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Critiques de Ellen Kushner (98)
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Thomas le Rimeur

Je collectionne un peu les bouquins qui ne m'enthousiasme pas en ce moment

Je suis aussi passée à côté de celui ci.



Pourtant ça avait bien commencé...Le roman se découpe en 4 parties. J'ai apprécié moyennement la première qui met en place l'histoire et les personnages.

Passé a la seconde partie, on m'a complètement perdue.

L'histoire m'a ennuyée a mourir. Il faut dire que le côté amoureux éploré me gonfle au plus haut point. Et le côté fantastique des elfes nem'a pas fait rêver non plus.



L'écriture de l'auteur est agréable en soi, mais l'histoire, en ce qui me concerne, est vraiment pénible.

J'avoue que du coup j'ai fini ma lecture en diagonale. Peut être suis je passée a côté de ce qui a fait le succès de ce roman de ce fait ?

Mais pas de regret d'avoir écourté ma lecture.
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Thomas le Rimeur

Un ménestrel au Pays des Elfes



Ce roman a été couronné de plusieurs prix en 1991, le World Fantasy Award et le Mythopoeic Fantasy Award.

Le personnage éponyme est un ménestrel qui enchante ses auditeurs et qui se rend régulièrement chez un couple de paysans, Gavin et Meg, qui l'ont accueilli alors qu'il était en difficulté et dont il est devenu l'ami. C'est chez eux qu'il fait la connaissance d'une jeune fille nommée Elspeth.

Les années passant, les relations entre Thomas et Elspeth deviennent plus intimes au point qu'ils envisagent de se fiancer.

Mais, un jour, Thomas rencontre la Reine des Elfes non loin de la demeure de Gavin et Meg. Envoûté par elle, il la suit dans son royaume, il devient son amant et il chante à sa cour, mais il doit se plier à de sévères contraintes, notamment ne parler à personne d'autre qu'à la reine.

Après avoir passé sept années dans le Pays des Elfes, Thomas revient dans notre monde, doté par la reine d'un don de clairvoyance, et il se rend chez Gavin et Meg…

En dépit des prix qu'il a remportés, ce roman m'a déçu dans mes attentes, car l'auteure aurait pu développer bien davantage ce qui relève du merveilleux dans le séjour de Thomas au Pays des Elfes : d'une part, Thomas ne visite pas le pays en question mais il reste confiné dans le palais de la reine (qu'il n'explore pas, d'ailleurs...) et, d'autre part, ses échanges avec les Elfes sont particulièrement limités par le fait qu'il ne peut pas leur parler ! Et pourtant, que de belles histoires ils auraient pu sans doute raconter à Thomas (et au lecteur !)…

Ce sont finalement les parties du récit qui ont trait aux relations de Thomas et d'Elspeth qui font l'intérêt de ce livre, notamment celles qui se déroulent après le retour de Thomas dans notre monde.





Challenge multi-auteures SFFF 2020
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À la pointe de l'épée

Honneur, pouvoir et argent... voici ce qui anime les protagonistes de cet ouvrage de Fantasy intimiste et gay, pour le moins déroutant.



Ellen Kushner m'avait envoûtée avec "Thomas le Rimeur", inspiré de la légende celtique de Kevin le barde enlevé par la reine de fées. Cela m'avait donné envie de découvrir ses autres livres et c'est ainsi que j'ai entamé "À la pointe de l'épée".

Erreur fatale !



Si l'écriture en elle-même est plutôt jolie, l'histoire – qui se traîne sur 400 pages – n'a éveillé en moi aucun intérêt. Certes, je préfère les romans historiques à la Fantasy, mais là je n'ai trouvé ni l'un ni l'autre. L'auteur a conçu une société simpliste : les nobles habitent la Colline, font des affaires et se divertissent, tandis que les pauvres se terrent dans les Bords-d'Eaux, quartier des voleurs et des prostituées.



L'intrigue est portée par Richard Saint-Vière, un talentueux bretteur issu des Bords-d'Eaux. Son métier est de se battre en duel ou de tuer sur commande, à l'instigation des nobles de la Colline. Il vit avec un jeune étudiant fauché et dépressif, un certain Alec, qui va lui attirer quelques ennuis...



Malgré les combats et les morts qui émaillent le récit, il ne se passe rien de vraiment palpipant avant 200 pages, si bien que j'ai lu toutes les suivantes en diagonale pour en finir plus vite. Ce qui ne m'a pas évité le procès final, véritable cliché pour une romancière américaine.



"À la pointe de l'épée" m'a menée à la pointe de l'ennui.
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Thomas le Rimeur

Énorme coup de cœur

Pour Thomas le Rimeur !



Dans ce magnifique roman choral, la romancière américaine Ellen Kushner, passionnée d'histoire médiévale, donne vie à l'antique ballade écossaise du barde Thomas, capturé par la reine des fées. L'histoire est découpée chronologiquement en quatre parties, chacune racontée un de ses protagonistes : Gavin, Thomas, Meg et Elspeth.



Gavin et Meg sont un couple de modestes fermiers qui habitent une petite maison sur la montagne avec « beaucoup de moutons et quelques voisins » . Par une froide et lugubre nuit de tempête, ils recueillent et soignent Thomas, qui n'a pour seul bagage qu'une harpe. Au fil du temps, ils deviendront son port d'attache, tissant une relation filiale, tandis que la notoriété du joyeux ménestrel va grandissant. Thomas est apprécié par le voisinage, et notamment par la très jeune Elspeth, qui n'ose lui avouer son amour. Mais soudain, Thomas disparaît. Meg, Gavin et Elspeth se désolent tandis que Thomas, lui, évolue dans le monde étrange et merveilleux de la Reine des Elfes, dont il ne s'échappera que sept ans plus tard, porteur d'un terrible don de prophétie...



