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Critiques de Delphine Bertholon (679)
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Coeur-naufrage

Parmi les quelques livres lus de cette auteure, Coeur-naufrage est certainement mon préféré.



Il décrit avec grande sensibilité et émotions les émois de Lyla (avec un y) à ses seize ans, l’âge où tout est possible, où tout se vit, tout se rêve.

On découvre en parallèle la Lyla de trente-quatre ans, traductrice de romans, solitaire, abimée, anxieuse, instable affectivement. Une Lyla sur le fil de la vie en déséquilibre. Elle pourrait bien mourir mais le suicide, c’est pour les courageux. Même du courage, ça lui manque. Il y a comme une cassure en elle que l’on comprendra petit à petit en retournant en arrière dans sa jeunesse, dans sa rencontre en vacances avec Joris, un jeune garçon tatoué de cicatrices.



J’ai oscillé tout le long de ma lecture entre un immense coup de cœur et une déception car 3-4 pages chez Lyla jeune puis 3-4 autres chez Lyla adulte et se rajoute Joris avant et après, ces enchevêtrements de cadres temporels m’ont un peu parasitée parce que j’étais bien moi à certains moments. Je m’attachais, je visualisais. Puis hop, on saute ailleurs. Il m’a fallu arriver au 3/4 du livre pour me sentir plus sereine et retrouver un coup de cœur sans interruption.



J’ai aimé la plume de Delphine Bertholon qui décrit très bien les visages de la jeunesse, ces êtres mi enfants mi adultes. J’ai aimé des tas de passages de grande profondeur. J’ai aimé Lyla et Joris qui à travers leurs imperfections s’ouvrent à cœur ouvert. J’aime cette image du cœur naufrage, perdu dans les abysses de la vie et haletant pour s’échouer sur une île accueillante. Un très beau livre.
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Les corps inutiles

Clémence, jeune fille de quinze ans, à peine pubère, poitrine plate, corps asexué, cheveux roux, points de beauté, ce n’était pas son jour le 29 de ce mois quand à la sortie de son immeuble, elle se fait violemment agresser. Tentative de viol échouée. À la fête de ses amis, son copain à qui elle raconte fébrile sa mésaventure ne saura lui répondre que cette phrase assassine : «Ce n’est pas si grave. Il ne t’a pas violée. Tu veux une autre bière? ».



Marquée, profondément traumatisée, Clémence décide depuis ce jour de se muer dans le silence. Si son petit ami ne peut comprendre la gravité, qui le pourrait. Certainement pas ses parents, monstre bicéphale qui ne posent jamais les bonnes questions et font tout de travers.



Ce roman donne tantôt la voix à une Clémence de quinze ans au sortir de l’agression et tantôt à une Clémence de trente ans, maquilleuse dans une usine de poupées sexuelles pour les hommes trop seuls. Le parallélisme est assez fascinant entre le corps de Clémence devenu insensible, inutile, bon à rien et ces poupées mortes qu’on manipule à contre courant.



Delphine Bertholon plonge à merveille dans la psychologie d’une jeune fille souillée et saccagée. Elle met très bien en exergue les conséquences d’une telle agression en vulgarisant par exemple le besoin d’avoir le contrôle dans l’acte sexuel et de son corps pour venger l’innommable. Sans patho ni horreur, tout est dilué avec précision pour tracer au final le parcours d’une jeune fille dont la vie s’est arrêtée un soir à quinze ans.
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Grâce

Il y a dans ce roman un univers assez Hitchcockien, un petit je-ne-sais-quoi de Daphné de Maurier.



Roman choral autour de deux personnages, Grâce, la mère et Nathan son fils, autour de deux époques, 1981 et 2010.

A travers le carnet de Grâce, 33 ans en 1981, on suit la destruction d’une femme et d’une famille. Une maison glacée qui semble hantée et qui saigne par tous les secrets qu’elle dissimule. Grâce Marie Bataille est l’épouse de Thomas, un représentant de commerce amené à voyager, elle le voit peu, elle en souffre, elle l’aime, éperdument, mais à trop aimer, on finit par voir ce qu’on ne devrait jamais voir. A l’arrivée d’une jeune fille au pair polonaise, le puzzle éclate, la vérité cingle.



Des chapitres courts, une fois Grâce, cette mère esseulée, extralucide, hantée. On tourne et arrive Nathan, le fils, 2010.

