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Citations de Edward Limonov (97)


Nous irons nous baigner. L'eau est bonne. Nous plongerons nos corps dans le lac. Le lac ne contient pas l'anxiété de la mer ou de l'océan. Nous nous allongerons dans l'eau fluide, bien qu'ayant plus de mal à flotter. Nous nous tournerons sur le dos... apercevrons le crépuscule de bronze et les nuages lourds. Et nous revivrons le passé et pleurerons dans l'eau. Et sur la berge passera un homme avec un sac, ou bien un cabas. Nous irons nous baigner longtemps chacun séparément et des jours différents. Toi et moi ne sommes plus mari et femme depuis longtemps. Simplement nous avons eu une jeunesse commune.
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Je n'ai jamais rencontré la personne devant laquelle je pourrais m'agenouiller, m'incliner jusqu'à terre, dont je baiserais les pieds. Puis la suivrais et la servirais... Non, cette personne n'existe pas. Tout le monde sert. Personne ne mène. Personne n'entraîne sur un nouveau chemin.

Il n'y a personne sur le chemin.
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En marchant dans les rues de New York je rongeais mon frein et je rêvais, je pensais au monde, à des problèmes de sexe, aux hommes et aux femmes, aux riches et aux pauvres. Pourquoi y a-t-il des enfants qui naissent dans des familles riches et qui reçoivent tout ce que l’argent peut apporter, alors que d’autres… j’imaginais les autres comme étant des gens comme moi, pour qui le monde est une injustice.
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Il m'arrive de penser du bien de la police. Elle nous protège de nous-mêmes, seuls et désespérés. Que nous n'allions pas nous massacrer les uns les autres. Mais en cas de révolution, elle n'a plus qu'à se mettre sur la touche. Ne vous mêlez pas de ça, les moustachus, ce n'est pas vos oignons, vous n'empêcherez rien. Le changement est en marche. Fondez-vous dans le peuple, ou c'est lui qui vous piétinera. Nous vous piétinerons. Si vous voulez, participez. Notre révolution vous appelle aussi. Elle convie même les riches. Elle n'est pas contre les gens, elle est contre cette civilisation.
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C'est comme ça que j'ai toujours voulu vivre : dans la bigarrure, l'éclat et le risque. Aujourd'hui, la prison et le statut de criminel d'Etat m'ont indiscutablement imposé. Ils m'ont coulé dans le bronze. Qui osera désormais mettre en cause mon honnêteté et ma dimension tragique?
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Cette cassette, sommairement tournée par des gens qui avaient déjà décidé de la mort de Nicolae et Elena, ne visant au Elena-Ceaucescu demeurant qu'à les clouer au pilori, ne témoigne que de leur amour, de leur simple majesté. Dans notre monde avare de manifestations d'amour, c'est un témoignage tragique, splendide de fidélité et de dignité. Certainement, lui et elles étaient coupables de quelque chose, d'ailleurs il est impossible que le leader d'une nation ne le soit pas. Le plus innocent a forcément signé quelque chose, n'a pas gracié untel, n'a pas sauvé ceci, a détruit cela. C'est le métier de leader qui le veut. Mais coincés dans l'angle d'une pièce par des tables de fornica, manquant de sommeil, se préparant à la mort, désemparés, ils nous ont donné en vrai une représentation digne des plus belles tragédies d'Eschylle ou de Sophocle. Elena et Nicolae Ceausescu ont rejoint les couples immortels de l'histoire mondiale...Je rappellerai que le Duce Mussolini a été fusillé, sa compagne Clara Petacci est restée à ses côtés jusqu'à la dernière seconde et a insisté pour mourir avec lui. Et je ferai remarquer que les leaders des régimes "dictatoriaux" et "totalitaires" et leurs compagnes savent mourir tragiquement. Ce que l'on ne saurait dire des leaders des régimes démocratiques, lesquels meurent généralement d'une crise hémorroïdaire ou d'une autre manière tout aussi lamentable."p.33
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Parmi les peuples s'installent généralement des ratés. La grande et vaillante tribu des ratés est disséminée sur toute la terre. Dans les pays anglo-saxons, on les appelle communément des "losers", c'est-à-dire des perdants. (...)
A signaler un de leurs traits caractéristiques: les hommes et les femmes de cette tribu qui réussissent renient facilement leurs congénères, ils adoptent les us et coutumes du peuple au sein duquel ils ont fait fortune, et plus rien ne vient alors rappeler qu'ils appartinrent une fois à la glorieuse tribu des ratés.
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Il se trouve que j'ai repêché dans l'océan temporel les objets les plus essentiels pour moi. Après avoir relu les quarante premières pages de mon manuscrit, je n'en ai découvert que deux : la guerre et les femmes. Pour résumer simplement mon existence, il n'y a eu que des fusils d'assaut et ma semence dans les orifices de mes femelles adorées.
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les français n’avaient pas envie d’avoir chez eux un type sans papiers. Pour les étrangers, les temps sont devenus plus durs en 1984, même si t’étais blanc et que tu demandais pas d’argent. Je voulais juste une carte de séjour.
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Jugez-en vous mêmes, Mesdames et Messieurs, le Président se trouve depuis vingt ans aux arrêts domiciliaires volontaires et ne quitte les lieux de sa réclusion qu'accompagné de gardes du corps… Et il n'est pas encore devenu fou… A moins qu'il n'en ait pas conscience...
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Ce sont tous des gars simples, les gars du rock'n roll, à quelques exceptions près… Les Américains surtout. Des gars simples et souvent violents. Douglas l'a tellement tabassée qu'elle n'a pas pu marcher pendant un mois. Lorsqu'elle a pu se lever, elle a mis des lunettes noires et a quitté l'appartement, en laissant tout, elle n'a même pas pris un sac. C'était son appartement…
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Un être humain ne peut trouver la tranquillité en ce monde. On l'oblige de tous côté à gagner de l'argent. Pour quoi faire ?
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Il faut affronter la mort avec fermeté et en beauté. Posant, provoquant, plastronnant, comme à la fête. Il vaut mieux en sourire.
Il le faut, qu'on le veuille ou non, qu'on sache ou pas. Les genoux qui flageolent? Calme-les, bouge un peu, que ça ne se voie pas , et si les larmes te viennent, esclaffe-toi, qu'on croit que c'est du rire.
La mort est l'affaire la plus grave. Il faut s'y préparer. Une mauvaise mort peut gâcher la vie la plus héroïque. Si notre naissance ne dépend pas de nous, notre mort, si. L'hystérie, la précipitation sont à déconseiller.
Il faut de la mesure. De toute façon on s'en ira. Mais on n'en a jamais envie.
Alors va t'en soit avec un air important, sec, mesuré, ou bien mieux, disparais en voyou, en sifflant et en jetant: "Putain d'ta mère!"
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Quand on voit le bric à brac laissé par un mort on comprend la bêtise d'acquérir tout celà.
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Il faut détruire cette civilisation sur la Terre, en Russie comme en Chine et en Amérique. Et pour ce, rassembler tous les mécontents. Ni classes élues, ni dictatures ouvrières, en quoi les prolétaires seraient-ils meilleurs que les autres hommes ? C’est idiot, le meilleur est celui qui nourrit la plus grande haine contre la civilisation.

