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Critiques de Denis Guedj (110)
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Le Théorème du perroquet

Dès qu'un ouvrage parle de mathématiques, j'ouvre un oeil intéressé. Si son but affiché est de les mettre en valeur, de les faire découvrir sous un meilleur jour, là, j'ouvre les deux.

"Emporté par un enthousiasme communicatif, le lecteur le plus hermétique saisit non seulement le sens général de la recherche mathématique, mais il en vient aussi, non sans quelque agressivité, à se demander pourquoi l'enseignement qu'on lui a dispensé à l'école lui a dissimulé tant de merveilles !"

C'est ce que nous promet la quatrième de couverture. Plutôt alléchant, non ?

J'ai assez vite dévoré cette petit brique (plus de cinq cent pages grand format, bien remplies), et si je ne m'y suis pas ennuyée, je n'ai pas non plus sauté de joie à chaque page.

L'intention de départ est louable, mais je trouve que l'auteur a un peu manqué son but, ou pour être moins sévère, n'a pas autant réussi que ce qu'il aurait pu le faire.

Tout d'abord, en ce qui concerne le contenu mathématique. Étant mathématicienne, je suis évidemment difficile à contenter. Ce roman se voulant avant tout un ouvrage de vulgarisation, je ne m'attendais pas à y apprendre grand-chose. Mais je me mets à la place d'une personne moins avertie, et je suis dubitative.

Denis Guedj en dit trop ou trop peu. Trop parce que certaines pages sont trop denses et ne sont pas compréhensibles pour qui n'a pas le bagage mathématique suffisant ; trop peu parce que certains aspects auraient dû être plus détaillés pour être accessibles. Ce qui fait que finalement, je ne vois pas bien à qui s'adresse cet ouvrage : la barre est trop haute ou trop basse pour la grande majorité des lecteurs.

Déception également en ce qui concerne l'histoire "captivante" annoncée. Beaucoup d'éléments sont tirés par les cheveux et l'intrigue policière est cousue de fil blanc. Rien à découvrir de ce côté-là.

Enfin, et c'est un aspect auquel je suis toujours très attachée, quel que soit l'ouvrage : le style.

Je suis désolée de le dire, mais le livre est globalement mal écrit. Certaines phrases sont inutilement lourdes ou pompeuses, tandis que d'autres sont bancales ou grossières (Pour s'exclamer, le mot "putain" n'est pas indispensable...).

J'ai lu ce roman avec mon fils de treize ans, passionné de mathématiques (Nous aimons beaucoup tous les deux partager des lectures, et j'apprécie vraiment qu'à son âge il aime encore lire avec moi. Nous varions les genres : en ce moment, nous sommes dans le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo). Le récit l'a beaucoup amusé, même s'il a trouvé, tout comme moi, qu'il y avait des invraisemblances. En ce qui concerne le contenu mathématique : il en connaissait déjà une bonne partie, et pour le reste, m'a inondée de questions, content que je puisse y répondre.

Si le Théorème du perroquet peut produire cet effet sur d'autres lecteurs, dans ce cas, j'approuve ! D'autant plus que l'idée de présenter les différentes branches des mathématiques est intéressante, et que le passage en revue de l'histoire des mathématiques est bienvenu, bien qu'un peu désordonné et pas toujours facile à suivre.

Les mathématiques sont, hélas, souvent mal-aimées. Beaucoup de personnes en ont une vision fausse, et ne les considèrent que comme un fatras de règles incompréhensibles.

Cette vision, entretenue par la société (il est de bon ton de dénigrer cette matière, et de dire d'un air snob "oh, moi les maths...") et cela me navre.

L'univers mathématique est passionnant, mais pour que les enfants puissent le découvrir dès leur plus jeune âge, encore faudrait-il arrêter de ne le leur présenter que comme un tas de formules à apprendre par coeur et de procédures à exécuter sans réfléchir. En France particulièrement, cette matière est la plupart du temps massacrée d'entrée de jeu.

Il y aurait beaucoup à dire, mais j'arrête là mon discours : ma passion déborde quelquefois et je suis facilement intarissable sur ce sujet... j'y reviendrai.

