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Critiques de Dennis Lehane (1934)
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Gone, Baby, Gone

Amanda, une petite fille de 4 ans, disparaît et sa jeune mère, droguée et paumée, s'en moque... Seuls, son oncle et sa tante semblent s'en préoccuper et être vraiment anéantis par ce drame.

Après réflexion, Kenzie et Gennaro, couple attachant aussi bien dans leur cabinet de détectives qu'en privé, acceptent finalement de se charger de l'enquête, et de collaborer avec la police.



Même si je ne l'ai pas vu, je comprends très bien qu'un film ait pu être tiré de ce polar car, à de nombreuses reprises (en particulier lors des scènes de fusillade), je me suis fait la réflexion que j'avais l'impression d'être au cinéma: l'auteur décrit avec précision l'ambiance, la mise en scène, les réflexions et les sentiments des personnages.



Une fois commencé, je n'ai plus eu envie de lâcher ce roman qui est noir et dense et grâce auquel j'ai découvert un auteur et son couple de héros. Le suspense ne décline à aucun moment, chaque nouvelle hypothèse apportant son lot de nouvelles réflexions.



Mais, pour moi, l'intérêt de ce thriller, alors que le genre fournit pléthore de concurrents, réside finalement dans la conclusion qui, par les questions cruciales (et insolubles!...) qu'elle soulève, donne toute sa consistance au roman...
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Gone, Baby, Gone

« Gone, Baby, Gone » résonne comme le refrain glaçant d’une chanson que nul parent aimant ne souhaite entendre.



La disparition d’un enfant est un gouffre cauchemardesque qui ne laisse place qu’à l’absence et à un vide vorace et accablant qui ne demande qu’à être comblé par le moindre indice. Alors pourquoi la mère d’Amanda, quatre ans, semble si peu concernée malgré l’intervention des forces de l’ordre et de deux détectives?



Dennis Lehane déroule le temps long oppressant d’une enquête au cœur des banlieues défavorisées de Boston, celui qui favorise l’oubli des victimes après l’effervescence. Sans certitude, l’espoir ne peut pourtant s’éteindre pour ceux qui aimaient Amanda. Seuls des écorchés peuvent accepter cette mission car se mettre en danger c’est se sentir encore vivant dans un lieu qui transpire la mort et le désespoir.



Dans ce polar en zone grise, les frontières entre le bien et le mal sont confuses et malmènent notre vision de la justice et de l’humanité. C’est avec cette atmosphère pesante que l’auteur dépeint un monde violent et sans pitié pétri d’indifférence et laisse en suspens cette question : que serions-nous prêts à faire pour défendre nos convictions et sauver un enfant?
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Le Silence

Grande maturité de l’écrivain et donc de ce roman que je qualifierais volontiers de cinématographique.



Il est certes rangé dans les romans policiers mais c’est un bon roman en général, un roman où la part historique est généreuse.

L’écriture glisse dès les premiers mots. Les idées de fond nous imprègnent dès les premières phrases. L’histoire est installée dès les premiers chapitres. Dennis Lehane savait où il voulait emporter les lecteurs et il y réussi bien.

Les analyses de la ségrégation raciale, de la vie communautaire irlandaise à Boston, puis du meurtre d’un jeune noir sont immergées dans le quotidien des habitants de cette cité du Commonwealth - actuellement appelé le Massachusetts. Durant cet été 1974, pas question de songer à une mixité sociale ou raciale, tant l’histoire du racisme est encore omniprésente. Une loi antiségrégationniste a beau avoir été promulguée, les esprits n’ont pas pour autant évolués.

Dans ce difficile contexte, Mary Pat Fenessy essaie d’élever sa fille Jules à coup de phrases telles que « Un jour les choses auront un sens ». Dans cette cité des pauvres, elles n’ont quasi rien pour vivre et pourtant cette mère fait tout pour donner un espoir à sa jeune ado. Dès le début on décèle tout ce que les dirigeants ont mal « emmanchés » dans cette histoire d’application de la loi. Ils ont, par exemple, voulu obliger les « noirs » à aller dans les lycées des quartiers des « blancs » et inversement. Bref une politique d’intégration qui pose question et qui ne passerait certainement plus du tout au XXIe siècle.

Mais un jour Mary, qui a déjà perdu son fils alors qu’elle se bataillait pour sortir de sa dépendance à la drogue, voit disparaitre sa fille et apprend que celle-ci était impliquée dans une course poursuite, poursuite qui s’est soldée par la mort d’un jeune noir dans le métro.

