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Critiques de Daryl Gregory (140)
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Nous allons tous très bien, merci

[Edit] 1ère partie de la critique ci-dessous rédigée alors que je n’étais au début du bouquin, suivie de mon avis final après lecture complète.



Je n’aurais jamais cru faire ça un jour. Partisane du fait qu’il est nécessaire de connaître l’intégralité d’une œuvre pour pouvoir émettre une opinion complète et valable à son sujet, je termine toujours un livre commencé, qu’il me plaise, m’indiffère ou m’irrite au plus haut point.



 À l’heure où je rédige cette critique de « Nous allons tous très bien, merci », je suis à la page 29. Le roman commençant page 15, j’ai donc lu 14 pages… Et je suis agacée. Très agacée, parce que depuis la 1ère page (la vraie 1ère page, je n’exagère pas), j’ai l’impression désagréable que l’auteur va, avec ce roman, prendre ses lecteurs pour des imbéciles.



Je m’explique. Le synopsis est basique : 5 personnes participent à une thérapie de groupe avec une psychologue (ou psychanalyste, ça dépend des pages…), le point commun entre ces 5 personnes étant d’avoir survécu à un événement traumatisant. Après avoir lu la 1ère page, je pense malheureusement avoir bien compris où l’auteur voulait nous mener :



-       Les premiers mots du roman : « Au début, ON était six : trois hommes et deux femmes, plus le D. Sayer… ». On note le « ON », OK, le narrateur est donc membre du groupe.



-       Dans le 1er paragraphe : « Après tout, l’un de nos problèmes communs restait que nous pensions tous être uniques. Pas juste des survivants, mais d’uniques survivants. » Ce que vous ne voyez pas ici, c’est que le mot « unique » sur lequel insiste l’auteur est écrit en italique…



-       À partir du 2ème paragraphe, on se concentre sur l’un des personnages, Harrison. Le narrateur passe alors à la 3ème personne du singulier mais en se plaçant dans la tête de ce fameux Harrison avec du phrases du type « Pas le meilleur nom qui soit, selon Harrison – à leur place, il aurait opté pour… ».



Je pense qu’il n’est pas nécessaire de faire un dessin. Une thérapie de groupe, l’insistance grossière sur le mot « unique », une narration qui dévoile que le narrateur, membre du groupe, connaît les moindres pensées d’un autre membre… Non seulement on n’en peut plus de ce thème de personnalités multiples vu, revu, rabâché et servi à toutes les sauces, mais alors en plus quand c’est fait avec une telle absence de finesse et de subtilité dans un livre publié en 2015, c’est vraiment nous prendre pour des cons.



Je vais évidemment poursuivre ma lecture en espérant, de tout cœur, me tromper. Ce n’est peut-être pas du tout ça et l’auteur cherche peut-être justement à induire le lecteur en erreur (auquel cas il faudra m’expliquer la cohérence de la narration quand même, puisqu’après quelques pages tous les personnages sont présentés en « il/elle », ce qui est incohérent avec le « On » initial si toutes ces personnes n’en sont pas une seule). Ou peut-être que ce groupe est effectivement les différentes personnalités d’une même personne, mais que cela sera annoncé rapidement dans le roman et que l’intérêt du récit sera ailleurs. Je continue donc, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise.



[Edit] Après lecture complète :



Comme on me l’avait indiqué en commentaire, je me trompais complètement : aucune histoire de personnalités multiples ici (ouf !), il s’agit d’une histoire horrifique et non d’un thriller (oui j’achète des livres sans avoir la moindre idée de ce dont il s’agit, j’aime la découverte). J’ai trouvé le concept intéressant, mais malheureusement complètement inexploité. C’est un concept qui aurait mérité un travail approfondi de la psychologie des personnages, et l’auteur a plutôt misé sur l’action. Dommage. J’ai toujours un énorme problème avec la narration qui n’est pas justifiée : le passage d’un « nous » ou « on » au début de chaque chapitre à un narrateur omniscient est incohérente et induit le lecteur en erreur (pour ma part tout du moins). J’ai attendu une explication jusqu’au bout, mais non… En bonus à la fin du livre se trouve une interview de l’auteur dans laquelle la question lui est posée : « Pourquoi cette narration variable entre la 1ère personne et la 3ème personne omnisciente ? ». La réponse reste floue, à base de « c’est pour faire comme si le groupe était une personne », en gros c’est juste un effet de style sans fondement. Chacun se fera son avis mais l’argument n’est pas valable pour moi, la narration est un élément primordial de tout texte, elle se doit d’être cohérente avec le fond.