Avec lui, c’est l’autre côté du miroir, les conséquences de cette année 81 au grand jour. Grâce avait 33 ans en 81, Nathan en a 33 en 2010.



Auprès d’une famille abîmée, on approche un univers sombre, une intrigue, un puzzle psychologique, presque diabolique.



Un roman qui nous montre qu’on peut mal aimer, trop aimer, être mal aimé, aimer sans fond, aimer sans forme, aimer l’interdit, aimer la vengeance. Un roman qui vague sur les cicatrices de l’enfance. Des démons qui s’étiolent d’une boîte de Pandore, des enfants fantômes accrochés au malheur et aux ratures.



Il m’a fallu un moment d’acclimatation pour rentrer dans ce roman. Qui est qui ? Puis, la magie par son univers m’a happée. Nathan a ma nette préférence. Un personnage fouillé, sensible, profond. Grâce m’a laissée perplexe avec ses obsessions, sa dépression, sa folie. Mais l’ensemble se tient pour offrir un moment de lecture prenant et singulier.
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Grâce

Grâce, c'est une ambiance, sombre, pesante, angoissante… les pages se tournent, on se demande ce qui a pu se passer dans cette famille qui semble être banale ; on imagine ; on commence à se douter ; puis àn découvre la vérité… mais à la fin de l'histoire, comme tout bon polar !!

Une histoire de famille, avec ses secrets, ses mensonges, ses sentiments qu'on ne contrôle pas, ses espoirs, ses drames.

Bref une histoire de survivants !

L'auteur arrive à nous tenir en haleine avec une histoire somme toute assez banale en apparence, une histoire qui finira dans la rubrique "chiens écrasés" dans le journal du coin…

Delphine Bertholon est à mon avis une auteur très talentueuse.
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Grâce

Et bien, je dois avouer que je ne m’attendait pas un récit aussi prenant en ouvrant « Grace » de Delphine Bertholon. Grace c’est la mère qui reçoit comme chaque Noël ces enfants Lize et Nathan (accompagné par Colin et Soline les deux siens).

Une réunion ou plane l’absence du père (parti depuis belle lurette et de l’épouse de Nathan, décédée à l’accouchement des jumeaux). Chacun des protagonistes est bien loin de penser qu’un séisme familial se prépare. En choisissant de raconter son histoire à deux voix, Grâce trente ans plus tôt par son journal intime, puis par Nathan, Delphine Bertholon tisse son récit avec un sens du suspense et de l’émotion en tout point remarquable. Elle vous happe dès les premières pages, les chapitres s’emboitent tel un puzzle avec un sacré talent pour mettre le lecteur en situation inconfortable. Et pourtant bien difficile de lâcher ce bouquin drôlement malin. Jusqu’à un final Hitchcockien tout simplement épatant. Sacrée belle découverte.

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Grâce

Voici un livre que j'avais lu en 2013, prêté et qui est revenu en excellent état la semaine passée. Six ans de voyage je ne savais pas où il était passé.

J'ai eu envie de le relire et c'était une excellente idée car mon impression du roman est tout à fait différente.

Grâce est mariée à un représentant en électro-ménager toujours en voyage à travers la France. Les faits racontés par Grâce se passent en 1981 et ont un réel intérêt historique pour la vie à cette époque.

Elle a deux enfants, Lise qui deviendra plus tard une jeune femme bien étrange et Nathan qui exercera la profession d'architecte, aura deux enfants, des jumeaux. Hélas, la vie réconfortante qu'il avait réussi à se construire sera démolie par la perte de sa femme à l'accouchement.

Heureusement, il est très fort et s'occupera très bien de ses deux enfants.

Le livre s'ouvre sur une lettre tapée sur une ancienne machine à écrire par la bonne d'origine polonaise. On comprend immédiatement qu'elle est la maitresse du père.

Le roman se construit à partir du point de vue de Grâce écrit en 1981, très lourd, très tendu et celui de Nathan, revenu à Noël avec ses deux enfants. Pendant son séjour, des faits étranges vont lui faire revivre son passé et donnent au récit une ambiance peuplée de fantômes.

Heureusement, les jumeaux sont là pour détendre l'atmosphère.

Nathan est le personnage que j'ai trouvé le plus sympathique.

Grâce, on le comprend, bascule lors des évènements du passé. Elle est très fragilisée et va jusqu'à la folie avec froideur.