Pour conclure sur ce perroquet : mon avis est mitigé. Si le livre vous tente, pourquoi pas, mais n'attendez pas de miracle, vous risqueriez d'être déçu.
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Le Théorème du perroquet

Pierre Ruche, vieux libraire en fauteuil roulant, reçoit une imposante cargaison de livres de la part de son vieil ami Elgar Grosrouve, vieil ami qu’il croyait perdu depuis des années. Entouré de Perrette Liard et de ses trois enfants, Max et les jumeaux Jonathan et Léa, ainsi que d’un perroquet fort bavard et amnésique, il tente de percer le mystère de cette bibliothèque. Pourquoi Elgar lui a-t-il envoyé ses précieux ouvrages de mathématiques ? Quelle menace pesait sur lui en Amazonie ? A-t-il vraiment résolu deux des plus grandes énigmes mathématiques de tous les temps ? Pour percer le mystère qui entoure l’histoire d’Elgar, la petite famille de la librairie Mille et une feuilles va remonter aux origines des mathématiques et s’attaquer aux fameuses conjectures de Fermat et de Goldbach.



Que ce roman fait du bien ! Il est charmant et drôle et il est indéniable que l’auteur aime ses personnages, ce qui a tendance à se faire un peu rare dans certains romans contemporains. Non seulement il les aime, mais il les a faits complexes et attachants. « L’oiseau semblait ne se souvenir de rien. Ce qui en faisait un spécimen unique : il était le seul perroquet qui répétait ce qu’il n’avait jamais entendu. » (p. 22) Entre aventure, thriller et histoire de famille, on suit chaque personnage, ses secrets, ses désirs et ses interrogations. Et il est impossible de ne pas les aimer, à notre tour. Je retiens cette très belle pensée sur les jumeaux. « Ce que chacun des enfants Liard apercevait dans l’autre, c’était justement ce qui n’était pas le même : les infimes différences qui mieux que tout disaient leur forme commune ! […] Ils n’étaient pas pareils comme deux livres imprimés, mais comme deux copies du même scribe. En un mot, ils se disaient qu’ils étaient les mêmes à si peu près que ça valait le coup qu’ils soient deux. » (p. 295 & 296)



J’ai retrouvé dans ces pages l’intelligence et la tendresse présentes dans La formule préférée du professeur et Le bizarre incident du chien pendant la nuit. Sous la plume de Denis Guedj, il est indéniable que les mathématiques racontent des histoires. Agrémenté de schémas et de formules très claires, l’auteur invite son lecteur à jouer avec les chiffres, les formes et les démonstrations. Ah, si mes professeurs m’avaient présenté les mathématiques de cette façon, j’aurais peut-être brillé un peu plus dans cette matière. « Les mathématiques sont simples […]. C’est leur application qui est compliquée. » (p. 56) Mais avec un professeur comme Denis Guedj, j’annonce un zéro faute !

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Le mètre du monde

Vous êtes-vous déjà demandé comment la longueur du mètre avait été choisie ? Depuis quand ? Pour quelles raisons ? Le choix du nom "mètre"? Et le kilogramme, où, quand, comment, pourquoi ?

Pour ma part, bien que je doive reconnaître que je ne m'étais absolument jamais posé cette question, j'ai été cependant ravie de découvrir les réponses à ces questions !!! Denis Guedj le fait avec une une précision historique de métronome, un peu rébarbative quelquefois, du fait des trrrrès nombreuses citations de documents d'époques, un peu dure à suivre à d'autres moments, où il nous explique par le menu les calculs mathématiques effectués pour l'évaluation définitive du mètre (il faut être tout de même très calé en maths pour y comprendre quelque chose, à cette fameuse triangulation ;) )... Bref, il faut s'accrocher, mais le lecteur est payé de ses efforts par les nombreux éléments historiques parallèles au sujet qui sont vraiment passionnants : la Révolution française et ses suites politiques, intellectuelles, scientifiques, ... J'y ai découvert de Grands hommes de manière beaucoup plus personnelle que dans les livres d'histoire, dans lesquels ils sont tout juste mentionnés... Et l'envie me vient de lire une biographie de Condorcet, Lavoisier, et de redécouvrir plus en détails la période post-révolutionnaire...
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La Méridienne

La préface est prometteuse, qui nous rappelle que la méridienne a été mesurée de 1792 à 1799, soit de la chute de la royauté à l'avènement du Consulat : "...pour offrir une nouvelle unité de mesure au monde, deux astronomes avaient mesuré le territoire français dans toute sa longueur durant tout le temps qu'avait duré la République. Cette mesure du territoire avait été une mesure de l'Histoire."

