Edgar Morin

J'ai hésité à partager cette lecture et je me suis vite ravisée. Après tout, même si c'est un livre plus philosophique, ça reste un livre que j'ai lu, et deuxièmement parce que j'éprouve un réel amour pour les sciences et la philosophie. 
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Dire que j'aime Borus Cyrulnik serait un euphémisme. Ayant fait des études en psychologie - et particulièrement en neurosciences - j'ai pu lire nombreuses de ses études et certains de ses ouvrages. Et j'ai été très heureuxse de pouvoir découvrir celui-ci

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Le livre est sous forme de dialogue entre les deux auteurs, alternant entre questions et réponses sur notre nature humaine. Et ce qui fait de nous, des êtres vivants, complets et complexes.

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Les auteurs abordent des thématiques vraiment intéressantes, comme l'importance de notre environnement et de notre culture pour faire de nous des êtres "développés" ou encore du fait qu'il y aurait plusieurs naissances - se calant sur l'évolution de l'humanité.

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Ils abordent des sujets divers mais qui font que nous sommes humaines : le dialogue, la culture, la nature animale, l’amour, la vie, la mort.

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Le passage sur la mort était d’ailleurs très intéressant, la mort étant inévitable est un passage obligatoire de la vie. Et au final, nous continuerons de vivre au travers des autres, même apres notre mort.

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Bref, j’ai adore ma lecture
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Il part de 15 leçons du coronavirus que nous avons tous un peu ressenties, depuis notre fragilité jusqu'à celle de la planète, en passant par l'inégalité sociale, le défaut de science, les carences politiques, la crise de l'Europe, le réveil des solidarités, la condition humaine ou les injustices mondiales et les délocalisations.



Il propose 9 défis pour s'en sortir, dont faire durer les nouvelles solidarités, dont sortir du néolibéralisme et réformer l’État, dont retrouver l'autonomie sanitaire et alimentaire, dont renforcer la démocratie devant les mesures restrictives de liberté, dont bannir la réclame consumériste, dont l'enjeu de l'économie pour réduire les inégalités, dont le besoin d'un élan international salutaire de coopération, et surtout le danger de régressions multiples, intellectuelles, morales, démocratiques, bellicistes, jusqu’au spectre de la mort de l'humanité.



La voie qu'il propose ensuite dépasse la notion de projet de société par son imbrication dans les comportements et sa dynamique de régénération permanente.

Cela passe par une politique de la nation où conjuguer mondialisation et démondialisation, croissance et décroissance, développement et enveloppement, unité et diversité. Il propose alors de traiter les pathologies administratives, les principes de réorganisation, le refoulement progressif des oligarchies économiques, réformer l'entreprise, la participation citoyenne dans la démocratie, la politique écologique avec 9 exemples, les réformes de société dont la réduction des inégalités, la politique de solidarité et l'éthique de solidarité/responsabilité.

Il promeut alors une politique de civilisation pour traiter le mal-être diffus et donner priorité à la qualité de la vie vers la « vraie vie ».

La troisième face de son pentamodèle est une politique de l'humanité renforçant l'appartenance à une communauté humaine incluant les migrants et les peuples premiers.

La quatrième face est une politique de la terre avec l'accent sur l'eau, les énergies, les déchets, l’agriculture fermière… pour être solidaires de la planète.

Le point d'orgue est l'appel à un humanisme régénéré, passant par réforme personnelle et revitalisation éthique, une reconnaissance des femmes, des personnes exploitées et des personnes infantilisées comme égaux de pleine identité humaine, par l'assemblage fécond de réalisme et utopie dans une régénération permanente, dans un humanisme planétaire qui fait épanouir sa personne au sein d'une communauté : épanouir le JE dans l’épanouissement du NOUS.

Dans un assemblage du prosaïque et du poétiqueIl part de 15 leçons du coronavirus que nous avons tous un peu ressenties, depuis notre fragilité jusqu'à celle de la planète, en passant par l'inégalité sociale, le défaut de science, les carences politiques, la crise de l'Europe, le réveil des solidarités, la condition humaine ou les injustices mondiales et les délocalisations.



Il propose 9 défis pour s'en sortir, dont faire durer les nouvelles solidarités, dont sortir du néolibéralisme et réformer l’État, dont retrouver l'autonomie sanitaire et alimentaire, dont renforcer la démocratie devant les mesures restrictives de liberté, dont bannir la réclame consumériste, dont l'enjeu de l'économie pour réduire les inégalités, dont le besoin d'un élan international salutaire de coopération, et surtout le danger de régressions multiples, intellectuelles, morales, démocratiques, bellicistes, jusqu’au spectre de la mort de l'humanité.