Je ne parle pas de la bonne ni du père qui pour moi ne sont pas abordés en profondeur. Ils sont importants pour le drame mais pas pour le ressenti de Grâce et de ses deux enfants.

Un roman cohérent, bien construit d'une famille qui doit accepter une histoire personnelle aussi dramatique.

Je voulais le relire avant d'aborder "Cœur naufrage" , un roman récent de Delphine Bertholon.

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Les corps inutiles

Clémence a 15 ans quand elle se fait agresser dans une rue au nom d'oiseau, par un homme qui la menace d'un couteau. Elle va réussir à le faire fuir avant qu'il ne la viole mais elle se mure dans le silence et elle ne peut se libérer de sentiments qui vont l'enfermer dans un monde où elle se sentira bien seule... L'aide de Damien, commandant de police, va-t-elle lui permettre d'avancer ?...

Dernier roman en date de la fabuleuse Delphine Bertholon, l'histoire de cette jeune femme traumatisée ne peut que nous toucher. Clémence, comme souvent dans les romans de l'auteur, est un personnage central puissant, omniprésent et qui se libère après une lutte sans relâche. Comme pour "l'effet Larsen", l'héroïne somatise ses blessures et corps et cœur ne font plus qu'un... Un magnifique roman sur une renaissance... Un auteur à découvrir de toute urgence si vous ne l'avez jamais lu !!!!
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Celle qui marche la nuit

Un roman jeunesse qui m'a été fort sympathiquement offert avec ma dernière commande pour le CDI, avec la promesse qu'il ferait frissonner mes jeunes lecteurs. En tout cas le personnage principal, Malo, un ado de 15 ans, a constamment "froid dans le dos", alors même qu'il vient de déménager dans la région nîmoise en pleine canicule. Il faut dire que sa situation n'est pas exactement réjouissante, à ce pauvre Malo, jugez plutôt : il vivait tranquille à Paris avec sa petite soeur de 5 ans, son père musicien (et prof de guitare pour vivre), et sa belle-mère Sophie, quand cette dernière a dégoté la maison de ses rêves (et "l'affaire du siècle", en plus) au fin fond de l'arrière-pays gardois. Fini les potes, l'appartement qu'il aimait tant, le bitume, la pollution et le cinéma, bonjour la bicoque flippante et "vintage", comme dit Sophie, au milieu des bois. Et voilà que Jeanne (la petite soeur) se met à hurler de terreur en pleine nuit et à parler d'une certaine Pauline qui lui parlerait, mais que personne d'autre ne voit. Malo s'inquiète, mais les parents, en plein trip déco, minimisent... Pourtant il se passe bien des choses étranges dans la demeure, et Malo ne va pas tarder à être impliqué bien malgré lui dans une histoire vieille de 30 ans.

Une bonne histoire pour les 12-15 ans, ça change un peu des bons vieux "Chair de poule", qui ont d'ailleurs toujours autant de succès. Je ne l'ai pas trouvée vraiment effrayante, malgré une atmosphère assez angoissante. Le personnage de Malo est bien campé, c'est lui qui narre à travers son journal intime, il y a cependant quelques points de vocabulaire qui m'ont agacée, des mots que n'emploieraient pas un ado, trop recherchés au milieu de phrases typiquement djeuns. La petite Jeanne est assez déstabilisante, mais on comprend par la suite pourquoi elle semble en décalage par rapport à ses 5 ans. Les parents sont plutôt peu attentifs, tout entiers plongés dans leur rénovation, je me suis dit qu'ils ne s'en faisaient pas trop pour leur fille qui présente quand même quelques signes de traumatisme.

Le récit lui-même est cohérent, un chouïa de fantastique, un brin de polar, tout cela bien ficelé avec la vie normale d'un jeune sans histoires.

Je suis "hors cible", c'est pour cela que j'émets quelques réserves, mais je pense que mes élèves ne bouderont pas leur plaisir !
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Coeur-naufrage

*****

Lyla et Joris...

Deux jeunes adultes cassés, perdus, fragiles.

Un amour de vacances et la vie devant eux.

Et puis ce secret, ce terrible secret, qui va bouleverser le cours des choses...

A 17 ans d'intervalle, on fait connaissance avec ces deux personnages et on apprend à les aimer. Avec leur force, leur courage, leur faiblesse aussi. Et puis on partage leur souffrance, qu'elles soient de jeunesse ou d'adultes, qu'elles s'ancrent dans une culpabilité sombre ou dans un sentiment d'impuissance.

