Citations de Douglas Reeman (163)
Partout où un bout de bois peut flotter, suis certain de trouver le pavillon d'Angleterre.
Napoléon Bonaparte.
Dieu et la marine tu adoreras, lorsque tu seras en danger, et pas avant cela!
La solitude du commandement : lorsqu'on navigue seul, sans autorité supérieure. Si l'on réussissait, d'autres revendiquaient les succès. En cas d'échec, c'est vous qui en subissaient le blâme.
Elle resta ainsi en selle, immobile, très droite, à contempler la mer de ses yeux sombres. Il était près de midi en ce premier jour du mois de mars 1811, et une étrange vapeur brumeuse avait déjà envahi le sentier qu'elle avait emprunté pour aller rendre visite à John Allday et à sa toute nouvelle épouse, Unis.
Mais leur amour s'était ranimé de plus belle, à supposer que ce fût possible. Ils faisaient de la marche et montaient à cheval, en dépit d'un temps peu clément.
Herrick s'arrêta près de la lisse et examina l'embelle. Le canot avait été rentré, comme le reste de la drome. L'atmosphère était encore à l'excitation et à l'attente, état que ni la discipline ni l'habitude ne pouvaient jamais totalement masquer.
Lorsque nous combattons, ne pensez pas aux causes ni à la justice des choses. Pensez les uns aux autres, pensez d'abord à votre bâtiment !
Que peut-on perdre sur le champ de bataille ?
Mais tout n'est pas perdu ; la volonté inexpiable,
L'espoir de la vengeance, la haine éternelle,
Le courage, voilà que ne se soumettra ni ne cédera jamais.
Le Paradis Perdu du John Milton.
La sympathie est un sentiment qu'un commandant ne peut pas s'autoriser bien longtemps. Lorsqu'un vaisseau se transforme en briquet, quelle qu'en soit la raison, faire simplement preuve de compréhension peut être pris pour de la faiblesse.
Jamais n'a commandé d'escadron sur le champ de bataille.
Rien ne sait de l'art de la bataille.
Bien moins qu'un damoiseau.
Une chirurgie réduite à sa plus simple expression, des médecins peu compétents – on disait que les hommes mourraient plus souvent des soins qu'on leur infligeait que des boulets ennemis.
D'aucuns prétendaient que pendre un homme ne faisait pas diminuer le nombre de crimes. Mais cela empêcherait au moins celui-là de recommencer.
Ce à quoi songe tout marin, qu'il soit amiral, commandant ou simple matelot, chaque fois que son bâtiment lève l'encre, c'est que c'est peut-être la dernière fois.
Choisir est toujours difficile. Il n'y a que les gens malheureux pour ne pas regretter de s'en aller.
Herrick intervint rapidement. C'edt un risque considérable , si j'ose le dire Monsieur.
Comme toute chose qui vaut la peine d'être entreprise, Monsieur Herrick.
Toutes ces choses échappaient à Broughton. A ses yeux, tous ces gens représentaient une espèce de menace, ou un genre de point faible capable de mettre en péril ses projets bien arrêtés. C’est pourtant là qu’était la vraie force, sans laquelle tout navire n’était qu’un tas de bois et de cordages. Broughton parlait souvent de loyauté, mais il ne voyait pas que ce n’était qu’une autre manière de désigner la confiance. Et la confiance était quelque chose de réciproque et non pas un bien unilatéral.
Page 414
L’incertitude, la peur vous donnaient une sorte d’excitation bizarre, comme au combat, une folie totale, pas moins forte que la vraie. Plus tard, ce sentiment allait s’estomper, vous laisser vidé, épuisé, comme un renard qui fuit devant les chiens.
Un commandant, tout commandant, était seul maître après Dieu pour ce qui regardait le sort de ses hommes, une sorte d’être supérieur qui pouvait faciliter l’avancement d’une main et décréter les punitions les plus terribles de l’autre. Penser que certains d’entre eux, comme le capitaine de l’Aurige, pouvaient abuser ainsi de leur autorité, voilà qui le remplissait d’horreur.
Leur dos et leurs épaules étaient hâlés, couverts de méchantes cloques parfois, lorsqu’ils avaient dû subir, dans la mâture, les feux impitoyables du soleil. Mais que ces cloques fussent ce qu’ils avaient de pire à endurer, ils pouvaient en remercier le ciel. Dans les conditions dont il leur avait fallu s’accommoder, réunis en un équipage à peine formé, on aurait pu s’attendre à voir plus d’un dos joliment arrangé par les lanières du fouet.
les misérables conditions de vie des hommes dans la batterie basse, confinés entre les trente pièces de vingt-quatre, le consternaient. Les sabords condamnés et le violent mouvement de roulis du navire faisaient de cet espace un véritable enfer. Quelque trois cents matelots vivaient, mangeaient et dormaient là, et même en l’absence des hommes de quart, l’atmosphère était irrespirable. La puanteur repoussante des bouchains, mêlée au remugle de cette humanité entassée et à l’odeur des vêtements qui ne parvenaient jamais à sécher, était insupportable, même pour le plus endurci des marins. Page 50