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Critiques de Edward Carey (246)
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Petite

Aimez-vous Dickens ou l’univers sombre des films de Tim Burton ? Si vous êtes amateurs du genre, alors vous serez conquis par ce roman génial ! 

Petite d’ Edward Carey raconte le destin de Marie Grosholz. Née à Strasbourg en 1761, cette petite fille voit son père revenir de la guerre avec une mâchoire en moins. Elevée par sa mère dans la misère, elles sont toutes les deux placées chez Curtius à Berne. Là, elles apprennent à travailler la cire. Cet homme taiseux sculpte à partir de modèles humains des reproductions en cire de différentes parties du corps humain, mais aussi d’organes. La jeune Marie apprend à ses côtés l’anatomie et le dessin. Dessins d’ailleurs très nombreux dans ce roman. Criblés de dettes, Curtius fuit la Suisse avec Marie et trouve refuge à Paris.



Là, ils redémarrent leur activité et sculptent les visages du Tout-Paris : notables, politiques, artistes, même les assassins ont leur portrait de cire. C’est d’ailleurs grâce à ces derniers que leur entreprise va connaître ses heures de gloire. Tous se pressent pour voir les visages des assassins parisiens... 

Marie voit sa vie changer lorsque la sœur de Louis XVI en visite dans leur musée des horreurs, lui demande de lui enseigner la sculpture. La jeune aristocrate voit en Marie un sosie d’elle-même au physique encore plus ingrat. Marie voit en cette proposition, le moyen de quitter la maison tenue par l’odieuse veuve Picot (copie de la Mère Tenardier chez Hugo), devenue partenaire en affaires de Curtius. 

Arrivée à Versailles, elle découvre la vie à la Cour et surtout un placard dans le lequel elle a le droit de s’installer. Lorsque l’aristocrate le demande, Marie lui enseigne sculpture et dessin. Sinon, elle divertit la demoiselle lors de partie de cache-cache qui lui permettront d’ailleurs de rencontrer un serrurier amateur de pâtisserie (Le Roi s’adonnant à sa passion). Elle comprendra plus tard qui était cet artisan...et en profitera alors pour tenter d’en faire son portrait de cire... 



15 ans de travail pour l’auteur et à la clé une biographie romancée, foisonnante et passionnante sur la vie de Madame Tussaud !
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Petite

La biographie romancée de Madame Tussaud nous révèle le destin extraordinaire de ce petit bout de femme.



Une femme que le destin n'a pas épargné, sans oublier que cette femme vécu a Paris lors de la révolution française.



Un roman qui se lit très bien, malgré quelques passages un peu longues.

J'ai trouvé l'atmosphère du roman assez étrange, un peu atypique également, mais qui correspond parfaitement à l'histoire de Petite.



L'auteur est sans concession avec ses personnages, on a parfois envie d'en frapper certains, les insulter, ou encore de les secouer.. enfin moi c'est ce que j'ai ressenti.



Une très belle découverte que ce roman, qui attire l'oeil déjà grâce a sa couverture. et qui réjouit le lecteur quand a son contenu
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Petite

"Petite" par sa taille, mais grande par son talent : voilà comment je pourrais décrire Marie Grosholz, qui deviendra plus tard la célèbre Madame Tussaud.



Un destin hors norme, extraordinaire pour l'époque, au point de me demander au cours de ma lecture si l'auteur n'avait pas tout inventé. Ce roman m'a permis d'en apprendre beaucoup sur l'époque du XVIIIe siècle et le contexte historique français du avant/pendant/après la Révolution française, période que je n'avais pas étudiée en dehors de mes livres d'école.



Néanmoins, au-delà de toute la richesse historique, je dois avouer avoir été un peu déçue par ce roman. L'histoire est racontée par Marie elle-même, et bien qu'elle ait son petit caractère, il m'a manqué un peu de passion et d'ambition pour vraiment m'attacher à son personnage. Je n'ai pas été aussi entraînée par le récit que je l'aurais souhaité.