Prometteuse et très pédagogique, elle justifie le projet avec minutie et des intertitres en gras.

350 pages plus tard, on trouve une postface (avec des intertitres qui cette fois-ci ne sont pas en gras mais en italiques). L'auteur explique pourquoi il a choisi d'opposer Delambre "homme énergique et enthousiaste" à Méchain, "réservé, distant et tourmenté".

Après la postface, divers addenda: proclamation, discours, dessin du cercle répétiteur qui permit d'établir la mesure, chronologie...

Bref, Denis Guedj semble n'avoir que peu confiance dans sa fiction pour la flanquer de tant de soutènements.

Alors, est-elle intéressante, cette fiction scientifico-historique? Absolument. Elle fourmille d'anecdotes et on apprend plein de trucs. Par exemple que Bonaparte a été élu dans la première section de mathématiques pour avoir rapporté d'Italie le théorème qui démontre que le compas peut se passer de la règle pour construire les figures mathématiques.

Maintenant, attend-on d'un roman qu'il soit intéressant? Pas sûr. Qu'il soit excitant, poignant, brillant, exaltant, ça oui. Mais intéressant? Pour la pédagogie, il y a Wikipedia et les manuels scolaires; ras-le-bol de ces faux romans sans vision mais bien écrits, soucieux de mettre leurs pieds dans les pas de l'Histoire et qui fournissent de jolies enluminures coloriées sans jamais dépasser la ligne. Mais qui soignent leurs personnages, parce que l'humain c'est important, hein.

À défaut de méridienne, je me demande quelle est la note médiane sur Babelio (car c'est la seule, bien sûr, qui convienne à ce livre)... Allez, paf, à la louche: 3,5?



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Le Théorème du perroquet

En ce 1er mois de 2020, je me trouve devant le défi, de rattraper un retard de 20 chroniques, bassement délaissées au profit de jeux à quatre pattes avec mes 3 petits derniers.



Commencer en 2020, est un jeu d'enfant grâce, au Théorème du Perroquet, un livre de 520 pages, tel un bref résumé chiffré du roman de Denis Guedj.

En délivrant un 20/20 je salue un livre distrayant, souvent drôle, parfois instructif, qui met en scène les mathématiques, un peu comme l'acteur Luchini, qui n'a rien compris au Bateau Ivre dit-il, mais qui le trouve génial.





Comment résumer 2000 ans et plus d'histoire des nombres, des figures, de l'espace, des probabilités, des ensembles, des logarithmes, de la trigonométrie....

Sans parler des nombres qui sont entiers, réels ou rationnels, irrationnels et parfois imaginaires ?



Quand Monsieur Ruche reçoit l'équivalent de la bibliothèque nationale (section math) de son ami Elgar, il aurait pu prendre la tangente, ou partir à la dérive, il décide d'affronter l'inconnu.

L'idée s'impose de tracer la vie de tous les plus grands mathématiciens, à travers leurs plus fabuleuses découvertes nées d'une imagination fantasque et logique, mais aux axiomes inutilisables.



En effet :

écrire que deux parallèles sont des droites qui se coupent à l'infini, est faux par contre par un point ne passe qu'une droite parallèle à une autre et une seule. C'est juste. Notons la nuance.







Deux femmes extraordinaires se sont illustrées, et leur nom flotte au panthéon des sciences mathématiques.

Leur destin ouvre aussi une question pourquoi si peu de femmes, à développer une imagination logique et fantasque, seraient-elles illogiques, et trop intuitives puisque souvent fantasques. Que suggère le perroquet ?



