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Critiques de Denis Drummond (76)
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Le dit du vivant

Que dire de ce livre ? Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas une lecture ordinaire. L’ambition est immense : l’auteur nous propose en effet une plongée dans le temps, ni plus, ni moins. Car le séisme qui est à l’origine de cette incroyable « aventure » n’ébranle pas qu’une montagne, qu’une région. Il menace de mettre à bas les fondements même de certaines de nos sciences. Et, dans un même mouvement, il opère également un mouvement profond dans chaque individu.



Ce n’est donc pas que d’un séisme qu’il est question ici. Et ce livre n’est pas qu’un livre de science-fiction – ce qui serait déjà très bien.



Car la réflexion développée ici, et qui donne matière à réflexion, n’est ni purement scientifique, ni purement archéologique. Elle est essentiellement géopolitique, et, même, politique, au sens propre du terme. L’auteur met par exemple en scène les pays africains qui, menacés de se voir « voler » leur statut de « berceau de l’humanité », font appel à l’ONU pour éviter de perdre ce titre ! Alors qu’ils ont accepté d’être spoliés de leurs ressources naturelles, ils semblent ici s’accrocher à cette distinction, alors même que, même sans avoir besoin d’un Homo sapiens sapiens de 13 millions d’années, on pourrait trouver un jour la trace d’un homme ou d’une femme plus ancien(ne).



J’ai appris beaucoup de choses, sur l’autisme, sur l’ADN, sur la façon dont certains enjeux scientifiques sortent du simple cadre de la recherche… J’ai appris que l’autisme pouvait s’atténuer « tout seul », voire pratiquement disparaître – j’ai été vérifier après, tellement cela me paraissait incroyable. J’ai aussi appris des choses sur les estampes japonaises, puisque le seul survivant de la catastrophe est un peintre, qui vivait à l’écart du village enseveli avec sa petite-nièce et la fille de celle-ci.



Pourtant, je dois avouer que la structure de ce livre m’a parue un peu artificielle. Avec six parties, chacune composée de cinq chapitres – toujours les mêmes, dans le même ordre : Récit ; Journal de Sandra ; Chroniques, articles et correspondances ; Le Dit de Tom ; Le Dit du Vivant -, on se retrouve face à quelque chose d’assez rigide, mais, surtout, d’une structure qui introduit une alternance assez mystérieuse. Dans les chapitres appelés Récit, on a le déroulé de l’histoire, raconté comme par un narrateur. Le Journal de Sandra, Le Dit de Tom et le Dit du Vivant sont, à leur échelle, à leur hauteur, les visions de Sandra Blake, de son fils autiste et de celui dont la sépulture a été retrouvée. Des témoignages, donc, partiels et parcellaires, donnant des points de vue forcément distincts, ne serait-ce que dans le temps. Et puis, dans les chapitres Chroniques, articles et correspondances, ce sont encore des éclairages complémentaires, avec des Chroniques qui sont plutôt des éclairages scientifiques, des Articles censés être extraits de la presse mondiale et des Correspondances entre les différents protagonistes. Mais tout cela est morcelé, parcellaire.



Ce choix de structure, évidemment, est du ressort de l’auteur. Et, avec ce choix très affirmé – et très particulier -, Denis Drummond se démarche clairement d’un « simple » roman de science-fiction, qui se concentrerait sur les parties de récit, qui nous raconterait juste l’histoire. Mais, là où je dois avouer avoir eu du mal, c’est que cette mosaïque est en plus totalement asynchrone, ou achronologique. On passe son temps à changer de ligne temporelle, allant de 13,4 millions d’années avant le séisme jusqu’à une bonne vingtaine d’années après. Dès le deuxième chapitre, on retrouve des événements qui se sont déroulés avant d’autres décrits dans la partie précédente. Dans cette première partie, d’ailleurs, on assiste, dans Le Dit de Tom, à l’enterrement de Sandra – sa mère, donc -, alors qu’elle sera le personnage principal de l’ensemble du livre.



Tout cela est assez déstabilisant. Et, par moment, a contribué à m’égarer, sans que je parvienne à identifier le sens additionnel que cette construction et ces allers-retours sont censés apporter.