Même si l'on n'est loin du coup de cœur, je recommande la lecture de ce roman qui reste très enrichissante, au moins concernant le contexte historique. De plus, l'auteur a ajouté de nombreux dessins illustrant ses propos tout au long du récit afin de nous permettre de visualiser certains objets ou personnages. Ce dernier point amène un petit plus à la lecture qui reste très appréciable !
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Petite

Malgré le titre, un pavé, un énorme livre rouge, illustré avec soin par l’auteur, que j’avais gagné par hasard et que j’aurai attendu les vacances pour démarrer. Attention, ensuite lecture très prenante ! Un vrai roman feuilleton qui démarre en Suisse avec une petite orpheline puis nous entraîne à Paris et à Versailles, à l’aube de la Révolution de 1789. Roman historique dans la narratrice (et héroïne) n’est autre que la future Madame Tussaud : on plonge donc dans le monde des figures de cire, avec ses monstres (comme l’annonce la quatrième de couverture, Tim Burton n’est pas loin) et ses personnages célèbres. Si a priori l’histoire ne me tentait pas, je me suis laissée entraîner avec plaisir dans ces aventures. Bien divertissant en tout cas !
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Petite

Fin décembre 2021- Découverte à la Bibliothèque Buffon [Paris ]



Petit trésor jubilatoire et insolite à ne pas manquer !



Après mes heures studieuses de recherche à la Bibliothèque Buffon, je me réserve toujours un moment à fureter dans les rayonnages. Bien m'en a pris, car j'ai déniché cet ouvrage aussi vivant que singulier, qui m'a fait passer un moment captivant et fort instructif.



Etant aussi "fan" que l'auteur de ce personnage féminin, Madame Tussaud, dont j'ai découvert, toute jeune, le Musée de Cire , à Londres, bien avant de mettre les pieds au Musée Grévin... , j'ai été ravie de me plonger dans sa vie des plus tumultueuses, qui a épousé les soubresauts de l'Histoire, dont la période sanguinaire de la Révolution Française...



Tout en faisant la connaissance d'une existence hors du commun, j'ai révisé mon "Histoire de France", de manière fort distrayante, car entre le style très coloré de l'auteur , ses nombreux dessins, ne manquant pas non plus de malice et d'humour....je me suis "régalé" !!!



je rejoins totalement la phrase du critique,Nick Hornby : " -Petite- est le roman que Dickens aurait sans doute écrit s'il avait vu les films de Tim Burton" !!!



Née à Strasbourg en 1761, la jeune Marie Grosholz, future madame Tussaud, est employée dès son plus jeune âge comme apprentie par un sculpteur sur cire. Lorsque le duo devient célèbre à Paris pour ses réalisations, Marie a pour modèles les plus grandes personnalités de l'époque : Voltaire, Rousseau, Benjamin Franklin, etc.

Toutefois, avant d connaître la célébrité et la reconnaissance, l lui en faudra traverser, subir des épreuves, des humiliations, des maltraitances; principalement d'une veuve, devenue la compagne et l'associée de son maître-sculpteur, une cupide mégère possédant un sens redoutable des affaires !



Nous croisons tout le beau mond du XVIIIe siècle, les grands de cette société, politiques, gouvernants, révolutionnaires, artistes, philosophes ou écrivains dont le célèbre J.L. Mercier le célèbr auteur des "Tableaux de Paris"



Un véritable OVNI littéraire...qui nous immerge également dans L Histoire, comme dans l'histoire de l'Art, dont des descriptions tout à fait étonnantes touchant le travail délicat et complexe de la "Cire" :

"-Le plâtre ignore tout de la vie, lui dit-il. C'est une matière inerte, stérile, sur laquelle, contrairement aux plantes, la lumière n'a pas d'effet. Il s'en tient aux faits, il copie les pores, les rides, mais ne se préoccupe pas de la personnalité qu'ils incarnent. Une fois mêlé à l'eau, il forme une pâte qui provisoirement, produit de la chaleur, mais une chaleur dénuée de sentiment, de chair. Elle brûle, oui, mais c'est une brûlure vide de sens. C'est la cire qui apporte la chair, la cire qui donne la peau"(p.220)



Il est certain, qu'en plus des multiples détails sur la vie incroyable de cette femme de talent, je ne regarderai plus de la même manière un visage ou un moulage en cire, quel qu'il soit !...

Un livre captivant couvrant une période historique terrifiante, mais où le talent d'illustrateur comme l'ironie fréquente d'Edward Carey, nous fait souvent sourire et rire ! ...

Je trouve totalement "juste" cette comparaison et réunion, pour qualifier au plus près le travail singulier d'Edward Carey : Dickens et Tim Burton, réunis en un seul !!
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Petite

La vie romancée de Marie Grosholtz alias Madame Tussaud.