La voie qu'il propose ensuite dépasse la notion de projet de société par son imbrication dans les comportements et sa dynamique de régénération permanente.

Cela passe par une politique de la nation où conjuguer mondialisation et démondialisation, croissance et décroissance, développement et enveloppement, unité et diversité. Il propose alors de traiter les pathologies administratives, les principes de réorganisation, le refoulement progressif des oligarchies économiques, réformer l'entreprise, la participation citoyenne dans la démocratie, la politique écologique avec 9 exemples, les réformes de société dont la réduction des inégalités, la politique de solidarité et l'éthique de solidarité/responsabilité.

Il promeut alors une politique de civilisation pour traiter le mal-être diffus et donner priorité à la qualité de la vie vers la « vraie vie ».

La troisième face de son pentamodèle est une politique de l'humanité renforçant l'appartenance à une communauté humaine incluant les migrants et les peuples premiers.

La quatrième face est une politique de la terre avec l'accent sur l'eau, les énergies, les déchets, l’agriculture fermière… pour être solidaires de la planète.

Le point d'orgue est l'appel à un humanisme régénéré, passant par réforme personnelle et revitalisation éthique, une reconnaissance des femmes, des personnes exploitées et des personnes infantilisées comme égaux de pleine identité humaine, par l'assemblage fécond de réalisme et utopie dans une régénération permanente, dans un humanisme planétaire qui fait épanouir sa personne au sein d'une communauté : épanouir le JE dans l’épanouissement du NOUS.

Dans un assemblage du prosaïque et du poétique, il conclut par la relation inextricable entre ce qui unit (Eros) ce qui oppose (Polemos) et ce qui détruit (Thanatos) pour faire humanité nécessitant toujours plus d'intelligence et d'amour., il conclut par la relation inextricable entre ce qui unit (Eros) ce qui oppose (Polemos) et ce qui détruit (Thanatos) pour faire humanité nécessitant toujours plus d'intelligence et d'amour.

Le projet auquel répond ce petit livre en vaut a priori un autre. L’auteur de La Rumeur d’Orléans (Seuil, 1969) entend mettre les événements ukrainiens en perspective à partir de son expérience de la guerre, fondée sur son engagement dans la Résistance et quatre-vingts ans d’observation des crises mondiales.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..

Forcément, quand on adhère à cette pensée, difficile de ne pas aimer ce type d'analyse. Edgar Morin dresse ici un portrait objectif de l'être humain, ses qualités, ses défauts, ses horreurs, ses bienfaits.



On ne cherche pas à détruire ou à encenser, juste à décrire. Décrire les perspectives d'avenir, ce qui inquiète, ce qui intéresse, ce qui rassure, tout ça dans une bonne foi qui fait franchement du bien à une époque où tout est binaire à base de noir ou blanc. Oui, pour Edgar Morin, on ne peut pas juste ranger l'humanité dans les cases bon ou mauvais, animal ou végétal, etc... Bref, étant de cet avis là, je ne pouvais qu'approuver cette ouvrage.

ce livre est très bien écrit, c est fou l évolution en un siècle dans cette France du vingtième siècle, c est assez philosophique, le titre nous laisse un peu sur notre faim, mais la qualité est au rendez vous .Edgar Morin a été un grand et bel homme avec des valeurs humaines.

Magnifique texte qui atteint son objectif ! cette lecture m'a fait un bien fou, de l'espoir et de l'optimisme non pas béa mais argumenter et responsabilisant. Ne nous laissons pas écraser par la noirceur du monde. Tout est bon qui va dans le sens de la vie et de la protection de notre planète, est-elle notre d'ailleurs. Edgar Morin nous dit que le probable ,n'est pas sûr et l'impossible peut advenir ! respiration que ce livre! Edgar Morin nous donne matière à réfléchir sans sombrer dans le "à quoi cela sert? tout est déjà joué"

Réveillons-nous !

Effectivement :

“Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves, et notre petite vie est entourée de sommeil.”

De William Shakespeare / La tempête

La vieillesse est certes un escalier qu'on monte où chaque marche qui vient a plus de valeur

compte tenu des marches déjà franchies mais c'est aussi une altération progressive ou par paliers

de capacités physiques et mentales avec des oasis de très grande lucidité.

Le temps nous est compté :

Il est urgent de rappeler que nos parcours produisent toujours des témoignages utiles à tous.



