommes, non,  ce sont des hommes, des maris, des pères,  des fils.

Il n'y a pas d'intervention sans risque.

Ils le savent.

Peu ils laisseront leur vie, mais peu c'est déjà trop.

En face, la folie règne.

L'argent, la drogue, le fanatisme religieux.

Vous allez découvrir la patience, l'intelligence, la part de chance parfois, qu'il faut pour mettre un terme à des activités criminelles.

Vous allez aussi découvrir la solidarité,  parce que dans ce métier,  ce n'est pas chacun pour soi, on pourrait leur attribuer la devise des mousquetaires, "Un pour tous et tous pour un" parce qu'il faut coordination et union sacrée pour réussir les missions qui leur sont confiées.

Et même s'il a pu y avoir quelques rivalités, il faut louer le professionnalisme des différentes entités amenées parfois à lutter ensemble au côté de la BRI, le RAID ou le GIGN par exemple.

Les témoignages recueillis ici, entre autres auprès d'anciens membres ou dirigeants de la BRI, comme auprès de leur chef actuel qui a collaboré à la rédaction de cet ouvrage, relatent plus de cinquante ans de l'histoire policière de notre pays.

Aujourd'hui,  au fameux 36 Quai des Orfèvres, ne reste plus que l'Antigang, en gardien du temple, indissociable de ce lieu mythique.

La BRI, à l'heure où j'écris ces lignes, voit s'achever, la traque d'un individu qui a semé la mort sur un marché de Noël alsacien 48h auparavant...

J'ai une pensée pour ces combattants du mal.

Je crains qu'on n'ait pas fini d'avoir besoin de leur courage et de leur dévouement...

Amis lecteurs, amateurs de polars, par exemple, vous devriez penser à  ce livre, vous verrez, il se dévore comme les meilleurs romans de l'auteure...



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