Nous ne répondons pas à la question : « Que construirons-nous sur l’espace ainsi libéré ? », nous disons : « Notre objectif est de détruire. » Non point faire table rase, comme dit la chanson, mais plus bas encore, descendre jusqu’aux racines, ne laisser d’autre vestige que la poussière, comme les vainqueurs anéantissaient les villes antiques – et un coup de charrue par-dessus.
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Papa malgré sa vie d'écrivain-soldat-époux n'avait pas perdu l'esprit, il continuait à tourner autour des femmes, avec insistance, si l'on en jugeait à ses suppliques téléphoniques pour notre rencontre d'aujourd'hui. Et il aimait toujours le même type de femmes. Extravagantes. Sa dernière épouse, une actrice qui s'était récemment suicidée et lui avait tourné les sangs, était une psychopathe. «Taré, où est-ce que tu vas encore te fourrer!» aurais-je voulu dire à mon vieux collègue. «Oui, cette douce bête sauvage à chapeau va te trancher la gorge d'un seul coup d'un seul.» Je l'avais vu caresser de ses gros doigts couverts de poils gris sa main fine baguée dont il avait chanté la beauté dans les deux bars précédents. «Il n'y a presque plus de femmes pareilles», affirmait-il. «Mondaine et charmeuse. Grandeur d'âme naturelle.
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Plus généralement, mon rapport aux villes est le suivant : je suppose que Phnom Penh incendié et vidé de ses habitants a été une ville magnifique. Moi-même, j'ai vu nombre de villes bombardées et transformées en écumoire : il y a, en elles, une sorte d'élévation et une grande sagesse. Des villes énormes comme New York des années soixante-dix ou Paris du début des années quatre-vingt étaient bien. Mais le plus dégueulasse, c'est une ville salubre suintant la graisse et la merde : c'est ainsi que j'ai vu New York en 1990.
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D'instinct, avec ma truffe canine, j'avais compris que, de tous les sujets du monde, les sujets essentiels sont la guerre et les femmes (la pute et le soldat). J'ai compris aussi que le genre le plus moderne est la biographie. C'est ainsi que j'ai suivi mon chemin. Mes livres, c'est ma biographie : dans le genre "vie des hommes illustres"
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Ne te ménage pas, fonce impitoyablement, exploite-toi toi-même comme un chien. Sois orgueilleux, donne libre cours à la folie des grandeurs, aligne-toi sur les grands. Sois sévère envers toi-même, mais sache aussi te réjouir de tes victoires. Sinon tu resteras assis sur ton banc (...), l'Histoire ne fonctionnera plus, elle rouillera et se fendillera sur place.
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Je me postai à la fenêtre en songeant à ce fils de pute qui régnait sur nous…
Lodyjnikov est un snob. L’argent l’a rendu ainsi. […] Quand il a fui la Russie, il était jeune et sans le sou, comme nous tous. Aujourd’hui il valse avec les millions. […] Dans l’injuste, on ne fait pas plus grandiose…
Margarita et Vladimir estimaient que la Russie était de la merde et que le reste du monde était un paradis […]. Pour moi, le monde entier était de la merde, y compris l’Amérique…
J’attendrai le temps qu’il faudra, je prendrai mon mal en patience. Mais, pour finir, j’aurai ma part, j’accomplirai ma grande œuvre…
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