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Critiques de Edmonde Charles-Roux (35)
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Elle, Adrienne

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Elle, Adrienne

Dans la France occupée, Ulrich Mulhen, un aristocrate né en Bohême, officier dans l'armée du IIIe Reich, dîne dans un grand restaurant parisien (l'Hôtel de Paris qui ressemble étrangement au Ritz) . Il est intrigué par les éclats de rire d'un couple installé près de lui, derrière un paravent. Le repas s'achève, apparaissent deux femmes. Fulgurance des regards, coup de foudre pour Ulrich qui n'aura de cesse de retrouver cette inconnue. Cette rencontre se concrétisera et ils deviendront amants. Elle, c'est Adrienne, son aînée de vingt ans, la cinquantaine, "l'âge où l'on sait aimer" . Une femme au charme ténébreux , libre, audacieuse, imprévisible, insubordonnée , qu'Edmonde Charles-Roux anime avec la séduction, les traits, l'allure raffinée , le style élégant , le comportement mystérieux d'une femme qui la fascina, celle qu'elle décrit ainsi : une chevelure noire, une frange qui lui tombe sur les sourcils, « un goût barbare pour les bijoux », portant «profusion de perles autour du cour, des blanches, des roses, des noires, emmêlées à la mousseline de son écharpe », « des chaînes en or qui cascadent autour du cou et à la taille » qui s'habille de « jersey noir »… Adrienne est une couturière renommée, elle vit à l'hôtel , tout comme la grande COCO Chanel , elle aussi issue d'un milieu modeste …

Un double histoire d'amour nourrie de mensonges , de constance et d'inconstance, de non-dits, de vérités aussi, que compose un trio : Adrienne, Serge, son très jeune neveu , dix-sept ans, et son amant tchèque . Adrienne qui restera jusqu'au bout une énigme et une femme libre.

Elle disparaîtra à 70 ans, sans rien révéler d'elle, c'est

l' incipit.

C'est aussi L'Histoire, celle d'une période douloureuse pour la France qui se décline au fil des pages : La guerre, l'Exode, l'Occupation, la barbarie, la Résistance, l'Europe écartelée qui se décompose, se recompose, se réunifie péniblement .

Le style d'Edmonde Charles-Roux est élégant, sans être apprêté, le vocabulaire est riche sans affectation.

Une belle lecture .



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Hommage à Jorge Semprun : 11 juin 2011 - Lycée ..

 

 

 

Je ne résiste pas au plaisir de citer le très bel hommage rendu à Jorge Semprun le 11 juin 2011. Ces textes sont tirés des fleurs du mal de Charles Baudelaire – le voyage – et lus par Cécilia Landman et Michel Piccoli.



Et pouvons-nous ajouter ces quelques vers du même voyage :



Amer savoir, celui qu'on tire du voyage !

Le monde, monotone et petit, aujourd'hui,

Hier, demain, toujours, nous fait voir notre image

Une oasis d'horreur dans un désert d'ennui !



Faut-il partir ? rester ? Si tu peux rester, reste ;

Pars, s'il le faut. L'un court, et l'autre se tapit

Pour tromper l'ennemi vigilant et funeste,

Le Temps ! Il est, hélas ! des coureurs sans répit,

[…]



Nous nous embarquerons sur la mer des Ténèbres

Avec le cœur joyeux d'un jeune passager.

Entendez-vous ces voix, charmantes et funèbres,

Qui chantent : « Par ici ! vous qui voulez manger



Le Lotus parfumé ! c'est ici qu'on vendange

Les fruits miraculeux dont votre cœur a faim ;

Venez vous enivrer de la douceur étrange

De cette après-midi qui n'a jamais de fin ? »



À l'accent familier nous devinons le spectre ;

Nos Pylades là-bas tendent leurs bras vers nous.

« Pour rafraîchir ton cœur nage vers ton Electre ! »

Dit celle dont jadis nous baisions les genoux.