Je ne découvre pas Delphine Bertholon, je l'aime déjà... Depuis longtemps... Depuis que sa Nola de "L'effet Larsen" m'ait touché en plein cœur. Elle a une parfaite maîtrise des mots, elle aime ses personnages féminins et ça sonne juste. Les émotions se dégagent toujours avec force de ses histoires.

"Cœur Naufrage" ne m'a pas épargné... Il m'a ému aux larmes, il m'a touché. La maman que je suis à été chamboulée par l'histoire de Lyla. Je ne dévoilerais rien, il faut découvrir, ressentir et apprécier à leur juste valeur les mots - maux - de cette belle auteur !!!
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Les corps inutiles

Ce soir-là Clémence avait eu la permission de sortir, oh pas très tard. Il avait fallu palabrer avec « le monstre bicéphale », nom qu’elle donne à ses parents, jamais capables de prendre la moindre décision l’un sans l’autre !

L’adolescente s’était légèrement maquillée pour faire comme ses copines pour la fête de l’école.

Mais voilà, en chemin, elle fait la mauvaise rencontre, la rencontre avec le monstre, avec le connard, les seuls mots qui lui viendront pour qualifier celui qui lui a fait peur, qui l’a salie avec ses mots orduriers, qui l’a menacée avec un couteau.

La jeune fille n’a pas été violée, mais quelle différence ? Elle se sent sale, incapable de parler, de se confier, incapable d’expliquer l’inexplicable.

Elle vivra avec son terrible secret et son mal-être.

Devenue adulte, après un bref passage dans le cinéma, elle devient maquilleuse de poupées sexuelles destinées à des hommes trop seuls.

Tous les 29 du mois, date anniversaire de son agression, Clémence s’habille de façon provocante et part en chasse. A la recherche de quel exutoire ? La jeune femme devenue insensible multipliera les aventures,

« Des baises d’un soir réglées en fin de mois comme on le fait des factures. »

Delphine Bertholon donne alternativement la parole à la Delphine pleine de vie et de rêve et à la femme amère et sans illusion qu’elle est devenue. Les phrases courtes, incisives nous happent comme les dents d’une mâchoire impitoyable.

Il y a malgré tout beaucoup d’humanité dans ce roman malgré la violence du propos. Delphine Bertholon m’a bouleversée avec l’histoire de Clémence.

Je ne connaissais pas cette auteure et j’ai découvert son immense talent.



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Le soleil à mes pieds

Deux sœurs. La petite a 22 ans, elle est fragile et ravissante ; elle se protège comme elle peut du monde extérieur en se réfugiant dans sa chambre de bonne qu’elle brique jusqu’à l’épuisement. La grande a 24 ans et virevolte dans la ville. Nymphomane, tyrannique, morbide, elle tient la cadette sous sa coupe. La petite ne travaille pas, ou peu, sauf quand sa sœur lui trouve des petits boulots, dont elle s’efforce de se faire virer le plus rapidement possible. La grande s’est inventé un travail de « soignante » parce qu’elle préfère voir les personnes « cassées » qu’en bonne santé.

Deux sœurs qui ont grandi avec un terrible secret et qui, dix-huit ans après, tentent d’exister chacune à sa manière. La grande en gâchant la vie de la petite cette dernière en obéissant et en résistant à la fois. La grande et la petite n’auront pas de prénom jusqu’à la fin du roman, comme si l’accomplissement de leur destin était nécessaire pour leur redonner une identité.

Je ressors profondément émue et perturbée de cette lecture. Les phrases de Delphine Bertholon m’ont happée dans une spirale douloureuse. J’y ai ressenti des émotions et des peurs d’enfant, des peurs de mon enfance que croyais enfouies à jamais.

Un bon roman, je l’ai déjà dit dans une autre critique doit pouvoir faire passer des émotions, même si elles sont douloureuses et réveillent de vieux démons.

C’est aussi cela, à mon sens, la bonne littérature.







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Coeur-naufrage

Coup de cœur magistral !

Roman choral à deux voix, écrit par une plume formidable.



C’est l’histoire de Lyla et de Joris.

Nous alternons entre le passé et le présent.

