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Citations de Dominique Missika (82)


Alors que nous l'interrogions sur ses souvenirs, Badinter nous avait mis en garde : "Il faut se méfier de la mémoire. Chacun, de bonne foi, reconstruit sa vie avec le temps. Il y a une sorte de fragilité, de sélection de la mémoire. On auréole, on noircit, mais c'est rarement la réalité des faits."
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Jeune fille, elle a rêvé du prince charmant.
Elle a déchanté.
Jeune femme, elle s'est imaginée que la naissance de ses deux enfants la comblerait.
Elle aborde la trentaine avec un arrière-goût du temps qui lui échappe et d'une vacuité qui la désole et l'empêche de réaliser quelque chose dont elle serait fière.
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La devise "Liberté, égalité, fraternité" est remplacée par "Travail, famille, patrie".
En 1941, une loi restreint le divorce, et en 1942, l'adultère, considéré comme un délit contre l'ordre, déclaré comme un "acte contre le peuple français et l'unité nationale", devient un crime contre l'Etat, passible de la peine de mort.
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L'universalisme, valeur cardinale, lui semble menacé, par le différentialisme, par le communautarisme, ces "maux" qui gangrènent la société. On ne peut pas dire qu'il y a, d'un côté, les droits de la femme et, de l'autre, ceux des hommes, ni affirmer que les Noirs et Blancs n'auraient pas les mêmes droits ! C'est une pente dangereuse. Il y aurait des droits dépendant du sexe, de la nation, de la religion, de la couleur de la peau... Dès lors, le principe premier des droits de l'homme, "Tous les hommes (c'est-à-dire, tous les êtres humains), naissent libres et égaux", ne sera plus respecté." D'où son incompréhension, voire son dégout, pour une époque, la nôtre, où règnent "l'exhibitionnisme, la trahison, l'égotisme, une horreur". Robert Badinter est inquiet.
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Juillet 1936. L'Espagne bascule dans la guerre civile. Berty entre au Comité International de Coordination et d'Information pour l'Aide à l'Espagne Républicaine, dont la section française est présidée par Victor Basch et Paul Langevin. Ce comité, né à l'initiative des communistes, dont Gabriel Péri et Hélène Stassova, lance une vaste campagne de mobilisation et de soutien aux républicains espagnols.
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Où aller ? Vichy est insupportable. (...)
Trois mois après leur arrivée, le 28 septembre 1940, les allemands exigent que les livres des auteurs juifs inscrits sur la liste Otto (...) soient retirés de la vente. Le nom de Kessel y figure en " bonne place". (p. 88)
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Mais l'horizon de Kessel est sombre. L'inaction lui pèse. L'écriture demeure sa préoccupation majeure, une obsession. Il noircit des pages et des pages. contrairement à ceux qui s'accommodent de l'occupation de leur pays, il y est farouchement hostile et traverse une rude épreuve. Il est comme condamné au silence. Il n'écrit plus pour la presse. Il n'a pas le droit d'être publié. Ses livres sont interdits à la vente. Proscrit du jour au lendemain (...), on ne le félicite plus alors qu'il était au firmament un an auparavant. (...)
" Il y a des moments où la pression extérieure est plus forte que la citadelle mentale", écrit-il à son frère Georges, réfugié au Maroc. (p. 99)
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Il y a pire que la mort , l'oubli.
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- Mais tu ne sais donc pas? Les Allemands sont venus ce matin à Izieu et ils ont emmené toute la colonie! Des soldats sont encore là-bas, ils gardent la maison.
Gabrielle en a le souffle coupé. Elle pâlit sous le coup, considérant son amie avec stupeur on aurait dit qu'elle venait de lui donner un coup de poing.
- Je ne te crois pas.
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"L'entourage réagit à l'unisson : Tournez la page. Oubliez c'est du passé. Combien de fois ont-elles entendu ces phrases toutes faites. C'est l'inverse pour oublier il faudrait parler, il faudrait qu'on les écoute, qu'on mesure ce qu'elles ont enduré."
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Tous les déportés ne sont pas logés à la même enseigne. Il y a parmi eux une hiérarchie souterraine, non dite, les résistants en haut de l'échelle des honneurs, et les autres, les Juifs, en bas, laissés sur le bas-côté des hommages de la patrie. Une fracture, une déchirure, et une blessure à jamais ouverte. (p. 125)
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Berty donnera à ses propres enfants, en signe d'appartenance à la Provence, les prénoms de Frédéric et Mireille.
Mirèio se traduit par Marie ou Myriam provençalisés par les Juifs de Provence, d'après Frédéric Mistral.
Ce dernier meurt en 1914.
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Il fait doux, cette nuit-là, en Gironde. Le ciel est clair, les jardins en fleurs. Il flotte au-dessus de la Garonne une tiédeur d'été et de vacances ... Mais en dessous, dans la ville, c'est le chaos. Malgré l'heure tardive, les signes de la débâcle sont encore bien visibles. Des passants se pressent sous les réverbères, les traits marqués par la fatigue et l'inquiétude, les voitures ont leurs toits écrasés de chargements mal ficelés, matelas, landaus, malles, paniers ; des familles entières, faute d'avoir trouvé où se loger, sont recroquevillés dans les habitables, accablées de sommeil malgré l'inconfort ... Il semble que la France se soit réfugiée à Bordeaux [...].