Il y a quelques années, c'est la jolie couverture verte des éditions Hoëbeke qui m'avait incitée à emprunter ce roman à la bibliothèque. Et bien m'en a pris car sa lecture fut un enchantement. L'écriture d'Ellen Kushner est fine, vivante et rythmée d'extraits de chansons d'un autre temps, pour mieux immerger le lecteur dans son univers magique. Chaque narrateur a un style reflétant sa personnalité : rustique et drôle pour Gavin, poétique pour Thomas, etc. Surtout, chacun révèle une facette différente de cette intrigue plus profonde qu'il n'y paraît. J'ai été touchée par la générosité bourrue de Gavin, la clairvoyance de Meg, le charisme de Thomas, la puissance mystérieuse de la Reine des Elfes, et par l'amour indéfectible d'Elspeth qui conclut admirablement le récit.



Depuis, Thomas le Rimeur a été discrètement réédité dans la collection Folio Science Fiction. J'imagine qu'il a été classé dans cette rubrique car il s'agit d'une histoire féerique qui se déroule à une époque d'apparence médiévale mais indéterminée. Je pense pourtant qu'il mériterait d'être transféré dans la collection générale pour augmenter sa visibilité, car il a la force et l'intemporalité d'une légende. Il a d'ailleurs remporté de prestigieux prix littéraires (World Fantasy Award et Mythopoetic Award).



Si vous voulez partir sur les chemins du rêve, suivez les pas de Thomas. II vous emmènera dans un pays que vous n'aurez de cesse de vouloir retrouver.
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Thomas le Rimeur

Ellen Kushner met en scène Thomas le Rimeur, célèbre barde dans la mythologie de Faëry.

Si vous êtes adeptes de ce type de récit, il ne vous aura pas échappé qu'il arrive de croiser, au détour de textes sur le Petit Peuple, un barde nommé Thomas dont la légende dit que son talent était tel que la reine des Faes elle-même a succombé à son charme et l'a emporté dans son royaume où il servit durant 7 ans.

Voici donc le récit de cette légende, adroitement mise en scène par une auteure dont la simplicité du style le dispute à une imagination fertile.



Un couple de fermiers voit un jour apparaître sur le pas de leur porte, un jeune vagabond qui se prétend barde et officiant pour les plus belles cours du royaume. Amusés puis charmés, ils lui offrent leur hospitalité. Au fur et à mesure des saisons, une véritable relation se noue entre le couple et le jeune freluquet.

Thomas n'est pas un modèle de piété. Il court les routes, séduit les dames à la cour et les servantes dans les greniers. Pourtant, une jeune fille issue du village de ses hôtes attire de plus en plus son attention exclusive. C'est sans compter sur sa merveilleuse voix et sa musique. Enivré par son succès au sein des cours, il se comporte en vrai coquin.

Lorsqu'il rencontre un jour une très belle dame portée par un cheval blanc à la crinière ornée de clochettes, il ne prête pas attention aux histoires pourtant maintes fois entendues et mises en chansons par ses soins. Son caractère arrogant attire l'attention de la cavalière et en échange d'un baiser de la belle, Thomas se voit contraint de la suivre en Faëry où il devra y servir la reine pendant 7 ans.

J'ai beaucoup apprécié l'imagination de l'auteure sur les péripéties de ce barde en haute cours de Faëry. Interdit de parler à quiconque autre que la reine, Thomas, dont le trait d'esprit était jusque là sa meilleure arme, doit trouver d'autres ressorts pour échapper aux pièges que les Faes, esprits joueurs et retors, ne manquent pas de dresser sur chacun de ses pas. C'est donc aux endroits où il doit servir qu'il se montrera le plus intelligent : dans la grande salle lors de ses interventions musicales et dans le lit de la reine.

Après avoir déjoué la plupart des tours du petit peuple et regagné sa liberté, Thomas se verra affublé d'un étrange don, cadeau de la reine des faes elle-même.



Un texte assez riche qui repose, à la base, sur des sources assez minces.

Le talent de conteuse de Ellen Kushner n'a rien à envier à son héros principal, ce barde coquin et obtus qui reçut en cadeau du petit peuple, le don de la parole vraie.

Pour le meilleur comme pour le pire.
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Thomas le Rimeur

Angleterre. XIIIe siècle. Un homme frappe à la porte d'une petite chaumière isolée afin de s'y abriter quelques heures de la pluie. Meg et Gavin, les occupants du lieu, l'accueillent bien volontiers, même si les manières de l'étranger semblent davantage convenir à la cour d'un roi qu'à leur pauvre masure. Et c'est vrai que ce dernier a l'habitude de côtoyer les puissants, lui dont le talent de barde n'est plus à prouver et dont les chansons égaillent les veillées des seigneurs des environs. Ce barde, c'est Thomas le Rimeur, un nom qui vous dira peut-être quelque chose puisqu'il s'agit du héros d'une célèbre ballade écossaise, elle-même inspirée par un véritable musicien et poète qui aurait vécu au XIIIe siècle. L'histoire est bien connue, et voici, en substance, ce qu'elle raconte : alors qu'il profite d'un repos bien mérité au pied de l'arbre d'Eildon,le barde Thomas reçoit la visite de la reine des Elfes qui, après lui avoir donné un baiser, l'entraîne avec elle dans le pays des Fées. Il y demeurera sept années, sans vieillir, mais aussi sans avoir le droit d'adresser la parole à d'autres créatures qu'à la reine elle-même. Celui que l'on surnomme alors le « rimeur » rejoindra ensuite son monde avec, en cadeau, le don de prophétie et du « parler vrai ». Déjà célébré en tant que musicien, le voilà désormais réputé pour ses talents de divination qui le rendent aussi célèbre que le mythique Merlin l'Enchanteur. C'est ce récit qui sert de trame au roman d'Ellen Kushner, une œuvre d'une grande sensibilité et justement récompensée en 1990 par le World Fantasy Award.



