Citations de Edward Limonov (97)
Le texte complet existait en anglais. J'avais payé un traducteur, Bill, de ma poche de valet de chambre. L'essentiel, dans ma vie, était l'écrivain, pas le domestique et ses problèmes, qui n'avais qu'à se passer de restaurant et des soldes de chez Sachs. Et prendre son mal en patience.
p. 285
Le lendemain, on m'emmena au tribunal. Le procureur Verbine, qui ressemble à une tronçonneuse en position verticale, devait poursuivre la lecture des preuves de l'accusation. Nous étions si nombreux dans la cage sous l'escalier et si serrés qu'un gars se trouva mal. Il se laissa choir de son long sous nos pieds. Michka avec sa petite casquette (j'ignore son nom de famille, mais je sais qu'il est entièrement couvert de tatouages) se fraya un chemin jusqu'à moi à travers cet amas de corps.
p. 144
Et le monde a besoin d'amour, tellement qu'il en gémit.
Un individu libre dans un monde libre. On peut y faire tout ce que l’on veut.
Les femmes sont toutes déplaisantes, les prostituées sont bien mieux que les autres, elles ne mentent presque pas, ce sont des femmes naturelles, et s’il ne pleut pas, s’il ne fait pas mauvais temps, quand il n’y a pas de clients, elles nous prennent à deux pour cinq dollars, alors que ce n’est pas avantageux pour elles.
Nous ressemblions, dans notre désir de vider l’odieux magnum, à des sportifs se ruant vers la victoire. En plus, j’avais la mauvaise habitude de faire des mélanges. Pour être plus en forme, du moins c’est ce que je prétendais, je bus, entre mes verres de vin rouge, plusieurs petits verres de vodka. C’est pourquoi il n’y eut rien de surprenant à ce que le temps devînt comme un tunnel noir et à ce que nous nous soyons réveillés,
Je considère encore maintenant que les armes représentent un symbole mystérieux et sacré, car il est impossible qu’un objet servant à mettre fin à la vie d’êtres humains ne soit pas mystérieux et sacré. Les formes des revolvers ont quelque chose de wagnérien.
J’ai passé l’âge. J’ai peur de tomber amoureux. Après, si on me laisse tomber, ça sera tout un drame. Je ne veux pas souffrir. J’ai peur de tomber amoureux.
Tu es un poète russe, c’est une caste, mon cher, c’est un uniforme et tu l’as souillé, tu l’as déshonoré. Tu dois cesser cela. Mieux vaut être misérable, mieux vaut vivre comme tu vivais en février dernier, comme un clochard.
Les lois ont été inventées par les riches. Mais, comme dit l’un des slogans de notre révolution russe ratée : « Le droit à la vie prime sur le droit à la propriété privée !
La poésie et l’art : ce sont les deux activités les plus élevées auxquelles l’on puisse s’intéresser sur cette terre. Le poète est l’individu le plus important qui soit au monde.
Entre le serveur, ou même le maître d’hôtel, et le client il y a un mur infranchissable. Jamais je ne vis la plus petite tentative de rapprochement. Les premiers jours, j’allais avec ma gueule et ma dégaine vers les jolies clientes et les clients qui m’étaient sympathiques.
Un être humain ne peut trouver la tranquillité en ce monde. On l’oblige de tous côtés à gagner de l’argent. Pour quoi faire ? Pour transformer un Zelensky loqueteux avec des chaussures usées en un beau Zelensky assis dans une Rolls aux côtés d’une belle Lady toute souriante. Tous les pauvres rêvent de belles Ladies.
La meilleure patrie pour un poète est la Russie. Même les autorités le craignent. Et cela depuis longtemps.
Dans ce pays, il faut avoir une peau d’éléphant pour se protéger, moi j’en ai une et toi tu n’en as pas.
J'aime le poivre noir, les parfums et les liqueurs, et l'odeur des petits journaux extrémistes qui exhortent à détruire sans rien construire.
J'ai toujours été pauvre. J'aime être pauvre, ça fait artiste, bohème. Être pauvre, c'est beau. Et comme vous savez, je suis un esthète. Il y a une forme d'esthétisme dans la pauvreté.
Le bonheur est cet état d'esprit où on peut aimer le présent.
Oui, les rues parisiennes sont calmes, la bouffe est bonne, mais méfiez-vous, citoyens! Hier sa proie était étrangère, demain c’est vous qu’elle mangera pour un un quelconque non-respect. Le système qui impose aux autres sa notion du Bien avec la férocité diabolique des millions de mégatonnes est un système du Mal.
Reveillez-vous, les moutons. La Démocratie n’a plus d’adversaires. Vous êtes totalement à sa merci.
Le Mal Absolu, pour la première fois depuis 1945, est réapparu. Ce mal, c’est la civilisation occidentale, si capable d’exterminer autant de vie humaine pour « le respect du droit international ».