Le voyage //VII //Charles Baudelaire //Les Fleurs du mal

 

 

 

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Isabelle du désert - Un Désir d'Orient

Souvent, lorsqu’on se penche sur l’histoire des Français en Afrique du Nord, monte un regret : faut-il que l’humanité soit lente à évoluer pour que tant d’erreurs aient pu être accumulées sur de si beaux espoirs ! Mais parfois, telle une comète dans un ciel d’encre, fuse un destin si lumineux qu’il semble tout racheter. Ainsi l’existence fulgurante d’Isabelle Eberhardt, racontée par Edmonde Charles-Roux dans cette biographie remarquable. Laissez-vous emporter du monde des étudiants russes en révolte contre les tsars parmi lesquels la mère d’Isabelle jusqu’aux sables du désert saharien, où la jeune femme exaltée et mystique (née dans une Suisse qui ne pouvait la contenir) allait finir par trouver grâce notamment à Lyautey, qui la comprenait en tout ce qu’elle cherchait depuis toujours : l’amour fou et absolu, en la personne d’un sous-officier arabe qui avait passionnément choisi de devenir français, et pour qui Isabelle opta définitivement pour l’islam avant de finir emportée par un oued en crue, à l’âge de 27 ans
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L'irrégulière ou mon itinéraire Chanel

Pour moi Coco Chanel représente la grande classe, alors dès les premières pages je suis sidérée de connaître sa pauvre et malheureuse enfance. Elle ne va prendre tout de suite le chemin de la gloire. Elle va être entretenue (d'où le titre). Mais elle va toujours avoir la rage de réussir, de se faire un nom, d'y arriver seule, de vite rembourser ses dettes pour être autonome. Elle va rejetté son passé, être détestée des siens. Les oublier, oublier son histoire, l'histoire de sa pauvre mère, de son père volage, comme son grand père.

Elle va sublimer la femme, la mettre à l'aise dans ses vêtements en s'inspirant des tenues masculines.

Ce livre m'a beaucoup apporté sur l'image de Chanel qui finalement n'est pas du tout bourgeoise et haute couture.

Ce livre a été écrit en 1976 mais le ton est moderne et accrocheur. Contrairement à Chanel, Edmonde CR aura un comportement exemplaire durant la guerre. On sent une femme de lettres, moderne pour son époque dont le parcours est aussi intéressant à consulter. Elle va réussir avec ce livre a essayé de démêler le vrai du faux dans ce que va raconter Chanel. Elle nous captive par des recherches incroyables qui vont nous amener à traverser presque un siècle riche en Histoire.
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L'irrégulière ou mon itinéraire Chanel

Il s'agit d'une biographie historiquement très détaillée, très intéressante et qui campe de manière saisissante plus de soixante années de vies et d'événements. La période des années folles et de la 1ère guerre mondiale, qui m'intéresse particulièrement, m'a comblée.



Il ne me reste que l'ennui de continuer à ressentir plus qu'une grande réticence à l'égard de Gabrielle Chanel, cette fois bien plus fondée par des certitudes biographiques que par des impressions glanées d'après le quasi-mythe. Car la façon dont cette femme talentueuse s'est montrée cinglante, injuste, manipulatrice, bienfaitrice ou mauvais ange à rebours des mérites des membres de sa famille (qui avait surtout le tort, en existant à des centaines de kilomètres, de lui faire du tort auprès du mâle noble dont elle souhaitait itérativement se faire épouser, pauvre chérie qui n'a pas hésité les sacrifier dans ce but médiocre - pour rien) m'a laissée pantoise ; sa façon paternaliste (maternaliste ?) de diriger sa maison n'éveille pas la moindre sympathie ; quant à sa malchance en amour, tout n'a effectivement pas été rose mais relativisons : ils furent nombreux, riches et/ou talentueux, divertissants et/ou utiles, pleins d'entregent et d'intérêt pour elle. Tant de femmes aimeraient avoir une telle malchance...



J'ai trouvé passionnant le lien que fait la biographe entre les notes synthétiques du parfum numéro cinq de Chanel et l'art abstrait, de même que de son paquetage (packaging?) et de la sobriété de ses lignes.



Elle fut entourée d'artistes, de gens extraordinaires, et c'est finalement surtout eux qui fournissent la matière de cette biographie.