Le roman est découpé en quatre parties dans lesquelles s'expriment chaque fois un narrateur différent : Gavin (le paysan qui offre au barde le gîte et le couvert au début du roman) ouvre la danse, suivi par Thomas lui-même, puis Megan (l'épouse du premier) et enfin Elspeth (une jeune fille qui vit à proximité). Chacun des narrateurs possède une manière de parler bien particulière : Meg et Gavin, issus de la campagne, s'expriment ainsi avec un style qui se rapproche parfois du patois, tandis que Thomas adopte un langage plus sophistiqué tout en nous faisant profiter de quelques extraits des chansons dont il est l'auteur. Ce travail effectué par Ellen Kushner sur la langue est une véritable réussite et ajoute à la musicalité du récit (chapeau d'ailleurs à la traductrice qui fait ici un superbe travail !) L'intrigue en elle-même est assez classique et reste fidèle à la ballade d'origine. On est d'abord frustré de voir Thomas quitter le monde des hommes, tant on est impatient de voir comment va évoluer sa relation avec Elspeth, mais on se laisse rapidement prendre au charme du Pays des Fées et de la Reine des Elfes qu'on quitte à son tour à regret. La plus grande réussite du roman reste ses personnages pour lesquels on ressent immédiatement une forte empathie, qu'il s'agisse de l'attachant couple de paysan dont le pragmatisme se heurte souvent à la fâcheuse tendance du Rimeur à s'apitoyer sur son sort, ou encore de Thomas lui-même qui peut agacer parfois mais dont on ne peut pourtant s'empêcher d'apprécier l'humour et l'habilité.



Ellen Kushner signe avec « Thomas le Rimeur » un très beau roman basé sur une histoire certes classique mais portée par une superbe plume, pleine de poésie. Une parenthèse enchantée qui fait un bien fou et que je vous recommande chaleureusement.
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Thomas le Rimeur

Thomas est né d'une très ancienne ballade écossaise, elle-même inspirée de la vie de Thomas Learmounth, un barde ayant vécu à l'époque de Robert the Bruce et Wiliam Wallace et capable de prédire l'avenir (il avait prédit entre autres la mort d'Alexandre III). Mais on ne sait que très peu de choses sur la vie de Thomas. Les meilleures sources se trouvent en littérature. Walter Scott a publié quelques unes des prophéties, Rudyard Kipling a écrit un poème et beaucoup plus près de nous, Elle Kushner en a fait le héros de son roman.



Or donc, le séduisant Thomas, coureur de jupons et joueur de harpe, s'en vient trouver refuge, un jour, chez un vieux couple de fermiers écossais, Gavin et Meg. Lesquels tentent avec plus ou moins de bonheur de percer les mystères de cet attachant jeune homme, habitué à divertir, pour ne pas dire enchanter, bien des nobles.



La vie s'écoule doucement pour ces personnages jusqu'à ce que Thomas disparaisse un beau matin. C'est que malgré la présence fort attirante de la jolie Elspeth, notre barde succombe au charme ensorceleur de la Reine des Elfes. Et après un baiser fatal, Thomas s'engage à vivre auprès de la Reine, dans son royaume, durant sept années.



C'est un récit à quatre voix qui nous conte l'avant et après-disparition de Thomas. Durant ses 7 années passées au sein du petit peuple, Thomas prend du bon temps, on ne peut le nier, mais il apprend aussi l'humilité et la patience et c'est un homme changé qui revient vers ses amis et la femme qu'il aime. Rongé à jamais par la nostalgie et devant maîtriser son don de prophétie, notre joueur de harpe reprend le fil de sa vie brièvement interrompu. Au lecteur de découvrir sa fin...



Je n'avais pas aimé le précédent roman d'Ellen Kushner, ce pseudo cape et d'épée, plat et ennuyeux. Ici tout est très différent. Soit que l'auteur ait été véritablement guidée et inspirée par les Elfes et l'Ecosse magique, soit que la traductrice Béatrice Vierne (c'est elle qui traduit habituellement Elizabeth Gaskell) ait insufflé son talent au texte.



Peu importe, j'ai réellement savouré ce beau récit, une parenthèse enchantée dans mes lectures actuelles, d'autant plus que ce conte est quasiment introuvable sous une autre forme (mais je me trompe peut-être !). Je recommande, cela va sans dire.
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Le privilège de l'épée

En 2008 paraissait « A la pointe de l’épée », second roman traduit d’Ellen Kushner après l’excellent « Thomas le Rimeur ». L’autrice y mettait en scène un récit fortement inspiré des romans de cape et d’épée dans lequel on suivait un bretteur réputé en fin de carrière, en prise avec des machinations ourdies par les nobles du coin. L’ouvrage avait été suivi outre-atlantique d’un autre volume, qu’aucun éditeur français ne s’était jusqu’à présent donné la peine de traduire. C’est désormais chose faite grâce à ActuSF à qui nous devons donc la parution du roman « Le privilège de l’épée », qui plus est récompensé en 2007 par le prix Locus du meilleur roman de fantasy. L’histoire se déroule bien des années après les événements relatés dans « A la pointe de l’épée » et met en scène un nouveau protagoniste : la jeune Katherine. Petite-fille de la duchesse de Trémontaine (l’une des protagonistes du précédent tome), élevée à la campagne dans des conditions bien éloignées de celles que lui promettait sa condition en raison d’une brouille entre sa mère et son oncle, elle est aujourd’hui une adolescente avec la tête sur les épaules, et celle sur laquelle repose en grande partie la stabilité de la demeure familiale. N’ayant jamais eu l’occasion de faire la connaissance de cet oncle jugé responsable de la situation économique critique de la famille, notre héroïne tombe des nues lorsqu’elle apprend que ce dernier la convie en ville, dans son manoir. En échange de la venue de sa nièce pendant six mois, ce dernier s’engage à restituer à sa sœur une partie de l’héritage de feue la duchesse. L’offre paraît alléchante, mais le nouveau duc de Trémontaine souffre d’une réputation sulfureuse qui, si elle était avérée, pourrait bien compromettre l’avenir de la jeune fille. Les pires craintes de Katherine se concrétisent d’ailleurs lorsque, dès son arrivée, le « Duc Fou » décide de la vêtir comme un garçon et se met en tête de lui enseigner l’art de l’épée…