Quel est le sens de notre sentiment d'appartenance à la France ?

Évidemment, il est emprunt de la crainte de pertes d'ouverture au monde :

conservateur et pire réactionnaire au point de ne plus savoir tolérer et accueillir les migrants.

Tant de cheminement vers la gratuité de l'instruction publique gratuite pour tous qui échouerait dans

l'obscurantisme et déferait le socle Liberté, Égalité, Fraternité.



En fait, il y a une économie de la gratuité (minimum d'énergie en physique) dont il convient de discuter :

La gratuité est idéalement liée au "Ex Nihilo" de la création préalable au "ludens".

On peut dire que la gratuité aspire au management triple zéro :

zéro chef, zéro budget et zéro contrat.

La preuve de concept vient du Logiciel Libre et du projet d'encyclopédie libre Wikipedia, en l'occurrence libre ne veut pas dire gratuit :

Responsabilités (spécialistes), équipements/finances (dons), planification (feuille de route, « To Do List », documentations).

L'investissement porte surtout sur la passion et l'excellence des spécialistes et le retour sur investissement (ROI) participe par ailleurs de la formation permanente tout au long de la vie.



Côté transhumanisme, imagination, la résurrection et la réincarnation sont surpassées

par les perspectives de clonage, de trans-carnation ; en cette époque préhistorique de l'aventure numérique on code les composants logiques que l'on crée et on a commencé à étudier les codages ADN du monde vivant : de fait, tout converge sur le numérique et les hautes technologies bénéficient des puissances de calcul mais restent en panne d'imagination pour cultiver et développer les meilleurs usages en sociologies numériques (réseaux sociaux et + …).



Bref, ces perspectives d'évolution qui pourraient permettre à l'aventure humaine de survivre dans l'univers à la fin prévisible de notre étoile le soleil restent incroyablement fragiles face aux dissensions géopolitiques, aux dépendances énergétiques et aux aléas climatiques (e.g. une simple éruption solaire violente pourrait détruire la vie sur terre).



Alors oui : notre terre, notre système solaire, notre univers ... et la pensée complexe

déjà connue dans au moins 25 langues (i.e. https://fr.wikipedia.org/wiki/Edgar_Morin),

bien présente en recherche sociologique (cf. https://www.researchgate.net/scientific-contributions/Edgar-Morin-2015848512 )

et qui préfigure l'intelligence artificielle.

Dans un contexte politique de plus en plus extrêmement à droite, le philosophe et résistant publie un court manifeste visant à ré-humaniser et à re-convivialiser nos existences?




Lien : https://www.lesinrocks.com/l..

Je viens de lire "reveillons-nous" d'Edgar Morin, petit opuscule sans indulgence et porteur d'espoir écrit par un vaillant centenaire. Vous pouvez facilement vous l'offrir, il ne coûte que 12 €. Saine lecture de voyage ou de vacances. 👏👏👏à Edgar Morin à l' esprit plus que jamais acéré et à l'humanisme bienvenu sans ce monde de brutes. Il remet les choses en place... et en perspective.

Dans cet essai, il plaide pour un monde plus humain, nous alerte sur les dérives de la finance, ou encore sur la planète qui se meurt et, avec elle, nos sociétés.
Lien : https://www.leparisien.fr/cu..

Intéressante réflexion sur l'enseignement actuel qui tend à cloisonner les connaissances alors qu'il conviendrait d'avoir une vue globale des savoirs afin de mieux comprendre notre monde. Il faudrait donc, selon Morin, apprendre aux élèves à vivre, à comprendre (soi-même, les autres, la réalité), à connaître (en reconnaissant l'utilité de l'erreur mais aussi en décloisonnant les savoirs) et à être humain (en se reconnaissant comme partie de la société, de l'histoire humaine et terrien). Pour cela, une condition: des enseignants passionnés.

Parce qu'il n'y a pas d'âge pour s'énerver, le centenaire Edgar Morin y va de son Réveillons-nous !, court essai de 80 pages [...].

Edgar Morin propose dans ce livre une vision de bilan, dans un discours fluide qui mélange toute ses pensées (fidèle à son concept de pensée complexe, tout est imbriqué) pour appréhender le nouveau siècle :



· somme de ce que le monde a changé dans ce siècle d'un point de vue technologique et d'innovation et ce en quoi que ces nouveautés changent la donne à penser.

· somme de ce que le monde a vécu d'événements qui changent ce que l'on imagine possible à l'avenir.

