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Critiques de Delphine Bertholon (679)
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Coeur-naufrage

Comme toutes les héroïnes de Delphine Bertholon, Lyla a connu un accident au cours de sa vie. Un événement qui a fait d'elle une ombre, une jeune femme transparente, comme perdue dans l'existence. Et puis, ce passé rejaillit et, cette fois, elle décide de l'affronter. Un roman fort, plein de mélancolie, de tendresse et d'espoir, autour de questions douloureuses et de non-dits qui empoisonnent tout.
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Coeur-naufrage

Je sors juste de ma lecture , et j'ai un peu de mal à en parler..

Je peux quand même lui attribuer des mots : sensible, délicat, poignant, réparateur, dérangeant et apaisant à la fois...

Ce roman est extrêmement bien écrit (l'héroïne est traductrice, et handicapée des sentiments, manie en revanche fort bien la langue). Ce texte dégage donc une musique, avec plusieurs interprètes, Lyla 17 ans et Lyla 34 ans, Joris jeune et le Joris d'aujourd'hui... c'est un beau récit, sur la vie, la famille, boulet ou refuge enfin trouvé, les difficultés et la peur de vieillir... sur le pardon aussi, pardon à soi et aux autres, le pardon qu'on peut enfin, un jour, s'accorder pour revivre...

Un coup de cœur pour un auteur français, cela faisait longtemps pour moi !
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Les corps inutiles

Jamais 2 sans 3, c'est ce que dit le proverbe, non ? Et bien, je me mets en 4 (je suis en très grande forme !!!) pour le respecter à la lettre et me replonger, avec plaisir, dans l'univers de Delphine BERTHOLON.



Après "L'effet Larsen" et "Grâce", j'ai enfin mis la main sur "Les corps inutiles" en Bibliothèque !!!



Clémence est une jeune fille, elle a quinze ans, c'est la fin de l'année scolaire, il y a une fête organisée entre copains et copines. Après quelques menus arrangements avec la réalité pour convaincre les parents de donner leur accord pour cette sortie exceptionnelle, Clémence prend le chemin de la maison d'Amélie. Insouciante, elle profite de ce moment de liberté. MAIS bientôt résonne une voix :



"Ne bouge pas, ne crie pas. Ou je te crève." P. 14



Je ne vous en dis pas plus de ce qui va se passer dans les minutes qui vont suivre, dans les heures, les semaines, les mois, les années... parce que le corps garde la mémoire de tous les instants, et de ceux marqués par une telle violence à un point incommensurable !



Delphine BERTHOLON dédie ce roman au corps, à son hypersensibilité, à sa fragilité mais aussi à sa capacité d'affirmer sa force, sa puissance. Le corps est singulier et donne à voir une personnalité, on imagine très aisément cette jeune fille rousse aux yeux vairons. Mais le corps est aussi composé de mille et une pièces comme autant de pores de la peau. Aller au-delà de l'apparence pour en comprendre ses subtilités, analyser ses symptômes, là commence toute une histoire !



Ce roman de Delphine BERTHOLON aborde une nouvelle fois la dimension mère/fille. Je me souviens encore de "L'effet Larsen", j'avais été profondément émue par la complicité établie par Nola avec sa mère, sombrant dans la dépression. Dans « Les corps inutiles », c'est un tout autre angle qui est pris. Clémence fait de sa mère la responsable de tous ses maux :



Elle lui en voulait, à sa mère.



"C'était injuste, mais elle lui en voulait - d'habiter ce quartier où les hommes cherchaient à violer les jeunes filles, lui en voulait de l'avoir fabriquée ainsi, avec cette chevelure rousse et ce regard étrange qui excitait certains. Lui en voulait aussi de ne rien pouvoir dire, obligée de se taire pour garder un avenir, un peu de liberté, un ersatz d'existence. De l'aimer trop, sans la laisser grandir. De vouloir qu'elle soit quelque chose d'autre qu'elle-même, une sorte d'enfant idéale, obéissante, infaillible, fabriquée en tube et activée par télécommande." P. 68