Quel merveilleux moment de lecture. J'ai lu de bons livres, récemment, mais j'en attendais un qui m'emporte et c'est enfin arrivé avec Petite. J'ai très envie de lire les autres livres de l'auteur.
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Petite

Marie Grosholz, vous connaissez ? Moi non ! Mais Madame Tussaud ? Bien sûr ! Un sacré petit bout de femme qui a réussi à se faire connaître grâce à ses talents de sculptrice, à une époque, le 18e siècle, où ses semblables devaient vivre dans l'ombre des hommes en restant sagement à sa place, la maison !



Je suis partie dans cette lecture avec enthousiasme. Tout commençait bien, les destins de femmes m'ont toujours passionnée, particulièrement celles qui vont à l'encontre de la mouvance de leur temps. J'allais découvrir le cheminement difficile de cette artiste traversant une période sombre de l'histoire française, la révolution. Peut-être en attendais-je trop, car il a fallu que je m'accroche de toutes mes forces à la moindre aspérité du récit, il y en a quelques-unes heureusement, pour poursuivre cette biographie romancée jusqu'à son terme. La narration m'a étouffée en manquant de rythme, ressassant sans cesse les humiliations subies par la jeune Marie, petite, laide, sans instruction, bonne à faire le ménage et encore... Bien que je comprenne la détresse de cette petite fille si tôt plongée dans l'inconnu, sans aucun repère familier, par moments, j'avais envie d'entrer dans le roman et de bousculer tout le monde à grands coups du mannequin de paille d'Henri Picot (ceux qui ont lu le livre comprendront), Marie pour sa docilité, Curtius pour son aveuglement et sa servilité, la veuve Picot pour sa méchanceté et son avarice, Edmond son fils transparent pour sa soumission d'une platitude révoltante. Oui, je confesse que ce livre m'a mis les nerfs en pelote, je me suis crue dans "Les Misérables" revisité par Calimero, laissant trop souvent de côté l'éveil du talent incontestable de Marie pour la sculpture au profit d'anecdotes redondantes.



"Cette nuit-là, seule dans l'atelier, j'ai pleuré dans ma couverture, car maman n'avait pas de tombe. Il ne me restait rien d'elle, plus rien à l'exception de sa bible, qui semblait contenir qu'une miette de son malheur. Pourtant une idée me vint à l'esprit tandis que j'essuyais mes larmes et me mouchais. J'avais toujours mon nez - son nez. Donc elle était encore là. Maman, ma mère. Plus qu'une idée, c'est devenu une méthode : elle m'avait légué et c'est tout ce dont j'avais besoin pour me souvenir. Deux narines, deux jumelles qui me permettraient de respirer l'amour."



La division du roman en sept "livres" représentant une tranche de vie de Marie, par exemple :"Livre cinq - 1789-1793 --- Un palais pour le peuple - de l'âge de vingt-huit à trente-deux ans" à la manière d'un journal intime dans lequel la "Petite" raconte les péripéties et les gens qu'elle rencontre, me paraît bien trop didactique pour insuffler de la vie à la chronologie malgré l'écriture fluide de l'auteur. Quand la lassitude s'installe, il m'est difficile de la déloger, surtout quand je n'éprouve pas d'empathie particulière pour les personnages, manquant de profondeur et dont la psychologie reste, pour moi, trop superficielle. Malgré mon envie désespérée de rencontrer la vraie Marie, je suis restée sur ma faim. Par contre, j'ai beaucoup apprécié les croquis illustrant régulièrement le texte, imposant un plongeon dans l'Histoire par leur facture.



Heureusement, quelques épisodes ont été les reliefs qui ont pu me soutenir et auxquels je me suis cramponnée. L'apprentissage de la sculpture avec la cire dont Curtius donne une bien belle définition : "Cette substance que j'ai là est essentielle. Même si, en soi, a-t-il dit en la malaxant tendrement dans ses mains, elle n'est rien ni personne. Elle peut être très aimable, ou très timide, se parer de beauté ou de laideur, elle peut se faire os, se muer en paroi abdominale, en réseau artériel ou veineux, en nœuds lymphatique, briller comme un ongle, couler comme le mince sirop qui tapisse nos oreilles, ou s'enrouler comme les mille pieds d'intestins contenus dans notre ventre. Tout, tout, tout, elle peut tout être ! Elle peut même être TOI ! [...] Elle est vision, elle est mémoire, elle est histoire. Grise comme le poumon, ou brun-rouge comme le foie. [...] Elle imite la surface de tout objet avec une précision surprenante. Rêche, lisse, dentelée, brillante, plate, marbrée, grêlée, fendue balafrée, croûteuse, glissante... À toi de choisir. Il n'est pas de surface qu'elle puisse remplacer."