D'autre part, et c'est un reproche que j'aurais envie de faire à Edmonde Charles-Roux et non plus à son objet, l'intérêt d'une biographie est d'apporter une réponse à des questions, de chercher à éclaircir certains mystères, d'éclairer des comportements qui parurent en leur temps aberrants à la lumière d'une recherche ultérieure, de courriers récupérés à la faveur des décès, du temps qui adoucit l'amertume des secrets... Là, rien de tel. La façon discriminatoire dont les frères Chanel furent traités par leur sœur est narrée d'une manière qui souligne effectivement son caractère aberrant, mais aucune explication n'est avancée, et j'en passe de toutes pareilles. La biographe semble échapper à l'embarras dans laquelle la plonge la demoiselle Chanel en racontant (très longuement) la vie, en comparaison, limpide de ses hommes, estimant sans doute que ça raconte aussi bien Coco. Cette dernière a toujours menti de manière éhontée à son propre propos, brouillant les pistes bien avant sa mort et il semble rester beaucoup de cette œuvre de désinformation ; dès le début de l'ouvrage, Charles-Roux précise d'ailleurs que Chanel avait menti à sa propre biographe, Louise de Vilmorin "qui, ne parvenant pas à lui arracher un mot de vérité, se désespérait".
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L'irrégulière ou mon itinéraire Chanel

Cette biographie officielle parle autant de la lumière que des parts d’ombre de sa carrière dans la mode, mais aussi sa vie sentimentale trépidante. Ce, avec un style d’écriture magnifique, de la part de cette autrice qui a d’ailleurs reçu le prix Goncourt en 1966 pour son roman Oublier Palerme. Bref, à mettre entre toutes les mains, surtout les plus entrepreneuses.
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L'irrégulière ou mon itinéraire Chanel

Ce n’est pas tant la vie de Gabrielle Chanel qui est la plus intéressante à découvrir ici : plusieurs récits, reportages, films et téléfilms (Coco avant Chanel 2009, Coco Chanel et Igor Stravinsky 2009, Chanel solitaire 1981…),ont participé largement à divulguer avec plus ou moins de bonheur, de voyeurisme, de respect de la réalité, de vision chimérique, d’édulcoration mièvre, ce qu’elle avait, toute sa vie, tenter de cacher, de mystifier, d’imaginer, de réinventer.

L’intérêt du livre, c’est d’abord le travail minutieux mené par Edmonde Charles Roux pour recueillir le maximum d’informations pertinentes, glaner les témoignages, les analyser, s’imprégner des lieux où elle vécut, décrypter et interpréter les moindres détails , retrouver des témoins, pour écrire une biographie la plus fidèle possible. Elle a mené, tour à tour, un travail de généalogiste, de documentaliste, de détective privée, d’historienne , de psychanalyste et bien sûr de biographe et de romancière….

De ses investigations, elle en fait un récit réaliste, sans concession, elle nous livre une histoire à la fois vraie mais qui s’apparente à une fiction romancée tant la vie de Gabrielle Chanel fut féconde et bouillonnante en événements dramatiques, douloureux, pittoresques voir picaresques.

Plus de 650 pages qui se lisent avec délectation tant le style est éblouissant et l’exposé de ses investigations prenant

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L'irrégulière ou mon itinéraire Chanel

OU LA BIOGRAPHIE DE COCO CHANEL LA MIEUX DOCUMENTÉE…



« Coudre, c’est finalement refaire un monde sans coutures… »Roland Barthes (citation du deuxième épilogue de L’irrégulière).



Et un grand bravo à Edmonde Charles-Roux qui retrace ici presqu’un siècle d’Histoire avec celle de Gabrielle Chanel, après avoir accompli un travail de fourmi auprès d’elle, à démêler le vrai du faux, les mensonges, tout ce que Chanel a toujours voulu cacher sans y parvenir vraiment. Ce livre (paru après son décès en 1971) l’a rattrapée et nous en brosse un portrait de femme, magistral de courage, auréolé de mystères et enfin, dépassé par sa légende…



Ce « pavé » de 654 pages (dans ma vieille version poche) est idéal pour exalter vos vacances, sous l’écriture fluide mais non moins rigoureuse d’Edmonde Charles-Roux. Malgré quelques longueurs, il se lit comme un roman d’aventures puisque la vie de Chanel n’a été faite que d’aventures, heureuses, grandioses et pitoyables mais qui l’ont menées là où l’on sait… et ce n’était pas gagné !