Lorsqu'on est une mère, d'une fille de surcroît, on reçoit une claque magistrale avec ce roman. Alors que chaque mère est persuadée de donner le meilleur pour sa fille, ses preuves d'amour deviennent ici le poison de leur relation. Plus encore, la volonté de sécuriser l'itinéraire de son enfant devient son pire handicap pour se construire lui-même. Il est terrible de se voir reprocher ce qui pourrait paraître a priori comme une chance extraordinaire mais je comprends le propos et, poussé à l’extrême, je m’interroge sur les conséquences du contexte de violence actuel sur la jeune génération de demain. Ce roman est sorti un mois après les attentats de Charlie Hebdo du 7 janvier 2015, il n’en porte donc pas encore la trace indélébile. Depuis, nous avons connu ceux du 13 novembre 2015. Comment, en tant que parent, ne pourrions-nous pas être imprégnés collectivement de ce contexte et le répercuter sur notre progéniture que nous voulons à tout prix protéger ? Mais à quel prix justement, individuel celui-là ? C’est ce que nous fait mesurer l’écrivaine avec talent, sans aucune concession, à l’image de la lame du couteau qui effleure le corps de Clémence.



Ce roman va encore plus loin dans les effets collatéraux. Mère et fille, et plus largement parents/enfant, sont privés du dialogue et se retrouvent dans l'incapacité de mettre des mots sur ce qui s'est passé, alors même que la gravité des faits justifierait à elle-seule d'en parler. Comment aborder la réalité de la vie dans un tel contexte ?



"Quoi qu'il en soit, nous étions tous bien protégés d'une chose : la vérité." P. 189



Qu'est-ce qu'un viol ? Qu'est-ce qu'un abus sexuel ? Qu'est-ce qu'une agression sexuelle ? Qu'est-ce que le harcèlement sexuel ? Depuis les actes collectifs, Place Tahrir au Caire en Egypte, à Cologne en Allemagne la nuit du Nouvel An, jusqu'aux actes individuels, personne n'est épargné, les filles comme les garçons, il suffit de s'intéresser à l'Eglise Catholique et aux actes de pédophilie qui ne cessent d'être dévoilés. Nul acte ne doit être négligé ni hiérarchisé, celui qui est le plus grave est celui, me semble-t-il, qui nous arrive, à charge pour l'environnement familial, les amis... d'aider la victime à soigner son âme, et son corps.



Et devant un tel tableau, comment réagir ? Et bien, Delphine BERTHOLON décide d'en rire (mais attention, avec cette écrivaine, le rire est jaune !). La revanche prise sur l'homme, sur les hommes, sur la société toute entière est ingénieuse. Je me suis laissée surprendre et c'est aussi le charme de la littérature, se laisser porter par une issue que l'on n'aurait pas soupçonnée...



Et même si Delphine BERTHOLON s'interroge sur l'humanité :



"(Est-on encore un être humain, dans de telles conditions ? C'est quoi d'abord, l'humanité ?)" P. 155



C'était déjà une question qu'elle se posait dans "Grâce"... elle lui fait encore un peu confiance en provoquant des rencontres inattendues mais ô combien précieuses sur le chemin de la résilience. J'ai été bouleversée par le personnage du policier et encore par ce jeune homme qui vit dans les arbres ! Vous voulez savoir pourquoi, et bien lisez "Les corps inutiles".



Ce roman est très dense. Chaque fois que j'y repense, j'y retrouve de petits détails qui sont autant de richesses.



Une nouvelle fois, je vais m'en souvenir très longtemps. C'est, je crois, la marque de fabrique des romans de Delphine BERTHOLON !
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Grâce

Noël 2010. Nathan, 34 ans, vient passer les fêtes de Noël dans la maison familiale située dans le Beaujolais. Accompagné de ses enfants, les jumeaux Colin et Soline, il y retrouve sa mère Grâce et sa soeur Lise qu'il ne voit plus beaucoup. Architecte à Paris, Nathan survit comme il peut à la mort de sa femme Cora, décédée à la naissance des jumeaux. Ces retrouvailles s'annoncent d'autant plus chamboulées que Thomas, le père disparu depuis de nombreuses années, a décidé de réapparaître.

Retour en arrière, en 1981. A travers le journal intime de Grâce, 33 ans à l'époque, nous découvrons la vie de cette femme délaissée peu à peu par un mari trop souvent absent par son travail de représentant de commerce. Pour aider sa femme qui a décidé de reprendre le travail, Thomas décide donc d'engager une jeune fille au pair. Christina, 19 ans, polonaise, possède tous les attraits pour séduire un homme en mal de conquête : jeune, blonde, plantureuse, libre… La jeune fille ne tarde pas à semer la discorde dans le couple. le doute et la jalousie s'insinuent dans l'esprit de Grâce, prête à tout pour garder son mari.