J’ai donc passé un meilleur moment de lecture que ce que j’escomptais au début du récit, je suis ravie d’être allée au bout du bouquin. Néanmoins la narration incohérente est, de mon point de vue, une grosse erreur, et l’intérêt du concept est gâché par le survol de la psychologie des personnages.



Un livre sympa, mais pas abouti. 



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Nous allons tous très bien, merci

Alors voici un petit livre,170 pages, qui est pour le moins intrigant. Une réunion type thérapie de groupe pour des gens traumatisés lors d’événements particulièrement violents et horrifiques. Je trouve que cela part très bien, que ce soit la présentation des personnages, l’exploration des fêlures de chacun, toute la mise en place se fait avec facilité et curiosité, car ces personnes ont vécu des drames des plus étranges. Malheureusement, on ne s’attarde pas sur chacun, on ne fait que survoler leurs histoires pour finalement se concentrer surtout sur un personnage. Certes, c’est à travers son vécu que l’histoire trouve son dénouement, mais on aurait peut-être voulu un peu plus d’explications. Nous restons sur notre faim et espérons que l’auteur se servira de cette histoire comme base d’autres livres.

Finalement, si l’on considère que ce livre est un roman, on reste sur une impression de frustration par contre si l’on considère qu’il s’agit d’une nouvelle, alors c’est réussi. D’ailleurs, l’interview de l’auteur nous éclaire un peu sur cet ouvrage, qui a souvent concouru dans la catégorie nouvelle.
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Nous allons tous très bien, merci

J’ai adoré découvrir la plume de cet auteur que j’ai trouvé très fluide et agréable. Le rythme du récit est très lent, il y a peu d’actions et pourtant, c’est accrochant. Plonger dans ces discussions remplies d’angoisse était génial ! Tout va s’accélérer à la fin pour finir en explosion !



Très accès sur la psychologie, j’ai trouvé que c’était une très bonne idée et que ça rendait très bien de rassembler des grands traumatisés dans un cercle de parole. De voir comment les expériences de chacun sont partagées et comment ça influe sur chacune de leur vie, c’était intéressant !

L’ambiance est donc très lourde, et il y a vraiment des descriptions affreuses, ça m’a vraiment fait froid dans le dos et c’est si rare que ça m’arrive. J’ai vraiment ressenti la souffrance des personnages, c’était terrible.



Un récit avec de grandes inspirations Lovecraftienne (entre autres) que j’ai beaucoup aimé retrouver. Le côté fantastique est très bien amorcé et entre dans l’histoire de manière fluide, sans paraître être de trop. Les adorateurs de fantastique et de Lovecraft, je ne peux que vous conseiller de foncer !



Le petit plus dans mon édition, c’est l’interview de l’auteur à la fin qui m’a permis de mieux comprendre son œuvre. Je lirais d’autres de ses œuvres sans hésiter ! C’est un gros coup de cœur que me restera en mémoire longtemps !



Et vous, auriez-vous des œuvres à inspiration Lovecraftienne à proposer ?



À la prochaine !

Une effroyable journaliste...
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Nous allons tous très bien, merci

Un court roman fort original, dans le fonds comme dans la forme, opérant habilement au niveau de son récit comme de son analogie globale.

Daryl Gregory y utilise subtilement son argument fantastique à la fois à la surface du récit pour nourrir ses péripéties, mais aussi et surtout de manière allégorique pour aborder très élégamment la question du trauma et de ses conséquences sur ses personnages. Une très belle manière de montrer que les histoires ne s'arrêtent pas toujours là où on le voudrait, et que les happy ends ne dépendent que de cielles qui les vivent ou non.
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Nous allons tous très bien, merci

Les éditions du Bélial publient peu d’œuvres ne relevant pas de la science-fiction (il y a bien quelques titres mais ils sont rares) alors il fallait vraiment que le récit de Daryl Gregory leur ait tapé dans l’œil. Une bonne raison de s’intéresser à ce « nous allons tous très bien, merci ». Et puis, il faut dire que l’argument du court roman de Gregory était très alléchant. Promesse tenue, j’ai passé un très bon moment de lecture.