Bref, j’ai beaucoup apprécié l’idée autour de laquelle ce livre est construit, moins la façon dont elle a été mise en forme. Et du coup, c’est un livre que je conseillerai, mais pas à tout le monde, parce que je pense qu’il est susceptible de laisser du monde sur le bord du chemin…
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Le dit du vivant

Le récit commence avec un séisme au Japon. Sa violence et le lieu de l’épicentre ont une conséquence dramatique : l’ensevelissement d’un petit village, qui disparait avec tous ses habitants. L’émotion est grande mais ce que va révéler le phénomène naturel aura des répercussions insoupçonnées : le glissement de terrain met à jour une nécropole dont la datation va bousculer l’ensemble des connaissances sur l’évolution admises à ce jour.



Si on ne connait pas exactement la période à laquelle se situe l’histoire, on perçoit qu’elle est contemporaine, avec les problématiques environnementales qui agitent les cerveaux sans que de vraies décisions soient prises. Comme tout événement qui bouscule les acquis, chacun s’empare du problème en prenant soin de tirer son épingle du jeu, Et dans le domaine de l’évolution, politiques et sectes de tout poil ont de quoi alimenter les querelles.



Le roman propose un mélange des genres, en associant la narration classique , des extraits de journal, des articles, et les témoignages de personnages, ainsi que des explications scientifiques concernant la génétique.



Le roman fait aussi la part belle à l’art de l’estampe japonaise, et au théâtre no.



L’intérêt de la dystopie est de proposer de multiples pistes de réflexion, grâce au décalage apporté par un élément qui rompt le déroulé de nos habitudes de pensée, et de tenter ainsi d’éveiller les consciences.



Dennis Drummond signe là un roman original, que le fond philosophique et écologiste inscrit dans une actualité brûlante. L'écriture non dénuée d'humour en fait un agréable moment de lecture.


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Le dit du vivant

Il y a parfois des hasards heureux. Les problèmes de climat m’avaient rappelé un roman lu en 1982 et qui prédisait ….le retour de la terre à l’âge de glace !

C’était un bon roman, qui montrait parfaitement les disputes scientifiques, l'incrédulité des politiques, les conflits entre états chacun tirant la couverture à soi et des aventures individuelles mâtinées de romance.

Ce n’est pas un grand roman mais on passe à sa lecture un bon moment depuis les US jusqu’à l’Alaska et aux confins de la Sibérie.

On est loin du réchauffement climatique mais qu’importe parce que quelque part la problématique reste un peu la même : Que fait-on ?



Quand je suis tombé sur le livre de Dennis Drummond forte de mon expérience glaciaire j’ai immédiatement deviné qu’il était pour moi.

Un saut dans le temps et rendez-vous au Japon. Un séisme est suivi d’une coulée de boue qui détruit un village en son entier.

Mais les mouvements de terrain ont aussi mis au jour une sorte de sépulture très ancienne.



Les scientifiques sont alertés et Sandra Blake, paléogénéticienne australienne se rend au Japon accompagnée par son petit garçon Tom, enfant autiste qui vient de faire une série de crises difficiles dans le centre où il était soigné.

Premier travail pour l’équipe scientifique : dater le site. Et là c’est un second séisme qui secoue le monde scientifique car la datation fait apparaitre des hominidés vieux de 13 millions d’années dont le savoir est un peu trop en avance par rapport à l’arbre de l’évolution.

Stupeur totale car cette datation remet en cause tout le connu jusqu’au théories darwiniennes. Les certitudes volent en éclat.



La presse, les scientifiques s’en emparent et donnent naissance à l’Homme d’Atsuna, nom du village où la découverte a été faite. Bientôt Sandra est sous les feux des projecteurs sans l’avoir demandé. Les critiques pleuvent, les religieux vitupèrent et annoncent l’Apocalypse.

Les chercheurs sont très vite rattrapés par les enjeux politiques, culturels, religieux.

Heureusement la vie sur place est faite de rencontres, en particulier celle d’un maître de l’estampe japonaise qui va lui apporter chaleur et sérénité et d’une actrice du théâtre nô



Les personnages sont crédibles et possèdent de l’épaisseur, on est immédiatement en sympathie avec le maître de l’ estampe japonaise, Tom l’enfant autiste est attachant et son parcours intéressant même si son évolution peut avoir un peu trop une allure de miracle.