Gabrielle Chanel naît le 19 août 1883 à Saumur, quasiment dans le ruisseau d’un père cévenol, camelot de son état, volage et instable et d’une mère épuisée par les grossesses , fourbue de suivre cet homme qui ne l’a pas épousée. Elle mourra de tuberculose et de misère à 32 ans, laissant Gabrielle orpheline à 13 ans. Son père, dépassé, les abandonnera, sa soeur cadette et elle, très vite dans un orphelinat corrézien, puis elle connaîtra le pensionnat des chanoinesses de Moulins où elle apprendra la couture. Le sarrau noir qu’elle portait lui inspirera plus tard, en 1926, la fameuse « petite robe noire ». Elle est plutôt jolie et va se retrouver « poseuse » dans un beuglant de Moulins, ville de garnison où elle poussera la chansonnette et « Qui a vu Coco dans le Trocadéro » ne la consacrera pas comme chanteuse mais elle y gagnera son surnom. Repérée par le châtelain Balsan qui lui ouvre les portes de son château et de ses draps, elle commence l’apprentissage de la vie « d’irrégulière », de femme entretenue, celle que l’on n’épouse pas mais qui revendiquera toujours sa liberté malgré cette blessure qui la poursuivra tout au long de sa longue vie. Elle rencontrera chez Balsan, son seul grand amour, Arthur Capel, dit Boy, d’origine anglaise, ils auront une liaison de huit ans et il ne l’épousera pas non plus, préférant suivre les consignes paternelles et ne pas se mésallier. Mais jamais il ne l’abandonnera et lui prêtera l’argent nécessaire pour acheter son premier atelier du 21, rue Cambon, puis sa boutique à Deauville où elle vend des chapeaux, découvre le jersey et commence à « exploser », aidée de sa soeur, ses nièces pour modèles. En trois ans, elle remboursera Boy.



S’ensuivront les années folles, les rencontres marquantes avec le poète Reverdy (encore un amour qui finira platonique et épistolaire), Jean Cocteau, Diaghilev, Stravinsky, Colette, Picasso et sa chère amie Misia Sert qui lui sera fidèle jusqu’à la mort. Car elle s’est sentie trahie plus d’une fois, la petite Gabrielle et la grande Chanel, abandonnée, humiliée. Mais à chaque fois, elle a opté pour transformer ces humiliations en or, celui qu’elle avait dans ses doigts sans cesse en mouvement. L’âge d’or durera jusqu’à la guerre 1940-45 où là, erreur ! Elle ferme sa boutique de la rue Cambon, licencie tous ses employés et s’installe au Ritz. Elle aurait joué un rôle dans l’Opération Modelhut, initiée par Churchill et De Gaulle, s’improvisant en Mata-Hari trompe-la-mort ! Mais elle va avoir une relation plus que douteuse avec un officier allemand, Hans Gunter Von D.. A la Libération, décrédibilisée, elle s’exilera en Suisse jusqu’en 1953. Morte Chanel ? Que nenni. Tel un phénix qui renaît de ses cendres, elle rouvre le 21 rue Cambon et dirige son empire de main de maître. Sans jamais entrer en Bourse, gardant peut-être de ses origines paysannes le concept que l’or se garde sous les matelas… L’Amérique qui l’a déjà consacrée dès 1929 en la faisant venir pour habiller Marlène Dietrich ou Greta Garbo dans différents films se précipite à nouveau dans ses boutiques et ses petits tailleurs portés par Jackie Kennedy ou le N°5 par Marilyn Monroe la consacreront définitivement.



