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Citations de Didier Decoin (535)


"A mon âge, je n'avais rien à espérer d'elle que ces petites joies clandestines - être le gardien de sa librairie un jour d'orage, voir ses jambes jouer sous sa jupe grise quand elle montait l'escalier ou grimpait sur son escabeau, poisser mes doigts avec des berlingots pour qu'elle les nettoie du bout de sa langue".
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Il est indispensable, quand quelque chose devient trop oppressant, de s’attacher à de toutes petites préoccupations domestiques — moins pour nier l’élément d’oppression que pour le garder relié à la grande chaîne de la vie.
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Certains désirs ont en eux du sang d'animal, ils sont de la famille des hordes, des ruées, des charges - furieux, irrésistibles sont certains désirs.
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Mais à défaut de beauté. J’ai un pouvoir certain.
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Une féminité pure et infantile émanait de sa peau lisse et fraiche que Miyuki ponçait à la fiente de rossignol pour la blanchir davantage.
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C'était à lui, Jean, que le Rabbi, au moment de mourir, avait confié le soin de veiller sur elle.

Il lui a dit qu'elle ferait mieux d'aller dormir un peu, mais elle a secoué la tête. Depuis la mort de Jésus, elle ne dort plus. C'est comme ça, Jean, je suis sa mère, je l'ai tellement, oh ! tellement aimé. Oui, je comprends, a dit Jean, moi non plus, je n'arrive pas à dormir.

Marie a dit qu'en plus de la mort de son fils, il y avait la mort de Judas qui lui faisait beaucoup de peine. Jean s'est offusqué : Judas n'avait eu que ce qu'il méritait, et son châtiment devait se poursuivre en pire là où il était à présent - dans la géhenne. Là-dessus, Jean croyait se rappeler que Jésus avait été on ne peut plus clair. Marie a dit que oui, bien sûr, mais qu’on ne savait pas ce qu'avait été le désespoir de Judas, ni ce qui avait envahi son cœur à l'instant où il s'était pendu.

Jean a protesté qu'il y avait quand même des limites à ce que Dieu pouvait pardonner, et Marie a chuchoté que, justement, il n'y en avait peut-être pas, des limites. Et ils n'en ont plus parlé.
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Le groupe des disciples est loin d'être aussi consensuel et homogène qu'on a tendance à l'imaginer. C'est tout sauf un club figé, feutré et ronronnant. On s'y contredit, on s’y invective. Car le Juif de Palestine est un homme a sang très chaud et à neurones hyperactifs, qui n'aime rien tant que décortiquer les mots et les idées. C'est pourquoi il trouve si savoureuse l'étude infinie de sa chère Torah, à laquelle il ne cesse de découvrir de nouvelles interprétations.
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II y a peu de livres où l'on mange autant que dans les Évangiles. Conviviaux, chaleureux, les repas ont manifestement revêtu une grande importance. Ils ont été pour Jésus à la fois des occasions d'enseigner et de se réjouir. Ensemble, sa parole et sa joie. C'est d'ailleurs sous le nom d'agape, mot issu du grec agapê qui veut dire amour, que les premiers chrétiens désigneront le repas qu'ils prennent en commun.
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Les Romains, qui sont pourtant des gens assez légers et superficiels, deviennent presque sombres quand ils font la fête. Et même lugubres quelquefois.

Les Juifs, c'est le contraire : plutôt graves le reste du temps, on croirait des enfants quand ils se mettent tous ensemble pour faire une fête. C'est, disent les Romains, le seule chose un peu positive qu'on trouve dans ce pays.

Sinon, la Palestine, comme c'est aride ! La terre est aride, les mentalités sont arides.
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Yelena se tut pour reprendre son souffle et lécher ses lèvres devenues sèches : il lui arrivait rarement de parler ainsi tout d’une traite, elle avait un trop grand respect des mots pour les lâcher dans la nature comme la bergère libère ses moutons à l’orée d’un pacage dont l’herbe tendre a aussi la hauteur qu’il faut pour dissimuler le piège d’un loup couché, ramassé sur lui-même, les muscles tendus : dans toute conversation, songeait-elle, il y a un loup embusqué, prêt à fondre sur le mot en trop, le mot qui fait mal, la phrase maladroite…
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D’abord un peu terne, une clarté rabougrie s’étirait à l’horizon, lisse comme le premier trait de calame à partir duquel va se développer et s’ourler toute une calligraphie généreuse et splendide.
Puis, pulsée par la mer dont elle venait de naître, la lumière s’éleva, se dilata un peu plus à chaque palpitation, s’étala sur le ciel, le remplit, puis du ciel elle ruissela, s’épanchant sur la terre, envahissante et blanche comme du lait renversé, inépuisable, comblant tout ce qui n’était pas elle.
C’était l’aube.
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Elle se sentait parfois ajourée comme une dentelle. Se prenait pour une dentelle. Craignant par-dessus tout que la vie ne la déchirât.
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Mais la jeune femme ne manifestait aucune curiosité pour les autres facettes de l’œuvre de Tchékhov : sans qu’elle pût s’expliquer pourquoi, La Cerisaie suffisait à la combler. Plus elle voyait représentée cette fausse comédie qui était en réalité une vraie tragédie, plus elle rejoignait l’opinion de Tolstoï selon qui l’on pouvait lire, relire et rerelire Tchékhov de manière toujours différente, ce qui revenait à dire qu’une seule de ses œuvres – et donc La Cerisaie – contenait assez de raisons de désespérer en même temps que de s’émerveiller pour une vie tout entière.
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D’instinct, il se recroquevilla dans l’eau comme il le faisait dans son lit pour se réchauffer les nuits où du givre s’attachait aux carreaux de sa chambre – sauf qu’ici le drap qui recouvrait Tarik jusqu’au menton était un suaire de cent vingt kilomètres carrés d’eau glacée dévalée des oueds, ce qui ne laissait au jeune bouchkara aucun espoir de jamais pouvoir lui emprunter la moindre de ses calories.
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Abe (Sada)
Le 18 mai 1936, Sada Abe (trente et un ans) tua par strangulation son amant Kichizo Ishida (quarante-deux ans).
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J’en ai partagé, des choses, avec mon père !

(Avec préméditation)
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Fils éphémères
de gaze cramoisie ;
les libellules !

Gotei
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Mais les livres sont des objets très subtils, capables de longtemps garder l'odeur de la pièce où ils dormaient alignés, l'odeur du tabac qu'on a fumé près d'eux, de cet alcool hors d'âge qu'on a par maladresse renversé sur eux, celle de la maison sous la pluie, des petites fleurs sans nom et des feuilles d'automne qu'on a glissées entre leurs pages, le parfum évanescent d'une encre qui a formé des mots déjà pâlis.
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Mais un jardin rendu aux campagnols et aux lézards, aux herbes folles et aux plantes rudérales, un jardin même saccagé par le temps qui passe, peut-il être qualifié de ruine ?
Métamorphose n'est pas mort. Et je crois bien que le dernier mot d'un jardin, celui-ci fût-il esquinté, défiguré au dernier degré, sera toujours le mot éternité.
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Les actions que nous accomplissons sont comme des semences, extérieures à nous. Comme les graines d'une plante qui, s'enfouissant dans le sol, donnent naissance à de toutes nouvelles pousses.
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