« Nous allons tous très bien, merci » est un roman assez atypique, à la croisée de plusieurs genres, thriller, horreur, fantastique… Ce mélange de registres est savamment dosé et confère au récit une tonalité vraiment singulière. Gregory maîtrise chacun des genres auxquels il fait référence. Il sait parfaitement susciter la tension et le suspense inhérents au thriller. Il sait créer un univers cohérent dans lequel existe des éléments fantastiques invisibles au commun des mortels. Quant au genre horrifique, c’est là aussi une grande réussite. Sans tomber dans le gore ridicule mais tout en étant assez démonstratif, Gregory propose un récit qui fout vraiment la pétoche. C’est diablement efficace et bien foutu. L’originalité du roman vient aussi du point de départ choisi par l’auteur. Très souvent, les récits d’horreur s’intéressent d’avantage aux bourreaux qu’aux victimes. Ici, c’est le contraire, Gregory centre son histoire sur les victimes et, en plus, en s’intéressant à l’après. En effet, lorsque le roman débute, les personnages ont déjà traversé le pire et participent à une thérapie de groupe, comme des victimes de stress post-traumatique en somme. Du coup, le récit à une tonalité très psychologique. J’ai presque envie de parler d’horreur psychanalytique. Et sur ce registre, le roman est là aussi très réussi. Les personnages sont complexes et bien fouillés malgré la brièveté du récit. Les motifs psychanalytiques sont savamment utilisés. Je pense notamment au motif de la porte qui revient beaucoup dans le roman, à chaque fois de façon pertinente et impactante. Ce côté roman d’ambiance psychologique n’altère en rien l’aspect distrayant de la lecture. « Nous allons tous très bien, merci » est riche en péripéties et s’avère très immersif. C’est un vrai page-turner. Petit plaisir supplémentaire : les références ou inspirations qui émaillent le récit, de « massacre à la tronçonneuse » à Lovecraft, en passant par « They live » de Carpenter.



« Nous allons tous très bien, merci » a été une très bonne surprise. Ce récit d’horreur très humain est habilement construit, habité par des personnages qui ont de l’épaisseur. Ce mélange de genres est très réussi, efficace, émouvant, effrayant et parfois même drôle. Il va falloir que je m’intéresse aux autres écrits de Monsieur Gregory.

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Nous allons tous très bien, merci

''Nous allons tous très bien, merci'' est une bien curieuse novella de Daryl Gregory, qui part sur une idée qui m'a de suite séduite : dans les films et séries, on s'intéresse au tueur/agresseur, mais dès que celui-ci est arrêté, le clap de fin retentit, sans s'inquiéter davantage de ce que vont devenir les victimes. Partant de là, le docteur Jan Sayer décide de mettre sur pied un groupe de paroles, afin que plusieurs de ces victimes puissent crever l'abcès, parler de ce qu'elles ont subi, avancer et retrouver leurs vies. Mais rapidement, on se rend compte que ces victimes ont encore un lien en commun, un lien obscur avec le surnaturel.



Cette novella m'a tout de suite happée de part son idée et son ambiance, et je l'ai littéralement dévorée ! Toute la première partie est excellente, les personnages sont variés et très bien présentés, leur psychologie est fouillée et intéressante. Au début, on ne comprend pas trop où veut en venir Jan, on avance dans le brouillard comme les personnages. Jusqu'à ce que l'un d'eux se fasse agresser et que les premières révélations tombent...



A ce moment-là, vers le milieu de l'histoire, les choses se précipitent alors, les explications s'enchaînent de manière un peu trop rapide et facile, l'action se fait plus prédominante et quelques facilités aident la novella a accélérer pour rapidement se boucler. Personnellement, cette accélération m'a un peu frustrée, j'aurais préféré que l'histoire prenne davantage son temps comme c'était le cas dans la première partie.



Mais malgré tout, ce bouquin est une très belle réussite, et j'ai été très surprise par que je n'avais pas du tout vu venir.
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Nous allons tous très bien, merci

J'ai eu l'impression de plonger dans un comic. L'auteur voulait raconter "l'après" de personnages héroïques ayant vécu le pire, sous forme de thérapie de groupe. On découvre ainsi chacun petit à petit, et le fil les reliant se déroule...

C'est particulier mais vraiment bien ficelé (c'est le cas de le dire!).
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Harrison Harrison

Dans les grottes du Scrimshander / Nous n'allons pas très bien, merci.