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Dès sa libération, Germaine Tillion est animée par la volonté de dévoiler les crimes de la déportation. Alors qu'elle est en convalescence à Malmö en Suède, elle établit un questionnaire destiné à ses camarades pour comptabiliser leur nombre, répertorier leurs maux, recueillir les témoignages. Ce travail lui permet d'assister comme observatrice et témoin aux procès du camps de Ravensbrück qui s'étendent de 1946 à 1950.
De l'expérience du camp, sortira un maître ouvrage, Ravensbrück, paru en 1988. Ni récit ni même cri d'épouvante, Germaine Tillion met à nu, dans le régime concentrationnaire, le système économique - celui du profit, Himmler était le propriétaire du camp !-, les mécanismes psychologiques de la domination, de la détention. Elle ne cessera jamais son travail de recherche de la vérité sur les camps nazis. En 2015, Germaine Tillion entre au Panthéon en même temps que Geneviève de Gaulle.
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Plus touchante, la présence de Robert Badinter à la maison d'arrêt de Villepinte le 4 décembre 2017. "Un hugolâtre en prison", titre le Parisien. "Assis sur des chaises de plastique rouge alignées dans le gymnase de la prison, une centaine de détenus l'ont écouté pendant une heure leur parler de Victor Hugo, "grand abolitionniste". Il leur a répété une phrase de l'écrivain : "Il est un droit qu'aucune loi ne peut entamer, qu'aucune sentence ne peut retrancher, le droit de devenir meilleur". L'oeuvre d'Hugo "constitue, pour eux aussi, un message, précise Badinter. Je ne suis pas le défenseur des causes perdues, mais de celles que je crois justes."Dans la salle, une partie'des détenus se lèvent pour l'applaudir, l'un d'eux s'avance avec une balance en bois, effigie de la justice, sculptée aux initiales RB. Beaucoup réclament une poignée de main et une photo. Il est émouvant, cet objet en bois, pareil à de l'art brut, qui trône en bonne place sur le bureau de Badinter, posé à côté de la une du Monde annonçant le vote de la loi abolissant la peine de mort par l'Assemblée nationale, agrémenté d'un dessin de Plantu qui a ajouté à la main "Merci, Robert Badinter"
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Longtemps , on a effacé le rôle des femmes dans la Résistance. Elles ont pourtant montré un courage et une implication à l'égal des hommes. Le cas de Germaine n'échappe pas à la règle. (p. 114)
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Après avoir défendu le droit à la contraception, Maurice Thorez, en accord avec les directives venues de Moscou, dénonce à partir de juin 1934 la dénatalité comme un des "fléaux les plus redoutables" face au danger hitlérien.
Ne lit-on pas dans l'Humanité sous la plume de Paul Vaillant-Couturier qui semblait acquis à la cause : "Les communistes veulent lutter pour défendre la famille française, l'idéal de la stérilité est petit-bourgeois, anarchiste et individualiste. Ils veulent hériter d'un pays fort et d'une race nombreuses".(31 octobre 1935).
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Léon Blum, d'une main lasse, met de l'ordre dans ses bagages, incertain sur la décision à prendre : rester ? partir, mais pour où ? Il faut qu'il reste. Ne serait-ce que pour accompagner le parlement en exil, si exil il y a. On lui a laissé entendre que, même là, il ne serait pas forcément le bienvenu ...
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Mercredi Je vais quitter tout à l'heure ce logis qui a été le nôtre. Ma pensée est et sera avec vous. Je vous promets de revenir intact. Je vous embrasse Léon.
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Badinter obtiendra aussi que l'on filme les"grands" procès historiques. Pour laisser une trace...Pour l'Histoire. La loi votée précise donc que seront filmés les "procès" revêtant une dimension événementielle, politique ou sociologique telle qu'ils méritent d'être conservés pour l'Histoire.

En 2OO7, le négationniste Robert Faurisson lui intente un procès pour diffamation pour l'avoir dénoncé comme "faussaire de l'Histoire". Le film de l'audience établit les mensonges du révisionniste et montre Badinter qui fend l'armure et se raconte : J'avais 13 ans, en octobre 1941, quand mon oncle a été arrêté au domicile que nous venions de quitter. Il a été dénoncé et envoyé au camp de Drancy et, de là, il a disparu. J'avais 14 ans quand ma grand-mère paternelle a été arrêtée par des policiers français sur ordre de Bousquet. C'était au début de l'automne 1942. Elle avait 8O ans, on l'a descendue sur une civière, on l'a envoyée à Drancy et on n'a plus eu de nouvelles. J'allais avoir 15 ans quand mon père a été déporté à Lyon, le 9 février 1943, par la police allemande sur ordre de Klaus Barbie. Nous n'avons plus jamais eu de ses nouvelles. C'est cela, mon adolescence à moi."
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