Au quatrième siècle vivait à Alexandrie une famille de mathématiciens. Fille de Théon, Hypatie était aussi philosophe que mathématicienne et enseignait les deux disciplines. À la suite de son père elle approfondit la méthode de calcul des racines carrées. Son succès et ses qualités étaient insupportables aux partisans du nouvel ordre moral qui s'abattait sur Alexandrie, elle fut torturée avant d'être brûlé vive.

Une seule mathématicienne dans toute l'Antiquité et la torturer, et on s'étonne qu'il n'y ait pas beaucoup de filles qui fasse des mathématiques.





Fort de cette expérience la deuxième mathématicienne de notre histoire publia un certain nombre de démonstrations sous le nom de Monsieur Le Blanc, la conjecture de Fermat, Mme Germain est la première à formuler le résultat général sur une catégorie entière de nombres premiers d'une certaine forme. Quelle belle revanche sur les fous et les fanatiques



Je pourrais extraire bien des sujets en allant aux racines de toutes les étonnantes aventures de l'esprit matheux.

Évariste Gallois reste un exemple tout à fait étonnant, puisque de toutes ses découvertes aucun mathématicien de l'époque n'a pu entrevoir l'intérêt de ses équations.

Son imagination est ainsi mis au grand jour, par des avancées hallucinantes contenues dans un manuscrit écrit une nuit entière avant d'être tué au petit jour dans un duel.





La science mathématique voudrait-elle rendre rigoureux le hasard est effacé tout incertitude jusqu'à créer un ensemble, tout simplement appelé la géométrie du hasard, le nom que Pascal lui a donné.



Ainsi d'anecdotes en anecdotes depuis les Grecs en passant par l'Iran et Bagdad, on découvre les théorèmes de Thalès pour mesurer les ouvrages comme les pyramides, l'utilité du nombre zéro, comme tous les défis que ces scientifiques ne cessèrent de s'envoyer sous le nom de conjecture, conjectures dont les plus connues sont celles de Fermat de Goldbach.



Un livre qui se lit en diagonale ou bien en parallèle, où l'on peut faire des impasses, monter en puissance, s'extraire du nombre de pages, lire au hasard, se passionner pour les séries, découvrir le nombre d'or, résoudre ses nuits de mélancolie.

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Le Théorème du perroquet

Lorsque j'étais au lycée, j’aurais aimé que le premier cours au moins de math serve à présenter la matière. Que l’on nous dise “Dans la grande famille des maths il y a tel domaine qui consiste à … Ça à été découvert à telle époque, on s’en servait alors pour … Et aujourd’hui on s’en sert encore dans telles circonstances, ou on ne s’en sert plus parce que…”

Et j’ai trouvé une partie de cette exposition page 84 et suivantes de mon édition.

Le savoir quand j'étais élève n’aurait certes pas fait de moi une mathématicienne mais au moins j’aurais moins eu l’impression d'être torturée. D’autant qu’il y avait quand même des chapitres que j'aimais : l'algèbre et la trigonométrie.

Tout cela pour dire que ce livre didactique et néanmoins amusant est tout à fait utile.



Sous couvert d’une bibliothèque spécialisée à classer et d’une enquête à mener, les protagonistes, une famille un peu particulière, s’embarquent dans l’histoire des maths et des mathématiciens.

Parce que l’histoire des maths, c’est aussi l’histoire de ceux qui ont découvert petit à petit tous les secrets des nombres et des figures. D'Archimède qui protège d’un général romain sa ville de Syracuse, à Évariste Galois mort à 20 ans dans un duel et dont la carrière fut donc très courte bien que fructueuse, et bien d’autres. Leur vie et leur recherches ont aussi dépendu de leur époque et des aléas de leur vie.



Je ne prétend pas avoir tout compris, mais j’ai pris plaisir à ce roman souvent tiré par les cheveux mais pas ennuyeux.





Challenge ABC 2016-2017

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Les Cheveux de Bérénice

Plus de deux siècles avant notre ère, Eratosthène, mathématicien et philosophe, directeur de la mythique bibliothèque d'Alexandrie, met au point une méthode pour mesurer la circonférence de la terre, et obtient un résultat qui ne diffère que de 700 km si l'on compare à nos donnes actuelles!