"Harrison Harrison", vous l'aurez compris en fouinant un peu sur le web (eh oui, j'ai dit "le web"), est un roman reprenant le personnage de Harrison², auparavant croisé dans l'atypique "Nous allons tous très bien, merci". Si la novella (qu'on abrègera volontiers par NATTB,M) explorait le syndrome de stress post-traumatique chez les survivants d'évènements horrifiques, on est ici sur le traumatisme-même.

Harrison Harrison est un adolescent de 16 ans, suivant à la trace sa mère scientifique, finalement peu présente car toute à ses recherches. Océanographe, elle explore les parcours compliqués de céphalopodes à l'aide de balises, ce qui la conduit cette fois-ci à Dunnsmouth, petite ville de Nouvelle Angleterre. On ne peut pas vraiment dire que son fils soit un passionné d'océanologie : il a été victime dans l'enfance d'un terrible accident lui ayant fait perdre une jambe et ayant conduit au décès de son père. Encore une fois avec Daryl Gregory, on aura bien du mal à discerner les détails précis qui se fondront dans la culpabilité du survivant de H².



Apprécions dans un premier temps, avec ce roman, l'incroyable facilité avec laquelle on se plonge dedans (ah, le choix des termes...). On est sur du binge-reading pur et dur : l'écriture est fluide et envoûtante, l'univers est déployé habilement et incarné au-travers une ambiance racée, impeccable. Les personnages, dont bien sûr en premier lieu notre narrateur, sont touchants et bien loin des clichés pouvant être trouvés ici ou là en young adult (puisqu'a priori on s'interroge sur la classification YA de ce livre...). L'histoire, par ailleurs, ne faiblit jamais et est déroutante car "faussement" simple.



La vraie perle de ce roman, c'est bien le travail d'ambiance. C'est ici obligatoire de penser à Lovecraft (ça n'est pas ici une référence lointaine): on retrouvera des divinités très typées Grands Anciens, le nom de la ville elle-même (Dunnsmouth, Innsmouth, vous l'avez) ou encore l'idée d'une race secrète, tapie dans l'ombre, dont seuls quelques adeptes connaissent l'existence. Mais il y a aussi une certaine part Young Adult: dans la facilité du déroulé, dans les interactions entre nos jeunes personnages et évidemment le cadre narratif (et cette lugubre école!). Quelques véritables éléments d'horreur, pour le coup pas vraiment enfantins, viennent ajouter la pincée de sel qui manquait. A commencer bien sûr par le Scrimshander, absolument terrifiant, dont je dirai peu de choses afin de ne pas déflorer l'intrigue.



Il y a bien sûr une filiation difficile à caractériser avec NATTB,M. Evidemment, le personnage est le même et on explore ici quelques éléments disséminés çà et là dans la novella. "Harrison Harrison" est probablement moins sombre que son prédécesseur, au moins dans son traitement, mais infiniment plus gothique. Si j'avais adoré "Nous allons tous très bien, merci", nous sommes ici et ce malgré les apparences, sur une œuvre beaucoup plus aboutie. Le roman est fourni, généreux et abondant : il y a de la créature, du lore, de l'ambiance, du style, du détail...



Notons également que les illustrations sont superbes (signées Nicolas Fructus), participant pleinement le travail de fond et particulièrement rigoureuses (j'avais vraiment l'impression qu'on me tirait les images de la tête... Devrais-je m'inquiéter ?).



Daryl Gregory signe, encore une fois, un sans-faute. Roman d'horreur lovecraftien young-adult / pas-young-adult gothique illustré: vous allez en avoir pour votre argent.
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Nous allons tous très bien, merci

🪑Cinq personnages, cinq caractères bien différents, cinq histoires à donner la chair de poule. Ce qui m'a séduite de prime abord dans cette histoire, c'est le fait que l'auteur choisisse de parler de l'après. Comment continuer à vivre après être sorti de l'Enfer? En sort-on d'ailleurs véritablement un jour? Quelles sont les séquelles laissées par de telles atrocités. Quand le pire vous est arrivé peut-on croire un jour à une vie meilleure? Quoi de mieux qu'une thérapie de groupe pour partager cet après?



🕶 L'auteur prend le risque de raconter ces histoires en me laissant parfois sur ma fin. Car il n'est pas facile de se livrer tout de go comme ça. Ce qui, parfois, donne une impression de déception. Je me suis sentie frustrée plus d'une fois face à ces bribes d'informations. Je voulais tant savoir tout ce qui s'était passé que cette frustration m'a un peu gênée. Mais je pense que la construction du roman est responsable de cette gêne. Un pari risqué pour l'auteur mais j' ai trouvé ça plutôt original.