Le lecteur aborde ce roman à travers le journal intime de Grâce, en alternance avec la narration de Nathan qui s'adresse à sa femme Cora. Nous passons donc du passé au présent et découvrons peu à peu le drame qui s'est joué il y a presque trente ans et son dénouement dans le présent. Delphine Bertholon renoue ici avec un thème classique, le secret de famille, mais pas seulement. Elle mêle à l'énigme du départ un aspect fantastique par la manifestation d'événements insolites, ainsi qu'une ambiance étrange et mystérieuse avec l'évocation des mondes gémellaires et la légende d'une jeune femme autrefois assassinée dans la maison.

Avec de tels ingrédients, je m'attendais à un récit beaucoup plus haletant et angoissant. Mais les effets tombent à plat et je n'ai pas franchement accroché à toute la mascarade mise en place.



Malgré cette entrée dans le fantastique loupée, « Grâce » se lit très bien et n'enlève rien au talent de Delphine Bertholon. Il reste juste pour moi un niveau en dessous de « L'effet Larsen » et surtout du très bon « Twist ».





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Cabine commune

Dans ce court roman qui met en scène des vendeuses et des clientes d’un grand magasin de prêt-à-porter féminin, Delphine Bertholon nous offre un véritable moment de détente.

A partir de dialogues souvent très drôles, nous assistons aux séances d’essayage des clientes dans une cabine commune à toutes. Exigeantes, loufoques, complexées ou exhibitionnistes, elles ont le don de rendre folles ou de laisser imperturbables les vendeuses qui tentent tant bien que mal de répondre à leurs désirs parfois irréalisables.



Pour écrire ces scénettes à la fois comiques et réalistes, Delphine Bertholon s’est inspirée de sa propre expérience de vendeuse dans un grand magasin de prêt-à-porter féminin. Scénariste de profession, on sent ici tout son art de la répartie. Les échanges entre les clientes et les vendeuses sont hilarants et les répliques savoureuses. « Cabine commune » gagnerait tout à fait à être mis en scène sous forme de sketchs.

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Les corps inutiles

Le cheminement d’une reconstruction après une agression sexuelle, sans viol ; la victime se mure dans un silence où se partagent la haine d’elle-même, la culpabilité, le désir de vengeance, une insensibilité profonde à la vie qui pourtant continue. Le livre est construit en chapitres alternant les ressentis de la jeune fille innocente qu’elle fut et l’adulte qui ne veut pas surmonter pas ses souvenirs, rongée par l’amertume et les désillusions d’une vie solitaire, insensible qu’elle s’est choisi pour lutter contre les affres du passé.



Le style de l’auteure est de toute beauté, parfois cru, parfois poétique, piquant comme le couteau qui agressa son personnage.



Une lecture qui accroche, ne laisse pas insensible et qui remue les tréfonds d’un corps piétiné et d’une âme trop tôt écorchée.

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Les corps inutiles

Clémence a 15 ans lorsqu'un soir dans une ruelle elle fait une mauvaise rencontre. Dès lors le cours de sa vie bascule, le rapport aux autres, aux hommes, à son corps... Fin de l'enfance, fin de l'insouciance, Clémence sombre dans un "coma sensoriel", Clémence ne sent plus rien.

15 ans plus tard, la jeune femme travaille dans une usine très particulière, elle maquille des poupées grandeur nature destinées à combler la solitude d'hommes seuls, elle donne vie à des corps comme le sien, qui n'éprouvent rien.



Culpabilité, silence ("ce n'était même pas un viol"). Solitude, vengeance. Même des années après, l'existence de Clémence semble s'être arrêtée ce soir de ses quinze ans, et malgré ses tentatives de vie en couple (avec Tristan : échec), de disparition (avec ses longs cheveux roux et ses yeux vairon : échec) ou d'éloignement, elle est toujours rattrapée par le souvenir de l'agression, malgré ces hommes qu'elle consomme à la chaîne tous les 29 du mois pour tenter de ressentir quelque chose à nouveau, de renaître peut-être, de se reconstruire probablement. Sans parler de ces parents à qui elle n'a jamais pu rien dire et pour lesquels elle a tant de ressentiment pour ne pas l'avoir protégée, ne pas avoir compris, ne pas avoir "senti", et de cette incapacité à avoir une vie amoureuse, stable, "normale".