Que ce soit l'un ou l'autre, question parents, ils n'ont pas tiré le gros lot…

L’histoire commence par celle de Lyla, une traductrice célibataire de 34 ans, qui un jour reçoit un message sur son répondeur provocant un tsunami qui la ramène 17 ans plus tôt.



Je ne me suis jamais autant identifié à un personnage... C'est à la fois effrayant et rassurant. Un copier-coller – presque - à l'identique...

(Les amis qui avaient lu mon billet "Mal de mère" écrit l'année dernière comprendront celui-ci)



Lyla, c’était cette jeune fille, avec une mère lui faisant de l'ombre... N'osant plus lui présenter ses petits amis.

Une mère qui voulait tout savoir sur sa fille, mais dès qu'elle savait, détruisait tout.



"Elles étaient opposées, le soleil et la lune, sans cesse en éclipse l'une de l'autre."



Une mère à jalouser sa propre fille comme une sorcière de conte de fées.



"L'idée d'une mère me manque, mais pas la mienne."



L'impatience d'avoir dix-huit ans, d'être légalement libre…



"Une jeune fille qui cherchait simplement à être aimée, à grandir aussi, même trop vite, mais surtout à être aimée."



Et puis il y a ce père, qu'elle ne voit jamais ou seulement sur Skype quand ils trouvent le temps, parce qu’il s'est enfui à l'autre bout du monde où il a refait sa vie.



"Les pères sont pareils aux oiseaux : ils migrent. J'ai moi aussi eu le plus grand de tous les migrateurs. "



Comme eux, je me sens semblable à une herbe sauvage battue par les vents. Je voulais aussi avoir des parents pour me tenir la main pour m’aider à grandir, me faire une place. Mais j’étais plutôt devenue une marionnette malléable, sans cesse confirmée au désir des autres.



"La culpabilité n'a jamais fait partie de son ADN, mais la tragédie l'inspire. Être méchante avec ma mère, paradoxalement, serait un acte d'amour. Elle aurait à nouveau l'impression d'exister."



Il y a chez ces protagonistes, de la force et de la fragilité. Nous pouvons constater comme il est difficile de construire sur une base instable qui vacille.



Delphine Bertholon arrive avec finesse et justesse à poser des mots sur les maux grâce à des pansements de métaphores.



Il y a des livres que l'on aime, adore, déteste ou que l’on oublie. Et puis il y a ce genre de livre... Qui pour moi, a été LA rencontre.



Énorme coup de cœur pour lequel je vais devoir maintenant me détacher, difficilement.



C'est la plus belle rencontre faite jusqu'à présent. Un roman qui va habiter le cœur et l'âme.



Je vous le recommande, comme une ordonnance venant d'un médecin : c’est un livre qui soigne et qui fait du bien.



J’applaudis l’auteure de savoir rendre plus doux les difficultés de la vie, à rendre lumineux ce qui peut être douloureux. Une belle preuve que les douleurs et les émotions ne doivent pas être refoulées mais peuvent plutôt s'apprivoiser.



Ce livre m’a remué… M’a bercé… C’est un roman intense et inoubliable.



Il s’est refermé sous une cascade de larmes, mais avec le sourire.



« On cherche toujours des raisons à l’étroitesse affective de nos parents. On cherche toujours des raisons au manque d’amour qui nous ronge. Parfois, il n’y a simplement rien à dire. » - David Foenkinos
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Celle qui marche la nuit

C’est un roman adolescent que j’ai dévoré en moins d’une journée et que j’ai bien aimé. C’est en parcourant « Le Monde » que je suis tombé sur le résumé et que je me suis dit « Tiens, pourquoi pas ? ». Il faut être honnête, je n’ai pas eu peur et, à mon humble avis, un adolescent ne sera pas non plus terrifié. Mais l’intrigue est bien menée : on s’interroge comme Malo sur les raisons qui amènent sa petite sœur de cinq ans à hurler la nuit en fixant le mur, sur le malaise qu’il ressent dans cette maison comme si les murs voulaient lui dire quelque chose. Ses pérégrinations dans la forêt d’à côté et sa découverte d’une demeure en ruines ajoutent une touche oppressante à ce récit raconté à la première personne. Un bon moment de lecture.



Challenge Multi-défis 2019
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Grâce

Généralement je fais la critique immédiatement après avoir lu le livre, étant en vacances, j’ai reporté cette critique, j’ai donc certes un peu plus de recul mais mon ressenti est moins spontané et donc reconstruit et sans doute plus confus.