Malgré ma perplexité et ma déception, il est indéniable qu'Edward Carey a minutieusement épluché une documentation sérieuse pour décrire la vie de château, la Terreur, les têtes qui tombent et les sculptées qui sont souvent les mêmes. En effet, la période versaillaise de Marie pour enseigner l'art du dessin et de la sculpture à Madame Élisabeth, sœur du roi Louis XVI, si elle a réellement eu lieu, est riche en enseignements sur le fonctionnement de la Cour, papillonnante et virevoltante, inconsciente de la misère du peuple et de la colère qui se rapproche des ors de la monarchie. C'est ainsi que j'ai appris, pour les serviteurs devant garder une proximité avec leur maître, l'organisation du couchage nocturne sur un rayon de... placard ! Le rouleau compresseur de la Révolution avec les règlements de comptes, les compromissions, la suspicion omniprésente et l'angoisse permanente planant sur tous, sous le régime de Robespierre ne laissent pas insensible non plus.



Plus que le destin de Marie, ce sont les points forts de l'Histoire qui ont retenu mon attention, j'ai donc l'impression d'être passée à côté de l'un des "meilleurs livres de l'année 2021". Je suis pourtant certaine de ne pouvoir oublier ce destin improbable d'une femme que rien ne prédestinait à avoir son nom placardé dans les plus grandes villes d'Europe : Londres (où elle émigre au début du 19° siècle), Berlin, Amsterdam..., d'Asie : Shanghai, Bangkok, Tokyo..., d'Amérique du Nord : Las Vegas, New-York, Washington, Hollywood..., même à Sydney en Océanie.



Il est à noter que le Musée Grévin, bien qu'influencé par la mode des mannequins de cire de Mme Tussaud, a une origine différente. À Paris, les musées de ce type se sont succédés sans jamais égaler celui du docteur Philippe Curtius et ont fermé les uns derrière les autres. En 1881, Arthur Meyer, patron de presse, a eu envie de proposer à ses lecteurs, une représentation réaliste des personnalités paraissant au fil de l'actualité, la photographie n'ayant pas encore atteint ses heures de gloire. Naturellement, il s'est tourné vers un dessinateur-sculpteur qui avait travaillé pour lui en illustrant son journal de caricatures, Alfred Grévin. C'est ainsi que le célèbre Musée parisien a ouvert ses portes l'année suivante en 1882. Bien qu'indépendant, l'ombre de Marie Tussaud plane un peu dans ses couloirs si connus, surtout dans les caves de la Révolution.
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Petite

Petite c'est l'histoire d'une jeune fille qui devient grande non pas par la taille mais par ses capacités à s'en sortir, à se développer et à maîtriser un art qui servira bien après son existence. Dans cette biographie romancée, on sent le travail important de l'auteur et la psychologie fine de Marie qui par ses réalisations sait se rendre utile et s'en sort en tout circonstance. A lire !
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Les Ferrailleurs, tome 3 : La ville

Nous y sommes, la conclusion de la trilogie des ferrailleurs est là avec ce dernier opus intitulé La ville. Après avoir découvert le château des Ferrayor puis le faubourg, nous voici finalement propulsé dans la ville de Londres. Il semblait évident depuis le début que ça se terminerait là, du moins que la ville aurait une place de choix dans l'histoire.



Le démarrage fut long, enfin disons que les cinquante premières pages ne m'ont pas forcément enthousiasmé est la raison est la focalisation. Et oui, moi qui trépignais d'impatience à l'idée de retrouver Clod et Lucy, j'ai dû accepter le fait de suivre un tout nouveau personnage, celui d'Eleanor Cranwell, une jeune fille qui réside à Londres. Au départ j'ai trouvé son récit énigmatique et donc prometteur, mais très vite j'ai trouvé que ça tournait en rond.



Heureusement que la première partie "Vu de l'extérieur" n'est pas trop longue et que la deuxième commence directement avec le récit de Clod. Londremor comme les Ferrayor l'appelle, n'est plus que l'ombre d'elle-même, la grisaille s'est emparée de la ville et avec elle, la poussière et les détritus. Un couvre-feu est mis en place, les Ferrayor sont activement recherchés, bref, il n'est pas bon d'être en cavale dans la capitale à ce moment-là.

Oui mais voilà que tous les Ferrayor sont réunis dans une maison, serrés comme des sardine, forcés de se cacher, n'est-ce pas une honte pour une si grande famille de renom ? Et bien pas vraiment au final puisque les Ferrayor, ce sont les pestiférés, les ennemis.