Pourtant, des hommes bienveillants elle va en rencontrer, et ce sont de très beaux personnages : ce flic, Damien, qui lui fait la promesse de chercher son agresseur, quelque soit le temps que ça prendra, et lui réapprend la confiance. Christophe, l'idiot du village - et, belle ironie, le plus bel homme sur terre - qui semble veiller sur elle comme un ange protecteur.



C'est un livre magnifiquement douloureux et vraiment marquant, car au-delà des thèmes graves abordés (le silence des victimes, la douleur physique et psychique provoquée, la possibilité d'une réparation) l'écriture de Delphine Bertholon est autant à fleur de peau que son héroïne, comme une plume qui gratterait une blessure, un souvenir qu'on n'arrive pas à enfouir et qui empêche d'avancer, qui contraint à fuir la lumière et rester tapi dans l'ombre. Que sommes-nous sinon des corps inutiles lorsque nous cessons d'être sensibles ?
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Twist

Roman choral à trois voix. Celles de Madison jeune fille onze ans, celle de sa mère et Stanislas, jeune étudiant rêvant de devenir écrivain, professeur de tennis de Madison et objet de son amour inconditionnel.



Le roman s'ouvre sur l'enlèvement de Madison par R., un enlèvement qui durera cinq ans! Madison surnomméeTwist par son grand-père est une enfant pleine de vie et d'intelligence, elle passe son temps en captivité à écrire dans des carnets ses moindres sentiments, ses espoirs, ses coups de blues, les moments où elle a le moral "au tréfonds de ses Converses" Cette écriture puis plus tard la lecture l'aideront à garder l'espoir.



La mère de Madison est dévastée par l'enlèvement de sa fille mais malgré les jours, les semaines qui passent elle est convaincue que sa fille est toujours vivante. Elle lui écrit de nombreuses lettres lui racontant la vie de sa famille et lui montrant qu'elle ne l'oublie pas.





Stanislas tombe amoureux de Louison, modèle pour artiste peintre et aspirante photographe, le belle ne fait que s'amuser avec luiL Lui ne voit plus qu'elle et en néglige tous les autres aspects de sa vie. Il entre dans une profonde dépression lorsque Louison l'abandonne.



Dans ce beau roman il est question d'amour et de liberté. Madison est sa mère vivent les conséquences d'une séquestration involontaire, elles sont victimes du ravisseur. Stanislas lui est prisonnier volontaire de son amour non réciproque pour Louison mais le souvenir de la captivité de son ancienne élève et la mission qu'elle va lui confier vont lui permettre de prendre conscience de son aveuglement!

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L'effet Larsen

Nola a 18 ans en cet été 1998, les bleus viennent de gagner la coupe du monde de football mais pour Nola l'heure n'est pas à la fête. La canicule est étouffante en ville et alors qu'elle devait partir en Grèce avec des copines elle doit s'occuper de sa mère en pleine réaction post traumatique. Les deux femmes ont perdu leur mari et père lors d'une fusillade et voient s'effondrer tout leur univers.





Suite au décès de Jacques, Nola et sa mère quitte Montreuil et leur pavillon pour emménager dans une "alvéole" dans un immeuble bizarrement conçu et à la limite de la salubrité. C'est dans cette atmosphère avec ses voisins et les clients du bar ou elle travaille que Nola va trouver les ressources pour traverser la dure période du deuil et aider sa mère à surmonter le traumatisme causé par le décès de son mari.





Dans ce roman Delphine Bertholon traite du thème du deuil avec sensibilité mais sans pathos. Elle nous montre à travers l'expérience de Nola que même si la mort d'un proche est douloureuse, il est toujours possible de faire son deuil de sa vie d'avant pour rebondir.

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Le soleil à mes pieds

Abandon page 60. Hier soir je commence ce roman et dès les premières pages je n'accroche pas. Je remets ça sur le compte de la fatigue et ce matin je me connecte sur Babelio pour connaître l'avis d'autres lecteurs. Les avis sont tous très enthousiastes. Je recommence le livre mais non franchement je ne rentre pas dans ce roman. Pourtant c'est typiquement le genre de roman que j'adore: des personnes bousillées par la vie, des phrases courtes et rythmées... Au vu des critiques je passe à côté de quelque chose mais quand ça ne veut pas et bien ça ne veut pas.
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Twist

Une fois n'est pas coutume : je remercie la quatrième de couv', sans laquelle je n'aurais rien compris. J'ai fait la curieuse au bout de cinquante pages de brouillard total et bien m'en a pris.