Certes, elle a payé cette réussite, elle est toujours restée cette « irrégulière » qui n’aimait pas les autres femmes dont elle était jalouse mais les a libérées de leur corset. Coléreuse, excessive mais généreuse, elle jouait souvent les mécènes auprès d’artistes, refusant que son nom soit cité. Féministe avant l’heure et surtout malgré elle, habituée à la discipline, à l’exigence dès son plus jeune âge, elle ne faillira pas en grandissant, puis en vieillissant. Elle s’éteindra seule, dans une chambre du Ritz où elle vivait depuis trente ans, un dimanche de 1971 à presque 90 ans…



Le regard distancié de l’auteure qui traque ses qualités et ses failles lève le voile sur ce mystère qu’elle a entretenu sa vie durant pour cacher ses origines. Ce livre se lit agréablement et j’avoue en avoir appris autant sur Chanel que sur les différentes époques du siècle dernier. Et malgré quelques « longueurs », nous passons outre et nous laissons vite embarquer dans cette histoire où la réalité dépasse souvent la fiction.




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L'irrégulière ou mon itinéraire Chanel

Malgré tous ses defauts je garde le souvenir de la merveilleuse créatrice qu’elle a éte

Sa classe son elegance sont sans egal

Après bien sûr il y a les cotés sombres qui nous la rendent franchement antipathique.

En plus le style de l’ auteure n’a fait que renforcer l’attrait de ce livre

Excellente lecture
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L'irrégulière ou mon itinéraire Chanel

Entre la biographie et le roman historique, l'auteur s'attache à présenter "Coco" Chanel sous toutes ses coutures, aux travers des méandres de sa vie. A la manière d'un personnage zolaïen décrit par un caractère, on va découvrir ici l'itinéraire de "l'irrégulière", de cette femme qui aura su s'extraire de son origine paysanne (sans jamais la renier pour autant) pour créer une esthétique de mode, pour créer la haute couture française du XXème siècle. Aucun chapitre de sa vie n'est évité, et de fait le texte se trouve dense et parfois un peu brouillard. Pour autant, il s'agit d'une vrai richesse de découvrir le vivier bouillant d'artistes que Chanel a cotoyé pendant les années folles et l'entre deux guerres. Un vrai bon "roman", qui mériterait toutefois d'être un peu allégé.
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Nomade j'étais. Les Années africaines d'Isabell..

relu avec plaisir la vie d'Isabelle Eberhardt rebelle, courageuse, indépendante, parcourant le désert à cheval, sachant aimer de toute son âme un homme, un pays. belle et poignante fresque
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Nomade j'étais. Les Années africaines d'Isabell..

Ce deuxième volume se déroule essentiellement dans le désert, quand Isabelle Eberhardt se fait passer pour un homme jusqu'à sa fin tragique : se noyer en plein Sahara dans la crue d'un oued
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Nomade j'étais. Les Années africaines d'Isabell..

il y a longtemps j'ai lu ce livre j'étais jeune encore et je m'imaginais être plutôt j'aurais aimé partir comme elle, avec moins de déboire, superbe
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Oublier Palerme

Je devais lire Oublier Palerme pour un challenge sur l'Italie, mais comme l'organisatrice a manqué de sérieux dans l'organisation de celui-ci le roman est resté deux ans dans la bibliothèque.



J'ai eu du mal a rentrer dans le récit. Il y a d'abord une phase descriptive ou Gianna fait l'état de son opposition a Babs, le récit du superficiel, de la vacuité de certaines femmes.



Le récit devient plus prenant, plus intéressant à partir du moment où elle rencontre Carmine. Elle va entamer le récit de siciliens qui préfèrent partir dans l'inconnu plutôt que de rester dans leur misère.



Au delà de ses origines siciliennes, Carmine peut être vu comme l'archétype de l'immigré. Avec de la volonté et une bonne part de chance, il réussit a faire quelque chose de sa vie. Mais lorsqu'il veut retrouver ses origines avec un voyage en Sicile, il prend la réalité en pleine face. Les autochtones le voient que comme un Américain, une source d'argent et sa femme, comme une prostituée.



Avec ce roman Edmonde Charles-Roux s'interroge sur la recherche de l'identité des immigrés, sur la difficulté à se trouver une place dans la société d'accueil ou dans le pays d'origine.
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Oublier Palerme

Étrange roman que celui d'Edmonde Charles-Roux, empreint d'une douce désespérance. Aucun de ses protagonistes ne sort indemne de l'histoire violente et brûlée où les précipitent les liens indéfectibles au sol natal, à cette Sicile auréolée de fatum et de grandeur.