On retrouve ici la plupart des qualités qui avaient fait le succès du précédent tome : le récit est rythmé, les dialogues bien tournés et les personnages intrigants, quoi que parfois difficiles à cerner, et souvent dotés d’un sacré sens de la répartie. On prend beaucoup de plaisir à retrouver certaines des figures marquantes du premier tome, à commencer par celui qui est désormais duc de Trémontaine, mais qui n’a pas pour autant renoncé à ses mauvaises habitudes. Le récit alterne cette fois encore entre deux ambiances radicalement opposées : celle, plus feutrée et posée des demeures nobles de la Colline, et celle, violente et sans fard, du quartier des Bords d'Eau où le Duc continuent de passer une partie de l’année, en dépit de sa nouvelle condition. L’autrice mise beaucoup sur ce contre-pied entre les deux milieux qui, au fil de l’histoire, en viennent pourtant à révéler chacun de nouvelles facettes. Le monde des nobles, en apparence plus policé et rassurant, se transforme assez vite en véritable panier de crabes dans lequel il ne fait pas bon être une femme, tandis que la vie du côté de la pègre paraît, certes, plus sordide mais aussi plus sincère car moins soumise aux regards des autres. L’ambiance un peu fleur-bleue de départ, mettant en scène une héroïne avant tout soucieuse de sa tenue ou de la possibilité pour elle de trouver un bon parti, laisse ainsi rapidement la place à une atmosphère plus crasseuse, avec des scènes assez dures. Ellen Kushner n’hésite pas à mettre en scène des sujets difficiles comme la prostitution forcée ou encore le viol, ce qui donne lieu à des passages marquants, à la fois par leur violence et la soudaineté de leur apparition, mais aussi par ce qu’ils révèlent de cet univers en apparence très distingué. Tout cela donne parfois le sentiment de lire du Jane Austen mais revisité sous un angle plus réaliste et, sans doute, plus féministe.



Bien que toujours très influencé par le côté « récit de cape et d’épée », le roman accorde une place prépondérante à la question de la place des femmes dans la société mise en scène ici. Viol, mariage forcé, impossibilité d’intervenir dans la sphère publique, violences conjugales… : les thématiques traitées sont nombreuses et permettent de dresser le portrait d’une société patriarcale dans laquelle la plupart des femmes ne sont pas libres de leurs choix. La plupart des personnages féminins mis en scène ici sont toutefois bien décidées à ne pas se cantonner au rôle de victime et optent pour des moyens de lutte différents. La jeune Katherine se révèle pour sa part légèrement décevante au début : trop superficielle, trop naïve, trop lisse. L’autrice a cependant vite fait de la dévergonder, celle-ci gagnant en épaisseur et parvenant peu à peu à gagner l’affection du lecteur par son flegme et sa capacité d’adaptation aux facéties parfois franchement lourdes de son oncle. Il en va de même pour les autres personnages qui, bien qu’assez fades dans un premier temps, en viennent progressivement à susciter la curiosité du lecteur. Les relations complexes qu’entretiennent certains personnages les uns avec les autres participent aussi à renforcer l’attrait que l’on éprouve pour le roman, à commencer par celle entre Katherine et Marcus dont le duo succède avec réussite au précédent binôme de « A la pointe de l’épée ». En dépit de ces qualités, le roman souffre de certains défauts qui, parfois, rendent la lecture un peu moins captivante. Le début traîne par exemple un peu en longueur, donnant parfois l’impression que l’autrice ne sait pas trop où elle veut nous emmener. Le récit se fait plus passionnant dès lors qu’un fil rouge peut enfin être identifié, mais, même là, l’histoire a parfois tendance à se perdre dans des sous-intrigues qui, bien que dignes d’intérêt, ne se semblent se greffer qu’artificiellement à la trame principale.



« Le privilège de l’épée » est un bon roman, à mi-chemin entre l’aventure de cape et d’épée et le roman sentimental revisité à la sauce féministe. En dépit d’une intrigue parfois un peu brouillonne, l’ouvrage est particulièrement plaisant à lire, autant par les thématiques qu’il met en avant (la place des femmes dans la société, notamment) que par la qualité de la plume de l’autrice qui possède toujours beaucoup de talent, notamment pour l’écriture des dialogues. A découvrir !
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
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À la pointe de l'épée

Sur les Bords de l’eau pullulent les prostitués, les voleurs et autres miséreux. Sur la Colline s’épanouissent les nobles, riches marchands et autres profiteurs. Entre ces deux mondes, un seul pont : les bretteurs. Engagés par l’aristocratie pour vider ses querelles et pratiquer le noble art de l’assassinat, ceux-ci vendent cher leurs épées et leur honneur mercenaire. Par principe, un bretteur se doit d’être apolitique, uniquement dévoué à son employeur et à personne d’autre, mais parfois cette sage neutralité ne suffit pas à les protéger… C’est le cas de Richard Saint-Vière, le plus réputé et le plus demandé des coupe-jarrets des Bords de l’eau. Lame humaine entre les mains de plus puissants que lui, il va se retrouver plongé dans un imbroglio de complots et de machinations. Or une lame, même de chair et de sang, est quelque chose de remplaçable et Richard, s’il n’y prend garde, pourrait bien finir au fond d’un caniveau, la gorge proprement tranchée, ou – pire – au bout d’une corde au milieu d’une place public.