Cette forte et digne femme va être plongée dans l’atmosphère de rues qu’on peut qualifier d’en feu. On la suit dans l’enquête qu’elle va mener au milieu de vies profondément désoeuvrées, de trafics et corruptions incessants, d’une pègre que même une ancienne droguée comme elle, ne suspectait pas.



L’histoire est assurément un peu surfaite - et c’est pour cela que je lui trouvais un petit côté cinématographique - mais c’est aussi ce qui fait son charme.
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Le Silence

Dans les années 70, une décision fédérale très controversée de déségrégation des écoles publiques de Boston est à l’origine d’une vague de manifestations anti gouvernementale.

Ce projet louable pour un désir d’intégration et de mélange des communautés va faire l’objet d’émeutes et de caillassage des bus scolaires par la population blanche principalement irlandaise, refusant le mélange racial.



Par son écriture précise et percutante, Dennis Lehane captive avec ce roman féroce basé sur un point de vue féminin : des femmes qui perdent des enfants par drogue ou meurtres, qui galèrent dans une vie de rêves évaporés et de grandes tragédies.



Dans ce contexte social historique, où le racisme blanc et la violence de la mafia dominent, l’auteur porte un regard profond et très humain sur des personnages denses et torturés, ballottés par le destin. Une histoire de mort et de vengeance où s’inscrivent l’éducation des enfants et l’extrême difficulté à les protéger.



Ce livre, très réussi, pourrait être le dernier de Dennis Lehane, attiré par d’autres projets créatifs télévisuels (dit-on...)

Quel dommage pour ses lecteurs !

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Le Silence

Bonjour amis lecteurs,

Voici « Le silence » de Dennis Lehane. Un roman noir, glaçant et captivant qui nous emmène à Boston en 1974. Une mère irlandaise, ouvrière de son état, pauvre et profondément raciste est à la recherche de sa fille.La disparition de la jeune fille coïncide avec la mort tragique d’un jeune homme noir. Sur fond de faits historiques et en période de politique de déségrégation, nous plongeons dans une enquête complexe et dramatique où la haine raciale sévit au quotidien et où drogue, mafia et violence règnent en maîtres. Le personnage principal est haut en couleur; le portrait de femme inébranlable est parfaitement ébauché et nous suivons sa quête irréversible de vérité. Voici un récit parfaitement documenté, poignant et haletant au final corrosif. Un très beau livre, dur et bouleversant qui prend aux tripes, à découvrir au plus vite !
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Sacré

C'est toujours sombre chez Lehane. Ici un poil moins. le noir est remplacé par l'humour. Pas l'humour noir, mais l'humour caustique, celui pratiqué par des gens qui se connaissent bien. Dans "Sacré" il finit par donner des dialogues drôles et pleins d'esprit entre les deux inspecteurs fétiches. On apprécie aussi le rapprochement de ces deux personnages, destinés à être ensemble !



Lehane ne craint pas le désordre et le vacarme, le rire et les larmes, le vrai et le faux, il dénonce la société où les nantis se déplacent en jets privés et chauffeurs de limousine. Il exècre le pouvoir de l'argent, des riches qui ont l'habitude de tout acheter et contrôlent ainsi juges, policiers, hommes politiques, et en conséquence arrivent à toujours passer entre les mailles du filet.

La justice saurait-elle triompher ?

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Mystic River

Lehane est l'un des trés rares auteurs de genre a avoir une régle : l'épaisseur psychologique des personnages . Cet élémen fait clairement toute la différence dans cet opus qui représente le haut du panier du genre . Cette histoire ,on le sait dés le début , ne finira pas bien . Point de spolier ici , mais un constat évident au vu du tout début . Et le reste confirme cette impression . Ici l'on est dans le non dit, dans les secrets que les regards disent de maniére silencieuse. La maestria de Lehane est proprement incroyable . Son talent , son intelligence ressortent a chaque page de cette intrigue certes trés noire , mais d'un charme vénéneux . Peut étre son plus grand ouvrage à ce jour.
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Un pays à l'aube