Dans le New-York des années 50, Gianna Meri tient une rubrique voyages et gastronomie dans un magazine à grand tirage, Fair (n'oublions pas que l'auteur a été rédactrice en chef de Vogue). Elle est placée sous la responsabilité de Barbara, une célibataire qui incarne la femme moderne, active, émancipée, maîtresse de sa destinée. Gianna et Babs logent chez Mrs. Mac Mannox – Tante Rosie – qui veille sur sa nièce Babs avec la vigilance d'un mentor parfaitement informé des usages et des codes de la bonne société new-yorkaise. La jeune femme, lisse en tout, doit pouvoir, malgré les années qui passent, faire un brillant mariage en épousant l'un de ces hommes d'affaires, éditeurs, avocats invités à la party annuelle qu'elle donne.

Quelle nostalgie poignante étreint Gianna ? Pourquoi a-t-elle fui Palerme? Pourquoi se refuse-t-elle à parler du passé ? Qu'a-t-elle laissé derrière elle et qu'elle tait même à Babs, surtout à Babs ? Les souvenirs tenus à distance vont pourtant affluer quand elle rencontre Carmine Bonnavia dans une soirée. D'origine sicilienne, il mène une belle carrière politique et brigue la mairie. Son père, émigré sicilien de la première génération, tient un restaurant « Chez Alfio ». Mais le fils a d'autres ambitions, faites de conquête du pouvoir, d'ascension sociale. D'ailleurs, Barbara pourrait être la femme capable de lui ouvrir certaines portes jusque-là fermées et d'effacer l'image du fils d'immigré.

Au contact de Carmine, la Sicile s'impose de nouveau à Gianna, avec la torture des jours heureux qui ont tourné au cauchemar. Elle se souvient de sa grand-mère aimante, de la plage inondée de soleil, du village de Sólanto où enfant elle accompagnait son père médecin chez le baron de D. où il soignait le rejeton de la lignée familiale, Antonio. Les années passant, une amitié est née entre les enfants qui s'est transformée en amour à l'adolescence. Un amour solaire, exclusif, auquel s'abandonnent les deux jeunes gens parce qu'ils se sont trouvés et reconnus. Quand la guerre survient, Antonio rejoint les troupes italiennes qui combattent sur le front grec et y trouve une mort absurde, débarqué avec son peloton sans munitions. Pour Gianna, c'est la première des morts, celle qui frappe avec une douleur fulgurante. Don Fofò, le père d'Antonio, prendra le maquis et le baron sera exfiltré de justesse vers les États-Unis avant son arrestation par la milice. Viendra pour Gianna, la disparition d'autres êtres chers, son père, sa grand-mère et les bombardements qui sèment la destruction et le chaos.

Carmine, malgré lui, est contaminé par la Sicile, comme s'il devait une première fois et une dernière fois boire à la source de toutes les sources avant de poursuivre sa voie et de l'accomplir. Contre l'avis de son père, il décide de faire son voyage de noces avec Babs à Palerme. Cet homme calme, maître de ses émotions, habile tacticien, subit au bout de quelques jours l'étrange alchimie du lieu qui révèle en lui sa part d'ombre : l'Américain, le nanti, le fanfaron est ridiculisé par un petit vendeur de jasmin qu'il va se mettre à poursuivre dans toute la ville par blessure d'orgueil et besoin de revanche. Quand enfin Carmine retrouve Gigino, la rencontre tourne à la rixe et l'enfant est gravement blessé. À partir de ce moment, l'implacable roue de la vengeance va broyer Carmine. Soustrait aux recherches de la police, il est caché avec Gigino dans une cave. Quand l'état de l'enfant devient désespéré, malgré les recommandations, il quitte son abri pour aller chercher un médecin et est abattu en pleine rue. Au moment où il a pleinement incarné toutes les valeurs siciliennes, après la violence et l'orgueil, la loyauté, le sens de l'honneur et du devoir, le secours aux plus faibles, il mourra.