Denis Drummond a choisi une construction singulière qui s’inspire du séquençage du génome et il nous embarque dans une belle Odyssée, un histoire des origines.

Le livre est décomposé en 6 parties qui suivent un ordre chronologique mais s’appuient sur des genres différents : journaux intimes, articles de journaux, correspondances, articles scientifiques.

Chaque chapitre donne un point de vue différent. Un petit effort est nécessaire pour assembler une à une les pièces du puzzle mais cela vaut la peine



L'écriture est souvent prenante et poétique, parfois même assez lyrique.

Ce n’est pas un roman de science-fiction, c’est un genre inclassable ce qui en fait l’originalité et l’intérêt.

Un roman sur le monde d’aujourd’hui avec ses faiblesses, celui d’hier avec ses erreurs, mais peut être plus encore sur le monde que nous construisons pour demain.

Au delà du récit, le roman pose de véritables questions : la place de la recherche aujourd’hui, le regard que l’on pose sur l’autre, que voulons-nous privilégier dans l’avenir ?


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Le dit du vivant

Comme le suggère la Grande vague d' Hokusai, je me suis laissée emporter par la vague de Denis Drummond. Avec l' art consommé du conteur, il nous entraîne, après un séisme, sur l'île d' Hokkaido, à Atsuma où un site vieux de treize millions d'années vient d'être mis à jour.

Les problématiques annexes : humaines, géopolitiques, artistiques, poétiques viennent colorer de façon singulière cette découverte.

"Les mythes ont été créés pour raconter la genèse des mondes." Je partage pleinement cette idée et vous dire le plaisir que j'ai pris à la lecture de cet ouvrage est bien lacunaire !
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Le dit du vivant

Un tremblement de terre au Japon met au jour une sépulture extrêmement ancienne, appartenant à une civilisation inconnue. Sa découverte remet en question nombre de connaissances et provoque l'émoi dans les milieux scientifiques et religieux.



Parmi les scientifiques, nous suivons Sandra Blake, accompagnée de Tom, son fils autiste.

Le roman alterne entre récits venant de différentes voix, articles, chroniques et correspondance.

Chaque révélation a son pendant d'explications sur nos acquis scientifiques et historiques. A aucun moment nous ne sommes perdus face à cette découverte incroyable, et grâce aux articles nous prenons conscience de l'énormité du bouleversement en cours.



C'est totalement passionnant. On apprend tellement de choses sur l'histoire de la science, les découvertes, la génétique... j'aimerais arriver à tout mémoriser.

Dans le même temps, nous sommes plongés dans la culture japonaise, son art des estampes, son théâtre No, sa dimension comtemplative.



Les parties du récit par les voix de Sandra et Tom sont souvent touchantes et la voix du Vivant est très poétique et imagée.



Ce roman est un véritable bijou.
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Le dit du vivant

Il y avait des dizaines de manières de raconter une telle histoire, Denis Drummond a choisi la voie de la singularité.



Une découverte qui remet en cause les fondements même de toutes nos connaissances scientifiques. Une civilisation d’un lointain passé qui pousse les interrogations vers une remise en question des théories de l’évolution.



Le sujet pourrait faire penser à un roman de science-fiction. Il est au contraire totalement inclassable, piochant dans différents genres, pour en faire un roman unique dans la forme comme dans le fond.



Tour à tour thriller scientifique ou roman introspectif, journal intime ou réflexion sur le monde, ce livre étonne et détonne.



Il parle du passé, il parle de nous, il parle de notre futur. La question de la répétition en son cœur.



La construction, codifiée comme une séquence d’ADN, alterne récit, journaux ou pensées personnelles, articles de presse et correspondances. Une édification pour élever les réflexions, ou pour les pousser dans différentes directions, confidentielles ou universelles. Ambitieux et surprenant.



Le récit est d’abord une plongée dans le Japon et certaines de ses traditions. Car pour parler d’origine, rien de tel que de se pencher sur de racines profondes. Cette ambiance parfois japonisante donne du cachet au récit.