De la fantasy de cape et d’épée, voici un concept séduisant ! Pourtant, mes quelques excursions dans ce domaine ont été assez décevantes. « Les gardes phénix » de Brust m’ont agacée, « les lames du cardinal » de Pevel m’ont consternée et le dernier de la liste, « A la pointe de l’épée » d’Elen Kushner, m’a vaguement ennuyée. Le roman a pourtant plusieurs bons points en sa faveur, dont une jolie écriture, très élégante quoique un peu maniérée, et une atmosphère très prégnante, pleine de poésie et de nostalgie. L’histoire elle-même est agréable à suivre, mais pas très trépidante, ce qui ne serait pas bien grave si les personnages compensaient cette faiblesse par leur profondeur et leur humanité. Ici, niet ! Richard est fatiguant d’impassibilité et son amant, le jeune Alec (et oui, « A la pointe de l’épée » est gay friendly et ce serait un autre bon point si…), est une des pires têtes à claques que j’ai eu l’occasion de croiser en littérature fantastique. Quant aux personnages secondaires, inutile d’en parler tant ils sont superficiellement traités. Le tout donne un roman non dénué de qualités, mais qui a échoué à éveiller réellement mon intérêt.

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Thomas le Rimeur

Un roman dont j’ai beaucoup apprécié la traduction. On est ici dans un style très oral, avec 4 points de vue différents. 4 façons de parler différents, dont un personnage avec une sorte de patois des campagnes et une autre qui n’a pas sa langue dans sa poche. Le tout est très bien rendu, et parvient à rester intelligible et agréable à lire. Le roman se lit alors comme une sorte de ballade chantée, un chœur accompagné de harpe. C’est fluide, ça coule tout seul, et c’est mignon. Comme une chansonnette du Rimeur.



Le roman est assez court, et pourtant il s’étale sur une durée assez longue, puisqu’il suit toute la vie de Thomas. Pour cela, il utilise de manière habile les temps différenciés entre Faërie et monde des humains, propose des ellipses temporelles bien amenées mais aussi des longueurs pour souligner le temps qui s’étire. J’ai trouvé le maniement de la temporalité assez génial, tant dans le contenu que dans la forme.



J’ai trouvé que le roman s’apparentait au conte, dans sa manière de raconter, le ton et la morale qui se dégagent du récit. Une sorte de far far away a long time ago, entre réalité et faërie, réel et rêve; c’est le récit d’un personnage marqué par ses (mauvais) choix qui se lit, et les conséquences qui en découlent. A chaque moment, Thomas semble inaccessible, n’appartenant pleinement à aucun monde. C’est plutôt lent, contemplatif, mais là encore, cela va tellement bien au style de la ballade musicale.



Une promenade qui m’a beaucoup plu ! Et je garderai longtemps en mémoire le final déchirant, véritable point d’orgue de ce morceau musical.
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À la pointe de l'épée

En conclusion, ma lecture a été un véritable coup de coeur : j’ai immédiatement adhéré à l’univers riche et développé qui s’inspire selon moi de l’époque moderne surtout (même si certains passages feraient référence à la République romaine ou à la Renaissance italienne comme l’a dit Stéphanie Nicot). Le personnage de Richard de Saint-Vière est également bien écrit et attachant et j’ai beaucoup apprécié sa personnalité (au contraire de celle d’Alec). Avec une aussi jolie édition et augmentée qui plus est, n’hésitez pas à mettre ce livre très prochainement au pied du sapin de Noël!



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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À la pointe de l'épée

Richard Saint-Vière est un bretteur professionnel taciturne assez peu porté sur la politique et presque en fin de carrière. Avec « A la pointe de l'épée », Ellen Kushner entreprend de nous relater un pan de la vie de cet épéiste vieillissant qui va se retrouver embourbé malgré lui dans les complots ourdis par les nobles de la Colline. Nobles qui, évidemment, sont toujours prêts à se tirer dans les pattes et à manipuler tous ceux passant à leur portée pour arriver à leurs fins. Le lecteur est ainsi confronté à deux milieux radicalement différents : d'un côté Bords d'Eau, quartier mal famé où ont été rassemblés tous les rebuts de la société cohabitant tant bien que mal entre les battisses défranchies, les tavernes et les bordels ; de l'autre la Colline peuplée d'aristocrates bien à l'abri dans leurs riches demeures et malgré tout avides de plus de pouvoir. Difficile de ne pas se laisser embarquer par l'intrigue qui enchaîne les rebondissements à un rythme soutenu, le tout porté par une plume fluide et agréable.



Le protagoniste, épéiste talentueux et au passé trouble, est pour sa part plutôt attachant bien que peu bavard et encore moins expressif. Il en va d'ailleurs de même des autres personnages, tous plus intrigants les uns que les autres, qu'il s'agisse de la machiavélique duchesse Diane de Trémontaine ou encore du chancelier Basil Halliday. Le plus convainquant reste toutefois Alec, jeune homme énigmatique et torturé avec lequel Richard Saint-Vière entretient une relation passionnelle mais destructrice et dont les répartis pleine de morgue et de cynisme font toujours mouche. Rien de tel pour arracher un sourire au lecteur. L'intrigue est quant à elle plutôt classique mais se déroule sans véritables temps morts, ne laissant ainsi guère d'opportunités aux lecteurs de décrocher.



Un bon moment de lecture que j'aurais aimé poursuivre avec les autres romans d'Ellen Kushner se déroulant dans le même univers mais qui n'ont malheureusement pas encore été traduits en français.
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The Mammoth Book of Vampire Stories by Women

This anthology turned out to be a mixed bag of tales featuring different versions of vampires, though some were better than the others. Featuring the only vampire short story by Anne Rice, the undisputed queen of vampire literature, and an autobiographical introduction by Ingrid Pitt, star of the films The Vampire Lovers and Countess Dracula, this Mammoth collection brings together thirty-four uncanny and erotic tales by women who have redefined the genre of vampire fiction. The quest continues—for blood to drink, for souls to steal, for life among the undead.

