Citations de Delphine Bertholon (349)
Puis je t’ai rencontrée, deux yeux, un nez, une bouche, tu as comblé la brèche, petit à petit, tu étais si pleine, si pleine de formes, si pleine de vie, si pleine de tout que pour le vide, il n’y avait plus de place, tu as mâché ma solitude comme du bubble-gum, tu en as fait une bulle.
J’avais oublié la sérénité. Certains sentiments, lorsqu’ils s’en vont, deviennent des mythes. On n’en garde pas trace, ni souvenir palpable ni sensation physique ; et l’on finit par croire qu’ils ne sont que des mots, créations de langue inutiles, sans substance, signifiants sans signifiés. Certains sentiments n’existent qu’au présent. Mais, dès lors qu’ils réapparaissent, tout réapparaît avec eux.
–Je pourrais te revoir, Amélie ? J’aimerais bien te revoir.
Elle songea subitement : Moi aussi, Raphaël, j’aimerais bien me revoir.
À seize ans, à peu près tout est poétique ; poésie noire parfois, mais poésie tout de même. À seize ans, la vie n’est qu’un immense paysage.
Qu’est-ce qu’une vie ? À quoi ça rime ? Le mauvais jeton dans la mauvaise machine - tout est pipé d’avance, ça claque, ça brille et ça loupiote mais au final, vous êtes toujours tout seul avec la mort au bout.
Les livres des autres sont des coups de pieds au cul. Sans ces autres-là, je serais triplement morte. Il y a tellement de gens qui meurent de leur vivant.
Les rêves n'ont pas toujours vocation à se réaliser. Ils font avancer, persévérer, donnent du courage, et c'est tout ce qu'on leur demande.
J’ai vécu avec toi un bonheur tout rond, un bonheur que l’on ne peut imaginer en vrai, un bonheur de conte. Tu étais l’équilibre même, Claire est un déséquilibre en soi, déprimée, délicieuse, hantée, joviale, glacée, drôle, insupportable, attendrissante. Je suppose que c’est ce que j’aime, chez elle ; je ne suis plus assez stable pour un bonheur tout rond.
Lise... mumura-t-il - et par sa voix, cette fameuse voie grave et sophistiquée, ma petite enfance se rouvrit au silex, plaie jamais suturée.
Je les connais maintenant, "les chagrins d'amour" : ces peines si étranges, qui veulent vous faire mourir mais ne vous tuent jamais.
On dira ce qu'on voudra pour faire plus joli, couleur de feuilles d'automne, couleur de pain d'épice, mais cette fille est rousse, voilà, rousse comme le feu et comme les enfers, c'est tout de même la première chose qui frappe lorsqu'on la regarde, bien avant sa beauté, ce sont ces cheveux que même ne peut égaler, le soleil de midi en plein coeur de l'été.
- Ma soeur détestait la vie. Je veux dire... Je ne sais pas. L'humanité.
- Ah . Et vous, mademoiselle ? Vous détestez la vie ?
Elle baisse les yeux.
- Non. Juste la mienne.
- J'ai fait un rêve bizarre... Tu sais, ces cauchemars dont on a du mal à se défaire des heures après l'éveil, même quand il fait grand jour ?
- Ouais, ricana-t-elle. On appelle ça le boulot.
Peut-être, simplement, ne peut-on pas tout prévoir. L'amour, c'est comme la météo ; sans arrêt, on se trompe.
Dieu lui-même a mis au point le principe de vengeance - ou bien les sbires de Dieu -, déluge, apocalypse, des pages et des pages de massacres, sang versé et reversé, loi du talion, oeil pour oeil, dent pour dent. La Bible est truffée de violence, celle des hommes, celle de Dieu plus encore ; Sa toute-puissance dirigée contre nous, Lui qui nous a créés à Son image...
Dieu lui-même a mis au point le principe de vengeance - ou bien les sbires de Dieu -, déluge, apocalypse, des pages de massacres, sang versé et reversé, loi du talion, oeil pour oeil, dent pour dent. La Bible est truffée de violence, celle des hommes, celle de Dieu plus encore ; sa toute puissance dirigée contre nous, lui qui nous a créés à Son image...
A la télévision, ils disent que les pieuvres possèdent trois coeurs. Pauvres bêtes. Elle supporte déjà mal la tristesse d'un seul.
Je refuse de regarder mais je ne vois que ça, le derrière de cette fille, bombé et agressif sous le lycra vert de son bikini, cette jeunesse qu'elle trimballe comme si elle n'en avait cure .......
Je rentre le ventre malgré moi sous le paréo, inutile, personne n'est dupe.
Quelquefois, il suffit de regarder les choses en face pour qu'elles commencent à exister,
Quelquefois, ce qui semble impossible est à portée de main.
Alors ton retour, ma grande : je le regarde en face.
Aujourd'hui, j'ai décidé de croire aux miracles.
Il faut se méfier des vœux : quelque fois, ils se réalisent.