Ce que j’en garde après un mois, c’est une sensation d’envoûtement. Dans ce roman, Delphine Bertholon distille des événements, des paroles, qui engendrent un climat inquiétant , étrange, voire par moment surnaturel, ce qui ne m’a cependant pas gêné, au contraire, j’ai été happée par l’histoire dès que je m’y suis réellement plongée.

C’est dans ce climat que l’on découvre Nathan, le narrateur, qui va pour les fêtes de Noel, retrouver Grâce , sa mère et sa sœur Lise. Les secrets de famille vont nous être subtilement dévoilés à travers l’histoire croisée de Nathan et Grâce. Le livre alterne deux époques, 1981 lorsque c’est de Grâce qu’il est question et 2001 lorsque Nathan en devient le narrateur.

Plusieurs thèmes sont abordés avec subtilités et le lecteur est pris dans la tourmente de cette famille qui nous bouleverse.

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Grâce

J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir ce roman de Delphine Bertholon qui patientait depuis longtemps sur mes étagères.

J’ai aimé suivre l’histoire de Grâce, sur deux époques, à presque trente ans d’intervalle.



1981 : Nous la découvrons à travers son journal intime. Mariée à Thomas, souvent absent pour raisons professionnelle, mère de Lise et Thomas. Lorsque son travail d’infirmière la retient loin de la maison, c’est la fille au pair qui prend le relai auprès des enfants.



2010 : Nathan rejoint la maison familiale pour fêter Noël. Les retrouvailles sont ponctuées par les rires des jumeaux Colin et Soline que Nathan élève seul, son épouse est morte en leur donnant la vie. Cette année cependant, Nathan ressent une sorte de malaise, sa mère semble vieillie, fatiguée et angoissée et sa sœur mal dans sa peau, déçue par un travail sans intérêt et malheureuse en amour, de plus des phénomènes étranges se produisent dans la maison.



Delphine Bertholon réussit à instiller peu à peu un climat d’angoisse dans son texte.

Cet excellent thriller psychologique nous permet la découverte progressive d’une famille, de l'amour qui les unit et les sépare, d’un secret trop longtemps gardé.

Un roman fort dont l'écriture colle au plus près de la situation et des personnages qu'elle met en scène et qu'on suit sans relâche jusqu'à la dernière ligne.

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Le soleil à mes pieds

L'histoire de ces deux soeurs , la petite et la grande, est une histoire sombre.

La petite, fragile, anorexique est étouffée par la grande, exubérante, nymphomane, tyrannique.

Nous, lecteur, sommes également étouffés par la pression, l'angoisse qui se dégagent de ce roman.

Ces deux jeunes filles ont vécu un drame durant leur enfance, drame qui va expliquer en partie leur fragilité, leur trouble et leur névrose mais aussi bien malgré elles, leur "célébrité".

C'est une lecture étrange, et "lourde" mais malgré tout, une petite lumière apparait puisque l'on voit que rien n'est figé et qu'il est possible de "renaître".
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Grâce

Il y a des livres que l'on regrette d'avoir entamé car il est difficile de faire marche arrière.

L'écriture de Delphine Berthelon est très belle mais elle possède ce quelque chose de machiavélique qui nous embarque de façon insidieuse dans un univers sacrément glauque.

Il est question d'un lourd secret de famille, je dirais même d'un séisme familial dont l'épicentre est le personnage de Grâce.

Mère indigne ou pas ?

Le découpage du livre est particulièrement réussi car il fait s'alterner la parole de la mère Grâce au travers de son journal tenu en 1981 et la parole de son fils Nathan 30 ans plus tard.

Ces paroles que 30 années séparent finissent par se superposer et s'immiscer dans un présent qui devient de plus en plus lourd, malsain ,déstabilisant,!

Ce livre m'a bouleversé donc à vous de voir !



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Ce qui m'attend dans le noir

Allie 16 ans rentre de vacances au ski avec ses parents et découvre que leur appartement lyonnais a été cambriolé. Si leur petit nid douillet a été dérangé, il ne manque pas grand chose à part quelques bouteilles d alcool. Mais depuis le cambriolage Allie sent la paranoïa monter en elle. La jeune fille se sent observée. Même dans sa chambre sous les combles elle ne se sent plus à son aise.

Parallèlement à l histoire d Allie, on suit celle de Shark, un jeune qui effectivement est devenu très intrusif dans la vie d Allie.