C'est dans une course contre la montre que Clod va devoir montrer qui il est vraiment, va-t-il se ranger du côté de sa famille et réaliser leur dessein ? ou au contraire va-t-il se rebeller une dernière fois, malgré le fait qu'il ait perdu la seule chose qui compte pour lui ?



"[…] Toujours prisonnier du passé, hein ?

C’est là d’où je viens."



Même si les Ferrayor sont traqués à Londremor, on ne peut pas dire que les forces soientt égales. Quand une famille a la chance de compter dans ses rangs des personnes qui peuvent se métamorphoser en objet, faire apparaître un espèce de nuage noir ou encore contrôler les objets, on peut dire qu'ils sont quand même largement avantagés de ce point de vue. Mais ce retournement de situation où les Ferrayor se retrouvent en position de faiblesse est intéressant puisque ça nous permet de les découvrir sous une autre facette. On apprend à connaître des membres comme c'est le cas de Pinalippy. J'ai aimé cette mise en avant de certains membres, qu'ils soient bons ou mauvais.



Avis en intégralité :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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Petite

Petite, ce grand roman d’Edward Carey est une pépite. Petite est le nom de la narratrice et protagoniste, une orpheline d’origine suisse appelée Marie Grosholtz. Avec un visage assez particulier (nez et menton proéminents), Petite va grandir au service du Docteur Curtius, le maître de cire, avec qui elle apprend à sculpter des organes et des parties du corps.



Par une bizarrerie de circonstance, Curtius emmène son métier à Paris avec Marie. Nous sommes en 1770, et dans un avenir pas si lointain, il y aura plein de têtes sans corps. Le travail de la guillotine et celui du Dr Curtius s’imbriqueront inévitablement; mais en attendant, il y a tout un monde parisien à conjurer de manière crédible et divertissante, avec des apparitions célèbres et infâmes, de Rousseau et Voltaire à Marat et Robespierre.



Ce livre à couper le souffle m’a vraiment touché. Un ouvrage magnifique de fiction historique que j’ai trouvé très émouvant et que j’ai tellement apprécié que j’ai pris mon temps à lire pour pouvoir le savourer le plus longtemps possible. Un livre si dense en événements et si vibrant de plaisir dans la langue qu’il est difficile de lui rendre justice. Qu’il suffise de dire Carey, dans la voie engageante de Petite, peut même faire paraître une liste d’outils de travail de la cité sous le charme.



L’auteur porte ce livre fascinant à un autre niveau avec sa narration remarquable et les illustrations phénoménales qui nous permettent de donner forme à l’histoire. Remplie d’angoisse, de désespoir d’ambition et des triomphe, PETITE est une comédie sombre, sardonique et morbide. Une histoire touchante qui s’est déroule parmi les convulsions d’une révolution. C’est la première fois que je lis quelque chose de cette auteur et je suis devenue un fan instantanément. C’est le meilleur livre que j’ai lu jusqu’à présent cette année. Un vrai coup de cœur ❤️

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Petite

L'écriture et le style m'ont totalement emportée, au point que j'avais du mal à le lâcher. Les dessins qui ponctuent les chapitres sont superbes et renforcent encore plus cette ambiance cabinet de curiosité. En bonus, les petites anecdotes sur Versailles et la période historique, il ne m'en fallait pas plus pour être totalement conquise.

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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Au coeur d'un océan d'immondices se dresse le Château, demeure d'une vieille et étrange famille : Les Ferrayor. Ce gigantesque palais est composé de pièces rapportées provenant des déchets de Londres. Une tradition ancestral est d'offrir à chaque nouveau né, un objet bien particulier dont il devra prendre soin toute sa vie.

Clod, un Ferrayor de quinze ans, n'est pas vraiment comme les autres, il possède l'étrange capacité d'entendre parler les objets. Un jour, l'équilibre plus qu'instable de la famille est mis à mal... L'objet personnel d'un des membres a disparu et au même moment, une jeune fille, qui ne devrait pas être ici, est engagée comme servante...



Les illustrations, le style, les personnages, l'histoire, la narration, le lieu... Tout est cohérent, tout nous rappel ce bric-à-brac d'immondices dans lequel vit la famille Ferrayor !



L'univers de ce roman, étrange et fantastique, n'est pas sans rappeler celui de Tim Burton. Le monde à la fois merveilleux et ténébreux, les personnages sombres et grandiloquents, ou encore les tristes illustrations !