Boston, Danny Coughlin, fils d’un ponte de la police locale, est un simple flic qui aspire à grimper les échelons au plus vite. Dans l’Ohio, Luther Laurence est un ouvrier noir qui vient de perdre son boulot. Avec sa compagne enceinte depuis peu, il part pour Tulsa. En cette fin de première guerre mondiale, l’Amérique souffre économiquement et les classes populaires ont du mal à joindre les deux bouts. Les grandes luttes syndicales se développent et anarchistes et bolchéviques venus d’Europe commencent à faire parler d’eux. Pour obtenir sa promotion, Danny doit infiltrer ceux que les forces de l’ordre appellent les « séditieux ». De son coté, Luther s’acoquine de trop près avec quelques truands locaux et doit quitter au plus vite l’Oklahoma. Deux destins à priori impossibles à réunir et pourtant leurs routes vont se croiser au cours de l’année 1919, pour le meilleur et pour le pire.



Rien de plus classique que d’insérer la petite histoire dans la grande mais quand c’est fait avec une telle maestria, on se régale. La description des événements de cette année 1919 à Boston, qui culminera avec la grève de la police et les émeutes qui s’en suivront, est palpitante. Très documenté sans jamais tomber dans le didactisme, le roman vous emporte dès les premières pages. Lehanne décortique le processus politique et social qui a poussé les policiers à entamer la première grève des forces de l’ordre en Amérique. On découvre la chasse aux sorcières menée contre les « rouges », les manigances pour briser toute aspiration syndicale, l’espoir d’une vie meilleure pour ses hommes et leur famille qui se fracasse face à l’intransigeance des élus. Et puis avec Luther, on plonge au cœur des premiers mouvements de défense de la cause noire et on reste abasourdi devant le traitement réservé aux gens de couleur dans une ville de l’Est pourtant réputée pour être une des plus tolérantes du pays.



La construction est imparable et les chapitres consacrés aux émeutes urbaines sont d’un réalisme à couper le souffle. Personnages nombreux et incarnés, art consommé du dialogue, alternance entre tension dramatique, scènes plus légères et explosion de violence, le canevas est tissé au millimètre. Du grand art !


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Shutter Island

Shutter Island est le premier roman de Dennis Lehane que je lis, il est assez difficile à lire, mais se lit néanmoins très rapidement. J'ai adoré ce livre, plein d'actions, de surprises, de rebondissements... tout ce que j'aime ! Le livre m'a transporté, je ne pouvais plus le lâcher, j'étais absorbé dans ma lecture, plongé au coeur de l'enquête, de la folie et captivé par les personnages, tous aussi mystérieux les uns que les autres. Il est à la fois angoissant, oppressant, avec des retournements de situation tout à fait imprévisibles ! Quand j'eus terminé ce roman, je n'avais qu'une envie : lire un nouvel ouvrage de cet auteur.
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Mystic River

Mystic River, je me souviens avoir découvert cette histoire il y a 20 ans au cinéma avec l’excellent film de Clint Eastwood. Mon ignorance de l’époque n’avais pas prêté attention au fait que le récit est tiré du livre de Dennis Lehane.



Dennis Lehane a un pouvoir de narration captivant, Il a su créer un polar noir ou la psychologique de ses personnages complexes dépeins une Amérique populaire tourmenté et blessé par le crime et la violence.



Ça a été pour moi une lecture addictive. La profusion de dialogue apporte du rythme, ce qui permet de ne pas décrocher.



Le seul reproche (qui est en réalité une qualité) concerne le dénouement final de l’histoire qui reste à jamais inoubliable.



Ce fut ma première lecture de Dennis Lehane et un coup de cœur directement. Maintenant je ne souhaite qu'une chose, découvrir l’ensemble de son œuvre.



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Le Silence

Aux Etats-Unis, la ségrégation a été supprimée en 1964. Noirs et blancs continuent cependant à vivre dans des quartiers différents, et leurs enfants à fréquenter des écoles distinctes, contribuant à entretenir les inégalités sociales entre ces communautés. Le busing vise à créer la mixité raciale et sociale dans les écoles en transportant des élèves vers d’autres établissements.



En cet été 1974, les tensions raciales à Boston sont exacerbées par la mise en place du « busing » annoncée pour la prochaine rentrée scolaire. Tandis que des blancs mécontents se préparent à manifester, un jeune noir est tué par des blancs. Au même moment, une jeune fille blanche, disparaît. La police enquête sur ce meurtre et sur cette disparition mais l’omerta, la corruption interne, et les enjeux raciaux complexifient son travail. Mary Pat, la mère de Jules, décide aussi de faire la lumière sur la disparition de sa fille, à sa manière.