· somme de ce que les sciences et plus particulièrement sciences humaines nous ont permis de découvrir et nous ont donné d'appareillage critique pour percevoir et analyser différemment les agissements humains à venir.



Très semblable au reste de l'oeuvre d'Edgar Morin, ce pèle-mêle de pensées-outils n'est pas daté contrairement à ce que j'ai pu imaginé en débutant ce livre. Même si le contexte de certaines pensées est dans son jus (contexte de guerre froide, anecdotes soviétiques...), les réflexions de fond restent actuelles et les nouvelles préfaces ajoutent un peu à la compréhension. Il manque cependant en effet tout un pan technologie (numérique et digital) qui était non-présent et analysable à l'époque de l'écriture et qui s'avère pourtant si représentatif de notre époque.



À prendre pour ce que ça vaut, sans juger les manques!

La Voie est une sorte d'utopie, un monde réinventé à l'échelle universelle par la mise en place de politiques de l'humanité qui repensent les relations humaines à tous les niveaux, politique, économique, éducatif, sanitaire, agricole,...permettant de dépasser les périls auxquels nous sommes et seront confrontés du fait d'une mondialisation à la solde du capitalisme financier. L'approche d'Edgar Morin est celle du maître de la pensée complexe qu'il est indubitablement. Tout est lié. Donc tout doit être repensé dans sa globalité et en interaction. Foin de la spécialisation à outrance d'une civilisation qui s'est laissée asservir par les technosciences. Il propose de réformer tout ce qui fait une civilisation en recentrant les choses sur la qualité de la vie et non plus sur la course aux profits. Un livre d'un grand optimiste parce qu'émaillé d'exemples concrets de ce qui peut se faire allant dans le sens des idées qu'il avance. Tout est possible. Mais il est urgent de s'engager dans ces réformes. Plus qu'une voie, même s'il s'en défend, Edgar Marin propose là un véritable programme politique de transformation de la société.

On est en 1958... Edgar Morin considère qu'un observateur qui analyse un phénomène doit aussi inclure l'analyse de l'observateur en train d'observer. Pour lui, la description et l'analyse d'un phénomène ne sont pas totalement indépendantes de l'observateur. Il en va de même de toutes ses analyses qu'il a produites sur le communisme. Dans ce livre autobiographique, le sociologue s'auto-analyse comme sympathisant, comme pré-communiste, comme adhérent du PC, comme opposant de l'intérieur à certains points de vue internes, puis comme déçu mais toujours communiste non encarté, puis comme exclu... Il avoue n'avoir pas été un grand militant mais un intellectuel communiste.... C'est courageux !!!... Dans cette mue-métamorphose, qui se réalise sous nos yeux, ce qui est redoutable, c'est sa capacité à expliquer ses changements de points de vue politiques certes, mais aussi philosophiques... Ce qui est dommage c'est qu'il conserve comme une dernière carapace une couche de métaphysique que rien ne justifie, qu'il appelle mysticisme, ou magie suivant la teneur des idées... Son "matérialisme résiduel" qu'il aura réussi à extraire des matérialismes dialectique et historique reste pour partie scientifique mais contient ici ou là de la métaphysique "grand teint"... Allez Edgar ! Encore un petit effort... Les travaux de Mario Bunge peuvent être une aide féconde...

Il m'aura fallu deux lectures pour rentrer pleinement dans ce livre. La discussion est ardue entre Michel Cassé et Edgar Morin, et il n'est pas évident de rentrer pleinement dans leur univers. Mais finalement, j'ai vu et compris la poésie qui transparaît de la science. C'est un livre qui mérite 2, voir 3 ou 4 lectures , mais je dirais que ça en vaut grandement la peine.

Bien-sûr "Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur" est destiné d'abord aux politiques et aux enseignants, et pourquoi pas aux parents. Et, puisqu'il a été publié il y a plus de vingt ans, on peut supposer que beaucoup l'on lu.

Mais l'ouvrage intéressera aussi tous ceux qui n'ont pas trop lu Edgar Morin ou qui hésitent avant de s'attaquer aux six tomes de La Méthode. Beaucoup de ses idées sont là, dans un texte accessible de 140 pages.

Quant à savoir si un jour ces "sept savoirs" seront systématiquement enseignés, on peut le souhaiter mais la route risque d'être longue. En attendant, chacun peut en tirer profit pour mieux appréhender la complexité de notre monde.

Je ne donnerais sûrement pas d'argent, à un escroc comme Pierre Rabhi et son copin edgar morin.