Le passé nous renseigne sur l’Homme et ses erreurs. Il peut également nous pousser à penser notre futur autrement. Le bouleversement raconté pourrait en être l’occasion, pour proposer une alternative. Encore faut-il que l’Homme ne reste pas sourd.



C’est également l’histoire de personnages, dont une scientifique et son enfant autiste, qui auront tous les deux une importance prépondérante pour comprendre, chacun avec sa vision et son mode de compréhension.



Cette alternance entre des considérations particulières ou plus générales fait qu’on se surprend à chaque passage à se demander où on va mettre les pieds. L’écrivain nous porte, nous accompagne, mais sans jamais nous imposer une manière de penser, ni tout expliquer.



L’écriture est souvent dense et poétique, même si je l’ai trouvée un peu trop chargée par moment lors de certains passages les plus intimes. Une certaine emphase qui demande de l’investissement dans la lecture, mais qui n’empêche pas de vrais moments d’émotions.



Ce texte tient donc du mythe. Métaphorique parfois, questionnant sur la géopolitique à d’autres, Le dit du Vivant est une fiction inclassable et déconcertante. Un livre qui prouve à tous les niveaux que le mélange des genres est une richesse précieuse. Denis Drummond est vraiment un conteur atypique.
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Le dit du vivant

Bonsoir,



Un livre ce soir que j’ai mis du temps avant d’ouvrir ce n’était pas le bon moment pour pouvoir l’apprécier et puis j’ai enfin plongé dedans et je me suis laissée embarquée par « Le dit du vivant » de @denis drummond. Je remercie l’ Agence La Bande de sa patience et le cherche midi éditeur. Plusieurs personnages importants dans cet ouvrage Sandra la scientifique, Tom son fils autiste, Le Vivant, mais aussi un peintre japonais, sa petite fille, Laura la soignante de Tom et tous les scientifiques et bien sûr cette sépulture au centre de tout. Nous sommes dans un ouvrage avec quelques indications scientifiques, ce qui le rend un peu moins facile qu’un livre de plage. Il faut être un peu concentré pour le lire mais que c’est passionnant cette découverte, cette remise en question de tout un tas de théories qui nous sont pourtant acquises depuis si longtemps. Et si tout cela était vrai ?

J’ai beaucoup aimé.





Quatrième de couv.Je suis le Vivant. Le dernier d'entre nous. Quand j'aurai terminé mon ouvrage, je quitterai ce monde, laissant une trace secrète dans un repli du temps.

Un séisme au Japon met au jour une vaste sépulture. Sandra Blake, paléogénéticienne, se rend sur les lieux, avec Tom, son petit garçon, autiste.

La datation du site archéologique plonge la communauté internationale dans la stupeur. Une civilisation jusqu'alors inconnue se révèle peu à peu, et met à bas toutes les connaissances acquises. Sandra et l'équipe de recherche qu'elle a constituée sont prises dans un suspense scientifique qui les dépasse...



Construit en six parties, comme une séquence d'ADN – réunissant récits, journaux, chroniques, articles de presse et correspondances –, ce roman-monde est écrit à la manière d'une odyssée.
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Le dit du vivant

La quatrième de couverture de ce roman est un modèle du genre, elle m'a donné particulièrement envie de le découvrir sans pour autant trop en dévoiler sur son contenu. On sait donc que l'on va se retrouver au centre d'une découverte qui va bouleverser les certitudes scientifiques mais le résumé ne rentre pas dans le détail et la lecture réserve donc de nombreuses surprises.



Tout d'abord, il faut préciser que, dans ce roman, l'auteur propose une construction particulière, ambitieuse et très originale. le livre est décomposé en 6 parties qui suivent un ordre chronologique, jusque là rien de bien original vous allez me dire. Toutefois, la composition d'une partie a de quoi déboussoler le lecteur. Chacune des parties est composée de 6 chapitres, le premier fait office de récit, le deuxième reprend le récit mais vu par les yeux d'une paléogénéticienne, Sandra, le troisième est un ensemble de chroniques, articles de presse et correspondances des protagonistes, le quatrième présente le point de vue du fils de Sandra, Tom, atteint d'autisme, et enfin le cinquième évoque l'histoire du Vivant.