J'ai aimé les changements de narrateurs qui offrent différents point de vue à l'histoire du Château. Pour l'une, l'émerveillement et la peur de la nouveauté, pour l'autre le poids de vieilles traditions.

Tout le récit est mené avec brio, jusqu'à la fin ! L'auteur réussit à nous donner l'envie de continuer à s'intéresser aux tristes sorts des deux protagonistes, Lucy et Clod, tout en ajoutant de nouveaux visages aux destins inconnus...



J'ai été complètement enchantée et émerveillée par ce livre !
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Petite

Madame Tussaud est née Anne-Marie Grosholz en 1761. Avant de connaître le succès à Londres, elle vécut dans la France pré-révolutionnaire, et c’est cette partie-là de l’histoire qui intéresse Edward Carey. Carey est romancier, scénographe, dramaturge et dessinateur ; Anne-Marie Grosholtz fut orpheline, servante, assistante d’un médecin organolâtre, créatrice de mannequins de cire, amie d’Elisabeth (sœur du roi) et, seul point raisonnablement fixe de son existence mouvementée, petite.

Carey et Grosholtz sont donc deux créateurs multiformes, un pied dans l’art, un autre dans l’artisanat, qui tous deux jouent avec l’apparence, à la recherche d’une vérité insaisissable.

Carey s’inspire des Mémoires de Madame Tussaud en les respectant scrupuleusement tout en imaginant de quoi remplir les interstices de l’histoire. Mais les Mémoires elles-mêmes étaient sans doute largement romancées et la vie de Petite emprunte à l’histoire, à la fiction, au Grand Guignol, au roman picaresque et au conte horrifique.

D’ailleurs, est-il un conte qui ne soit pas horrifique ? Petite a les attributs de Poucette et du petit Poucet: l’intelligence et la débrouillardise, d’autant plus nécessaires que les parents sont défaillants. Petite n’est pas abandonnée dans les bois par ses parents, mais tout comme. Elle ne rencontre pas Pinocchio, mais peu s’en faut. La marâtre est odieuse, le prince charmant peu dégourdi et la bonne fée ne l’emmène dans son palais que pour la cacher dans un placard.

La bonne idée de ce roman, c’est que le conte de fée est percuté par l’Histoire avec sa grande hache. Quand le cabinet du docteur Curtius fabrique des corps pour la plus grande joie des badauds, la Terreur de Robespierre en déconstruit d’autres pour l’immense plaisir des mêmes.

En transformant les corps en objets à contempler, en starifiant des meurtriers devenus pièces de collection, les inventeurs du musée de cire n’ont-ils pas permis à la fureur populaire d’éclater en toute inhumanité ?

L’histoire de Marie Grosholtz me fait terriblement penser aux médias modernes avec leurs vitrines pleines d’individus ripolinés qu’on adore ou qu’on hait, réceptacles de la colère qui vient.

Mais, comme Marie dépassée par ses créatures, Carey est un poil trop petit pour son sujet. Le lecteur est amusé, intéressé, parfois inquiet ou désolé, mais rarement empoigné. Marie et ses Mémoires ne resteront pas dans la mienne

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Petite

Voilà l'histoire d'une petite fille qui va vivre une vie hors du commun, genre Cosette. Elle va venir à Paris avec son maître qui travaille la cire et va réaliser les portraits des personalités tels Voltaire, Rousseau, etc. Ils vont être herbergés par une veuve de tailleur. Cette femme a vu son intérêt financier en ouvrant un atelier de cire avec une vitrine sur la rue qui va attirer le peuple, puis des personnages célèbres de l'époque font réaliser leur portrait et le commerce devient florissant. La Petite comme on appelle Marie, va se retrouver à la cour de Versailles et sa dextérité va lui permettre d'apprendre la scupture à la princesse Elisabeth.

Mais voilà 1789 arrive avec les exécutions à la guillotine et là le marché va complètement changé. Marie va devoir se débrouiller seule et va voir sa vie évoluer avec la réalisation de masques mortuaires de

ses amis les plus proches. Puis elle se retrouve à Londres où elle va poursuivre sa profession de scupteur. Un livre que l'on ne lâche pas tellement cette histoire nous emporte dans un monde difficile mais où la volonté de Marie lui permet d'évoluer et de passer au travers de ce monde en pleine ébullition. A lire sans aucun doute.
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Les Ferrailleurs, tome 3 : La ville

Pauvres lecteurs ! Vous pensiez être déjà au cœur de la noirceur ; il n’en est rien.Ce dernier opus est de loin le plus sombre. C’est une plongée dans les ténèbres qui vous attend ! Préparez vous à errer dans les rues de Londres ou plutôt devrais-je dire « Londremor ». La ville de Big Ben est bouleversée par la famille Ferrayor au grand complet. Elle va révéler son vrai visage rendant l’ambiance anxiogène et oppressante à souhait ! L’étau se resserre autour du lecteur qui, plongé dans un brouillard infernal, n’arrive plus à percevoir la moindre lueur d’espoir.