C'est l'argument de ce roman de Denis Guedj qui, en resituant cette aventure dans son contexte, retrace l'histoire de l'Égypte des Ptolémée, que l'on explore sous de nombreux aspects : politique, social, écologique, religieux.



Intrigues de cour, complot, amour, amitié, mythologie, philosophie, tout y est.



C'est érudit, très instructif, et rédigé de façon vivante, mais il manque ce petit supplément d'âme qui harponne le lecteur pour le tenir prisonnier et soumis jusqu'à la dernière ligne.

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La Révolution des savants

Un livre très intéressant sur les travaux et les découvertes durant la Révolution française, à la fin du XVIIIe siècle.

Attaquée de tous côtés, la Nation se lève !



" La liberté ou la mort, vaincre ou mourir. " En 1792, on manque de tout, d'hommes, de choses et d'art.

C'est la mobilisation des savants pour les instruments de l'égalité et de la liberté !

Ainsi naît le mètre, la quarante millionième partie du méridien terrestre.

Viendront aussi le système décimal, le télégraphe, des inventions par dizaines. Bailly, l'astronome, Condorcet, Laplace et Lagrange, les mathématiciens, Carnot, le stratège, Monge et Buonaparte, les géomètres, Chappe, l'ingénieur, Chaptal, Berthollet et Fourcroy, les chimistes…



Des planches de l'Encyclopédie et de la Description de l'Egypte, dessins techniques… Plus de 200 documents sont insérés pour apprécier l'oeuvre scientifique et technique de la Révolution.



Plan de l'ouvrage

I Se défendre, survivre et vaincre

II Enseigner, éduquer

III Mesurer le temps, l'espace

IV Communiquer et informer

V Soigner et observer

VI Se nourrir et produire

VII Organiser, gérer, décider

Témoignages et documents



C'est ainsi qu'on mesure les travaux effectués durant cette période :

Afin d'assurer son indépendance vis à vis des pays qui sont en guerre contre eux, les français retrouvent leur autonomie : faire du fer (pour les armes blanches et les baïonnettes) en installant des forges partout, dans tous les jardins (une dizaine dans le jardin du Luxembourg !), dans les rues, les berges… ; trouver et extraire le salin que les salpêtriers transforment en potasse, en brûlant le marc de raisin, les herbes et les petits buissons ; fondre les cloches pour retrouver l'alliage de cuivre et d'étain dont elles sont faites.



Mais c'est aussi l'époque où l'instruction et l'éduction pour tous devient un des fondements de l'égalité tant recherchée. On créée les Ecoles normales, des grandes écoles comme celle de Polytechnique, on conçoit des manuels d'instruction, on recrute des maîtres, on crée les bibliothèques tout cela en temps de guerre !



Afin de réinitialiser le monde, la Convention veut mesurer le temps et l'espace : création du mètre et du kilogramme étalon, du calendrier républicain.



On veut aussi communiquer et informer avec le Télégraphe de Chappe, l'aérostat ; Théodore Bertin met au point en 1792 un système de signaux combinés représentant des mots simplifiés qui permet d'écrire à la vitesse de la parole (utilisée par les secrétaires à l'Assemblée), Nicolas Conté fabrique des crayons avec une mine d'argile purifiée et de plomb. La liberté de la presse est instaurée et les journaux se multiplient.



La santé n'est pas oubliée avec l'invention de la Guillotine (égalité devant la mort), l'enseignement de l'anatomie, de la botanique, de la chimie, de la pharmacie pour la première fois.



Les hôpitaux sont réformés : un seul malade par lit, des roulettes aux lits, développement de l'hygiène (désinfection des mains, des habits et des instruments). Pinel change les traitements et la situation des aliénés en détachant leurs chaînes et en étudiant les émotions vives des jeunes accouchées.



On créée des Muséums, des galeries et des jardins (Muséum d'histoire naturelle, Jardin des Plantes) où sont exposés les objets du règne animal, végétal et minéral. On prend soin des animaux en les sortant de leurs cages et les intégrant dans des endroits clos (on interdit les animaux sauvages dans les rues qui regagnent les enclos).



L'observatoire de Paris a été créé en 1786 : en 1793, il est renommé l'Observatoire de la République et les jeunes observateurs dirigent collectivement cet organisme. Un bureau des Longitudes est créé au sein de cet observatoire.