A l'exception du dernier qui a lieu dans un passé bien lointain, chacun des 5 chapitres d'une partie couvre donc la même fenêtre temporelle mais observée par un prisme différent. C'est parfois un peu hasardeux pour le lecteur qui va avoir droit à plusieurs retours en arrière et il faut donc bien recoller les morceaux à chaque fois. le gros avantage de cette construction est que l'on ne s'ennuie pas du fait de cette diversité.



Au-delà de la diversité, l'histoire est passionnante et le style de l'auteur est très soignée. Quelques passages m'ont laissé un peu de marbre, parfois à cause d'envolées de l'auteur un peu superflues, mais l'ensemble reste de qualité et la lecture est plaisante.



Il y a notamment une réflexion particulièrement intéressante sur les réactions déclenchées par une découverte scientifique d'ampleur. On voit que les chercheurs sont très vite rattrapés par les enjeux politiques, culturels, religieux aussi... C'est très bien vu dans ce roman, l'auteur aurait même pu encore aller plus loin sur ce plan même si c'est déjà vraiment bien traité.



Il y a également ce volet sur l'autisme, le personnage de Tom, son évolution, c'est particulièrement intéressant. Globalement, je trouve que les personnages du roman sont consistants et que leur psychologie est plutôt bien développée par l'auteur. Les personnages secondaires sont également bien travaillé, je pense par exemple à ce grand maître de l'estampe japonaise et à sa famille.



Le thème développé par ce roman m'intéressait et je n'ai pas été déçu. C'est une belle découverte, originale de par sa construction, avec un style soigné et agréable ainsi que des réflexions que j'ai trouvé très pertinentes. Ce roman mérite d'être lu car il sort un peu des sentiers battus et son côte protéiforme permettra à chaque lecteur d'y trouver son compte.
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Le dit du vivant

Un glissement de terrain au Japon engloutit tout un village, ne laissant aucun survivant, mais mettant à jour une sépulture ancienne qui va révolutionner les acquis scientifiques concernant l'évolution des êtres humains...

J'ai décidément un peu de mal avec les dystopies; Si ce roman n'est pas expressément daté, quelques indices ici et là nous informent que l'on est 20 ans après Fukushima (donc en 2031?). Rien ne le confirme et cela m'a dérangée tout au long de ma lecture...

J'ai bien aimé en revanche les différentes façons originales de rapporter le récit: extraits de journal intime de Sandra la paléoanthropologue, articles scientifiques, l'enfant autiste qui écrit 20 ans plus tard, et surtout le "dit du vivant", c'est à dire ce que dit ou aurait dit le squelette retrouvé. Mais j'ai trouvé l'ensemble un peu indigeste. L'auteur a fait un gros travail de documentation et d'écriture mais je n'ai pas accroché à l'histoire et j'en suis désolée. Belle image de couverture, une partie de La Vague d'Hokusai, merveilleuse estampe japonaise. Un avis mitigé pour ce roman qui a trouvé son public, amateur de dystopies ou de romans scientifiques dont je ne fais pas partie. Je m'arrête en cours, ratant j'en suis sûre une partie intéressante qui doit donner son sens à l'ensemble...
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Le dit du vivant

Un ovni ce roman autant par son style que pour les thèmes abordés.

L’auteur mélange les genres avec une alternance de récits, de journal (celui de Sandra), de chroniques et articles de presse ainsi que des chapitres où Tom, le jeune autiste, s’exprime.

La théorie de l’évolution est disséquée sous un nouveau jour avec les lumières de Sandra paléogénéticienne, son fils Tom et les équipes de recherche internationales.

Polémiques et tensions agitent tout ce monde scientifique.

Littéraire et exigeant, cet ouvrage atypique m’a fait penser au film « 2001, L’odyssée de l’espace » de Kubrick.

J’ai été désarçonnée par le style, la construction et « l’écriture de Tom » (vous comprendrez en le lisant). En le refermant, je me demande aussi si j’ai tout assimilé et je reste dans l’expectative : une explication de texte rédigée par l’auteur en fin de livre pour expliciter ses messages aurait été d’une grande aide.