Le roman d'Edmonde Charles-Roux n'a pas pris beaucoup de rides, comme toutes les œuvres fortes. La description du journalisme de mode et du fonctionnement d'un hebdomadaire féminin est toujours d'actualité – ah ! Fleur Lee, la figure incontournable des salles de rédaction – et le portrait de Babs, jeune femme confrontée au vide abyssal des vies gouvernées par le bon ton, les codes étriqués et la sécheresse des sentiments, est percutant. Quand le récit quitte New-York pour la Sicile, la langue se fait riche, dense, chargée de parfums et d'évocations poétiques. Le livre se referme sur l'espoir, celui d'être « prisonnière volontaire de l'oubli ». Car faire vœu d'oublier revient à toujours se souvenir de l'essentiel, comme s'il était vain de terrasser ce qui est inscrit en nous de façon indélébile, la pulsion de vie se chargeant de nous faire avancer sur nos chemins parfois chaotiques.

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Oublier Palerme

Je n'ai pas particulièrement aimé
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Oublier Palerme

Oublier Palerme :



C'est le titre qui m'a accroché, bien sûr, sur l'étal de la librairie. Une fois vu, difficile de repartir sans ce livre dont le titre, et l'image de couverture, m'appelaient droit au coeur.



J'ai pourtant eu beaucoup de mal pour entrer dedans. Commencé et abandonné, je l'ai repris il y a quelque jours pour porter à son terme cette lecture : le récit, en allers-retours entre New-York et la Sicile dépeint des personnages hauts en couleurs, des destins qui s'entrecroisent, mais il est seulement un prétexte à cela. Planter le décor, c'est réussi. On y est : la rocaille, la chaleur, le sang, les cris, les enfants, la Santuzza. Du côté de l'Amérique : le superficiel, la vie facile, moderne, les magazines, la mode, l'apparence. Mais entre les deux on cherche un peu, on a du mal.



Oublier Palerme, n'est pas une évidence. Le livre non plus. Son titre très prometteur me laisse, hélas sur ma faim. Trop d'attentes ? Peut-être. On se régale de quelques descriptions bigarrées, du style agréable, de familles qui se croisent, d'héritiers qui se ressemblent -la famille du Baron de D., dans sa folie et son isolement me rappelle Cent ans de Solitude- mais sans avoir jamais eu l'impression d'entrer dans le roman.

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Oublier Palerme

Quand je pense que ce livre a eu le Goncourt. Enfin, comme le Goncourt est davantage une histoire de sous et de petits arrangements entre amis qu'une histoire de livre mythique, rien de nouveau dans l'ancien temps... Si l'on replace ce livre dans son contexte, cette dame Edmonde Charles-Roux avait perdu son job dans le magazine Elle et avait un réseau suffisamment serré pour qu'un coup de pouce Goncourt lui soit décerné.



Mais franchement, c'est un livre vraiment « oubliable ». Alors que raconte ce livre ? « Babs - diminutif de Barbara est de ces blondes, tout occupées d'efficacité, comme on en rencontre par centaines à New York dans le monde de la presse féminine… N'est-elle pas plutôt prise au piège de son entourage, un petit monde où l'arrivisme est l'unique loi ? »



Et un peu plus loin « Si, comme l'écrit Céline, « on n'échappe pas au commerce américain », Babs alors est une prisonnière. Société féroce. du moins aux yeux de Gianna Meri, l'amie de Babs, une jeune Palermitaine rescapée des bombardements de 1944 qui ont laissé la Sicile meurtrie. » Bon, Céline, c'est pour donner du vernis « grande littérature » à un livre un peu léger. Par contre en effet quelques souvenirs de Palerme joliment dépeints viennent agrémenter le tout. Et il y a une tentative de tracer les contours d'une société immigrée, ce qu'elle garde comme attaches avec ses racines. Mais ça reste une tentative. Franchement pas de quoi faire un livre inoubliable ! Mais vous pouvez vous faire votre opinion, il est disponible dans toutes les brocantes et chez tous les bouquinistes, à prix bas tellement il encombre les bibliothèques familiales de la génération précédente…



De toute évidence Edmonde Charles-Roux était davantage une personne médiatique, avec certainement une grande expérience de la presse dite féminine qu'une grande écrivaine. Et probablement que ce petit livre sera vite oublié dans quelques décennies.



2,5/5
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Oublier Palerme

Publié en 1966. N'a pas pris une ride. Jalousie, sentiment féminin? Certo che no.
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