J'ai aussi été déçue que certaines histoires n'aient pas pris le dessus sur d'autres car elles me semblaient davantage intéressantes que celles développées ( pour le bien de l'intrigue principale). Mais quand même...

J'ai également été beaucoup plus séduite par certains personnages secondaires que par les personnages de Harrison et de Martin, que j'ai trouvé finalement assez fade.



Avis donc mitigé pour ce court roman qui n'a pas réussi à me convaincre totalement. Il y avait de très bonnes choses mais je suis passée un peu à côté du reste malheureusement.
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La Fantastique Famille Telemachus

Après avoir lu la novella "Nous allons tous très bien, merci", je voulais découvrir d'autres écrits de Daryl Gregory. Celui-ci est différent de la novella, mais il ne m'a pas déçue.

La famille Telemachus a des pouvoirs psychiques, mais cela ne l'a pas enrichie. Entre petits boulots et arnaques minables, on suit les déboires des enfants de Teddy et Maureen, le couple à l'origine de cette étrange dynastie.

Un des point fort de ce roman, c'est que tout tourne autour d'un drame : la mort de la mère, Maureen. Chacun en a été bouleversé à sa façon et continue de l'être.

On suit donc Teddy, le père prestidigitateur exceptionnel aux doigts brisés ; Irène, la fille aînée, trop sérieuse et qui sait toujours quand on lui ment ; Frankie, supposé pouvoir déplacer le métal mais vivant de combines minables qui l'amènent à devoir de l'argent à la mafia ; Buddy, le cadet, enfermé dans son monde (on découvre plus tard pourquoi) ; et Matty, le fils d'Irène qui se découvre la capacité de faire des voyages astraux. Sans compter Loretta, les jumelles, Malice, Destin et quelques autres. Malgré le nombre de personnages, on suit bien l'intrigue. De même avec les allers et retours dans le passé qui permettent de bien comprendre les situation présentes.

Enfin, ce que j'ai apprécié, c'est que Daryl Gregory fait appel à l'intelligence du lecteur. Il n'explique pas tout, c'est à nous de faire nos déductions et d'être attentifs (ce n'est pas poussé à l'excès, je vous rassure).

Bref, un excellent roman sur une famille brisée qui cherche à surmonter son deuil, les pouvoirs psy en plus.
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L'éducation de Stony Mayhall

Il existe des romans de zombies drôles et des romans de zombies pas drôles. Et puis il existe ce roman L'éducation de Stony Mayhall, qui sous couvert de romans de zombies (et d'ailleurs ici ce sera plutôt des MV - morts-vivants-), porte un message de tolérance.

Souvent les romans de zombies (pas drôles) sont là pour nous rappeler cette question fondamentale : sommes-nous toujours vivants?

Métro boulot dodo, alcoolisme, drogue...

Blasés, arrogants, méprisants, cruels, intolérants, racistes...

Etre vivant c'est juste parce que son cœur bat ou c'est aimer la vie? Est-ce que l'on peut considérer de vivant quelqu'un qui se complait dans l'ignorance, la haine et l'égocentrisme ? Est-ce qu'on n'est pas plutôt vivant lorsqu'on possède un désir d'aider les autres, de les aimer et de vivre en harmonie pour le bien commun?

Arf ça fait mal à la tête.

En tout cas, dans ce roman on peut être vivant sans cœur qui bat et la bonté de cœur n'est pas toujours dans celui dont le cœur bat.





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Nous allons tous très bien, merci

Sous l’égide d’une psy se réunit chaque semaine un groupe : une thérapie classique pour des pathologies bien particulières. Chacun des membres est un survivant, chacune des histoires semble être issue d’un recueil halluciné des pires scénarios d’Horreur (le genre). Pourtant, la psy les croit tous et se donne entièrement pour que la thérapie aboutisse… « Nous allons tous très bien, merci » est un roman dense et ramassé qui se présente fièrement comme de l' »anti-horreur ». Rétif au développement, il réussit à contenir ses univers disparates et à permettre au lecteur d’en ressentir les effluves : une pincée de références et une grosse louche d’effets très reconnaissables et on y est, on y croit nous aussi. Pour tous ceux qui savent très bien que dans l’obscurité grouille quelque chose toujours à la recherche d’un passage…
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L'éducation de Stony Mayhall