Curieuse de connaître vos réactions après votre lecture.
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Le dit du vivant

Un loupé pour moi. Je ne suis pas du tout rentrée dans le rythme de l'histoire, dans les différentes parties et dans l'écrit.

Au départ pourtant, je suis partie intriguée avec les trois portraits proposés, savoir qu'est-ce qui les lieras par la suite, quel évènement les rassemblera. Et puis très vite j'ai perdu l'attrait pour le récit, trop d'élément différent entre les articles de journaux, la parole du fils, le "dit du vivant".

Pourtant, c'est avec la belle relation mère-fils que j'ai continué le roman. Les progrès du fils autiste, les questionnements de la mère : tout cela m'a touchée.

Le cœur du roman : la découverte après la catastrophe et toute la science autour, pas du tout.

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Le dit du vivant

Un tremblement de terre au Japon met au jour une mystérieuse nécropole dont l’exploration provoque un autre séisme : l’humanité existait déjà il y a 13 millions d’années. Cette découverte exceptionnelle est narrée à l’intérieur d’une structure répétée 6 fois: narrateur omniscient, journal de l’archéologue, articles et chroniques scientifiques, journal du fils autiste de l’archéologue, monologue intérieur du dernier homme de la civilisation disparue. La 4° de couv’ explique que cet agencement renvoie à la formule de l’ADN. Vérification laborieuse après: le chiffre 6 peut effectivement renvoyer aux 4 nucléotides (A, C, G, T) qui relient les deux brins de la double hélice du code. Oui, mais: pourquoi avoir répété 5 fois la structure ?

De fait, il est assez évident que les chiffres tiennent une place essentielle dans le bouquin. Parce que la datation est au cœur des différents récits qui font reculer d’une manière vertigineuse l’origine de l’humanité. Mais surtout parce que leur emploi est avant tout symbolique, que le lecteur est invité à déchiffrer le texte comme les différents spécialistes travaillent sur la nécropole et l’écriture qu’ils finissent par y découvrir.

Le 2 est essentiel : il est au fondement du vivant et de la génération, nos chromosomes appariant notre double origine paternelle et maternelle. Il signale aussi la bipédie propre aux humains. Le 2 apparaît donc presque à chaque page: « Sur les trente mille habitants, il n’y eut que deux survivants », « les animaux du parc naturel de Yala, dont deux cents éléphants », « Après deux jours et presque deux nuits d’intenses recherches », « dans un carré formé par un chemin de fougères, les deux paires de jumeaux », etc. Quant à l’histoire, elle se déroule sous le double patronage de la science et de la poésie.

Le 3 renvoie notamment au temps (passé, présent, futur) et à la répartition des fonctions chez les Indo-Européens, mise en évidence par Dumézil (sacré, guerre, nourriture); et ce chiffre est également très présent dans le roman : « à raison de trois jours toutes les trois semaines. », « L’autisme de Tom a été décelé très tôt, vers l’âge de trois ans », « Les trois autres étoiles sont représentées par la disposition des trente-neuf autres fœtus », etc. Et la nécropole est organisée selon un système de figures géométriques : cercle, carré et triangle.

Le 4 qui double le 2 se retrouve dans les 4 points cardinaux ou les 4 éléments : la momie « est disposée au sommet de quatre points formant une croix latine », «  Lui avec Marc, en géologie. Moi avec Makoto, en archéologie. Nous étions quatre inséparables », « ce pays situé au carrefour de quatre plaques tectoniques »…

Quant au 5, qui correspond au nombre de narrations présentes dans chaque partie, s’il est moins présent, il renvoie néanmoins à une caractéristique essentielle de l’humanité : les cinq doigts de la main, dont le pouce opposable. D’ailleurs, parmi les 5 narrateurs, 4 appartiennent aux XX° et XXI° siècles, tandis que le dernier parle du fond des âges, à la fois opposé et complémentaire.

Bref, tout ce roman se présente comme un récit mythique qui réinvente l’humanité en l’ancrant il y a 13 millions d’années, mais une humanité jumelle de la nôtre, qui disparut après avoir épuisé la Terre: mythe-miroir qui annonce le retour de la catastrophe mais qui suggère aussi les moyens de l’éviter, fable écologique d’un optimisme mesuré qui voit dans l’autisme une métaphore de notre destin collectif. De même que « les connexions neuronales des autistes sont en surtension ou en sous-tension », notre rapport à la nature nous empêche de communiquer vraiment avec le monde; mais de nouvelles relations peuvent naître qui demanderont beaucoup de temps et de patience.