Cette histoire de faits divers illustre brillamment la vie à Boston au milieu des années 1970, les tensions sociales et raciales, ainsi que la délinquance qui y règnent. Les dialogues sont particulièrement agréables à lire, et le contexte historique intéressant à découvrir.

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Shutter Island

Une véritable histoire de fou !

Un scénario de dingue !

j'ai beaucoup aimé ce polar et n'ayant jamais vu le film qui en a été fait, j'ai eu le plaisir de découvrir totalement l'intrigue et les personnages.

Bien sûr dès le début on sent que quelque chose cloche et ne tourne pas rond... mais ce n'est pas forcement là où l'on croit .

Un très chouette bouquin que je recommande vivement.

Je vais donc maintenant regarder le film avec attention.!
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Sacré

Dennis Lehane appartient à mes auteurs de polar fétiches que je dois retrouver au moins une fois par an car avec lui, pas de doute... le plaisir de lire un bon roman sera au rendez-vous.



Dans "sacré", nous retrouvons notre équipe de choc de détectives privés de Boston, Patrick Kenzie et Angela Gennaro. Pas mal abîmés physiquement et mentalement depuis leur dernière enquête, les deux amis ont levé le pied sur le travail, essayant tant bien que mal de soigner leurs blessures respectives. Lorsqu'ils se font kidnapper par un milliardaire mourant, Trevor Stone, qui souhaite les employer pour retrouver sa fille disparue, Patrick et Angie n'ont pas d'autre choix que d'accepter. L'argent commence à manquer et Angela éprouve une certaine empathie pour ce père désespéré qui a déjà perdu sa femme. Voilà donc nos détectives qui reprennent du service dans une enquête où les apparences sont parfois trompeuses. Et même très trompeuses.



Dennis Lehane qui affectionne sa chère ville de Boston nous fait cette fois-ci quitter Beantown (la ville du haricot) pour nous faire découvrir la chaleur moite et étouffante de la Floride. Patrick et Angela vont devoir en effet enquêter en terrain inconnu pour remonter les traces de Desiree Stone, la fille du milliardaire. Si cette enquête, axée sur les pouvoirs d'argent et les trafics en tout genre dans le monde des très très riches, est plus classique et moins sombre que les précédentes, l'intrigue n'en demeure pas moins accrocheuse avec en plus un brin de romance. le style est enlevé, l'humour omniprésent, les réparties toutes plus réjouissantes les unes que les autres, les scènes d'action dignes d'un bon film, les méchants vraiment méchants et nos deux détectives, définitivement trop craquants. Car c'est bien ici que se trouve tout le talent de Lehane : donner une densité psychologique à ses personnages telle que l'on a l'impression de les avoir sous les yeux. Les personnages secondaires récurrents sont également soignés et quand Bubba entre en action, je sens que je vais passer un moment de lecture mémorable. En somme, on voudrait faire partie de leur bande de potes.



"sacré", comme pour ses héros, permet au lecteur de rependre son souffle après un précédent opus très éprouvant. C'est encore un très bon Lehane qui se dévore d'un coup.

Vivement le prochain !

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Shutter Island

Teddy Daniels et Chuck Aule, deux marshalls des Etats-Unis, se rendent sur l’île de Shutter Island au large de Boston. Nous sommes en 1954 et le lieu sert d’asile psychiatrique pour les cas les plus sévères du pays. Les deux policiers sont chargés de faire la lumière sur la disparition d’une patiente, Rachel Solando, qui s’est mystérieusement évadée de sa cellule sans laisser de traces. Mais alors qu’un cyclone s’apprête à couper l’île du continent, vérité et mensonges s’entremêlent, et la frontière entre raison et folie devient de plus en plus floue...



Autant le dire tout de suite, j’ai adoré ce roman. Shutter Island est un thriller psychotique dont l’intrigue tient en haleine. La façon dont les pièces du puzzle sont dévoilées, les relations troubles entre les différents personnages, le passé du héros qui se révèle au compte goutte… Le lecteur est pris dans cette brume blafarde où tout n’est que silhouette, où chaque objet, chaque bâtiment, chaque être vivant se résume à quelques traits indistincts qui prennent forme peu à peu. Ce livre est une ambiance, une atmosphère qui mettra vos nerfs à rude épreuve.