Clod est abreuvé de tristesse, de colère et de haine. Il semble complètement perdu et vulnérable, à la merci de sa terrible famille, laquelle est pleine de ressources. Edward CAREY abat ses cartes et il a pensé à tout. Ce dernier tome tient ses promesses et regorge de révélations et de surprises. L’intrigue se tord et se dénoue en même temps que mon estomac. Mais quelle angoisse !



Toutes les frontières explosent et je ne sais plus qui sont les gentils et qui sont les méchants, ni qui est l’agresseur et l’agressé. C’est chacun pour soi. Pourquoi certaines vies vaudraient plus que d’autres ? Qui décide la place que chacun occupe dans la société ? Qui décide qui a le droit de vivre ou non ? Chacun défend son droit à l’existence mais est-on obligé pour ça de contester celui des autres !? Les métaphores sont nombreuses et les allusions aussi rendant la critique acerbe. Chacun comprendra ce qu’il veut, la réflexion est ouverte.



Pour autant, le rythme loin d’être plombé par tout ceci, est soutenu. D’ailleurs plus on approche de la fin plus les interventions de chacun se font courtes et alternent entre les différents personnages, créant ainsi une tension palpable. Toutes les pièces s’assemblent et le lecteur n’a plus qu’une envie : SAVOIR ! Et là encore aucune déception, la fin va au-delà des espérances. Cerise sur le gâteau : les dessins sans lesquels cette aventure n’aurait pas été la même pour moi. Ils ont nourri mon imagination et m’ont accompagné au fil des pages et de cette histoire en noir et blanc. Une histoire qui ne se lit pas, mais qui se vit !
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Les Ferrailleurs, tome 2 : Le faubourg

Deuxième tome de l’épopée des Ferrailleurs et je me régale toujours autant ! Nous voici en train d’arpenter les rues du Faubourg et de prendre conscience de l’étendu du tallent d’Edward Carey !

Nous retrouvons cette ambiance aux allures gothiques teintée de streampunk. L’auteur prend le temps de poser le décor jusqu’à le rendre palpable. C’est crasseux, étouffant, sombre, poisseux jusqu’à devenir irrespirable. Le lecteur croule sous les ordures et le désespoir.



Loin de la vie confortable du château nous découvrons une population qui vit dans la peur et la misère. Les Ferrayor ne sont pas étranger à tout cela et la famille apparaît désormais bien plus menaçante que ce que j’avais imaginé. Ce tome est riche en sombres découvertes et en surprises. D’ailleurs de petits nouveaux très intéressants et surprenants font leur apparition.



Pour ce qui est de nos 2 héros, le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils se révèlent. Clod prend de l’envergure et fait preuve d’une détermination et d’un courage surprenants. Son humanité se découvre petit à petit de même que certaines capacités… De son côté Lucy n’est pas en reste. Loin d’être un petit être sans défense c’est en fait une vraie guerrière. Un conseil ne restez pas sur son chemin sous peine de vous faire botter les fesses !



Le parallèle avec le monde réel devient évident. Le fonctionnement de nos sociétés moderne est joyeusement égratigné de même que l’exercice du pouvoir et ses dérives. On peut y voir aussi pas mal de références historiques, qui donnent un côté universel au récit. Il y a aussi un côté lutte des classes et une ambiance de révolte qui plane sur ces pages et qui explose en feu d’artifice. Ce qui explique sans doute que certains aient pensé à Dickens . Moi j’ai plutôt pensé à Zola pour son amour des ambiances sombres, des crèves la faim et des quartiers miséreux, saupoudré tout de même d’une touche de fantastique.
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Les Ferrailleurs, tome 1 : Le château

Entrez, entrez, gentils lecteurs.Venez visiter le château des ferrailleurs. Pénétrez dans son antre et découvrez ses pièces grinçantes, grouillantes. Écoutez le respirer, chuchoter, sentez son coeur qui palpite, mais prenez garde ! Restez discret car seuls les Ferrayor de sang peuvent en arpenter les couloirs. Je doute que vous en soyez ! Car dans ce château, amalgame de vieilles bâtisses, bric à brac de grandes demeures et de bicoques vivent les Ferrayor. Des résidents aux allures de Famille Adams pour qui l'ordre, la hiérarchie et l'hérédité sont essentiels. Ouvrez l'oeil, vous les repérerez facilement, ils sont toujours accompagnés de leur objet de naissance. Bonde à baignoire, robinet, crachoir de poche, chaussure esseulée…, non vous n'êtes pas dans une quincaillerie.