Trop pour moi, sans doute. Ce symbolisme appuyé m’a paru de plus en plus pesant et la fonction de décodeur à laquelle le lecteur est assigné trop limitée. La fin peut sembler ouverte mais elle ajoute un nouveau double à un texte surchargé de jumeaux et de binarités. Bref, l’idée est intéressante mais le côté escape game « Échappe-toi de la nécropole et sauve le monde en résolvant les énigmes de l’univers » m’a légèrement saoulée.

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Le dit du vivant

Ce roman est un ovni, une étrangeté brillante, intrigante et impressionnante. Je l'ai trouvé incroyablement réaliste et je n'avais qu'une envie, en savoir plus.

Néanmoins je ne lui mets pas toutes les étoiles car la narration m'a posé quelques difficultés. Si toute l'histoire est bien façonné, ultra précise, crédible, scientifique, on alterne entre un journal de bord, des articles et de la narration pure.

C'est complètement personnel mais j'aurais aimé être complètement immergé dans la narration sans être coupé. Ça a son intérêt mais ce n'est pas ma préférence.
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Le dit du vivant

Premier coup de coeur de 2021 !



Je ne connaissais pas l'auteur, Denis Drummond, mais le résumé m'avait carrément mis l'eau à la bouche. Je remercie donc Babelio et la maison d'édition Cherche Midi pour m'avoir permis de découvrir ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.



Le livre, l'objet en lui même, est beau : la couverture est tout à fait pertinente par rapport au récit. Il est de belle qualité, des pages épaisses au toucher agréable, les caractères et la mise en page sont très agréables.



Le découpage du récit en six parties, elles-mêmes partagées en différentes sections, structurent parfaitement l'histoire et permettent de l'aborder sous différentes facettes : une introduction, un récit du narrateur, les articles et chroniques, le journal de Sandra, la correspondance, le dit de Tom et le dit du Vivant. Tout s'enchâsse parfaitement.



L'histoire nous emporte au japon, sur le site d'une catastrophe. On suit les fouilles de la sépulture mise au jour par le glissement de terrain, d'année en année. On découvre Sandra Blake, paléogénéticienne, maman de Tom. On y rencontre d'autres personnages touchants qui donnent de la profondeur aux événements.



Le récit est tantôt poétique, tantôt intérieur et puissant mais aussi pédagogique. On y entre dans la tête de Tom, dans les pensées de Sandra. On y découvre des décors japonisants, des coutumes. Mais aussi, et là était ma partie préférée : des détails scientifiques, historiques, chroniques, articles. Bref, un mélange totalement addictif pour ma part ! Il aurait pu être deux fois plus long, je n'en aurais pas eu assez.



Ce roman m'a complètement emportée dès les premières pages. Je me suis forcée à le reposer pour faire durer le plaisir, laisser décanter mes pensées, réfléchir au texte.



Le message sous-jacent est quant à lui dans l'air du temps : que sommes nous en train de faire à notre planète ? Au Vivant ? C'est juste, profond, poétique, douloureux, didactique, intéressant, dépaysant.



La perspective de notre futur qu'on entrevoit au gré des romans qui en parlent, glace le sang. Celui-ci le fait d'une manière bien originale, par l'incursion du passé qui se projette sur notre civilisation. La décision radicale prise, l'exemple qu'on tente d'en prendre, et au final. Lisez !







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Le dit du vivant



J’étais alléchée par ce roman, mais j’en ressors avec un avis un peu mitigé.

Tout commence par un séisme au Japon, un pan de colline s’effondre et met à jour une sépulture ancienne.

Nous allons suivre les fouilles qui vont être entreprises sur ce site durant plusieurs années.

Sandra, une paléogénéticienne et son fils Tom, un adolescent autiste, seront les personnages principaux de ce récit.

Les faits nous sont racontés par le biais de journaux intimes, mais aussi de chroniques, de correspondances ou d’articles de journaux.

