Citations de Dominique Missika (82)
J'étais assis à la table de la République avec ce Président qui parlait un si beau, un si bon français. Je me suis dit que j'étais là pour servir cette république que mon père aimait tant.
Il n'existe pas de grand procès. On croit que parce qu'il y a beaucoup de monde, beaucoup de journalistes, c'est un procès différent des autres. Ce n'est pas vrai, dit-il d'entrée, aux jurés. Ici c'est lui, c'est vous et c'est un petit peu moi.
La mise à mort n'exerce aucun effet dissuasif sur les criminels potentiels. Aucun !
Avant d'aborder cette épreuve, Badinter veut se souvenir des enseignements de Torrès : Notre règle première ? Défendre le client coute que coute; être solidaire de l'homme sans pour autant l'être du crime. De cette éthique professionnelle , il entend ne jamais dévier.
L'école républicaine est un lieu où l'on est censé oublier d'où l'on vient.
On ne montre pas ses sentiments, on ne se livre pas, lui enseigne sa mère. Ila retenu la leçon.
Ce que tu ne dis pas t'appartient. Ce que tu dis appartient à tes ennemis.
Travailleur acharné, il obtient deux diplômes, l'un en économie politique, l'autre en droit civil. Mais il est trop jeune pour enseigner. Pour se présenter à l'agrégation, il faut être âgé de 25 ans. Premier obstacle. Il doit aussi gagner de l'argent car il n'a plus les moyens de vivre des seuls cours qu'il donne. Je suis entrée au Palais de justice par hasard, et non par vocation. J'ignorais tout du système judiciaire, et je voulais être professeur de droit. En attendant il fallait vivre assurer mon indépendance. Avocat, donc
Robert Badinter est engagé. Il a trouvé un patron, un maitre, un deuxième père, un modèle. De l'avis unanime, Torres a des éclairs de génie. Il plaide d'instinct, le dossier n'étant pour lui qu'une trame sur laquelle il improvise des envolées tonitruantes, véhémentes ou douces.
Plaider, c'est faire en sorte que celui qui vous écoute ne soit pas étranger à ce que vous dites.
Point de place ici pour le dithyrambique. Robert Badinter n'est évidemment pas un héros. Il est fait aussi de failles et de tourments. Mais sa longue vie, les différentes places et fonction qu'ils a occupées l'ont fréquemment installé, durant plusieurs décennies, à des points cardinaux de la société française. C'est ainsi que l'avocat Badinter, le professeur Badinter, le ministre Badinter, le président Badinter, l'écrivain Badinter, le militant Badinter se positionne comme une vigie répondant à nos tourments collectifs, comme un marqueur d'humanité. C'est en cela que ce parcours est, au sens littéral du mot, exemplaire.
Écrire une vie, c'est saisir celle-ci au plus près de ce qu'elle a été.
Depuis longtemps déjà, chacun de notre coté, l'une historienne, l'autre journaliste, nous nous sommes attachés à suivre le parcours politique, intellectuel, professionnel et moral de Robert Badinter. Nul en effet ne peut nier qu'il compte parmi les rares personnalités qui, dans cette V° République, ont changé, par leur action politique et par leur influence morale, la société française.
L'Histoire est souvent écrite du côté des hommes. Il est temps de montrer que les femmes ont aussi été actrices de l'Histoire. (Interview Babelio, août 2020)
Ce n’est même pas de la coquetterie quand votre garde-robe se limite à la robe donnée par une voisine et deux ou trois tenues récupérées à droite et à gauche.
L’objectif, c’est de choyer ces femmes revenues de l’enfer. De quoi rêvaient-elles là-bas ? De manger à leur faim ? Voilà la table de la salle à manger décorée de fleurs et couverte de fruits, de gâteaux et de friandises. De dormir ? Ici, les lits sont moelleux, les draps soyeux, les volets fermés la nuit, le silence complet, loin des bruits de la ville. On leur fournit des vêtements, on les sort en ville. On essaie de les distraire, et on espère leur redonner goût à la vie.
Le seul recours, c’est de soutenir l’autre, lui parler, lui tenir la main ou le bras pour l’aider à marcher, prononcer une parole qui réconforte.
J’étais scout, et l’honneur, la patrie, la fidélité représentaient quelque chose », m’avait-elle raconté des années plus tard. Son désir, à l’époque, c’est de « faire quelque chose » pour chasser les nazis. Accepter, c’est se soumettre. Refuser, c’est résister.
J’étais scout, et l’honneur, la patrie, la fidélité représentaient quelque chose », m’avait-elle raconté des années plus tard. Son désir, à l’époque, c’est de « faire quelque chose » pour chasser les nazis. Accepter, c’est se soumettre. Refuser, c’est résister.
On a beau leur dire qu’une guerre, ça se gagne, les enfants ont peur. Simone surtout. Les Allemands aussi sont sûrs de gagner la guerre ! Et s’ils avaient raison, s’inquiète la plus jeune.