Ne les appelez pas “zombies”, mais “morts-vivants”, puisqu’ils sont capables de penser, de réfléchir. Seules leurs fonctions vitales sont inexistantes. Vous l’aurez compris, Daryl Gregory modifie notre regard sur ces êtres hurlants et fin gourmets de chairs fraîches. Il faut dire que les zombies, assez loin au final l’origine zumbi haïtien, ont envahie notre vie depuis les innombrables films (j’adore les zombieland), les séries télé (« Walking dead »), jeux vidéo (célébrissime Resident Evil), en jeux de plateau (citons « Dead of Winter ») et littéraires (nous citerons les plus connus « World War Z » et « Zombie Story »), bref… décliné à toutes les sauces de divertissements.



C’est en 1968 que naquit John Mayhall surnommé Stony par ses amis. Ce n’est pas un bébé comme les autres, puisqu’il a le teint plâtreux et ne respire pas. Oh, cette pauvre dame au cœur immense va bien essayer de réchauffer le corps gelé du nourrisson, mais celui-ci reste glacé. Comme précédemment dit, point d’artifice et d’effusion de sang, Stony le mordra pas sa mère adoptive.



Le roman s’étale sur quatre décades et découpé en quatre parties. Daryl Gregory nous gratifie d’un roman intelligent, un brin philosophique, une pinte d’humour, de quelques clins d’œil nostalgiques. J’ai adoré la première trame qui s’étale de 1968 à 1982. Nous suivons l’enfance de Stormy, mais surtout son destin avec un autre enfant de son âge. C’est avec une pointe de tristesse que notre jeune mort-vivant envie la vie idylle de son meilleur ami.

S’ensuit un second acte entièrement consacré à l’année 1988 que je ne développerais pas pour ne pas divulgâcher, mais le roman prend une toute autre dimension.

J’ai un peu moins aimé la troisième partie, mais la dernière se termine en apothéose. Le gros reproche que je pourrais faire, concerne cet épilogue.



Daryl Gregory nous gratifie d’un roman intelligent, emplit de tolérance, une nuance de politique avec différentes factions, des personnages sympathiques (on y verra même une parodie du capitaine Igloo). Son côté très (ou trop) fantastique pourrait déplaire à certains. Il faut pouvoir s’imaginer un être humain dont toutes les fonctions vitales sont désactivées et pourtant, il peut penser, réfléchir, parler, marcher. Les amateurs d’horreur pourront se sentir léser malgré le thème du zombie. Qu’importe. Malgré quelques longueurs (je zieutes la troisième partie) et l’épilogue, j’ai adoré ce roman.
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La planète des singes - Intégrale

Ce copieux volume (reprenant trois tomes précédemment parus) se situe entre les préquelles récemment proposées au cinéma et la saga originelle des années 60/70.

Nous sommes environ 600 ans après la révolution simiesque menée par César et la situation s’est pacifiée entre les Hommes et les Singes, quoique ces derniers agissent de manière souvent supérieure. Cependant, l’assassinat du chef suprême de la Cité des Singes, un pacifiste convaincu, par un humain exalté remet en question toute la paix patiemment élaborée. Les singes vont dès lors se montrer davantage autoritaire et partir à la recherche d’antiques armes automatiques humaines supposées disparues. La course à l’armement reprend entre les deux espèces. Il apparait que le (ou plutôt la) coupable du crime se nomme Chaika. Après sa mort, la révolte gronde dans le clan humain de Southtown (rebaptisée avec dédain Skintown) et la leader humaine Sully éprouve bien des difficultés à préserver la paix.

LA PLANETE DES SINGES développe une intrigue traditionnelle mais bien menée qui se base sur l’opposition entre deux espèces, en alternant classiquement les points de vue des uns et des autres. Les actions des deux camps sont présentées, sans manichéisme, certains actes étant jugés nécessaires bien que condamnables. Si l’on penche évidemment pour les Hommes, le récit évite le dualisme outrancier et alterne passages intimistes (davantage orientés vers le drame ou la psychologie) et scènes d’action rondement menées avec, évidemment, quelques affrontements brutaux.