Si Allie m a bien plu, je n ai pas vraiment adhéré à l histoire.
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Grâce

Une maison au mauvais karma...



Dans la maison de Grace, Noël est perturbé par des phénomènes étranges exacerbant une tension familiale latente entre elle et ses deux enfants adultes venus la visiter. Et la réapparition incongrue d'un mari et d'un père parti il y a trente ans semble être partie prenante de cette désorganisation. Entre introspections et réminiscences, une atmosphère glacée et inquiétante s'installe, à l'image de la vieille demeure dans la campagne hivernale. La boite de Pandore va s'ouvrir peu à peu en un puzzle à recomposer.



Tel un triste conte de Noël, le journal de Grace s'intercale dans la réalité présente, recréant le quotidien d'une jeune femme de trente ans peu maternelle, délaissée par un mari voyageur et volage, encombrée d'une jeune fille au pair qui cristallise sa jalousie. Une jeune femme qui voit son mariage se déliter, entre non-dits et secrets de vie.



L'écriture de Delphine Bertholon est très belle, faite de mots qui se tortillent en jolies formules pour de jolies images, un ton simple et direct sans artifice narratif, donnant de l'authenticité au récit entre réalité et mystère fantastique.



Perte, abandon, injustice, des thèmes de réflexion pas vraiment drôles pour une veillée de la nativité aux cadeaux cruels. J'ai lu d'une traite cette histoire délicieuse vénéneuse.









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Les corps inutiles

Les corps inutiles de Delphine Bertholon, Livre de poche



Même si Grace reste encore bien présent dans mon esprit, j'ai pris plaisir à lire Les corps inutiles. Enfin plaisir est un terme plutôt inapproprié au regard du thème du roman : les conséquences d'une tentative de viol sur une jeune fille de 15 ans et comment cet événement à chamboulé toute son existence. Ce livre ne passe pas inaperçu c'est le moins que l'on puisse dire et vous n'en sortirez pas indemnes, surtout si vous êtes une femme. Delphine Bertholon donne la parole à Clémence qui a survécu à une tentative de viol alors qu'elle se rendait à une fête. Bien qu'il ne se soit rien passé, l'homme a fait usage d'une arme et la souillure est bien présente. Clémence, du genre taiseuse ne dira rien à personne, sauf à son petit ami du moment qui dédramatise la chose vu qu'il ne s'est "techniquement" rien passé.



Clémence s'enferme dans un mutisme de façade, devenue insensible à son environnement. Un corps inutile qui ne ressent plus rien, ni plaisir, ni désir, ni émotion, une belle carcasse qui fait rêver les hommes, suscite leur désir et leur amour sans que jamais la réciproque soit possible. Le choc du viol a déconnecté Clémence de son rapport au corps et comme une punition, un souvenir, une façon de l'affirmer haut et fort, se donne machinalement, mécaniquement, à des hommes de passage en mémoire de cette date fatidique quand elle avait 15 ans. Une vie de surface, une survie en somme. Mais à l'aube de ses 30 ans, Clémence fera une rencontre qui bouleversera sa vie.

D'abord réticente et gênée par le personnage de Clémence, poupée froide aux désirs et sentiments étouffés, je me suis peu à peu laissée apprivoiser par le style quasi clinique employé par Delphine Bertholon, dont la froideur n'est qu'en surface. On peut être choqués par la description sans émotion qui est faite de la tentative de viol et j'a failli reposer le roman devant cette distanciation. Puis le doute laisse place à la colère, devant la dédramatisation du viol faite par le petit ami de l'époque (sombre petit con) et le désintérêt des parents qui ne voient rien ou font semblant de ne pas voir que quelque chose a changé chez leur fille, l'attachement gagne du terrain face à ce corps inutile qui n'aspire qu'au bonheur sans y parvenir physiologiquement.

Les corps inutiles est un bon roman en ce qu'il est exigeant et dérange. Le sentiment de profond malaise reste prégnant, on s'en accommode c'est tout, comme d'une constante voulue par l'auteur pour nous mettre au même niveau que sa protagoniste. Elle souffre, à nous de le ressentir dans notre chair. Elle ne ressent rien, nous aussi devenons ces corps inutiles qui arpentent la vie sans nos attacher aux choses, aux gens. Jamais roman n'aura aussi bien porté ce titre je vous l'assure.


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