Rabhi ne se contente pas d'exalter la beauté de la nature comme le ferait un artiste dans son oeuvre. Il mobilise la nature, le travail de la terre et l'évocation de la paysannerie comme les instruments d'une revanche contre la modernité. Cette bataille illustre bien le malentendu sur lequel prospèrent certains courants idéologiques qui dénoncent les « excès de la finance », la « marchandisation du vivant », l'opulence des puissants ou les ravages des technosciences, mais qui ne prônent comme solution qu'un retrait du monde, une ascèse intime, et se gardent de mettre en cause les structures de pouvoir.



« Que nous soyons riche ou pauvre, affirme Rabhi, nous sommes totalement dépendants de la nature. La référence à la nature régule la vie. Elle est gardienne des cadences justes (17). » Dans le Recours à la terre (Terre du ciel, 1995), il fait d'ailleurs l'éloge de la pauvreté, « le contraire de la misère » ; il la présente dans les années 1990, lors de ses formations, comme une « valeur de bien-être ». Quelques années plus tard, ce parti pris se muera sémantiquement en une exaltation de la « sobriété heureuse (18) », expression bien faite pour cacher un projet où même la protection sociale semble un luxe répréhensible : « Beaucoup de gens bénéficient du secourisme social, nous explique Rabhi. Mais, pour pouvoir secourir de plus en plus de gens, il faut produire des richesses. Va-t-on pouvoir l'assumer longtemps ? » Pareille conception des rapports sociaux explique peut-être le fonctionnement des organisations inspirées ou fondées par le sobre barbichu, ainsi que son indulgence envers les entreprises multinationales et leurs patrons.



Fondée en 1994 sous l'appellation Les Amis de Pierre Rabhi, l'association Terre et humanisme, dont un tiers du budget provient de dons tirés des produits financiers Agir du Crédit coopératif (plus de 450 000 euros par an), poursuit l'oeuvre entamée par Rabhi au Burkina Faso en animant des formations au Mali, au Sénégal, au Togo, ainsi qu'en France, sur une parcelle d'un hectare cultivée en biodynamie, le Mas de Beaulieu, à Lablachère. Entre 2004 et 2016 s'y sont succédé 2 350 bénévoles, les « volonterres », qui travaillent plusieurs semaines en échange de repas et d'un hébergement sous la tente.



Aux Amanins (La Roche-sur-Grane, Drôme), l'infrastructure d'agrotourisme née en 2003 de la rencontre entre Rabhi et l'entrepreneur Michel Valentin (disparu en 2012), lequel a consacré au projet 4,5 millions d'euros de sa fortune, s'étend sur cinquante-cinq hectares. Elle accueille des séminaires d'entreprise, des vacanciers, mais aussi des personnes désireuses de se former au maraîchage. La production de légumes repose sur deux salariés à temps partiel (vingt-huit heures hebdomadaires chacun) qu'épaule un escadron de volontaires du service civique ou de travailleurs bénévoles, les wwoofers (mot composé à partir de l'acronyme de World-Wide Opportunities on Organic Farms, « accueil dans des fermes biologiques du monde entier ») : « En échange du gîte et du couvert, les wwoofers travaillent ici cinq heures par jour, explique la direction des Amanins. Nous ne payons pas de cotisations sociales, et c'est légal. »



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Un regard sur la France et le monde après quatre mois de civid. Un livre complémentaire à celui de Benjamin Ferencz. Autant ce dernier était au niveau individuel et de a libre responsabilité, autant celui-ci est au niveau macro. Après une analyse fine de la situation et de l’environnement dans lequel nous vivons, l’auteur propose quelques grands axes de réflexion. C’est suffisamment large pour laisser du champ aux possibles, mais aussi suffisamment vague pour laisser sur sa faim. Selon B. Ferencz, l’homme a sa part de responsabilités. Ici, c’est la collectivité au sens, groupe, communautés, nations, organisation internationales... qui ont leur rôle à jouer. Bien sûr, les recommandations sont sages, mais où, quand, comment commencer ? Un peu de personnel et un peu de sens collectif ? C’est cela qui laisse un goût d’inachevé. Peut-être que la réalité est entre les deux. J’aurais attendu que l’auteur, centenaire, avec une large expérience de ce genre de situations, nous donne son point de vue plutôt qu’en vieux sage, il regarde la situation et donne quelques conseils.

Le nouveau livre d’Edgar Morin transmet les enseignements tirés de son expérience de la complexité humaine.
Lien : https://www.lalibre.be/cultu..