On peut regretter la fin ouverte un peu trop attendue (la série s’est encore poursuivi quelques volumes aux Etats-Unis) mais, dans l’ensemble, ces 280 pages se révèlent divertissantes et efficaces. Les dessins de Carlos Magno (qui a illustré ROBOCOP, HULK, SILVER SUFER, THE PHANTOM, TRANSFORMERS, KING KONG, etc.) sont réussis et l’écriture de Daryl Gregory (NOUS ALLONS TOUS TRES BIEN, MERCI) efficace.

Si cette bande dessinée n’est pas réellement indispensables, les fans de la saga cinématographique et de son univers seront toutefois ravis de s’y plonger. Un fort bon moment de lecture.


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Nous allons tous très bien, merci

Ce livre ne tient pas ses promesses, ou alors il est mal vendu !



L'idée de base est bonne, mais l'histoire est trop abracadabrantesque, tandis que l'auteur (ou la traduction) se perd dans une action parfois mal décrite et compréhensible.



J'ai eu du mal à le terminer...

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L'éducation de Stony Mayhall

L'auteur propose ici une réinterprétation de la figure du zombie. Si vous aimez la (très bonne) série britannique In The Flesh, ce roman pourrait vous plaire.



On suit ici Stony le long de toute une vie (ou de toute une mort ? C'est compliqué avec des zombies...), revisitant par là même l'Histoire des États-Unis - qui auraient connu une épidémie en 1968 cependant vite endiguée - de manière cohérente et bien pensée, ça fourmille d'excellentes idées, on s'attache aux personnages, l'histoire est entraînante et part parfois dans des directions insoupçonnées.



Comme souvent avec les histoires de zombies, le récit est l'occasion de glisser quelques critiques bien vues, qu'elles soient politiques ou sociales.



Si j'ai vraiment beaucoup aimé ma lecture, il manquait néanmoins un peu de mordant et de l'originalité que j'avais pu trouver dans Nous allons tous très bien, merci (ou alors j'avais de trop hautes attentes) pour en faire un coup de cœur.
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Harrison Harrison

Un texte bien construit et plein d'humour, avec beaucoup de clins d'œil et de citations. Dunsmouth rappelle curieusement une certaine ville d'Insmouth, Harrison et son amie ont beaucoup de points communs avec Harry Potter et Hermione Granger, Maman- Crapaud et son fils renvoient à Grendel et à sa mère ( Beowulf).

. Mais on est toujours dans un registre beaucoup moins dur, beaucoup plus proche de l'humour que de l'horreur.

Finalement on n'est pas si loin de l'univers de Terry Pratchett.
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Nous allons tous très bien, merci

Pour moi, de l'excellent fantastique. J'adore le concept. Parfois cela s'embrouille un peu, c'est du moins la sensation que j'ai eue, mais cette fiction a un goût d'y-revenez-y; d'ailleurs depuis cette lecture, je m'intéresse de plus près aux autres œuvres de cet auteur que je ne connaissais pas, et que ma médiathèque avait mis à l'honneur... Oh la bonne idée...
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L'éducation de Stony Mayhall

Une belle histoire, originale, sur le thème des morts-vivants, mais pas vraiment des zombies, en quelque sorte.



C'est aussi le récit d'une vie (oui, c'est assez paradoxal), d'une éducation comme l'annonce le titre, une éducation à l'humanité et aux valeurs qui l'accompagnent. Un beau roman, assez prenant, distrayant sans bêtise, qui nous interpelle, un peu, sans nous ennuyer.
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L'éducation de Stony Mayhall

Non, ce n'est pas juste un livre de zombies de plus parmi la pléthore de récits figurant déjà sur le marché ! Oubliez le papelard qui prône le gore pour le gore, la violence gratuite et les stéréotypes du mort-vivant totalement amorphe et abruti. Ce livre aborde le thème sous un angle différent, avec originalité et poésie. Les MV, capables de raisonnement, s'organisent façon résistance pour survivre à la persécution. Ils possèdent leurs propres codes et désirent la même chose que n'importe qui : continuer d'exister. Et ce, malgré la menace qu'ils représentent au regard de l'ordre établi. À travers l'existence houleuse de Stony, un être hors du commun, l'auteur nous entraîne dans un monde pas si différent du nôtre, où la pérennité de la race humaine ne tient qu'à un fil. D'une rare intelligence et d'une subtilité remarquable, cette fiction ravira les fans du genre, mais pas seulement. Je vous conseille vivement ce livre qui fait partie de mes préférés !
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