Trois récits alternent dans ce roman :

- la liaison essentiellement sensuelle entre un Stan très mordu et une Louison fantasque mais plutôt tiède avec son amoureux - sauf pour le sexe. Une histoire d'amour aussi banale que bancale entre deux personnages antipathiques.

- la captivité de Madison, relatée par la jeune fille dans son journal intime. Un texte relativement optimiste d'une gamine devenue adolescente, elle parle de son isolement, bien sûr, de son amour pour Stan - son ancien prof de tennis - et de la fascination pathologique qu'elle exerce malgré elle sur son ravisseur. L'homme attend qu'elle l'aime, et il a beau rester respectueux, ses sentiments n'ont cependant rien d'une tendresse paternelle de substitution, c'est de ce fait très dérangeant.

- les lettres à sa fille (qui ne les lira sans doute jamais) de Léonore, mère de la petite disparue. De l'amour et de la douceur maternelles, bien sûr, mais aussi des confessions sur la sexualité quelque peu surprenantes dans ce contexte.

Cet ouvrage m'a complètement déroutée. Je me suis longtemps demandé ce que je lisais : un polar ? un roman grave sur les séquestrations d'enfants ? L'allusion à la célèbre jeune fille autrichienne retenue huit ans captive est vite évidente et fait craindre un roman racoleur. Je n'ai compris qu'à la fin l'intérêt de l'histoire d'amour Stan-Louison évoquée en parallèle. Ai-je manqué d'attention ? de motivation ? Je ne sais pas. J'ai été agacée trop longtemps, émue trop tardivement. C'est donc un rendez-vous complètement raté pour moi, qui ne me donne pas envie de découvrir d'autres ouvrages de l'auteur, malgré les billets élogieux sur L'effet Larsen.



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Dahlia

Lecture très fluide pour ce roman de Delphine Bertholon qui clôture les 3 mois de la carte cadeau Kube que j’ai reçu.

J’ai trouvé l’approche de l’auteure intéressante par le point de vue qu’elle a choisi de développer. On pourrait considérer la protagoniste comme un dommage collatéral.



Comment la quête de reconnaissance, le mal être ou l’immaturité d’une ado, avec quelques mots à peine prononcés, peut enclencher un engrenage infernal et inarrêtable. Comment une phrase peut chambouler autant de vies, les conséquences prendre une telle ampleur sans avoir aucune maitrise dessus.



J’ai découvert l’auteure avec ce livre, elle arrive à traiter un sujet sensible, tout en mêlant passé et présent, le tout avec beaucoup de sensibilité.
Lien : https://deslivresetmaude.wor..
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Dahlia

J'ai lu cet auteur pour la première fois, sur les conseils de ma bibliothécaire. J'ai beaucoup aimé l'écriture, les thèmes abordés et la manière dont ils le sont, c'est-à-dire sans parti pris, en laissant la parole à chaque personnage pour expliquer ses actes.

Lettie, à l'aube de ses 40 ans et parce qu'elle ressent l'absence de sa fille (c'est la première fois que son père l'emmène si loin, si longtemps), replonge dans les souvenirs de son adolescence. D'abord, par elle-même, en réfléchissant à son amitié avec Dahlia et ce qui en a découlé. Puis elle ressort sa correspondance avec cette dernière, essaie de percer les secrets à travers ses mots. Nous découvrons donc le coeur de l'histoire au fur et à mesure que le personnage principal déroule le fil de ses souvenirs. N'ayant pas toutes les réponses et voulant comprendre pourquoi cette histoire l'a tant marquée et l'a suivie toute sa vie, comme si l'épisode avec Dahlia était intimement lié à sa propre histoire, elle décide de retrouver Dahlia et de lui poser les questions qui lui sont nécessaires pour avancer. Elle rend ensuite visite à sa mère afin d'aller au bout des choses, de la faire parler alors qu'elle s'y est toujours refusé.