Le but des politiciens est de faire de la France un vaste jardin pour nourrir la Nation entière : le Comité d'instruction publique propose d'établir des maisons d'économie rurales en installant des granges, greniers, fournils, ruches, étables…



On interdit l'utilisation des céréales pour confectionner l'amidon ou la poudre à cheveu ; on restreint l'utilisation de l'orge dans la fabrication de la bière…



Le conservatoire des arts et métiers est créé ainsi que le Comité d'Instruction publique chargé de regrouper l'enseignement, la culture, les sciences et la recherche.



Des machines sont inventées : celle de Lenoir (mathématique), celle de Fortin (physiques) et Berthoud (montres) ; on invente des procédés pour recycler le papier, on invente l'impression typographique de l'écriture musicale, on dépose des brevets pour transformer le sel marin en soude, d'éclaire des maisons ! et tant d'autres !



Une loi pour protéger les inventeurs est votée par l'Assemblée Nationale le 7 janvier 1791.



Comme si la France se réveillait d'un long sommeil !

Denis Guedj, mathématicien et écrivain, raconte avec brio la Révolution des savants, dans un style dynamique et accessible à tous.



Alors ne me parlez plus de terreur et de guillotine et lisez, apprenez tout ce que la Révolution française nous a légué !

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Le Théorème du perroquet

Passé le collège, le moins que l'on puisse était que j'étais fâché avec les mathématiques. Mais en première, notre prof nous conseille avant même de commencer ses cours de lire ce livre et ensuite nous pourrions travailler. Hé bien il a réussi à me réconcilier avec cette matière car elle est abordé par la petite et la grande histoire. A la recherche de son ami, le narrateur nous conte l'histoire extraordinaire des mathématiques, par l'intermédiaire d'une bibliothèques qui leur est entièrement consacré.

Un livre réconciliateur.
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Le Théorème du perroquet

Denis Guedj, mathématicien et écrivain nous offre une histoire des mathématiques de l’antiquité à nos jours sous la forme d’un roman agrémentant et atténuant la rugosité de l’entreprise. Guidé par un souci pédagogique évident, il explique les origines et les évolutions de nombreux concepts parfois difficiles à appréhender avec des exemples simples et quelques schémas bienvenus. L’exhaustivité de la démarche pourrait paraître excessive, mais, qui peut le plus peut le moins et chacun devrait y trouver son compte. Un goût de l’histoire et un minimum d’appétence pour les mathématiques sont nécessaires pour en apprécier la richesse.
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Le Théorème du perroquet

J'aime les théorèmes, j'aime les perroquets : a prioi ce roman avait tout pour me séduire !

Je me suis donc jeté dessus avec avidité et j'avoue avoir dévoré les premiers chapitres ... mais j'en ressors un peu essoufflé, sur une impression mitigée.



L'intrigue, qui aurait pu s'avérer très prenante, ne m'a finalement pas captivé. Le pitch en bref : un vieux libraire reçoit par la poste une collection d'ouvrages scientifiques, légué par un ami exilé au Brésil et assassiné dans des circonstances troubles. Aidé par son employée, les trois enfants de cette dernière et un perroquet récemment trouvé aux Puces (!), le vieil homme cherche dans cette abondante documentation des indices permettant d'identifier les assassins de son ami, qui aurait résolu juste avant de mourir les fameuses conjectures de Fermat et de Goldbach... Il profite de l'occasion pour retracer les principales découvertes mathématiques à travers les âges.



Malheureusement, en ce qui me concerne la mayonnaise n'a pas pris... L'histoire traine en longueur (alors que le dénouement est cousu du fil blanc), et les personnages et les dialogues sont peu crédibles. Les nombreux jeux de mots et autres "traits d'esprit" tombent souvent à plat. J'aurais pu m'en accomoder si ma curiosité scientifique avait été satisfaite, mais là encore j'espérais un peu mieux.