Shutter Island est le quatrième roman de Dennis Lehane que je lis cette année et il conforte mon intérêt pour cet auteur. A poursuivre…

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Après la chute

Je voudrais tout d'abord remercier Babelio et les Editions Rivages pour m'avoir envoyé ce livre en avant première dans le cadre d'une masse critique Privilégiés. Grâce à eux, j'ai pu découvrir cet auteur que je ne connaissais n'y d'Eve, ni d'Adam bien que j'avais entendu parler des adaptations cinématographiques de Mystic River et de Shutter Island.



Je dois dire que j'ai été happé par ce livre du début à la fin. Les deux premières parties du livre sont assez lentes mais permettent de poser petit à petit les bases de la partie finale et permettent au lecteur de faire connaissance avec les différents protagonistes rencontrés dans le roman. La troisième partie, quant à elle, est digne d'un blockbuster américain (ce qu'il deviendra très probablement !) et m'a fait penser à un film de 1986 que j'affectionnait tout particulièrement étant adolescent : "F/X effets de choc" (je ne suis pas certains que nous sommes nombreux à nous souvenir de ce film ;-) ).



Tout ça pour dire que j'ai adoré ce livre et que s'il n'est pas le meilleur de l'auteur, comme nombre de lecteurs sur Babelio semblent le dire, j'ai hâte de me plonger dans d'autres livres de cet auteur.



A très bientôt Monsieur Dennis Lehane !



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Un pays à l'aube

Impression mitigée pour cette lecture, qui débute pourtant sous les meilleurs auspices avec une scène inaugurale magistrale de match de baseball impromptu dans un champ entre des Noirs et des Blancs, tout en tension larvée : une entrée en matière sur le racisme et la ségrégation qui semble donner le la d’une plongée passionnante dans la société américaine en cette fin de 1ère guerre mondiale.



De fait, « Un pays à l’aube » lève le voile sur un aspect de l’histoire de l’Amérique rarement abordée, celle d’un pays en pleine ébullition à l’aube du monde nouveau que la guerre a ouvert, parcourue des idées neuves et révolutionnaires qui ont traversé l’Atlantique, de courants anarchistes et bolcheviques, de revendications raciales, et de mouvements populaires (en l’occurrence, les policiers de Boston) contre l’ordre établi pour obtenir une amélioration de leurs conditions sociales déplorables.



Mais, bien que très rythmé et parfaitement construit, le film est long. Je parle à dessein de film car, passé le plaisir littéraire de la première scène, j’ai eu le sentiment de n’assister par la suite qu’à un enchainement de scènes toutes aussi visuelles, mais « seulement » cinématographiques assez convenues, et j’ai fini par me sentir à distance et m’ennuyer un peu comme devant un film historique américain ambitieux mais qui s’essouffle sous ses longueurs.



J’aime bien Dennis Lehane et étais impatiente de le découvrir dans ce projet exaltant de raconter son pays. Pour l’instant, cette lecture plaisante, enrichissante mais pas inoubliable ne me donne pas envie de poursuivre tout de suite avec le troisième volet « Ce monde disparu » dont j’entends pourtant le plus grand bien.

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Shutter Island (BD)

J'ai lu le roman il y a quelques temps. Et c'est donc avec un énorme plaisir que je me suis replongée dans cette histoire au dénouement hallucinant ! Encore maintenant, alors que je le connaissais, j'en suis toujours abasourdie....

Un magnifique ouvrage ! Je commence à être franchement admirative du travail de Christian De Metter ! Il retranscrit somptueusement l'atmosphère, les personnages, l'intrigue, la noirceur... l'essentiel de grands romans en bandes dessinées ! Fan !
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Shutter Island

Le cerveau serait-il notre prison ?

Shutter Island est un îlot siège d'un hôpital-pénitencier (ou l'inverse) dans lequel sont enfermés les criminels violents et souffrant de troubles psychiatriques. Le décor est planté. Une détenue a disparu. Teddy Daniels, marshall de Boston, et son équipier débarquent pour mener l'enquête. Comment cette détenue, schizophrène, qui a tué ses trois enfants, a t-elle pu disparaître de sa cellule encore fermée de l'extérieur ? Mais Teddy veut profiter de cette enquête pour retrouver le meurtrier de sa femme et mettre à jour la vérité de cet établissement soupçonné de pratiquer de terribles expérimentations sur les patients.