Lettie a grandi seule avec sa mère, un peu à l'écart puisque vivant dans un mobile home du camping. Alors, lorsqu'elle se sent enfin intégrée au groupe des collégiens les plus en vue, elle refuse d'y renoncer (même si elle ne peut totalement être elle-même avec eux) lorsque Dahlia, nouvelle élève un peu étrange, s'intéresse à elle. Cela ne les empêche pas de nouer une amitié forte en dehors du collège! L'univers des deux filles et de leur famille va basculer après que Dahlia révèle à son amie un terrible secret.



Les thèmes présents sont forts, importants et traités sous différents aspects. Le propos de l'auteur n'est jamais moralisateur et montre les différences de réaction selon le vécu de chacun.
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Dahlia

Dahlia, le nouveau roman de Delphine Bertholon, est une histoire de traumatisme : ceux l’on cache, ceux qui se transmettent de génération en génération, mais aussi ceux qui s’autogénèrent. Lettie, une scénariste de 40 ans, survit grâce à sa petite fille de trois ans, unique remède contre la mélancolie. Elle se souvient de Dahlia, cette amie d’enfance qui, à 14 ans, lui avait confié ses secrets. En lui apportant son aide, Lettie avait provoqué un raz de marée, aux conséquences trop lourdes à porter pour une adolescente. Depuis, Lettie est plombée par les histoires qui se refusent à elles, se focalise sur la fiction, espérant y trouver un contrepoids à la réalité. Avec beaucoup de recul, de nuance et de sensibilité, Delphine Bertholon interroge la difficulté de trouver sa place, de ne pas projeter sa propre histoire sur celle des autres, en gardant à l’esprit la question des violences faites aux femmes. Le tout porté par un équilibre précieux entre le style, la construction et le propos.
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Coeur-naufrage

Je crois que j'ai rarement été aussi enthousiaste après la lecture d'un livre, et cela pour plusieurs raisons. Tout d'abord, le style: une magnifique écriture, de très belles phrases qui parviennent en peu de mots à véhiculer l'émotion et la poésie du moment. Ensuite, les personnages: pour que nous puissions nous projeter dans les personnages, il faut qu'ils soient assez réalistes et torturés par les doutes, qu'ils nous fassent vivre des émotions intenses par procuration, ce qui est le cas ici. Enfin, les références culturelles: c'est toujours agréable de lire un auteur de sa génération car il s'est nourri des mêmes éléments culturels que nous. J'ai donc retrouvé des auteurs, des films, des musiques qui m'ont projetés dans le passé et m'ont ramené à ma propre vie.

Vous l'aurez compris, cette œuvre m'a touché et même davantage, elle m'a conquis. Je suivrai désormais cette auteure de très près.
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Coeur-naufrage

Cœur-Naufrage.

Avec ce titre, je savais bien dans quoi je tombais.

D'autant plus que Delphine Bertholon, elle m'attrape à tous les coups avec ses mots, ses phrases, ses ponctuations qui tombent sous mes yeux et sur mon cœur comme une douce perfection.

J'ai toujours du mal à écrire une critique en résumant l'histoire, parce que pour ça, il y a le résumé des éditeurs. C'est pourquoi je préfère décrire mon ressenti.

Et les livres de Delphine sont si forts en émotion que j'aimerais utiliser tous les adjectifs et tous les adverbes possibles pour décrire tout cet amour que j'ai quand je lis ses histoires.

Elle orchestre avec une main de maître, écorchée à vif, la vie de Lyla, interprète littéraire, folle des hommes et surtout de ceux qui font du mal, et celle de Joris, le père de famille, heureux, puisqu'il vit sur une Île. Et l’Île, c’est sa maison, sa femme, sa fille.

Et évidemment, un Bertholon ne serait pas un Bertholon, si elle ne jonglait pas entre le passé et le présent.

La sublime écriture de l’auteure est criante de vérité, parce que hurlante de poésie. Elle nous ouvre les veines à chaque page, et pourtant plus on lit, plus on se sent vivant. Vivant de voir ce sang couler du cœur et des yeux.

Arrivée à la fin de l'ouvrage (il me restait quinze pages), j'ai tenté de faire diversion, moi aussi, quelques minutes. Parce que j'avais pas envie de quitter cette histoire, parce que j’avais peur du moment où j'allais fermer le livre avec la caresse subtile de la gifle littéraire.