Moi qui rêvais d'entrer dans l'intimité des plus grands mathématiciens, et d'approfondir certaines notions, j'ai passé la majeure partie de mon temps à réviser les bases du programme de 5ème (de manière certes ludique, mais vraiment succinte), en attendant le grand plongeon dans des concepts un peu plus "complexes" (si je puis dire) ... plongeon finalement plus proche de la glissade dans un pédiluve que de la voltige olympique !

Bien entendu, sur les 650 pages, on apprend forcément quelques anecdotes historiques intéressantes, et Guedj aborde certains théorèmes de manière originale, mais ces "pastilles culturelles et mathématiques" sont à mon goût trop diluées dans une intrigue qui tourne vite en rond.



Certains chapitres sont néanmoins assez réussis, teintés de philosophie et d'épistémologie (qu'est-ce qu'un théorème ? Une démonstration ? Existe-t-il des vérités universelles ?), et je ne peux pas me résoudre à attribuer moins de 3 étoiles à ce roman, car l'idée de départ était intéressante, et l'on sent que l'auteur est passionné par son sujet !

Je me suis probablement trompé dans le choix de ce livre, qui réjouira sûrement un grand nombre de lecteurs, notamment ceux qui souhaitent se réconcilier avec les maths (ce n'était pas mon cas, nous n'étions pas fâchés du tout !)

Si vous souhaitez vous replonger dans les bases des principaux grands théorèmes, ou connaître un peu mieux la vie des grands mathématiciens, foncez ! Si vous êtes docteur en maths, ou féru de bons romans policiers, je pense que vous pouvez faire l'impasse...
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Le Théorème du perroquet

Lu en Tle S où ma mère m'avait expédiée en disant "tu feras des lettres plus tard", ce livre m'a presque réconciliée avec les maths.

Loin des exercices répétitifs à l'intérêt médiocre, on voyage de la Grèce antique au Brésil en passant par Bagdad, au fil d'une enquête policière parsemée d'explications historiques, philosophiques et bien sûr mathématiques.

Les personnages, dans leur famille un peu bancale, sont attachants et entraînants, notamment Jonathan-et-Léa auxquels le lecteur (au moins adolescent) s'identifie facilement.

Un bon roman policier et une belle initiation à l'histoire des mathématiques, à faire lire à tous, surtout à ceux qui sont fâchés avec les chiffres !
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Le Théorème du perroquet

Ce roman jeunesse est un excellent exemple de vulgarisation scientifique plaisant à lire, instructif, amusant. L'intrigue en elle-même n'est pas la plus originale qui ait jamais été écrite mais elle se mêle harmonieusement aux mathématiques et à l'histoire de celle-ci, pour un résultat tout à fait agréable.

Evidemment, les mathématiques abordées restent d'un niveau assez basique, mais c'est aussi l'idée, de pénétrer par ce biais dans une matière réputée aride et permettre ensuite d'aller plus loin.
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Les Cheveux de Bérénice

Les héritiers du trône d'Egypte ont des précepteurs du premier ordre. C'est l'un d'eux qui entreprend de cartographier la Terre, et pour cela, de mesurer précisément un méridien, grâce au Soleil et à un puits.

Mais l'aventure n'est pas si facile que cela, les complots bruissent à la cour et les meurtres se succèdent.

Un bon roman de Denis Guedj, pas aussi pédagogue que Le théorème du perroquet, mais plus accessible que Zéro.
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Les Cheveux de Bérénice

L'intrigue de cette oeuvre est surtout comment Eratosthène, grand directeur de la Bibliothèque d'Alexandrie, intime de la famille royale sensible à la culture classique et amatrice de savoirs, va parvenir à mesurer la taille de la Terre - question scientifique mais aussi logistique donc politique.



Les explications de spécialistes sont plutôt claires et accessibles même pour un esprit peu scientifique comme le mien. La dimension politique fait plutôt office de décor, de toile de fond. Les apports sur la culture et la civilisation égyptiennes sont nombreux mais amenés, je trouve, de manière souvent assez artificielle ou à brûle-pourpoint, ce qui gâte un peu le plaisir de lecture. Je trouve que les personnages et les actions sont présentés à assez grands traits sans réel approfondissement. J'ai été gênée par la juxtaposition de paragraphes séparés par un blanc, mettant fin parfois brutalement à une scène, lui faisant succéder une autre sans transition aucune, potentiellement très courte et dont l'intérêt est parfois relatif. Pour moi, la narration manque de souplesse et hache assez désagréablement la lecture.