Contents:

Introduction: My Life Among The Undead by Ingrid Pitt

The Master Of Rampling Gate by Anne Rice

Homewrecker by Poppy Z. Brite

When Gretchen Was Human by Mary A. Turzillo

The Vengeaful Spirit of Lake Nepeakea by Tanya Huff

La Diente by Nancy Kilpatrick

Miss Massingberd and the Vampire by Tina Rath

The Raven Bound by Freda Warrington

Vampire King of the Goth Chicks by Nancy A. Collins

Just His Type by Storm Constantine

Prince Of Flowers by Elizabeth Hand

Service Rendered by Louise Cooper

Aftermath by Janet Berliner

One Among Millions by Yvonne Navarro

Luella Miller by Mary E. Wilkins-Freeman

Sangre by Lisa Tuttle

A Question of Patronage by Chelsea Quinn Yarbro

Hisako San by Ingrid Pitt

Butternut and Blood by Kathryn Ptacek

Sleeping Cities by Wendy Webb

The Haunted House by E. Nesbit

Turkish Delight by Roberta Lannes

Venus Rising on Water by Tanith Lee

Year Zero by Gemma Files

Good Lady Ducayne by Mary Elizabeth Braddon

Lunch At Charon's by Melanie Tem

Forever, Amen by Elizabeth Massie

Night Laughter by Ellen Kushner

Bootleg by Christa Faust

Outfangthief by Gala Blau

My Brother's Keeper by Pat Cadigan

So Runs The World Away by Caitlin R. Kiernan

A North Light by Gwyneth Jones

Jack by Connie Willis
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Thomas le Rimeur

Merci aux éditions Actu SF pour cet envoi ! Comme vous pouvez vous en douter, Thomas le Rimeur a attiré mon attention car c’est une réécriture de mythes celtes anciens. Et j’aime les mythes celtes. De plus, j’avais déjà bien apprécié la plume de l’autrice dans à la pointe de l’épée. Alors, qu’en ai-je pensé ?



Ellen Kushner offre une réécriture d’un barde écossais qui passa 7 ans parmi les fées, enlevé par la Reine des Elfes. L’histoire retrace donc l’évolution de Thomas le Rimeur. Et comme pour faire écho au métier de son personnage, l’autrice use d’une plume très poétique, notamment dans la partie où il est le narrateur. Le récit est ainsi traversé de périodes de chansons et de poèmes qui permettent de mieux connaître les anciennes légendes médiévales. Certains trouveront peut-être ces éléments longs, mais Ellen Kushner semble se concentrer sur une fantasy plutôt contemplative, centrée sur l’humain, comme le ferait une Jo Walton avec un sens du merveilleux différent ceci dit. En tout cas, la plume de l’autrice traduit parfaitement la finesse d’esprit de son protagoniste.



Mais ce n’est pas tout, car elle adapte également le style au personnage qui narre l’aventure. Thomas le Rimeur n’est pas le seul. Gavin, le fermier, a ton plus rustre mais assez drôle. Meg, la femme de ce dernier, est directe, généreuse et piquante. Enfin, Elspeth est mise en avant par son abnégation. La narration est assez maîtrisée et permet d’aborder l’histoire sous différents angles et époques. Par exemple, commencer par un point de vue externe à Thomas offre la possibilité de faire de lui un personnage mystérieux, sympathique mais presque inaccessible. La période du monde de fée montre à la première personne comment s’adapter à un monde différent. Repasser à un point de vue humain lors du retour de Thomas marque le fait qu’il ne puisse être considéré totalement comme humain, pointant son appartenance aux deux mondes, comme l’aura remarqué la reine des Elfes en personne. Mais n’est-ce pas un peu le cas de tous les artistes ?



Ellen Kushner semble avoir une connaissance pointue du monde du Moyen-Âge anglais. Cela se voit à travers son vocabulaire passé, mais aussi des détails comme les roms qui, en effet, ont exercé pendant des siècles la profession de rétameur. C’est donc un récit plutôt immersif dans ses aspects de la vie quotidienne. D’autant plus que Thomas semble avoir un véritable don de conteur (c’est son taf, vous allez me dire). Mais c’est aussi visible dans les aspects du merveilleux, qui nous ouvre les portes d’une fantasy étrange et ancienne qui trouve racine dans de nombreux mythes de l’époque.



Les Elfes sont certes d’une beauté enchanteresse, mais ce sont également des êtres inconstants et imprévisibles. Le propos n’est pas manichéen, et les êtres magiques ont des défauts comme des qualités. Mais ont aussi une logique très spécifique qui échappe totalement à nous autres, pauvres créatures mortelles. Pourquoi diable Thomas ne peut-il parler à personne d’autre qu’à la reine des elfes ? Pourquoi la colombe a-t-elle besoin de sang pour parler ? (oui, c’est mystérieux dit comme ça). Nous sommes vraiment dans un merveilleux fondé sur la métamorphose, les êtres magiques liés à la nature.



J’ai de nouveau bien aimé la plume de l’autrice, qui nous offre un récit qui sent bon la magie et les mythes celtes ! Si le début est un peu long à se mettre en place, l’ambiance mystique du monde du Bon Peuple est bien retranscrit, nous entraînant dans un univers déstabilisant, à la logique propre comme seuls les mythes anciens peuvent nous présenter. La plume de l’autrice, les personnages sympathiques et sa connaissance du monde médiéval permettent de nous immerger dans le récit.
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Le privilège de l'épée

Ce livre avait tout pour me plaire, un roman inspiré des romans de capes et d’épées, une jeune fille obligée par son oncle à apprendre à manier l’épée et pourtant je n'ai pas apprécié plus que ça.