J'ai pris mon téléphone, surfé sur Internet, et suis tombée sur un post de Delphine. On a discuté. J'avais voulu délaisser Cœur-Naufrage pour faire respirer mon cœur, un peu, avant le grand saut final, celui de l'au-revoir, du « vivement le prochain Bertholon », celui qui empêche d'ouvrir le prochain livre sur la PAL. Car ce serait comme une trahison. Comme passer du coq à l'âne.

Bref, à faire une pause, j'ai discuté avec elle. J'avais le palpitant naufragé moi aussi, parce que je redoutais d’arriver aux Remerciements. Et finalement, dans cet échange avec elle, j’ai vu la paréidolie de ses mots dans chacun de mes gestes, dans chacun des objets qui m'entouraient. Alors j'ai posé le téléphone, et j'ai repris la lecture. J'ai lu les derniers mots comme on boit la dernière gorgée de champagne. Comme on donne le dernier baiser à ceux qu'on aime toujours. Parce que c'est une fin. Et parce que, là-dedans, dans cet organe rouge vif, qui n'oublie jamais de battre, même les jours où on aimerait l'entendre cogner moins fort, il y a la vie, que Delphine sait si bien conter.
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Les corps inutiles

J'ai plongé à pieds joints dans l'histoire de cette jeune fille, agressée au couteau, touchée mais pas violée, qui une fois devenue femme ne fait que s'efforcer de vivre libre, sans parvenir à se délivrer de ce passé qui l'enferme.
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Grâce

Avec beaucoup de talent, l’auteur nous plonge dans une atmosphère quasi-fantastique. Grâce Marie Bataille, l’héroïne en titre, livre à son journal intime ses souffrances de femme délaissée par un mari qu’accapare son travail de représentant de commerce itinérant. Cette femme a 34 ans en 1981, mère de deux jeunes enfants, Lise et Nathan, elle va succomber aux affres de la jalousie lorsqu’une jeune fille au pair polonaise vient s’installer chez eux...
Lien : http://www.nordbretagne.fr/%..
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Coeur-naufrage

C'est le regard embué, les larmes aux yeux que je termine "Coeur Naufrage".



Que de sensibilité, d'émotions. Ce roman est une pépite que j'aurai dû sortir plus vite de ma Pal. Un roman magnifique qui nous parle des "non-dits", des accidents de la vie.



Lyla a 34 ans, elle a l'impression que sa vie est vide, qu'elle passe à côté de l'essentiel. Impossible pour elle de se fixer, d'avoir une vie amoureuse...



Faut dire que la vie ne l'a pas épargnée. Un père absent, cocu. Une mère qui n'en a que le nom, photographe célèbre, rigide, égoïste, ne pensant qu'à elle, utilisant l'image de sa fille mais ne lui donnant aucun amour.



Un jour, un coup de fil. C'est Joe, enfin Joris.



Elle se souvient de son adolescence, elle avait 16 ans. Elle se souvient de Joris, le taiseux, un autre écorché de la vie. Une chaîne de vélo qui saute, dans les Landes, une rencontre qui allait changer sa vie.



Joe est secret, il est orphelin de mère, son père est strict, violent et ne quitte jamais sa bouteille.



Joe est en quelque sorte son "jumeau", un parent absent, l'autre qui l'ignore. Ce sont deux écorchés, deux jeunes qui vont devoir se construire en bravant tant d'obstacles.



Je ne peux en dire plus sans déflorer l'histoire mais c'est un récit que l'on ne lâche pas, une nuit blanche de lecture tellement on est captivé par cette plume qui alterne le ressenti de l'un puis de l'autre en faisant des allers-retours à dix-sept ans d'intervalle.



Une plume captivante, tout en délicatesse, en émotions. Lyla avec un y ne peut vous laisser indifférent. J'avais l'impression que j'allais la rejoindre l'écoutant me raconter son histoire.



Magnifique pépite. Merci Delphine Bertholon.



Gros coup de ♥
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Coeur-naufrage

Deux jeunes en été, un enfant que Lyla décide d’accoucher sous X sur une méprise et…



… et dix-sept ans plus tard, Joris la retrouve ! Et vient le temps de la prise de conscience, des regrets, des envies et de la fin du déni.



Un roman en deux époques et à deux voix, doux et vivant, au plus proche de l'épiderme et soutenu par une écriture pleine de sentiments.
Lien : http://noid.ch/coeur-naufrage/
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