Cependant, certaines scènes ou réflexions sont tout à fait appréciables, plutôt bien amenées et bien écrites, telle que la visite du phare d'Alexandrie, l'auteur donne également vie à la Bibliothèque d'Alexandrie, rappelant son projet, détaillant les différents "métiers du livre" : pour qui aime l'Antiquité et le savoir, c'est assez jouissif. J'ai également apprécié les réflexions - très contemporaines, certes - sur le rapport Grecs / Egyptiens, colons / colonisés, même si elles ne sont pas assez développées à mon goût.

Pour résumer : intéressant sur le plan documentaire mais frustrant sur le plan littéraire.
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Villa des hommes

En 1917, Hans Singer, un vieux mathématicien célèbre dans son domaine, est interné dans un hôpital psychiatrique où il séjourne périodiquement. Lorsque Matthias, soldat français traumatisé de guerre, arrive à l'hôpital, le directeur de l'établissement décide de le placer dans la chambre du vieil homme, qui maîtrise aussi la langue française. Une discussion s'installe entre les deux pensionnaires, chacun livrant peu à peu des bribes de sa vie à son voisin.

Le jeune homme raconte sa guerre, et le lecteur découvre pourquoi un jeune français est ainsi accueilli en territoire ennemi. Hans parle des mathématiques, en particulier du sujet qui l'a rendu célèbre : l'infini.

En fin d'ouvrage, l'auteur explique qu'il s'est librement inspiré de la vie du mathématicien Georg Cantor (1845-1918).



Alors que j'avais beaucoup aimé « le Théorème du perroquet », ce roman m'a peu emballé, notamment à cause des trop longs exposés de Hans Singer.

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Le Théorème du perroquet

Une aventure qui se situe dans le monde des mathématiques. Brillant ! Découvrez ou re-découvrez la quadrature du cercle, la naissance du zéro, Thales et Pythagore... Version littérature ! Que vous aimiez ou non les maths, ce livre a le pouvoir de vous embarquer. Comme 2 et 2 font 4 !
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Le Théorème du perroquet

Voilà comment les mathématiques devraient être enseignées. Relier chaque formule, théorème, etc... à son inventeur, donner les grandes lignes de sa vie comme on le faisait à mon époque pour les textes du programme de français en ajoutant des anecdotes susceptibles de marquer l'esprit des jeunes apprenant.

Je ne suis pas un grand matheux et elles sont loin mes études dans cette spécialité, mais je me suis régalé et n'ai pas pu lâcher ce livre une fois commencé.

Dans la lignée du "Monde de Sophie" un livre intéressant qui se lit comme un roman et qui peut faire aimer les maths aux plus jeunes.
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Le Théorème du perroquet

Ah si seulement les mathématiques pouvaient être enseignées de cette façon ! Ce livre est un petit bijou qui mérite d'être lu autant par les adultes que par les plus jeunes qui découvriront avec lui la poésie et la magie des maths... A travers une véritable enquête policière et des personnages sympathiques, toute l'histoire des mathématiques y passe de façon ludique et surtout pédagogue au point de tout éclairer... Denis Guedj était un passionné et cela se sent. Bravo à lui de réussir le miracle d'intéresser avec un sujet qui la plupart du temps fait peur ou fait fuir... Vraiment, je recommande à tous la lecture de ce livre vraiment à part dans la littérature française.
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Le Théorème du perroquet

Autant le dire tout de suite ,j'ai passé la totalité de mes cours de math au collège et lycée dans un état proche du coma dépassé tant cette matière me désintégrait le cerveau (je ne m'en glorifie pas) . Quand en 1998 lors d'un salon littéraire j'ai rencontré Denis Guedj il a réussi à me convaincre par sa verve d'acheter puis de lire son bouquin Et bien ,bravo, avec cette enquête policière un peu loufoque et ses personnages sympathiques ,il a réussi où tous mes profs avaient échoué (paix à leur âme) ,je me suis intéressé à l'histoire des maths! Cédric Villani attention ,j'arrive !
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