L’histoire est longue à démarrer. On alterne entre les points de vue de Katherine, du duc et d'autres personnages, au début on suit juste une jeune fille qui voulait aller à des bals et qui se retrouve habiller en garçon à manier l’épée et on alterne avec des scènes de la ville avec certains nobles et certaines intrigues politiques mais tout cela est sans lien. J’aurais préféré en savoir plus sur les manœuvres politiques du duc ou alors plus d'entraînement avec Katherine. J'ai plus l'impression d'avoir survolé plusieurs histoires c'est vraiment dommage car l’univers m’a beaucoup plu.

Quant aux personnages, Katherine est intéressante à suivre, elle évolue, le duc j'aurais aimé en savoir plus sur lui, il va donc falloir que je lise le premier livre c'est d'ailleurs je pense intéressant de le lire avant celui ci..
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À la pointe de l'épée

Catalogué dans la « Fantasy », ce roman s’ancre surtout dans le domaine du « cape et épée ». Si le cadre relève de l’imaginaire, il pourrait en effet se situer dans une quelconque nation européenne existante. Richard Saint-Vière, un célèbre épéiste, gagne sa vie comme mercenaire : il vend ses talents au plus offrant et se charge de tuer ses adversaires en duel. Cependant, dans cette époque troublée où les intrigues se multiplient entre factions rivales, Richard aura fort affaire pour rester vivant et protéger son compagnon, l’étudiant fauché Alec, toujours prompt à s’attirer des ennuis.

Entre romance (gay), mélodrame, cape et épée, aventure et une touche de fantasy, A LA POINTE DE L’EPEE semble prometteur et les critiques se montrent, dans l’ensemble dithyrambique. Et, en effet, le début captive par une écriture talentueuse, accrocheuse, précise et ciselée. Hélas, il y a un « mais » : le roman, malheureusement, n’est pas exempt de défauts. Or, les critiques laudatives reçues donnent au lecteur des attentes très élevées. Trop sans doute. Car, en premier lieu, l’ensemble parait bien longuet. L’intrigue, minimale, se perd ainsi dans des circonvolutions « politiques » avec des rivalités entre nobles rivaux qui occupent une (trop) large portion des conséquentes 400 pages du bouquin. La relation entre les deux principaux protagonistes est heureusement réussie, vivante et crédible, ce qui permet de maintenir un minimum d’intérêt. Mais le cadre est beaucoup moins intéressant. On apprécie donc la romance développée entre ce maitre d’épée légendaire et ce petit jeune impulsif qui semble attirer les ennuis par son comportement puéril.

Hélas, ça ne suffit pas à passionner sur la (trop longue) distance. Pourquoi d’ailleurs ce choix d’un cadre « fantasy » qui, au final, n’apporte rien ? Quel intérêt à situer son intrigue dans un monde imaginaire si ce-dernier sert simplement de décor sans jamais être réellement exploré. D’ailleurs, A LA POINTE DE L’EPEE ne relève pas de la Fantasy a proprement parlé, le lecteur n’y retrouvant aucune des conventions habituelles. Le roman prend simplement place dans une période post-Moyenâgeuse alternative, une Renaissance différente où s’appliquent des règles complexes d’affrontements organisés sous forme de duels entre champions de l’épée. Mais l’autrice n’approfondit guère cet univers et ne livre que des informations éparses sur le fonctionnement de ces combats. Pourquoi, alors, n’avoir pas opté pour le roman historique pur et dur ? Au moins le lecteur aurait appris sa leçon de manière ludique, à la manière de l’excellent film de Ridley Scott « Les duellistes ».

Apparemment la mention « livre d’Histoire » effraie tandis que l’étiquette Fantasy attire. Ce ne serait pas dramatique si A LA POINTE DE L’EPEE ne manquait cruellement de palpitant. Bref, en dépit de quelques (indéniables) qualité comme la relation entre les deux héros et l’écriture soignée, ce roman (trop) attendu déçoit.


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À la pointe de l'épée

Un récit plein de panache ! J’ai globalement apprécié ma lecture de ce roman qui appartient au sous-genre de la fantasy de moeurs. Point de magie et d’elfes, mais des histoires de complot, de sexe, de cœur et de trahisons, le tout qui se règle à la pointe de l’épée. La plume est pleine de panache, tout les personnages, qui sont très bien caractérisés et que j’ai eu plaisir à suivre. J’ai cependant trouvé qu’il y avait certaines longueurs : le récit aurait gagné à être un peu écourté pour conserver un rythme haletant. Mais l’ensemble est parfait pour les personnes qui souhaitent découvrir la fantasy, mais aussi pour les fans du style de Dumas ou d’Edmond de Rostand.
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Le privilège de l'épée

Très belle découverte que cette autrice avec ce roman ayant reçu le Prix Locus fantasy... la surprise est qu'il n'y a aucun élément de fantasy dedans!!!!!

Malgré tout, je me suis laissée happée par ce roman plutôt historique en fait, dans lequel une jeune fille Catherine, appartenant à une branche sans le sou de la famille, est appelée à la ville par son oncle fou, le duc de Trémontaine, lequel, contre sa venue, accepte d'effacer les dettes de la mère de la jeune fille. Très belle aubaine, mais avec une contrepartie bien sûr : la jeune fille devra apprendre à devenir bretteuse et défendre son oncle.

Un roman historique certes, mais aussi social : on y trouve une société très hiérarchisée, où les femmes sont clairement

en bas de l'échelle; où la prostitution et le viol sont le lot quotidien des plus faibles; où les manipulations politiques font légion.

Un roman très rythmé, tant par les dialogues que par les scènes d'action.