Ce château aux allures Victorienne trône au milieu d'un océan de de détritus, une gigantesque décharge : le trésor des Ferrayor. Drôles de gens n'est-ce pas ?En effet, peu sympathiques avec leur allure d'aristocrates des poubelles ils sont craints et respectés. Parfois au milieu des ordures se cache un trésor. Ici c'est Clod. Un jeune Ferrayor qui accompagné de son cousin Timmus dénote étrangement. Clod a un petit truc en plus. Sous ses airs d'oisillon gringalet se cache un petit gars déterminé. Alors quand sa route croise celle d'une orpheline rebelle l'ordre séculaire qui régnait entre les murs du château en prend un sacré coup dans l'aile !



Ces Roméo et Juliette à la sauce Tim Burton vont mettre leur nez partout et tenter de découvrir quels sombres secrets abritent la vieille demeure. Mais tout cela a un prix !



Edward CAREY dés les premiers mots entraîne le lecteur dans un univers sombre et fantasmagorique aux accents steampunk. Un conte ténébreux, parfois cruel qui happe le lecteur entre ses griffes et ne le lâche plus. Les dessins en noir et blanc sont un vrai plus qui renforce le sentiment d'immersion. Quand arrive la dernière ligne il n'y a pas d'autre choix que de se plonger dans le tome II. Mais attention cher lecteur c'est à vos risques et périls...
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Petite

J'abandonne ce livre à la moitié, malgré tout le potentiel de départ pour me plaire. Le style m'a pourtant plu au début, et puis c'est devenu lourd. Si les passages de narration sont vraiment élégants, les dialogues me paraissaient faux. Même pas théatraux, seulement ils ne sonnaient pas juste du tout, peut-être la faute à une mauvaise traduction. Je ne me suis attachée à aucun personnage, ni à Marie, ni au Docteur Curtius, ni à Edmond... Le personnage de la Veuve gâche complètement l'histoire, à mon humble avis. Je crois que c'est à partir de son arrivée que j'ai décroché. Point positif pour les illustrations parsemées à travers le livre, et pour la période historique relatée.
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Petite



Ce livre est carrément génial!

Edward Carey, l’auteur, britannique, est romancier, dramaturge et illustrateur.

Nick Hornby a parfaitement résumé ce livre : «Petite est le roman que Dickens aurait sans doute écrit s’il avait vu les films de Tim Burton ».



Ce passionnant conte gothique retrace la vie de la française Marie Grosholtz (future Mme Tussaud) et nous fait traverser l’histoire, le temps et les pays.

Elle rencontre à Berne son maître, le docteur Philippe Curtius, un sculpteur sur cire, qu’elle suivra jusqu’à Paris, où elle fréquentera la cour de Louis XVI.

Elle traversera la Manche, où elle fondera un musée de cire en 1835, le célèbre musée Tussaud.



L’auteur réussit à nous captiver dès les premières pages, le récit est palpitant.

Les dessins de l’auteur agrémentent magnifiquement le récit.

J’ai adoré cet univers à la Dickens.



Un immense coup de ♥

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Petite

Biographie de Madame Tussaud qui a vécu une vie incroyable, croisé d'illustres personnages et traversé une époque très mouvementée. C'est d'ailleurs davantage un roman sur la grande Histoire plus qu'un personnage que ne suit : la royauté, le déchaînement du peuple parisien lors de la Révolution, puis le retour au calme avec Napoléon. Madame Tussaud, appelée Petite, est, je trouve, presque un prétexte, un fil rouge pour suivre les événements sous le point de vue d'un quidam vivant à Paris au XVIIIe s.

Malgré quelques longueurs sur la 1ere partie du roman, j'ai adoré découvrir les dessins et gravures de l'auteur au fur et à mesure de ma lecture. L'objet livre est magnifique et très agréable à parcourir. Je recommande vivement !
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