J’ai aimé suivre l’avancée de cette découverte mais j’ai été rebutée par les paragraphes un peu trop scientifiques, comme ceux portant sur L’ADN ou le génome humain par exemple.

J’ai trouvé dommage que la découverte du site ne soit pas davantage exploitée, j’avais envie de tout voir, de tout découvrir par les yeux des scientifiques et au final, on devine plus qu’on ne découvre vraiment ce qu’ils ont trouvé.

Le roman se lit un peu comme on lirait le récit d’un rêve, ça ressemble à la réalité, mais avec un aspect poétique et des cotés obscurs et totalement incompréhensibles.

De plus, il se produit un miracle au cours de l’histoire auquel je n’ai pas cru un seul instant.

Je remercie NetGalley et les éditions du Cherche Midi pour cet envoi.

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Le dit du vivant

Denis Drummond a beaucoup de choses à partager, autant par ses connaissances multiples dans une foultitude de domaines que dans sa vision de notre monde et de son avenir. Ce roman en est la parfaite illustration puisque se trouveront mêlés dans le récit, des recherches archéologiques qui bousculeront tous les savoirs scientifiques connus, le Japon et son art du théâtre Nô et de ses estampes, l'autisme, l'ADN, le décryptage du génome, le réchauffement climatique, la raréfaction de l'eau douce, une civilisation inconnue et apparue étrangement treize millions d'années avant nous, des virus, des semences modifiées et un raton laveur ( heu non, pas lui...).

Pour mettre en récit tout cela, comme le texte n'est pas exempt de quelques moments scientifiques parfois un peu raides, l'auteur divise tout cela en 6 parties, comme une séquence d'ADN ( merci la 4ème de couverture). Chaque partie est elle même subdivisée en 5 autres parties aux voix identiques : le narrateur avec le récit proprement dit, le journal de son héroïne... enfin héroïne est un bien grand mot, personnage principal...et encore..., des chroniques, lettres ou articles de presse, le récit du fils de la presque héroïne et pour finir celui d'un "être Vivant", voix venue du fond des âges puisque parlant d'il y a plus de treize millions d'années. Aussi bizarre que cela puisse paraître cette construction allège sérieusement cette histoire, rendant le propos plus vivant et moins plombant, car ici, c'est du lourd que l'on nous propose. Un peu de dystopie, un soupçon de science-fiction, du mystère aussi, permettent à ce récit d'aborder tous les grands sujets du monde, aussi bien politiques, scientifiques, religieux, écologiques, humains. Le lecteur trouvera de quoi alimenter sa réflexion, réfléchir à sa place dans l'univers, à ses origines et à la direction qu'il prend...ou pourrait prendre. Il sera titillé par cette découverte plus qu'étrange de ce groupement humain qui n'avait rien à faire là où il est apparu mais qui nous laissera des solutions pour notre futur. Entre raisonnements, explications, historiques divers et variés, le roman peut apparaître indigeste comme peut l'être une encyclopédie lue de la première à la dernière ligne ( en même temps qui lit des encyclopédies de nos jours?).

Pour sortir de son côté un peu démonstratif, alléger l'ensemble, Denis Drummond place des personnages mais ils font pâle figure à côté de ce qu'ils vivent, pas très aidés par une caractérisation sommaire. Ah ces japonais si empreints de contemplation et si passionnés par l'art du geste, et calmes, et gentils ! Ah cette mère aimante et passionnée ! Oh cet autiste qui va s'en sortir grâce, en partie, à cette éducatrice canadienne ! Oups, par contre, je ne dirai rien du bilan carbone du personnage principal ( ou presque) qui vit en Australie, consulte au Canada où elle a quand même placé son fils qu'elle aime tant, tout en travaillant au Pérou puis au Japon ! Tout ce petit monde sert plus de décoration à l'intrigue touffue mais aussi de relais aux propos scientifiques tout en y apportant l'aspect symbolique que ce genre d'histoire engendre inévitablement.

Roman hybride et surprenant, "Le Dit du Vivant" accroche malgré quelques ficelles romanesques mais surtout en impose par cette envie de faire réfléchir son lecteur sur notre humanité.
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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