A travers ce récit très bien mené, le lecteur est plongé dans l'enfer de l'univers carcéral et psychiatrique. Il faut en permanence se méfier des apparences, déjouer les conspirations, détecter les mensonges, résoudre les énigmes. Le rythme est haletant, l'espace est confiné, la météo hostile. Le dénouement est remarquable.



Ce récit est également fort bien documenté et la maladie mentale (la schizophrénie) tient là une place majeure.



Chacun est responsable de ses actes, mais surtout chacun doit accepter de porter cette responsabilité. La psychiatrie (psychanalyse) a permis de mettre à jour le phénomène des mécanismes de défense. Il sont là au centre de ce thriller haletant.



Il s'agissait là de ma première rencontre avec cet auteur majeur. Ce ne sera pas la dernière.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Un dernier verre avant la guerre

Ce livre est le premier de Dennis Lehane faisant apparaitre le duo de détective privé Patrick Kenzie et Angela Gennaro. Les deux privés, au passé douloureux, ont leur bureau dans le sommet d'une eglise de Boston. La mission qu'il leur est confiée est de retrouver une jeune femme de ménage qui a disparu en emportant avec elle des documents appartenant à un sénateur...



C'est du noir ! Boston n'est pas seulement cette ville policée et coquette de la nouvelle Angleterre telle qu'on l'imagine. C'est aussi une ville avec ses luttes, ses gangs, et l'inévitable question raciale blancs contre noir. Tout ceci donne un dégradé de gris car rien n'est tout blanc ou tout noir. Nos deux héros sont attachants. Ce ne sont ni des anges ni des démons. C'est vraiment super bien écrit, avec des répliques pleines d'humour, un style caustique, parfois cynique.



Lehane, que j'avais découvert avec Mystic River, Shutter Island et Un Pays à l'aube m'impressionne vraiment. C'est un conteur hors-pair ! Chacun de ses livres est exceptionnel et je ne me lasse pas de les découvrir.
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Shutter Island

Que dire ? Tout d’abord, j’ai voulu « faire les choses dans l’ordre » : j’ai donc lu le roman de Dennis Lehane avant d’en visionner l’excellente adaptation de Martin Scorcese. Comme je peine à livrer mon ressenti, je vais commencer par un tableau comparatif.

Le film est très fidèle au roman, ce qui est loin d’être toujours le cas. La majorité des scènes sont exactement telles que je les avais imaginées, et la plupart des dialogues joués au mot près. Quelques scènes sont plus détaillées dans le film, notamment les flash-backs montrant la libération du camps de Dachau par les soldats américains.

Contrairement à ce que j’ai pu lire dans certains commentaires, je trouve que Leonardo di Caprio incarne parfaitement le personnage de Teddy Daniels. La différence majeure réside dans l’épilogue, beaucoup plus explicite dans le film que les dernières pages du roman qui m’avaient laissée perplexe, notamment la dernière question que Teddy pose à Chuck dans le film, et qui n’apparaît pas dans le roman.



Mais… sur Babelio nous sommes censés parler « bouquins », non ? Retour donc au roman…

Surtout ne pas trop en dire… Deux marshalls venus enquêter sur la mystérieuse disparition d’une patiente, deux médecins, un directeur… cinq personnages engagés dans une inquiétante partie de cache-cache ou plutôt de poker menteur. J’allais oublier le lecteur, lui aussi magistralement manipulé de bout en bout, qui a intérêt à se montrer plus que vigilant s’il entend ne pas être le « jouet » de l’auteur. Jeu auquel on se prête malgré soi : le suspense est entretenu avec art, les indices disséminés au fil des pages, l’environnement menaçant « à souhait » et les parts d’ombres autant de pistes possibles. Les dialogues sont moins anodins qu’il n’y paraît, et prennent tout leur sens lors d’une relecture, après avoir « chaussé les lunettes » du lecteur averti.

Au-delà du « jeu » de manipulation à plusieurs niveaux, une réflexion sur ce que les individus peuvent être amenés à faire subir à leurs pairs, sur la culpabilité, la folie et les mécanismes de défense du cerveau humain.



Je ne saurais dire si j’ai préféré le livre ou le film… je dirais sans doute le livre, car le tempo est celui choisi par le lecteur, et aussi car c’est Dennis Lehane qui a imaginé ce scénario, même si l’adaptation de Scorcese et l’interprétation de Léonardo di Caprio lui font honneur.



Vous l’aurez compris je recommande l’un et l’autre… de préférence dans le « bon » ordre ;-)
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