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À la pointe de l'épée

Dans une Cité rappelant la Renaissance italienne et régie par un conseil de nobles, afin d'éviter les affrontements sanglants entre familles la solution trouvée est de régler ses griefs à travers des bretteurs émérites dont les actions sont régies par un code. Richard Saint-Vière, un jeune bretteur exceptionnel est le plus recherché, le choix idéal lorsqu'on veut régler un problème de manière définitive. Ce livre nous fait partager la vie de Richard et d'Alec, son amant qui devront parvenir à naviguer parmi les intrigues et perfidies de la noblesse.





Il faut d'abord préciser que ce roman n'est classé en Fantasy que de par la Cité, jamais nommée et la place prise par les bretteurs, de plus s'il y a bien de nombreuses capes et épées, ne vous attendez pas à une action effrénée, à des chevauchées ou de multiples duels, certains duels ont bien droit à une description, mais à une exception près elles sont très courtes, ce qui est logique, Richard est vraiment très doué et ses duels sont rapidement réglés. Il nous reste les intrigues politiques, trahisons, complots, machinations et vengeances et les rapports amoureux, le tout assez bien équilibré.





Les rapports amoureux entre hommes sont plutôt bien gérés, ils ne sont pas invasifs et conformes à l'époque suggérés, n'oublions pas que le mot "homosexualité" a attendu la fin du XIXème siècle pour apparaître et que la "sodomie", qui définissait tout ce qui n'était pas rapports destinés à la reproduction, n'a été combattu sérieusement par l'église qu'à partir du XIIème siècle, ce qui n'empêcha pas de nombreux papes, prélats, rois et autres de consommer leurs passions au su de tout le monde, certains milieux n'en faisaient pas mystère, il suffit de lire la correspondance de l'épouse de Monsieur, frère de Louis XIV pour s'en convaincre. L'autrice nous campe donc une société où es rapports entre personnes de même sexe sont communs et n'ont rien de remarquables, cette situation étant d'ailleurs favorisée du fait qu'à aucun moment il n'est question de religion ni d'église …





Le décor se met en place, rien que de commun, un quartier de riches, "la Colline", un autre pour les travailleurs à la vie routinière et les "Bords-d'Eau", des bas quartiers mal famés, peuplés des rebuts de société et "associaux" en tous genres. Une fois le cadre défini l'intrigue peut se développer, ceci avec une certaine lenteur, l'autrice va user de nombreuses allusions, il faudra parfois attendre un moment avant de relier les faits et motivations et mettre les pièces en ordre, un style qui laisse une certaine liberté à notre imagination, mais qui ne convient peut-être pas à tous.





À son rythme, dans une écriture élégante et fluide, bien adaptée à l'époque évoquée, Ellen Kushner nous délivre ce roman en faisant une place importante à la politique, aux vengeances et aux rapports amoureux, le tout bien équilibré, et l'usage des bretteurs comme moyen de résoudre tous les problèmes, aussi futiles soient-ils, ouvre sur des réflexions de différents ordres. Un livre de qualité surtout dans sa version "Augmentée" …







NB :J'ai lu ce livre dans son "édition augmentée" parue en 2019 chez ActuSF. Cette édition est augmentée en ordre chronologique de plusieurs nouvelles et de courtes lettres, le tout bienvenu et répondant à certaines questions que laissaient de côté le roman.





PS : Il est regrettable que ce roman reste le seul traduit en français, alors qu'il existe une suite de deux romans dans le même univers parus en anglais.
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À la pointe de l'épée

Richard Saint-Vière est le bretteur le plus habile de la Cité, les nobles s’arrachent ses services pour combattre leurs ennemis sans jamais révéler qui l’a engagé. Alors qu’il vient encore une fois de se distinguer, il reçoit une nouvelle proposition très lucrative.



Il est difficile de résumer ce roman sans dévoiler des évènements qui se produisent tardivement dans le récit, parce que l’intrigue met très longtemps à décoller. Il faut au moins 200 pages pour avoir une petite idée de ce que va être le sujet de l’histoire. Et encore un moment après ça pour réellement entrer dans le vif du sujet.



Alors on ne peut pas reprocher à l’autrice de ne pas développer le contexte et d’approfondir ses personnages, ce qui est un bon point, parce qu’une fois arrivé-e au coeur du sujet, on comprend parfaitement les tenants et aboutissants de la situation. Mais avant d’en arriver là, c’est quand même très long. Et pendant tout ce temps, j’étais un peu paumée, je ne voyais pas où on allait et je n’avais aucune idée de ce dont on était en train de me parler.



Je ne vous cacherai pas que j’ai presque abandonné ma lecture, à un moment, parce qu’à force de rester dans le noir, j’étais frustrée de ne pas trouver autant d’intérêt à l’intrigue que je l’espérais. Finalement, je me suis accrochée, parce que je trouvais quand même les personnages intéressants, attachants même pour certains d’entre eux.



L’ennui, c’est qu’après avoir bien pris le temps de donner de l’importance à certains personnages, l’autrice nous débarrasse d’une partie d’entre eux et on n’en entend plus vraiment parler. Et si beaucoup de choses sont très développées au début, en arrivant à la fin, pas mal de détails étaient peu clairs, notamment dans l’épilogue, et je ne suis pas sûre d’avoir donné à certains l’interprétation voulue.



Ce n’était pas une mauvaise lecture, il y a beaucoup de choses que j’ai appréciées dans cette histoire, en particulier les personnages et la façon dont l’autrice traite les relations entre eux. Mais j’ai quand même trouvé le temps très long par moments, ça manquait un peu d’action et la fin m’a semblé un peu précipitée.



La plume est agréable, ça se lit facilement. Il n’y a pas de longues descriptions ennuyeuses, à la place l’autrice ajoute subtilement des détails pour qu’on puisse visualiser les lieux et les personnages, sans que ça soit lourd. Par contre, mon édition est parsemée de coquilles, ce qui est très agaçant.



Bonne lecture, mais sans plus. Je m’attendais à être réellement emballée et ça n’a pas été le cas. A lire pour les personnages et les relations entre eux, qui en valent vraiment la peine.
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